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L1.géologie (Tome1)

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FONDATION 2ie
Institut International d’Ingénierie Eau,
Environnement
COURS DE GEOLOGIE GENERALE
NIVEAU L1
Pr Urbain WENMENGA
SOMMAIRE
PREAMBULE
I-
GENERALITES
II- LA TERRE DANS L’UNIVERS
III- STRUCTURE DU GLOBE TERRESTRE
IV- DISTRIBUTION, AGENCEMENT ET ORGANISATION DE LA MATIERE
DANS LES MATERIAUX
V- LES MINERAUX DES ROCHES
1
VI-
LES PRINCIPALES FAMILLES DE ROCHES DE LA LITHOSPHERE
VII-
LA DEFORMATION DES ROCHES
VIII- EROSION ET ALTERATION DES ROCHES
IX-
ELEMENTS DE GEOMORPHOLOGIE
X-
NOTION DE GEOCHRONOLOGIE
XI-
LA TECTONIQUE DES PLAQUES
XII-
GEOLOGIE APPLIQUEE
REFERENCES
-
Eléments de géologie : Pierre BELLAIR, Charles POMEROL
Edition Armand Colin. Collection U
-
Sciences de la Terre et de l’Univers : André BRAHIC, Michel HOFFERT, André
SCHAAF, Marc TARDY, Edition Vuibert
-
Géologie : Objets et méthodes : Jean DERCOURT et Jacques PAQUET. Edition
Dunod
-
Cours de géologie générale : H. BADOUX, Ecole polytechnique Fédérale de
Lausanne
-
Géologie générale et pétrologie. Eléments de géodynamique. N. THEOBALD et A.
GAMA. Edition Doin.
PREAMBULE
Le cours de « Géologie Générale » est une introduction aux géosciences, destiné aux
étudiants des Ecoles préparatoires, Ecoles polytechniques et des universités inscrit en
première année. A travers une douzaine de chapitre, il donne des notions de base à la
connaissance de l’univers dont fait partie intégrante la « Terre » et son environnement, des
géomatériaux et de la matière minérale, aborde également la question du temps, la dynamique
du globe et la problématique de l’exploration, la valorisation et la gestion des ressources du
sol et sous sol. Les références bibliographiques citées ne sont pas exhaustives et il est
opportun de prendre des initiatives pour renforcer la géo- information grâce à l’exploitation
des NTIC.
I-
GENERALITES
1- Définition
2
Le mot « géologie » dérive du terme grec « gé » qui signifie « Terre » et du terme
« logos » qui veut dire « sciences, savoir, discours, parole, doctrine ». La géologie se définit
comme les « Sciences de la Terre », partie intégrante des « Sciences de la Nature », basée sur
l’observation, la description, l’interprétation et l’élaboration d’hypothèses.
2- Historique
La géologie est comparativement aux sciences exactes, une science relativement
récente mais qui a franchi plusieurs étapes évolutives. Elle est passée de l’étape statique
(Description), à l’étape cinématique (élaboration de principes de transformation et
d’évolution) pour atteindre l’étape dynamique (Recherche des causes physiques, forces et
effets).
3- Objet
Le but de la géologie est de retracer ou de reconstituer l’histoire de la Terre depuis son
origine (≈ 4,5Ga= Milliard d’années) jusqu’à nos jours à travers l’étude de sa composition sa
structure, son évolution et des processus physico- chimiques passés et présents.
4- Principe
La géologie élabore ses théories sur la base du principe de l’actualisme ou encore
principe des causes actuelles ou de l’uniformitarisme. On part du constat que les mêmes
causes produisent les mêmes effets, aujourd’hui comme par le passé ou que le présent est la
clé du passé ou encore que l’actuel est susceptible d’expliquer l’ancien. Ce principe
suppose que les faits géologiques sont restés immuables, c'est-à-dire sans changement de
nature dans le temps et dans l’espace (uniformitarisme). Si on admet que les phénomènes
anciens sont parfaitement identiques aux phénomènes actuels, ces derniers constituent donc
une réplique. Il se trouve que l’identité parfaite n’existe pas et qu’au niveau de la
fréquence et de l’intensité, des variations ont pu se produire dans le temps et dans l’espace.
La logique serait d’affirmer que les lois physico- chimiques qui régissent les phénomènes
actuels sont restées immuables au cours des temps géologiques.
5- Méthodes
Les investigations géologiques procèdent par deux méthodes, d’une part les méthodes
directes et d’autre part les méthodes indirectes.
3
a- Méthodes directes
Elles sont basées sur l’observation et la description des terrains géologiques, des
échantillons de géo matériaux et matériaux extra terrestres. On distingue plusieurs cas de
figure.
-
Examen des coupes géologiques naturelles (canyon, fosse, plans de faille)
-
Analyse des sondages carrotés miniers ou des forages pétroliers ou géologiques en vue
d’établir un log stratigraphique
-
Cartographie géologique issue de la photogéologie, la télédétection et le SIG (système
d’information géologique)
-
Etude des nodules ultrabasiques du manteau terrestre rapporté en surface par le
volcanisme basaltique
-
Etude des météorites qui renseignent sur la nature des roches contemporaines du
système solaire
b- Méthodes indirectes
Les méthodes géophysiques appliquent les lois de la physique classique pour caractériser
les propriétés (magnétisme, radioactivité, conductivité thermique, résistivité électrique,
pesanteur) des matériaux du sol ou du sous sol et pour l’exploration des zones profondes de
la terre. Elles procèdent par les mesures appropriées des paramètres physiques, l’analyse de
leur distribution et la détection des anomalies sur le terrain. Un éventail de méthodes
géophysiques enregistre les signatures des matériaux et permet de connaître la composition, la
structure du globe terrestre et ses ressources naturelles.
-
Méthode électrique
-
Méthode électro- magnétique
-
Méthode magnétique
-
Méthode gravimétrique
-
Méthodes sismiques (sismique réflexion, sismique réfraction)
-
Méthode radiométrique.
6- Les disciplines de la géologie
L’essor ces dernières décennies de la technologie, de l’informatique, des outils de
mesures physiques et d’analyse spectrométrique et des différentes branches des sciences
exactes et naturelles, a largement contribué à la diversification des disciplines des sciences de
4
la Terre ou géoscience. Les différentes disciplines ou spécialités (Figure 1) se repartissent
dans cinq thématiques.
* Etude des géomatériaux
- La cristallographie
- La minéralogie
- La pétrographie
* Etude de l’histoire et de l’évolution de la Terre (Géologie historique)
- La paléontologie
- La stratigraphie
- La sédimentologie
- La paléogéographie
- La géochronologie
* Etude de la structure et mouvement de la matière (géodynamique)
- La tectonique (géologie structurale)
- La géodynamique interne (sismologie, volcanologie)
- La géodynamique externe (hydrologie, océanographie, glaciologie, cryologie)
- Géophysique.
* Etude des ressources du sol et sous sol (géologie appliquée ou géologie économique)
- Hydrogéologie (sciences de l’eau)
- Pédologie (sciences des sols)
- Métallogénie (sciences minières)
- Géologie de l’aménagement (Génie civil, géotechnique)
* Etude de l’espace (Géologie de l’espace)
- Planétologie
- Cosmologie (Chimie, physique)
- Astronomie (Univers, mathématiques)
- Astrophysique
* Inter action géosciences et autres sciences
De nouvelles disciplines forment une passerelle entre les géosciences et les sciences exactes et
naturelles et aussi les techniques de l’information et de la communication. Les plus
significatives de ces disciplines sont :
-
La géomorphologie
-
La géochimie
-
La géophysique
5
-
La géostatistique
-
La paléontologie
-
La géobotanique
-
La géo -informatique
-
La géo- information
7- Intérêt de la géologie
La géologie appliquée ou économique a pour vocation première, la prospection,
l’évaluation, la valorisation et la gestion des ressources naturelles (Minéraux, eau, énergie).
Les applications des géosciences couvrient les domaines de l’aménagement et de
l’environnement. Sur ce plan de l’aménagement la connaissance du terrain, du sol et du
sous sol est une condition nécessaire pour l’installation de tout ouvrage (bâtiment, route,
pont, barrage, canalisation) qui relève du génie civil ou de la géotechnique. L’étude de la
pollution naturelle ou artificielle et leur impact sur l’environnement, les prévisions et gestion
des risques naturels (géorisque) en l’occurrence les risques sismiques, volcaniques,
hydrologiques, gravitaires et les contaminations des eaux souterraines ou de surface, relève de
plusieurs disciplines dont la géologie joue un rôle déterminant.
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II-
LA TERRE DANS L’UNIVERS
L’univers est selon les théories cosmogéniques, le résultat d’une explosion ou d’une
éclosion chimique complexe qualifiée de « BIG BANG » ou les éléments (Protons, neutrons,
neutrinos, électrons) ont formé une nébuleuse primitive riche en gaz. Sous une forte
température, ces éléments sont entrés dans une intense agitation contrôlée par des forces
électro- statiques. La baisse de température qui est survenue dans le milieu va favoriser une
nucléosynthèse avec apparition d’atomes légers et rares (He, Li, H). Des réactions chimiques
nucléaires avec formations d’éléments chimiques nouveaux et plus denses (C, O, N Na, Mg,
Si) se poursuivent avec l’élévation de la température et avec des forces de gravitation. Ces
conditions étaient propices à la naissance de galaxies et d’étoiles par condensation de ces
éléments. L’apparition de l’univers chaotique est estimée à environ 15 milliards d’années.
Il est constitué d’amas de galaxies, elles mêmes formées d’amas d’étoiles (constellation !)
composées de planètes avec des satellites, des astéroïdes, des anneaux, comètes et des
poussières inter- stellaires ou poussières solaires.
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1- Les galaxies
Les galaxies sont des super structures regroupant des amas de plusieurs dizaines ou
milliers d’unités de taille variable. Une galaxie comprend des milliards d’étoiles, cas de
figure de la voie lactée, notre galaxie qui se présente comme un disque de 100 000 années
lumières (1AL=1013km) de diamètre. Elle est formée d’une centaine de milliard d’étoiles
dont le système solaire est une composante périphérique. Les étoiles sont constituées de
plasma, c'est-à-dire de nuage de gaz et de poussières ou les particules sont chargées et
électrisées. Le soleil est une étoile correspondant à une énorme boule de gaz de 2.1030kg dont
le coeur est le siège de réactions thermonucléaires et de production d’importants flux
d’énergie et de chaleur. Le soleil est une boule incandescente qui se trouve au centre du
système solaire.
2- Le système solaire
Il comprend un ensemble de planètes, de satellites, anneaux, astéroïdes et comètes en
rotation autour du soleil central
2-1- Les planètes
On distingue dans le système solaire deux catégories de planètes, les planètes
telluriques ou terrestres (Mercure, Venus, Terre, Mars) d’une part les planètes joviennes
(Jupiter, saturne, uranus, Neptune) d’autre part.
a- Les planètes telluriques
Ces planètes internes sont les plus chaudes du système car les plus proches du soleil.
Elles se distinguent des planètes joviennes par leur petite taille (Figures 2a et 2b), leur densité
élevée (3 à 5) (Tableau 1) due à une composition dominée par des éléments chimiques
relativement denses (Si, Fe, Mg, Ca, Al, O, C..). Dans ce groupe, la Terre avec un rayon de
6378 km est la plus volumineuse des planètes telluriques, mais il est dix fois plus petit que
celui de Jupiter ( 71398km), cent fois par rapport au soleil (Tableau 1) . A la différence des
planètes joviennes, les planètes telluriques sont solides, structurées avec une croûte ou écorce
de roches en surface, recouvrant d’autres types d’enveloppes internes (manteau, noyau !)
mais ne disposent pas d’anneaux en périphérie. (Figure 2a)
b- Les planètes joviennes
8
Planètes externes et géantes, elles sont les plus froides car éloignées du soleil (750.106
à 5.109km) (Tableau 1). Elles se caractérisent par leur grande dimension (R>60.103km, cas de
Jupiter et saturne). Leur nature essentiellement gazeuse, entourées par plusieurs dizaines
d’anneaux et de satellites dont la structure se rapproche de celle des planètes terrestres. Les
anneaux périphériques de ces planètes ont un caractère tantôt diffus, tantôt transparent ou
brillant. Elles ont une composition dominée par l’hydrogène, l’hélium et la glace (H2O,
NH3, CH4, CO2) (Tableau 1), ce qui explique leur densité relativement faible (0,7 à 1).
c- Cas particulier de pluton
Découverte il y a une cinquantaine d’années environ, cette planète solide se singularise
par sa position et distance extrême par rapport au soleil, son isolement des planètes telluriques
et sa petite taille (R≈ 2500km).
2-2- Les satellites
On a dénombré dans le système solaire, plus d’une soixantaine de satellites de taille
(10<R<100km) et de densité (1,9-3,6) variables. La majorité des satellites gravite autour des
planètes géantes et plus rarement autour des planètes type terrestre. La lune par exemple est le
seul satellite de la Terre, tandis que phobon accompagne Mars dans sa rotation. Planètes et
satellites exercent des attractions physiques de toute sorte (cas de vagues marines).
2-3- Les astéroïdes
Les astéroïdes sont des corps solides de nature rocheuse, de forme irrégulière et de
petite taille, contemporains de la formation des planètes. Ils représentent les matériaux les
mieux conservés du système solaire et les plus intéressants du point de vue des investigations
géo- scientifiques. On dénombre plus de dix milles astéroïdes dans le système de diamètre
compris entre 5 et 100km, concentrés dans une ceinture entre Mars et Jupiter. Il arrive que
leur trajectoire croise celle des planètes (Terre, Neptune) entraînant souvent des collisions et
chutes de météorites. Le bombardement des planètes (Terre ) et de leur satellite (lune) fut
intense durant le premier milliard d’années qui à succédé à la formation du système solaire.
Les nombreux cratères lunaires dus aux impacts des météorites sont un témoignage patent.
2-4- Les comètes
9
De minuscules corps ou noyaux de taille variable mais atteignant 1 année lumière
(1AL) de rayon, forment le système des comètes. Leur nombre est de l’'ordre de mille
milliards d’éléments parmi lesquels on peut citer la comète de Halley parfois visible et
spectaculaire à certaines circonstances. Les comètes sont composées d’un agrégat de glaces,
de gaz gelé, de poussières solides qui évoquent les vestiges des nébuleuses primitives qui par
condensation ont généré le système solaire dont elles sont une composante.
3- La Terre dans l’univers
La Terre est une géoïde, c'est-à-dire un ellipsoïde de révolution caractérisé par un
aplatissement polaire. Cette planète est une composante du système solaire dont l’âge de
formation se situerait autour de 4,6Ga (4 milliards, 600 millions d’années) d’après les
mesures radio métriques réalisées sur des météorites synchrones. Sa singularité dans ce
système tient aux caractéristiques suivantes.
-
Densité la plus élevée (5,5) des planètes, due à la présence d’un noyau volumineux
composé de Fe, Ni, S
-
Existence d’un champ magnétique et d’un champ de pesanteur (gravité g) contrôlés
par le noyau
-
Planète active avec des séismes et volcanismes réguliers
-
Existence d’une hydrosphère, d’une biosphère et d’une atmosphère dominée par
l’azote et l’oxygène ou le CO2 est rare, contrairement aux autres planètes (Mercure,
Venus) dans lesquels subsiste un effet de serre dû à une température extrêmement
élevée.
-
Interaction judicieuse, équilibrée et harmonieuse entre l’atmosphère, la biosphère et
l’hydrosphère grâce au processus régulateur d’évaporation, évapotranspiration,
photosynthèse, condensation et précipitation.
-
Existence d’une température moyenne ambiante (25°c) judicieuse.
III-
STRUCTURE DU GLOBE TERRESTRE
La Terre se distingue des autres planètes par la présence de deux catégories de géosphères,
les géosphères externes d’une part, et les géosphères internes d’autre part.
1- Les géosphères externes
La Terre est entourée par trois enveloppes externes : une enveloppe gazeuse ou
atmosphère, une enveloppe liquide ou hydrosphère et une enveloppe organique ou biosphère.
10
1-1- Atmosphère
Elle comprend trois niveaux concentriques organisés dans l’ordre suivant de bas en
haut (Figure 3).
-
Troposphère : 0-10km
-
Stratosphère : 10-50km
-
Mésosphère : 50-80km
-
Thermosphère : 80-120km
Sa masse est considérable ( 5,2.1021g), mais sa densité est par contre faible (0,013 au sol).
La troposphère est la zone où se déroulent les phénomènes atmosphériques. Elle est
caractérisée par une importante mobilité de masses d’air, une teneur variable de vapeur
d’eau et d’humidité et constitue la principale source de précipitation. La couche d’ozone
qui protège les êtres vivants des irradiations solaires UV, se situe dans la stratosphère.
La composition de l’atmosphère est marquée par la prédominance de l’azote (N) (78%)
et de l’oxygène (O) (21%) combinés à de très faible quantité d’argon (Ar) (0,9%), de gaz
carbonique (CO2) et d’hydrogène (H) et de gaz rare. Dans l’air, l’oxygène est un élément
fondamental pour la vie organique. L’essentiel de cet oxygène provient des processus photo
synthétiques des plantes vertes par lesquelles, le gaz carbonique fournit le C à l’organisme et
libère l’oxygène par décomposition. Contrairement à l’azote, l’oxygène diminue avec
l’altitude. Le CO2 est fourni par les volcans en activité, les sources thermales, la combustion
des substances carbonées, la respiration, la décomposition des organismes (putréfaction). Le
CO2 joue un rôle de régulation de température, par sa transparence vis-à-vis des rayonnements
lumineux, son pouvoir de rétention et de restitution de la chaleur. L’oxygène joue un rôle
dans l’altération des minéraux et des roches (oxydation)
1.2- Hydrosphère
La sphère des eaux de surface (lac, mer, océan, glacier) occupe 71% soit les 2/3 de la
superficie du globe contre 29% de terres émergées (bouclier, couverture sédimentaire) ce qui
permet de qualifier la terre de planète marine.
L’hydrogène et l’oxygène constituent les éléments chimiques prépondérants dans ce milieu.
L’eau joue un rôle important dans la vie des organismes. En géologie, elle est un puissant
agent de la dissolution des roches, d’érosion et de transport de la matière minérale, voire de
la sédimentation et de la diagenèse. Elle est sur le plan climatique fondamental dans le cycle
d’évaporation, de condensation et de précipitation.
11
1-3- Biosphère
Elle correspond à la sphère de la vie, domaine privilégié de la matière organique ou des
êtres vivants (flore, faune) qui peuplent l’hydrosphère et une partie des terres émergées
(Ecorce, sol) et de l’atmosphère. Le carbone est l’élément fondamental de la biosphère,
mais se trouve à l’état de traces dans l’atmosphère, l’hydrosphère et la lithosphère (croûte
+ manteau). Il provient du CO2 de l’air et de l’eau. La décomposition de la matière
organique (flore, faune) dans les conditions géologiques propices, favorise la formation de
gisement de charbons et de pétrole qui sont les principales ressources énergétiques actuelles.
Les isotopes du carbone et de l’oxygène, combinés en CO2 participe à l’élaboration des
coquilles de mollusques et à la genèse des roches carbonatées.
2- Les géosphères internes
D’après les investigations sismologiques (variation de la vitesse de propagation des
ondes P et S) (Figure 4), la Terre est une planète structurée en trois couches ou enveloppes
concentriques, emboîtées et symétriques, comprenant de la surface vers la profondeur d’une
croûte ou encore écorce, d’un manteau et d’un noyau (Figure 4). Ces enveloppes
représentent à la fois des entités géophysiques et géochimiques. L’écorce est séparée du
manteau par le miroir sismique de Mohorovicic ou discontinuité de MOHO dont la
profondeur varie d’un point à un autre alors que la discontinuité majeure de WiechertGutenberg à 2 900km de profondeur assure la transition manteau- noyau. Au sein du noyau a
été mise en évidence, la discontinuité interne de Lehman à 5 100km.
-
La croûte ou écorce
Les caractéristiques sismologiques amènent à distinguer une croûte ou écorce continentale
(terres émergées) constituée de boucliers pénéplanés et de chaînes de montagne et une écorce
océanique submergée par l’eau.
L’épaisseur de la croûte terrestre est relativement faible mais variable selon les contextes.
L’écorce continentale est de 35km sous les zones pénéplanées et d’environ 80km sous les
chaînes de montagne (cas de l’Himalaya). L’écorce océanique, montre une épaisseur
comprise entre 5 et 12km selon les océans. Les deux types d’écorce sont structurés en trois
couches distinctes.
La croûte continentale (Figure 5) comprend du sommet à la base une couche de sédiment/
méta sédiment, une couche intermédiaire de granitoïdes (granites, gneiss) et une couche de
roches très métamorphiques de haute pression et température (amphibolite- granulite). La
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croûte océanique comprend à la base, une couche océanique formée de gabbro et de péridotite
(Roche ultrabasique), superposée par une couche de basalte, coiffée au sommet par une
couche de sédiments chimiques et biochimiques dominants.
-
Le manteau
Cette enveloppe se subdivise en trois parties. Au sommet, le manteau supérieur rigide ou
toit, le manteau intermédiaire a caractère visqueux ou zone des magmas « volcaniques »,
appelé asthénosphère ou rhéosphère ou encore pyrosphère. Il est le siège des courants de
convection, moteur du déplacement des plaques lithosphériques. Le manteau supérieur rigide
et l’écorce solide s’associent pour former la lithosphère soit continentale ou océanique en
fonction de la nature de l’écorce. En tectonique des plaques, on conçoit que le domaine
océanique et le domaine continental sont susceptibles d’être compartimentés ou découpés en
blocs ou en plaques lithosphériques de puissance variant entre 80 et 150km. Le manteau
supérieur repose sur un manteau inférieur puissant appelé mésosphère.
-
Le noyau
Le noyau de la Terre avec près de 3 500km de rayon est l’enveloppe la plus volumineuse.
Il comprend un noyau interne solide ou graine et un noyau externe liquide (Figure 4). Ce
noyau joue un rôle important dans les manifestations du champ magnétique et du champ de
pesanteur, qui sont caractéristiques de la Terre.
3- Importance de la croûte dans l’activité humaine
La croûte terrestre continentale constitue un réservoir de ressources naturelles
renouvelables et non renouvelables, vitales pour l’homme. Elle concentre en effet les
ressources en eau superficielle et souterraine (nappes phréatiques des bassins sédimentaires,
aquifère des socles granitiques), les ressources énergétiques (Hydrocarbure dans les bassins
sédimentaires, uranium dans le socle granito- gneissique). Le sous sol recèle d’énormes
réserves de substances minérales métalliques (Au, Pt, Cu, Zn, Pb, Fe, Mn) et non métalliques
appelées substances utiles (Argile, évaporites, carbonates et talc).
Les matériaux de construction sont exploités dans les dépôts alluvionnaires des
réseaux hydrographiques, dans les formations supergènes résiduelles (latérite), dans le socle
granito- gneissique et dans les formations sédimentaires détritiques (grès) ou chimiques
(calcaire). La décomposition des roches cristallines et métamorphiques du socle et de la
couverture sédimentaire, développe des sols diversement valorisés en agriculture. Les
fertilisants minéraux (carbonates, phosphates, évaporites) accroissent le rendement des sols
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pauvres en agriculture. La connaissance géologique du terrain et des et paysages associés, sol
et sous sol en particulier est un préalable pour l’installation et la stabilisation des ouvrages de
génie civil et divers travaux d’aménagement. La croûte emmagasine l’essentiel des géo
ressources et peut être qualifiée de nourricière.
IV-
DISTRIBUTION, AGENCEMENT ET ORGANISATION DE LA MATIERE
DANS LES MATERIAUX
1- Distribution des éléments chimiques naturels
Les cristaux, les minéraux et les roches sont des matériaux naturels (géo matériaux)
dont la composition chimique est fondée sur les éléments répertoriés en chimie (cf tableau
périodique) évalués à environ une centaine. Les abondances relatives de ces éléments ont
déterminé la distinction de deux grandes familles. Les éléments majeurs au nombre d’une
dizaine (O, Si, Al, Fe, Mg, Mn, Ca, Na, K, Ti) (Tableau 2a) se trouvent dans les matériaux
sous forme d’oxyde en quantité importante d’une part et d’autre part les éléments à l’état
de trace appelés traces, oligoéléments ou éléments mineurs, exprimés en PPM (Partie Par
Million ou g/t). On entend par « Clarke », la concentration moyenne d’un élément dans
l’écorce. Si sa teneur est plus élevée que le Clarke, on tend vers une concentration anormale
ou économique susceptible d’être un indice minéralisé.
La notion de gîte et de gisement dépend de la teneur et de la quantité de l’élément
(Réserve) Dans l’écorce terrestre, le distribution des Clarkes des éléments majeurs montre la
prédominance de l’oxygène en terme de masse (pourcentage pondéral) (47,21%), de volume
(93,8%), suivi du silicium dont la masse est de 28,2% contre 0,9% en volume. En troisième
rang, se trouve l’aluminium respectivement à 8,20% et 0,5%, puis le magnésium, le calcium
et les alcalins. Le silicium tétravalent (Si4+) est un élément fondamental de minéraux
spécifiques appelés silicates, de la même manière que le C4+ dans les tissus. Au sein des
éléments mineurs, on trouve des groupes proches du point de vue de leur comportement
similaire au cours des processus géologiques (cristallisation) parmi lesquels, les platinoïdes
(Pt, Ir, Os, Rh, Ru), les éléments de transition (Ni, Cr, Co, V), les terres rares (La, Pr, Sm, Nd,
Eu, Lu, Ga, Hf) et les actinides (éléments radioactifs) (U, Th) Tableau 2b
2- Les affinités entre éléments chimiques
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Au cours des traitements minéralurgiques ou métallurgiques et même dans la nature
(Roches, minéraux) il s’est avéré que le mode d’association des éléments chimiques n’était
pas fortuit mais au contraire contrôlé par leur affinité mutuelle. Sur cette base, quatre groupes
d’affinité ont été définis.
-
Le groupe des éléments chalcophiles pour ceux qui ont une affinité pour le cuivre et
qui au niveau minéral se combinent au soufre (Cu, Zn, Ag, Pb).
-
Le groupe des éléments sédérophiles qui s’allient au fer et forment les minéraux
oxydés (Fe, Ni, Co, Cr, Pt).
-
Le groupe des éléments lithophiles qui présentent une affinité pour le silicium,
élément fondamental des silicates (minéraux), constituants minéraux majeurs de la
lithosphère. Ce sont les éléments majeurs comme le Si, Al, Ca, Mg, Na, K’..
-
Le groupe des éléments atmophiles ou atmosphériques qui ont une affinité pour les
gaz rares (N, Ar)
3- Organisation de la matière
Les atomes, les ions et molécules forment dans les minéraux, des liaisons complexes
en équilibre dont les principaux types sont : les liaisons ioniques établies entre les ions de
charge opposée (NaCl, KCl), les liaisons covalentes ou homopolaires entre atomes sous
saturés de même nature (le diamant= C), liaisons métalliques entre cations et le nuage
d’électrons issu du processus d’ionisation (Métaux, alliages), liaisons faibles ou résiduelles
ou de Van Der Waals, entre atomes ou molécules neutres (molécules d’eau, glace).
4- La composition chimique globale des enveloppes internes du globe
terrestre
Les investigations géophysiques confirmées par les données chimiques s’accordent
sur l’existence d’unités ou d’entités géochimiques corrélées aux principales enveloppes
solides du globe terrestre. La première entité est l’écorce terrestre a caractère chimique
sialique (Si, Al) ou le silicium (Si) à l’état de silice (SiO2) et l’aluminium (Al) à l’état
d’alumine (Al2O3) forment les principaux constituants des minéraux type alumino- silicates.
La deuxième entité est le manteau simatique (Si, Mg) ou le silicium est également à l’état
d’oxyde (la silice) et le magnésium sous forme oxydé (MgO) (la magnésie) constituent les
principaux éléments des silicates ferro- magnésiens. La troisième entité correspond au noyau
de composition ferro- nickélifère (Ni, Fe) déduite de sa signature géophysique.
15
V-
LES MINERAUX DES ROCHES
1- Introduction
La minéralogie est la science qui étudie les minéraux en vue de leur identification et leur
classification. Les minéraux sont des corps solides naturels, caractérisés par des propriétés
physiques et une composition chimique. Ils forment à des proportions variables et selon des
modes
d’association
divers,
les
constituants
majeurs
des
roches
magmatiques
métamorphiques et sédimentaires. Dans la nature, avec l’essor des techniques
d’investigation, on a identifié plus de 2000 espèces minérales dont certaines constituent des
minerais métalliques ou non encore appelés substances utiles (Argile, Talc) par concentration.
2- Propriétés physiques
Les minéraux possèdent des propriétés physiques caractéristiques souvent liées à leur
composition chimique et leur structure. A l’instar des critères organoleptiques (sens
humains), elles servent également à l’identification et à la discrimination des phases
minérales entre elles. On retiendra les propriétés fondamentales suivantes :
-
La conductivité thermique (le quartz= SiO2)
-
La conductivité électrique (les métaux : Au, Cu, Ag)
-
La piezo et pyro -électricité (Le quartz)
-
La luminescence, fluorescence, phosphorescence, thermoluminescence (fluorine= Ca
F2, scheelite (Ca WO4)
-
Radioactivité (uraninite/ pechblende= UO2 )
-
Magnétisme (Magnétite= Fe3 O4)
3- Composition chimique
Toute espèce minérale dispose d’une composition chimique globale, susceptible de
changer d’un pôle à un autre dès l’instant ou se passe un phénomène de substitution
atomique au sein d’une même phase ou d’être modifiée par altération. Chaque espèce
présente une composition qui détermine sa nomenclature. Des minéraux usuels suivants
présentent une composition typique.
-
Les silicates

Le quartz= SiO2 (silice)
16

Le feldspath potassique (orthose)= Si3O8 Al K

Le feldspath sodique (Albite) =Si3 O8 Al Na

Le feldspath calcique (Anorthite)= Si2 O8 Al2 Ca
Les feldspaths sodiques (Albite) et calciques sont regroupés sous le terme de feldspath sodicalciques plagioclase ou l’albite et l’orthose forment le groupe des feldspaths alcalins.
-
Les non silicates

La blende = ZnS

La galène= PbS

La pyrite = Fe S2

L’hématite= Fe2O3

La magnétite= Fe3O4

L’étain= Sn O2
Ces espèces parmi les non silicates bien que certaines contiennent du soufre et d’autres
de l’oxygène, portent des noms différents au sein du même groupe ou la nature du cation
détermine la composition.
4- Critères de reconnaissance
La reconnaissance macroscopique des minéraux s’appuie sur des critères organoleptiques
(Vue, odorat, toucher, goût) et implique aussi des critères physiques qui dépendent souvent de
la composition chimique. Les plus importants critères d’identification des minéraux sont :
- La forme géométrique (cubique, hexagonale’)
- La couleur naturelle
- La densité
- La dureté (échelle de dureté relative de Mohs, graduée de 1 (talc) à 10 (Diamant)
- L’éclat
- La transparence
L’observation visuelle est déterminante dans cette identification mais elle n’est pas
suffisante et doit être complétée par des tests physiques (radioactivité, magnétisme,
luminescence) ou par des tests chimiques à l’acide. La détermination microscopique
implique des outils de microscopie polarisante et aussi la microscopie électronique (à
balayage ou à transmission) et d’autres techniques analytiques sophistiqués (Diffraction des
Rx, microsonde, infrarouge).
17
5- Mode de formation
La genèse des minéraux dépend du contexte géologique et des facteurs et processus
physico- chimiques parfois complexes. Les minéraux ignés résultent de la cristallisation par
refroidissement d’un magma (liquide silicaté chaud). Les minéraux métamorphiques sont
issus de la recristallisation de minéraux préexistants à la suite de contraintes
thermodynamiques. En contexte exogène ou sédimentaire, ils émanent de la précipitation
chimique ou biochimique et de l’accumulation d’éléments consolidés par la diagenèse
(compaction).
6- Classification
Les minéraux naturels sont classés en deux grandes familles de référence, les silicates
d’une part et les non silicates d’autre part. Au sein de ces familles, se trouvent des groupes
et sous groupes d’espèces ayant en commun la même structure ou une composition chimique
identique. Les silicates se reconnaissent par leur structure dont le motif chimique comprend
un atome de silicium occupant le site crée par l’empilement de quatre atomes d’oxygène
placés au sommet d’un tétraèdre. On classe les silicates sur la base du mode d’association et
d’agencement dans l’espace tridimensionnel des tétraèdres Si O4 (Figure 6). Les non
silicates différent par l’absence de ce type de structure et leur classification seront fonction
de leur composition chimique.
A- Classification des silicates (Figure 6)
-
Les nésosilicates= silicates à tétraèdres isolés ou indépendants
Les espèces représentatives sont
-

Les péridots (olivine). SiO4 (Fe, Mg)

Les grenats (composition chimique variable)

Topaze : (SiO4) Al2 (OH, F)2

Les silicates d ’alumine (Andalousite, sillimanite, disthène): Si Al2O5
Les sorosilicates
Leur structure est définie par des paires de tétraèdres partageant un de leur sommet. Dans
ce groupe, les espèces sont rares dans la nature dont les espèces suivantes :
 Epidote (minéral hydraté de composition variable)
18
 Vésuvianite
-
Les cyclosilicates
La structure est cyclique sous forme d’anneaux de trois, quatre à six tétraèdres. Certaines
espèces représentatives développent des pierres gemmes.
 La cordierite
 La tourmaline
 Le béryl
-
Les inosilicates
Les tétraèdres sont associés en chaînes simples, en chaînes doubles ou encore en chaînes
superposées ou condensées donnant une structure en ruban. La première structure concerne le
groupe des minéraux appelés « pyroxènes », espèces anhydres tandis que la seconde intéresse
le groupe des amphiboles, minéraux hydratés (présence d’eau sous forme [OH]-) ou
hydroxylés.
 Le groupe des pyroxènes
 Les pyroxènes ferro-magnésiens : Hypersthène (Fe, Mg)
 Les pyroxènes calco-ferro- magnésiens : Augite (Ca, Fe, Mg)
 Les pyroxènes sodiques : Aegyrine (Na)
 Le groupe des amphiboles
 Amphiboles ferro- magnésiennes : Gédrite, anthophyllite
 Amphiboles calco- ferro-magnésiennes : Hornblende, actinote, trémolite
 Amphibole sodique : Riebeckite, Arfvedsonite
- Phyllosilicates
Ce sont des silicates en feuillet ou chaque feuillet résulte de la soudure de rubans de
tétraèdres SiO4. En règle générale, les phyllosilicates sont hydratés ou hydroxylés. Leur
composition chimique est variable et on distingue plusieurs groupes structuraux, des sous
groupes et une diversité d’espèces qui expliquent l’éventail d’application de ces minéraux.
Les principaux groupes de phyllosilicates sont :
 Le groupe des serpentines et du talc

La chrysotile : Mg3 [Si2 O5] (OH)4
 L’antigorite : idem
 Le talc : Mg3 (Si4 O10) (OH)2
 Le groupe des micas
19
 Micas noirs : biotite= K2 (Mg, Fe) [Si2 AlO10 (OH, F)2]2
 Micas blancs : muscovite= K2 Al4 [(Si3 AlO10 (OH)2]2
 Micas vert : Chlorite (composition chimique variable)
 Le groupe des argiles
 Kaolinite : Al4 (OH)8 [Si4 O10]
 Montmorillonite Na (Al, Mg) [Si4O10 (OH)2]2
 Vermiculite (même composition)
La montmorillonite et la vermiculite sont des argiles qui se chargent d’eau en période
humide et la libèrent en période sèche, entraînant une variation de volume du matériau. On les
qualifie d’argile gonflante, matériau préjudiciable aux ouvrages en génie civil.
-
Les tectosilicates
Dans ces silicates, des anneaux de tétraèdres SiO4 édifient des charpentes stables.
 Le quartz= SiO2
 Le feldspath potassique (orthose)
 Le feldspath sodi- calcique (Plagioclase)
La liaison Si-O de la silice est forte ce qui rend le quartz « invulnérable » à l’altération et
présent à l’état dans les sédiments.
B- Les non silicates
Sur la base de dénominateurs chimiques communs, plusieurs groupes de minéraux
sont classés dans la famille des non silicates.
-
Le groupe des éléments natifs

Or= Au

Platine= Pt

Diamant = C

Graphite = C

Soufre= S

Arsenic= As
Ces espèces sont naturelles monoatomiques et plus ou moins stables dans la nature vis-àvis de l’altération. Certaines sont polymorphes avec une composition chimique identique et
invariable mais des formes variables (Diamant cubique, graphite hexagonal).
-
Le groupe des sulfures
Le soufre constitue l’élément chimique commun des minéraux sulfurés ou sulfures.
20

Pyrite = Fe S2

Chalcopyrite= Cu Fe S2

Galène = Pbs

Blende = Zns

Arsénopyrite= FeAs S

Cinabre = HgS

Réalgar= As S

Orpiment= As2S3
La chalcopyrite, la galène et la blende sont respectivement les minéraux de cuivre, plomb,
zinc.
-
Le groupe des oxydes et hydroxydes
Les minéraux représentatifs partagent en commun, soit l’oxygène et ou le radical [OH]pour la forme hydratée.

Hématite : Fe2 O3

Magnétite : Fe3 O4

Chromite : Cr2 O3

Goethite : Fe O (OH)

Diaspore : AlO (OH)
-
Le groupe des halogénures
Il comprend les chlorures et les fluorures, groupe de minéraux qualifiés d’évaporites
Halite : NaCl
Sylvite : KCl
Fluorine: Ca F2
-
Le groupe des carbonates
Les carbonates sont des minéraux caractérises du point de vue chimique par des radicaux
chimiques [CO3]2-.
-
Calcite= CaCO3
-
Dolonite : Ca (CO3)2 Mg
-
Le groupe des sulfates
Dans ce groupe, tous les minéraux sont composés de radicaux [SO4]2-.

Anhydrite : Ca SO4

Gypse : CaSO4 2H2O

Barytine= Ba SO4
21
-
Le groupe des phosphates
La composition chimique des espèces représentatives est fondée sur la présence de
radicaux [PO4].
-
Apatite= Ca5 (PO4)3 (OH, F, Cl)
-
Le groupe des tungstates
L’oxyde de tungstène [WO4) entre dans la composition de rares minéraux dont les plus
importants sont :
-
Scheelite= Ca WO4
-
Wolframite= (Fe, Mn) WO4.
7- Utilité des minéraux
Les minéraux constituent la principale source des matières premières minérales dans
divers secteurs dont l’artisanat, le commerce, l’industrie, la santé, l’agriculture et
l’énergie. L’industrie de chimie produit des acides à partir de chlorures (NaCl) et de
sulfures (Pyrite), des insecticides et autres peintures à base d’argile ou de carbonate (chaux).
Dans le domaine de l’agriculture on valorise essentiellement les phosphates, les carbonates et
les chlorures (évaporites) pour la fertilisation des sols pauvres. La production de plâtres par
échauffement du gypse, l’utilisation de métaux précieux (Au, Pt) en médecine dentaire et de
l’argile en pharmacie et cosmétique montre l’intérêt des minéraux dans le domaine de la
santé. L’alimentation animale et humaine implique des produits minéraux spécifiques
(chaux/dolomite, NaCl’.). Le commerce de la joaillerie fondée sur la valorisation des pierres
gemmes et fines (Rubis, saphyr, émeraude) est pour certains pays, source d’importantes
devises. Les minéraux radioactifs sont les principales sources de matières premières des
centrales nucléaires dans la production d’énergie.
8- Minéraux et environnement
De nombreux minéraux participent à la pollution de l’environnement à l’état naturel
par altération ou par l’intermédiaire de l’activité anthropique (Mines, carrière). Le groupe
des sulfures intégrant les espèces à arsenic (Arsémopyrite, réalgar, orpiment) à mercure
(Cinabre) ou à plomb (galène) constitue les sources potentielles de pollution (sols, eaux
souterraines ou de surface). Il faut inclure aussi l’arsenic natif ou combiné aux oxydes, aux
phosphates et carbonates. L’amiante est une variété de phyllosilicates longtemps exploité
dans l’industrie du bâtiment comme isolant thermique s’est avéré comme un matériau
toxique pour la santé humaine (maladies respiratoires latentes, problème de santé publique des
22
temps modernes). L’étude des argiles revêt une certaine importance en ce sens que certaines
espèces présentent des structures susceptibles de piéger des métaux lourds liés aux déchets
industriels (Boue industrielle).
VI-
LES PRINCIPALES FAMILLES DE ROCHES DE LA LITHOSPHERE
La lithosphère terrestre (croûte+ manteau supérieur) est constituée selon les investigations
géochimiques, géophysiques et pétrographiques de trois principales familles de roches.
-
la famille des roches magmatiques
-
la famille des roches métamorphiques
-
la famille des roches sédimentaires
Les deux premières familles de roches, prennent naissance en profondeur et la dernière se
forme à la surface de l’écorce terrestre. On les qualifie respectivement de roches endogènes
et exogènes. Roches magmatiques et métamorphiques constituent le socle des boucliers et
sont associées dans les chaînes orogéniques tandis que les roches sédimentaires occupent les
bassins ou se déposent à la surface de l’écorce. Les roches magmatiques ou ignées sont
issues de la cristallisation par refroidissement d’un magma (liquide silicaté chaud) formé par
la fusion partielle (anatexie) de roches pré existantes. Leur mise en place dans l’écorce est
brutale ou soudaine et on leur attribue le qualificatif de roches éruptives avec des variantes
intrusives (intrusion, pluton) ou extrusives (extrusion, volcans). Les roches métamorphiques
proviennent de la recristallisation sous l’action de la pression et de la température de roches
pré-existantes (anciennes roches sédimentaires, ignées ou métamorphiques. Les roches
exogènes résultent de la sédimentation par précipitation chimique ou biochimique et par
accumulation détritique ou organique. Au sein de ces familles de roches, la classification des
différents faciès utilise des critères divers comme la composition minéralogique et chimique,
l’origine, la profondeur et le mode de formation ou de mise en place.
A- Les roches magmatiques
1- Modes de classification
Il existe une diversité de roches magmatiques dans la nature et leur classification
s’appuye sur des critères géologiques suivants
1-1-
Classification selon le mode de mise en place
23
La profondeur de mise en place et le mode de refroidissement déterminent la
classification des roches ignées en trois groupes.
-
Le groupe des roches plutoniques
Le refroidissement lent des magmas génère des massifs plutoniques ou plutons en
profondeur correspondant soit à des batholites ou à des laccolites.
-
Le groupe des roches volcaniques
Les roches volcaniques s’expriment sur les continents et dans les fonds marins sous
forme d’épanchement (coulées, laves) ou de projections. Elles résultent de la solidification
par refroidissement rapide et brutal du magma en contact avec l’atmosphère.
-
Le groupe des roches subvolcaniques
Leur mise en place se déroule en milieu souterrain par refroidissement moins rapide ou
modéré du magma à travers les fissures ou fractures de l’écorce. Elles forment généralement
des filons d’extension variable.
1-2-
Classification en fonction de la texture
La texture qui est le reflet de la taille et de la forme des grains minéraux est un critère
discriminant des roches ignées et entre ces dernières et les autres types de roches de la
lithosphère.
-
Les roches plutoniques
Roches holocristallines, elles se caractérisent par une cristallisation complète de toutes les
phases minérales à l’état de grain (Reconnaissable à loe’’il nu). La texture est grenue dans
ce groupe de roches (granite, granodiorite, syénite), mais selon la taille du grain, elle est peut
être apolitique (grains fins/ minéraux de taille inframillimérique) ou pegmatitique (grenu
grossier/ minéraux de taille >1cm) ou porphyroïde (mélange de fins cristaux et des cristaux
grossiers > 0,5cm).
-
Les roches volcaniques
Le taux de cristallisation étant nul ou faible, peu ou de rares minéraux ont cristallisé à
l’échelle macroscopique. A cette échelle, on distingue la texture aphanitique ou aphyrique
(Pâte homogène). La texture porphyrique avec des phénocristaux (<1cm) pris dans une pâte
où fond où mésostase aphanitique. La texture vitreuse ou hyaline est associée aux verres
volcaniques (obsidienne). A l’échelle microscopique, la texture est microlitique (agrégat de
microlites/ fines baguettes ou aiguilles de minéraux/ Plagioclase et ferromagnésiens) ou
microlitique porphyrique en présence de cristaux grossiers dans la pâte, toutes caractérisent
les roches volcaniques (Rhyolite, andésite, basalte).
24
-
Les roches subvolcaniques
Leur texture est microgrenue ou microgrenue porphyrique a l’’'oeil nu, le grain reste
dans l’ensemble très fin mais tout de même identifiable au microscope. Les roches
représentatives ont des noms précédés du terme micro (microgranite, mcirodiorite,
microgabbro)
1-3. Classification en fonction de la composition chimique
Les roches magmatiques peuvent être classées en fonction de leur acidité, en relation avec
leur teneur en silice (SiO2%) ou en fonction de leur alcalinité (Na2O%= Soude et K2O%
(Potasse), oxydes obtenus par analyse
* Selon l’acidité SiO2%
On distingue 4 catégories de roches ignées
-
Les roches acides : SiO2% > 65% (granites, granodiorites, ryhyolite, rhyodacite)
-
Les roches intermédiaires ou neutres 50% ≤ SiO2% ≤ 65% (Diorite, tonalite, andésite,
dacite)
Les roches basiques 50% ≤ SiO2% ≤45% (Gabbro, basalte)
Les roches ultrabasiques SiO2% < 45% (Péridotite, pyroxénite)
-
Selon de l’alcalinité
On distingue deux groupes
-
Le groupe des roches alcalines (granite alcalin, syénite, phonolite, trachyte)
-
Le groupe des roches non alcalines, pauvres en alcalins (Na2O+ K2O) (Tonalite,
andésite, diorite gabbro)
1.4- Classification en fonction du pourcentage des minéraux
Elle est basée sur le pourcentage des minéraux colorés ou sombres ou ferro-
magnésiens (biotite, amphibole) pour les roches plutoniques acides, pyroxène et olivine pour
les roches plutoniques basiques à ultrabasiques. Il en découle, cinq principales catégories de
roches.
-
les roches hololeucocrates (0-10% de minéraux colorés (cas des granites alcalins,
syénites)
-
les roches leucocrates (10-35%) de minéraux colorés (Monzogranite, granodiorite)
-
les roches mésocrates (35-65%) (Diorite, tonalite)
-
les roches mélanocrates (65-90%) (Gabbro)
25
-
les roches holomélanocrates (90-100%) (Roches ultrabasiques)
D’autres classifications minéralogiques tiennent compte de la présence et de
l’abondance et association des minéraux clairs (quartz, plagioclase, feldspath potassique,
feldspathoïde (Tableau 3).
2- Description de quelques roches magmatiques
-
Le granite
Roche très répandue dans la nature, il forme des massifs plutoniques de forme et de taille
variables, localisés à des profondeurs variables au sein de l’écorce terrestre. Sa composition
minéralogique est dominée par le quartz et les feldspaths (orthose ± plagioclase), minéraux
caractéristiques des roches acides. Les micas (biotite, muscovite) et les amphiboles sont
présents en quantité moindre. Sa texture est grenue isogranulaire à hétéro granulaire
(porphyroïde). Les granites intrudent les séries sédimentaires ou volcano- sédimentaires et les
transforment en roches métamorphiques de contact. Ils sont traversés par des filons de quartz,
aplite et pegmatite. La rhyolite à texture microlitique est l’équivalent volcanique tandis que
le microgranite correspond au terme subvolcanique des granites. Granite, rhyolite et
microgranite ont la même composition minéralogique et chimique mais diffèrent par leur
mode de formation et profondeur de mise en place. Ils appartiennent à la même famille des
granitoïdes.
-
Le basalte
Les basaltes à l’instar des granites, forment de puissants épanchements fluides dans les
fonds océaniques et sur les continents (basaltes des plateaux). Le basalte est une roche sombre
dense et présente une texture aphanitique ou porphyrique ou encore microlitique. Sa
composition minéralogique déterminée au microscope est marquée par la richesse des
minéraux ferro-magnésiens (Pyroxène ± olivine ± amphibole) associés à des plagioclases
calciques. La magnétite (Fe3O4= oxyde de fer) est le principal minéral accessoire à l’état
disséminé dans la roche. Cette composition minéralogique inscrit les basaltes parmi les roches
basiques 50% ≤ SiO2% ≤45%.
26
B- Les roches métamorphiques
1- Définition
Le métamorphisme est l’ensemble des transformations subies par une quelconque
roche pré existante soumise à des conditions P.T différentes de celles qui ont présidé à sa
formation initiale. Il s’accompagne de transformations minéralogiques et de modifications de
texture par recristallisation.
2- Les facteurs du métamorphisme
Quatre facteurs inter- agissent à des intensités variables et à un moment donné pour
générer des roches métamorphiques
-
la température
-
la pression
-
les fluides géologiques (CO2, H2O)
-
le temps
3- Les différents types de métamorphisme
Les facteurs P, T déterminent trois principaux types de métamorphisme
-
Le métamorphisme de contact
Il est principalement induit par la température émise par les plutons granitiques intrusifs dans
les sédiments et d’autres formations géologiques.
-
Le métamorphisme régional
Contrairement au métamorphisme de contact qui a un caractère local car exclusivement
développé autour des plutons, le métamorphisme régional est associé aux chaînes orogéniques
de grande extension. Dans tous les cas, ces deux types de métamorphisme se rencontrent dans
les chaînes plissées anciennes ou plus jeunes, sous le contrôle constant de la pression et de la
température.
-
La métamorphisme d’impact
La pression exercée par la chute de météorites sur les roches de l’écorce terrestre,
entraîne un métamorphisme d’impact avec recristallisation de nouveaux minéraux de haute
pression et formation de roches spécifiques (impactites, tectites).
4- Critères de reconnaissance
27
Les roches métamorphiques s’identifient par leur paragenèse minérale (minéraux formés
dans les mêmes conditions P, T) et aussi par leur texture et structure.
-
Texture
Une variété de texture se développe avec la recristallisation minérale dans les roches
métamorphiques. La texture la plus classique est granoblastique ou cataclastique pour les
roches soumises à la déformation ductile ou cassante.
-
Structure
On observe dans les roches métamorphiques plissées trois types de structure affectés à des
faciès précis. La foliation, la schistosité, la linéation.
* La foliation se traduit par l’alternance de rubans clairs composés de minéraux blancs
(quartz, feldspath) et de rubans sombres formés de minéraux ferro magnésiens (Biotite,
amphibole). Cette structure est typique des roches appelées « gneiss ».
* La schistosité
Cette structure caractérise les roches feuilletées ou à débit en feuillet comme les schistes.
* La linéation
Cette structure linéaire s’exprime par l’orientation préférentielle de minéraux aciculaires
(en aiguille) ou en baguette (amphibole, silicates d’'alumine)
5- Classification des roches métamorphiques régionales
Peu de critères de classification est mis en ’oeuvre pour la classification des roches
métamorphiques, toutefois selon les conditions P,T de formation et de la profondeur, on peut
distinguer trois groupes de roches métamorphiques régionales
-
Les roches métamorphiques de l’'épizone
Dans cette zone, se développent des roches du faciès schiste vert formées dans les conditions
de basse P et T (cas des schistes) à faible profondeur, dérivés du métamorphisme des
sédiments ou d’anciennes roches ignées.
-
Les roches métamorphiques de la mésozone
Ensemble de roches formées dans la zone intermédiaire de l’écorce sous les conditions du
facies amphibolite, c'est-à-dire moyenne pression et température. Les amphibolites sont des
roches métamorphiques formées dans ces conditions aux dépens des roches basiques (basalte,
gabbro) et les gneiss aux dépens des granites et sédiments fins (pélite).
-
Les roches métamorphiques de la catazone
28
Elles appartiennent à la zone profonde du métamorphisme ou les conditions P et T sont très
intenses, conduisant à la formation de roches hautement métamorphiques (granulite,
charnockites).
6- Exemples de roches métamorphiques
a- Roches métamorphiques de contact

Les cornéennes se reconnaissent par leur nature compacte et massive, leur couleur
sombre, le grain fin et la cassure conchoïdale.

Les quartzites se distinguent des précédentes par leur couleur claire et leur aspect
granuleux. Ces termes existent aussi en contexte du métamorphisme régional.

b- Roches du métamorphisme régional (Tableau 4)
On entend par séquence métamorphique, une série de roches métamorphiques formées
dans des conditions P, T variables à partir d’une même roche mère. Si la roche mère est
d’origine sédimentaire, la séquence métamorphique est dite « para dérivée » et si elle ignée
on parle « d’ortho dérivée ».
- Les schistes : la schistosité est la structure commune aux schistes. Selon la nature des
minéraux dominants, on distinguera les talcschistes (minéral dominant= talc) les
séricitoschistes ou schiste à séricite (variété de micas blanc), micaschiste ou schiste à deux
micas (muscovite+ biotite).
- Les gneiss : le rubanement ou foliation discrimine ce groupe de roches des autres. Les
minéraux essentiels sont le quartz, les feldspaths, micas et amphiboles. Les minéraux
purement métamorphiques associés à ces espèces minérales sus- citées sont le grenat et le
disthène (silicate d’alumine).
- Les amphibolites. Ce sont des roches métamorphiques à grain fin, de couleur verte ou noire
et denses Le minéral dominant est l’amphibole verte.
c- Les roches sédimentaires
Dans les bassins, (Mer, océan, lac) les sédiments se déposent par ordre chronologique
et forment des séquences et des séries caractérisées par leur structure litée ou stratifiée. La
stratification ou le litage sont les marqueurs structuraux des roches sédimentaires. Le
processus de formation, le milieu de formation, la nature et la composition chimique ou
29
minéralogique, la taille du grain servent de critères d’identification et de classification des
roches sédimentaires ou exogènes.
1- Classification
1-1- Selon le mode de formation
Les roches sédimentaires émanent de trois lignées ou processus de formation (Figure
6). La lignée détritique, la lignée chimique, la lignée biochimique/ organique qui conduisent à
la distinction de trois catégories de roches exogènes.
-
Les roches sédimentaires détritiques formées par accumulation de débris de minéraux
et de roches. Elles sont soit meubles (sable) ou consolidées (grès)
-
Les roches sédimentaires chimiques qui résultent de la précipitation de substances
chimiques à l’état dissous (cas des carbonates) ou par évaporation de solutions
salines (Roches salines ou évaporites).
-
Les roches sédimentaires biochimiques et organiques dérivent de l’action des êtres
vivants ou de l’accumulation directe de restes d’organismes (tests de radiolaire),
diatomites (les diatomées), les phosphates (ossements de poisson) ou par la
transformation bactérienne et physico- chimique de la matière organique (charbon,
pétrole).
1-2- Classification selon la composition chimique
Les différents types de roches sédimentaires chimiques quelque soit leur source sont les
suivants :
-
Roches siliceuses (silex, sable, grès, radiolarite)
-
Roches carbonatées (calcaire, dolomie)
-
Roches argileuses (argile)
-
Roches salines (halite= NaCl, Sylvite =KCl, Gypse)
-
Roches phosphatées (phosphate calcique)
-
Roches ferrifères (bauxite, latérite)
-
Roches carbonées (tourbe, lignite, houille, schiste bitumineux, charbon, pétrole)
1-3- Classification spécifique des roches sédimentaires détritiques
Elle revêt une importance capitale pour les travaux d’aménagement car elles
constituent la principale source de matériaux de construction, mais à l’opposé forment des
30
terrains d’une grande instabilité géotechnique. Leur classification se fonde sur la
granulométrie (taille du grain), leur caractère meuble ou consolidé et la nature du ciment ou
du liant des grains. Les trois classes granulométriques essentielles ont été distinguées.
(Tableau )
-
La classe des rudites (débris grosseirs : galet, gravier, bloc, poudingue, conglomérat).
-
La classe des arénites (débris fins : sable, grès)
-
La classe des lutites (débris très fins, microscopiques : vase, shale, argile, pélite).
2- Mode de formation des roches résiduelles ou ferrugineuses
On les regroupe sous le terme de roches ferro- alumineuses ou alumineuses connues
sous les noms de « latérite » et de « bauxite » respectivement exploitées pour la production de
pierres dimensionnelles ou pour le fer ou l’aluminium. Sous climat tropical humide, les
roches cristallines et cristallophylliennes (basalte, granite, syénite, gneiss) constituées de
feldspath et minéraux ferromagnésiens), subissent une hydrolyse active qui entraîne une
libération complète et mise en solution totale des alcalins, alcalino-terreux et partielle pour le
Si, Fe et Al. La concentration du fer à l’état d’oxyde et d’hydroxyde au détriment de
l’aluminium en période sèche donne par induration des carapaces et cuirasses ferrugineuses
ou latéritiques pauvres en l’aluminium. Un lessivage intense élimine pratiquement tous les
éléments dont le fer et laisse in situ de l’aluminium qui par des processus d’induration
forme la bauxite. La « latérite » est de couleur rouge brique car composée d’oxyde de fer
(hématite) et d’hydroxyde de fer (goethite) plus ou moins associés au quartz et kaolinite de
néoformation en faible proportion. La bauxite est de teinte rose ou blanchâtre, pauvre en
quartz, en argile et en oxyde de Fe- Ti, mais riche en aluminium.
3- Critères de reconnaissance des roches sédimentaires
Elles se déposent en couches, bancs ou en strates de puissance (épaisseur) et géométrie
variables (direction, inclinaison). Litage et stratification sont des structures caractéristiques
des roches exogènes. Pour les roches détritiques, leur caractères meuble ou consolidé, la taille
du grain, la nature de ciment qui varié selon les contextes géologiques facilitent leur
reconnaissance.
VII-
LA DEFORMATION DES ROCHES
Introduction
31
Les formations géologiques de l’écorce terrestre malgré leur rigidité apparente se
déforment de façon cassante ou fragile par rupture ou fractures appelées « faille », ou de façon
ductile ou souple exprimée par des plis provoqués par des contraintes physiques (force,
pression) exercées dans les trois dimensions de l’espace. La déformation des roches est
fonction de leur compétence et de l’intensité des contraintes. Pour l’essentiel, elle se
déroule dans les premiers niveaux de l’écorce terrestre. L’étude de la déformation relève de
la géologie structurale ou de la tectonique.
1- Déformation cassante
Une faille est un accident qui se traduit par une rupture ou une cassure affectant les
formations géologiques compétentes en un point ou zone de l’écorce terrestre. Elle peut
avoir une extension locale, régionale ou continentale. Elle s’accompagne d’un déplacement
relatif d’un bloc ou d’un compartiment suivant une direction donnée appelée « rejet » qui
selon le type de failles peut être oblique, vertical, latéral ou horizontal. L’extension du rejet
est soit métrique ou kilométrique. Le déplacement des blocs se passe le long d’une surface
ou plan qualifié de miroir de faille.
Les failles normales ou directes à déplacement oblique ou vertical, marqué par un
affaissement ou effondrement relatif de blocs en surface (Figure 8)
-
Les failles inverses ou chevauchement avec les mêmes types de rejet, mais avec une
remontée relative des blocs.
-
Les failles décrochantes ou failles de coulissement ou tout simplement décrochement
liées à des mouvements ou déplacements horizontaux des blocs (rejet horizontal).
2- Déformation souple
Par les mécanismes de flexion ou de torsion, les roches peu compétentes ou
incompétentes forment des plis d’extension variable sur le terrain (mm, m, km). Un pli se
définit par une charnière (zone de courbure maximale) et des flancs. La classification des plis
est fonction de la géométrie du plan axial ou plan bissecteur passant par la charnière, ou de
l’épaisseur relative de la cette charnière et du flanc du pli ou encore du caractère symétrique
ou dissymétrique de ce dernier. La classification la plus courante à l’échelle macroscopique
est celle qui utilise la géométrie du plan axial par rapport à l’horizontal. Ce critère permet de
distinguer quatre types de plis (Figure 9).
-
Les plis droits marqués par un plan axial vertical
-
Les plis déjetés avec un plan axial oblique
32
-
Les plis déversés avec un plan axial faiblement incliné
-
Les plis couchés caractérisés par un plan axial horizontal.
3- Déformation à l’échelle mégascopique
Dans les chaînes orogéniques, la déformation souple de grande extension développe
des structures régionales caractérisées par des alternances de plis synclinaux et anticlinaux.
Un pli anticlinal se reconnaît par une concavité tournée vers le bas et un pli synclinal
par une concavité tournée vers le haut. En recherche appliquée, les plis anticlinaux sont les
piéges potentiels des gisements d’hydrocarbures. De même dans certaines régions ou la
déformation cassante est très active et marquée par une fracturation intense, l’association de
failles normales et inverses, développe des mégastructures correspondant respectivement à
des grabens (fosses) et à des horsts (Bombement) (Figure 10). Les rifts continentaux
entraînent la formation de graben et l’installation de lacs (cas des rifts Est- Africains) et des
mers à un stade avancé du rifting (formation de rift).
VIII- EROSION ET ALTERATION DES ROCHES, FORMATION DES SOLS
Introduction
Les roches exposées aux agents atmosphériques (eau, vent, glaciers) et aux facteurs
physiques (température, gravité) subissent une désagrégation soit physique ou chimique
communément appelée érosion ou altération. Ces mêmes agents jouent un rôle important dans
le transport et le dépôt des éléments chimiques ou minéraux et participent à la genèse des
roches sédimentaires et à la formation des sols ou pédogenèse. Certaines formes de relief
résultent de ces processus de désagrégation.
1- Désagrégation mécanique
1-1- Action de la température
Elle est liée aux amplitudes thermiques (variation diurne et nocturne) qui entraînent
des dilatations et des contractions des roches homogènes et hétérogènes et leur dislocation.
Dans les premiers, l’éclatement des minéraux provoque une fragmentation et dans les
seconds la desquamation (écaillage des roches).
1-2- Action de l’'eau
33
L’eau gelée dans les pores ou les fissures des roches accentue leur éclatement au
moment du dégel et par conséquent leur désagrégation. La perte d’eau des argiles gonflantes
en période sèche a pour corollaire l’apparition de fentes de dessiccation ou de retrait. Les
eaux courantes ou de ruissellement érodent les roches et créent des ravinements, élargissent et
creusent les lits des cours d’eau en emportant la matière minérale.
1-3- Action du vent
L’érosion éolienne est active dans les régions désertiques ou arides dont le couvert
végétal est médiocre ou absent. L’action du vent se résume à un balayage des éléments fins,
produits de désagrégation superficielle des roches en abandonnant les fragments lourds qui
constituent les regs ou hamadas. La corrasion consiste à la désagrégation des roches (création
de crevasses, alvéoles) par des chocs répétés de projectiles minéraux entraînés par le vent.
1-4- Action de la gravité
Le déplacement de masse rocheuse est contrôlé par l’action conjointe de plusieurs
agents. L’eau facilite le déplacement de la matière, la pente du relief accentue l’action de la
gravité. Dans les terrains abrupts à pente forte et sous l’action de la gravité, des fragments de
roche de taille variable, se détachent et s’accumulent vers le bas pour former des éboulis.
Dans les mêmes circonstances, pour des terrains fortement diaclasés ou reposant sur des
niveaux saturés d’eau, il se produit un déplacement brutal de masse importante de roches
vers le bas qualifié d’éboulement. On parle de glissement lorsque le déplacement de cette
masse est lent et discontinu. On appelle « solifluxion » le glissement de sol imbibé d’eau,
formé en zone polaire par le processus de désagrégation mécanique (gel et dégel). Les coulées
de boue correspondant à des glissements de matériaux fins argileux en particuliers, saturés en
eau après de fortes pluies successives.
2- Désagrégation chimique ou altération chimique
Les eaux d’infiltration jouent un rôle déterminant dans l’altération chimique des
roches d’autant plus efficace qu’elles sont acides, chargées d’oxygène ou de CO2. Les
principales actions inhérentes aux agents atmosphériques sont :
- Oxydation
Elle affecte les minéraux ou le fer est un élément important ou prépondérant,
notamment dans les sulfures de fer, en les transformant en oxyde. Dans le processus de
34
cuirassement latéritique, l'’oxygène joue un rôle fondamental dans l’altération des minéraux
ferro-magnésiens (biotite, amphibole, pyroxène).
- Hydratation
Elle consiste à l’absorption d’eau par des phases minérales et leur transformation en
nouvelle phase « stable »
Anhydrite + eau
=
gypse
Ca SO4+ nH2O
=
CaSO4 nH2O
- Hydrolyse
Avec l'’hydrolyse, les roches cristallines et cristallophylliennes subissent un lessivage
avec mobilisation des éléments chimiques majeurs (Na+, K+, Ca2+) à faible potentiel ionique
pour les cartions solubles (Figure 11a)
accompagné d’'hydratation et formation
d’hydrolysats (Fe, Mg, Si). On a une néoformation de silicates riches en aluminium à partir
d’autres phases comme les feldspaths transformés en argile, les micas noirs transformés en
chlorite, les pyroxènes et amphiboles transformés en talc et en chlorite, les péridots en
serpentine. Ce type d’altération dit « sialique » se produit sous l’action d’eau riche en gaz
carbonique.
- Dissolution
Les chlorures (NaCl, KCl) et les sulfates de calcium (gypse et anhydrite) sont dissous
par l’eau pure. Les eaux chargées de CO2 sont efficaces dans la dissolution des roches
carbonatées (calcaire, dolomie). En climat tropical, l’'agressivité de l’eau est amplifiée ce
qui conduit à une destruction totale des feldspaths et favorise la formation des hydrates
d'’alumine (AlO(OH)= Diaspore). Ce type d’altération appelée « alitique », complète
l’altération « sialitique » dans le processus de cuirassement ferrugineux.
Eléments alcalins (Na+, K+) et alcalino-terreux (Ca2+, Mg2+) à l’état dissous dans
l’eau, précipitent pour donner des évaporites et carbonates et aussi des sulfates (Figure 11b).
3- Altération des granites
En climat tempéré, les granites (quartz, plagioclase, orthose, micas) fissurés, sous
l’action de l’eau subissent une légère altération marquée par l’hydrolyse partielle des
feldspaths avec lessivage des cations Na+, K+, Ca2+ et leur fixation dans la structure des micas
par substitution inter-atomique. L’'hydratation des micas crée des micro contraintes internes
qui provoquent la fragmentation mécanique des grains minéraux. La superposition d’'une
altération chimique même légère et une désagrégation mécanique entraînent une diminution
35
de la cohésion des minéraux des granites et les rendent meubles. Ce processus de
désagrégation porte le non d’arénisation et les produits correspondent à des arènes,
formations relativement meubles qui conservent globalement la composition de la roche mère.
En climat tropical, l’hydrolyse grâce à des eaux acidifiées et agressives est plus active dans
les formations granitiques et donnent un profil d’altération souvent épais de plusieurs
dizaines de mètres, organisé en niveaux, couches ou horizons qui s’ordonnent de la façon
suivante de bas en haut (Figure 11c)
-
Roche mère saine : granite sain
-
Roche désagrégée : altération mécanique dominante avec formation d’arène
-
Lithomarge : horizon à dominante argileuse avec néoformation d’une phase
kaolinitique importante (altération des feldspaths) et tacheté d’oxyde de fer. La
structure et la texture de la roche mère sont encore reconnaissables.
-
Argile rouge : cet horizon est marqué par un lessivage complet des alcalins et alcalinoterreux, suite à une hydrolyse intensive avec concentration importante de
l’aluminium (gibbsite= Al (OH)2) et du fer (Goethite = FeO (OH).
-
Cuirasse ferrugineuse à ferro- alumineuse : cet horizon se reconnaît par sa couleur
rouge brique, riche en gibbsite, goethite et kaolinite.
-
Sol horizon d’accumulation avec développement de sol à concrétion siliceuse,
hydroxyde d’aluminium, kaolinite.
4. Notion de pédogenèse
4-1- Définition
- La pédologie c’est la science qui étudie les sols à travers l'’analyse des caractères
morphologiques, physico-chimiques et biologiques et les conditions générales de leur
formation ou en d’autres termes la pédogenèse.
- Le sol : il se définit comme un complexe organo- minéral, un produit généralement meuble
composé d’une fraction minérale (quartz inaltérable, argile (kaolinte, montmorillonite,
vermiculite, illite) et des substances chimiques (ions solubles ou fixés par les argiles) et de la
matière organique d’origine végétale (feuille, racine, fruit), rarement animale, le tout
transformé en humus ou en composé humique (acides humiques) et produits azotés. Cet
humus se transforme ultérieurement en sels ammoniacaux par ammonisation et en nitrates par
nitrification.
36
4.2- Mode de formation
Les sols résultent de la désagrégation physique (Fissuration) et de l’altération
chimique d’une roche mère sous l’action de l’eau agressive riche en gaz ou acidifiée et des
êtres vivants (végétaux, animaux) et de micro-organismes (mousses, lichens, champignons,
bactéries).
IX-
ELEMENTS DE GEOMORPHOLOGIE
La géomorphologie se charge de l’étude du paysage, formes et modèle qui dépendent de
la nature des matériaux, de leur structure et de l’action des agents atmosphériques. Chaque
terrain a un modelé caractéristique des phénomènes géologiques et climatiques.
1- Les terrains sédimentaires
Les terrains gréseux montrent un paysage ruiniforme (pic, enclume, cuesta), modelé
lié à l’action de l’eau en milieu fissuré et stratifié. Dans les terrains carbonatés, la
dissolution est un processus majeur à la base de la formation d’un système karstique (karst)
dont le processus est désigné sous le terme de karstification. Ce système comprend des
vallées, grottes ou cavernes. La dissolution superficielle crée des sillons étroits appelés lapiaz
et des dolines disséminées, de petites dépressions en forme d’entonnoir. La fusion de dolines
donne des uvalas de grande extension (métrique à kilométrique) ou de taille intermédiaire
appelées jamas ou abimes (puits béants).
2- Les terrains plutoniques et métamorphiques
Les granites et gneiss présentent une variété de paysages ou modelés typiques
-
Les aiguilles : ce sont des massifs de roche saine, lisse, fracturée, hauts de plusieurs
dizaines de mètres avec un débit cubique.
-
Les pains de sucre. Dans les régions tropicales, les massifs granitiques sont sculptes
avec des formes courbes et plus ou moins désagrégées en pelure d’orange.
-
Les tors : ce sont des accumulations de boutes arrondies reposant in situ sur les
inselbergs granitiques.
-
Inselberg. Ce sont des buttes isolées de granite au sein de vastes aires d’arène (roche
altérée) et de sable, modelé caractéristique des plaines granitiques.
37
3- Terrains volcaniques
Le volcanisme est un phénomène complexe dont l’activité varie dans le temps et dans
l’espace. Les édifices sont fonction de la nature des produits accumulés et de l’histoire et
dynamisme du volcan. Les coulées basaltiques tendent à cicatriser les vallées où à former des
nappes ou des plateaux associés au volcanisme fisural. Les laves visqueuses généralement
acides (rhyolite, trachyte) édifient des dômes ou des aiguilles. Les projections volcaniques de
nature variée (cendres, scories, bombes) s’accumulent autour du cratère et développent des
cônes de pente variable. Les explosions volcaniques liées au comportement des gaz génèrent
des cratères souvent occupés par des lacs. Les éruptions volcaniques répétées et intenses
déposent un volume important de produits autour des cheminées creuses qui finissent par
s’effondrer pour donner des caldeiras, vaste d’expression circulaire.
4- Terrains déformés
a- Terrains faillés
Les associations de failles normales créent des dépressions appelées fosses ou grabens
(Rhénan, Afrique de l’Est) alors que les failles inverses développent des bombements ou
horst (Vosges). Les failles radicales conduisent à des affaissements et à la formation de
cratères d’effondrement.
b- Terrains plissés
Les terrains plissés à grande échelle alternent des mégaplis anticlinaux et synclinaux
correspondant du point de vue géomorphologique respectivement à des bosses ou à des dômes
à des cuvettes ou vaux.
X-
NOTION DE GEOCHRONOLOGIE
38
Introduction
Pour retracer l’histoire de la terre, objet de la géologie, la mesure du temps ou de l’âge
des roches revêt une importance capitale. Elle donne lieu à une science appelée
« géochronologie » qui se subdivise en deux branches, la géochronologie relative et la
géochronologie absolue, qui toutes utilisent diverses méthodes pour déterminer l’âge des
formations ou événements géologiques.
1- La géochronologie relative
En géochronologie relative, la datation va consister à situer un événement géologique
par rapport à un autre ou d’une formation par rapport à une autre, la plus ancienne ou vieille
ou la plus jeune et récente. Elle s’appuie sur les méthodes et principes de la stratigraphie, en
particulier la lithostratigraphie (chronologie des strates géologiques) la biostratigraphie
(chronologie fondée sur les fossiles marqueurs du temps), la chronostratigraphie (chronologie
des événements géologiques). La stratigraphie est une science qui étudie l’organisation des
strates ou couches de terrain dans le temps et dans l’espace, en vue d’établir la chronologie
des sédiments.
1-1-
La lithostratigraphie
Le principe de superposition ou d’horizontalité stipule que la formation ou la couche la
plus ancienne dans un dépôt de sédiments se trouve à la base, la plus récente au sommet. Il ne
s’applique pas aux terrains renversés ou verticaux ou basculés et aux terrasses alluviales.
1-2-
La biostratigraphie
La chronologie des couches géologiques est établie en utilisant les fossiles marqueurs du
temps, encore appelés fossiles stratigraphiques dont les formes vivantes ont eu un laps de
temps d’existence court et une extension régionale considérable : cas des trilobites (fossiles
d’arthropodes) qui ont marqué l’ère primaire, les ammonites (fossiles du groupe des
mollusques) pour l’ère secondaire, les mammifères pour l’ère tertiaire.
2- Géochronologie absolue
Un élément radioactif père ou parent ou ascendant (radiogène) instable se désintègre
au cours du temps en produisant un élément fils (isotope radiogénique) généralement stable
39
avec émissions de particules α (Noyaux d’hélium), β- (électron), β- (positon) et des
rayonnements électromagnétiques. La géochronologie absolue ou radio chronologie donne
une datation chiffrée d’un événement en nombre d’années, basée sur le taux de désintégration
radioactive impliquant les horloges isotopiques et chimiques. Elle applique les lois
mathématiques et utilise une variété de méthodes.
2-1- Les lois et les paramètres
Dans un système clos, si le nombre d’éléments radioactifs est N, la quantité dN qui se
désintègre pendant un intervalle de temps dt telle que
dN
_______
dt
= λN
(équation 1)
Soit No la quantité initiale à l’instant to de noyaux radioactifs. Le nombre de noyaux
radioactifs au temps t, s’obtient en intégrant l’équation
N= No e-λt
(equation 2)
No
__________= 1/e-dt
N
On appelle période ou demie- vie, le temps nécessaire pour qu’une quantité initiale
d’éléments radioactifs No diminue de moitié
1/2= 1/e-λt
(équation 3)
Ln (1/2)= ln (1/e-λt )
ln2
0,69 325
La période T=_________= _________
λ
λ
Chaque isotope radioactif se caractérise par sa période T et sa constante de désintégration λ
par unité de temps qui est invariable quelque soit les conditions thermo-dynamiques et le
contexte géologique.
2.2. Différents types de radioactivité
40
Chaque chronomètre radioactif dispose d’un type de radioactivité qui se traduit soit par des
émissions de particules &, β+, β - ou une série de particules, lorsqu’il s’agit d’une famille radio
active.
-
Radioactivité de type & : émission de particules d’hélium 24He du noyau de l’élément
parent
147
Sm →
62
143
Nd + 24He
60
λSm= 6,54.1012 ans-1
T= 1,06 .1011 ans
87
Rb
Radioactivité de type β- émission d’un électron par le noyau parent ou ascendant
→
37
Sr + β-
87
38
λRb= 1,42.10ans-1
T= 48,8.109 ans
- Radioactivité de type β+ ou type K : émission d’un position, par transformation d’un proton
en neutron, suite à une capture d’un électron de la couche K.
β+
40K
→ 40 Ar
T= 1 ,25.109 ans
2-3- Méthodes de datation
Les noyaux radioactifs ou parents instables donnent par désintégration des éléments
fils stables. Le couple parent- fils définit un chronomètre avec une constante et une période
caractéristiques. Sur cette base, plusieurs méthodes de datation absolue ont été mises au point.
-
La méthode rubidium (Rb)- strontium (Sr)
-
La méthode Samarium (Sm)- Néodyme (Nd)
-
La méthode uranium (U)- Plomb (Pb)
-
La méthode potassium (K)- Argon (Ar)
2.4. Modes de datation
Pour mesurer l’âge absolu d’un événement ou d’une formation géologique, on
procède par l’analyse des isotopes et on calcule les rapports isotopiques de cet élément
chronomètre, sachant qu’il existe une relation entre les teneurs de ces éléments et le temps,
donc l’âge. Deux modes de datation sont utilisés pour obtenir l’âge, âge conventionnel
41
(choix de paramètres arbitraires) peu précis et ponctuel et les âges par isochrone qui sont les
plus fiables Les équations suivantes ont été établies.
-
Age conventionnel
t= 1/λ ln (1+D/A)
λ= constante de désintégration de l’élément radioactif
D= quantité de l’élément radiogénique à l’instant t
A= quantité résiduelle de l’élément radioactif à l’instant t
Certains paramètres étant arbitraires dans la datation, l’âge obtenu est qualifié de ponctuel ou
conventionnel. Il porte sur un échantillon (minéral, roche)
-
Age par isochrone
Une isochrone est une droite d’égal temps pour un groupe d’échantillons de même âge et de
même source ou origine.
Il est déduit de l’équation suivante, qui établit une relation entre l’âge et les quantités
relatives des noyaux radioactifs résiduels et radiogéniques accumulés. Cette équation
radiométrique équivaut à une équation de droite dont la pente a=eλt-1 donne l’âge de la
formation ou de l’événement géologique avec une marge d’erreurs mesurée.
D= Do+ A (eλt-1)
D : quantité de l’élément fils accumulé à l’instant t
Do : quantité initiale d’un isotope non radiogénique de la famille de l’élément fils
A : quantité résiduelle à l’instant t de l’élément parent
λ : constante de désintégration de l’élément parent
3- Echelle des temps géologiques
Les échelles de temps géologiques sont établies par région (figure 12), continents ou
blocs géologiques en utilisant les principes de la stratigraphie, paléontologie ou
biostratigraphie, radio chronologie, de la pétrologie et les processus sédimentaires
(transgression, régression) et orogéniques. L’unité de temps en géologie est le million
d’années. L’échelle universelle des temps géologiques est subdivisé en Eres regroupant les
systèmes ou périodes, constitués de séries ou époques elles mêmes organisées en étages ou
âges. L’Ere est une coupure majeure (Tableau 6).
42
-
Précambrien : 4,5 milliards à 1 milliard d’années
-
Primaire (Paléozoïque) : 570 à 230 million d’années
-
Secondaire (Mésozoïque) : 230 à 65 millions d’années
-
Tertiaire (Cénozoïque) : 65 millions à 2 millions d’années
-
Quaternaire : notre ère est subdivisée en deux périodes, le pléistocène et l’'éocène
récent.
Le précambrien est une ère azoïque, c'est-à-dire sans trace ou avec une rareté de traces de
vie alors que le phanérozoïque (Ere primaire) connaît une explosion de la vie par sa diversité
de flore et faune d’après les nombreux vestiges de fossiles enregistrés par les sédiments.
XI-
LA TECTONIQUE DES PLAQUES
Introduction
La tectonique des plaques ou tectonique globale élabore des théories sur les
mouvements de plaques lithosphériques rigides (croûte+ manteau supérieur) et les
phénomènes associés dont les plus importants sont la déformation, le magmatisme, le
métamorphisme, les séismes synthétisés par les processus orogéniques. La théorie de la
43
tectonique des plaques est née des concepts empiriques sur la dérive des continents et
l’expansion des fonds océaniques proposés respectivement par A. Wegener (1912) et Hess
(1962), mais elle s’en démarque par une nouvelle approche fondée sur la notion de mobilité
de la lithosphère conçue comme une entité déformable et flottante sur une asthénosphère
visqueuse.
1- La dérive des continents
A la fin de l’ère primaire ou paléozoïque, les blocs continentaux actuels formaient un
super continent appelé « PANGEA », séparé par un océan unique le « PANTHALASSA ». La
« PANGEA » comprenait deux unités, le « GONDWANA » (Inde, Antarctique, Australie,
Amérique du sud, Afrique actuelle) et la LAURASIA (Amérique du Nord, Europe, Asie). La
dislocation et le déplacement relatif des blocs continentaux a débuté au cours de l’ère
secondaire ou mésozoïque connus sans le nom de « dérive des continents », hypothèse
confirmée par les arguments suivants.
-
Sur le plan cartographique, les continents Africains et Sud Américain ont des contours
au niveau des côtes conformes et complémentaires (Figure 13)
-
Existence d’une analogie entre les fossiles végétaux et animaux des terrains
sédimentaires de même âge dans les deux continents
-
Présence de boucliers avec de vieux noyaux géologiques et des chaînes paléozoïques
communes entre plusieurs continents
-
Présence de tillites de même âge, formations caractéristiques d’une époque de
glaciation commune en Australie, Antarctique, Amérique du Sud, Afrique du Sud,
Inde.
2- Expansion des fonds océaniques
La Terre possède un champ magnétique dipolaire induit par sa rotation et des forces
émises par le noyau ferro- nickelifère. Ce champ est enregistré par les minéraux magnétiques
(magnétite) Fe3O4) inclus dans les laves basaltiques des fonds océaniques au cours du
refroidissement et dans les sédiments au cours de leur diagenèse. L’orientation des particules
magnétique selon le Nord magnétique (NM) du moment est conservée ou fossilisé dans les
formations géologiques.
La déclinaison qui découle de l’angle formé entre le NM et le Nord Géographique (NG)
permet de définir la latitude d’un continent à une époque de l’histoire de la Terre. Au cours
des temps géologiques, on a mis en évidence des périodes d’inversion du champ
44
magnétiques ou il était opposé au champ actuel et des périodes normales d’après les mesures
et les datations radiométriques des laves des fonds océaniques. La « dérive » d’un continent
par rapport à un pôle magnétique découle des mesures du champ magnétique de série de laves
relativement anciennes, d’âge différent d’une même zone.
3
Tectonique des plaques moderne
Cette théorie uniformitariste ou unificatrice contrairement aux anciennes hypothèses
développe des arguments sur les mouvements de plaques lithosphériques, mouvements
verticaux, mouvements latéraux et horizontaux dont les courants de convection constituent le
moteur essentiel de la mobilité de ces plaques. L’asthénosphère est le siège de ces courants
de convection où se produit un brassage permanent de matières thermiques. Par son caractère
visqueux et sa forte densité, né un contraste avec la lithosphère rigide et moins dense,
disloquée en une mosaïque de méga plaques flottantes (Plaque africaine, Plaque Amérique du
sud et du Nord, Plaque Antarctique, Australienne, Eurasienne, Pacifique’). Les mouvements
relatifs des plaques consistent soit à des soulèvements, soit à la séparation ou écartement
appelé divergence, soit à un rapprochement ou convergence (Figure 14). En tectonique des
plaques, on oppose les zones de divergence ou le mécanisme majeur est la distension aux
zones de convergence ou le mécanisme majeur est la subduction (glissement ou enfoncement
relatif de plaques) : cas de la subduction de la plaque Africaine sous la plaque Européenne,
subductions de la plaque pacifique sous la plaque continentale sud- Américaine (Figure 15).
a- Les Zones de divergence
Les principales zones de divergence ou d’extension lithosphérique sont :
-
les dorsales médio- océaniques, vastes chaînes volcaniques entaillées dans leur partie
centrale ou médiane par des failles normales, qui parcourent les fonds océaniques.
-
Les rifts continentaux qui correspondent à des zones de fracturation intense et
profonde caractérisées par des soulèvements ou affaissements de blocs. Leur
élargissement crée des dépressions ou bassins d’effondrement auquel sont associés
des lacs, mers ou océans.
-
Les failles transformantes qui découpent littéralement ces dorsales et les déplacent sur
plusieurs dizaines ou centaines de km.
b- Les zones de convergence
45
La subduction correspond au glissement ou enfoncement d’une plaque lithosphérique
sous une autre plaque lithosphérique. On parle de marges actives (figure 15) une zone de
confrontation qui implique une plaque océanique et une plaque continentale (plaque pacifique
et plaque sud américaine) ou deux plaques continentales entre elles (plaque Africaine/ plaque
européenne). On qualifie de subduction intra océanique, lorsqu’une rupture entraîne le
glissement d’une partie d’une plaque océanique sous l’autre (cas de la plaque pacifique).
La subduction peut conduire à l’affrontement de plaques continentales ou encore à la
collision avec formation de chaînes. (Cas de l’Himalaya= collision plaque Indienne/ plaque
asiatique) Les chaînes pures de subduction sont de nature volcanique, connues sous le nom
d’arc insulaire ou arc volcanique. En profondeur, la lithosphère plongeante est résorbée et
disparaît avec le processus d’anatexie (fusion partielle) par lequel naissent les magmas.
c- Conséquence sur la dynamique du globe
1- Les séismes
a- Nature des séismes
Un séisme ou tremblement de Terre est un ébranlement vibratoire brusque et
instantané en réponse à une rupture (faille, rejeu de faille) provoquée par des contraintes
tectoniques en un point donné du globe. Il s’accompagne d’une libération d’ondes
sismiques (ondes P, S, L) qui se propagent dans toutes les directions en surfaces (ondes L) et à
l’intérieur du globe à partir du foyer situé à profondeur variable et dont l’épicentre est le
point localisé à la verticale ou à son aplomb en surface. L’intensité du séisme est estimé par
l’échelle empirique de MERCALLI, (Figure 16) graduée de 1 (microséisme) à 12
(cataclysme), fondée sur l’importance des dégâts commis sur le terrain. La magnitude (M)
d’un séisme correspond à l’énergie (E) libérée dont la valeur est exprimée sur l’échelle
logarithmique de Richter. Les relations entre M et E sont données par la formule.
E
aM= log ___________
Eo
a= 1, 5
Eo= 2,5 1011erg
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M= 8,9 (Richter) correspond à l’intensité I= 11 de l’échelle de Mercalli.
La distribution cartographique des foyes sismiques à travers le globe, montre
une nette corrélation avec les zones de divergence de plaques (dorsales médio-océaniques,
rifts continentaux, transformantes) et les zones de convergence de plaques (ceinture de feu du
Pacifique) et les chaînes de collision. La sismicité du globe est largement contrôlée par les
mouvements des plaques (Figures 16).
b- Effets sur l’environnement
Les tremblements de terre sont les principales causes de destruction de l’environnement,
évidente dans les terrains ou régions d’intense activité sismique régulière. Les dégâts ou
dommages commis sur le terrain varient suivant l’intensité du séisme, la nature du sol et sous
sol (liquéfaction des sols sableux), la structure de l’habitation, la taille de l’agglomération,
de la qualité des matériaux et maçonnerie des ouvrages. Dans le secteur du bâtiment, les
immeubles enregistrent des dommages allant des fissures à des basculements et à des ruines.
Les sols, réez et chaussées se fendillent, se décalent ou se soulèvent tandis que les ponts
s’effondrent. Le réseau hydrographique est perturbé avec déviation de la trajectoire des
rivières et parfois des captures. Au stade des séismes violents, les glissements de terrain ont
été observés et les pertes de vie humaine de plus en plus nombreuses. Le cas du Tsunamis
Indonésien en 2004 est très éloquent.
c- Prévision
Les séismes sont des phénomènes difficilement prévisibles en raison de leur caractère
spontané, toutefois une mobilisation efficiente des ressources et des compétences, permet de
les circonscrire. L’examen des données suivantes est une condition préalable.
- connaissance de l’histoire sismique de la région
-
surveillance
sismologique
par
les
géophysiciens
de
la
matière
(séismographes/ sismologues)
- établissement des cartes tectoniques et cartes des risques naturels
- éducation et sensibilisation des populations sur les risques sismiques
- implantation des ouvrages de génie civil basée sur l’analyse des cartes de
géorisque
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- construction de bâtiments anti- sismique respectant les techniques
élémentaires de maçonnerie et de fondation ainsi que la qualité des matériaux.
2- Volcanisme
c- Activité volcanique
La distribution des volcans actifs ou éteints sur le globe est également contrôlée par les
mouvements des plaques, en d’autres termes par la tectonique ou géodynamique globale
(Figure 17). A l’instar des séismes, le volcanisme est un phénomène majeur des zones de
divergence et de convergence des plaques lithosphériques. Les dorsales médio-océaniques et
les rifts continentaux constituent le siège d’intenses activités volcaniques génératrices de la
croûte océanique et continentale (basaltes des plateaux). Les zones de subduction
péricontinentale ou marges actives (ceinture de feu du Pacifique) ou s’affrontent des plaques
océaniques et continentales, le volcanisme est un phénomène prépondérant et régulier. A
l’exception des zones orogéniques, le volcanisme affecte l’intérieur des plaques océaniques
et continentales à partir d’un réservoir magmatique fixe localisé à la base de la lithosphère,
par le mécanisme des « hot spots » ou points chauds.
d- Impact sur l’environnement
Le vocalisme explosif de type vulcanien ou peléen déverse d’énormes quantités de
projections volcaniques ou de nuées ardentes meurtrières. Dans cette catégorie figure les
lahars, coulées de boue volcanique propulsées à grande vitesse qui modifient certains
paysages et engloutissent des agglomérations entières. Le volcanisme présente cependant des
atouts au niveau touristique, fournit des produits minéraux nutritifs (cendres volcanique)
exploités en agriculture. Il développe des sources thermales à vocation curative dans le
domaine de la santé et libère des substances utiles (acide chlorhydrique, soufre natif). La
géothermie s’est développée ces trois dernières décennies avec les techniques de recherche et
d’exploitation des eaux chaudes et vapeurs d’eau des réservoirs géothermiques formés à
partir des aquifères réchauffés par les volcans.
e- Prévision
Les risques volcaniques existent dans les zones instables du globe terrestre. La
prévention des éruptions volcaniques est souvent basée sur diverses appréhensions et par la
recherche d’indices sur le terrain.
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- Etude micro sismique
- Etude de la déformation du sol
- Analyse des variations des niveaux de nappe d’eau
- Analyse des gaz rares (Rn, Ra) des eaux souterraines
- Cartographie des géorisques (séisme)
XII - GEOLOGIE APPLIQUEE
La croûte terrestre concentre la quasi-totalité des ressources naturelles vitales pour
l’activité humaine. La géologie appliquée en économique se charge de l’'exploitation, la
valorisation et la gestion des ressources aquatiques, minérales et énergétiques classées comme
ressources fossiles ou non renouvelables. Elle utilise les méthodes classiques de la géologie et
les techniques de l’ingénieur (géophysique, sondage, Télédétection, SIG).
1- Les principales disciplines
La géologie appliquée regroupe selon les thématiques, quatre disciplines et spécialités
de la géologie.
- Les sciences de l’'eau
- Les sciences des sols
- Les géosciences de l’'environnement
- Le génie minier et énergétique
- Le génie géologique
2- Les ressources de la croûte
a- Les ressources en eau
La prospection, l’exploitation, la gestion et la prospection des eaux souterraines
constituent le centre d’intérêt de l'’hydrogéologie. La recherche des nappes libres ou
captives repose sur une meilleure connaissance des caractéristiques géologiques,
hydrogéologiques et physiques du terrain. Les formations gréso-carbonatées, les formations
alluviales et supergènes (cuirasse latéritique) et le socle fissuré constituent en règle générale
de bons réservoirs d'’eau.
L’hydrogéologie se préoccupe aussi de la problématique de la pollution des eaux
souterraines par des déchets organiques et industriels et autres éléments toxiques naturels.
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b- Les ressources pédologiques
La pédologie étudie les sols en vue de dégager ses caractéristiques minéralogiques,
chimiques et physiques dans une perspective de classification déterminante en matière de
valorisation dans les secteurs de l’agriculture. Elle aborde également la problématique de la
pollution des sols et leur gestion dans le temps et dans l’espace. Différents types de sols ont
été répertoriés parmi lesquels, les lithosols, vertisols, sols bruns eutrophes, sols ferrugineux
tropicaux et sols ferralitiques connus dans les zones soudano- sahéliennes en climat tropical.
c- Les ressources minérales et énergétiques
Les sciences et techniques minières (gîtologie, métallogénie, géophysique,
géotechnique, génie minier) sont mises en ’oeuvres pour la recherche de matières premières
minérales et énergétiques. Au niveau minier, l’extraction des métaux (Fe, Cu, Mn, Al)
alimente la sidérurgie et la métallurgie et les industries connexes. L’industrie du bâtiment
consomme des géo matériaux de toute nature dont les granulats, les pierres dimensionnelles
ou matériaux céramiques (briques cuites) utilisant les terres argileuses. Les argiles
kaolinitiques sont valorisées dans l’industrie du caoutchouc, du papier et de chimie
(insecticide, peinture). Argile et carbonates entrent dans la production du ciment dont
l’industrie (cimenterie) prospère dans le monde. Les évaporites, phosphates et les sulfures
sont les principales matières premières de l’industrie de chimie pour la production d’acides
chlorhydrique, sulfurique et phosphorique. Phosphates et évaporites servent d’engrais dans le
domaine de l’agriculture et d’aliments à bétail (NaCl, KCl).
Les matériaux siliceux (sable) constituent la principale ressource de l’industrie de
verrerie. Au niveau énergétique, les réserves d’hydrocarbures (pétrole, gaz et autres
combustibles (charbon minéral, lignite, tourbe) et les gisements d’uranium sont quantifiés
comme source de production énergétique des temps modernes. Dans certaines pays
développés, on exploite l’énergie géothermique sous forme d’eaux chaudes pour le
chauffage domestique ou les vapeurs d’eau pour la production de l’électricité (France,
Italie)
d- Aménagement
Le génie civil et la géotechnique sont deux spécialités de l’ingénierie géologique. Dans
les projets d’aménagement et d’étude de leur impact sur l’environnement, la connaissance
du terrain notamment le sol et le sous sol est une nécessité impérieuse et déterminants dans la
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viabilisation des ouvrages. Dans une approche pluridisciplinaire, la géologie est interpellée
pour la cartographie des terrains, l’identification des matériaux, l’analyse des géorisques,
l’étude géomorphologique. Le rôle de la géotechnique consiste à des travaux de
caractérisation mécanique des sols, à l’installation des sondages et galeries de
reconnaissance. L’implantation des grands travaux (routes, immeubles) et grands ouvrages
d’art (pont, barrage, tunnel) doit disposer au préalable de toutes les données géologiques et
géotechniques sur la qualité des sites.
2- Environnement
L’activité anthropique à travers l’industrie en particulier l’industrie extractive ou
minière et dans une moindre mesure agro-alimentaire, est la principale source de pollution de
l’environnement (atmosphère, nappes aquifères, sols). La pollution de l’atmosphère par le
CO2 anthropique est à l’origine des effets de serre et à terme des grands bouleversements
climatiques (réchauffement). Cette atmosphère est également contaminée par les émissions
volcaniques riches en SO2 et les émanations d’acide avec l’activité volcanique
fumerollienne. Les poussières siliceuses et d’amiante émises par certains types d’industrie
dans l’atmosphère, les eaux de surface ou souterraines ainsi que les sols, de même que les
substances radioactives pour les centrales nucléaires, ou les explosions nucléaires artificielles
et par certaines éléments toxiques traditionnels (plomb, arsenic, antimoine, mercure,
cadmium, cyanure) sont à l’origine des maladies cancérigènes en plein essor ces dernières
décennie dans le monde. Les géosciences de l’environnement peuvent contribuer à leur
détection, à la cartographie des zones de pollution potentielle et proposer des stratégies de
traitement et de gestion.
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