Mbougar Sarr lors de l'annonce du Prix Goncourt le 3 novembre 2021 à Paris.
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Des défis
Une bonne récolte pour les littéraires africains, mais qui cache peu les nombreux défis à
relever dans le domaine, déplore Boniface Mongo, écrivain et biographe congolais. "La
plupart des écrivains n’écrivent pas dans leurs langues nationales, même si les langues
européennes sont devenues leurs langues nationales, il n’y a pas de presse littéraire, il
n’y a pas de maisons d’éditions, il n’y a pas de critiques littéraires. Donc, quelque part,
quand ces prix nous arrivent, on ne peut que s’enorgueillir" explique t-il.
Même si le continent est encore confronté au défi du manque de visibilité des œuvres que
produisent ses écrivains, ceux qui ont pu gagner des prix en 2021 devrait, selon Kagni
Alemdjrodo, (dit Kagni Alem) écrivain et critique littéraire togolais, donner de l'espoir
aux autres auteurs.
"Peut-être que les auteurs africains peuvent tirer la leçon de cette visibilité que le
Goncourt donne. Mais je crois que ce n’est pas suffisant. Ils peuvent être visibles chez
eux et ailleurs en même temps. Je crois que c’est le vrai rêve de l’internationalisation du
discours africain", précise Kagni Alem.
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"Ils peuvent être visibles chez eux et ailleurs en même
temps" Kangni Alem (écrivain)
Des changements
2021 est aussi, aux yeux de Kagni Alem, apparu sur le plan littéraire avec un nouveau
style d’écriture, changeant tout au niveau de l’intrigue. Il donne l'exemple du livre de
Damon Galgut, le Sud-Africain, lauréat du prix Booker Prize.
"Il a été diagnostiqué comme porteur d'un cancer. Et c'est pendant sa maladie que les
amis et sa mère lui apportent des livres. A travers ce geste, il y voit toute une attention
aux blessures de la nation, aux divisions entre les Sud-Africains eux-mêmes. Vous