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LA FRANCE ET L'INTÉGRATION INTERNATIONALE DE LA PRINCIPAUTÉ DE MONACO

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LA FRANCE ET L'INTÉGRATION INTERNATIONALE DE LA PRINCIPAUTÉ DE MONACO
(1918-1939)
Author(s): Jean-Rémy Bézias
Source: Guerres mondiales et conflits contemporains, No. 221 (Janvier 2006), pp. 93-103
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/25733074
Accessed: 27-06-2016 02:38 UTC
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LA FRANCE ET L'INTEGRATION
INTERNATIONALE
DE LA PRINCIPAUTE DE MONACO
(1918-1939)
Le 5 octobre 2004, Monaco est devenu, apres de longues negocia
tions, le 46e Etat membre du Conseil de PEurope. Le 28 mai 1993, avec la
benediction de la France de Francois Mitterrand, la principaute etait
entree dans FOrganisation des Nations Unies. En une dizaine d'annees
entre la fin du xxe et le debut du xxie siecle, le micro-Etat princier,
enclave en territoire fran^ais, est parvenu a atteindre robjectif qui etait
celui, pratiquement un siecle plus tot, du prince-savant Albert Ier: obtenir
une veritable reconnaissance internationale et diplomatique pour la prin
cipaute. Lors des negociations pour Fentree au Conseil de PEurope, au
debut des annees 2000, les memes questions se poserent que pour Fentree
a la SDN : la souverainete monegasque existe-t-elle ? Monaco, d'une cer
taine fa$on, n'etait-il pas le dernier ? protectorat? fran^ais ? Nous essaie
rons ici de montrer comment la question de Fintegration internationale
de la principaute de Monaco a constitue durant l'entre-deux-guerres un
aspect particulier de la politique de puissance de la France.
Les archives du Quai d'Orsay, recoupees avec celles de la SDN, mon
trent que pendant cette periode, les dirigeants fran^ais se sont preoccupes
de cette question, et qu'en particuUer dans les annees 1920, des hommes
tels que Poincare, Herriot et Briand y ont par instant joue un role person
nel. La raison en est que Penjeu monegasque recoupa alors le domaine des
relations avec deux puissances, TAllemagne, et surtout PItaUe, mais qu'il
avait aussi pour toile de fond les rapports de la France avec les territoires
qu'elle administrait sous mandat de la SDN. Nous verrons que deux perio
des se detachent clairement dans Pevolution de la politique francaise.
ANNEES 1920: LE FEUILLETON
DE LA CANDIDATURE MONEGASQUE A LA SDN
Au lendemain de la Premiere Guerre mondiale, la creation de la SDN
posa celle de Padhesion eventuelle de la principaute a la nouvelle organi
sation. Le traite du 17 juillet 1918 avait clairement place la principaute
Guerres mondiales et conflits contemporains, n? 221/2006
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Jean-Remy Bezias
sous la tutelle diplomatique de la France, encore davantage qu'auparavant.
Rappelons que ce traite avait pour but principal d'eviter que la princi
paute ne passe sous dornination allemande, eventualite permise par
Fabsence d'heritier susceptible de succeder au fils d'Albert Ier, le prince
Louis1. II avait pourtant ete prevu dans le traite une disposition riche,
a priori, de possibilites pour Monaco. L'article 5 prevoyait:
? Le gouvemement fran^ais pretera au gouvemement fran^ais ses bons offices
pour lui faciliter Faeces a ses cotes des conferences et institutions Internationales,
notamment celles ayant pour objet rorganisation de la Societe des Nations. ?
Estimait-on a Paris qu'il se serait agi essentiellement par la de faciliter a
Albert Ier Faeces a des manifestations internationales a caractere scienti
fique, activite qu'affectionnait particulierement le souverain2 ? S'agissait-il
de faire plaisir a un prince qui, le 25 fevrier 1903, avait lui-meme cree un
Institut international de la Paix, dont le siege avait ete transfere a Paris le
17 octobre 1912 ? On peut tout de meme se demander si la France ne
projetait pas deja de s'assurer, le cas echeant, la possession d'une voix sup
plementaire au Conseil general de la SDN, par rentremise de son protec
torat monegasque. En tout cas, une telle hypothese n'est pas dementie par
les debats internes a la diplomatie fran^aise que ne manquerent pas de
provoquer au cours des annees 1920 les velleites monegasques de candi
dature a la SDN. En effet, en offirant au prince le cadeau d'une eventuelle
insertion de Monaco dans le concert des nations, la France s'etait engagee
dans une voie porteuse de nombreuses interrogations.
Une premiere demande monegasque d'adhesion a la future Societe
des Nations fut presentee lors de la conference de la Paix, a Paris,
en 1919. Selon les sources diplomatiques fran^aises, cette candidature
avait immediatement souleve Popposition de Wilson et de Lloyd George,
plus que reticents face a Pinterpenetration des interets financiers existant
entre PEtat princier et la Maison de jeux de Monte-Carlo, dirigee par la
Societe des bains de mer (SBM)3. Tout au moins etait-ce la leur position
officielle, mais rien ne dit qu'ils n'aient pas en meme temps voulu eviter
de dormer a la France une deuxieme voix assuree au sein de la future SDN.
La candidature semble avoir neanmoins refu un debut de presentation
par Pintermediaire du ministre fran9ais des Affaires etrangeres, Stephen
Pichon. Mais ce dernier fut d'emblee dementi a la tribune de la confe
rence par son president du Conseil, Clemenceau, tres defavorable a titre
1. En l'absence d'heritier direct, la couronne monegasque pouvait passer a une branche cou
sine, celle des d'Urach, famille allemande. Cette famille renoncera a la couronne monegasque
en 1924.
2. C'est ce que suggere une note posterieure : Ministere des Affaires etrangeres (Paris), ci-apres
MAE, Y Internationale, 1918-1940, SDN, vol. 493, note pour le president du Conseil, ler aout 1932.
3. MAE, Y Internationale, 1918-1940, SDN, vol. 493, note pour le president du Conseil,
12 octobre 1920. Les redevances tirees des jeux representaient les trois quarts des ressources du budget
princier, lequel se confondait avec celui de la principaute.
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La France et Vintigration intemationale de la principaute de Monaco 95
personnel a une telle demande4. La SDN comment done a fonctionner
sans les Monegasques, mais l'affaire n'en resta pas la.
Dans les annees suivantes, en effet, le petit Etat revint a la charge a
plusieurs reprises. Des l'automne 1920, Albert Ier frappa a nouveau, dis
cretement, a la porte de l'organisation : le gouvernement fran^ais apprit
qu'il avait presente une requete dans ce sens au secretariat general de
reorganisation5. Pour la France, se posait done la question de Fapplication
de Particle 5 du recent traite franco-monegasque : Allait-il falloir recom
mander le postulant aupres de la SDN ? La Direction des affaires politiques
et commerciales du Quai d'Orsay etait circonspecte. L'interet de disposer
d'une voix de plus pour la France au sein de la SDN n'etait pas ecarte.
Mais une serie d'inconvenients refroidissait Pardeur des diplomates; cette
addition de problemes enonces allait constituer un leitmotiv durant tout
Pentre-deux-guerres.
Aux yeux des diplomates, d'abord, l'autorite morale d'une telle voix
paraissait ? tres douteuse ?, en raison de la reputation sulfureuse de la prin
cipaute. II convient d'ajouter que l'absence de reel budget a Monaco
- celui de l'Etat se confondait avec celui du prince - laissait planer des
doutes quant a la nature exacte de l'Etat. La n'etait pas le seul obstacle. Les
Fran$ais s'inquietaient aussi du caractere imprevisible des reactions
d'Albert Ier, ? difficilement maniable ? et pouvant ? se Uvrer a des tirades
en opposition avec nos vues ?6. Rappelons qu'outre le fait qu'il n'avait
jamais cache son pacifisme, le prince Albert n'avait pas hesite dans un
passe lointain a s'exprimer sur un probleme de poUtique interieure fran
^aise, l'affaire Dreyfus, montrant une liberte de parole certaine par ses pri
ses de position en faveur du prisonnier de Pile du Diable7. Dormer au sou
verain monegasque une tribune Internationale pouvait, du point de vue
fran$ais, presenter un risque.
Plus encore, le danger n'etait-il pas qu'a la faveur d'une admission au
sein de la SDN, Monaco manifeste des velleites d'independance a Tegard de
la France ? Au pied du Rocher, un parti qualifie de ? nationaliste ? par les
autorites consulaires fran^aises, avait vu le jour avant la Premiere Guerre
mondiale. Apres une vague d'agitation sans precedent, il avait obtenu, en
remplacement de la charte constitutionnelle du 25 fevrier 1848, tres res
trictive, la premiere veritable constitution de l'histoire du petit Etat, pro
mulguee le 5 janvier 1911. Si, en soi, l'episode n'avait pas de quoi inquieter
la France, il contenait pourtant aussi un ingredient de nature a destabiUser
4. Ibid., note de Laroche, directeur adjoint des Affaires politiques et commerciales, 12 juil
let 1923.
5. Ibid., note pour le president du Conseil, 12 octobre 1920.
6. Ibid.
1. Dreyfusard convaincu, Albert Icr etait egalement anticlerical; c'est lui qui en mai 1904 avait
revele a Jean Jaures le contenu complet d'une lettre confidentielle du secretaire d'Etat du pape, le car
dinal Merry del Val, dans laquelle le prelat affichait son hostilite a Emile Combes. La publication du
document dans VHumaniU du 17 mai provoqua le rappel de Tambassadeur de France aupres du Saint
Siege.
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Jean-Remy Bezias
la position de Paris sur place : les nationalistes monegasques revendiquaient
aupres du prince une priorite a l'emploi dans le territoire de la principaute,
mena$ant, en cas de succes de leurs pressions, les interets des Fran$ais y tra
vaillant. Mais surtout, les nationalistes avaient pris pour cible le traite
de 1918, dans lequel ils voyaient un acte de soumission a la France, signe
sans le consentement des citoyens de Monaco. Offrir un siege a la SDN ris
quait de faire croitre en principaute les revendications ? independantistes ?.
En outre, l'obsession du consul de France a Monaco etait le possible sou
tien apporte a la mouvance nationaliste monegasque par une puissance
etrangere, en l'occurrence l'ltalie. Celle-ci pourrait profiter de l'accession
de la principaute a la SDN pour flatter le particularisme local et detacher de
plus en plus la ? marionnette monegasque ? de la France8.
Ces differentes raisons pousserent la France a la prudence : le Quai
d'Orsay suggera a la presidence du Conseil de remphr les obligations du
traite de 1918 en intercedant en faveur de Monaco a la SDN, mais, en cas
d'opposition, de ne pas insister. En fait les autorites fran^aises furent tirees
de l'embarras par la principaute elle-meme : le 23 octobre 1920, le secre
taire d'Etat du prince, Roussel-Despierre, avait annonce l'ajournement de
la requete monegasque9.
Avec la disparition d'Albert Ier, le 26 juin 1922, s'acheva le regne d'un
souverain a la stature exceptionnelle, sorte de despote eclaire, reticent a
accorder des hbertes a ses sujets, mais soucieux de son image Internatio
nale et desireux de faire rayonner a Texterieur son minuscule Etat10. Son
fils et successeur, Louis II, s'il etait autant que son pere imbu de son pou
voir, ne disposait ni des memes facihtes intellectuelles ni de la meme
volonte d'action. Sincerement attache a la France, impregne d'un patrio
tisme forge a Saint-Cyr et dans les garnisons ou il avait servi comme ofE
cier, souverain efface et fort peu interesse par la politique, le prince Louis
n'en poursuivit pas moins les efforts paternels en direction de la SDN.
Des Fete 1923, les demandes monegasques furent relancees. Sans
doute Louis II cedait-il aux pressions de son entourage. Ses representants
s'attachaient a presenter la requete de la fa^on la plus moderee possible :
? Le prince, sans y tenir beaucoup, verrait sans deplaisir que Monaco
entrat a la Societe des Nations. ?n Les preventions du Quai d'Orsay
etaient toujours les memes. Mais dans la balance intervenait un element
nouveau : la presence de Raymond Poincare a la presidence du Conseil.
L'ex-president de la Republique entretenait des hens etroits avec le palais
8. Ibid.
9. Ibid., copie d'une lettre de F. Roussel-Despierres a Laroche, directeur adjoint des Affaires
politiques et commerciales, 23 octobre 1923. L'ajournement etait motive par la necessite d'achever au
prealable une revision constitutionnelle entamee en 1917.
10. Un document francais legerement posterieur laisse entendre qu'Albert, a l'extreme fin de sa
vie, etait revenu sur ses velleites d'adhesion a la SDN, et avait meme envisage la mise sous protectorat
effectif de la principaute (MAE, Y Internationale, 1918-1940, SDN, vol. 493, note de Du Sault a pro
pos d'une conversation avec Jaloustre, 22 novembre 1924). L'authenticite d'un tel propos est difficile
a etablir.
11. Ibid., note intitulee ? Visite du secretaire d'Etat de Monaco a M. de Peretti ?, 12 juillet 1923.
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La France et Vintegration internationale de la principaute de Monaco 97
princier12. Une annotation manuscrite en marge d'un document du
ministere des Affaires etrangeres rend compte de son accord de principe :
? Le president du Conseil est favorable a radmission, mais il va voir le
president de la Republique ? (Alexandre Millerand)13. L'obstacle fran^ais
tut leve, mais l'echec vint, cette fois, des Monegasques eux-memes. Le
28 septembre 1923, le secretaire general de la delegation fran^aise a
Geneve, Clauzel, ecrivit a Poincare : Monaco avait, dans un premier
temps, presente sa candidature au debut de la session de la SDN, mais
Pavait rapidement ajournee. Le representant du prince, Roussel
Despierres, craignait les objections liees a l'exigufte du territoire mone
gasque ; le Liechtenstein, pour cette raison, avait ete econduit en 1920.
Monaco renon^a plutot que de subir Phumiliation d'un refus14.
L'affaire n'etait pourtant pas close. A l'approche de l'ouverture de la
session de 1924 de la SDN, les demandes monegasques refirent surface.
Roussel-Despierres, qui occupait toujours les fonctions de secretaire
d'Etat, se rendit specialement au Quai d'Orsay en juin 1924 pour
s'entretenir avec les diplomates fran^ais. La principaute avait trouve un
appui exterieur: celui du premier delegue de Perse a la SDN, resident
monegasque, qui avait, semble-t-il, obtenu l'accord de principe du secre
taire general de la SDN, sir James Eric Drummond15. Les Fran^ais, Poin
care parti, paraissaient s'interroger : l'admission de Monaco ne conforte
rait-elle pas les nationalistes locaux, et ne compUquerait-elle pas, en cas
d'extinction de la dynastie, l'application de la clause du traite de 1918 per
mettant a la France de s'emparer de la souverainete monegasque ? Paris
n'en respecta pas moins ce meme traite quant au soutien a apporter a une
telle demande : au debut de septembre 1924, un echange de lettres entre
les deux gouvernements donnait l'occasion a la France de reaffirmer son
amitie ? bienveillante ? en apportant officiellement son soutien16. La presi
dence du Conseil (Herriot l'occupait alors) engagea Leon Bourgeois,
delegue permanent de la France aupres de la SDN, a appuyer Monaco17.
Y avait-il eu double jeu de la part de Paris ? Toujours est-il que tres
rapidement, la France se mit a soulever elle-meme des objections au pro
jet qu'elle venait d'approuver. La delegation fran^aise a Geneve se preoc
cupait de problemes beaucoup plus graves qui, a ses yeux, justifiaient
d'ajourner la candidature monegasque. Plus que l'eventualite, d'une
entree de l'Allemagne a la SDN18 encore aleatoire, on peut penser que c'est
la discussion autour du protocole de Geneve qui accaparait Pattention des
12. Sur ce point, voir P. Abramovici, Monaco, un rochet hien occupi, Paris, Le Seuil, 2001,
p. 18-20.
13. MAE, Y Internationale, 1918-1940, SDN, vol. 493, note de Laroche, 12 juillet 1923.
14. Ibid., Clauzel a president du Conseil, 28 septembre 1923.
15. Ibid., note pour Fromageot, 26 juin 1924.
16. Ibid., Roussel-Despierres a president du Conseil, 7 septembre 1924 ; reponse favorable de la
Direction politique du Quai d'Orsay le 8 septembre 1924.
17. Ibid., president du Conseil a L. Bourgeois, 8 septembre 1924.
18. Ibid., Clauzel au ministre, 10 septembre 1924. On le sait, radmission de rAllemagne ne sera
enterinee qu'en 1926.
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Jean-Retny Bizias
Fran^ais et releguait la question monegasque au rang des accessoires. Le
blocage fxan^ais obligea done l'Etat princier a demander lui-meme
l'ajournement de sa demande, ce que fit Roussel-Despierres par une lettre
a James Eric Drummond. Le fonctiormaire monegasque ne manqua tou
tefois pas de preciser qu'en 1925, pour appuyer sa candidature, la princi
paute se presenterait devant la SDN ? avec les institutions et le budget nor
mal d'un Etat regulier ?19. Ces espoirs allaient se reveler illusoires, car la
position fran^aise bascula a la fin de 1924 : Paris etait desormais decide a
empecher toute candidature monegasque.
Le 11 decembre 1924, en effet, la presidence du Conseil prit soin de
dormer directement ses ordres au consulat de France a Monaco, avec la
mention ? tres urgent ? : il fallait dorenavant dissuader le prince Louis de
presenter toute nouvelle candidature20. Sans doute ce veto d'une fermete
inedite prenait-il sa source dans les rapports memes expedies par le consul
de France. Tres hostile a la principaute, qu'il n'hesitait par a tourner fre
quemment en ridicule dans ses depeches, le baron Pieyre venait en effet
d'attirer rattention de son gouvernement sur les inconvenients d'un sou
tien a la cause monegasque21. II poursuivit dans la meme voie en 192522.
L'argumentaire du diplomate s'ahmentait d'abord des faiblesses structu
relles de l'Etat princier. ? Survivance du passe ?, ? Etat carohngien dont le
souverain n'aurait qu'une seule tresorerie, confondant les ressources qui,
ailleurs, seraient celles de l'Etat, avec les siennes propres ?, la principaute
ne disposait pas d'un veritable gouvernement constitutionnel.
Par ailleurs, les relations, reelles ou supposees, avec l'etranger preoccu
paient le representant fran^ais, qui pointait les rapports etroits existant
entre le palais princier et le Vatican ? le nouvel eveque de Monaco avait
ete designe sans consulter Paris. Pieyre s'inquietait aussi des orientations
prises par rheritiere du prince Louis, la jeune princesse Charlotte (mere
du futur prince Rainier, ne en 1923), et son recent mari, Pierre de Poli
gnac, dont il denongait les ? sympathies non dissimulees pour tout ce qui
est etranger a la France, pour ce qui est italien de preference, et le Parti
fasciste en particulier ?23. La colonie itahenne de Monaco (1 500 person
nes sur 25 000 habitants) ne risquait-elle pas d'en profiter pour augmenter
son influence au detriment des ressortissants fran^ais ? L'installation
durable de Mussolini au pouvoir a Rome avivait en outre les pretentions
itahennes: ne considerait-on pas, au-dela des Alpes, que l'ltalie demeurait
la depositaire du traite qui, en 1815 a Vienne, avait etabh le protectorat
du Piemont sur Monaco ? Recemment, le Giornale d'ltalia avait consacre
une etude a cette question24.
19. Ibid., Roussel-Despierres a Secretariat general de la SDN, 23 septembre 1924.
20. Ibid., president du Conseil a Pieyre, 11 decembre 1924.
21. Ibid., Pieyre au rninistre, 29 novembre 1924.
22. Ibid., 8 avril 1925.
23. Parmi les griefs du diplomate francais : l'achat d'automobiles en Italie, ainsi qu'une mitre
d'eveque acquise dans la Peninsule...
24. Ibid., 28 mars 1925.
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La France et Vintegration intemationale de la principauti de Monaco 99
Les alarmes de Pieyre etaient excessives, d'autant que quelques mois
plus tot, PItalie s'etait gardee de soutenir officieusement les demarches
monegasques a la SDN, ce qui aurait contredit ses desirs d'absorption du
petit Etat. II n'en reste pas moins que le diplomate fran^ais percevait clai
rement les germes d'une degradation de la situation interne de Monaco :
? Une crise risque d'eclater tot ou tard ?, resultat du decalage entre une
pratique gouvernementale autocratique et les aspirations de la population
locale. La menace de Finstabilite devait inciter la France a la prudence :
compte tenu des liens entre les deux Etats et de l'interet de Paris a mainte
nir sa tutelle stir Monaco, il fallait eviter qu'une eventuelle admission de
Monaco a la SDN ne fasse ? de la question monegasque, jusqu'ici affaire
purement franco-monegasque, im probleme international ?.
Une campagne de presse vint opportunement aider le consul: une
feuille locale, Ulmpartial frangais, imprimee dans les Alpes-Maritimes,
pubUa au printemps 1925 un article intitule ? Un vaudeville a la SDN : la
principaute de Monaco demande a entrer a la SDN ?25. Le journal indi
quait, faussement, que le palais princier n'avait pas, lors de la session gene
voise de 1924, consulte la France pour entamer sa demarche. La publicite
donnee, vraisemblablement a Pinstigation du consul de France, a un epi
sode qui aurait du rester confidentiel, pla^ait les Monegasques dans une
position difficile. Louis II envoya au Quai d'Orsay son secretaire d'Etat et
son aide de camp, le general Roubert, charges de rassurer Paris quant a
l'authenticite de ses sentiments profran^ais26. Le directeur pohtique du
ministere, Laroche s'enflamma en evoquant Pagitation nationaliste qui
couvait a Monaco, animee par Pavocat Louis AuregUa : ? Le jour ou
Monaco se mettrait en etat de rebellion, contre Pinfluence fran^aise,
aucune puissance au monde [...] ne pourrait nous empecher d'envoyer un
bataillon de chasseurs y retablir Pordre, supprimer la maison de jeu, et
nous aurions pour nous le monde entier, a commencer par la SDN et les
Etats-Unis d'Amerique. ? Louis II n'avait en fait guere besoin de telles
rodomontades. Une note remise par Roussel-Despierres apportait
Tallegeance, au moins formelle, du souverain a la France pour ce qui etait
de la question de Padmission a la SDN, conformement au traite de 1918 :
?Le prince estime qu'au gouvernement frangais setil il appartient
d'apprecier des elements dont lui-meme est mal place pour mesurer
Pimportance. ?27 Peu de temps apres, le 11 mai 1925, Aristide Briand,
ministre des Affaires etrangeres du gouvernement Painleve, rencontra
Louis II, qui lui confirma que Monaco ne presenterait pas sa candidature a
la prochaine assemblee generale de la SDN. Le ministre n'en demanda pas
moins une lettre officielle de desistement28.
25.
26.
27.
28.
MAE,
Ibid.,
Ibid.,
Ibid.,
Y Internationale, 1918-1940, SDN, vol. 493, LTmpartial francais, 4 avril 1925.
note de la Direction politique (Laroche), 25 avril 1925.
note de Roussel-Despierres.
Roussel-Despierres a Laroche, 12 mai 1925.
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100
Jean-Remy Bezias
Au printemps 1925, les velleites monegasques d'entree a la SDN se
trouvaient done mises en sommeil. Pourtant, en 1929, le prince Pierre de
Polignac, gendre de Louis II, evoqua a nouveau la question, et en juil
let 1932, le Quai d'Orsay fut saisi d'une nouvelle demande monegasque,
justifiee par la volonte du prince regnant d'honorer ainsi la memoire de
son pere. La France opposa des arguments juridiques lies aux termes du
pacte de la SDN, qui prevoyait dans son article ler que les Etats membres se
gouvernent librement, ce qui n'etait evidemment pas le cas de la princi
paute sous tutelle29. Desireux de mettre en fin rapidement a ce nouvel
episode, Edouard Herriot indiqua au Quai d'Orsay qu'il refiisait toute
demarche officielle de Monaco en direction de la SDN30. II est vrai que les
documents emis par le Quai d'Orsay ne cessaient de mettre en garde
contre les risques de prises de contact poussees entre Monegasques et Ita
hens a l'occasion d'eventuelles rencontres a Geneve.
La documentation disponible ne permet pas de savoir s'il s'agit la de
Pultime tentative monegasque avant la Seconde Guerre mondiale. En
revanche, les archives diplomatiques montrent que les annees 1930 furent
marquees par une volonte systematique de la France de limiter Faction et
le rayonnement international de la principaute, alors que le courant natio
nahste progressait a Monaco, ou en decembre 1930, Louis II, avait sus
pendu la constitution.
ANNEES 1930: L'ENDIGUEMENT FRANQAIS
FACE AUX TIMIDES VELLEITES MONEGASQUES
Desireuse de proteger un prince de faible envergure pohtique et
repute francophile, face au courant nationaliste, la France n'en cherchait
pas moins a hmiter drastiquement toute possibilite d'emancipation, meme
anecdotique. Pour ce faire, une convention bilaterale vint le 28 juil
let 1930 renforcer la tutelle de Paris. Louis II en la signant acceptait, entre
autres restrictions a sa liberte d'action, de ne plus faire appel, pour remplir
les emplois interessant les relations exterieures, qu'a des Fran^ais detaches
des cadres de radministration fran^aise. Le poste de ministre d'Etat, sorte
de chef de gouvernement de la principaute, etait ainsi concerne. Fallait-il
voir la une tentative d'installer sur le Rocher l'equivalent de ce que, en la
personne du resident general, les protectorate d'Afrique du Nord connais
saient deja ?
II semble pourtant que la France ait elle-meme neglige la stricte appli
cation de la convention, puisqu'en 1932 fut nomme au poste de ministre
d'Etat, avec son accord, un homme non issu des cadres admiriistratifs de la
Republique : Maurice Bouilloux-Laffont31. Paris s'aga^a rapidement des
29. Ibid., Direction politique, note pour le president du Conseil, lcr aout 1929.
30. Ibid., note de la Direction politique, 3 aout 1932.
31. Ne en 1875, depute (Gauche radicale) du Finistere de 1914 a 1932.
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La France et Vintegration intemationale de la principauti de Monaco 101
agissements du nouveau ministre d'Etat. De ce dernier, rinamovible
consul Pieyre deplora en 1936 qu'il se soit ? donne pour tache de prouver
au monde l'independance absolue de la principaute ?32. Le ? cas ? Bouil
loux-Laffont donna lieu a une reelle crise dans les relations tranco
monegasques. Paris voulut obliger Louis II a mettre fin avant terme aux
fonctions du ministxe d'Etat. Le prince refusa, et il semble que, pour
mieux resister aux pressions firan^aises, il ait tente de se rapprocher de la
Cour Internationale de justice (cij) de La Haye. Tout au moins est-ce
ainsi que du cote fran^ais Pon interpreta son geste : le 22 avril 1937,
Louis II accepta une invitation a reconnaitre cette juridiction, que lui
avait lance la CIJ en 192233. Pour les diplomates fran^ais, la manoeuvre
avait pour but de tenter de trouver une parade juridique a un corrflit larve
de souverainete entre le prince et le gouvernement fran^ais. La tension tut
a son comble en mai 1937, a tel point qu'un conseiller du prince confia a
celui-ci ? qu'il [lui] etait impossible [...] sans risquer de perdre sa cou
ronne, de continuer cette politique d'opposition au gouvernement tran
?ais ?34. Un arrangement permit au prince de sauver la face et a la France
de se debarrasser d'un personnage juge indesirable : le 18 mai 1937,
Louis II accepta qu'arrive au terme de son mandat de cinq ans en
juin 1937, Bouilloux-Laffont ne soit pas reconduit, conformement aux
desirs de la France35. Son successeur tut Emile Roblot, qui en tant qu'ex
prefet du Bas-Rhin avait sur son predecesseur Pavantage d'appartenir aux
cadres administratifs fran^ais.
Cet episode avait certes permis a Monaco d'obtenir une petite
avancee : la possibility d'etre partie prenante a une instance aupres de
la CIJ. Mais de cela la France ne se formalisa guere : pour des raisons juri
diques complexes, dissequees par les jurisconsultes du Quai d'Orsay Qules
Basdevant), Monaco n'avait pas la possibilite d'assigner la France devant
cette juridiction intemationale36.
On comprend bien que, dans ce contexte de mefiance persistante a
l'egard de la principaute, Paris ait conserve une ligne d'endiguement des
velleites d'emancipation diplomatique monegasque, reelles ou supposees.
Les annees 1930 virent la France s'opposer - fermement mais non sans
contradictions ? a une augmentation de la participation du petit Etat a des
conferences internationales. La politique fran^aise consistait en fait a ten
ter d'utiliser cette participation lorsqu'elle paraissait servir les interets firan
gais. Mais dans la plupart des cas, la politique fran^aise consista a bloquer,
ou tout au moins a controler etroitement toute participation ou adhesion,
32. Ibid., Pieyre au ministre, 20 septembre 1936.
33. Ibid., 30 avril 1937.
34. Ibid., 18 mai 1937.
35. Ibid., note du cabinet du Prince, 18 mai 1937. Maurice Bouilloux-Laffont deceda peu apres,
le 29 juillet 1937, a Barcelonnette.
36. Ibid., ? Monaco et la Cour permanente de justice internationale ?, note de J. Basdevant,
22 mai 1937. II semblerait que l'absence de clause de juridiction obligatoire dans les traites franco
monegaques en vigueur ait empeche tout recours contre la France devant la CIJ de la part de Monaco.
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102
Jean-Remy Bizias
quand elle semblait offiir a Monaco une perspective de contournement de
la tutelle exerce par son puissant voisin. Paris se trouvait en effet pris entre
deux feux. La SDN, appliquant des principes universalistes, avait une ten
dance, facheuse aux yeux de Paris, a expedier vers Monaco des textes de
conventions internationales, et ce, bien que la principaute ne fut pas
membre de l'lnstitution. Ce faisant, la SDN fragilisait Implication - dans
un sens favorable a la France ? du traite franco-monegasque de 1918 pre
voyant que Monaco alignerait sa politique exterieure sur celle de son voi
sin. La delegation fran^aise a Geneve, par la voix de Jacques Fouques
Duparc, tenta en 1932 de s'opposer a cette pratique, mais sans obtenir
gain de cause 37.
Du reste, la participation de Monaco a certaines conferences pouvait
s'averer utile a la France. Ainsi, les Affaires etrangeres s'alarmerent d'un
eventuel retrait monegasque, pour des raisons financieres, de l'Union
telegraphique internationale : la France n'allait-elle pas perdre la une voix
precieuse au sein de cette institution38 ? Plus encore, lorsque dans la pre
miere quinzaine de novembre 1937, eut lieu a Geneve une conference
internationale sur la repression du terrorisme, la France encouragea la par
ticipation de Monaco. Pour le Quai d'Orsay, aucun territoire ne devait
servir d'abri a ces activites criminelles, et il fallait done que la principaute
fut associee aux discussions, pour garantir les interets fran$ais39. A Tissue
de la conference, la delegation monegasque, signa les deux conventions
conchies40.
Mais le principal objet de litige fut la question de l'adhesion de
Monaco a des institutions ou accords internationaux de nature humani
taire. En juin 1935, l'Etat princier annon^a ofEcieusement qu'il souhaitait
se rallier a la convention de Geneve de 1864 (revisee en 1906 puis
en 1929) sur le sort des blesses et malades lors de campagnes militaires.
Consulte sur la compatibilite de cette adhesion avec le traite de 1918, le
Pr Jules Basdevant conclut, emportant Tassentiment du Quai d'Orsay,
qu'une signature monegasque au bas de cette convention ne presentait
aucun interet du point de vue fran^ais41. Multiphant les pressions pour
faire avorter le projet, Paris se heurta a la resistance princiere. Louis II et
son entourage s'appuyerent, eux aussi, sur le traite de 1918 en ce qu'il
prevoyait un appui fran^ais aux desirs monegasques, et entendaient en
outre creer une Croix-Rouge propre a la principaute42. Ils se heurterent
37. Ibid., Delegation francaise a la SDN (Fouques-Duparc) a sous-direction Europe (Labourer),
16 decembre 1932.
38. Ibid., Le ministre a Pieyre, 13 decembre.
39. Ibid., note de la sous-direction SDN a la sous-direction Europe, 3 septembre 1937. Les atten
tats commis par la Cagoule a Paris eurent lieu quelques jours apres (11 septembre 1937).
40. Sans doute mai informe, le Quai d'Orsay s'irrita de la non-signature monegasque (ibid.,
lcr decembre 1937). Mais les documents de la SDN temoignent de la realite de cette signature (Archi
ves de la SDN, Comite pour la repression du terrorisme, vol. 1102).
41. Ibid., note pour la sous-direction Europe, 19 juin 1935.
42. Ibid., Le ministre de Monaco a Paris (Malleville) au president du Conseil (Laval), 26 juil
let 1935.
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La France et Vintegration internationale de la principaute de Monaco 103
au veto fran^ais, adosse a une nouvelle note de Basdevant: ? II est difficile
d'envisager que les armees du prince de Monaco entrent en campagne et
des lors son adhesion a la convention de Geneve apparait comme devant
etre sans objectif [...]. La creation d'une Croix-Rouge monegasque ris
querait de fournir un argument en faveur de la creation de Croix-Rouges
syrienne, tunisierme ou marocaine, qui generaient l'activite de la Croix
Rouge fran$aise en Syrie, en Tunisie et au Maroc. ?43 Confronte a
l'hostilite fran$aise - le consul Pieyre avait insidieusement questionne le
ministre d'Etat interimaire sur les sources de financement de la future
Croix-Rouge locale - le prince se resigna a annuler l'ordonnance par
laquelle il avait donne a son consul a Berne les pleins pouvoirs pour signi
fier l'adhesion de son pays aux conventions de Geneve44. La Croix
Rouge monegasque ne vit le jour qu'apres la Seconde Guerre mondiale.
Monaco est, avec le Liechtenstein, Pun des premiers micro-Etats a
avoir, historiquement, revendique une place au sein de la plus importante
des organisations internationales, la sdn et sa continuatrice, l'onu. L'Etat
princier a, paradoxalement, ete Pun des derniers a l'obtenir45. Dans une
certaine mesure, cet Etat, regi par un pouvoir dynastique, a reflete les
progres tres lents mais reels vers une democratic internationale.
Enclavee dans le territoire d'une grande puissance europeenne et
coloniale, repubUque qui plus est, Monaco a, au moins durant Pentre
deux-guerres, reflete, a Pechelle qui est la sienne, les preoccupations geo
politiques de la France. Dans Papres-guerre, Pemprise fran^aise se resserra
autour de la principaute comme jamais auparavant. La raison etait Uee a la
poUtique europeenne : verrouiller Faeces au Rocher a une eventuelle
succession allemande - PutiUsation de la principaute par PAllemagne nazie
durant TOccupation donnera a cet aspect une acuite particuUere - et
juguler tout ? irredentisme ? italien. Mais il s'agissait aussi d'eviter d'ouvrir
toute breche susceptible d'etre exploitee par les nationaHsmes indigenes
de Syrie, du Maroc ou de Tunisie.
De tout cela sortit une politique froidement realiste et non depourvue
de cynisme : mise sous tutelle diplomatique de la principaute, mais accep
tation, en contrepartie, du particularisme monegasque et de son opacite
poUtique et financiere. Cette situation creee au lendemain de la Premiere
Guerre mondiale allait durer jusqu'au debut du xxr siecle.
Jean-Remy Bezias,
Docteur en histoire contemporaine.
43. Ibid., note Basdevant pour la sous-direction Europe, 2 aout 1935.
44. Ibid., note de la sous-direction Europe, 18 septembre 1935.
45. Le Liechtenstein est entre a l'ONU le 18 septembre 1990, avant Monaco.
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