HISTOIRE DES IDEES EDUCATIVES L1 SE

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HISTOIRE DES IDEES EDUCATIVES
PREMIERE ANNEE DE LICENCE EN SCIENCES DE L’EDUCATION
ENS FIANARANTSOA
2019
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PRESENTATION GENERALE
Vous venez de vous inscrire aux Sciences de l’Education afin de préparer un diplôme de
Licence. Vous seuls savez pourquoi vous vous y êtes inscrit. Il y a autant de motivations que
d’individu. Cependant il est bon que dès le début, nous soyons clairs sur les concepts clés.
1 Le développement
Les sciences de l’éducation participent au développement de l’homme.
Au-delà des différents sens que peut avoir le concept de développement, nous le concevons comme le
développement de l’homme dans toutes ses implications : son métier, ses entreprises, son village, sa
ville, à l’intérieur des collectivités locales et des associations de toutes natures.
Le développement est plus qu’une finalité philosophique, il est réalité ce que l’on vit au quotidien.
Le développement est un processus de changement individuel, social et économique.
On dit qu’un individu est entré dans un processus de développement lorsqu’il est à l’aise dans son
corps et joue un rôle dans le développement communautaire.
Il s’agit d’une modification de comportement, d’un équilibre affectif, de la maturation biologique et de
la maîtrise des comportements de base. C’est en utilisant tout cela que l’individu pourra participer
efficacement au développement économique durable de son pays.
2 Le changement
Nous associons au développement d’idée de changement, d’innovation.
Le concept de changement est lié à l’idée qu’il y a un état initial de sous-développement qu’il faut faire
évoluer. Le changement ne se dicte pas. Il s’accompagne.
3 L’éducation
L’éducation a toujours été une préoccupation majeure des différentes générations et malgré quelques
différences, on retrouve les mêmes préoccupations : assurer la pérennisation de l’espèce humaine.
Quand on parle de l’histoire de l’éducation, il est confirmé qu’il s’agit de confirme l’enchevêtrement
de trois séries distinctes de finalités :
- philosophiques
- théoriques
- politiques
Chaque pays, suivant les contextes et l’évolution des mœurs change ou maintient ces finalités
1- Toute grande philosophie a conduit à une réflexion sur l’éducation. L’éducation et la
formation sont articulées sur des visions de l’homme.
Deux conceptions se sont forgées à travers le temps. D’une part l’idée que l’homme naît
mauvais et que l’éducation est un redressement ; d’autre part l’idée que l’homme naît
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naturellement bon et que l’éducation est l’opération qui lui permet de faire jaillir ses
possibilités.
L’éducation a donc pour objectifs soit de redresser et mettre en forme soit de faire
épanouir et réveiller les talents cachés.
2- Toute théologie fait de même : le judaïsme, le christianisme et l’islam voient en
l’éducation un chemin, voire le chemin du salut. L’objectif est d’amener ou de ramener
l’enfant sur le droit chemin.
L’attachement des Eglises à l’éducation et aux institutions scolaires est une preuve
irréfutable de l’importance des finalités théologiques.
3- Toute doctrine politique, en instituant un système éducatif élabore une représentation
des relations entre l’homme et la société et se préoccupe d’y susciter l’adhésion pour
favoriser l’adoption des reformes jugées appropriées.
L’objectif, dit Makarenko, est de conformer l’homme à la société et Durkheim de renchérir en disant
que « l’éducation consiste en une socialisation méthodique de la jeune génération»
Le sens donné à l’éducation n’a pas une réponse unique.
L’histoire de l’éducation montre qu’à travers les siècles, des finalités communes n’ont jamais été
trouvés. Selon les conjonctures et les types d’homme et de société que l’on veut mettre en place les
finalités ont varié.
4 Les finalités.
Elles correspondent à un idéal d’être humain, de société ou de cité qui orientent l’éducation
dispensée par la famille ou par l’Etat. Elles sont spécifiées par la loi d’orientation qui décline les
missions confiées au système éducatif dans son ensemble, du préscolaire jusqu’à l’université.
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Toute éducation relève de choix collectifs qui correspondent à des valeurs déclarées ou
implicites. L’éducation familiale tout comme l’éducation scolaire devrait avoir en partage cette finali
de l’éducation. L’enfant est un être inachevé, le but propre à l’humanité est de parachever l’être naturel
par un être de culture afin d’achever l’éducation et promouvoir l’accomplissement de la nature
humaine.
L’éducation n’existait pas à proprement parler aux âges préhistoriques ou chez les peuples les plus
primitifs que nous pouvons connaître. C’est une conquête tardive de l’humanité dans sa longue
histoire. Tant que l’homme est pris par le souci quotidien de la nourriture ou de la défense contre tous
les dangers qui le menacent, tant qu’il n’a pas mis de côté assez de ressources pour écarter au moins
temporairement les nécessités primordiales qui l’assaillent, il lui est difficile de penser au-delà des
activités immédiates. Il faut une certaine indépendance à l’égard de la matière et des besoins pour
s’élever à des préoccupations qui peuvent paraître gratuite et désintéressées. En ce sens l’éducation
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Trouvez les textes en questions.
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n’apparaît dans l’histoire sous la forme d’une institution que le jour l’homme s’est assuré une vie
plus tranquille et plus sûre.
Au stade primitif, l’éducation est représentée par l’imitation. L’imitation, c’est ce pouvoir et ce besoin
qui porte le « petit d’homme » à faire ce qu’il voit faire pour le faire à son tour, pour vivre en homme
dès qu’il en sera capable et que la vie le lui demandera.
Dans les sociétés primitives, l’enfant, sitôt qu’il le pouvait, était mêlé aux occupations de ses parents,
des adultes de son clan ou de sa tribu. En même temps, la participation à la vie commune, aux
sentiments collectifs, à toutes les circonstances de la vie quotidienne de l’adulte suffisait à initier
l’enfant aux usages, idées, coutumes, croyances et comportements de son milieu. Les droits et les
interdictions, les respects à marquer et les tabous à observer s’enseignaient ainsi par la pratique, par la
participation aux traditions ou aux cérémonies collectives. L’enfant qui avait été relativement libre
pendant ses premières années devenait de plus en plus dépendant au fur et à mesure qu’il s’insérait
dans la société adulte, à la différence de ce qui tend à se passer dans notre monde actuel.
On peut appeler éducation naturelle cette sorte de dressage spontané qui n’avait même pas
besoin de recourir à la contrainte, car les tendances individuelles et la nécessité sociale se chargeaient
de faire accepter la fonction, l’adulte n’intervenait qu’à titre d’exemple, tout se faisait par jeu,
par imitation ou participation à la vie collective. Le seul but poursuivi était l’adaptation étroite de
l’individu à la société où il devait vivre ; la personnalité ne comptait guère à ce stade de la civilisation.
En bref, l’individu est conformé étroitement au type de vie et au comportement social qui est celui du
groupe il est né. L’éducation est une sorte de parfait dressage aux formes variées mais toujours
propres à asservir l’enfant au milieu il vit. Le monde n’existe pour la société primitive qu’en
fonction de ce groupe. Le reste de l’univers est regardé comme indifférent, hostile ou d’une autre
espèce.
Cette unité d’études traitera dans une approche historiographique l’évolution des idées de la question
éducative. Nous parlerons de l’éducation planétaire et nous ferons un petit tour à Madagascar. Les
apports du cours sont à compléter par des recherches personnelles de l’étudiant. Nous devons montrer
que nous sommes congruents avec nous-mêmes. L’évaluation du cours se fera de cette manière.
Cet Elément constitutif de l’Unité d’étude va essayer de brosser un panorama historique des différentes
théories et pratiques éducatives depuis l’antiquité jusqu’à maintenant.
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Chapitre I : L’APPORT DU CHRISTIANISME A L’EDUCATION
Dans l’histoire de l’humanité, le christianisme est un fait important parce qu’il a fourni à la
personne humaine un nouvel idéal de vie fondé sur une nouvelle conception de l’homme et de sa
destinée. Le christianisme a marqué la pédagogie non pas tant par une méthodologie nouvelle que
par un esprit nouveau provenant des rapports plus humains entre les acteurs. Dans une école
chrétienne l’enfant ne bénéficiera pas d’une liberté illimitée, mais d’une liberté ayant aussi ses
obligations envers les supérieurs.
Les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, ils doivent subvenir à
leurs besoins matériels. L’Etat a un devoir d’aides aux familles.
I.2 L’EDUCATION AU MOYEN AGE
Le christianisme va apporter de nouvelles visions de l’éducation et tenir une place importante dans
cette éducation. Avec les idées de filiation divine de tous les hommes et par conséquent de fraternité
universelle, il devait contribuer à libérer l’individu des liens étroits qui le rivaient aux groupes humains
de la cité, la nation ou de la race.
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Petit à petit, l’idée d’une éducation universelle fait son chemin. Dans cette conception, les distinctions
de classes seraient éliminées les femmes et les esclaves seraient les égaux de l’homme libre,
l’enfant allait devenir une valeur sacrée par la perspective d’avenir qu’il représentait.
Saint Jérôme s’occupera de l’éducation des filles, sujet nouveau dans le système pédagogique.
L’éducation Chrétienne va mêler des apports différents venant des juifs, des Grecs et des Romains
pour en faire un tout au service d’un nouvel idéal. On subordonna à l’éducation un but essentiellement
moral et religieux. C’est l’embryon de l’humanisme Chrétien.
Avec les invasions barbares, vers le VIème siècle de notre ère, les monastères deviendront le dernier
refuge de la culture et de la civilisation.
On ne se souciait pas de créer des écoles pour les serfs ou les paysans mais il fallait recruter pour
l’Eglise des clercs, capables de prêcher la religion et d’administrer les affaires religieuses. Ce qui fut à
l’origine des écoles monastiques.
L’enseignement était caractérisé par son encyclopédisme, c’est-à-dire concevoir la
culture comme une culture générale sur le plan intellectuel.
Mais c’est au moyen âge que la formation professionnelle fait son apparition grâce à quelques artisans
d’un même métier qui se groupait pour former les « Corporations ». Ils essayaient d’organiser leur
travail ; mais en même temps, ils essayaient de défendre leur droit. Petit à petit, la première tentative
d’organisation de l’apprentissage apparaît avec la présence des maîtres, des compagnons et des
apprentis.
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Lettre de Paul aux Galates III, 2 »
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