1. Introduction
LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE, le nom donné à toute la variété de la vie sur Terre, procure les
produits et les services qui assurent notre subsistance grâce aux écosystèmes qu'elle forme. Les
pressions exercées par les êtres humains sur les écosystèmes entraînent un appauvrissement et des
changements dans la diversité biologique à un rythme sans précédent. Les populations actuelles
changent les écosystèmes plus rapidement et de façon plus considérable que dans toute autre période
de l'histoire de l'humanité. Les changements climatiques représentent une pression supplémentaire
pour nos écosystèmes.
L'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire, une évaluation complète des liens entre la santé des
écosystèmes et le bien-être humain, révèle que les changements climatiques pourraient devenir le plus
important facteur directement responsable de l'appauvrissement de la diversité biologique d'ici la fin
du siècle.
2. La biodiversité
Le concept de « biodiversité », proposé en 1985 par Walter Rozen, a obtenu une grande notoriété à partir
de 1992, date de la Conférence de Rio et de la ratification de la Convention sur la Diversité Biologique4
(CDB). La biodiversité est traditionnellement considérée dans son sens littéral : la diversité du vivant.
Elle est alors envisagée de l’échelle moléculaire à l’échelle de la biosphère, bien que les écologues
s’intéressent plus particulièrement aux populations, communautés et écosystèmes. La biodiversité est
en effet un des objets d’étude majeurs de l’écologie. Cette discipline mesure la diversité du vivant au
sein des trois niveaux fonctionnels que nous venons d’évoquer à partir de la variabilité génétique, la
diversité spécifique et la complexité des réseaux trophiques.
Cependant, comme le souligne Robert Barbault et Bernard Chevassus-au Louis (2004), le concept de
biodiversité va plus loin que la simple description de la diversité du vivant, fut-elle exhaustive. En effet,
La biodiversité correspond à l'ensemble de la diversité du monde vivant. Elle englobe la faune et la
flore, c'est-à-dire la totalité des formes que prennent les êtres vivants (animaux, végétaux, micro-
organismes) au sein des environnements dans lesquels ils évoluent et se multiplient.
Généralement, les scientifiques reconnaissent dans la biodiversité trois niveaux différents : les espèces,
les écosystèmes et les gènes :
-La diversité spécifique comprend toutes les variétés dʼespèces que lʼon peut trouver dans une région
donnée. Le concept dʼespèce est à la base de toute la classification et il aide à la description de la
diversité biologique en indiquant précisément de quoi est constituée la biodiversité. On distingue deux
espèces différentes selon leurs caractères morphologiques (couleur, forme, etc.), mais avant tout, par
leur impossibilité de se reproduire sexuellement dans des conditions naturelles.
- La diversité écosystémique se rapporte au lieu (bord dʼune rivière, forêt, montagne, etc.) où vivent
différentes espèces vivantes, les liens avec les caractéristiques de ce lieu (humidité, sol, température,
ensoleillement) et les liens qui se tissent entre les différentes espèces habitant ce lieu.
- La diversité génétique se rapporte à lʼinformation génétique contenue dans les êtres vivants, qui est
différente pour chaque espèce. La diversité se retrouve également au sein dʼune même espèce qui a
des variétés avec des potentialités génétiques différentes. Ces différentes combinaisons de gènes
permettent aux populations de ʼadapter aux changements de leur environnement.
Chaque jour, les humains utilisent au moins 40 000 espèces de plantes et d’animaux !