Ainsi le long règne de Louis XIV (1643 - 1715) n’a été que despotisme et autorité. Les
courtisans pour lui plaire et le flatter l’appelaient le ”Roi-Soleil”. En échange ce ”soleil” ne se
contentait pas en effet de sacrifier des vies humaines, car pendant son règne personnel, la
France a connu trente années de guerres de vanité ou de vengeance. On évaluait les pertes à
plus d’un million de soldats. Les décisions prises par le roi entre les bals, les fêtes et les
chasses devenaient des lois d’Etat. Pour promulguer une nouvelle loi, il suffisait que le roi
écrive : ”Telle est ma volonté.” De cette façon il ruinait les ressources du pays par ses dons,
ses fêtes et ses palais.
Le Louvre ne lui convenait plus. Au monarque tout puissant, il fallait un palais
incomparable. Alors la cour royale s’est installée dans le magnifique palais de Versailles à 18
km de Paris. Tous les souverains d’Europe imitaient l’éclat et le luxe de la cour française.
Si la cour donnait le ton, Paris demeurait la ” Ville” par excellence, la capitale de l’esprit
et des affaires. Elle s’est enrichie de nouveaux monuments : les Invalides, le collège des
Quatre-Nations, la place Vendôme, les portes Saint-Martin et Saint-Denis.
Mais l’inégalité demeurait choquante. D’une part, le clergé et la noblesse, qui ne
participaient pas à la production, étaient les premiers à en bénéficier, soit par la perception
de leurs revenus seigneuriaux, soit par les pensions que le roi leur donnait quand ils vivaient à
la Cour. La bourgeoisie s’enrichissait aussi.
D’autre part, le peuple travaillait durement pour des salaires dérisoires. Les journées de
quatorze ou seize heures étaient la règle pour les artisans et les employés des manufactures.
Les paysans se révoltaient parfois, ils supportaient mal les impôts et les corvées.
Louis XIV, cette idole vivante, ce despote qui ne connaissait d’autre volonté que la sienne,
est mort en 1715 et sa mort a été accueillie avec soulagement. Le pays était à bout de
forces, épuisé et meurtri.
3. ARTS, LETTRES, SCIENCES AU XVII SIECLE
Louis XIV a voulu diriger les lettres et les arts comme, par l’intermédiaire de ses
ministres Louvois et Colbert, il dirigeait déjà l’armée et les manufactures.
Les grands écrivains, appelés à la Cour et pensionnés par Louis XIV, ont contribué à l’éclat
du règne. Ainsi, au théâtre, Corneille et Racine dans leurs tragédies ; Molière dans ses
comédies ; Bossuet pour l’éloquence religieuse ; le malicieux La Fontaine dans ses fables
charmantes ; Madame de Sévigné dans ses lettres.
C’est le triomphe du talent des plus grands écrivains de l’époque classique.
L’idée classique exigeait une perfection parfaite de leurs œuvres qu’ils obtenaient ” par la
régularité de la forme, par l’harmonie de la composition, par la précision de l’expression.”