boîte finement ouvragée dans laquelle on transportait ses biens les plus précieux, en passant
par les récipients à aliments. Les Amérindiens avaient d'ailleurs compris que les aliments se
conservaient plus longtemps au contact de l'écorce de bouleau que de toute autre substance,
d'où la pratique d'en tapisser les fosses qui leur servaient de garde-manger. Ils avaient
également mis au point une technique permettant d'imperméabiliser leurs contenants de
manière à pouvoir y transporter de l'eau. Pour ce faire, ils les enduisaient d'un mélange de
gomme de sapin et de graisse d'ours. En outre, inflammable même mouillée, l'écorce était
inestimable quand venait le temps d'allumer un feu après une pluie. Enfin, pour ainsi dire
imputrescible, on s'en est servi comme doublure dans les chaussures pour protéger contre
l'humidité.
Un culte semblable a été porté au bouleau blanc (B. pendula) européen par les peuplades
nordiques de la Sibérie, la Russie et l'Asie centrale, à qui il a rendu des services tout aussi
remarquables.
Et ça se mange?
Jeunes feuilles : les très jeunes feuilles se consomment au printemps, mais avec l'âge, elles
prennent une saveur par trop résineuse.
Bois : en Scandinavie, on a fait du pain avec de la sciure (!) de bouleau bouillie, séchée au
four, pulvérisée et mélangée à de la farine.
Écorce interne : en Europe, on a mangé l'écorce interne du bouleau blanc. En Laponie, on en
faisait une farine grossière et, en Sibérie, on la consommait avec des oeufs d'esturgeon. Les
Amérindiens consommaient l'écorce du bouleau à papier qui était réputée très sucrée. Celle
des sujets les plus âgés était la meilleure et il paraît que les enfants en raffolaient.
Écorce de la racine : on a employé l'écorce de la racine du bouleau à papier pour faire un
substitut de thé.
Sève : dans le centre, le nord et l'ouest du Canada, régions d'où l'érable à sucre est absent, les
Amérindiens récoltaient la sève du bouleau à papier. Ils la buvaient telle quelle ou l'ajoutaient
aux soupes. Au Québec, les Algonquins récoltaient la sève du bouleau jaune qu'ils
mélangeaient à celle de l'érable à sucre pour la fabrication du sirop. Les Saulteux
mélangeaient également ces deux types de sèves et en faisaient une boisson froide.
En Europe, on a aussi recueilli la sève du bouleau blanc. Pour la conserver, on ajoutait quatre
ou cinq clous de girofle au litre. Elle a permis de faire un vin légèrement pétillant, ou encore
une bière aux propriétés rafraîchissantes et diurétiques, dont vous trouverez la recette dans
Documents associés.
Et ça soigne quoi?
Les feuilles, les bourgeons, l'écorce et la sève du bouleau blanc européen (B. pendula) ont
tous servi en médecine. À l'occasion, on s'est aussi servi des fleurs, mais pour beaucoup de
personnes, le pollen est source de problèmes allergiques qui peuvent être graves.
En Amérique, chez certaines peuplades, on buvait la sève fraîche du bouleau à papier comme
tonique printanier; ailleurs, on s'en servait comme remède contre le rhume. En médecine, celle
du bouleau européen a été employée comme dépuratif pour soigner les éruptions cutanées et
dartreuses.
Les feuilles du bouleau blanc ont servi à soigner tous les types d'insuffisance urinaire,
particulièrement l'hydropisie, ainsi que le rhumatisme, l'arthrite, la goutte et les infections
urinaires. C'était, en fait, les principales indications de cette plante. En outre, l'obésité et la
cellulite ont parfois cédé à un traitement aux feuilles de bouleau.
L'écorce a servi à soigner les fièvres intermittentes.
Les bourgeons ont servi à soigner l'engorgement des ganglions lymphatiques.
Par voie externe, les feuilles fraîches ont servi en application contre la goutte, le rhumatisme,
les maladies de la peau et l'hydropisie. Il arrivait que, dans les cas graves, on enveloppe
entièrement le patient de feuilles de bouleau, méthode qui réussissait là où bien d'autres