UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI ********** ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI ********** DEPARTEMENT DE GENIE ELECTRIQUE Option : Energie électrique POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME D’INGENIEUR DE CONCEPTION Thème : Etude de la contribution de la turbine à gaz de MariaGléta à l’amélioration de la tension sur les jeux de barres 161 kV du réseau interconnecté de la Communauté Electrique du Bénin (CEB) Présenté et soutenu le 11/02/2011 par : INOUSSA Marzouck Arèmou Sous la direction du jury Président : Dr HOUNGAN K. Théophile, Enseignant à l’EPAC Membres : 1) Dr BADAROU Ramanou, Enseignant à l’EPAC, Maître de mémoire 2) Dr FIFATIN François-Xavier, Enseignant à l’EPAC 3) Mr PALASSE Agaté, Ingénieur, Enseignant au CFPP de la CEB, Abomey-Calavi Année académique 2009-2010 3ème Promotion Dédicaces Dédicaces Ce travail est dédié à : Ma mère ALAO Alimatou qui m’a transmis les règles morales de la vie et qui n’a cessé de m’offrir son soutien moral et son encouragement pour ma réussite. Que Dieu te protège. Mon feu père, INOUSSA Moucharaf arraché très tôt à mon affection qui m’a tant prouvé son amour. Qu’Allah vous protège INOUSSA Marzouck Arèmou INOUSSA Marzouck Arèmou i Remerciements Remerciements Nous voudrions exprimer toute notre reconnaissance à tous ceux qui ont œuvré à la réalisation de ce travail, notamment : Pr. Félicien AVLESSI et Dr Clément BONOU, respectivement Directeur et Directeur Adjoint de l’EPAC. Dr. BADAROU Ramanou, notre maître de mémoire pour son aide, son orientation et sa disponibilité, aussi pour la confiance et la compréhension qu’il ma toujours manifesté. Dr Théophile HOUNGAN, Chef Département Génie Electrique de l’EPAC Enseignants et techniciens du laboratoire de Génie Electrique de l’EPAC, pour tous les efforts consentis pour notre formation. M. Djibril SALIFOU, M. Mawuena L. MEDEWOU, M. Ferdinand SESSOU respectivement Directeur Général, Directeur Régional Bénin, Chef Production Cotonou de la CEB, pour m’avoir accordé ce stage de fin de formation au sein de leur structure. Ing. PALASSE Agaté et Ing. NANGBE Médard respectivement Formateur au CFPP et Chef appareillage à la CEB pour leur constante disponibilité. Mes oncles et tantes, mes frères et sœurs, et Mr OLOULADE Arouna, pour leurs multiples disponibilité et assistance. Tout le personnel de la CEB du poste de Maria Gléta, notamment BACHIOUMBA Léopold, AGONHESSOU Etienne et ASSOU Blaise. Enfin, mes sincères remerciements à mes amis pour la patience, le soutien inconditionnel et le dévouement dont ils ont fait preuve. INOUSSA Marzouck Arèmou ii Résumé Résumé Ce mémoire consiste en une modélisation et une simulation du réseau d’énergie électrique de la Communauté Electrique du Bénin (CEB) en vue de la prochaine disponibilité en puissance de la Turbine à Gaz (TAG) de Maria-Gléta. L’étude du réseau d’énergie électrique nécessite la connaissance, donc la modélisation dynamique des composants du réseau d’énergie électrique par des schémas équivalents afin d’en déduire leurs comportements. Le but de la répartition de puissance dans notre travail est de déterminer en régime triphasé permanent, les tensions en module et en phase en tout point du réseau et les puissances actives et réactives transitant sur toutes les lignes du réseau électrique en considérant la nouvelle disponibilité en puissance de Maria-Gléta. Le logiciel Power world simulator que nous avons utilisé permet d’éditer les schémas et rend disponible les différents calculs à partir des données liées au modèle considéré. Comme les environs de Cotonou sont pratiquement en bout de ligne pour la tension issue de la Volta River Authority (VRA), il s’ensuit une baisse de tension au niveau des postes de transformations qui est répercutée sur les consommateurs. L’injection de puissance prévue au poste de Maria-Gléta permet de corriger un temps soit peu cette chute de tension sur les jeux de barres 161 KV. MOTS CLES : Jeux de barres, lignes de transport, turbine à gaz, tension et répartition des charges. INOUSSA Marzouck Arèmou iii Abstract Abstract The present dissertation consists of a modelling and simulation of the power grid of the Communauté Electrique du Bénin (CEB), taking into account the future availability of power from the Gas Turbine Alternator (GTA) at Maria-Gléta. Studying a power grid requires the knowledge of its components through dynamic modelling by equivalent circuits, in order to determine their behaviours. The aim of the power flow analysis we provide is to determine – under three-phase steady-state operation – the voltage magnitudes and phase angles at each node of the system, as well as the active and reactive powers flowing through each line, when including the new power available at Maria-Gléta. The software we used – Power World Simulator – enables editing of the diagrams and provides various computations based on the data associated with the model considered. Given that the Cotonou area practically represents a line end for the power received from the Volta River Authority (VRA), it follows that the voltage level is low at step-down transformers operating under load; and this is passed on to consumers. The power injection expected from the Thermal power plant at Maria-Gléta will compensate somewhat this voltage drop on the 161-kV busbar. KEYWORDS: Busbar, transmission lines, gas turbine alternator, voltage and load flow. INOUSSA Marzouck Arèmou iv Table des matières TABLE DES MATIERES INTRODUCTION GENERALE ................................................................ 1 PREMIERE PARTIE : LE RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE DE LA CEB ........................................................................................................ 4 CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL ..................... 5 1-1 Présentation de la CEB ............................................................... 6 1-1-1 Historique ............................................................................... 6 1-1-2 Structure organisationnelle..................................................... 7 1.2 Clients et fournisseurs de la CEB................................................ 9 1.2.1. Les fournisseurs de la CEB .................................................. 9 1.2.2. Les clients de la CEB ......................................................... 10 1.3. Infrastructures de production d’énergie électrique....................... 11 1.3.1. Infrastructures de production au TOGO ............................ 11 1.3.2. Infrastructures de production au BENIN ........................... 11 1.4. Infrastructures de transport de l’énergie électrique ..................... 12 1.4.1. Infrastructures de transport au TOGO .............................. 12 1.4.2. Infrastructures de transport au BENIN ............................. 12 1.5. Présentation du réseau de transport de la CEB ......................... 13 1-6 Description du poste de Maria-Gléta............................................ 16 1.6.1. La section exploitation ........................................................ 18 1.6.2. Section Maintenance .......................................................... 19 1.7. Problèmes rencontrés ................................................................. 19 Conclusion partielle ........................................................................... 20 CHAPITRE 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE ......................................... 21 Introduction : ...................................................................................... 22 2-1 Structure d’un réseau d’énergie électrique................................... 22 2-1-1 La production ....................................................................... 22 2-1-2 Le transport .......................................................................... 23 INOUSSA Marzouck Arèmou v Table des matières 2-1-3 La distribution ....................................................................... 24 2-2 Modèles des composants d’un réseau électrique ........................ 24 2-2-1 Modèle schématique statique ............................................... 24 2-2-2 Modèle d’analyse dynamique ............................................... 25 2-2-2-1 Modèle des alternateurs .................................................. 25 2-2-2-2 Les transformateurs ......................................................... 26 a) Brève analyse du transformateur ......................................... 26 b) Modèle d’un transformateur ................................................. 29 2-2-2-3 Modèle des lignes électriques .......................................... 31 a) lignes courtes (jusqu’à 80 Km) ............................................. 32 b) lignes moyennes (de 80 Km à 250 Km) ............................... 33 c) lignes longues (au-delà de 250 Km)..................................... 34 2-2-2-4 Modèle des charges ........................................................ 37 2-3 Architecture des réseaux électriques ........................................... 38 Conclusion partielle ........................................................................... 38 CHAPITRE 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE ...................................................................................... 39 Introduction : ...................................................................................... 40 3-1 But de l’écoulement de puissance ............................................... 40 3-2 Les grandeurs réduites (Per Unit) ................................................ 40 3-2-1 Puissance, tension et courant de base ................................. 41 3-2-2 Impédance et admittance de base ....................................... 43 3-2-3 Chute de tension dans une ligne .......................................... 43 3-2-4 Changement de base ........................................................... 47 3-3 Types de jeux de barres .............................................................. 48 3-4 Formulation de la matrice d’admittance ....................................... 49 3-5 Procédure générale de calcul ...................................................... 50 3-6 Algorithme de Newton Raphson .................................................. 52 Conclusion partielle ........................................................................... 55 INOUSSA Marzouck Arèmou vi Table des matières DEUXIEME PARTIE : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE DE LA CEB........................................................................................... 56 CHAPITRE 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA CEB ........................................................................ 57 Introduction ........................................................................................ 58 4-1 Présentation de l’outil de simulation............................................. 58 4-1-1 Vue générale de Power world .............................................. 59 4-1-2 Edition du réseau électrique ................................................. 61 4-2 Configuration du réseau .............................................................. 65 4-3 Hypothèses de simulation ............................................................ 69 4-3-1 Hypothèse sur les jeux de barres ......................................... 69 4-3-2 Hypothèse sur les lignes et les transformateurs ................... 69 4-3-3 Hypothèse sur les charges ................................................... 70 4-4 Simulation de l’écoulement de puissance .................................... 70 4-4-1 Réseau interconnecté existant de la CEB ............................ 70 4-4-2 Résultats de l’écoulement de puissance .............................. 71 4-4-3 Analyse des résultats ........................................................... 76 Conclusion partielle ........................................................................... 77 CHAPITRE 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DE LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG ................................................. 78 Introduction : ...................................................................................... 79 5-1 Justification du choix de la TAG ................................................... 79 5-2 Hypothèses de simulation ............................................................ 80 5-3 Configurations du réseau pour différentes injections de puissance .......................................................................................... 80 5-3-1 Injection des différentes puissances ..................................... 81 5-3-2 Mesure de l’apport global des injections............................... 83 5-3-2-1 Etats des jeux de barres ................................................ 83 5-3-2-2 Analyse des résultats .................................................... 85 5-4 Configuration du réseau prenant en compte l’augmentation des charges ............................................................................................. 85 INOUSSA Marzouck Arèmou vii Table des matières 5-5 Analyse des résultats................................................................... 92 5-6 Suggestions ................................................................................. 92 Conclusion partielle ........................................................................... 93 Conclusion générale ............................................................................. 94 Bibliographie......................................................................................... 95 Annexes ............................................................................................... 97 INOUSSA Marzouck Arèmou viii Liste des figures et tableaux LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX Figure 1.1 : Organigramme de la CEB .................................................... 8 Figure 1.2 : Diagramme de répatition de la fourniture d’énergie par la CEB en 2008 ........................................................................................ 10 Figure 1.3 : Réseau de transport actuel de la CEB ............................... 15 Figure 1.4 : Schéma synoptique du poste de Maria-Gléta .................... 18 Figure 2.1 : Réprésentation synoptique d’un réseau d’énergie électrique .............................................................................................. 23 Figure 2.2 : Schéma unifilaire d’un système triphasé ............................ 24 Figure 2.3 : Représentation schématique d’un transformateur monophasé à deux enroulements......................................................... 27 Figure 2.4 : Schéma électrique du transformateur saturable avec pertes ................................................................................................... 28 Figure 2.5 : Représentation schématique d’un transformateur ramené au secondaire ....................................................................................... 29 Figure 2.6 : Modèle en π d’un quadripôle ............................................. 30 Figure 2.7 : Modèle en π d’un transformateur....................................... 31 Figure 2.8 : Schéma électrique équivalent monophasé d’une ligne courte ou moyenne ............................................................................... 32 Figure 2.9 : Schéma d’agencement des paramètres linéiques ............. 32 Figure 2.10 : Modèle d’une ligne courte par phase ............................... 33 Figure 2.11 : Modèle d’une ligne moyenne par phase .......................... 33 Figure 2.12 : Schéma électrique équivalent d’un élément d’une ligne... 34 Figure 2.13 : Modèle en π d’une ligne en régime permanent................ 37 Figure 3.1 : Charge (équilibrée) triphasée en étoile .............................. 43 Figure 3.2 : Schéma monophasé équivalent ......................................... 45 Figure 3.3 : Diagramme vectoriel des tensions ..................................... 46 Figure 3.4 : Vue nodale du réseau........................................................ 50 INOUSSA Marzouck Arèmou ix Liste des figures et tableaux Figure 3.5 : Algorithme de Newton-Raphson ........................................ 54 Figure 4.1 : Schéma synoptique de la simulation d’écoulement de puissance dans un réseau d’énergie électrique .................................... 58 Figure 4.2 : Logo de Power world ......................................................... 59 Figure 4.3 : Fenêtre principale de Power world simulator 14 ................ 60 Figure 4.4 : Paramètres des données des jeux de barres..................... 62 Figure 4.5 : Paramètres des données des lignes de transport .............. 63 Figure 4.6 : Paramètres des données du générateur PV ...................... 63 Figure 4.7 : Paramètres des données des charges PQ ........................ 64 Figure 4.8 : Paramètres du transformateur à deux enroulements ......... 64 Figure 4.9 : Paramètres des admittances shunt.................................... 65 Figure 4.10 : Regroupement de pionts du réseau existant de la CEB ... 66 Figure 4.11 : Synoptique du réseau simplifié de la CEB ....................... 67 Figure 4.12 : Représentation du réseau d’étude sous Power world ...... 68 Figure 4.13 : Tension relevée sur les jeux de barres le 10/08/2010 ...... 75 Figure 4.14 : Tension sur les jeux de barres pour la simulation ............ 75 Figure 5.1 : Evolution de la tension en fonction des injections avec les charges existantes................................................................................ 84 Figure 5.2 : Evolution des variations de tension en fonction des injections avec les charges existantes .................................................. 84 Figure 5.3 : Evolution de la tension en fonction des injections avec 120% des charges actuelles ................................................................. 87 Figure 5.4 : Evolution des variations de tension en fonction des injections avec 120% des charges actuelles ......................................... 88 Figure 5.5 : Evolution de la tension en fonction des injections avec 150% des charges actuelles ................................................................. 91 Figure 5.6 : Evolution des variations de tension en fonction des injections avec 150% des charges actuelles ......................................... 91 INOUSSA Marzouck Arèmou x Liste des figures et tableaux Tableau 3.1 : Valeurs typiques des grandeurs de base associées à SB = 100 MVA et UB = UN kV ..................................................................... 48 Tableau 4.1 : Répartition des charges de la journée du 10/08/2010 ..... 71 Tableau 4.2 : Résultats de la simulation de faibles charges ................. 72 Tableau 4.3 : Résultats de la simulation de moyennes charges ........... 73 Tableau 4.4 : Résultats de la simulation de fortes charges ................... 74 Tableau 5.1 : Résultats de la simulation avec la TAG de 20 MW.......... 81 Tableau 5.2 : Résultats de la simulation avec la TAG de 40 MW.......... 82 Tableau 5.3 : Résultats de la simulation avec la TAG de 50 MW.......... 82 Tableau 5.4 : Résultats de la simulation avec la TAG de 100 MW ........ 83 Tableau 5.5 : Résultats de la simulation avec l’injection de 100 MW et 120% des charges actuelles ................................................................. 86 Tableau 5.6 : Résultats de la simulation avec l’injection de 160 MW et 120% des charges actuelles ................................................................. 86 Tableau 5.7 : Résultats de la simulation avec l’injection de 60 MW et 150% des charges actuelles ................................................................. 88 Tableau 5.8 : Résultats de la simulation avec l’injection de 100 MW et 150% des charges actuelles ................................................................. 89 Tableau 5.9 : Résultats de la simulation avec l’injection de 160 MW et 150% des charges actuelles ................................................................. 90 INOUSSA Marzouck Arèmou xi Liste des sigles et abréviations LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS CEB : Communauté Electrique du Bénin VRA: Volta River Authority TCN: Transmission Company of Nigeria NEPA: National Energy Power Authority CEET : Compagnie d’Energie Electrique du Togo SBEE : Société Béninoise d’Energie Electrique IFG : International Fertilized Groups SCB : Société de Ciment du Bénin ATA : Poste 161/20 kV d’Atakpamé LAF : Poste 161/20 kV de Lomé-Aflao LPO : Poste 161/20 kV de Lomé-Port TAG-Lomé : Turbine à Gaz de Lomé CVE : Poste 161/63 et 161/15 kV de Cotonou PNO : Poste 161/63 et 63/15 kV de Porto-Novo NAN : Centrale Hydroélectrique de Nangbéto NAT : Poste de Natitingou KAR : Poste 161/20 kV de Kara MOM : Poste 161/63 kV de Momé-Hagou ANF : Poste 63/20 kV d’Anfoin LOK : Poste 63/20 kV de Lokossa BAW : Poste 161/20 kV de Bawkou TAB : Poste 63/20 kV de Tabligbo BOH : Poste 161/63 et 161/20 kV de Bohicon INOUSSA Marzouck Arèmou xii Liste des sigles et abréviations ONI : Poste 161/20 kV d’Onigbolo SAK : Poste 330/161 et 161/20 kV de Sakété AVA : Poste 161/20 kV d’Avakpa TAG-MAG : Turbine à Gaz de Maria-Gléta NOT : Poste 63/20 kV de Notsé CIN : Poste 161/20 kV de Cinkasse DJO : Poste 161/34,5/20 kV de Djougou PAR : Poste 161/34,5/20 kV de Parakou BEM : Poste de Bembèrèkè INOUSSA Marzouck Arèmou xiii INTRODUCTION GENERALE INTRODUCTION GENERALE L’énergie électrique est un facteur essentiel pour le développement et l’évolution des sociétés humaines que cela soit sur le plan de l’amélioration des conditions de vie, ou sur le développement des activités industrielles. Elle est devenue une forme d’énergie indispensable par sa souplesse d’utilisation et par la multiplicité des domaines d’activité où elle est appelée à jouer un rôle plus important. C’est une forme d’énergie facilement transportable et pratique à convertir en d’autres formes : mécanique, thermique, etc…L’énergie électrique est acheminée par des réseaux électriques. La mission première d’un réseau d’énergie électrique est de garantir à tout instant la disponibilité et la fiabilité de la fourniture d’énergie. La gestion du réseau électrique ne consiste pas seulement à faire en sorte que les transits de puissance soient inférieurs aux capacités de transport de chaque ouvrage du réseau. Il faut également surveiller plusieurs paramètres techniques, dont le niveau de tension : la tension électrique doit rester dans une plage autorisée en tout point du réseau, dans toutes les situations de production et de consommation prévisibles. Les lignes aériennes étant essentiellement inductives, et comme les récepteurs sont également réactifs (inductifs ou capacitifs), il circule sur le réseau une puissance réactive Q qui perturbe les tensions [6]. En deçà d’un certain niveau bas de tension appelé tension critique, on se heurte à des problèmes de limite de puissance active transmissible; ce qui conduit à l’écroulement du plan de tension si aucune mesure n’est prise. Il est alors possible, en réalisant des injections de puissance réactive (groupes, condensateurs, réactances, …), de jouer sur les valeurs des tensions et de contrer les tendances INOUSSA Marzouck Arèmou 1 INTRODUCTION GENERALE naturelles dues aux lignes et aux charges. Il faut donc veiller à la fiabilité des éléments entrant dans l’acheminement de la puissance depuis les sources vers les consommateurs. En effet, la tension peut localement être dégradée, par exemple les jours de forte consommation (dans ce cas, les transits de puissance à travers les lignes du réseau sont importants, ce qui provoque une chute de tension dans ces lignes). Pour pallier à cet inconvénient, des régleurs en charge automatiques, installés au niveau des transformateurs du réseau de répartition, permettent de corriger ces chutes de tension et d’assurer la stabilité en tension du réseau. Souvent ces régleurs sont limités, et leur efficacité est limitée par l’insuffisance de la puissance disponible. Plusieurs sources de puissance peuvent être injectées, mais beaucoup d’entres elles sont limitées par les impacts technicoéconomiques et environnementaux. Les études montrent que la turbine à gaz présente un meilleur choix compte tenu de l’abondance du gaz naturel, qui est livré à un bas prix par le voisin nigérian. C’est pour mesurer les performances de l’injection de la puissance d’une turbine à gaz à la centrale thermique de Maria-Gléta dans le réseau de la CEB que le thème : « Etude de la contribution de la turbine à gaz de Maria-Gléta à l’amélioration de la tension sur les jeux de barres 161 kV du réseau interconnecté de la Communauté Electrique du Bénin (CEB) » nous est proposé. L’objectif de ce document est de simuler l’écoulement de puissance à travers un modèle simplifié du réseau interconnecté de la CEB afin d’en recueillir les tensions sur les différents jeux de barres. Pour ce faire, notre travail sera structuré de la manière suivante : INOUSSA Marzouck Arèmou 2 INTRODUCTION GENERALE - Le chapitre 1 présente le réseau de la Communauté Electrique du Bénin, et le cadre de stage afin de présenter les problèmes rencontrés. - Le chapitre 2 est consacré à la modélisation des éléments constituant le réseau électrique. - Dans le chapitre 3, nous aborderons les méthodes de résolution d’un réseau d’énergie électrique. - Le chapitre 4 est consacré à la simulation du réseau interconnecté existant. Ce qui permettra de relever les insuffisances. - Le chapitre 5 présente la simulation des configurations de la puissance injectée par la turbine à gaz et aborde l’analyse technique des résultats de simulation. Ce qui permettra de dégager les améliorations par rapport au réseau existant. INOUSSA Marzouck Arèmou 3 LE RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE DE LA CEB CHAPITRE 1 PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL 1-1 Présentation de la Communauté Electrique du Bénin (CEB) 1-1-1 Historique La CEB est un organisme Inter-Etat regroupant le TOGO et le BENIN. C'est un établissement public international d’importation, de production et de transport de l'énergie électrique. Elle est née de l'accord international instituant le code bénino-togolais de l'électricité en date du 27 juillet 1968. Ce code révisé assigne les principales missions suivantes à la CEB : - Réaliser et exploiter selon les règles appliquées par les sociétés industrielles et commerciales, des installations de production d'énergie électrique pour les besoins des deux Etats. - Conclure en cas de nécessité, avec les pays voisins des deux Etats, des accords relatifs à l'importation et à l'exportation de l'énergie électrique. - Assurer, grâce à son centre de formation professionnelle et de perfectionnement, la sélection, la formation et le perfectionnement au profit des agents des entreprises des deux Etats. - Planifier la production et le transport de l'énergie électrique en liaison avec les ministères en charge de l'énergie électrique pour les besoins des deux Etats. Afin d’assurer au mieux cette mission, la Communauté Electrique du Bénin est subdivisée en de différentes directions et sections par un organigramme adapté aux contraintes rencontrées. Il faut souligner que la ville de Lomé au Togo abrite le siège permanent de l’institution et que le directeur général est de nationalité béninoise. INOUSSA Marzouck Arèmou 6 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL 1-1-2 Structure organisationnelle La Communauté Electrique du Bénin (CEB), qui a démarré effectivement ses activités par l'inauguration de la ligne HT reliant le GHANA, le TOGO et le BENIN le 24 juillet 1975, est administrée par : - Un Haut Conseil InterEtatique (HCIE) composé de huit (08) ministres désignés par le gouvernement de chacun des deux Etats à raison de quatre (04) ministres par Etat à savoir : le Ministre en Charge de l'Energie, le Ministre des Affaires Etrangères, le Ministre du Plan, le Ministre des Finances. - Une Haute Autorité (HA) composée de dix (10) membres à raison de cinq (05) membres par Etat s’occupant des branches d'activités que sont : la gestion financière et économique, l’électricité et les travaux publics, le commerce et l’industrie, la planification, les affaires sociales. - Une direction générale composée d'un Directeur Général, ressortissant de l'Etat n'abritant pas le siège de la CEB, et d'un Directeur Général Adjoint, ressortissant de l'Etat abritant le siège. Ces Directeurs Généraux sont assistés par 08 Directeurs. L’organigramme de la CEB, réaménagé en Avril 2010 donne une idée claire sur la hiérarchie des différentes sections. INOUSSA Marzouck Arèmou 7 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL Direction Générale Conseillers Direction de l’Audit Interne Service Juridique Service de la Communication et de l’Informatique Secrétariat Central Direction du Contrôle de Gestion Direction Financière et de la Comptabilité Service du Budget Service des Statistiques et des Informations de Gestion Service de la Comptabilité Service des Finances Direction Administrative et des Ressources Humaines Service de l’Administration, du Patrimoine et de la Logistique Service des Ressources Humaines Service de la Qualité et de la Sécurité et Santé au Travail Direction de la Production Direction des Etudes et du Développement Service des Etudes, du Suivi et du Contrôle Service de l’Environnement Service de la Stratégie de la production et de la Maintenance Direction de la centrale de Nangbéto Division de la Logistique, des Affaires Générales et de l’Informatique Service de l’Exploitation Figure 1.1 : Organigramme de la CEB Direction du Transport Service de l’Entretien Service des Achats Techniques Service de la Stratégie du Transport et des Mouvements d’Energie Direction Régionale du Transport Bénin Division de la Logistique, des Affaires Générales et de l’Informatique Service de l’Exploitation Direction des Approvisionnements Direction Régionale du Transport Togo Division de la Logistique, des Affaires Générales et de l’Informatique Service de l’Entretien Service de l’Exploitation Direction du CFPP Abomey-Calavi Service des Achats Divers Division de la Logistique, des Affaires Générales et de l’Informatique Service de l’Entretien Service des Activités pédagogiques Service de la Production Thermique de Cotonou Service de la Production Thermique de Lomé INOUSSA Marzouck Arèmou 8 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL 1.2 Clients et fournisseurs de la CEB L’insuffisance de sa production conduit la CEB à l’achat d’énergie électrique. Elle dispose également de clients pour l’écoulement de l’énergie dont elle dispose. 1.2.1. Les fournisseurs de la CEB - La Volta River Authority (VRA) Depuis 1975, plus de la moitié de l’énergie de la CEB lui est fournie par cette institution. La VRA dispose en fait d’un parc mixte de production composé de deux centrales hydroélectriques, des centrales thermiques diesel et des turbines à gaz avec une puissance estimée à environ 1818 MW. Les lignes 161 KV sont utilisées pour la connexion. - La Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) La CIE fournit de l’énergie à la CEB à travers le réseau de la VRA. Elle dispose d’un parc de production composé en grande partie de centrales thermiques. - La NIGELEC (la société Nigérienne d’Electricité) La NIGELEC fournit de l’énergie à la CEB à travers une ligne 33 KV isolée du réseau interconnecté et reliant le poste de Gaya (Niger) et celui de Malanville. - La Transmission Company of Nigeria (TCN) Elle est une société nigériane qui a signé avec la CEB un accord de fourniture d’énergie en Février 2007. Cet accord est le fruit du projet d’interconnexion CEB-NEPA (National Energy Power Authorithy) et reste le plus grand fournisseur actuel de la CEB. Le développement socio-économique du Bénin et du Togo a sensiblement fait accroître la demande en énergie électrique mais le déséquilibre offre-demande actuel risque de constituer un sérieux frein INOUSSA Marzouck Arèmou 9 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL à la croissance économique si rien n’est fait pour augmenter les capacités énergétiques de la Communauté. De 1973 à 2007 la CEB a contribué pour plus de 90% à l’offre électrique du réseau interconnecté des deux pays. La figure 1.2 montre la répartition de la fourniture d’énergie par la CEB pour une offre totale de 320 MW en 2008 [11] : Barrage de Nangbéto; NIGELEC; 0,20% 11,60% turbines à gaz de la CEB; 0,20% VRA; 36% TCN; 40% CIE; 12% Figure 1.2 : Diagramme de répartition de la fourniture d’énergie par la CEB en 2008 1.2.2. Les clients de la CEB Elle dispose d’un certain nombre de clients répartis sur les territoires Togolais et Béninois. Au Togo, nous avons : - La Compagnie d’Energie Electrique du Togo (CEET) - La West African Cement (WACEM) - L’ International Fertilizer Group (IFG) Au Bénin, nous avons : - La Société Béninoise d’Energie Electrique (SBEE) - La Société des Ciments du Bénin- Lafarge (SCB Lafarge) INOUSSA Marzouck Arèmou 10 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL 1.3. Infrastructures de production d’énergie électrique 1.3.1. Infrastructures de production au TOGO La première unité de production de la CEB est la centrale hydroélectrique de Nangbéto dont la construction démarrée en septembre 1984 s’est achevée en septembre 1987 ; sa capacité installée de 65 MW et sa production moyenne annuelle établie à 172 GWh sur la période 1987-2008 représentent respectivement 76% et 19% des demandes en puissance et en énergie exprimées en 1987, mais seulement 24% et 12% de celles exprimées en 2008. La CEB dispose aussi d’une turbine à gaz de 20 MW implantée à la centrale thermique de Lomé-Port en 1998 avec un productible annuel de 150 GWh. 1.3.2. Infrastructures de production au BENIN La CEB a implanté en 1998 à la sous-station de Vêdoko une turbine à gaz de 20 MW avec un productible annuel de 150 GWh. Cette turbine à gaz est actuellement en réinstallation à Maria-Gléta dans le cadre du projet de construction du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest qui transportera du gaz naturel du Nigeria pour les besoins du Bénin, du Togo et du Ghana. Une turbine de 80 MW est en cours d’installation au poste de Maria Gléta pour le compte de l’état béninois. Au total, le parc de la CEB dont les infrastructures nécessitent une réhabilitation préventive ne confère qu’une autonomie de 30% aux deux états. Par ailleurs, des sociétés de distribution d’énergie électrique telles que la SBEE au Bénin, et la CEET au Togo disposent d’unités thermiques reliées au réseau interconnecté de la CEB. INOUSSA Marzouck Arèmou 11 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL 1.4. Infrastructures de transport de l’énergie électrique 1.4.1. Infrastructures de transport au TOGO Le TOGO dispose de 419,6 Km de ligne de transport d’énergie pour une capacité de transformation de 456,16 MVA répartis sur les postes suivants : - Le poste de Lomé Aflao (135 MVA) - Le poste de Lomé Port (80 MVA) - Le poste de Momé Hagou (100 MVA) - Le poste d'Atakpamé (20 MVA) - Le poste de Dapaong (10 MVA) - Le poste d'Anfoin (16 MVA) - Le poste de Lama Kara (20 MVA) - Le poste de Tabligbo (70 MVA) - Le poste de Cinkassé (5,16 MVA) 1.4.2. Infrastructures de transport au BENIN Le BENIN dispose de 518 Km de ligne de transport de l'énergie pour une capacité de transformation de 747,5 MVA répartis sur les postes suivants : - Le poste de Cotonou - Vêdoko (194 MVA) - Le poste d'Onigbolo (70 MVA) - Le poste de Bohicon (40 MVA) - Le poste de Lokossa (16 MVA) - Le poste d'Avakpa (19 MVA) - Le poste de Sakété (400 MVA) INOUSSA Marzouck Arèmou 12 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL - Le poste de Maria-Gléta (19 MVA) - Le poste de Parakou (20 MVA) - Le poste de Djougou (20 MVA) La CEB possède également un centre de conduite centralisée du réseau (Dispatching) sis à la direction générale à Lomé au Togo. 1.5. Présentation du réseau de transport de la CEB La CEB dans sa mission de produire et de transporter l’énergie électrique, dispose d’un vaste réseau de transport réparti sur les deux territoires (Bénin et Togo). Ainsi les énergies de la VRA et de la CIE sont acheminées par deux lignes Haute Tension jusqu'à la sous station de Lomé Aflao. De cette station partent ensuite deux autres lignes en direction du poste de Momé Hagou au Togo qui est un point de jonction. A cette jonction viennent la ligne du barrage hydroélectrique de Nangbéto et deux lignes de Cotonou-vêdoko dont l’une d’elle est dérivée pour alimenter le poste de transformation d’Avakpa (Bénin). La sous station de Momé Hagou alimente également celle de Lokossa. L’énergie de la TCN à la sous station de Sakété (Bénin) qui est aussi un point de jonction entre cette ligne et une ligne provenant de Nangbéto passant par Onigbolo et Bohicon. De cette sous station partent deux lignes haute tension en direction du poste de Vêdoko qui alimente la ville de Cotonou et ses environs. La figure N°1.3 montre le réseau de transport actuel de la CEB. Légende : VRA: Volta River Authority TCN: Transmission Company of Nigeria ATA : Poste 161/20 kV d’Atakpamé INOUSSA Marzouck Arèmou 13 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL BAW : Poste 161/20 kV de Bawkou LAF : Poste 161/20 kV de Lomé-Aflao LPO : Poste 161/20 kV de Lomé-Port CVE : Poste 161/63 et 161/15 kV de Cotonou CGB : Poste 161/63 et 63/15 kV de Cotonou Gbégamey CAK : Poste 161/63 et 63/15 kV de Cotonou Akpakpa PNO : Poste 161/63 et 63/15 kV de Porto-Novo MAG : Poste 161/15 kV de Maria-Gléta NAN : Centrale Hydroélectrique de Nangbéto NAT : Poste de Natitingou KAR : Poste 161/20 kV de Kara MOM : Poste 161/63 kV de Momé-Hagou ANF : Poste 63/20 kV d’Anfoin LOK : Poste 63/20 kV de Lokossa TAB : Poste 63/20 kV de Tabligbo BOH : Poste 161/63 et 161/20 kV de Bohicon ONI : Poste 161/20 kV d’Onigbolo SAK : Poste 330/161 et 161/20 kV de Sakété AVA : Poste 161/20 kV d’Avakpa DAP : Poste 161/20 kV de Dapaong CIN : Poste 161/20 kV de Cinkasse DJO : Poste 161/34,5/20 kV de Djougou PAR : Poste 161/34,5/20 kV de Parakou BEM : Poste de Bembèrèkè INOUSSA Marzouck Arèmou 14 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL BAW CIN 30 Km DAP 38 Km BEM NAT 137 Km 106 Km 76 Km 131 Km 58 Km 330 KV KAR PAR DJO 161 KV 63 KV ˜ 230 Km ATA 65 MW BOH NAN 80 Km 40 Km ONI 80 Km 75 MW 47 Km ˜ 300 Km ˜ SAK 180 MW 129 Km VRA 56,1 Km LAF MOM 24 Km 17,2 Km 38,6 Km AVA 27 Km 20 Km 38 Km ˜ LPO IFG ANF TAB LOK TCN PNO MAG 20 Km 10 Km 20 MW 330 KV 10 Km CVE 4,43 Km CGB 5,5 Km CAK Figure 1.3 : Réseau de transport actuel de la CEB INOUSSA Marzouck Arèmou 15 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL 1-6 Description du poste de Maria-Gléta Maria-Gléta est une localité de l’arrondissement de Togba dans la commune d’Abomey Calavi. Afin de faciliter la distribution d’énergie à la SBEE, le poste situé à une dizaine de kilomètres environs dans la banlieue ouest de Cotonou au point d’arrivée du gazoduc ouest africain, a été créé pour desservir les environs de Calavi. Le poste de Maria-Gléta est un poste source HTB/HTA 161 KV/15 KV et comprend deux lignes HTB de 161 KV. Il est alimenté par la ligne Mome Hagou-Cotonou dévié dans le poste par l’intermédiaire de deux pylônes, l’un à l’entrée L220 et l’autre à la sortie L225 du poste (venant de Cotonou). On distingue deux cellules Lignes (L220L225) et deux cellules Transformateurs T1 (161/10.5 kV 25 MVA) et T2 (161/15kV 19 MVA). Les lignes alimentent le poste à travers une disposition à trois jeux de barres à l’aide de la travée de transformateurs abaisseurs qui desservent les départs 11 et 12 du poste de la SBEE de Calavi. Soulignons que les départs 21 et 22 ne sont pas exploités actuellement. Sur chaque ligne, nous avons un sectionneur de ligne, un sectionneur de terre et des dispositifs de mesure et de protection. Le poste est prévu pour être exploité à partir de tableaux synoptiques situés dans deux salles de commande abritant respectivement les systèmes de commande de la CEB et ceux de la SBEE, ou « en téléconduite » à partir du dispatching à Lomé (la téléconduite n'est pas encore opérationnelle). Le poste utilise une disposition à deux jeux de barres en boucle sur lesquels chaque ligne HTB est encadrée par deux disjoncteurs et chaque disjoncteur par deux sectionneurs. Il en est de même pour les entrées des transformateurs. La travée ligne est composée de : INOUSSA Marzouck Arèmou 16 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL 03 parafoudres et 03 compteurs de décharge 03 transformateurs capacitifs 02 circuits bouchons 01 sectionneur ligne tripolaire (SL) avec mise à la terre 03 transformateurs de courant 01 disjoncteur triphasé DJ à commande unipolaire 01 sectionneur d’aiguillage SB1 01 sectionneur de barres SB2 La travée transformateur se compose de : 03 parafoudres et 03 compteurs de décharge 03 transformateurs capacitifs 01 disjoncteur triphasé DJ à commande tripolaire 01 sectionneur d’aiguillage SB1 01 sectionneur de barres SB2 Les équipements MT du poste se résument à : 01 transformateur auxiliaire 01 disjoncteur DJ moyenne tension 04 cellules départs 02 cellules arrivées 01 cellule pont de barres 01 cellule couplage Le schéma synoptique du poste est présenté à la figure 1.4 : INOUSSA Marzouck Arèmou 17 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL POSTE DE MARIA GLETA Ligne 161kV L225 (Momé Hagou) TAG ST225 SL225 T1 (10.5/161 KV) DJ225 DJT1 SB1 SB1 SB1 SB1 SB2 SB2 SB1 SB1 DJT2 DJ220 T2 (161/15 KV) SL220 ST220 Ligne 161kV L220 (CVE) DJT2 Départ N°12 N°21 N°11 Sectionneur Arrivée N°1 Arrivée N°2 Figure 1.4 : Schéma synoptique du poste de Maria-Gléta Le poste de Maria-Gléta est subdivisé en deux sections à savoir : 1.6.1. La section exploitation C’est la section motrice de la répartition d’énergie disponible et de la surveillance des éléments constituant le réseau, en particulier le INOUSSA Marzouck Arèmou 18 N°22 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL contrôle et la gestion du champ électrique. Elle est basée à la salle de commande permettant de mener une gestion optimale du réseau. La salle de commande dispose : - d’un panneau de commande électronique présentant le schéma synoptique du champ électrique du poste, facilitant ainsi un suivi rigoureux des activités du réseau. - des armoires de câblage des différentes protections et autres automates de protection et de comptage. - un consignateur d’états permettant de faire l’historique des faits et évènements survenus dans le champ électrique. 1.6.2. La section maintenance Elle se présente comme le régulateur du poste. Elle se charge de l’instrumentation globale du poste de transformation. Elle a pour fonction principale la maintenance et la réparation des équipements du réseau. 1-7 Problèmes rencontrés Lors de notre passage au poste de Maria-Gléta, il a été relevé certaines irrégularités qui sont entre autres : L’inaccessibilité de boutons sur le tableau synoptique de la salle de commande permettant d’agir sur le régleur en charge des transformateurs De fortes chutes de tensions sont enregistrées sur les jeux de barres 161 kV. L’inexistence de la connexion internet qui est un outil indispensable dans le traitement et le transfert des données. La durée relativement élevée de la permutation de la VRA à la TCN et vice et versa. INOUSSA Marzouck Arèmou 19 Chapitre 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ACCUEIL Conclusion partielle : Ce chapitre a été consacré à une présentation administrative et technique de la Communauté Electrique du Bénin ; ceci dans le but de décrire le cadre de travail et de faire connaitre les infrastructures et équipements d’un réseau électrique à tous les lecteurs de ce document. INOUSSA Marzouck Arèmou 20 CHAPITRE 2 MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE Introduction : Un réseau d’énergie électrique est décomposé en structures de production, de transport et de distribution. Afin d’étudier le comportement général de cette organisation, il faudra se doter d’un modèle efficace de cet ensemble complexe constitué d’éléments simples. Le but principal de ce chapitre est de présenter des modèles simplifiés des éléments du réseau d’énergie électrique afin de les agencer dans un modèle général dont on étudiera le comportement. 2-1 Structure d’un réseau d’énergie électrique 2-1-1 La production L’énergie électrique est produite dans les usines génératrices appelées centrales, ou par des sources de production locale. Mais il est impossible de la stocker, sauf à faible quantité, dans les piles ou batteries d’accumulateurs sous forme d’énergie chimique. On est alors obligé d’ajuster constamment la production à la consommation. Les usines productrices comportent un ou plusieurs groupes tournants, constitués chacun par une machine motrice entraînant un alternateur qui produit une tension triphasée, dont la tension efficace n’excède pas 25 kV pour des raisons d’isolement et de refroidissement. La fréquence de la tension est de 50 Hz dans le système européen (cas de la Communauté Electrique du Bénin et de l’Afrique de l’Ouest) et de 60 Hz dans les systèmes Nord américain et Asiatique. Les usines génératrices diffèrent entre elles par la source de production de la force motrice et par la nature de la machine motrice. On distingue les usines hydroélectriques, les usines thermiques et les usines nucléaires. La tension produite par INOUSSA Marzouck Arèmou 22 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE l’alternateur est élevée à haute tension (HT) et à très haute tension (THT) par des transformateurs élévateurs se trouvant à proximité de l’usine, afin de minimiser les pertes lors du transport de l’énergie électrique qui se fait sur de très longues distances. La figure 2.1 montre le générateur qui débite dans le réseau à travers un transformateur. Alternateur Transformateur Autres clients du réseau Figure 2.1 : Représentation synoptique d’un réseau d’énergie électrique 2-1-2 Le transport En général, les centrales de production d’énergie électrique sont très éloignées des centres de consommation, car l’emplacement de ces centrales dépend de la localisation des ressources en matière première (charbon, gaz naturel, eau) alors que les principaux centres de consommation sont les grandes villes et les grandes industries. Il est donc indispensable de transporter l’énergie électrique des centres de production vers les centres de consommation. Ce transport nécessite des lignes de transport électrique à haute et très haute tension pour minimiser les pertes et les chutes de tension. Les hautes tensions (HT) sont comprises entre 50 et 225 kV, et les très hautes tensions (THT) sont supérieures à 225 kV [3]. Le genre de ligne utilisé est imposé par les facteurs suivants : la puissance active à transporter, la distance de transport, le coût, l’esthétique, l’encombrement et la facilité d’installation. Les lignes de transport peuvent échanger de l’énergie entre elles grâce à des postes d’interconnexion qui servent à relier le réseau avec d’autres réseaux, afin d’augmenter la stabilité de l’ensemble. Les INOUSSA Marzouck Arèmou 23 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE postes d’interconnexion servent parfois de points d’alimentation des réseaux régionaux et internationaux. Les lignes de transport reposent sur des supports métalliques, appelés pylônes, qui sont protégés en haut par des fils de garde contre les décharges atmosphériques (voir annexe A0). 2-1-3 La distribution L’énergie électrique est utilisée dans tous les secteurs de la vie : industries, services, ménages… Elle peut être transformée en d’autres formes d’énergie : mécanique, calorifique, chimique. Les réseaux régionaux desservis par les postes d’interconnexion alimentent les postes de répartition ou postes de distribution primaires d’où partent les lignes moyenne tension (MT) comprises entre 1 et 50 kV [3]. Ces lignes MT arrivent directement chez les clients importants (les industriels) et dans les zones sectorielles des quartiers de villes. Les lignes basse tension (BT) partent des postes secondaires des zones sectorielles des quartiers pour alimenter les petits abonnés. La BT est comprise entre 50 V et 1000 V [3]. 2-2 Modèles des composants d’un réseau électrique 2-2-1 Modèle schématique statique Un réseau électrique proprement dit est constitué de divers éléments (générateurs, transformateurs, lignes, jeux de barres, charges) qui peuvent être présentés sous forme de modèles simplifiés utilisables dans des conditions particulières de fonctionnement. Générateur Transformateur Ligne Charge ˜ Figure 2.2 : Schéma unifilaire d’un système triphasé INOUSSA Marzouck Arèmou 24 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE 2-2-2 Modèle d’analyse dynamique 2-2-2-1 Modèle des alternateurs Dans l’étude d’écoulement de puissance en régime permanent, quatre variables principales définissent la nature des jeux de barres du réseau et ne sont pas indépendantes : - La puissance active générée Pg, - La puissance réactive produite (ou consommée) Qg, - La tension aux bornes de l’alternateur V, - L’angle interne de l’alternateur 𝛿. De plus, elles sont fonctions de la fréquence du régulateur du moteur primaire et du temps (offre et demande d’énergie). Deux modèles sont généralement utilisés : Dans le premier cas, la turbine maintient la puissance à produire à une valeur fixe Pg, et l’alternateur maintient la tension à une valeur constante V. Les deux autres grandeurs Qg, et 𝛿 sont déterminées par le réseau et les différentes charges aux différents nœuds ; Dans le deuxième cas, les paramètres V et 𝛿 sont connus. Les puissances Pg et Qg doivent assurer l’équilibre énergétique du réseau. Le groupe générateur chargé de modifier sa puissance pour compenser les fluctuations de la demande joue le rôle de « chef d’orchestre » et assure à lui tout seul le bilan actif du réseau dans les limites de ses moyens. Du point de vue des réseaux d'énergie, l’alternateur est un convertisseur électromécanique qui, à partir de l'énergie mécanique fournie par une force motrice, renvoie dans le réseau de l'énergie électrique sous forme triphasée. Les puissances ainsi mises en jeu varient considérablement depuis quelques MW pour un alternateur INOUSSA Marzouck Arèmou 25 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE d'une petite centrale, jusqu'à 1300 MW pour un groupe de production d'une centrale nucléaire [3]. 2-2-2-2 Les transformateurs Nous sommes habitués aujourd’hui à utiliser, pour décrire le fonctionnement des transformateurs, des modèles électriques équivalents représentés par leurs équations et par des schémas électriques. Selon la culture des utilisateurs, le modèle électrique équivalent d’un même transformateur peut différer sensiblement. En effet, l’électrotechnicien utilisera plutôt un schéma dans lequel l’inductance magnétisante est saturable et les inductances de fuites réparties au primaire et au secondaire. En revanche, l’électronicien utilisera de préférence un modèle mettant en œuvre les notions d’inductances propres des enroulements et de mutuelle [4]. a) Brève analyse du transformateur La description du fonctionnement du transformateur est différente selon l’application à laquelle il est destiné ; les deux applications extrêmes sont celles du transformateur de tension fonctionnant généralement en flux forcé (ou quasi-forcé) et celle du transformateur de courant alimenté en courant imposé. Malgré un comportement différent, ces deux transformateurs peuvent être représentés par un même schéma équivalent. La figure 2.3 montre une représentation schématique d’un transformateur monophasé à deux enroulements. INOUSSA Marzouck Arèmou 26 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE (a) (b) n1, n2 : nombre de spires, respectivement au primaire et au secondaire du transformateur ; V1, V2 : tensions primaire et secondaire du transformateur ; i1, i2 : courants primaire et secondaire du transformateur ; ϕc, ϕf : flux commun et flux de fuite au niveau du transformateur ; Rfe, Rair : réluctance du noyau ferromagnétique et de l’air. Figure 2.3 : Représentation schématique d’un transformateur monophasé à deux enroulements. (a) - Circuit magnétique élémentaire (b) - Schéma magnétique équivalent simplifié Le schéma magnétique équivalent de la figure 2.3(b) montre, de façon symbolique les réluctances du noyau ferromagnétique et de l’air, il apparaît clairement que si les réluctances du fer étaient nulles (perméabilité infinie), il n’y aurait pas de flux ailleurs (ϕf1 et ϕf2 nuls). Le rapport de transformation se calcule à vide, c'est-à-dire quand i2 est nul et que l’on applique la tension nominale au primaire V1n. Aux bornes du secondaire apparaît la tension nominale secondaire à vide V20. 𝑚= 𝑉1𝑛 𝑉20 = 𝑛1 𝑛2 (2.1) m : rapport de transformation INOUSSA Marzouck Arèmou 27 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE La plupart des transformateurs industriels fonctionnent dans un régime de saturation plus ou moins prononcée. La raison de ce choix de dimensionnement résulte d’un compromis entre le volume de circuit magnétique, les pertes fer et la valeur efficace du courant magnétisant. Il est intéressant de prendre en compte les pertes magnétiques dans le circuit. Ainsi elles doivent être représentées par des éléments dissipatifs c’est à dire des résistances. Les pertes magnétiques localisées dans le « fer » sont directement liées à l’induction, donc au flux. On peut alors modéliser les pertes fer par une simple résistance Rfe placée aux bornes de l’inductance magnétisante Lμ. Le schéma de la figure 2.4 donne un modèle électrique d’un transformateur avec pertes par effet Joule et pertes magnétiques dans le fer et dans le bobinage. I1 1 R2 R1 L1 I10 I2 2 L2 m Lμ V1 Rfe V’1 V2 mV’1 Figure 2.4 : Schéma électrique du transformateur saturable avec pertes V1, V2 : tensions primaire et secondaire du transformateur ; I1, I2 : courants dans l’enroulement primaire et secondaire du transformateur ; R1, R2 : résistances de l’enroulement primaire et secondaire ; Rfe: résistance due aux pertes magnétiques dans le fer ; L1, L2 : inductances de fuite de l’enroulement primaire et secondaire du transformateur ; INOUSSA Marzouck Arèmou 28 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE Lμ : inductance de magnétisation ; I10 : courant de magnétisation. b) Modèle d’un transformateur D’après le schéma équivalent du transformateur de la figure 2.4, en négligeant les pertes fer et le courant d’excitation, puis en ramenant le primaire au secondaire [8], on obtient le schéma de la figure 2.5 : 𝑦= I1 1 𝑅 + 𝑗𝑋 I2 1 m V1 V’1 V’2 V2 y : admittance du transformateur telle que : 𝑅 = 𝑅2 + 𝑚²𝑅1 𝑒𝑡 𝑋 = 𝑋2 + 𝑚²𝑋1 Figure 2.5 : Représentation schématique d’un transformateur ramené au secondaire On obtient les résultats suivants : 𝑉1 = 𝑉′1 𝑚= 𝐼2 𝐼1 (2.2) = 𝑉1 (2.3) 𝑉′ 2 Car le courant magnétisant est négligé. On obtient aussi : 𝐼2 = 𝑉′2 − 𝑉2 ∙ 𝑦 = 𝑉1 𝑚 − 𝑉2 ∙ 𝑦 (2.4) Soit : 𝐼2 = 𝑦 𝑚 𝑉1 − 𝑦 ∙ 𝑉2 INOUSSA Marzouck Arèmou (2.5) 29 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE Puis, 𝐼1 = 𝐼2 (2.6) 𝑚 Soit : 𝐼1 = 𝑦 𝑚² 𝑉1 − 𝑦 𝑚 ∙ 𝑉2 (2.7) Ces deux équations peuvent s’écrire sous forme matricielle : 𝐼1 = 𝐼2 𝑦 − 𝑚² 𝑦 𝑦 𝑚 −𝑦 𝑚 𝑉1 𝑉2 (2.8) Ce schéma équivalent ne peut pas être exploité tel qu’il est représenté. Pour l’utiliser, on fera un rapprochement avec le modèle en π des admittances du quadripôle illustré à la figure 2.6. I1 A 1 V1 B 2 C I2 V2 Figure 2.6 : Modèle en π d’un quadripôle De ce modèle, on peut tirer les équations suivantes : 𝐼1 = 𝐴 + 𝐵 𝑉1 − 𝐴𝑉2 𝐼2 = 𝐴𝑉1 − 𝐴 + 𝐶 𝑉2 (2.9) (2.10) On obtient la forme matricielle suivante : 𝐼1 𝐴 + 𝐵 −𝐴 𝑉1 = 𝐴 − 𝐴 + 𝐶 𝑉2 𝐼2 (2.11) Des équations (2.8) et (2.11), on a : INOUSSA Marzouck Arèmou 30 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE 𝐴= 𝐴= 𝑦 𝑚 𝑦 𝑦 𝑚 1 𝑦 ⟹ 𝐵 = −1 𝐴+𝐵 = 𝑚 𝑚 𝑚² 1 𝐴+𝐶 =𝑦 𝐶 =𝑦 1− (2.12) 𝑚 Ceci conduit au modèle du transformateur représenté à la figure 2.7 : I1 V1 y m 1 y 1 −1 m m 2 I2 y 1− 1 m V2 Figure 2.7 : Modèle en π d’un transformateur Nous pouvons conclure que les transformateurs peuvent être modélisés par un schéma équivalent en π. Le quadripôle ainsi formé est dissymétrique. 2-2-2-3 Modèle des lignes électriques Malgré leur caractéristiques diversité les électriques lignes électriques communes : une possèdent résistance, les une inductance série et un condensateur shunt par unité de longueur (Km). Les modèles de lignes utilisés dans l’analyse dynamique des réseaux électriques dépendent de la puissance réactive générée par rapport à la puissance active à transporter. Compte tenu de l’importance de cette puissance réactive, les lignes sont classées en trois groupes en fonction des longueurs (longues, moyennes et courtes). Les lignes courtes et moyennes sont morcelées par kilomètre suivant le schéma de la figure 2.8 : INOUSSA Marzouck Arèmou 31 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE r x y/2 y/2 r y/2 x y/2 r y/2 x y/2 Figure 2.8: Schéma électrique équivalent monophasé d’une ligne courte ou moyenne r est la résistance linéique de la ligne [Ω/Km] ; x est la réactance longitudinale linéique de la ligne [Ω/Km] ; y/2 est l'admittance transversale linéique [S/Km] ; On peut simplifier le circuit équivalent en ajoutant les éléments pour former une résistance totale R, une réactance totale inductive XL en série et une admittance totale shunt Y. R Y/2 X Y/2 Figure 2.9 : Schéma d’agencement des paramètres linéiques a) Lignes courtes (jusqu’à 80 Km) Dans ce modèle, la puissance réactive générée est donnée par : 𝑄𝐶 = 𝑉𝑆 2 ℓ𝐶𝑤 La longueur ℓ et la tension 𝑉𝑆 étant faibles, la puissance QC demeure très faible. Nous pouvons donc négliger QC, pour obtenir la représentation par phase pour une ligne de longueur courte (figure 2.10). INOUSSA Marzouck Arèmou 32 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE 𝐼𝑆 𝐼𝑅 XL R 𝑉𝑅 𝑉𝑆 Figure 2.10: Modèle d’une ligne courte par phase 𝑉𝑆 : Tension à la source par phase ; 𝑉𝑅 : Tension à la réception par phase (tension charge) ; aux bornes de la 𝐼𝑆 : Courant délivré par la source ; 𝐼𝑅 : Courant absorbé par le récepteur ou la charge. 𝑅 = 𝑟ℓ et 𝑋𝐿 = 𝐿𝑤ℓ. b) Lignes moyennes (de 80 Km à 250 Km) La ligne ayant une longueur moyenne, nous ne pouvons plus en ignorer l’admittance (Y=yℓ). Nous avons le circuit équivalent de la figure 2.11. R IS ICS VS Y/2 I IR X ICR Y/2 VR Figure 2.11 : Modèle d’une ligne moyenne par phase Posons R = rℓ; X = xℓ ; Y = yℓ ; 𝐼 : courant de ligne ; 𝐼𝑆 : courant à la source ; INOUSSA Marzouck Arèmou 33 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE 𝐼𝑅 : courant à la réception ; 𝐼𝐶𝑆 : courant dans le condensateur à l’entrée ou à la source ; 𝐼𝐶𝑅 : courant dans le condensateur à la réception ou à la sortie. En notant 𝑍 = 𝑅 + 𝑗𝑋 , le circuit de la figure permet d’écrire : 𝑉𝑆 = 𝑉𝑅 + 𝑍𝐼 (2.13) 𝐼 = 𝐼𝑅 + 𝐼𝐶𝑅 = 𝐼𝑆 − 𝐼𝐶𝑆 (2.14) 𝐼𝐶𝑆 = 𝑗𝑉𝑆 𝑌/2 (2.15) 𝐼𝐶𝑅 = 𝑗𝑉𝑅 𝑌/2 (2.16) Nous aboutissons alors aux expressions suivantes : 𝑉𝑆 = 𝑗 𝐼𝑆 = 𝑗 𝑗 𝑍𝑌 4 𝑍𝑌 2 + 1 𝑉𝑅 + 𝑍𝐼𝑅 + 1 𝑉𝑅 𝑌 + 1 + 𝑗 𝑍𝑌 𝐼𝑅 2 (2.17) Nous pouvons mettre 𝑉𝑆 et 𝐼𝑆 sous la forme matricielle : 𝑉𝑆 𝐼𝑆 = 𝑗 𝑗 𝑗 𝑍𝑌 2 𝑍𝑌 4 +1 𝑍 +1 𝑌 1+𝑗 𝑍𝑌 𝑉𝑅 𝐼𝑅 (2.18) 2 c) Lignes longues (au-delà de 250 Km) Pour une ligne de plus de 250 Km, les paramètres de la ligne ne sont plus morcelés mais sont distribués uniformément le long de la ligne. IS VS I+dI zdx V+dV IR I ydx dx VR V x Figure 2.12 : Schéma électrique équivalent d’un élément d’une ligne INOUSSA Marzouck Arèmou 34 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE Considérons un petit élément de la ligne de longueur dx. zdx : est l’impédance série de cet élément ; ydx : est l’admittance shunt de cet élément ; V : est la tension à la sortie de l’élément dont l’amplitude et la phase varie avec la distance le long de la ligne ; I : est le courant sortant de l’élément ; I + dI : est le courant entrant dans l’élément. Nous avons : 𝑑𝑉 = 𝑧𝑑𝑥 ∙ 𝐼 (2.19) L’amplitude et la phase du courant I varie avec la distance le long de la ligne à cause de la distribution de l’admittance shunt le long de la ligne. Nous avons d’après la figure : 𝑑𝐼 = 𝑉 ∙ 𝑦𝑑𝑥 (2.20) En dérivant les expressions (2.19) et (2.20) par rapport à x, on obtient les solutions présentées sous la forme [1]: 𝑉 = 𝐴1 𝑒 𝑥 𝐼= 1 𝑧 𝑦𝑧 + 𝐴2 𝑒 −𝑥 𝐴1 𝑒 𝑥 𝑦𝑧 𝑦𝑧 − 𝐴2 𝑒 −𝑥 (2.21) 𝑦𝑧 (2.22) 𝑦 Le terme zy est une constante par rapport à x. Les constantes A1 et A2 peuvent être évaluées à partir des conditions aux limites. Ainsi la référence des distances est fixée, par hypothèse, par la position de la charge. Donc pour x = 0, on obtient : 𝑉 = 𝑉𝑅 𝑒𝑡 𝐼 = 𝐼𝑅 D’après les équations (2.21) et (2.22) pour x = 0, INOUSSA Marzouck Arèmou 35 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE 𝑉𝑅 = 𝐴1 + 𝐴2 1 𝐼𝑅 = 𝑧 (2.23) 𝐴1 − 𝐴2 𝑦 𝑧 Posons 𝑍𝐶 = 𝑦 et 𝛾 = 𝑦𝑧 Le système d’équations (2.23) aura comme solution : 𝐴1 = 𝑉𝑅 + 𝐼𝑅 𝑍𝐶 𝑉𝑅 − 𝐼𝑅 𝑍𝐶 et 𝐴2 = 2 2 Nous aurons alors : 𝑉= 𝐼= 𝑉𝑅 +𝐼𝑅 𝑍𝐶 2 𝑒 𝛾𝑥 + 𝑉𝑅 𝑍𝐶 +𝐼𝑅 2 𝑒 𝛾𝑥 − 𝑉𝑅 −𝐼𝑅 𝑍𝐶 2 𝑉𝑅 𝑍𝐶 −𝐼𝑅 2 𝑒 −𝛾𝑥 (2.24) 𝑒 −𝛾𝑥 (2.25) ZC est l’impédance caractéristique de la ligne ; 𝛾 est la constante de propagation. Les équations (2.24) et (2.25) donnent les valeurs des phaseurs V et I à n’importe quel point à la distance x du récepteur ou de la charge. Une autre forme convenable de ces équations est donnée par l’utilisation des fonctions hyperboliques. En développant les expressions de V et I, on obtient la forme matricielle : 𝑉 𝐼 𝑐𝑜𝑠ℎ 𝛾𝑥 = 𝑠𝑖𝑛 ℎ 𝛾𝑥 𝑍𝐶 𝑍𝐶 𝑠𝑖𝑛ℎ 𝛾𝑥 𝑐𝑜𝑠ℎ 𝛾𝑥 𝑉𝑅 𝐼𝑅 (2.26) Pour une longueur donnée ℓ de la ligne, on a : 𝐴 = 𝑐𝑜𝑠ℎ ℓ 𝑦𝑧 = 𝑐𝑜𝑠ℎ 𝑌𝑍 𝐵 = 𝑍𝐶 𝑠𝑖𝑛ℎ ℓ 𝑦𝑧 = 𝑍𝐶 𝑠𝑖𝑛ℎ 𝑌𝑍 𝐶= INOUSSA Marzouck Arèmou 𝑠𝑖𝑛ℎ ℓ 𝑦𝑧 𝑠𝑖𝑛ℎ 𝑌𝑍 = 𝑍𝐶 𝑍𝐶 36 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE 𝐷 = 𝐴 = 𝑐𝑜𝑠ℎ 𝑌𝑍 Soit : 𝑉 𝐼 = 𝐴 𝐶 𝐵 𝐷 𝑉𝑅 𝐼𝑅 (2.27) Ce qui conduit au modèle en π de la figure 2.13 : A IS VS B IR C VR Figure 2.13 : Modèle en πd’une ligne en régime permanent 2-2-2-4 Modèle des charges Dans l’étude du fonctionnement des réseaux, il est plus commode de représenter les utilisateurs par groupe et par tranche horaire, puisqu’il y a des usines qui fonctionnent de jour comme de nuit. La puissance appelée par la charge varie avec la tension et la fréquence qui règnent au niveau de cette charge. Toutefois, une analyse en régime stationnaire suppose la constance de la fréquence. Dans le cadre de ce travail, il est supposé qu’une charge peut être vue comme consommatrice de puissances active Pc et réactive Qc constantes. Qc peut être positive (cas d’une charge inductive) ou négative (cas d’une charge capacitive). Il sera adopté le modèle des charges selon lequel les puissances actives Pc et réactives Qc sont constantes aussi longtemps que la tension appliquée reste dans des limites raisonnables. INOUSSA Marzouck Arèmou 37 Chapitre 2 : MODELISATION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE 2-3 Architecture des réseaux électriques L’ensemble des constituants d’un réseau électrique peut être agencé selon différentes structures, dont la complexité détermine la disponibilité de l’énergie électrique et le coût d’investissement. On distingue essentiellement les types suivants : réseau à architecture radiale ; réseau bouclé ; réseau incluant une production interne d’énergie. Le choix de l’architecture sera donc fait pour chaque application sur le critère de l’optimum technico-économique convenable. Conclusion partielle : Dans ce chapitre, il a été décrit, les différents schémas équivalents et modèles des éléments constitutifs du réseau d’énergie électrique dans le cadre de l’étude de l’écoulement de puissance. Il a également été montré que les lignes et les transformateurs, fonctionnant dans des contextes très variés, peuvent avoir un même modèle. Bien que ces modèles ne reflètent qu’une partie de la réalité, ils peuvent servir à écrire les équations et à les résoudre selon les théories de l’écoulement de puissance. INOUSSA Marzouck Arèmou 38 CHAPITRE 3 RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE Introduction : L’étude de la répartition des charges permet d’avoir la solution des grandeurs d’un réseau électrique en fonctionnement normal équilibré (ou régime permanent). Ces grandeurs sont les tensions aux nœuds, les puissances injectées aux nœuds et celles qui transitent dans les lignes. Les pertes et les courants s’en déduisent. Cette étude connue aussi sous le nom d’écoulement de puissance nécessite une méthode de résolution. C’est la démarche de Newton-Raphson qui sera développée dans ce chapitre. 3-1 But de l’écoulement de puissance L’étude de l’écoulement de puissance permet d’atteindre les objectifs suivants : Réaliser l’équilibre entre la production et la demande en énergie électrique ; Maintenir les tensions aux jeux de barres entre les limites tolérables pour éviter l’excès des pertes de puissance dans les lignes, les transformateurs… Maintenir la puissance réactive entre les limites tolérées, pour éviter l’excès des coûts d’utilisation de celle-ci. Eviter les défauts sur les réseaux ; Réaliser la planification des réseaux afin de répondre à une probable extension ; 3-2 Les grandeurs réduites (Per Unit) Une difficulté principale se présente du fait des différents niveaux de tension qui existent dans un réseau (alternateur, réseau de transport, réseau de distribution). L’adaptation est faite par les transformateurs ou autotransformateurs. L’utilisation des grandeurs réduites, aussi INOUSSA Marzouck Arèmou 40 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE dites grandeurs « per unit » (p.u.), permet une simplification dans la représentation des transformateurs en les réduisant à une simple impédance série. L’utilisation des grandeurs réduites repose sur une puissance triphasée de base (Sbase) et une tension entre phases de base (Ubase), permettant de définir une impédance de base (Zbase = Ubase² / Sbase) à partir de laquelle les impédances réduites des composants seront calculées. Rappelons que l’un des avantages de l’utilisation des impédances réduites est d’avoir des ordres de grandeur quasi invariant : quelle que soit la puissance nominale des machines ou des transformateurs, le rapport entre les tensions de base coté primaire et coté secondaire est basé sur le rapport de transformation nominal. 3-2-1 Puissance, tension et courant de base Considérons un système triphasé auquel sont associées les quatre variables complexes suivantes : U tension entre phases ; I courant de phase ; S puissance complexe et Z impédance du circuit. Lorsque le système triphasé est équilibré, l’amplitude (module) de la tension U entre phases et celle de la tension V entre une phase (quelconque) et le point neutre sont liées entre elles par la relation : 𝑈= 3. 𝑉 [V] (3.1) La puissance complexe traversant la section π est donnée par : 𝑆 = 3. 𝑉 . 𝐼 ∗ = 3. 𝑈. 𝐼 ∗ = 𝑃 + 𝑗. 𝑄 [VA] (3.2) Elle se décompose en puissance active (P en Watt) et puissance réactive (Q en Var). Le déphasage entre V et I est représenté par l’angle φ dont le cosinus est appelé « facteur de puissance ». La tension (entre phase et neutre) et le courant sont liés entre eux par la loi d’Ohm : INOUSSA Marzouck Arèmou 41 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE 𝑉 = 𝑍. 𝐼 (3.3) Le système de grandeurs per unit est défini de la manière suivante : 𝑆𝑝𝑢 = 𝑆 𝑆𝐵 ; 𝑈𝑝𝑢 = 𝑈 𝑈𝐵 ; 𝐼𝑝𝑢 = 𝐼 𝐼𝐵 ; 𝑒𝑡 𝑍𝑝𝑢 = 𝑍 𝑍𝐵 ; (3.4) 𝑈𝐵 = 3. 𝑉𝐵 V (3.5) 𝑆𝐵 = 3. 𝑈𝐵 . 𝐼𝐵 VA (3.6) 𝑉𝐵 = 𝑍𝐵 . 𝐼𝐵 (3.7) Les grandeurs de base indicées ‘B’, choisies judicieusement, permettent de simplifier considérablement les calculs dans les réseaux d’énergie électrique. Dans le système de base, la puissance se conserve et la loi d’Ohm reste également d’application. L’existence de ces deux relations (3.2 et 3.3) nous enseigne que seules deux des quatre variables citées précédemment sont indépendantes. Nous disposons donc de deux degrés de liberté pour le choix des grandeurs de base. Ainsi, nous choisirons SB pour ses propriétés de conservativité et VB pour son accessibilité (plus directe que le courant et l’impédance par la normalisation des niveaux de tension pour le transport). Dès lors, si nous choisissons une puissance de base SB et une tension de base UB, nous définissons implicitement le courant de base (définition de la puissance) ainsi que l’impédance de base (introduite via la loi d’Ohm). Remarquons que l’insertion du système per unit offre deux avantages : Premier avantage : Lors de la résolution d’un problème à partir d’un schéma unifilaire équivalent, nous n’avons plus besoin de nous poser la question de savoir s’il s’agit de la tension entre phases ou entre phases et neutre car les valeurs sont identiques ! INOUSSA Marzouck Arèmou 42 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE En divisant membre à membre les équations (3.1) et (3.5), nous obtenons : 𝑈𝑝𝑢 = 𝑉𝑝𝑢 pu (3.8) Second avantage : Suppression du coefficient « 3 » dans l'expression de la puissance complexe. Le système Per Unit conserve la loi d’Ohm et les lois de Kirchoff. En effet, en divisant membre à membre les équations (3.2) et (3.6), nous obtenons : 𝑆𝑝𝑢 = 𝑈𝑝𝑢 . 𝐼𝑝𝑢 ∗ pu (3.9) 3-2-2 Impédance et admittance de base Considérons une charge triphasée étoilée symétrique telle que représentée sur la figure 3.1. La puissance complexe absorbée par cette charge peut s’exprimer en fonction de la tension entre phases (son module) et l’impédance complexe (son conjugué). Figure 3.1 : Charge (équilibrée) triphasée en étoile 𝑆=3 𝑉 .𝑉 ∗ 𝑍∗ =3 𝑉2 𝑍∗ = 𝑈2 𝑍∗ VA (3.10) Dans le système lié aux grandeurs de base, on a : 𝑆𝐵 = 𝑈𝐵 ² 𝑍𝐵 INOUSSA Marzouck Arèmou VA (3.11) 43 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE 𝑈𝐵 ² 𝑍𝐵 = Ω 𝑆𝐵 (3.12) La puissance complexe en p.u. devient, en fonction de l'impédance Zpu : 𝑈𝑝𝑢 ² 𝑆𝑝𝑢 = pu ∗ 𝑍𝑝𝑢 (3.13) Nous définissons, de manière similaire à l’impédance, l'admittance de base et l'admittance en p.u. 𝑌𝐵 = 𝑆𝐵 S (3.14) [pu] (3.15) 𝑈𝐵 ² 𝑌𝑝𝑢 = 𝑌 𝑌𝐵 La puissance complexe en p.u. devient, en fonction de l'admittance Y en p.u. ∗ 𝑆𝑝𝑢 = 𝑌𝑝𝑢 . 𝑈𝑝𝑢 ² [pu] (3.16) 3-2-3 Chute de tension dans une ligne Lorsque le transit dans une ligne électrique est assez important, la circulation du courant dans la ligne provoque une chute de la tension. La tension est alors plus basse en bout de ligne qu’à son origine. Considérons la figure 3.2 qui représente de manière très simplifiée, une ligne d’impédance 𝑍 = 𝑅 + 𝑗𝑋 d’un système triphasé destinée à alimenter une charge. Nous supposerons, d’abord, que la résistance R de la ligne est nulle (elle est généralement très faible visà-vis de la réactance X) et que la puissance réactive Q2 de la charge est nulle (ce qui est vrai en cas d’une bonne compensation de puissance réactive). Nous nous attacherons à montrer qu’il est important de réguler la tension aux bornes de la charge. INOUSSA Marzouck Arèmou 44 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE Si nous désignons par θ l’angle entre les tensions 𝑉1 et 𝑉2 , nous avons, en considérant la figure 3.3 simplifiée (avec R = 0), le courant 𝐼 en phase avec la tension 𝑉2 , d’où : 𝑋𝐼 = 𝑉1 sin Ө (3.17) Et la puissance active est : 𝑃1 = 𝑃2 = 𝑉1 𝑉2 𝑋 sin Ө (3.18) Si aucune précaution n’est prise pour maintenir V2 constante lorsque la charge varie, on a : 𝑉2 = 𝑉1 cos Ө (3.19) Soit : 𝑃1 = 𝑃2 = 𝑉1 ² 2𝑋 sin 2Ө (3.20) Il apparaît donc que, dans ce cas, on ne peut transporter qu’une puissance active maximale par phase égale à : 𝑃𝑚𝑎𝑥 = 𝑉1 ² (3.21) 2𝑋 Cette valeur maximale est atteinte pour θ = 45°. Si l’on maintient V2 constante, ce qui implique que Q2 n’est plus nulle, mais ne remet pas en cause l’expression 3.17, on a, pour V1 = V2 : 𝑃𝑚𝑎𝑥 = 𝑉1 ² (3.22) 𝑋 Soit le double de la valeur précédente. I Z V1 V2 Figure 3.2 : Schéma monophasé équivalent INOUSSA Marzouck Arèmou 45 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE 𝑉1 𝑗𝑋𝐼 𝜃 𝑉2 𝜑 𝑅𝐼 ∆𝑉 Figure 3.3 : Diagramme vectoriel des tensions Soit 𝑆2 = 𝑃2 + 𝑗𝑄2 , la puissance absorbée par l’extrémité 2 (côté charge) de la figure 3.2. Si le réseau n’est pas trop chargé, le diagramme de tension donné par la figure 3.3 conduit à assimiler la chute de tension ΔV à : ∆𝑉 ≈ 𝑉1 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 𝑉2 (3.23) L’angle de transport θ étant petit (réseau peu chargé), si φ désigne le déphasage du courant par rapport à la tension à l’extrémité réceptrice 2, on peut écrire, pour un réseau monophasé : ∆𝑉 ≈ 𝑅𝐼 𝑐𝑜𝑠 𝜑 + 𝑋𝐼 𝑠𝑖𝑛 𝜑 ∆𝑉 ≈ 𝑅𝐼 ∆𝑉 ≈ 𝑉2 𝑉2 𝑐𝑜𝑠 𝜑 + 𝑋𝐼 𝑉2 𝑉2 𝑠𝑖𝑛 𝜑 𝑅𝑃2 +𝑋𝑄2 𝑉2 (3.24) (3.25) (3.26) L’hypothèse du réseau peu chargé permet d’écrire : 𝑉1 ≈ 𝑉2 = 𝑉 (3.27) Soit, pour un réseau triphasé et en notant U la tension composée correspondant à V, P et Q les puissances de transit triphasé : ∆𝑈 𝑈 ≈ 𝑅𝑃+𝑋𝑄 𝑈2 (3.28) On peut également noter que si R est négligeable devant X : ∆𝑈 ≈ 𝑋𝑄 𝑈 INOUSSA Marzouck Arèmou (3.29) 46 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE Dans ces conditions, la relation 3.29 montre que la chute de tension dépend principalement de la puissance réactive consommée par l’extrémité réceptrice. 3-2-4 Changement de base Généralement, les valeurs d’impédances des générateurs et transformateurs fournies par les constructeurs sont données dans un système per unit dont les grandeurs de base correspondent aux tension et puissance nominales (par construction) de l’appareil. Lors de nos calculs, il conviendra de ne faire référence qu’à un seul système per unit. Le problème qui se pose alors est celui d'uniformiser les données, soit, de convertir les impédances et admittances exprimées dans un système quelconque dans le système lié aux grandeurs de base (SB et VB) choisies pour le tronçon considéré. Nous pouvons écrire, pour deux systèmes de base différents : 𝑍 = 𝑍𝑝𝑢 1 . 𝑍𝐵1 = 𝑍𝑝𝑢 2 . 𝑍𝐵2 (3.30) D’où : 𝑍𝑝𝑢 2 = 𝑍𝑝𝑢 1 ∙ 𝑍𝐵 1 𝑍𝐵 2 = 𝑍𝑝𝑢 1 ∙ 𝑈𝐵 1 ²∙𝑆𝐵2 𝑈𝐵 1 ²∙𝑆𝐵1 (3.31) Pour les admittances, nous obtenons une formule analogue : 𝑌𝑝𝑢 2 = 𝑌𝑝𝑢 1 ∙ 𝑌𝐵 1 𝑌𝐵 2 = 𝑌𝑝𝑢 1 ∙ 𝑈𝐵 2 ²∙𝑆𝐵 1 𝑈𝐵 1 ²∙𝑆𝐵 2 (3.32) Si nous choisissons une puissance de base de 100 MVA et une tension de base correspondant à celle (nominale) du tronçon étudié, en se limitant aux niveaux de tension usuels HT (Haute Tension) et THT (Très Haute Tension) de la CEB, nous obtenons les valeurs représentées dans le tableau ci-après : INOUSSA Marzouck Arèmou 47 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE Tableau 3.1 : Valeurs typiques des grandeurs de base associées à SB = 100 MVA et UB = UN kV UN [kV] IB [A] ZB [Ω] YB [μS] 34.5 1673 12 83334 63 916 40 25000 161 359 259 3861 330 175 1089 918 3-3 Types de jeux de barres Le calcul de répartition de puissance considère deux variables d’état complexes en chaque jeu de barre (nœud) du réseau : - La tension : module et phase Uexp(jθ) - La puissance apparente : active et réactive P+jQ La phase θ du vecteur tension d’un nœud représente le déphasage de ce vecteur par rapport au vecteur tension du nœud de référence appelé aussi nœud bilan (pour lequel la phase θ=0). L’injection de puissance en un nœud exprime le bilan entre production et consommation. On distingue divers types de nœuds en fonction de leur comportement ou des éléments qui y sont rattachés, et qui ne sont pas directement modélisés, tels que les centrales, les connexions avec des réseaux voisins, les dispositifs de compensation, les consommateurs, etc… En fonction des hypothèses faites aux différents nœuds, on classera ceux-ci en : o Nœuds charges (PQ) : caractérisés par des puissances active et réactive imposées ; les inconnus seront le module et la phase de la tension nodale ; INOUSSA Marzouck Arèmou 48 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE o Nœuds générateurs (PV) : caractérisés par un module de tension et une puissance active imposée ; les inconnus seront la phase de la tension et la puissance réactive injectée ; o Nœud bilan (Slack node) : servant de repère des phases et dont le module de la tension est également imposé ; les inconnues seront les puissances active et réactive injectées. 3-4 Formulation de la matrice d’admittance Lorsque les éléments de liaison du réseau sont représentés par leur schéma équivalent en π, on obtient un circuit vu par chacun des nœuds qui correspondent aux jeux de barres du réseau (figure 3.4). Cela permet de calculer aisément les termes de la matrice d’admittance qui constituent la première étape des méthodes de calcul de l’écoulement de puissance. Supposons que le réseau soit composé d'éléments linéaires, Le calcul de flux de puissance est basé sur les équations nodales tirées de la relation : 𝐼 = 𝑌 ∙ 𝑉 (3.33) Où 𝐼 : est le vecteur des courants nodaux injectés dans le réseau ; 𝑉 : est le vecteur des tensions nodales repérées par rapport au neutre du schéma monophasé ; 𝑌 : est la matrice des admittances nodales. INOUSSA Marzouck Arèmou 49 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE Ii i Vi Y Figure 3.4 : Vue nodale du réseau La valeur des composantes de la matrice d'admittance est établie par inspection de la manière suivante : L'admittance propre « Yii », associée au nœud ‘i’, est égale à la somme des admittances des branches incidentes à ce nœud. L’admittance de transfert « Yki », associée aux nœuds ‘k’ et ‘i’, est égale à l’admittance de la branche qui joint ces deux nœuds, changée de signe. 3-5 Procédure générale de calcul Considérons le système de réseau de la figure 3.4. La puissance injectée au nœud ‘i’ vaut : 𝑆𝑖 = 𝑉𝑖 ∙ 𝐼𝑖∗ (3.34) A partir de la relation (3.33), nous pouvons exprimer 𝐼𝑖 de la manière suivante : 𝐼𝑖 = 𝑛 𝑘=1 𝑌𝑖𝑘 ∙ 𝑉𝑘 (3.35) Où « n » représente le nombre total de nœuds. Les lois de conservation d’énergie imposent que les puissances injectées en un nœud soient égales à la somme des puissances transitant dans les branches incidentes en ce nœud. Dans ces conditions, on peut écrire l’équation complexe suivante : INOUSSA Marzouck Arèmou 50 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE 𝑆𝑖 = 𝑉𝑖 ∙ ∗ 𝑛 𝑘=1 𝑌𝑖𝑘 ∙ 𝑉𝑘∗ = 𝑃𝑖 + 𝑗𝑄𝑖 (3.36) Et nous pouvons exprimer les composantes réelles et imaginaires de la puissance injectée en chaque nœud de la manière suivante [2] : 𝑃𝑖 = 𝑉𝑖 ∙ 𝑛 𝑘=1 𝑌𝑖𝑘 ∙ 𝑉𝑘 ∙ cos 𝛿𝑖 − 𝛿𝑘 − 𝜃𝑖𝑘 (3.37) 𝑄𝑖 = 𝑉𝑖 ∙ 𝑛 𝑘=1 𝑌𝑖𝑘 ∙ 𝑉𝑘 ∙ 𝑠𝑖𝑛 𝛿𝑖 − 𝛿𝑘 − 𝜃𝑖𝑘 (3.38) Avec : 𝛿𝑖 , 𝛿𝑘 : Ecart angulaire entre la tension au nœud i (respectivement k) et la tension de référence ; 𝜃𝑖𝑘 : Déphasage entre 𝑉𝑖 et 𝑉𝑘 . En exprimant les équations relatives aux Pi et Qi connus (Pi pour les nœuds ‘PV’ des générateurs ; Pi et Qi pour les nœuds ‘PQ’ des charges), nous obtenons un système d’équation dont la résolution est généralement plus complexe au fur et à mesure que le nombre de nœuds croît. La solution la plus simple consiste à résoudre directement le système constitué par les équations non linéaires (3.37) et (3.38) à l’aide d’un logiciel informatique spécialisé dans le calcul de la répartition de charges tel que Power World, Netdraw, Eurostag… L’équation de base est celle qui définit l’injection de puissance en un nœud : 𝑃𝑖 + 𝑗𝑄𝑖 = 𝑉𝑖 ∙ 𝐼𝑖∗ (3.39) Ou 𝑃𝑖 − 𝑗𝑄𝑖 = 𝑉𝑖 ∗ 𝑘=1,𝑛 𝐼𝑖,𝑘 (3.40) Avec Pi, Qi : L’injection de puissances active et réactive au nœud i ; Ii : le courant injecté au nœud i ; Ii,k : les courants dans les branches (i,k) ; Vi : la tension au nœud i ; INOUSSA Marzouck Arèmou 51 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE Cette équation peut être exprimée en fonction de la matrice d’admittance nodale 𝑌 et de la tension : 𝑃𝑖 − 𝑗𝑄𝑖 = 𝑉𝑖 ∗ 𝑌𝑖,𝑖 𝑉𝑖 + 𝑘=1,𝑛 𝑌𝑖,𝑘 ∙ 𝑉𝑘 (3.41) L’écart entre valeurs spécifiées et valeurs calculées pour les injections de puissance est égal à : ∆𝑃 − 𝑗∆𝑄 = 𝑃𝑠𝑝é𝑐 + 𝑗𝑄𝑠𝑝é𝑐 − 𝑉𝑖 ∗ 𝑌𝑖,𝑖 𝑉𝑖 + 𝑘=1,𝑛 𝑌𝑖,𝑘 ∙ 𝑉𝑘 (3.42) Il faut déterminer un vecteur des tensions V tel que tous les éléments ΔPi + jΔQi soient inférieurs à une valeur limite ε. Diverses méthodes existent, la plus répandue et développée dans les logiciels de calcul est celle de Newton-Raphson. 3-6 Algorithme de Newton-Raphson Les équations associant les injections de puissance aux tensions ne sont pas linéaires. Il n’est donc pas possible de résoudre directement le système d’équations. La forme matricielle des expressions (3.37) et (3.38) se présente comme suit : 𝑓𝑝 𝜃, 𝑈 𝑃 = 𝑄 𝑓𝑞 𝜃, 𝑈 (3.43) On a une équation Pk pour chaque nœud, soit N-1 équations (N étant le nombre de nœuds) car seul le nœud bilan n’intervient pas. Quand aux équations Qk, on en a pour chaque nœud de type PQ (soit N-NPV1équations, NPV étant le nombre de nœuds PV excepté le nœud bilan). On a ainsi à résoudre un système à [2(N-1) - NPV] équations. Les inconnues sont les (N-1) arguments des tensions θk (hormis celle du nœud bilan auquel un argument nul a été assigné), ainsi que les (N-1)-Npv modules de tension Vk. P est le vecteur des (N-1) de puissance active connue, et Q est le vecteur des (N-1) – Npv injections de puissances réactives spécifiées. La méthode de Newton-Raphson INOUSSA Marzouck Arèmou 52 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE fait appel à un développement limité des fonctions fp et fq autour d’une valeur donnée des tensions. Elle ne retient que le premier terme du développement, négligeant les termes de degré supérieur. 𝑃 = 𝑃𝑛 + 𝜕𝑓𝑝 𝜃 ,𝑉 𝑛 𝜕𝜃 ∙ ∆𝜃 + 𝜕𝑓𝑝 𝜃 ,𝑉 𝑛 𝜕𝑉 ∙ ∆𝑉 (3.44) 𝑄 = 𝑄𝑛 + 𝜕𝑓𝑞 𝜃 ,𝑉 𝑛 𝜕𝜃 ∙ ∆𝜃 + 𝜕𝑓𝑞 𝜃 ,𝑉 𝑛 𝜕𝑉 ∙ ∆𝑉 (3.45) n étant l’indice d’itération. L’équation précédente peut être reformulée comme suit sous une forme matricielle : ∆𝑃 𝐽= ∆𝑄 = 𝑛 𝜕𝑓𝑝 𝜃,𝑉 𝜕𝑓𝑝 𝜃 ,𝑉 𝜕𝜃 𝜕𝑓𝑞 𝜃 ,𝑉 𝜕𝑉 𝜕𝑓𝑞 𝜃 ,𝑉 𝜕𝜃 𝜕𝑉 ∙ ∆𝜃 ∆𝑉 (3.46) 𝑛 La matrice 𝐽 est appelée Jacobien. C’est la matrice des dérivées partielles des injections de puissance par rapport à (θ,V). Les inconnues étant ∆𝜃 et ∆𝑉, il nous revient de résoudre l’équation matricielle suivante pour chaque itération : ∆𝜃 ∆𝑉 = 𝑛+1 𝜕𝑓𝑝 𝜃 ,𝑉 𝜕𝑓𝑝 𝜃 ,𝑉 𝜕𝜃 𝜕𝑓𝑞 𝜃,𝑉 𝜕𝑉 𝜕𝑓𝑞 𝜃 ,𝑉 𝜕𝑉 𝜕𝑉 −1 ∙ ∆𝑃 ∆𝑄 (3.47) 𝑛 𝑛 Ou plus simplement : ∆𝑃 ∆𝜃 = 𝐽−1 . ∆𝑄 ∆𝑉 (3.48) Le vecteur tension est évalué itérativement jusqu’à convergence comme suit : 𝜃 𝑉 = 𝑛+1 𝜃 𝑉 + 𝑛 ∆𝜃 ∆𝑉 INOUSSA Marzouck Arèmou = 𝑛+1 𝜃 𝑉 𝑛 + 𝐽𝑛−1 . ∆𝑃 ∆𝑄 (3.49) 𝑛 53 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE Les variantes de l’algorithme de Newton-Raphson simplifient la procédure et réduisent le nombre de calculs à effectuer. Dans l’algorithme complet, on voit qu’il est nécessaire d’évaluer le Jacobien et de l’inverser à chaque itération. Une première variante consiste à garder le Jacobien constant dès la k-ème itération, dès ce moment on supprime les phases de calcul et d’inversion de Jacobien. Initialiser le vecteur tension V=1 pu ; θ=0 rd Calculer les injections (P,Q) = f(V, θ) Calculer (ΔP,ΔQ) Y a t-il convergence ? oui Traitement des résultats non FIN Calculer le Jacobien J Inverser le Jacobien V=1 pu ; θ=0 rd Calculer (Δθ,ΔV) Calculer le vecteur tension (V, θ) Figure 3.5 : Algorithme de Newton Raphson INOUSSA Marzouck Arèmou 54 Chapitre 3 : RESOLUTIONS NUMERIQUES D’UN RESEAU ELECTRIQUE On peut ainsi résumer les différentes étapes de calcul du vecteur tension dans la figure 3.6. Dans les réseaux THT (Très Haute Tension), on constate que le module de la tension est peu affecté par les variations de puissances actives et que, réciproquement, la phase de la tension est peu sensible aux variations de puissances réactives. Cela conduit à négliger les dérivées partielles : 𝜕𝑓𝑝 𝜃, 𝑉 𝜕𝑓𝑞 𝜃, 𝑉 𝑒𝑡 𝜕𝑉 𝜕𝜃 On a alors un système d’équation réduit : 𝜕𝑓𝑝 𝜃 ,𝑉 ∆𝜃 ∆𝑉 0 𝜕𝜃 = 𝑛+1 ∙ 𝜕𝑓𝑞 𝜃 ,𝑉 0 𝜕𝑉 ∆𝑃 ∆𝑄 (3.50) 𝑛 𝑛 Ce qui revient à résoudre deux systèmes d’équations indépendants : ∆𝜃 ∆𝑉 𝑛+1 𝑛+1 = = 𝜕𝑓𝑝 𝜃,𝑉 −1 𝜕𝜃 𝑛 𝜕𝑓𝑞 𝜃,𝑉 −1 𝜕𝜃 𝑛 ∙ ∆𝑃 𝑛 (3.51) ∙ ∆𝑄 𝑛 (3.52) La méthode nous fournit les moyens de les traduire en corrections sur les inconnues. Les matrices d’admittances sont généralement fortement éparses. Les programmes de calcul en tiennent généralement compte pour limiter le temps de calculs. Conclusion partielle : Le calcul de l’écoulement de puissance nécessite une méthode de résolution parmi les multiples développées par les chercheurs. La méthode de Newton-Raphson décrite dans ce chapitre est prise en compte dans le logiciel Power World utilisé pour la simulation du réseau simplifié de la CEB dans notre étude. INOUSSA Marzouck Arèmou 55 SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE DE LA CEB CHAPITRE 4 SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA CEB Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Introduction Nous avons développé dans le chapitre 3 précédent une méthodologie sur la résolution des répartitions de charge. Ceci nous permet d’effectuer la simulation de l’écoulement de puissance à travers les différentes branches du réseau existant à partir des relevées des différentes grandeurs dans le système à l’aide du logiciel Power world. 4-1 Présentation de l’outil de simulation L’outil de simulation de l’écoulement de puissance permet de faire une répartition de puissances des charges pour en déduire les tensions (amplitude et déphasage) sur les différents jeux de barres à partir des puissances actives et réactives (P, Q) disponibles (figure 4.1). Il faut souligner l’importance de fixer un nœud bilan qui servira de référence dans le réseau à simuler. Entrées : Nœuds charges : P, Q ; Nœuds tensions : P, V ; Nœud bilan : V=0, Ө=0 ; Logiciel de simulation d’écoulement de puissance ; Paramètres des lignes de transport (R, X et Y). Sorties : Répartition de P et Q dans les lignes de transport et les charges ; Tension V sur les différents nœuds. Figure 4.1 : Schéma synoptique de la simulation d’écoulement de puissance dans un réseau d’énergie électrique. P, Q : puissances active et réactive des charges ; P, V : puissance active et tension de sortie des générateurs ; V, Ө : amplitude et déphasage de la tension sur les différents nœuds ; R, X et Y : résistance, réactance et admittance des lignes de transport. INOUSSA Marzouck Arèmou 58 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN 4-1-1 Vue générale de Power world Power world Simulator est un logiciel de calcul et de simulation de répartition de puissances. Il permet à l’utilisateur de visualiser le système par l’utilisation des diagrammes animés par couleur. L’utilisation étendue des graphiques et de l’animation augmente considérablement la compréhension de l’utilisateur en ce qui concerne les caractéristiques du système, les problèmes, les contraintes, mais aussi la façon d’y remédier. Le simulateur fournit également la possibilité de simuler l’évolution du système dans le temps. Le temps de simulation peut être prescrit, et les changements résultants des états du système peuvent être visualisés. Un outil de Flux de Puissance Optimal (OPF) est disponible pour le simulateur. L’OPF, contraint par sécurité, laisse définir les scénarios possibles, et puis emploie ces scénarios d’éventualité pendant la solution d’OPF pour déterminer la répartition optimale de la production selon le coût minimum. Le logo et la fenêtre principale de la version 14 sont présentés respectivement sur les figures 4.2 et 4.3 : Figure 4.2: Logo de Power world INOUSSA Marzouck Arèmou 59 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Figure 4.3 : Fenêtre principale de Power world simulator 14 Bref, Power world permet de construire graphiquement les réseaux électriques de puissance, de les modifier, d’opérer des simulations et de sortir les résultats. Cependant, comme en théorie, le logiciel requiert la définition d’un nœud bilan qui va fournir les puissances actives et réactives nécessaires pour équilibrer les échanges et fournir les pertes du réseau. Ceci revient donc à fixer en ce nœud, la tension et son argument. Ce nœud est choisi arbitrairement mais comme la tension est figée en ce point, il faut qu’un générateur y soit connecté et qu’il ait une puissance suffisante. Les études générales basées sur l’écoulement de puissance nécessitent la modélisation des composants du réseau et définissent les paramètres des modèles. La version d’évaluation que nous utiliserons est totalement gratuite et limitée dans quelques fonctionnalités. Elle possède les fonctions élémentaires à savoir le calcul de répartition de puissance et l’analyse de courts-circuits, ainsi que les modules suivants : - (PVQV) pour l’étude de la stabilité. - (OPF) pour le calcul de la répartition de puissance optimale. INOUSSA Marzouck Arèmou 60 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN - (SCOPF) pour le calcul de la répartition de puissance optimale avec contraintes de sécurité. - (ATC) pour l’analyse de la capacité de transfert de puissance active disponible. Cependant, cette version freeware est limitée à 13 nœuds. Une licence pour la version complète est disponible (contre une somme) et offre un accès à tous les modules avec une possibilité d’étude allant jusqu’à 100 000 nœuds. Pour l’achat d’une licence, envoyez un e-mail en anglais à l’adresse : [email protected] 4-1-2 Edition du réseau électrique Après avoir lancé l’application Power World simulator 14, l’écran de démarrage apparaît. Un projet sous «Power World» est appelé «Case», «Cas» en français. Un cas est toujours composé de deux fichiers : - Un fichier binaire de base de données du cas avec l’extension *.pwb - Un fichier graphique (Oneline) contenant le schéma du cas avec l’extension *.pwd ; Le bouton Edit mode du menu principal permet de réaliser les schémas électriques à partir des différentes options qu’il propose. Le réseau actuel est modélisé avec les modèles de la bibliothèque de Power World. Compte tenu des limites d’exploitations de la version d’évaluation (à notre portée) du dit logiciel, nous avons étudié le réseau sous une forme simplifiée prenant en compte les principaux nœuds de la CEB tout en respectant les caractéristiques des autres éléments du réseau. Chacun des éléments du réseau est paramétré INOUSSA Marzouck Arèmou 61 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN en fonction des modèles du logiciel identiques à ceux exposés dans le deuxième chapitre et présentés dans les figures 4.4 à 4.9. Les données caractéristiques du transformateur et des lignes du réseau de la CEB sont contenues dans les différents tableaux (voir Annexes A2 et A3) et enregistrées conformément aux modèles disponibles dans Power World. Figure 4.4: Paramètres des données des jeux de barres INOUSSA Marzouck Arèmou 62 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Figure 4.5: Paramètres des données des lignes de transport Figure 4.6: Paramètres des données du générateur PV INOUSSA Marzouck Arèmou 63 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Figure 4.7: Paramètres des données des charges PQ Figure 4.8: Paramètres du transformateur à deux enroulements INOUSSA Marzouck Arèmou 64 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Figure 4.9: Paramètres des admittances shunt Le réseau interconnecté existant de la CEB sera dessiné au moyen des composants du réseau électrique puis des blocs de paramétrage qu’offre Power world. Le réseau étudié est constitué de trois générateurs qui débitent à travers les transformateurs et les lignes de transport. 4-2 Configuration du réseau Dans le cadre de notre travail, on s’intéressera à une procédure habituellement utilisée par les planificateurs de réseaux et qui consiste à réduire la dimension du réseau étudié en remplaçant certaines parties du réseau, représentant les zones de réglage externes, par leurs modèles réduits et en ne conservant que le modèle détaillé des parties du réseau représentant la zone de réglage interne où les résultats précis et détaillés de l’analyse sont nécessaires. INOUSSA Marzouck Arèmou 65 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN PAR BAW CIN 30 Km DAP 38 Km NAT 137 Km BEM 106 Km 76 Km 131 Km 58 Km KAR PAR DJO ˜ 230 Km KAR ATA 65 MW 80 Km BOH NAN 40 Km ONI BOH 80 Km 75 MW 47 Km 300 Km ˜ SAK 180 MW 129 Km VRA 56,1 Km LAF MOM 24 Km 17,2 Km 38,6 Km AVA 27 Km 20 Km MOM 38 Km ˜ LPO IFG ANF TAB LOK 20 Km CVE PNO CVE 10 Km 4,43 Km 330 KV TCN MAG 10 Km 20 MW 330 KV ˜ CGB 5,5 Km CAK 161 KV 63 KV Figure 4.10 : Regroupement de points du réseau existant de la CEB INOUSSA Marzouck Arèmou 66 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Compte tenu de l’importance des charges connectées aux différents points du réseau existant de la CEB et de la zone de réglage, le regroupement de points du réseau existant de la CEB est effectué et présenté à la figure 4.10. Ce qui conduit au modèle simplifié présenté à la figure 4.11 : PAR ˜ ˜ 65 MW ˜ KAR NAN BOH SAK LAF MOM MAG CVE 180 MW LPO ˜ 20 MW Figure 4.11 : Schéma synoptique du réseau existant simplifié de la CEB KAR : c’est un poste issu du regroupement de cinq postes à savoir Bawkou, Cinkassé, Dapaong, Kara et Atakpamé ; PAR : c’est un poste issu du regroupement de quatre postes à savoir Parakou, Djougou, Natitingou et Bembèrèkè ; MOM : c’est un poste issu du regroupement de six postes à savoir Momè-Hagou, Avakpa, Fertlizer Group, Anfoin, Tabligbo et Lokossa ; CVE : c’est le poste de Cotonou-Vêdoko et qui prend en compte les postes de Gbégamey, Akpakpa et Porto-Novo ; BOH : il prend en compte les postes de Bohicon et d’Onigbolo ; INOUSSA Marzouck Arèmou 67 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN NAN : poste de Nangbéto ; SAK : poste de Sakété ; MAG : poste de Maria-Gléta ; LAF : poste de Lomé-Aflao ; LPO : poste de Lomé-Port ; La représentation de cette configuration sous Power world (figure 4.12) en considérant les charges aux nœuds indiqués donne : INOUSSA Marzouck Arèmou 68 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Figure 4.12 : Représentation du réseau d’étude sous Power world INOUSSA Marzouck Arèmou 69 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Une fois que le schéma du réseau étudié est édité, il reste à poser certaines hypothèses avant de passer à la simulation proprement dite. 4-3 Hypothèses de simulation 4-3-1 Hypothèse sur les jeux de barres Chaque jeu de barres est caractérisé par sa tension nominale. Pour les simulations, leur tension est fixée à l’unité en grandeurs réduites (sauf pour les nœuds générateurs et bilan) et leur déphasage nul. Après simulation, toutes les tensions doivent évoluer dans une limite de sécurité (± 10% de la tension nominale). Si la tension aux nœuds est au dessous d'un certain niveau, il y aura des risques de l'instabilité de tension du fait de l'augmentation des pertes dans le réseau. Par contre, si les tensions sont très élevées, il y aura des risques de destruction des équipements. Pour le réseau actuel de la CEB, on a considéré la VRA comme un générateur débitant sur le jeu de barres de Lomé-Aflao (slack). Pour les grandeurs réduites, il est considéré une puissance de base de 100 MW avec une tension nominale de base de 161 kV. 4-3-2 Hypothèse sur les lignes et les transformateurs La puissance transitée (courant) dans les lignes doit être inférieure à sa limite maximale qui est généralement la limite thermique de la ligne. C'est pourquoi le modèle réduit considéré du réseau, doit assurer une précision acceptable par rapport au calcul de répartition de charge du réseau interconnecté complet. Comme les regroupements de nœuds sont liés entre eux par une ligne liant un nœud de chaque côté, les paramètres des lignes et des transformateurs seront enregistrés conformément aux données. Ensuite pour les transformateurs, ce sont les modèles à prise fixe qui sont prises en compte pour le fait qu’au INOUSSA Marzouck Arèmou 70 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN moment des relevées des données des simulations, les tensions sont supposées constantes. 4-3-3 Hypothèse sur les charges Concernant les relevées des charges pour les simulations, les valeurs des puissances actives et réactives sont obtenues à partir des regroupements de nœuds auxquels sont connectées ses charges. 4-4 Simulation de l’écoulement de puissance 4-4-1 Réseau interconnecté existant de la CEB La configuration du réseau actuel simplifié prend en compte : - 10 jeux de barres (161 kV) ; - 10 lignes de transport (161 kV) ; - 3 transformateurs ; - 3 générateurs tels que : VRA : slack ; NAN : 60 MW ; TAG-LPO : 20 MW. - 9 charges d’une valeur totale de 340 MW. Il est choisi de simuler la répartition des charges à travers le réseau en considérant la journée du 10 Août 2010 (voir annexe A4). Pour la validation du modèle, trois simulations seront faites et correspondront chacune aux différents comportements du réseau pendant des périodes de faibles, moyennes et fortes charges. Après avoir regroupé les charges du même nœud, on obtient le tableau 4.1: INOUSSA Marzouck Arèmou 71 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Tableau 4.1 : Répartition des charges de la journée du 10/08/2010 Faibles charges Moyennes charges Fortes charges Désignation P (MW) Q (Mvar) P (MW) Q (Mvar) P (MW) Q (Mvar) PQ_KAR 19,80 8,61 23,11 10,44 32,17 14,65 PQ_PAR 9,14 3,92 10,82 4,66 16,05 6,90 PQ_BOH 16,05 5,69 16,95 6,00 20,4 8,59 PQ_SAK 0,21 0,097 0,32 0,145 1,00 0,48 PQ_CVE 71,79 32,13 85,74 36,56 100,77 51,63 PQ_MAG 4,11 1,74 4,52 1,86 5,27 1,95 PQ_MOM 35,75 11,13 38,87 12,34 45,29 14,87 PQ_LPO 12,96 1,64 22,08 5,76 26,59 7,04 PQ_LAF 55,58 23,32 68,51 27,38 91,33 45,16 Il faut noter que les différentes charges sont enregistrées à des heures précises caractéristiques de la consommation à savoir : Faibles charges : 8H 00 ; Moyennes charges : 13H 00 ; Fortes charges : 20H 00. 4-4-2 Résultats de l’écoulement de puissance Après avoir effectué la simulation de l’écoulement de puissance à travers le réseau de la Communauté Electrique du Bénin (CEB) considéré, nous présentons les résultats obtenus dans les tableaux 4.2 à 4.4 : U : la tension nominale des jeux de barres (161 kV ou 1 p.u.) ; INOUSSA Marzouck Arèmou 72 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Urél : la tension aux jeux de barres le 10/08/2010 aux heures de la simulation ; Ucal : le module de la tension aux jeux de barres calculée par le simulateur. 𝛿 : le déphasage de la tension aux jeux de barres par rapport au slack. Δ= 𝑈−𝑈 𝑐𝑎𝑙 𝑈 × 100 est la chute de tension enregistrée sur les jeux de barres par rapport aux tensions nominales. ε = 𝑈 𝑟é𝑙 −𝑈 𝑐𝑎𝑙 𝑈 𝑟é𝑙 × 100 est l’incertitude relative de la valeur calculée par rapport à celle relevée. Tableau 4.2 : Résultats de la simulation de faibles charges Faibles charges Désignation Ucal Urél KAR (kV) 158,25 PAR (pu) 𝛿 Δ ε 0,98 (kV) 153,17 (pu) 0,95 Deg - 3,43 % 4,86 % 3,21 156,00 0,96 152,72 0,94 - 3,15 5,14 2,10 NAN 153,01 0,95 153,27 0,95 - 3,43 4,80 0,16 BOH 153,00 0,95 153,06 0,95 - 4,01 4,93 0, 03 SAK 140,00 0,86 141,52 0,87 - 7,44 12,10 1,08 CVE 136,79 0,85 141,06 0,87 - 7,44 12,38 3,12 MAG 145,35 0,90 144,51 0,90 - 5,45 10,24 0,57 MOM 145,29 0,90 147,64 0,91 - 2,86 8,30 1,61 LPO 143,00 0,88 147,85 0,91 - 0,57 8,16 3,39 LAF 148,38 0,92 148,39 0,92 0,00 7,83 0,00 INOUSSA Marzouck Arèmou 73 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Tableau 4.3 : Résultats de la simulation de moyennes charges Moyennes charges 𝛿 Δ ε KAR (kV) (pu) (kV) (pu) 159,08 0,98 156,56 0,97 Deg - 4,58 % 2,75 % 1,58 PAR 158,30 0,98 154,27 0,95 - 4,05 4,18 2,55 NAN 155,70 0,96 152,72 0,94 - 4,55 5,14 1,91 BOH 151,00 0,93 152,43 0,94 - 4,58 5,32 0,94 SAK 140,00 0,86 136,44 0,84 - 8,02 15,25 2,54 CVE 130,60 0,81 135,99 0,84 - 8,00 15,53 4,12 MAG 140,65 0,86 140,19 0,86 - 7,43 12,92 0,32 MOM 141,00 0,87 144,09 0,89 - 8,02 10,50 2,19 LPO 142,97 0,88 143,76 0,89 - 0,58 10,70 0,55 LAF 144,51 0,89 144,50 0,89 Désignation Urél INOUSSA Marzouck Arèmou Ucal 0,00 10,24 0,00 74 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Tableau 4.4 : Résultats de la simulation de fortes charges Fortes charges Désignation Urél Ucal 𝛿 Δ ε KAR (kV) (pu) (kV) 158,62 0,98 149,58 (pu) 0,92 Deg - 3,43 % 7,09 % 5,70 PAR 157,00 0,97 148,95 0,92 - 3,05 7,48 5,12 NAN 149,92 0,93 150,19 0,93 - 3,43 6,71 0,18 BOH 148,00 0,91 149,01 0,92 - 4,01 7,44 0,68 SAK 138,00 0,85 132,82 0,82 - 7,44 17,50 3,75 CVE 128,28 0,79 132,38 0,82 - 7,40 17,77 3,20 MAG 138,00 0,85 137,09 0,85 - 6,02 14,85 0,66 MOM 137,56 0,85 141,59 0,87 - 3,43 12,05 2,93 LPO 142,97 0,88 143,10 0,88 - 1,71 11,11 0,09 LAF 142,20 0,88 143,32 0,88 0,00 0,79 10,98 La simulation des trois types de charges à l’aide du logiciel indiqué montre que l’incertitude ε relative de la valeur calculée par rapport à celle relevée, même pour les fortes charges ne dépasse guère 6%. Donc ce regroupement peut être validé. Cette démarche offre un gain sur le temps d’exécution des calculs et sur le coût du logiciel qui nous revient gratuit. Afin de mesurer le comportement de la tension sur les jeux de barres critiques, il est opportun de faire une représentation graphique qui traduit aisément la tension en prenant en compte les différentes charges considérées. INOUSSA Marzouck Arèmou 75 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN 160 Tension en (KV) 150 140 130 faible charge moyenne charge 120 forte charge 110 100 BOH SAK CVE MAG MOM Jeux de barres Figure 4.13 : Tension relevée sur les jeux de barres le 10/08/2010 160 Tension en (KV) 150 140 130 faible charge moyenne charge 120 forte charge 110 100 BOH SAK CVE MAG MOM jeux de barres Figure 4.14 : Tension des jeux de barres après la simulation INOUSSA Marzouck Arèmou 76 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN A travers les résultats des simulations, on constate que les chutes de tension enregistrées par rapport à la tension nominale sur certains jeux de barres après simulation excédent les ±10% posées en hypothèse. Ce constat est beaucoup plus perceptible sur les jeux de barres de Maria-Gléta (MAG), Cotonou (CVE) et Sakété (SAK). 4-4-3 Analyse des résultats L’écart entre les tensions relevées et calculées sur les jeux de barres peut s’expliquer essentiellement par le vieillissement de certaines infrastructures du réseau dont les paramètres n’ont plus les mêmes valeurs qu’elles avaient à leur installation ; valeurs qui sont utilisées pour les simulations. On constate que les chutes de tensions sont beaucoup plus prononcées dans Cotonou (CVE), Sakété (SAK) et Maria-Gléta (MAG). On peut expliquer cela par le fait que cette localité est pratiquement en bout de ligne, mettant en relief la distance qui sépare la Volta River Authority (VRA) des postes de transformations. De plus, la croissance continue des charges enregistrées dans le sud du Bénin et du Togo (liée à l’industrialisation de cette partie des deux pays) entraine une augmentation accrue des puissances actives et réactives pendant que les approvisionnements en puissance sont limités. Il en résulte une diminution de la tension liée à une circulation de puissance réactive sur les lignes de transport qui relient le nord de la communauté (peu chargé) au sud. Entre autres, des chutes de tensions de l’ordre de 4 à 16% sont enregistrées sur les jeux de barres pendant les périodes de faibles et moyennes charges. Elles avoisinent 18% pendant la période de fortes charges malgré la mise en service de la turbine à gaz de Lomé. Ces chutes peuvent atteindre réellement 25% compte tenu de l’état avancé des équipements utilisés dans le réseau. INOUSSA Marzouck Arèmou 77 Chapitre 4 : SIMULATION DU RESEAU INTERCONNECTE EXISTANT DE LA COMMUNAUTE ELECTRIQUE DU BENIN Conclusion partielle : Nous avons procédé dans ce chapitre, à la simulation du réseau d’étude de la CEB. Les différents résultats issus des configurations des charges montrent une inadéquation entre les limites tolérées et les valeurs simulées de la tension sur certains jeux de barres. La correction de ses irrégularités peut être rendue possible par l’injection d’une nouvelle puissance dans le réseau de la CEB par l’intermédiaire des postes de Cotonou-vêdoko, Maria-Gléta et Sakété. Compte tenu de raisons techniques, financières et environnementales, elle sera implantée à Maria-Gléta. Il reste à mesurer l’impact de cette nouvelle disponibilité en puissance sur les chutes de tensions enregistrées. INOUSSA Marzouck Arèmou 78 CHAPITRE 5 SIMULATION DES CONFIGURATIONS DE LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG Introduction : Les insuffisances liées aux chutes de tension sur les jeux de barres et aux surcharges des transformateurs, constatées lors de la simulation du réseau interconnecté existant de la CEB montrent bien les problèmes auxquels sont confrontés les clients (la baisse de tension, le délestage dû au déficit énergétique). Il est alors opportun de mesurer l’impact de l’injection prochaine de puissance de la turbine à gaz (TAG) à Maria-Gléta à travers la simulation du réseau en prenant en compte cette nouvelle configuration. 5-1 Justification du choix de la TAG Les causes des pénuries d’énergie électrique sont diverses et variées, et sont interdépendantes. La non disponibilité des sources d’énergie primaire (eau, gaz naturel, combustible liquide…) pour produire de l’électricité ont fait énormément défaut. Pour atténuer ces déficits, nous pouvons avoir recours aux sources hydrauliques ou thermiques. La centrale hydroélectrique est tributaire de l’eau et aux changements climatiques. Sa mise en œuvre prend du temps bien que le coût d’exploitation est moindre, et n’engendre pas de problèmes environnementaux. Les centrales thermiques sont composées de groupes électrogènes, de la turbine à vapeur et de la turbine à gaz. L’installation des groupes électrogènes est modulaire et s’effectue sur une courte durée. Mais son coût d’exploitation est très élevé à cause de la cherté du gasoil que ne possède pas la CEB. Ce choix entraîne des problèmes environnementaux. INOUSSA Marzouck Arèmou 79 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG La turbine à vapeur nécessite une longue durée d’installation de la centrale et un coût d’exploitation élevé dû au combustible. On enregistre aussi des problèmes environnementaux. La turbine à gaz nécessite une installation modulaire et un coût d’exploitation relativement moins cher par rapport aux groupes électrogènes. Il faut souligner également l’existence de problèmes environnementaux. D’autre part, le projet de Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest qui couvre le Bénin, le Togo et le Ghana est une opportunité à saisir dans la résolution de cette crise énergétique, par l’installation de turbines à gaz fonctionnant au moyen de ce combustible qu’est le gaz naturel. 5-2 Hypothèses de simulation Les hypothèses posées sur les éléments constituant le réseau (jeux de barres, transformateurs, lignes, charges et alternateurs) demeurent les mêmes que celles établies dans le chapitre précédent au paragraphe 4.3. 5-3 Configurations du réseau pour différentes injections de puissance Dans le cadre de l’étude de l’impact de l’injection de puissance dans le réseau de la CEB, plusieurs scénarios sont retenus et prennent en compte la valeur de la puissance mise en jeu. A cet effet, des simulations sont faites sous les conditions d’exploitation de la turbine à gaz. Il est considéré la répartition de charges dans le réseau à l’heure de pointe (moment où les fortes charges sont enregistrées) de la journée du 10/08/2010 à 20 h00. Pour une bonne appréciation de INOUSSA Marzouck Arèmou 80 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG l’impact de cette unité de production, il est effectué plusieurs simulations et les résultats sont comparés à la simulation de forte charge effectuée dans le chapitre précédent au paragraphe 4-4-2. 5-3-1 Injection des différentes puissances Cette simulation prend en compte l’injection de la TAG au poste de Maria-Gléta et les résultats sont présentés dans les tableaux suivants : Ucal : le module de la tension aux jeux de barre calculée par le simulateur. 𝛿 : le déphasage de la tension aux jeux de barre par rapport au slack ; Δ= 𝑈−𝑈 𝑐𝑎𝑙 𝑈 × 100 est la chute de tension enregistrée sur les jeux de barres par rapport aux tensions nominales. Tableau 5.1 : Résultats de la simulation avec l’injection de 20 MW Injection de 20 MW Désignation Ucal Δ 𝛿 Kv Pu % Deg KAR 149,95 0,93 6,86 - 2,86 PAR 149,45 0,92 7,17 - 2,95 NAN 150,56 0,94 6,48 - 2,29 BOH 149,39 0,93 7,21 - 2,86 SAK 138,22 0,86 14,14 - 4,80 CVE 137,77 0,86 14,42 - 5,73 MAG 140,48 0,87 12,74 - 3,68 MOM 143,04 0,89 11,15 - 2,86 LPO 143,10 0,89 11,11 0,00 LAF 143,32 0,89 10,98 0,00 INOUSSA Marzouck Arèmou 81 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG Tableau 5.2 : Résultats de la simulation avec l’injection de 40 MW Injection de 40 MW Désignation Ucal Δ 𝛿 kV pu % Deg KAR 150,00 0,93 6,83 - 2,62 PAR 149,90 0,93 6,86 - 2,17 NAN 150,56 0,93 6,48 - 2,48 BOH 149,50 0,93 7,14 - 2,73 SAK 144,07 0,89 10,51 - 4,80 CVE 145,26 0,90 9,77 - 5,82 MAG 146,16 0,90 9,21 - 2,48 MOM 145,24 0,90 9,77 - 2,51 LPO 143,52 0,89 10,85 0,10 LAF 143,64 0,89 10,78 0,00 Tableau 5.3 : Résultats de la simulation avec l’injection de 50 MW Injection de 50 MW Désignation Ucal Δ 𝛿 kV Pu % Deg KAR 150,00 0,93 6,83 - 3,03 PAR 149,95 0,93 6,86 - 2,91 NAN 150,56 0,93 6,48 - 2,38 BOH 149,79 0,93 6,96 - 2,45 SAK 148,10 0,92 8,01 - 4,02 CVE 147,67 0,91 8,27 - 5,73 MAG 148,48 0,92 7,77 - 3,68 INOUSSA Marzouck Arèmou 82 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG MOM 145,24 0,90 9,78 - 2,86 LPO 144,10 0,89 10,49 0,00 LAF 144,00 0,89 10,55 0,00 Tableau 5.4 : Résultats de la simulation avec l’injection de 100 MW Injection de 100 MW Désignation Ucal Δ 𝛿 Kv pu % Deg KAR 150,95 0,94 6,24 - 2,86 PAR 149,50 0,92 7,14 - 2,95 NAN 150,56 0,94 6,48 - 2,29 BOH 149,90 0,93 6,89 - 2,86 SAK 148,22 0,92 7,93 - 4,85 CVE 148,01 0,92 8,06 - 5,76 MAG 148,58 0,92 7,71 - 3,67 MOM 146,04 0,90 9,29 - 2,86 LPO 145,10 0,90 9,87 0,00 LAF 144,20 0,89 10,43 0,00 5-3-2 Mesure de l’apport global des injections 5-3-2-1 Etats des jeux de barres Les résultats des différentes simulations effectuées montrent une évolution relative de la tension sur les jeux de barres. Afin de mieux d’apprécier l’impact global de la tension sur les jeux de barres critiques du sud Bénin que sont Cotonou-vêdoko, Maria-Gléta et Sakété, nous avons tracé l’évolution de la tension (figures 5.1 et 5.2). INOUSSA Marzouck Arèmou 83 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG 150 148 Tension en KV 146 SAK 144 MAG 142 140 138 136 CVE 134 132 0 20 40 60 Puissance injectée en MW 80 Figure 5.1 : Evolution de la tension en fonction des injections avec les charges existantes 18 Variation de la tension en % CVE 16 14 12 MAG SAK 10 8 6 0 20 40 60 Puissance injectée en MW 80 Figure 5.2 : Evolution des variations de tension en fonction des injections avec les charges existantes INOUSSA Marzouck Arèmou 84 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG 5-3-2-2 Analyse des résultats La simulation du réseau de la CEB montre que les chutes de tensions enregistrées avoisinent 18% par rapport aux tensions nominales. L’injection globale de la turbine à gaz à hauteur de 50 MW engendrerait la correction de ces chutes. On note alors une amélioration qui se traduit par des chutes de 8%. Cette modification trouve essentiellement son explication dans le fait que cette nouvelle disponibilité en puissance vient amoindrir le déficit énergétique lié aux fortes charges enregistrées dans les environs de Cotonou (CVE, MAG et SAK), et réduit par conséquent la puissance réactive, responsable des chutes constatées. Mais il faut signaler que les tensions présentent un comportement stationnaire au delà de 50 MW. Ceci trouve son explication dans le fait que les charges sont restées constantes dans le temps pendant que les injections évoluent dans un ordre croissant. Pour cela, nous allons considérer dans la seconde partie, une croissance des charges du réseau dans le temps pour les injections supérieures à 50 MW. 5-4 Configuration du réseau prenant en compte l’augmentation des charges Les charges considérées dans cette partie sont évaluées dans un premier temps à 120% des charges existantes soit 408 MW, puis à 150% des charges existantes (510 MW), et seront soumises aux injections supérieures à 50 MW. Avec les 120% des charges existantes, les résultats des simulations sont présentés dans les tableaux suivants. INOUSSA Marzouck Arèmou 85 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG Tableau 5.5 : Résultats de la simulation avec l’injection de 100 MW et 120% des charges actuelles Injection de 100 MW Désignation Ucal Δ 𝛿 kV pu % Deg KAR 168,62 1,06 6,18 - 2,86 PAR 166,80 1,04 4,22 - 2,95 NAN 158,65 0,99 0,27 - 2,29 BOH 156,90 0,95 4,40 - 2,86 SAK 155,04 0,93 6,69 - 4,85 CVE 156,19 0,94 5,58 - 5,76 MAG 156,72 0,94 5,06 - 3,67 MOM 155,98 0,94 5,01 - 2,86 LPO 151,37 0,92 7,39 0,00 LAF 150,93 0,92 7,32 0,00 Tableau 5.6 : Résultats de la simulation avec l’injection de 160 MW et 120% des charges actuelles Injection de 160 MW Désignation Ucal Δ 𝛿 kV pu % Deg KAR 170,62 1,06 5,97 - 2,86 PAR 169,17 1,05 5,07 - 2,95 NAN 162,38 1,01 0,85 - 2,29 BOH 159,82 0,99 0,73 - 2,86 SAK 158,50 0,98 1,55 - 4,85 INOUSSA Marzouck Arèmou 86 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG CVE 160,10 0,99 0,56 - 5,76 MAG 161,29 1,00 0,18 - 3,67 MOM 160,26 0,99 0,45 - 2,86 LPO 156,06 0,97 3,06 0,00 LAF 155,73 0,97 3,27 0,00 Afin de mieux apprécier la marge de progression de la tension, nous avons représenté les courbes de la tension sur les jeux de barres (figures 5.3 et 5.4). 162 160 Tension en KV 158 MAG 156 CVE 154 152 150 148 60 SAK 80 100 120 140 Puissance injectée en MW 160 Figure 5.3 : Evolution de la tension en fonction des injections avec 120% des charges actuelles INOUSSA Marzouck Arèmou 87 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG 7 Variation de la tension en % 6 SAK 5 4 3 MAG 2 CVE 1 0 60 80 100 120 140 Puissance injectée en MW 160 Figure 5.4 : Evolution des variations de tension en fonction des injections avec 120% des charges actuelles Avec les 150% des charges existantes, les résultats des simulations sont présentés dans les tableaux suivants. Tableau 5.7 : Résultats de la simulation avec l’injection de 60 MW et 150% des charges actuelles Injection de 60 MW Désignation Ucal Δ 𝛿 kV Pu % Deg KAR 151,07 0,94 6,16 - 2,86 PAR 150,39 0,93 6,59 - 2,95 NAN 151,63 0,94 5,81 - 2,29 BOH 151,26 0,94 6,04 - 2,86 INOUSSA Marzouck Arèmou 88 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG SAK 150,18 0,93 6,72 - 4,85 CVE 149,84 0,93 6,93 - 5,76 MAG 149,93 0,93 6,87 - 3,67 MOM 147,36 0,91 8,47 - 2,86 LPO 146,00 0,90 9,31 0,00 LAF 145,69 0,90 9,50 0,00 Tableau 5.8 : Résultats de la simulation avec l’injection de 100 MW et 150% des charges actuelles Injection de 100 MW Désignation Ucal Δ 𝛿 kV pu % Deg KAR 167,46 0,95 4,01 - 2,86 PAR 165,07 0,95 2,52 - 2,95 NAN 154,36 0,95 4,12 - 2,29 BOH 154,25 0,95 4,19 - 2,86 SAK 155,04 0,96 3,70 - 4,85 CVE 154,49 0,95 4,04 - 5,76 MAG 154,42 0,95 4,08 - 3,67 MOM 150,28 0,93 6,65 - 2,86 LPO 149,36 0,93 7,22 0,00 LAF 148,94 0,92 7,49 0,00 INOUSSA Marzouck Arèmou 89 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG Tableau 5.9 : Résultats de la simulation avec l’injection de 160 MW et 150% des charges actuelles Injection de 160 MW Désignation Ucal Δ 𝛿 kV pu % Deg KAR 169,95 1,05 5,55 - 2,86 PAR 167,80 1,04 4,22 - 2,95 NAN 160,56 0,99 0,27 - 2,29 BOH 158,90 0,98 1,30 - 2,86 SAK 157,90 0,98 1,92 - 4,85 CVE 157,30 0,97 2,29 - 5,76 MAG 157,69 0,98 2,05 - 3,67 MOM 158,93 0,98 1,28 - 2,86 LPO 154,10 0,95 4,28 0,00 LAF 154,20 0,95 4,47 0,00 Au vu de ses différents résultats, nous avons tracé des courbes qui mettent en relief la tension sur les jeux de barres cibles que sont Cotonou, Maria-Gléta et Sakété. INOUSSA Marzouck Arèmou 90 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG 158 157 SAK Tension en KV 156 MAG 155 CVE 154 153 152 151 150 149 60 80 100 120 140 Puissance injectée en MW 160 Figure 5.5 : Evolution de la tension en fonction des injections avec 150% des charges actuelles Variation de la tension en % 7 6 5 MAG 4 CVE 3 SAK 2 1 60 80 100 120 140 Puissance injectée en MW 160 Figure 5.6 : Evolution des variations de tension sur les jeux de barres en fonction des injections avec 150% des charges actuelles INOUSSA Marzouck Arèmou 91 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG 5-5 Analyse des résultats La simulation des 120% des charges actuelles conduit à une variation de 3% pour 100 MW injectées, et moins de 1% pour 160 MW. Cette simulation est intéressante principalement à Cotonou et Maria-Gléta. Par contre on enregistre des surtensions relativement faibles (5%) sur le réseau du nord (Kara et Parakou) dues au fait que les lignes longues faiblement chargées ayant des susceptances élevées, génèrent des puissances réactives qui font augmenter les tensions sur lesdits jeux de barres. Ce phénomène est très destructeur pour les équipements du réseau. Pour le compte des 150% des charges actuelles, on note une variation de 4% pour 100 MW injectées, et un peu plus de 2% pour 160 MW. Ceci est dû principalement à l’augmentation des charges qui font augmenter les puissances réactives dans les lignes, et diminue par conséquent les tensions sur les jeux de barres. Le passage de 100 à 160 MW ne produit que 2% de gain sur la variation de la tension. Les performances retenues pour les 100 MW donnent une satisfaction conséquente compte tenu de l’impact économique de sa réalisation. Cependant, l’installation des 160 MW implique une lourde enveloppe financière des équipements (investissements, frais d’exploitation et les charges du personnel) et une dégradation croissante de l’environnement. 5-6 Suggestions La TAG permet certes d’améliorer la tension, mais son coût d’exploitation demeure relativement cher à cause du combustible et des problèmes environnementaux. Il serait mieux de prospecter d’autres sources telles INOUSSA Marzouck Arèmou que les sources renouvelables 92 Chapitre 5 : SIMULATION DES CONFIGURATIONS DU RESEAU AVEC LA PUISSANCE INJECTEE PAR LA TAG (photovoltaïques) et hydroélectriques comme le projet du barrage hydroélectrique d’Adjarala. Pour encore mieux améliorer les performances du réseau tout en prenant en compte l’augmentation des charges dans le futur, la CEB devrait envisager l’élévation du niveau de tension dans le réseau de transport d’énergie. On pourrait ainsi procéder à la généralisation des lignes 330 kV (priorité à la dorsale Sakété-Lomé) qui débouche sur une enveloppe financière conséquente. Compte tenu du niveau des surtensions enregistrées dans la partie septentrionale liées aux faibles charges, il faut inciter les industriels à s’installer au nord afin de décharger le sud. Les produits issus de ses industries pourraient êtres évacués vers le sud où les consommations de biens et services sont énormes en améliorant le réseau routier et ferroviaire. Conclusion partielle : La simulation du réseau d’étude de la Communauté Electrique du Bénin (CEB) incluant les différentes configurations du réseau, avec la puissance de la turbine à gaz qui sera installée à Maria-Gléta montrent une correction de 18 à 2% de la chute de tension sur les jeux de barres 161 kV. Ce qui se traduit par une amélioration de la tension chez les clients qui se retrouvent dans la seconde partie des transformateurs abaisseurs. INOUSSA Marzouck Arèmou 93 Conclusion générale CONCLUSION GENERALE L’étude dynamique du réseau d’énergie électrique est sujette aux variations de la tension sur les jeux de barres compte tenu du transit de la puissance active et réactive qui s’effectue sur les lignes de transport. Pour cela, il est adopté une démarche sur la modélisation (liés aux schémas équivalents) et la résolution (répartition des charges) des éléments du réseau d’énergie électrique. Les chutes de tensions sont liées principalement à la vétusté des lignes de transport qui n’ont plus les caractéristiques nominales de construction, à la charge sans cesse grandissante et à la distance qui sépare les postes de répartitions aux poste sources. Les simulations montrent que pour une injection de 50 MW avec les charges actuelles (340 MW), les chutes de tensions vont connaître une amélioration de 18 à 8%. En considérant 150% des charges actuelles, on enregistre une chute de 8 à 4% pour une injection 100 MW contre une chute de 8 à 2% pour une injection de 160 MW. Le passage de 100 à 160 MW ne produit alors que 2% de gain sur la variation de la tension. On peut donc s’en tenir aux 100 MW compte tenu de l’impact économique et environnemental qu’engendrerait sa réalisation au dépend des 160 MW. Dans le futur, il faut : - une étude détaillée de l’impact économique et environnemental du projet de la turbine à gaz. - Pour réduire d’avantage les coûts d’exploitation, il faut songer aux sources renouvelables telles que les sources photovoltaïques, et les sources hydroélectriques comme le projet d’Adjarala et de Kétou. - la généralisation des lignes 330 kV (priorité à la dorsale SakétéLomé). INOUSSA Marzouck Arèmou 94 Bibliographie BIBLIOGRAPHIE : [1] LILIEN Jean-Louis, « Transport et Distribution de l’Energie Electrique », Université de Liège, Faculté des Sciences Appliquées. 2000 [2] Jean – Marie KAUFFMANN, « Guide du logiciel de répartition de puissances Power world », Université de Franche-Comté. 2004 [3] Luc LASNE, « Electrotechnique », Editions Dunod, Paris. 2008 [4] SEGUIER Guy & NOTELET Francis, « Electrotechnique Industrielle », Edition Technique et Documentation, Paris.1994 [5] Merlin Gérin & Schneider Electrique, « Guide de la Protection des Réseaux Electriques. 2003. [6] M. Crappe, « Commande et régulation des réseaux électriques », Lavoisier 2003. [7] A. KUEVIDJEN, « Modélisation et simulation sous matlab-simulink des flux d’énergie électrique sur le réseau interconnecté de la CEB prenant en compte l’extension dudit réseau», Mémoire de fin de cycle d’ingénieur de l’Institut de Formation Techniques Supérieures –Lomé, 2008. [8] Dr BADAROU Ramanou, « Cours sur les transports d’énergie électrique », Université d’Abomey-Calavi, Abomey-Calavi, 2010. [9] P. PANCIATICI, F. BENA, P. PRUVOT, N. JANSSENS, «Le Réglage Centralisé de Tension : un Element Clé pour l’Exploitation Optimale des Systèmes Electriques», CIGRE session 1998, Paris. [10] BADRUL H. Chowdhury, « Load flow analysis in power system », 2003. INOUSSA Marzouck Arèmou 95 Bibliographie [11] CEB, « Plan d’action pour la mise en œuvre des résolutions de la conférence des chefs d’état à Kara sur le développement du secteur de l’énergie électrique », 2009. [12] http://www.powerworld.com, accédé le 15/07/2010 [13] http://www.schneider-electric.fr/cahiers-techniques.html, accédé le 20/08/2010 INOUSSA Marzouck Arèmou 96 Annexes A0 : Pylône supportant les lignes de transport A1 : Principe de fonctionnement d’une turbine à gaz INOUSSA Marzouck Arèmou 98 Annexes JEUX DE BARRES Num Des DEPART ARRIVEE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 31 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 LAF_LA1 LAF_LA2 LAF_LA3 CAB_DIR LAB SOTOTOLE CEET1 CEET2 L20 L22 L23 L24 L25 L30 L32 L33 L100 L110 L120 L130 L140 L150 L220 L230 L240 L250 L410 L420 L430 L450 L560 L610 L620 L630 L640 L650 L660 L700 L710 L720 L730 L740 L750 L760 L810 LAF LAF LAF CEET_SIEGE CEET_LA CEET_LA CEET_LA CEET_LA CVE CGB CAK TAN TAN MOM MOM MOM AKOS AKOS LAF LAF LAF LAF MOM MOM AVA AVA NAN NAN NAN ATA NOT MAG MAG MAG MAG MAG MAG SAK SAK ONI ONI PAR PAR DJOU DJOU CEET_LA CEET_LA CEET_LA CEET_LB CEET_LB CEET_LB CEET_SIEGE CEET_SIEGE CGB CAK PNO PNO PNO ANF LOK TAB LAF LAF MOM MOM LPO LPO AVA AVA MAG MAG ADJ ATA BOH SOK ATA CVE CVE CVE CVE SAK SAK TAN ONI BOH PAR BEMB DJOU NAT KAR Type et section [mm2] HN 240 HN 240 HN 240 HN 240 HN 240 HN 240 HN 240 HN 150 Almelec 400 Almelec 400 Almelec 228 Almelec 400 Almelec 400 Arvidal 177,35 Arvidal 177,36 Arvidal 177,36 Arvidal 177,35 Arvidal 177,35 Arvidal 177,35 Arvidal 177,35 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 177,35 Arvidal 177,36 Arvidal 177,35 Arvidal 177,35 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 177,35 Arvidal 177,35 Arvidal 177,35 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 177,35 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 253 Arvidal 253 S [MVA] Un [kV] 36,165892 20 36,165892 20 36,165892 20 8,88516 20 8,88516 20 8,88516 20 8,88516 20 8,88516 20 90,2880342 63 90,2880342 63 64,5803046 63 90,2880342 63 90,2880342 63 40,5311382 63 40,5311382 63 40,5311382 63 103,5795754 161 103,5795754 161 103,5795754 161 103,5795754 161 113,911042 161 113,911042 161 103,5795754 161 103,5795754 161 103,5795754 161 103,5795754 161 113,911042 161 113,911042 161 113,911042 161 113,911042 161 21,2305962 33 103,5795754 161 103,5795754 161 113,911042 161 113,911042 161 113,911042 161 113,911042 161 103,5795754 161 113,911042 161 113,911042 161 113,911042 161 24,409509 34,5 113,911042 161 24,409509 34,5 113,911042 161 L [km] ZB RESISTANCE [Ohms] [Ohms/km] [Ohms] 0,2 4 0,2 4 0,2 4 13,14 4 16,5 4 16,5 4 5,7 4 5,55 4 4,43 39,69 5,5 39,69 33,1 39,69 35 39,69 35 39,69 10 39,69 29 39,69 20,8 39,69 129 259,21 129 259,21 56,1 259,21 56,1 259,21 17,2 259,21 17,2 259,21 38,6 259,21 38,6 259,21 38 259,21 38 259,21 67 259,21 36,5 259,21 80 259,21 178 259,21 65 10,89 20 259,21 20 259,21 20 259,21 20 259,21 55 259,21 55 259,21 28 259,21 47 259,21 80 259,21 300 259,21 106 11,9025 131 259,21 76 11,9025 58 259,21 0,161 0,161 0,161 0,161 0,161 0,161 0,161 0,171 0,102 0,102 0,161 0,102 0,102 0,211 0,211 0,211 0,211 0,211 0,211 0,211 0,161 0,161 0,211 0,211 0,211 0,211 0,161 0,161 0,161 0,161 0,211 0,211 0,211 0,161 0,161 0,161 0,161 0,211 0,161 0,161 0,161 0,161 0,161 0,161 0,161 0,0322 0,0322 0,0322 2,11554 2,6565 2,6565 0,9177 0,94905 0,45186 0,561 5,3291 3,57 3,57 2,11 6,119 4,3888 27,219 27,219 11,8371 11,8371 2,7692 2,7692 8,1446 8,1446 8,018 8,018 10,787 5,8765 12,88 28,658 13,715 4,22 4,22 3,22 3,22 8,855 8,855 5,908 7,567 12,88 48,3 17,066 21,091 12,236 9,338 REACTANCE X [p.u.] 0,00805 0,00805 0,00805 0,528885 0,664125 0,664125 0,229425 0,2372625 0,011384732 0,014134543 0,134268078 0,08994709 0,08994709 0,053162006 0,154169816 0,110576972 0,105007523 0,105007523 0,045666062 0,045666062 0,01068323 0,01068323 0,031420856 0,031420856 0,030932449 0,030932449 0,041614907 0,022670807 0,049689441 0,110559006 1,259412305 0,016280236 0,016280236 0,01242236 0,01242236 0,034161491 0,034161491 0,022792331 0,029192547 0,049689441 0,186335404 1,433816425 0,08136646 1,028019324 0,036024845 [Ohms/km] [Ohms] 0,115238 0,115238 0,115238 0,115238 0,115238 0,115238 0,115238 0,105818 0,115238 0,115238 0,0704616 0,115238 0,115238 0,400978 0,400978 0,400978 0,400978 0,400978 0,400978 0,400978 0,420132 0,420132 0,400978 0,400978 0,400978 0,400978 0,420132 0,420132 0,420132 0,420132 0,400978 0,400978 0,400978 0,420132 0,420132 0,420132 0,420132 0,400978 0,420132 0,420132 0,420132 0,420132 0,420132 0,420132 0,420132 0,0230476 0,0230476 0,0230476 1,51422732 1,901427 1,901427 0,6568566 0,5872899 0,51050434 0,633809 2,33227896 4,03333 4,03333 4,00978 11,628362 8,3403424 51,726162 51,726162 22,4948658 22,4948658 7,2262704 7,2262704 15,4777508 15,4777508 15,237164 15,237164 28,148844 15,334818 33,61056 74,783496 26,06357 8,01956 8,01956 8,40264 8,40264 23,10726 23,10726 11,227384 19,746204 33,61056 126,0396 44,533992 55,037292 31,930032 24,367656 SUSCEPTANCE B=C*W [Siemens]/k [F/km] [p.u.] m 0,000000007 4,396E-07 1,7584E-06 0,000000007 4,396E-07 1,7584E-06 0,000000007 4,396E-07 1,7584E-06 0,000000007 2,88817E-05 0,000115527 0,000000007 0,000036267 0,000145068 0,000000007 0,000036267 0,000145068 0,000000007 1,25286E-05 5,01144E-05 0,000000007 1,21989E-05 4,87956E-05 7,954E-09 1,10642E-05 0,000439137 7,954E-09 1,37366E-05 0,000545204 6,052E-09 6,29009E-05 0,002496535 7,954E-09 8,74145E-05 0,00346948 7,954E-09 8,74145E-05 0,00346948 8,75E-09 0,000027475 0,001090483 8,75E-09 7,96775E-05 0,0031624 8,75E-09 0,000057148 0,002268204 8,75E-09 0,000354428 0,091871152 8,75E-09 0,000354428 0,091871152 8,75E-09 0,000154135 0,039953269 8,75E-09 0,000154135 0,039953269 8,84E-09 4,77431E-05 0,012375482 8,84E-09 4,77431E-05 0,012375482 8,75E-09 0,000106054 0,027490128 8,75E-09 0,000106054 0,027490128 8,75E-09 0,000104405 0,02706282 8,75E-09 0,000104405 0,02706282 8,84E-09 0,000185976 0,048206818 8,84E-09 0,000101315 0,026261923 8,84E-09 0,000222061 0,05756038 8,84E-09 0,000494085 0,128071845 8,75E-09 0,000178588 0,001944818 8,75E-09 0,00005495 0,01424359 8,75E-09 0,00005495 0,01424359 8,84E-09 5,55152E-05 0,014390095 8,84E-09 5,55152E-05 0,014390095 8,84E-09 0,000152667 0,039572761 8,84E-09 0,000152667 0,039572761 8,75E-09 0,00007693 0,019941025 8,84E-09 0,000130461 0,033816723 8,84E-09 0,000222061 0,05756038 8,84E-09 0,000832728 0,215851425 8,84E-09 0,000294231 0,003502079 8,84E-09 0,000363625 0,094255122 8,84E-09 0,000210958 0,002510925 8,84E-09 0,000160994 0,041731275 C [p.u.] 0,0057619 0,0057619 0,0057619 0,37855683 0,47535675 0,47535675 0,16421415 0,146822475 0,012862291 0,015968985 0,058762382 0,101620811 0,101620811 0,101027463 0,292979642 0,210137123 0,199553111 0,199553111 0,0867824 0,0867824 0,027878054 0,027878054 0,059711241 0,059711241 0,058783087 0,058783087 0,108594746 0,059159824 0,129665368 0,288505443 2,393348944 0,030938467 0,030938467 0,032416342 0,032416342 0,08914494 0,08914494 0,043313854 0,076178404 0,129665368 0,486245129 3,741566226 0,21232704 2,682632388 0,094007392 A2 : Caractéristiques des lignes du réseau interconnecté de la CEB INOUSSA Marzouck Arèmou 99 Annexes Num 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 R1-2 X1-2 Imax1 ST Pcc Ucc% Un1 Un2 Un3 Up/Us Zb ZS Des [MVA] [kW] [%] [kV] [kV] [kV] [kV/kV] [Ohms] [Ohms] [p.u.] [Ohms] [Ohms] [p.u.] [A] [p.u.] Trf_ANF_T1 16,6 91 11 63 20 X 3,15 4 0,13209464 0,03302366 2,65060241 2,64730885 0,66182721 575,057737 0,166 Trf_ATA_T1 16 90 10 161 20 X 8,05 4 0,140625 0,03515625 2,5 2,49604179 0,62401045 554,272517 0,16 Trf_ATA_T2 16 90 10 161 20 X 8,05 4 0,140625 0,03515625 2,5 2,49604179 0,62401045 554,272517 0,16 Trf_ATA_T3 3,15 30 10 20 33 X 0,60606061 10,89 3,29251701 0,30234316 34,5714286 34,4142849 3,16017309 66,134789 0,032 Trf_AVA_T1 19 190 13,9 155 15 X 10,3333333 2,25 0,11842105 0,05263158 1,64605263 1,64178736 0,72968327 877,598152 0,19 Trf_BOH_T1 20 154 11,5 161 20 X 8,05 4 0,154 0,0385 2,3 2,29483856 0,57370964 692,840647 0,2 Trf_BOH_T2 20 154 11,5 161 63 X 2,55555556 39,69 1,528065 0,0385 22,82175 22,7705356 0,57370964 219,949412 0,2 Trf_CAK_T1 10,2 30 11,8 5,5 63 X 0,08730159 39,69 1,14446367 0,02883506 45,7602353 45,7459215 1,15258054 112,1742 0,102 Trf_CAK_T2 10,2 60 11,8 5,5 63 X 0,08730159 39,69 2,28892734 0,05767013 45,7602353 45,7029534 1,15149794 112,1742 0,102 Trf_CAK_T3 20 111 11,8 63 15 X 4,2 2,25 0,0624375 0,02775 1,323 1,32152584 0,58734482 923,787529 0,2 Trf_CAK_T4 4 30 11,8 5,5 15 X 0,36666667 2,25 0,421875 0,1875 6,615 6,60153365 2,93401495 184,757506 0,04 Trf_CAK_T5 4 30 10 5,5 15 X 0,36666667 2,25 0,421875 0,1875 5,625 5,60915738 2,49295883 184,757506 0,04 Trf_CAK_T6 20 111 7,5 63 15 X 4,2 2,25 0,0624375 0,02775 0,84375 0,84143664 0,37397184 923,787529 0,2 Trf_CGB_T1 20 111 13 62 15 X 4,13333333 2,25 0,0624375 0,02775 1,4625 1,46116659 0,64940737 923,787529 0,2 Trf_CIN_T1 35 150 12 161 20 X 8,05 4 0,04897959 0,0122449 1,37142857 1,37055366 0,34263841 1212,47113 0,35 Trf_CVE_T1 35,5 145 11,5 10,5 161 X 0,06521739 259,21 2,98238048 0,01150565 83,9694366 83,9164566 0,32373927 152,769211 0,355 Trf_CVE_T2 19 190 13,9 155 15 X 10,3333333 2,25 0,11842105 0,05263158 1,64605263 1,64178736 0,72968327 877,598152 0,19 Trf_CVE_T3 55 300 14 161 63 15 2,55555556 39,69 0,39361983 0,00991736 10,1029091 10,0952383 0,25435219 604,860882 0,55 Trf_CVE_T5 80 307 14,1 161 63 X 2,55555556 39,69 0,19038797 0,00479688 6,9953625 6,99277119 0,17618471 879,797647 0,8 Trf_CVE_T6 40 180 11,5 161 15 X 10,7333333 2,25 0,0253125 0,01125 0,646875 0,64637957 0,28727981 1847,57506 0,4 Trf_DAP_T1 35 150 12 161 20 X 8,05 4 0,04897959 0,0122449 1,37142857 1,37055366 0,34263841 1212,47113 0,35 Trf_DJOU_T1 20 111 12 161 34,5 20 4,66666667 11,903 0,33029438 0,02775 7,1415 7,13385785 0,59935794 401,646752 0,2 Trf_KAR_T1 20 111 12 161 34,5 20 4,66666667 11,903 0,33029438 0,02775 7,1415 7,13385785 0,59935794 401,646752 0,2 Trf_KAR_T2 20 111 12 161 34,5 20 4,66666667 11,903 0,33029438 0,02775 7,1415 7,13385785 0,59935794 401,646752 0,2 Trf_KAR_T3 20 111 12 161 20 X 8,05 4 0,111 0,02775 2,4 2,39743175 0,59935794 692,840647 0,2 Trf_KAR_T4 20 111 12 161 20 X 8,05 4 0,111 0,02775 2,4 2,39743175 0,59935794 692,840647 0,2 Trf_LAF_T1 50 240 13,7 161 20 X 8,05 4 0,0384 0,0096 1,096 1,09532709 0,27383177 1732,10162 0,5 Trf_LAF_T2 50 240 13,7 161 20 X 8,05 4 0,0384 0,0096 1,096 1,09532709 0,27383177 1732,10162 0,5 Trf_LAF_T3 50 240 13,7 161 20 X 8,05 4 0,0384 0,0096 1,096 1,09532709 0,27383177 1732,10162 0,5 Trf_LOK_T1 16,5 111 11 63 20 X 3,15 4 0,1630854 0,04077135 2,66666667 2,66167509 0,66541877 571,593533 0,165 Trf_LOK_T2 16,5 111 11 63 20 X 3,15 4 0,1630854 0,04077135 2,66666667 2,66167509 0,66541877 571,593533 0,165 Trf_LPO_T13 8 60 8,32 161 20 X 8,05 4 0,375 0,09375 4,16 4,14306348 1,03576587 277,136259 0,08 Trf_LPO_T14 12 80 8,12 161 20 X 8,05 4 0,22222222 0,05555556 2,70666667 2,69752882 0,6743822 415,704388 0,12 Trf_LPO_TG1 32 170 11,3 11 161 X 0,06832298 259,21 4,30329102 0,01660156 91,5335313 91,4323194 0,35273454 137,707458 0,32 Trf_MAG_T1 80 300 14 161 20 X 8,05 4 0,01875 0,0046875 0,7 0,69974884 0,17493721 2771,36259 0,8 Trf_MOM_T1 200 246 12 330 161 X 2,04968944 259,21 0,15941415 0,000615 15,5526 15,551783 0,05999685 860,671611 2 Trf_MOM_TA 50 244 14,6 161 63 20 2,55555556 39,69 0,3873744 0,00976 11,58948 11,5830043 0,29183684 549,873529 0,5 Trf_MOM_TB 50 244 14,6 161 63 20 2,55555556 39,69 0,3873744 0,00976 11,58948 11,5830043 0,29183684 549,873529 0,5 Trf_NAN_T1 35,5 114 11,5 10,3 161 X 0,06397516 259,21 2,3447681 0,00904582 83,9694366 83,9366925 0,32381734 152,769211 0,355 Trf_NAN_T2 35,5 114 11,5 10,3 161 X 0,06397516 259,21 2,3447681 0,00904582 83,9694366 83,9366925 0,32381734 152,769211 0,355 Trf_ONI_T1 35 200 10 155 20 X 7,75 4 0,06530612 0,01632653 1,14285714 1,14098973 0,28524743 1212,47113 0,35 Trf_ONI_T2 35 200 10 155 20 X 7,75 4 0,06530612 0,01632653 1,14285714 1,14098973 0,28524743 1212,47113 0,35 Trf_PAR_T1 20 111 12 161 34,5 20 4,66666667 11,903 0,33029438 0,02775 7,1415 7,13385785 0,59935794 401,646752 0,2 Trf_PAR_T2 20 111 12 161 34,5 20 4,66666667 11,903 0,33029438 0,02775 7,1415 7,13385785 0,59935794 401,646752 0,2 Trf_PNO_T1 35 190 10,3 161 63 X 2,55555556 39,69 0,6156 0,0155102 11,6802 11,6639662 0,2938767 384,91147 0,35 Trf_PNO_T2 20 111 10,3 63 15 X 4,2 2,25 0,0624375 0,02775 1,15875 1,1570666 0,51425182 923,787529 0,2 Trf_SAK_T1 200 246 12 330 161 X 2,04968944 259,21 0,15941415 0,000615 15,5526 15,551783 0,05999685 860,671611 2 Trf_SAK_T2 200 246 12 330 161 X 2,04968944 259,21 0,15941415 0,000615 15,5526 15,551783 0,05999685 860,671611 2 Trf_SAK_T3 50 140 11 161 20 X 8,05 4 0,0224 0,0056 0,88 0,87971486 0,21992872 1732,10162 0,5 Pmax1 Smax1 [MW] [p.u.] [MVA] [p.u.] 16,93 0,1693 19,92 0,1992 16,32 0,1632 19,2 0,192 16,32 0,1632 19,2 0,192 3,213 0,0321 3,78 0,0378 19,38 0,1938 22,8 0,228 20,4 0,204 24 0,24 20,4 0,204 24 0,24 10,4 0,104 12,24 0,1224 10,4 0,104 12,24 0,1224 20,4 0,204 24 0,24 4,08 0,0408 4,8 0,048 4,08 0,0408 4,8 0,048 20,4 0,204 24 0,24 20,4 0,204 24 0,24 35,7 0,357 42 0,42 36,21 0,3621 42,6 0,426 19,38 0,1938 22,8 0,228 56,1 0,561 66 0,66 81,6 0,816 96 0,96 40,8 0,408 48 0,48 35,7 0,357 42 0,42 20,4 0,204 24 0,24 20,4 0,204 24 0,24 20,4 0,204 24 0,24 20,4 0,204 24 0,24 20,4 0,204 24 0,24 51 0,51 60 0,6 51 0,51 60 0,6 51 0,51 60 0,6 16,83 0,1683 19,8 0,198 16,83 0,1683 19,8 0,198 8,16 0,0816 9,6 0,096 12,24 0,1224 14,4 0,144 32,64 0,3264 38,4 0,384 81,6 0,816 96 0,96 204 2,04 240 2,4 51 0,51 60 0,6 51 0,51 60 0,6 36,21 0,3621 42,6 0,426 36,21 0,3621 42,6 0,426 35,7 0,357 42 0,42 35,7 0,357 42 0,42 20,4 0,204 24 0,24 20,4 0,204 24 0,24 35,7 0,357 42 0,42 20,4 0,204 24 0,24 204 2,04 240 2,4 204 2,04 240 2,4 51 0,51 60 0,6 A3 : Caractéristiques des transformateurs du réseau interconnecté de la CEB INOUSSA Marzouck Arèmou 100 Annexes Faibles charges Moyennes charges Fortes charges désignation P (MW) Q (Mvar) P (MW) Q (Mvar) P (MW) Q (Mvar) PQ_KAR 14,00 6,43 16,59 8,74 20,39 10,32 PQ_ATA 3,26 1,84 3,85 1,15 7,55 3,21 PQ_CIN 2,54 0,34 2,67 0,55 4,23 1,12 PQ_DJO 2,78 1,53 2,89 1,60 3,72 1,71 PQ_BEM 1,74 0,52 1,83 0,61 2,98 0,69 PQ_PAR 2,86 1,32 4,21 1,86 6,40 3,53 PQ_NAT 1,76 0,55 1,89 0,59 2,95 0,97 PQ_BOH 6,33 2,56 6,77 2,11 8,34 3,41 PQ_ONI 9,72 3,13 10,22 3,89 12,06 5,18 PQ_SAK 0,21 0,097 0,32 0,145 1,00 0,48 PQ_CVE 27,85 21,94 35,68 24,23 41,80 33,34 PQ_CAK 10,89 3,92 13,52 4,03 15,72 5,83 PQ_CGB 7,91 2,15 8,89 2,96 12,52 4,10 PQ_PNO 25,14 4,12 27,65 5,34 30,73 8,36 PQ_MAG 4,11 1,74 4,52 1,86 5,27 1,95 PQ_MOM 8,45 1,69 10,19 1,93 12,29 2,87 PQ_AVA 2,13 0,75 2,89 1,05 4,04 1,10 PQ_IFG 10,38 3,77 12,16 4,14 17,95 5,28 PQ_ANF 2,47 0,22 2,87 0,53 3,17 1,20 PQ_TAB 3,17 0,78 3,90 0,87 4,52 1,03 PQ_LOK 9,15 3,92 10,86 4,28 12,63 4,82 PQ_LPO 12,96 1,64 22,08 5,76 26,59 7,04 PQ_LAF 55,58 23,32 68,51 27,38 91,33 45,16 A4 : Répartition des charges dans le réseau le 10/08/2010 INOUSSA Marzouck Arèmou 101 Annexes Années 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 341 357 365 403 420 449 473 497 522 548 Hydro Nangbéto 25 25 25 25 25 25 25 25 25 25 Hydro Adjarala Hydro Ketou et Tetelou TAG Cotonou & Lomé Contour global CAI au gaz NEPA CIE VRA NIGELEC 0 0 0 0 0 100 100 100 100 100 0 0 0 0 0 0 0 0 100 125 40 40 40 40 40 40 40 40 40 40 80 0 80 15 110 0,2 80 0 80 15 120 0,2 80 0 100 13 110 0,3 80 70 100 13 110 0,3 80 70 100 0 110 0,3 80 70 150 0 110 0,3 80 70 150 0 110 0,3 80 70 150 0 110 0,4 80 70 150 0 110 0,4 80 70 150 0 110 0,4 350 360 368 438 425 575 575 575 675 700 Puissances (MW) Pointes annuelles Puissances garanties Total puissance garantie A5 : Plan d’action de la CEB pour 2010 à 2019 INOUSSA Marzouck Arèmou 102