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V. L’ABSOLUTISME EN FRANCE (3)

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V. L’ABSOLUTISME EN FRANCE
OBJECTIFS
L’exposé du thème permettra :
-
d’identifier les causes de la convocation des Etats Généraux en 1614
par Marie de Médicis ;
de décrire l’activité politique et culturelle de Richelieu ;
de définir le seul but de la politique de Richelieu ;
de relever les particularités du règne de Louis XIV ;
d’énumérer les causes de la Fronde ;
d’expliquer l’expression tant aimée par Louis XIV : ”L’Etat c’est moi ”;
d’établir l’évolution des arts, des lettres et des sciences au XVII-e siècle ;
d’analyser l’état de la France à la fin du règne de Louis XIV ;
de comparer la politique menée par les deux cardinaux : Richelieu et Mazarin
Plan
1. Vers l’absolutisme royal. Richelieu et Louis XIII
2. La monarchie absolue sous Louis XIV
3. Arts, lettres, sciences au XVII siècle
1. VERS L’ABSOLUTISME ROYAL. RICHELIEU ET LOUIS XIII
Louis XIII avait 9 ans quand il a succédé à son père Henri IV . Marie de Médicis, sa mère, a été
nommée régente. Elle a écarté Sully et a laissé gouverner son favori Concini, Italien comme elle,
qui gaspillait le trésor royal.
Aussitôt, le royaume, si tranquille pendant les dernières années du roi Henri IV, a été troublé
par l’agitation des protestants et des seigneurs.
Les protestants, craignant de nouvelles persécutions, se sont organisés pour résister au roi. Ils
ont fortifié leurs places de sûreté. Ils ont constitué une armée à eux.
De leur côté, les seigneurs ont abusé de la faiblesse de Marie de Médicis et lui ont imposé leurs
volontés. Ils ont pillé le trésor amassé par Sully. Puis ils demandaient à la reine encore de l’argent.
Effrayée par ces demandes, la reine Marie de Médicis a réuni les Etats Généraux de 1614, les
derniers avant ceux de 1789. La noblesse et le Tiers Etat ne se sont pas entendus. Alors la reine a
renvoyé les Etats Généraux et le désordre continuait dans le pays.
Après quelques années de troubles, Louis XIII, devenu majeur, a compris qu’il fallait rétablir
l’ordre dans le royaume. En 1624 il a pris pour ministre le cardinal Richelieu. Il était énergique,
rusé, autoritaire, sans scrupule et d’une éloquence habile. Il a été le maître de la France de 1624 à
1642 sous un roi faible et maladif, d’un esprit défiant et indécis.
Ce grand politique a travaillé toute sa vie à faire du roi son esclave et de cet esclave le roi tout
puissant en France et redouté dans toute l’Europe.
Richelieu a assuré l’autorité et le prestige de Louis XIII.
1. Il a brisé la révolte des protestants. En 1629 il a adopté l’Edit d’Alès et a enlevé les places
de sûreté (La Rochelle, Montauban) aux protestants. Mais il les a laissés libres de
pratiquer leur religion.
2. Il a abaissé l’orgueil des grands seigneurs. Il a réprimé les complots sans pitié.
3. Il a lutté contre l’Empereur d’Allemagne et le roi d’Espagne qui menaçaient la France au
nord-est et au sud.
4. Il a renforcé le prestige du roi. Il a interdit les duels. Il a affermi de toutes ses forces la
puissance de l’Etat sur les nobles, et le pouvoir de la noblesse sur les paysans . Pendant
les années quand il a gouverné les impôts ont quadruplé. Les paysans s’appauvrissaient de
plus en plus. Sous Richelieu des révoltes des paysans éclataient à travers toute la France,
mais il les réprimait cruellement. La politique de Richelieu s’orientait vers un seul but :
établir le pouvoir absolu dans le pays.
5. Il a renversé tous les obstacles qui pouvaient limiter l’autorité royale : les libertés
politiques de la nation, la puissance des grands seigneurs, les libertés religieuses. Il a
soumis l’Eglise à l’Etat.
6. Il a protégé les grands écrivains groupés dans l’Académie Française (société de gens de
lettres érigée en académie par Richelieu en 1635 pour conserver et perfectionner la
langue française. Elle se compose de 40 membres, les ”Quarante”, ”les Immortels”, choisis
à vie par cooptation. Le directeur et chancelier sont élus tous les trois mois. Le secrétaire
perpétuel est nommé à vie. L’Académie s’occupe en particulier de la rédaction et de la
mise à jour d’un dictionnaire. Elle a publié une grammaire : première édition, 1932. Elle
distribue de nombreux prix de fondation).
7. Il a autorisé la publication du premier journal, la Gazette de France.
8. Il a fait construire le Palais Cardinal devenu aujourd’hui le Palais Royal. Des artistes
travaillaient à construire et à embellir les châteaux et les villes.
9. Il a fondé des compagnies maritimes, des établissements coloniaux au Canada, au Sénégal
et à Madagascar.
Il est mort en 1642. Mais malgré sa réussite il était impopulaire. A sa mort, le peuple a
allumé des feux de joie. Un poète anonyme a dédié à Richelieu un épitaphe (inscription funéraire
sur un tombeau) :
Ci-git un fameux cardinal,
Qui fit plus de mal que de bien.
Le bien qu’il fit , il le fit mal ;
Le mal qu’il fit, il le fit bien.
Quand Louis XIII est mort, en 1643, quelques mois après Richelieu alors :
-
l’autorité du roi était reconnue par tous ;
la France occupait une place de premier ordre parmi les grandes puissances.
2. LA MONARCHIE ABSOLUE SOUS LOUIS XIV
Louis XIV avait 5 ans à la mort de son père Louis XIII (1643). Sa mère Anne d’Autriche est
devenue régente. Elle a choisi pour gouverneur le cardinal Mazarin. C’était un Italien d’origine
qui parlait mal le français.
Mazarin était un habile diplomate, mais un très médiocre homme d’Etat. Il n’entendait rien
ni au gouvernement intérieur, ni aux finances. Il était âpre au gain et il a su s’enrichir aux dépens
de l’Etat.
Si Richelieu épuisait les caisses de l’Etat pour se construire des palais merveilleux, il avait ainsi
contribué à embellir Paris. Mazarin gardait l’argent amassé ; il était arrivé en France sans un sou,
mais quand il est mort (1661) il avait deux cents millions.
La mauvaise politique financière de Mazarin a provoqué une nouvelle guerre civile : la
Fronde (1648 – 1653) qui a eu lieu pendant la minorité de Louis XIV entre le parti de la cour
(Anne d’Autriche et Mazarin) et le parlement.
Les nobles, puis les bourgeois et les paysans ont tenté de chasser le ministre. On l’accusait
pour les faits suivants : 1. l’augmentation des impôts ; 2. le vol de l’Etat. Mais Mazarin, très
prudent, a exigé que la régente et le petit roi quittent Paris. Ils se sont enfuis à Saint-Germain où
rien n’était préparé pour les recevoir.
Les ennemis de Mazarin étaient divisés et le rusé cardinal a triomphé, malgré le fait qu’à
Paris on avait déjà élevé des barricades. Louis XIV et sa mère qui avaient été obligés de quitter
Paris ont pu rentrer dans la capitale (1652).
Louis XIV, déjà majeur, a laissé le pouvoir à Mazarin jusqu’à la mort de celui-ci. Depuis
cette année le règne personnel du roi a commencé qui a résolu de se passer de premier ministre.
Lorsqu’un jour un de ses courtisans, qui avait à traiter avec Mazarin d’une affaire importante, est
venu lui demander à qui désormais il devrait s’adresser, le jeune roi lui a répondu : ”A moi seul.”
Cette parole du maître a frappé de stupeur la cour et la France. Le roi orgueilleux et impitoyable,
ayant une haute opinion de son pouvoir, aimait répéter ”L’Etat c’est moi.” Il exigeait de tous ses
sujets, même des nobles, l’exécution de toutes ses fantaisies et de tous ses caprices, disant qu’ils
”n’ont pas de droits, mais seulement des obligations.”
Pour faire son métier de roi il a choisi deux ministres. Colbert dirigeait seul: les Finances, la
Marine, les Colonies, l’Agriculture, l’Industrie, le Commerce. Louvois préparait les armées pour les
victoires prochaines.
Louis XIV a insisté que tout le peuple soit catholique comme lui. Il persécutait les
protestants. En 1685 il a révoqué l’Edit de Nantes. Il a commis une faute très grave par rapport
aux protestants.
Pour établir sa suprématie en Europe, Louis XIV a fait la guerre. Mais ces guerres ont
beaucoup épuisé la France. Cependant son long règne a agrandi le pays de l’Alsace, de l’Artois,
du Roussillon, d’une partie de la Flandre et de Strasbourg.
Ainsi le long règne de Louis XIV (1643 - 1715) n’a été que despotisme et autorité. Les
courtisans pour lui plaire et le flatter l’appelaient le ”Roi-Soleil”. En échange ce ”soleil” ne se
contentait pas en effet de sacrifier des vies humaines, car pendant son règne personnel, la
France a connu trente années de guerres de vanité ou de vengeance. On évaluait les pertes à
plus d’un million de soldats. Les décisions prises par le roi entre les bals, les fêtes et les
chasses devenaient des lois d’Etat. Pour promulguer une nouvelle loi, il suffisait que le roi
écrive : ”Telle est ma volonté.” De cette façon il ruinait les ressources du pays par ses dons,
ses fêtes et ses palais.
Le Louvre ne lui convenait plus. Au monarque tout puissant, il fallait un palais
incomparable. Alors la cour royale s’est installée dans le magnifique palais de Versailles à 18
km de Paris. Tous les souverains d’Europe imitaient l’éclat et le luxe de la cour française.
Si la cour donnait le ton, Paris demeurait la ” Ville” par excellence, la capitale de l’esprit
et des affaires. Elle s’est enrichie de nouveaux monuments : les Invalides, le collège des
Quatre-Nations, la place Vendôme, les portes Saint-Martin et Saint-Denis.
Mais l’inégalité demeurait choquante. D’une part, le clergé et la noblesse, qui ne
participaient pas à la production, étaient les premiers à en bénéficier, soit par la perception
de leurs revenus seigneuriaux, soit par les pensions que le roi leur donnait quand ils vivaient à
la Cour. La bourgeoisie s’enrichissait aussi.
D’autre part, le peuple travaillait durement pour des salaires dérisoires. Les journées de
quatorze ou seize heures étaient la règle pour les artisans et les employés des manufactures.
Les paysans se révoltaient parfois, ils supportaient mal les impôts et les corvées.
Louis XIV, cette idole vivante, ce despote qui ne connaissait d’autre volonté que la sienne,
est mort en 1715 et sa mort a été accueillie avec soulagement. Le pays était à bout de
forces, épuisé et meurtri.
3.
ARTS, LETTRES, SCIENCES AU XVII SIECLE
Louis XIV a voulu diriger les lettres et les arts comme, par l’intermédiaire de ses
ministres Louvois et Colbert, il dirigeait déjà l’armée et les manufactures.
Les grands écrivains, appelés à la Cour et pensionnés par Louis XIV, ont contribué à l’éclat
du règne. Ainsi, au théâtre, Corneille et Racine dans leurs tragédies ; Molière dans ses
comédies ; Bossuet pour l’éloquence religieuse ; le malicieux La Fontaine dans ses fables
charmantes ; Madame de Sévigné dans ses lettres.
C’est le triomphe du talent des plus grands écrivains de l’époque classique.
L’idée classique exigeait une perfection parfaite de leurs œuvres qu’ils obtenaient ” par la
régularité de la forme, par l’harmonie de la composition, par la précision de l’expression.”
La plupart de ces écrivains ont fait partie de l’Académie française crée par Richelieu. Ces
grands écrivains ont porté la langue française à un haut degré de perfection. Elle est devenue
la langue des gens instruits dans toute l’Europe.
Les plus grands artistes du temps ont de même été au service de Louis XIV : les
architectes Le Vau et Mansart ont été chargés de la construction du palais de Versailles, le
peintre Le Brun a présidé à la décoration intérieure, le jardinier Le Nôtre a dessiné les parterres
et le parc. Le roi a confié à Claude Perrault le soin d’achever le palais du Louvre dont la
construction était commencée depuis plus d’un siècle.
Les sciences ont fait de grands progrès grâce à l’esprit d’observation.
Au XVI-e et surtout au XVII-e siècle, les savants, pour mieux observer, ont fabriqué des
instruments nouveaux : lunette astronomique et télescope pour voir de loin ; microscope pour
grossir les objets ; thermomètre pour mesurer la température et baromètre pour mesurer la
pression de l’air. Avec ces instruments, ils ont fait de remarquables découvertes.
Denis Papin, physicien français, a découvert la force élastique de la vapeur. Il a inventé la
machine à vapeur. René Descartes a été un philosophe de génie et un grand savant :
mathématicien, physicien, physiologiste. Blaise Pascal - savant, philosophe et écrivain français. A
dix-neuf ans il a inventé une machine arithmétique. Il a entrepris ensuite d’importantes études
sur la pesanteur de l’air et le vide. Il a jeté les bases du calcul des probabilités.
Artistes, écrivains, savants ont fait du XVII-e siècle un grand siècle pour la France.
On a beaucoup vanté la protection que Louis XIV avait accordée aux lettres et aux arts.
Mais ce n’était que l’égoisme d’un prince absolutiste qui se trouvait flatté d’apparaître au
milieu d’un pareil cortège d’hommes illustres. Il se croyait un grand roi, quand en réalité, il
n’était que roi dans un grand siècle.
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