LE ROMANTISME
Le romantisme est un courant littéraire, culturel et artistique européen qui est né à la fin du XVIIIe, et
qui s’est épanoui au cours du XIXe siècle. Les romantiques expriment une sensibilité exacerbée, un mal de vivre,
un goût prononcé pour la passion, le lyrisme, l’irrationnel, le mysticisme, le rêve, l’imagination. Les
bouleversements apportés par la révolution francaise, la chute de la république puis celle de Napoléon I,
contraignent les nouvelles générations à abandonner les idéaux politiques. Les préoccupations littéraires et
artistiques en générale ne sont plus tournées vers la société et les hommes mais vers l’hommes en tant qu’être
sentimental, vers sa douleur, sa mélancolie c’est la naissance du Romantisme.
Le romantisme n’est pas une école mais un courant de sensibilité et de pensée. Il apparaît d’abord en Allemagne
et en Angleterre, en réaction au rationalisme du siècle des Lumières (XVIIIe siècle) et à l’art classique. Le
courant se développe également en France et en Italie, mais aussi en Espagne, au Portugal et dans les pays
scandinaves. Dans chacun de ces pays, il a pris des formes différentes. En France, l’esprit romantique est
indissociable du contexte politique : lié à la contestation de l’Ancien Régime, il anticipe l’esprit des révolutions
sociales à venir. L’ORIGINE DU ROMANTISME
Dès la fin du XVIIIe siècle, l’Anglais William Blake, le Français Jean-Jacques Rousseau, les Allemands Johann
Wolfgang von Goethe et Friedrich von Schiller apparaissent comme des précurseurs du romantisme, des
« préromantiques ». Par exemple, on découvre déjà dans les œuvres de Jean-Jacques Rousseau les premières
expressions d’un des aspects les plus importants du romantisme : le sentiment de la nature, c’est-à-dire un
sentiment d’extase fondé sur la ressemblance entre le paysage intérieur (celui de l’âme) et le paysage extérieur. Il
y a déjà aussi, dans les œuvres de René de Chateaubriand, une peinture de ce « mal de vivre » ou de ce « mal du
siècle » qui est devenu le thème privilégié de la poésie romantique, celle d’Alfred de Musset par exemple.
Les thèmes de prédilection des romantiques sont :
L’individu et sa vie intérieure ;
la liberté, l’héroïsme ;
la communion avec la nature, sauvage et mystérieuse ;
le rêve et l’imagination ;
la période médiévale ;
les paysages d’un Orient idéalisé ;
la critique du rationalisme ;
l’aspiration à une liberté politique.
LE ROMANTISME EN FRANCE
En France, Stendhal est le premier à défendre le « romantique » William Shakespeare et à condamner la
tragédie classique de Jean Racine. Il dit : « Le romantisme est l’art de présenter aux peuples les œuvres littéraires
qui, dans l’état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir
possible. Le classicisme, au contraire, leur présente la littérature qui donnait le plus grand plaisir à leurs arrière-
grands-pères. »
Victor Hugo produit un retentissant manifeste d’école, la préface de Cromwell (1827), dans lequel, à son tour, il
oppose le romantisme au classicisme. Il y prône l’abandon des contraintes classiques et l’alliance du sublime
et du grotesque, de la comédie et de la tragédie, afin de rendre compte des deux aspects de la nature de
l’homme et de la complexité de sa condition. Pour lui, « le romantisme c’est le libéralisme en littérature », « ce
qu’il faut à la civilisation, grande fille désormais, c’est une littérature de peuple. »
LE ROMANTISME DANS LES BEAUX-ARTS
La peinture romantique prône également les sentiments de mélancolie, une fusion avec la nature et un goût
pour l’exotisme. Mais elle possède, en outre, quelques caractéristiques qui lui sont propres :
elle a un goût très particulier pour la dramatisation ;
elle n’hésite plus à montrer des scènes violentes, quitte à choquer le public ;
elle privilégie l’intensité des couleurs et de la lumière ;
elle dégage une impression de mystère.
Dans le domaine de la peinture, le romantisme naît dès les années 1790 avec les illustrations visionnaires de
William Blake, les scènes fantastiques et cauchemardesques de Johann Heinrich Füssli et les gravures de
monstres et de démons de Francisco Goya. En France, il est représenté surtout par Théodore Géricault (le Radeau
de la Méduse, 1819) et Eugène Delacroix (la Mort de Sardanapale, 1827). Les principaux romantiques sont en
Allemagne Caspar David Friedrich et en Grande-Bretagne John Constable et Joseph Mallord William Turner.