20.10.22 2.2 Les paramètre vitaux CM Docteur Bonnet 1. L’électrocardiogramme 10 électrodes. - 4 frontales R : bras droit (Right) en évitant les proéminences osseuses. L : bras gauche (Left) en évitant les proéminences osseuses. F : jambe gauche (Foot) en évitant les proéminences osseuses. N : jambe droite, c'est le neutre (N). Si le patient est amputé d'une extrémité, l'électrode correspondante sera placée sur le moignon de ladite extrémité ou, à défaut, sur la région du torse la plus proche (les épaules ou la région abdominale inférieure) - 6 précordiales V1 : sur le quatrième espace intercostal, sur le bord droit du sternum. V2 : sur le quatrième espace intercostal, sur le bord gauche du sternum. V3 : à mi-distance entre les électrodes V2 et V4. V4 : sur le cinquième espace intercostal, sur la ligne médio-claviculaire (ligne qui descend perpendiculairement depuis le point moyen de la clavicule). V5 : sur la même ligne horizontale que l'électrode V4 mais sur la ligne axillaire antérieure (ligne qui descend perpendiculairement depuis le point moyen entre le centre de la clavicule et son extrémité latérale). V6 : sur la même ligne horizontale que les électrodes V4 et V5 mais sur la ligne médio-axillaire (ligne qui descend perpendiculairement depuis le centre de l'aisselle). Ne pas confondre les électrodes avec les dérivations cardiaques. Les électrodes sont les dispositifs que nous installons sur le patient et les dérivations sont l'enregistrement de l'activité électrique sur l'électrocardiogramme. L’ECG normal, présente 5 ondes qui sont appelées P, Q, R, S, T. L’onde P : influx du nœud sinusal qui entraîne la contraction des oreillettes. Segment P-R : conduction entre oreillettes et ventricules, conduction auriculo-ventriculaire. Complexe Q-R-S : représente l'impulsion électrique lorsqu’elle va du nœud AV vers les fibres de Purkinje (myofibres de conduction cardiaque) et les C myocardique. 2 L’onde T : correspond à la relaxation du muscle ventriculaire (repolarisation des ventricules). Un cycle cardiaque complet correspond à l’onde P, un complexe QRS et une onde T. 2. Les principaux paramètres vitaux Ensemble des signes qui indiquent les fonctions vitales de l’organisme. Les mesurer permet l’évaluation de la santé générale d’un individu, avoir des indices sur une maladie en cours, surveiller le rétablissement. On ne prend pas les paramètres vitaux, on les mesure. Facteurs de variation : - individuelles - physiologiques - perturbations biologiques (grossesses, etc..) - perturbations psychosociales (stress, etc..) Toujours mettre en lien la mesure des PV avec le contexte et la pathologie, en respectant les règles de bonnes pratiques. 3 a. Pouls et Fréquence cardiaque Fréquence = nrb de fois par unité de temps Fréquence cardiaque = nrb de battement par minute BPM Pouls = soulèvement perçu par le doigts palpant une artère superficielle. La prise d'un pouls s'effectue par palpation en appliquant la pulpe de l'index du majeur et de l'annulaire sur un trajet artériel. La légère pression exercée permet de percevoir une onde pulsatile. La fréquence cardiaque est le nombre de battements cardiaques (ou pulsations) par unité de temps (généralement la minute). Chez l'adulte en bonne santé, au repos, la fréquence cardiaque se situe entre 50 (sportif pratiquant l'endurance) et 80 pulsations par minute. Pendant un effort, la fréquence cardiaque maximale théorique est de 220 moins l'âge (exemple : 220 - 40 ans = 180). Peut s'effectuer sur différentes zones du corps traversées par une artère : - le pouls radial est le plus couramment utilisé, il se situe sur la face interne du poignet ; - le pouls cubital se situe également sur la face interne du poignet, un peu plus bas que le pouls radial ; - le pouls carotidien est situé dans le cou, de part et d’autre de la trachée ; - le pouls fémoral se situe au niveau du pli de l’aide ; - le pouls pédieux se situe sur la face dorsale du pied dans le prolongement du tibia ; - le pouls poplité se situe dans le creux à l’arrière du genou ; - le pouls tibial postérieur se situe sur la face interne de la cheville, près de la malléole. Lorsque l’on prend le pouls, on évalue différents paramètres : - la fréquence : on compte le nombre de pulsations sur 1 min (sur 15, 30 ou 60 secondes si le rythme est régulier, le résultat final étant à reporter pour obtenir la fréquence cardiaque) ; 4 - l’amplitude/intensité de la pulsation ; - sa régularité (attention à l’arythmie cardiaque). On peut également utiliser un stéthoscope pour prendre le pouls. Il existe également des appareils spécifiques pour prendre le pouls, appelé Dinamap ou oxymètres. Chez l'adulte, on parle de bradycardie pour une fréquence inférieure à 60 battements par minute (BPM) et de tachycardie lorsque la valeur est supérieure à 100 BPM. Une bradycardie peut également révéler : - un déficit en potassium ; - une pathologie cardiaque ; - une hypertension intracrânienne ; - une hypothyroïdie. Une tachycardie peut révéler : - une maladie inflammatoire ; - une hyperthyroïdie ; - un manque de fer (anémie) ; - une hémorragie ; - une embolie pulmonaire ; - la prise de drogues ou de tout autre excitant (café, tabac) ; - une pathologie cardiaque. L’arythmie correspond aux perturbations du rythme cardiaque, tant au niveau de sa régularité, de sa fréquence, que de l’intensité de ses contractions. C’est une des maladies du cœur les plus fréquentes qui peut aussi être le symptôme de certaines maladies cardiovasculaires. 5 b. Tension artérielle La systole (notée : tension sys mmhg) correspond à la contraction du cœur et permet de chasser le sang vers les artères. La diastole (notée : tension dia mmhg) correspond à la relaxation du cœur et permet le remplissage des cavités du cœur avec du sang. Variation physiologique : 6 - individuelle - nycthémère - âge - effort musculaire - digestion - grossesse - émotion - “effet blouse blanche” Une PA pincée, est quand la diastole et la systole sont très proches, donc anormales. Précautions : - bras dénudé ;n - ne pas glisser le pavillon du stétho sous le brassard ; - ne pas trop gonfler le brassard ; - répéter la mesure pour diag HTA ; - si doute : je dégonfle complètement et je recommence ; - geste potentiellement douloureux Autres méthodes : - système automatiques ; - Dinamap ; - Holter - capteur de pression dans un cathéter inséré dans une artère c. Fréquence ventilatoire / respiratoire La fréquence respiratoire Fr, est la quantité de cycles respiratoires se déroulant chez un individu en une minute. Un cycle respiratoire comprend une inspiration (air entrant) et une expiration (air sortant). Ne pas informer le patient sur les modalités de mesure afin qu’il ne modifie pas sa Fr. Une fréquence respiratoire normale se situe entre 13 et 20 cycles chez l'adulte. Variations physiologiques : 7 - âge - effort - altitude - sommeil - relaxation - action volontaire - émotions Variations pathologiques : - fréquence (apnée, dyspnée, polypnée, bradypnée, tachypnée) - amplitude (superficielle, profonde) - dyspnée (inspiratoire, expiratoire) - régularité - bruits (ronflante, sifflante) Signes à surveiller : - tirage (signes de lutte) : mise en jeu des muscles accessoires. “B-B tire en geignant” - balancement thoraco-abdominal - battement des ailes du nez tirage sus-sternal et intercostal - entonnoir xiphoïdien - - geignement cyanose : coloration bleutée des téguments traduisant un défaut d’oxygénation (hypoxie) - sueurs, troubles de la conscience, agitation et angoisse, pouvant traduire une élimination insuffisante du CO2 (hypercapnie) Techniques de mesure : - 8 montre avec trotteuse ou chronomètre d. Mesure de la SpO2 L'oxymétrie colorimétrique ou oxymétrie de pouls ou saturation pulsée en oxygène (SpO2) est un examen non invasif permettant de quantifier la saturation en oxygène de l'hémoglobine au niveau des capillaires sanguins. L'appareil de mesure s'appelle oxymètre de pouls ou saturomètre. Les deux variables biométriques mesurées sont la SpO2 et la fréquence cardiaque. L'oxymètre est le plus souvent appliqué à un doigt (de main ou de pied) ou au lobe de l'oreille. Chez le nouveau-né, le système est placé préférentiellement au niveau du membre supérieur droit, ceci afin de ne pas être perturbé par un shunt secondaire à une persistance du canal artériel 9 La saturation est exprimée en pourcentage. Elle vaut entre 95 et 100 % chez le sujet normal, mais baisse sensiblement chez le fumeur. Elle dépend de l'état clinique général du patient. Une SpO2 à 98 % signifie que chaque globule rouge est chargé à 98 % d'oxyhémoglobine et de 2 % de désoxyhémoglobine et non pas que 98 % des globules rouges sont chargés en oxygène. Limites de la mesure : - mauvais positionnement du capteur - agitation du patient - prise concomitante de le PA - vasoconstriction - hypotension - hypothermie - anémie - arythmie - vernis à ongle En cas d’intoxication du monoxyde de carbone, la SpO2 sera de 100% mais le patient sera en hypoxie. 10 e. Température La température corporelle humaine est maintenue constante, l’être humain étant un organisme homéotherme. On considère généralement que la température basale usuelle du corps humain est de 36,6 °C, cependant cette valeur dépend de l'endroit du corps où est faite la mesure, de l'instrument de mesure, de l'heure de la journée et du niveau d'activité de la personne. Une température corporelle normale se situe ainsi entre 36,1 °C et 37,8 °C. C’est l'hypothalamus, qui contient le centre thermorégulateur, reçoit des informations de tous les thermorécepteurs (cutanés et centraux) ; il analyse la température en permanence, et la compare à une valeur de consigne (environ 37 °C). Lorsque la température du corps est supérieure à la valeur de consigne, l'hypothalamus provoque le phénomène de transpiration : l'évaporation de la sueur provoque un abaissement de la température de la peau. Dans le même temps, les artérioles cutanées se dilatent (augmentation du diamètre) afin de favoriser les échanges de chaleur avec l'extérieur. Lorsque la température du corps est inférieure à la valeur de consigne, l'hypothalamus active plusieurs mécanismes de thermogenèse. Variations physiologiques : - rythme nycthéméral - maladie Hyperthermie ou fièvre : <38°C La fièvre apparaît lors d’un dérèglement du système de régulation de la température par changement de la valeur de consigne. La fièvre peut se soigner en luttant contre sa cause (traitement de l’infection), en agissant sur la grandeur de consigne (aspirine, paracétamol, etc.) ou en refroidissant le corps de l’extérieur (bains frais, glace, etc.). L’hyperthermie résulte de l'accumulation de chaleur issue de l'environnement et/ou produite par un effort intense. 11 Mesures : - rectum permet d'obtenir une donnée fiable. Le thermomètre doit être nettoyé et désinfecté après utilisation, il peut être protégé par une enveloppe à usage unique ; - la bouche : une sonde à usage unique est placée sous la langue, bouche fermée. La prise doit être relativement éloignée d'une absorption chaude ou froide ; - l’oreille : thermomètre tympanique à infrarouge avec un embout à usage unique. Les résultats peuvent être faussés par la présence d'un bouchon de cérumen ou le positionnement sur le côté du conduit auditif et non près du tympan ; - l'aisselle ou pli axillaire : la température est de 0,5 °C inférieure aux autres prises avec un thermomètre électronique. Elle peut être impossible chez les personnes cachectiques. La peau ne doit pas être frictionnée avant la prise ; - l'aine ou pli inguinal : idem qu'à l'aisselle ; - le front ou la tempe, qui présentent une sous-évaluation des chiffres - une caméra infrarouge - réservée aux patients hospitalisés nécessitant un suivi intensif et continu, la mesure de la température peut être réalisée avec une sonde urinaire, une sonde œsophagienne ou avec un cathéter artériel doté d'une sonde de température (notamment lors de la mesure de la pression artérielle invasive) f. Diurèse La diurèse est la production de l'urine dans son ensemble, de façon qualitative et quantitative. D'un point de vue qualitatif, la diurèse fait référence : - à la composition de l'urine : eau, ions, composés organiques, etc. ; - à l'ensemble du trajet de l'urine : formation de l'urine au niveau du rein, transport par l'uretère, stockage dans la vessie et enfin élimination de cette urine à travers l'urètre lors de la miction. - 12 quand les urines sont troubles cela peut indiquer la présence de leucocytes. Des urines normales sont limpides, jaune paille et stériles. La coloration rouge par hématurie : présence de sang ou pigment alimentaire. Jaune intense = concentration D'un point de vue quantitatif, on parle de débit urinaire (exprimé en général en L/jour, mL/jour ou mL/min). Les termes débit urinaire et débit de diurèse sont synonymes. Un débit urinaire normal est compris entre 800 mL et 1 500 mL par jour. Cette valeur dépend de la quantité d'eau absorbée. Lors d'affections rénales, la diurèse est perturbée : - polyurie : diurèse supérieure à 2,5 L par jour ; - oligurie : diurèse inférieure à 600 mL par jour ; - pollakiurie : mictions fréquentes et peu abondante - dysurie : difficulté à uriner - anurie : diurèse nulle ou inférieure à 100 mL par jour ; - énurésie : émission involontaire la nuit - incontinence : émission involontaire - diurèse osmotique ; - diurèse hydrique. Une bandelette urinaire ou tigette urinaire sert à réaliser des analyses médicales rapides permettant le dépistage de certains problèmes de santé, dont les infections des voies urinaires, la jaunisse, ou certains problèmes rénaux. La bandelette urinaire réactive immergée brièvement dans l'urine. Selon le type de réactifs, elle permet de déterminer : - Les leucocytes : recherche d'infection urinaires, l'augmentation des leucocytes urinaires étant la conséquence de la présence d'une bactérie - Les nitrites : permettent la mise en évidence de la présence de bactéries équipées d'une nitrate-réductase (entérobactéries) - le pH : recherche étiologique de calculs rénaux - Les protéines : recherche d'un dysfonctionnement rénal (atteinte glomérulaire, atteinte tubulaire, surcharge protéique...) - 13 Le glucose : recherche d'un diabète mellitus - Les corps cétoniques : recherche d'un diabète de type 1 - L'urobilinogène : recherche d'une atteinte hépatique ou biliaire - La bilirubine : recherche d'une atteinte hépatique ou biliaire - Le sang/hémoglobine : recherche d'une atteinte rénale ou de cancers des voies urinaires. g. Glycémie capillaire La glycémie est le taux de glucose dans le sang, ou plus exactement dans le plasma sanguin. Elle est mesurée en général en millimoles de glucose par litre de sang, en milligramme de glucose par décilitre de sang, ou encore en gramme de glucose par litre de sang. C’est une méthode de mesure instantanée, par prélèvement d’une goutte de sang sur la pulpe du doigt. Les valeurs de glycémie varient selon l’état nutritionnel (et le stress), en particulier la différence entre la glycémie à jeun et la glycémie post-prandiale (c'est-à-dire après un repas) est importante. 1g/L = 100mg/L = 5,5 mmol/L à jeun : 0,7 à 1,10 g/L (3,9 à 6,1 mmol/L) postprandial chez le patient non diab : <1,4 g/L (7,8 mmol/L) hyperglycémie >1,1g/L à jeun hypoglycémie <0,7 g/L 14