La Méditerranée sous le signe d`Éros Les secrets d`Hathor

Saison 2013-2014
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e
anniversaire de fondation de l’IEMM
La Méditerranée sous le signe d’Éros
Dans la critique, l'éros est souvent mis en regard de l'agapè (αγαπή) chrétien (latin caritas)
qui est don d'amour par opposition au désir de séduction et de possession, avec un sens d'«acceptation
fraternelle de l'amour¨
MERCREDI 18 SEPTEMBRE 2013, 19 heures, Chapelle historique du Bon-Pasteur
Les secrets d’Hathor
Amour, érotisme et sexualité dans l’Égypte pharaonique
Évènement placé sous la présidence d’honneur de S.E. monsieur Amin Meleika, Consul général de la
République Arabe d’Égypte
Fresque, tombe de Nakht
Conférencier : Pascal Vernus, PhD, directeur de l’École Pratique des Hautes Études, Sorbonne
La première sexualité dans l'ancienne Égypte est d'origine divine. Si l'on se penche sur les différentes
cosmogonies égyptiennes qui permettent de créer le Monde, l'on découvre que le premier acte sexuel
est divin et qu'il donne naissance aux dieux puis aux hommes. La sexualité divine ne s'arrête pas à
cet épisode de la création du monde par Atoum. Des représentations et des textes abordent la
sexualité sur plusieurs facettes: tantôt morale (combat d'Horus contre Seth), tantôt divine et créatrice
de vie (le dieu Min, Osiris fécondant Isis). Les égyptiens, qui avaient confectionné les actes des
divinités, pouvaient ainsi exprimer l'amour, l'érotisme et la sexualité dans leur vie quotidienne. L'amour
est présent dans les textes, les contes, les images, la statuaire et dans l'au-delà après la mort. La
sexualité peut devenir érotique dans les contes (le conte des deux frères) et dans les images (ostraca
érotique, papyrus érotique de Turin).

Goûter après la conférence et spectacle-hommage aux grands chanteurs égyptiens Abdel-
Wahab. Farid El-Atrache, avec Nizar Tabcharani et les Backstrings et le chanteur oudiste
Adel Kassab
22 Octobre 2013,19 heures, Chapelle historique du Bon-Pasteur
L’érotique de Sappho
Évènement placé sous la présidence d’honneur de monsieur Thanos Kafopoulos,
Consul général de Grèce
Portrait présumé de Sappho
Sappho naquit à Mitylène, dans l’île de Lesbos, et vécut dans le sixième siècle avant l’ère vulgaire.. À toutes les
destinées des grands noms de l’antiquité, il se mêle toujours quelque événement merveilleux. L’admiration que son
génie inspira lui fit donner le surnom de dixième Muse. La postérité a confirmé ce jugement. La poétique de l’amour
chez Sappho se développe selon la passion d’abord, pathos de la chair, omniprésente. Elle parle de la souffrance
de l’attente anxieuse, sans mesure, des émois qui travaillent le corps en profondeur, ¨kardia¨, qui révulsent le
¨thymos¨ et expriment l’extase ou la fureur. Mais en contrepartie, la beauté est le remède et la beauté s’offre sans
partage.
Conférencière : Janick Auberger, Phd, professeure d’histoire ancienne grecque et latine UQÀM
Goûter après la conférence. Concert : extraits d’airs du cycle Odysseia de Mikis Theodorakis, chantés en g
rec, première canadienne ;

en vedette : Julija Karakorska, mezzo-soprano, Marc-Antoine D’Aragon, baryton. Au piano,
Mo Enzo De Rosa.
19 NOVEMBRE 2013, 19 heures, Chapelle historique du Bon-Pasteur
Érotisme et rites d’initiation dans la Rome Antique
Évènement placé sous la présidence d’honneur de monsieur Enrico Padula,
Consul général d’Italie
Conférencier : Alain Dubreuil, PhD, professeur département d’études anciennes UQÀM
Les attitudes et comportements sexuels dans la Rome antique sont visibles dans l'art romain, la littérature,
dans les inscriptions et dans une moindre mesure dans les restes archéologiques comme les artefacts
érotiques ou l'architecture. Il a parfois été assumé qu'une caractéristique de l'ancienne Rome est une
« licence sexuelle illimitée.
Pompéi – Fresque, Villa des Mystères
Il y a de nombreuses peintures et sculptures sexuellement explicites dans les vestiges romains de Pompéi et
Herculanum mais les significations originelles de ses représentations sont variables. D’une part, dans la
« Villa des Mystères » à Pompéi, on peut observer une scène rituelle de flagellation qui est clairement
associée à un culte religieux, image dont la signification peut être considérée comme plus religieuse que
sexuelle. D’autre part, des peintures dans un bordel décrivant divers actes sexuels sont visibles dans les
linteaux au-dessus de chaque porte. Les Romains considéraient les représentations sexuelles comme des
décorations de bon goût et un objet comme la coupe Warren tout au plus comme un « amorce-
conversation ». Des actes sexuels considérés comme tabous (comme ceux censés salir la pureté de la
bouche) sont dépeints dans les salles de bain, dans un but comique. Des représentations de larges phallus
étaient fréquentes à l’entrée des habitations, car le phallus était signe de chance.

Goûter servi après la conférence. Concert : Mélodies napolitaines de Scarlatti à Tosti ; En vedette,
Marianne Lambert, soprano, Isabelle Metwalli, soprano, Kevin Myers, ténor, Philip Kalmanovitch, baryton,
lauréats des Jeunes Ambassadeurs Lyriques, 2013.
Au piano, Enzo De Rosa ; accompagnement de luth, guitare et mandoline.
12 Décembre 2013,
Party de Noël dans un restaurant espagnol ou du Moyen-Orient
La chère fut longtemps considérée comme préliminaire aux jeux de l’amour. Toutes les cuisines ont leurs
recettes aphrodisiaques qui, vérité ou fiction, auraient un effet bénéfique sur les sens, c’est pourquoi elles
réservent toujours une place privilégiée aux épices qui peuvent « réchauffer » les corps.
18 FÉVRIER 2014, 19 heures, Chapelle historique du Bon-Pasteur
Érotisme, filtres d’amour et magie noire, l’Affaire des Poisons
Madame de Montespan
Conférencier: Pascal Bastien, PhD, professeur, département d’histoire, UQÀM
L’ancienne habitude de consulter les devins, de faire tirer son horoscope, de chercher des secrets pour se
faire aimer, ¨subsistait encore parmi le peuple et même chez les premiers du royaume » écrit Voltaire dans
son ouvrage "Le Siècle de Louis XIV" (1751). Faux abbés ou même vrais prêtres sont passés experts en
magie noire, ensorcellements et maléfices afin de satisfaire leurs nombreux clients. Dans ce climat, les
dérapages se multiplient.
En ce XVIIe siècle finissant, Paris ne bruisse plus que de morts suspectes de parlementaires, voire de
princesses ou de secrétaires d’Etat, dans lesquelles il est question de “poudres de succession”, ¨de philtres
d’amour” et d’autres élixirs inconnus.
L’affaire des poisons, histoire hors norme, verra plus de 400 accusés, dont de hauts personnages de la
cour de Louis XIV..

Concert : Extraits de Les Indes galantes de Rameau, airs de Lulli, de Charpentier, de Campra,
de Handel et de Vivaldi. En vedette : Julie Daoust, soprano, Pierre-Étienne Bergeron, baryton,
François Daignault, contre-ténor et Geneviève Lévesque, mezzo. Maestro Luc Beauséjour au
clavecin et Amanda Keesmaat au violoncelle
18 MARS 2014, 19 heures, Chapelle Historique du Bon-Pasteur
Éros et le Nu dans l’art du XIXe siècle
Fernand Lematte, Jeune-femme au bain
Conférencier: Luis de Moura Sobral, PhD, professeur Université de Montréal
Dans l'art, l'érotisme est une catégorie ou un genre qualifiant certaines représentations
suggestives, de personnes (en particulier le nu, en peinture ou en photographie) ou de scènes
(dans la littérature ou le cinéma On peut considérer que la réalisation de l'Olympia de Manet
marque un tournant dans l'histoire du nu et, qu'avec celle-ci, s'arrête la figuration à proprement
parler académique. Dans cette peinture, la nudité est interprétée avec une certaine banalité qui
ne cherche pas l'élégance, mais la vérité à la manière des oeuvres réalistes de Courbet. Avec
Degas, on aura encore une recherche d'objectivité, dans des scènes naturalistes où la femme est
montrée tel quel et sans pose étudiée. Avant 1914, toilette et bain fournissent le prétexte très en
vogue à toute une représentation de l'intimité féminine dévoilée, comme en témoignent les
nombreuses publications illustrées sur le sujet. Le spectateur masculin de l'époque, tenu la
plupart du temps à l'écart de la physiologie de sa compagne, découvre finalement l'interdit par
le biais honorable de la peinture, ou, celui moins avouable de la photographie