CAHIER DES CHARGES DES AUTOMATISMES. ANALYSE FONCTIONNELLE _________________________________________________________________________
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S 8 095 − 4© Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle
La réponse aux question suivantes permet d’effectuer un choix
pertinent :
Traiter les automatismes comme un lot séparé permet de choisir
la meilleure offre de mécanique et, à côté, la meilleure offre d’auto-
matisme ; en revanche, cela oblige le maître d’ouvrage, ou son maî-
tre d’œuvre délégué, à coordonner les deux lots, ce qui n’est pas
toujours une tâche facile.
La question ne doit pas se poser pour des fonctions d’automa-
tisme que le constructeur mécanicien a déjà réalisées de multiples
fois. Il serait dommage de se priver de son expertise acquise au fil
du temps.
Les cahiers des charges seront fondamentalement différents sui-
vant la décision prise.
2. Présentation des cahiers
des charges
2.1 Les différents cahiers des charges
Pour bien comprendre la problématique du cahier des charges, il
paraît important de recenser les différents types auxquels ils appar-
tiennent. Ainsi, les dichotomies suivantes peuvent être envisagées
en fonction de leurs destinataires ou de leur place dans le calendrier
général du projet.
■Cahier des charges de projet ou de produit
Le propre d’un projet est d’être unique et réalisé pour le compte
d’un client alors que la caractéristique principale d’un produit est
d’être destiné à de très nombreux clients qui ne sont pas connus
lors de la conception dudit produit.
Un cahier des charges de projet, l’automatisation d’un atelier par
exemple, est généralement fait par le client lui-même ou son maître
d’œuvre qui sont l’un et l’autre parfaitement au fait des besoins à
satisfaire. De plus, le cahier des charges peut être amendé ultérieu-
rement, lors de la réalisation, par des accords intervenant entre le
client et son fournisseur.
Dans le cas des produits, automatisation d’une voiture ou d’une
machine outil par exemple, la problématique est toute autre ; le
rédacteur du cahier des charges doit travailler pratiquement seul sur
des besoins qui ne le concernent sans doute pas en tant qu’utilisa-
teur. C’est là que les outils de recensement des besoins décrits plus
loin rendent les plus grands services.
■Cahier des charges interne ou externe
Un cahier des charges peut être établi pour définir ce que l’on
attend d’un prestataire extérieur à la société à laquelle on appartient
ou de ce que l’on attend d’un service interne, service automatisme
ou service informatique.
Dans le premier cas, le document sera plus formel et comprendra
toute une série de rubriques concernant les conditions de paiement,
les pénalités en cas de retard, les tribunaux compétents en cas de
litige, etc. Ces rubriques sont bien sûr inutiles lorsque tous les
acteurs se trouvent à l’intérieur d’une même société.
En revanche, le cœur du cahier des charges, c’est-à-dire la partie
expression des besoins, l’analyse fonctionnelle, devrait être rigou-
reusement la même dans les deux cas.
■Cahier des charges de consultation ou de commande
Le cahier des charges d’un projet vit deux phases bien distinctes.
Dans un premier temps, il va permettre de faire appel à la concur-
rence dans une procédure d’appel d’offres. Dans un second temps,
il doit formaliser, en termes contractuels, les accords entre le client
et le fournisseur retenu.
En simplifiant les choses à l’extrême, un cahier des charges de
consultation ne devrait parler que de besoins alors qu’un cahier des
charges de commande (une fois le fournisseur choisi entre tous
ceux qui ont été consultés) ne devrait s’exprimer qu’en termes de
solutions et de moyens.
Par exemple, un industriel souhaite acquérir l’automatisme d’une
machine. Lors de la consultation, il décrira les fonctions et les per-
formances attendues. Ensuite, parmi les différentes offres qu’il aura
reçues, l’une d’elles lui paraîtra plus séduisante que les autres, car
l’automaticien aura proposé des automates de tel constructeur, une
architecture bien adaptée, un chef de projet expérimenté pour con-
duire le projet, etc.
Alors que le cahier des charges de consultation était ouvert, lais-
sant le champ libre au consulté pour exprimer toute sa créativité,
tout son savoir-faire personnel, le cahier des charges de commande
va se « verrouiller » en reprenant tous les points de l’offre qui l’ont
fait choisir.
En pratique, il est rare qu’un client puisse laisser une entière
liberté aux consultés pour choisir eux-mêmes tous les moyens
nécessaires à la satisfaction de son besoin. Toutefois, il est recom-
mandé de laisser la plus grande marge de manœuvre raisonnable-
ment admissible.
■Appel à la créativité ou commande à façonnier
La position exposée dans le paragraphe précédent n’est pas tou-
jours la meilleure. Certaines sociétés multinationales préfèrent
mener des études très approfondies en interne avant toute consul-
tation et lancer un appel d’offres qui n’est exprimé non plus en
termes de besoins mais en termes de moyens et de solutions parfai-
tement définis. C’est ce que l’on appelle faire appel à des
« façonniers ». On ne sollicite plus alors, leur créativité mais leur
seule compétence en réalisation.
Cette démarche permet d’obtenir des équipements rigoureuse-
ment identiques dans toutes les usines du groupe dans le monde
entier. Les performances sont analogues et toutes sont au niveau de
la conception initiale.
Le personnel peut aisément aller d’usine en usine sans jamais se
trouver dépaysé devant des équipements inconnus.
Le stock de pièces de rechange peut être sensiblement réduit.
L’intégration d’une nouvelle version d’un module logiciel peut être
réalisée simultanément ou presque sur tous les sites.
De plus, notons au passage, même si cela est subsidiaire, qu’il
devient beaucoup plus facile de comparer les offres.
■Appel à variante
Un compromis existe entre les cahiers des charges « ouverts » et
les cahiers des charges « verrouillés » ; c’est l’appel à variante. Dans
ce cas, le cahier des charges décrit avec précision la solution souhai-
tée. L’offre devra répondre au scénario décrit. Mais la liberté est lais-
sée au consulté de répondre, à côté, suivant une solution
personnelle qu’il pense être plus performante ou plus compétitive.
■Vue externe ou vue interne
La description d’un automatisme peut être donnée par une « vue
externe » ou une « vue interne ». L’approche « vue externe » consi-
●La part de l’automatisme est-elle importante et/ou
complexe ?
●Les fonctionnalités requises sont-elles spécifiques ou sont-
elles standards pour le constructeur mécanicien ?
●Le constructeur mécanicien dispose-t-il d’un service
« automatismes » adapté à la taille du problème, en effectifs et
en compétence ?
●L’automatisme doit-il fédérer plusieurs parties opératives
de constructeurs différents ?
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