— ENSAE 79 — Développements asymptotiques de restes de séries convergentes, de sommes partielles de séries divergentes Préambule : baratin sans importance... sauf : La partie II est complètement indépendante de la partie I, par contre les parties suivantes sont des applications des résultats obtenus dans ces deux premières parties. Partie I La formule de Stirling 1. On pose, pour tout entier n ≥ 1, n! an = 1 nn+ 2 e−n bn = ln an . , Montrer que la suite (bn ) est convergente ; on pourra pour cela étudier la série de terme général : tn = bn−1 − bn . En déduire que, si n → +∞, an → l où l > 0 strictement. 2. Soit, pour n entier positif ou nul, l’intégrale : Z π/2 sinn xdx. In = 0 Former une relation de récurrence liant In et In−2 . Calculer I0 et I1 . En déduire, p désignant un entier positif ou nul, des expressions de I2p et de I2p+1 . 3. Montrer que, quel que soit l’entier positif ou nul p, I2p+2 < I2p+1 < I2p . En déduire que : lim p→+∞ I2p+1 = 1. I2p A l’aide du résultat précédent, établir que : lim p→+∞ π [2.4 . . . (2p)]2 = (formule de Wallis). [1.3.5 . . . (2p − 1)]2 (2p + 1) 2 4. Utiliser la formule de Wallis pour calculer le nombre l dont l’existence a été établie à la fin de la première question. On trouvera que : √ l = 2π. Partie II Développements asymptotiques de restes de séries convergentes, théorème général 1. Soient : • α un réel strictement supérieur à 1. • (un )n≥1 une suite réelle tel que : un = o( 1 ) nα . La série de terme général un est convergente, soit : rn = +∞ X uk . k=n+1 Montrer que : rn = o( 1 ), nα−1 2. Soient maintenant : p un entier fixe positif ou nul et p + 1 réels λ0 , λ1 , . . . , λp fixés, α un réel strictement supérieur à 1, tels que : λ0 λ1 λp 1 + α+1 + · · · + α+p + o( α+p ). nα n n n La série de terme général un est convergente, soit : un = rn = +∞ X k=n+1 1 uk . — ENSAE 79 — Montrer qu’il existe des réels fixes µ0 , µ1 , . . . , µp tels que : rn = µ0 µ1 µp 1 + α + · · · + α+p−1 + o( α+p−1 ) nα−1 n n n On pourra pour cela poser : µ1 µp µ0 + α + · · · + α+p−1 , nα−1 n n et déterminer les coefficients µ0 , µ1 , . . . , µp de façon que, si l’on pose : an = vn = un + an − an−1 , on ait : 1 ). nα+p On donnera les équations explicites fournissant les λk en fonction des µi . 3. Application numérique : Posons : √ √ 1 un = 2( n − n − 1) − √ . n vn = o( Calculer λ0 , λ1 , λ2 tels que : λ1 λ2 1 λ0 + 5/2 + 7/2 + o( 7/2 ) n3/2 n n n un = Déterminer ensuite µ0 , µ1 , µ2 tels que : rn = +∞ X uk = k=n+1 µ1 µ2 1 µ0 + 3/2 + 5/2 + o( 5/2 ) n1/2 n n n Partie III Développement asymptotique de n! 1. On pose, les notations étant celles de la partie I, an a0n = √ , 2π b0n = ln a0n . On a donc, d’après les résultats de la partie I, lim b0n = 0. n→+∞ Montrer que : b0n = +∞ X tk . k=n+1 1 2. En utilisant la partie II, montrer que b0n admet un développement limité à n’importe quel ordre selon les puissances de . n Calculer les réels µ0 , µ1 , µ2 tels que : µ0 µ1 µ2 1 + 2 + 3 + o( 3 ) b0n = n n n n En déduire que : 1 1 µ0 µ1 µ2 1 ln n! = n + ln n − n + ln(2π) + + 2 + 3 + o( 3 ) 2 2 n n n n et donner le développement asymptotique de n! avec un maximum de termes exacts. PARTIE IV Quelques extensions 1. On pose : 1 1 + ··· + . 2 n a) Indiquer une méthode permettant de se ramener au II pour obtenir un développement asymptotique de sn . sn = 1 + 1 b) Pratiquer cette méthode pour donner le développement asymptotique de sn et en allant jusqu’au terme en 3 (le n terme constant de ce développement asymptotique est noté γ et ne peut être exprimé simplement à l’aide d’autres constantes mathématiques). 2. On pose ici : sn = n X k ln k. k=1 Montrer que sn admet un développement asymptotique qui se met sous la forme : sn = µ0 n2 ln n + µ1 n2 + µ2 n ln n + µ3 ln n + c + o(1). Calculer les réels µ0 , µ1 , µ2 , µ3 . 2