corretion dissert de ses eval

Telechargé par Danielle Djoulfayan
DISSERT CHAPITRE 3
Au cours de son mandat, le président américain Donald Trump a augmenté les droits de douane
sur les importations chinoises et a, plus généralement, mené une politique protectionniste. Cela nous
invite à nous demander si ce serait parce que les importations et le commerce international en général,
ont des effets négatifs en matière demploi et d’inégalités. Le commerce international, correspondant à
l’ensemble des échanges de biens et services entre différents pays, existe depuis des siècles mais il connait
un nouvel essor du fait de la mondialisation économique. Différents économistes se sont donc intéressés
à ce commerce international, dont les célèbres économistes classiques A. Smith et D. Ricardo qui
ont démontrés que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans une production. Ainsi, les spécialisations
sont différentes entre les pays développés et les pays en développement : cette différence notamment
conduit à diverses inégalités. En effet, le commerce international a des effets positifs et négatifs pour
les pays insérés dans les échanges et leurs populations : il a un important impact sur les différentes
inégalités (entre et au sein des pays, inégalités de revenus, d’emploi, de niveau de vie). Nous nous
demanderons donc : quels effets produit le commerce international sur les inégalités ? Dans un
premier temps nous montrerons que le commerce international entraine une réduction des inégalités
entre les pays, puis ensuite nous mettrons en évidence qu’il génère également une hausse des inégalités
au sein des pays.
Le commerce international et la remontée des filières qu’il entraîne se traduit par une hausse
des niveaux de vie et une amélioration des conditions de vie dans les pays en veloppement, il y a
ainsi une réduction des igalités entre les différents pays.
Tout d’abord, la spécialisation des pays selon les dotations factorielles permet une baisse
des inégalités entre ces-derniers. La théorie classique du commerce international (de Smith et Ricardo)
démontre que chaque pays a intérêt à se spécialiser et à commercer avec les autres afin d’en tirer un gain
mutuel. Les avantages de chaque pays relativement aux autres (avantages comparatifs) sont liés à des
différences de productivité et de coût, selon cette théorie. Cependant, le théorème HOS au XXe siècle
ajoute que ces avantages s’expliquent par des différences de dotations factorielles -correspondant aux
quantités de facteurs de production (travail, capital) disponibles dans une économie. Ainsi, chaque pays
a intérêt à se spécialiser dans les productions intensives en facteurs relativement abondants dans ce pays
par rapports aux autres : la dotation en facteurs de production permet donc de déterminer la
spécialisation dun pays. De ce fait, les pays en développement se spécialisent dans les productions
intensives en main d’œuvre (moins coûteuses) car ils ont une dotation factorielle relativement abondante
en travail. Cette spécialisation conduit à une hausse de la demande de travail et à une élévation des
salaires : par conséquent, le niveau de vie de certains pays insérés dans les échanges mondiaux converge
vers la moyenne mondiale. La spécialisation selon les dotations factorielles permet donc la hausse du
niveau de vie dans les pays en développement, il y a ainsi une confluence des niveaux de vie de ces pays
vers le niveau de vie mondial moyen. Cette réduction des inégalités entre pays passe par la réduction de
l’extrême pauvreté dans les pays aux économies émergentes. D’après le document 2, le nombre de
personne vivant dans l’extrême pauvreté (cest-à-dire vivant sous le seuil de 1,90 dollar par jour) a
« diminué dun peu plus dun milliard en trente ans, passant de 2milliards en 1980 à 700 millions
aujourdhui ». Le commerce international est donc ts bénéfique pour les pays en veloppement, mais
la situation nest pas la même dans tous les pays émergents : « les importants progrès faits en Asie ou en
Amérique du Sud contrastent avec la lente amélioration de la situation en Afrique subsaharienne ». Le
commerce international est aussi, plus largement, un facteur de développement car il favorise la
croissance : il en découle une hausse de lemploi, une hausse de la production et une baisse des prix et de
la pauvreté, il contribue donc à la réduction des inégalités entre les pays. Ainsi, le document 1 nous
montre qu’alors qu’entre 1870 et 1990, le coefficient de Theil mesurant les inégalités de revenus entre
pays a été multiplié par 2,5 ; de 1990 à 2010, ces inégalités de revenus entre pays ont fortement diminué
(coefficient de Theil divisé par 1,5 en lespace de 20ans), notamment en raison de l’intensification du
commerce international et de l’insertion des pays émergeants dans ces échanges internationaux. Le
commerce international permet donc une réduction des inégalités mondiales entre les pays.
Ensuite, le commerce international entraine une baisse des inégalités entre pays car certains
pays émergents mènent des stratégies de remontée de filières vers des productions à plus forte
valeur ajoutée : ils entament ainsi une dynamique de rattrapage des pays développés. En effet,
depuis ces
cinquante dernières années, les pays les plus pauvres voient enfin leur retard sur les pays développés se
réduire. Premièrement, les pays en développement connaissent des taux de croissance supérieurs à ceux
des pays développés (qui connaissaient un ralentissement de leur expansion) grâce à leur ouverture au
commerce mondial et à des stratégies de compétitivité adaptées tirant profit de leurs avantages
comparatifs (matières premres, ressources naturelles, main d’œuvre abondante et bon marché). Les
pays en développement actuels (Chine et Inde par exemple) se sont d’abord spécialisés dans des
productions intensives en travail peu qualifié, dans la production et l’exportation de produits
manufacturés simples, de biens à faible valeur ajoutée. Puis, ils ont ensuite fait évolué leur spécialisation
: ces pays ont diversifié leur offre vers des productions plus intensives en capital, ils remontent les filres
et réalisent des produits plus élaborés et à plus forte valeur ajoutée (cela est permis notamment par la
formation de la main d’œuvre et les transferts de technologie). Ainsi, pour les pays en veloppement,
la stratégie de remontée des filres consiste à construire progressivement de nouveaux avantages
comparatifs, gce aux importations et à la diffusion du progrès technique : on parle alors de la métaphore
du « vol d’oies sauvages » (désignant le rattrapage des pays développés par la stratégie de remontée des
filières). Cette nouvelle spécialisation de ces pays a permis l’augmentation des revenus, et a alimenté un
processus de croissance durable. Effectivement, produire des produits à plus forte valeur ajoutée permet
la hausse des revenus distribués, donc de la demande, de l’emploi et de la production. De ce fait, en Chine
entre 1980 et 2016, la population totale a connu une croissance de son revenu de 831%, alors que la
population totale européenne, sur la même période, a connu une croissance de son revenu de 40%. Le
revenu des populations plus anciennement industrialisées comme les européens, les américains- a une
plus faible croissance que celui des populations chinoise ou indienne (pays émergents) qui se sont
industrialisées plus tardivement. Ainsi, grâce aux échanges internationaux, les pays émergents mènent
des stratégies de remontée de filières vers des productions à plus forte valeur ajoutée qui permettent une
augmentation des revenus. Ces pays entament donc une dynamique de rattrapage des pays développés,
comme peuvent également le faire les pays les moins avancés (chez lesquels les pays émergents sont
conduits à délocaliser des productions).
En résumé, le commerce international entraine une baisse des inégalités entre les pays, due à
une spécialisation selon les dotations factorielles, une meilleure insertion des pays en développement
dans les chnes de valeur et la dynamique de rattrapage des pays veloppés (par les pays
émergents).
Malg que le commerce ait des effets positifs (la duction des inégalités entre pays), il a aussi
des effets négatifs : ce commerce international et les spécialisations contribuent à une hausse des
igalités au sein des pays développés -au détriment des classes moyennes et inférieures-, puis au sein
des pays émergents en raison de l’inégale répartition des effets bénéfiques des échanges.
Au nom du théorème HOS, les pays développés se spécialisent dans les productions intensives en
travail qualifié et en capital, et importent les produits intensifs en travail peu qualifié. Cette spécialisation
des pays développés entraine donc la hausse de la demande de travail qualifié provoquant la hausse des
salaires des travailleurs les plus qualifiés relativement bien rémunérés, alors que dans le même temps,
les travailleurs les moins qualifiés relativement peu rémunérés voient leur salaire baisser (à cause de
cette hausse de demande de travail qualifié). Ainsi, dans les pays développés, la classe populaire et
moyenne voit sa situation se dégrader (elles occupent des emplois dans des secteurs «
exposés » à la mondialisation), alors que la classe supérieure profite, elle, des débouchés que la
mondialisation offre à ses activités ; et les salaires des moins qualifiés baissent donc relativement par
rapport à ceux des plus qualifiés. Prenons lexemple de l’industrie textile en France. Avec le commerce
international, la France ne s’est pas spécialisée dans la fabrication textile, ainsi elle a moins produit dans
ce domaine, avec des effectifs salariés qui ont donc diminué (425 milliers de temps pleins en 1990 contre
100 milliers en 2017) mais elle a importé les vêtements de pays qui se sont spécialisés dans l’industrie
textile (notamment les pays émergeants car ils sont bien dotés de facteur travail non-qualifié requit
pour le textile, et qu’ils offrent de bas coûts) afin de répondre à la demande. Ainsi, comme la France
(pays développé) n’a pas spécialisé sa production dans l’industrie textile, nécessitant une forte dotation
en facteur travail non- qualifié-, les inégalités en son sein ont augmentés car sa spécialisation est en
défaveur du travail non qualifié. Le commerce international provoque donc également la hausse des
inégalités face à l’emploi
(au sein des pays développés). Le développement des échanges s’accompagne de gains de productivité
et de progs technologiques en raison de la diffusion de l’innovation, de l’internationalisation de la
chaîne de valeur mondiale et de la volon des entreprises de gagner en compétitivité face à la
concurrence. Cependant, ce progrès technique et le développement des échanges entraine la destruction
d’emplois, essentiellement les moins qualifiés, dans les pays développés (on parle de progrès technique
biai en faveur des qualifications) : cela provoque la hausse des inégalités de revenus. Ainsi, alors
qu’entre 1910 et 1950, les inégalités de revenu au sein des pays ont pratiquement été divisées par 2 ;
depuis les années 1970, le coefficient de Theil mesurant ces inégalités a augmenté de 0,75. Le commerce
international contribue de ce fait à l’augmentation des inégalités de revenus au sein des pays développés.
Ensuite, on remarque que la répartition des gains du commerce international est inégale, et que
ce dernier entraine une hausse des inégalités dans les pays émergents, du fait de l’inéquitable répartition
des effets bénéfiques du commerce international en leur sein. Louverture aux échanges internationaux
a produit une augmentation des inégalités internes dans les pays, faisant des « gagnants » et « perdants
» de la mondialisation. La courbe de l’éléphant, créée par l’économiste Branko Milanovic, représente
l’évolution des revenus de la population mondiale sans tenir compte de leur nationali (elle considère
que le monde forme une même nation) et permet donc de mettre en avant ces « gagnants » et
« perdants ». On constate alors que les grands gagnants de la mondialisation sont la classe moyenne et
supérieure des pays émergents, ainsi que le 1% le plus riche de la population mondiale, correspondant
aux classes supérieures des pays développés : ils ont vu leur revenu augmenter grâce à la mondialisation
et l’internationalisation du commerce. Tandis que les grands perdants de la mondialisation sont les 10%
les plus pauvres de la population mondiale, correspondant à la classe pauvre et moyenne des pays en
développement et aux classes populaires et moyennes des pays développés. Ainsi, on remarque que la
répartition des gains du commerce international est très inégale. De plus, les effets bénéfiques du
commerce international qui sont inéquitablement répartis au sein des pays émergents traduisant une
hausse des inégalités en leur sein. Malg que les inégalités de revenu tendent par exemple à baisser au
Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et au Brésil ces dernières décennies, elles restent parmi les plus
fortes. Le commerce international a renforcé les inégalités de revenu en Inde, en Chine et en Russie par
exemple. Ainsi, en Inde, entre 1980 et 2016 le revenu d’un adulte faisant parti des 50% les plus pauvre a
augmenté de 107%, alors que celui dun adulte faisant parti des 10% les plus riches a augmenté de 469% :
il y a donc une différence de croissance du revenu de 362% entre les 50% les plus pauvres et les 10% les
plus riches en Inde entre 1980 et 2016. En Russie, il y a une différence de 216% de croissance du revenu
entre les 50% les plus pauvres et les 10% les plus riches entre 1980 et 2016. Les inégalités de revenus au
sein des pays émergeants (dues notamment au commerce international) sont donc importantes.
En résumé, le commerce international entraine une hausse des inégalités au sein des pays, au
sein des pays développés comme des pays émergents.
Pour conclure, le commerce international qui se développe fortement depuis 1950, a deux
effets contradictoires sur les inégalités. Dune part, il entraine une diminution des inégalités entre
pays, car les échanges favorisent la convergence des niveaux de vie entre pays développés et pays
émergents et la réduction de la pauvreté et car l’internationalisation de la chaine de valeur mondiale
permet aux pays en développement d’engager une remontée des filres vers des productions à plus
forte valeur ajoutée. Mais dune autre part, le commerce international contribue aussi à une hausse
des inégalités au sein des pays développés au détriment des classes moyennes-inférieures et au sein
des pays émergents. La spécialisation (condition au commerce international) différenciée entre les
pays développés et les pays en développement joue donc un important rôle dans les inégalités -
entre et au sein des pays. Ainsi, l’accroissement des inégalités au sein de chaque pays due au
commerce international, nous invite à nous questionner sur la pertinence du libre-échange et sur le
protectionnisme mesures visant à protéger les entreprises nationales de la concurrence des
entreprises étrangères.
1 / 3 100%

corretion dissert de ses eval

Telechargé par Danielle Djoulfayan
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !