Telechargé par riadh Hidoussi

Cours Télédétection 1

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11/07/2015
UN IVERSITE DE TUN IS
Faculté des Sciences Humaines et Sociales
Département de géographie
Cours de
Télédétection
Hamouda SAMAALI
Année universitaire
2015-2016
I. Introduction
1- Qu est ce que la télédétection?
La télédétection est la technique qui, par l'acquisition
d'images, permet d'obtenir de l'information sur la surface de
la Terre sans contact direct avec celle-ci.
Télé signifie « à distance » et détection veut dire « découvrir » ou « déceler »
La télédétection est l ensemble des connaissances et
des
techniques
utilisées
pour
déterminer
des
caractéristiques physiques et biologiques d objets par
des mesures effectuées à distance, sans contact
matériel avec ceux-ci.
2. HISTORIQUE
La télédétection a débuté avec les photographies aériennes :
1822 : caméra de Niepce
Vers 1850 : Premières photographies aériennes au bord
d un ballon
1909 : premières photographies par avion
C est pendant les deux guerres mondiales que la photointerprétation devient une discipline reconnue avec
l apparition de revues spécialisées.
Depuis 1960, c est l avènement des données satellitaires
1963 : images prises par Mercury
1972 : Lancement de la série Landsat
Les années 80 : Lancement de la série SPOT
Les années 90 : Lancement des satellites radars ERS et
Radarsat
1
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Où?
n'importe où à la surface du globe
=> en général, à l'exception des pôles
Quand?
- toute l'année
=> suivi de l'évolution du signal électromagnétique dans le temps
- de jour comme de nuit
=> télédétection optique, infrarouge thermique ou radar
Comment?
- à l'aide de capteurs opérants dans une ou plusieurs bandes spectrales
=> sous forme analogique (photographies aériennes, le plus souvent)
=> sous forme numérique (images satellitaires)
Dans quel but?
- fournir une vision : globale, objective, instantanée de la surface du sol à
un instant donné
3- Le principe de base
Processus de la télédétection
LE SYSTEME DE TELEDETECTION
source
capteur
Airport
Source d énergie
Plate-forme ou
vecteur
Capteur
Cible
Contexte
environnant
Signature
spectrale
Image
diffusion
absorption
émission
atmosphère
transmission
reflexion
spéculaire
émission
reflexion diffuse
absorption
transmission
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LES FORMES DE TELEDETECTION
L énergie est
naturelle
(énergie solaire ou
radioactive)
Incident
Reflechi
Forme passive de télédétection
Emetteur
L énergie est
produite
(cas du radar)
Capteur
Incident
Reflechi
Forme active de télédétection
Le processus de la télédétection comporte les étapes suivantes:
1-Source d'énergie ou d'illumination (A) En télédétection dite passive, le soleil
constitue la principale source d énergie. En télédétection dite active, la source est
fabriquée par l homme
2-Rayonnement et atmosphère (B) - Durant son parcours entre la source d'énergie
et la cible, le rayonnement interagit avec l'atmosphère. Une seconde interaction se
produit lors du trajet entre la cible et le capteur.
3-Interaction avec la cible (C) - Une fois parvenue à la cible, l'énergie interagit avec
la surface de celle-ci. Les interactions sont de trois types: la transmission, la réflexion
et l absorption
4-Enregistrement de l'énergie par le capteur (D) - Une fois l'énergie diffusée ou
émise par la cible, elle doit être captée à distance (par un capteur qui n'est pas en
contact avec la cible) pour être enfin enregistrée.
5-Transmission, réception et traitement (E) - L'énergie enregistrée par le capteur
est transmise, souvent par des moyens électroniques, à une station de réception où
l'information est transformée en images (numériques ou photographiques).
6-Traitements, analyses, interprétation et applications (F et G): extraire des
informations utiles
Quelques champs d applications de la
télédétection
Météorologie et climat: suivi de l évolution spatio-temporelles de la
couverture nuageuse
Agriculture: classification des types de culture, l'évaluation de la santé
des cultures , la cartographie des caractéristiques du sol
Géologie: la cartographie des dépôts de surface , l'exploration minière ,
l'exploration pétrolière,
Hydrologie: la surveillance et la cartographie des inondations , la
détection des changements dans les rivières et les deltas , la
cartographie des bassins hydrologiques ,
Occupation du sol: la gestion des ressources naturelles , l'expansion et
le développement urbains , la protection de l'habitat sauvage , la
délimitation de l'étendue de dommage (tornades, inondations, volcans,
tremblements de terre, feux)
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II. Les bases physiques de la télédétection
1- Le rayonnement électromagnétique (REM)
Un rayonnement est une énergie transportée dans l espace sous forme
d ondes.
La lumière est la partie visible du REM, celle que l homme capte avec ses yeux.
Le rayonnement électromagnétique correspond à une oscillation des champs
électrique (E) et magnétique (M).
Pour comprendre la télédétection, il est indispensable de saisir les deux
composantes du rayonnement électromagnétique que sont la longueur
d'onde et la fréquence.
La longueur d'onde ( ), est la distance parcourue par l onde à la vitesse V
pendant une période T. Elle est mesurée en mètres ou en l'un de ces sousmultiples tels que les nanomètres (nm, 10-9 mètre), micromètres ( m, 10-6 mètre)
ou centimètres (cm, 10-2 mètre).
= V.T
La fréquence ( ) représente le nombre d'oscillations par unité de temps. La
fréquence est normalement mesurée en Hertz (Hz) (c.-à-d. en oscillations par
seconde) ou en multiples de Hertz.
= 1/T
V=
. (m/s)
La période (T) est le temps durant lequel l onde fait une oscillation complète,
(exprimée en seconde)
Les caractéristiques spatio-temporelles d'une onde
Les caractéristiques temporelles
T= 2p/w = 1/u (w= pulsation ou fréquence angulaire)
Les caractéristiques spatiales:
= V.T =2p/k
V= u = w/k
Dans le vide et à peu de chose prés dans l'air :
C= 3.108 m/s (célérité = vitesse de propagation des ondes)
indice de réfraction n du milieu considéré :
nm = c/vm = vide / m
n = 1 dans le vide; n est sensiblement égal à 1 dans
l'air; n = 1,33 dans l'eau
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Le spectre électromagnétique
La répartition des longueurs d ondes définit le spectre électromagnétique
s'étend des courtes longueurs
d'onde (dont font partie les
rayons gamma et les rayons X)
aux grandes longueurs d'onde
(micro-ondes et ondes radio).
La lumière que nos yeux peuvent
déceler se trouve dans ce qui
s'appelle le " spectre visible".
Il est important de noter que c'est la
seule portion du spectre que nous
pouvons associer à la notion de
couleurs.
violet : 0.4 - 0.446 m
bleu : 0.446 - 0.500 m
vert : 0.500 - 0.578 m
jaune : 0.578 - 0.592 m
orange : 0.592 - 0.620 m
rouge : 0.620 - 0.7 m
Examinons maintenant la partie de
l'infrarouge (IR) du spectre. L'infrarouge
s'étend approximativement de 0,7 à 100
m, ce qui est un intervalle environ 100
fois plus large que le spectre visible.
L'infrarouge
se
divise
en
deux
catégories : IR réfléchi et IR émis ou
thermique.
Le rayonnement dans la région de
l'infrarouge
réfléchi
est
utilisé
en
télédétection de la même façon que le
rayonnement
visible.
L'infrarouge
réfléchi s'étend approximativement de
0,7 à 3 m.
2- Interaction du REM avec l atmosphère
Avant que le rayonnement utilisé pour la télédétection n'atteigne la surface de la
Terre, celui-ci doit traverser une certaine épaisseur d'atmosphère.
Les particules et les gaz dans l'atmosphère peuvent dévier ou bloquer le
rayonnement incident. Ces effets sont causés par les mécanismes de diffusion et
d'absorption.
La diffusion est une réflexion d'une partie du rayonnement dans des
directions aléatoires due à la composition granulaire de l'atmosphère.
Le niveau de diffusion dépend de :
- la longueur d'onde ;
- la densité de particules et de
molécules ;
- l'épaisseur d'atmosphère à
franchir.
La diffusion
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Il existe trois types de diffusion :
La diffusion de Rayleigh se produit quand la taille des particules <
Le REM est surtout dévié :
- sur des particules de poussières ;
- des molécules gazeuses (azote, oxygène, ...) ;
- De façon plus importante dans les + courtes longueurs d'onde
du REM
Cette forme de diffusion est prédominante dans les couches supérieures de
l atmosphère (explication du ciel bleu durant la journée)
Au coucher et au lever du soleil, le rayonnement doit parcourir une plus
grande distance à travers l'atmosphère qu'au milieu de la journée. La
diffusion des courtes longueurs d'onde est plus importante. Ce phénomène
permet à une plus grande proportion de grandes longueurs d'onde de
pénétrer l'atmosphère.
Le parcours du rayonnement à travers l atmosphère
La diffusion de Mie se produit quand la taille des particules est peut différente de
la
du REM
Le REM est surtout dévié par des :
- aérosols (poussières, pollens, fumées) ;
- gouttes d'eau.
Ce genre de diffusion affecte les plus grandes longueurs d'onde et se produit
surtout dans les couches inférieures de l'atmosphère où les grosses particules
sont plus abondantes.
Ce processus domine quand le ciel est ennuagé.
La diffusion non sélective se produit quand la taille des particules est >>>
que la
du REM
Elle affecte toutes les longueurs d'onde
Les gouttes d'eau de l'atmosphère dispersent le
bleu, le vert, et le rouge de façon presque égale, ce
qui produit un rayonnement blanc (lumière bleue +
verte + rouge = lumière blanche).
La diffusion non sélective
C'est pourquoi le brouillard et les nuages nous
paraissent blancs.
Un autre phénomène entre en jeu lorsque le rayonnement électromagnétique interagit
avec l'atmosphère : c'est l'absorption.
L'absorption survient lorsque les grosses molécules de l'atmosphère (ozone, bioxyde
de carbone et vapeur d'eau) absorbent l'énergie de diverses longueurs d'onde.
L absorption
L'ozone absorbe les rayons ultraviolets qui sont néfastes aux êtres vivants. Sans
cette couche de protection dans l'atmosphère, notre peau brûlerait lorsqu'elle est
exposée au Soleil.
le bioxyde de carbone est un gaz qui contribue à l'effet de serre. Ce gaz absorbe
beaucoup de rayonnement dans la portion infrarouge thermique du spectre et
emprisonne la chaleur dans l'atmosphère.
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Parce que ces gaz et ces particules absorbent l'énergie électromagnétique dans
des régions spécifiques du spectre, ils influencent le choix de longueurs d'onde
utilisées en télédétection. Les régions du spectre qui ne sont pas influencées de
façon importante par l'absorption atmosphérique, et qui sont donc utiles pour la
télédétection, sont appelées les fenêtres atmosphériques.
- La portion visible du spectre
correspond à une fenêtre et au
niveau maximal d'énergie solaire.
- l'énergie thermique émise par la
Terre correspond à une fenêtre
située à près de 10 m dans la
partie de l'infrarouge thermique du
spectre
Dans
la
partie
des
hyperfréquences, il existe une
grande fenêtre qui correspond aux
longueurs d'onde de plus de 1 mm.
2,5
Eclairement spectral solaire hors atmosphère
E (kWm-2 µm-1
2,0
Eclairement spectral solaire au niveau de la mer
Courbe du corps noir à 5900°K
1,5
O3
H2O
O2 H 2 O
1,0
H2O
H2O
0,5
H2O
O3
0,0
H2O CO2
0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,61,8 2,0 2,22,4 2,6 2,83,0
Longueur d'onde (µm)
Absorption atmosphérique du rayonnement électromagnétique
dans le visible et le PIR (d après Wolfe et Zissis, 1978)
PRINCIPALES FENETRES ATMOSPHERIQUES
Fenêtre
UV et visible
Proche infrarouge
Infrarouge moyen
Infrarouge thermique
Hyperfréquences
de
0,35
0,77
1,0
1,19
1,55
2,05
3,35
4,5
8,0
10,2
17,0
2,06
3,0
7,5
20,0
m
m
m
m
m
m
m
m
m
m
m
m
m
m
m
à
0,
m
0,91 m
1,12 m
1,34 m
1,75 m
2,4 m
4,16 m
5,0 m
9,2 m
12,4 m
22,0 m
2,22 mm
3,75 mm
11,5 mm
et au-delà
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3- Interaction REM et cible
Le rayonnement qui n'est pas absorbé ou diffusé dans l'atmosphère peut atteindre
et interagir avec la surface de la Terre. Lorsque l'énergie atteint la cible, la surface
peut absorber (A) l'énergie, la transmettre (T) ou réfléchir (R) l'énergie incidente.
Absorption, réflexion, transmission (Bonn & Rochon 1992)
En télédétection, nous mesurons le rayonnement réfléchi par une cible. La
réflexion spéculaire et la réflexion diffuse représentent deux modes limites de
réflexion de l'énergie.
Une surface lisse produit une réflexion
La réflexion diffuse se produit quand la
spéculaire, c'est-à-dire que toute l'énergie
surface est rugueuse, ce qui redirige
est redirigée dans une même direction
l'énergie uniformément dans toutes les
(comme c'est le cas d'un miroir).
directions.
on parle également de :
Émission : tout corps dont la température est > à 0°K émet un rayonnement
électromagnétique. Ce corps est appelé source.
L'absorption élève la température du corps et modifie la longueur d'onde
d'émission.
On connait certains émetteurs comme le soleil ou les lampes.
En fait tout corps dont la température est supérieure à 0°K (-273 ° C) est un
émetteur de REM.
Ils s'approchent d'un modèle théorique appelé corps noir.
On a vu dans la loi de la transformation de l'énergie que A + T + R = 1
Si un corps absorbe tous les rayonnements incidents, alors :A = 1 et T + R = 0
ce corps est appelé corps noir
A son tour, ce corps ré-émet un REM dont l'intensité et la fréquence dépendent de
son énergie interne :sa température.
Il en découle différentes lois physiques dont celle de Wien qui dit que :
"plus la température d'un corps noir est élevée plus il émet dans de
courtes longueurs d'onde"
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Concept du corps noir
Absorption totale du
rayonnement reçu
Emission d'un
rayonnement ne
dépendant que de la
température
Repr sentation sch matique d'un corps
noir
C'est le radiateur parfait qui
transforme l'énergie
thermique en énergie
rayonnante avec le taux
maximum que permettent
les lois de la
thermodynamique.
Inversement, le corps noir
absorbe toute l'énergie
reçue
Rayonnement émis par le corps noir
La puissance totale ou exitance
totale d'un corps noir est
donnée par la loi de StefanBoltzman :
M= T4
- M est la quantité d'énergie
émise par unité de temps,
-T est la température absolue
du corps en K
Émission en fonction des températures du
soleil (T =6 000K) et de la Terre (T =300K) courbes de Planck
- est la constante de StefanBoltzmann qui vaut 5,67 10-8
W.m-2.K-4
Le Soleil peut être considéré comme un corps noir à 6 000 K, son maximum d'émission est aux
alentours de 500 nm (vert-jaune) C.à.d. au voisinage de la sensibilité maximale de l oeil humain
(550 nm)
La Terre a une température moyenne proche de 300 K, son maximum d'émission est aux
alentours de 9 500 nm (IRTh)
La plupart des surfaces naturelles ne se comportent pas comme des corps noirs,
où mais plutôt comme des corps gris
Exitance ou distribution spectrale du rayonnement
émis par le corps noir
Le rayonnement émis par les corps noirs n'est pas uniforme dans toutes les
fréquences; il varie dans le spectre électromagnétique selon la température
du corps et un certain nombre de paramètres exprimés par la loi de Plank:
= C1
-5/
exp(C2/
T)-1
C1 = 3,74.10-16 W.m-2
C2= 1,44.10-2 m.K
De la loi de Plank on peut déduire la loi de Wien qui donne la longueur
d'onde lm au maximum d'émettance du corps noir:
m = C/T
C=2,898 10-3 W.m-2 .K-4
Le soleil considéré comme corps noir (T= 6000°K) émet un maximum
d'énergie à m =0,48mm.
A température basse on a une émission maximale dans les grandes l
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Emissivité des corps gris
La plupart des surfaces naturelles sont plutôt des corps gris qui n'obéissent
qu'approximativement aux différentes lois des corps noirs.
En effet les matériaux rencontrés dans la nature ont un pouvoir réflecteur et
peuvent transmettre par transparence une partie de l'énergie incidente.
Pour un corps gris la loi de Stefan-Boltzmann devient alors:
M=
T4
Où
est l'émissivité du corps, comprise entre 0 et 1.
A température égale, un corps gris émet donc moins d'énergie qu'un corps
noir et son émissivité est alors donnée par:
= M(corps)/ M(corps noir)
Dans le domaine thermique, certaines surfaces naturelles ont des
émissivités voisines de 1 et se rapprochent alors des corps noirs. C'est le
cas des: Eau, roches sombres comme les basaltes ou asphalte des
routes.
D'autres matériaux auront des émissivités faibles. C'est le cas des roches
siliceuses, le sable sec, certains calcaires et les métaux polis.
La plus part des surfaces naturelles ne se comportent pas comme des corps noirs,
mais plutôt comme des corps gris
Un corps gris, à la différence d un corps noir n absorbe pas toute l énergie reçue : il en
transmet et/ou réfléchit une partie. C est le cas des objets observés dans la nature.
corps noir : = = 0, =1
corps opaque : = 0, +
=1
corps transparent : = 0, + =1
Le REM mesuré par les instruments du satellite a été transformé par la cible.
Chacun des objets spatiaux (bois, champ, bâtiment, lac, plage...) transforme différemment le
REM en fonction des quantités absorbées, transmises ou réfléchies.
C'est grâce à cette combinaison singulière (% réfléchie + % absorbée + % transmise) qu'il
va être possible d'identifier la nature d'un objet, cette combinaison est appelé signature
spectrale.
mesure quantitative des propriétés spectrales d'un objet dans une ou plusieurs
bandes spectrales
SIGNATURE SPECTRALE DES
PRINCIPAUX CONSTITUANTS
DE LA NATURE
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Dans le visible et le proche infrarouge:
La réflectance augmente du bleu (10 à 20%) au proche
infrarouge (40 à 50%).
Les propriétés optiques des sols sont tout d abord reliées
à leur composition minérale.
Composé de de minéraux, les sols ont comme eux, une
courbe de réflectance qui augmente du visible vers les
courtes longueurs d ondes infrarouges, avec la présence
de bandes d absorption vers 1,4µm et 1,9 µm dues à la
présence de l eau.
La différence de réflectance est due à la granulométrie,
constitution minéralogique (fer, calcium, matière
organique, humidité) et rugosité des sols dont la
connaissance est indispensable pour une bonne
interprétation des images de télédétection.
La signature spectrale de la végétation
La réflectance des feuilles est fonction de trois facteurs:
la pigmentation, la structure cellulaire et son contenu en eau.
Chacun de ces 3 facteurs influence de manière
prépondérante différentes parties du spectre.
-Dans le visible (0,38 à 0,7 mm) la réponse spectrale
des végétaux est surtout liée à leur pigmentation.
la chlorophylle, une molécule
que nous retrouvons à l'intérieur
des feuilles, absorbe fortement
le rayonnement aux longueurs
d'onde du rouge et du bleu, mais
réfléchit le vert.
- Dans le proche-infraouge (0,7 à 1,3 mm) ce ne sont plus les pigments qui vont
déterminer la réponse spectrale, mais la structure du feuillage. Un des composants
des feuilles, le parenchyme lacuneux, réfléchi le rayonnement proche-infrarouge.
Lorsque le végétal de dessèche, est malade ou vieilli, en fait lorsque son activité
chlorophyllienne baisse, sa réflexion dans le proche-infraouge baisse. Au contraire,
les végétaux en bonne santé, en pleine maturation et bien irrigués ont une activité
chlorophyllienne très importante et par conséquent une réponse spectrale élevée.
Pigmentation Structure cellulaire
Contenu en eau
Absorption par
la chlorophylle
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-Dans l'infrarouge moyen (1,3 à 1,9 mm) c'est la teneur en eau des végétaux qui va
conditionner leur réponse spectrale.
Un végétal chlorophyllien en bonne santé, contenant donc de l'eau, a une réponse
spectrale qui va chuter dans l'infrarouge moyen à cause des bandes d'absorption
de l'eau. Lorsqu'un végétal est en cours de maturation, souffre d'un stress hydrique
ou d'une maladie qui affecte sa teneur en eau, sa réponse spectrale sera plus
élevée.
De nombreux facteurs influencent le comportement spectral des
végétaux.
En effet, une zone végétalisée est un milieu vivant sensible aux saisons,
aux aléas du climat ou encore aux maladies
La signature spectrale de l eau
La réponse spectrale de l'eau dépend principalement de sa pureté et
des particules en suspension (alluvions, algues...).
Pour de l'eau pure, le phénomène principal qui interviendra dans le visible est la
diffusion (l'eau est translucide) et dans l'infrarouge l'absorption.
Ainsi, l'eau paraît généralement bleue ou bleu-vert car elle
réfléchit davantage les petites longueurs d'onde
La présence de particules dans l'eau
va changer profondément sa réponse
spectrale.
L'eau "pure", telle qu'on la trouve dans
certains lacs ou bassins portuaires ou
encore au large des côtes, à une
réflectance proche de 0% dans
l'infrarouge proche et moyen. Ces
longueurs d'ondes sont donc très
utilisées
pour
les
études
hydrographiques.
La signature spectrale des roches et minéraux
La réponse spectrale des roches et minéraux dépend fortement de
leur composition physico-chimique. Ainsi, la présence d'ions ferreux
ou d'eau par exemple va avoir une influence très forte sur la réponse
spectrale des roches.
La présence d'ions ferreux ou d'eau se traduit par une absorption plus élevée dans
les longueurs d'ondes proche-infrarouges.
Dans le visible, la pigmentation (couleur) des roches détermine en grand partie la
réponse spectrale. Il est bien évident qu'une carrière de craie aura une réflectance
beaucoup plus forte qu'une surface de basalte noir.
les signatures spectrales de quelques roches
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La signature spectrale des sols
Tout comme les roches, les sols peuvent être classés dans la
catégorie des surfaces minéralisées.
Un sol comporte une part minérale (ce qui le rapproche des roches), mais aussi une
part organique importante (humus, matière organique non décomposée...). Souvent,
ces deux éléments (minéral et organique) sont mélangé ce qui complexifie
davantage l'étude des propriétés spectrales.
Les paramètres du sol qui affectent la réflectance de manière prépondérante sont
notamment:
. l'humidité
. la présence d'oxyde de fer
. la rugosité de surface
. la teneur en matière organique
. la texture (teneur en sable, limon, argile)
Les effets conjugués de tous ces paramètres rendent l'interprétation difficile car,
comme le montrent les courbes de réflectance ci-dessous, souvent la présence
d'un élément annule les effets de l'autre.
1
2
Réflectance d'un sable en fonction de l'humidité
Il convient de relever la forte variation de réflectance dès que le sol s'humidifie
(courbe 1 et 2).
Une augmentation ensuite du taux d'humidité n'apporte que peu de modification.
Les bandes d'absorption de l'eau (1.4, 1.9 et 2.5 m) sont notables comme pour
la végétation.
Réflectance d'un sol argileux
Il apparaît une bande d'absorption supplémentaire en 2.2 m par rapport à la courbe
précédente, due à la présence dans l'argile du ion (OH)-.
Les pics d'absorption subsistent même pour l'argile sèche. Ils sont dus à la
présence d'eau résiduelle fortement liée à l'argile.
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Examinons quelques exemples de cibles de la surface de la Terre et voyons
comment l'énergie aux longueurs d'onde visible et infrarouge interagit avec celles-ci.
Les feuilles: la chlorophylle, une molécule que nous retrouvons à l'intérieur
des feuilles, absorbe fortement le rayonnement aux longueurs d'onde du rouge
et du bleu, mais réfléchit le vert.
L eau: absorbe davantage les grandes
longueurs d'onde du rayonnement visible et
du proche infrarouge. Ainsi, l'eau paraît
généralement bleue ou bleu-vert car elle
réfléchit davantage les petites longueurs
d'onde
Ces exemples démontrent que nous observons des réponses très différentes aux
mécanismes d'absorption, de transmission et de réflexion selon la composition de la
cible et la longueur d'onde du rayonnement qui lui est propre.
En mesurant l'énergie réfléchie ou émise par la cible avec une variété
de longueurs d'onde, nous pouvons construire la signature spectrale
pour un objet.
En
comparant
les
signatures de différents
objets, nous pouvons les
distinguer les uns des
autres, alors que nous ne
pourrions peut-être pas
les distinguer si nous les
comparions
avec
une
seulement
longueur
d'onde.
14
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