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L’IMMUNITÉ DE L’ORGANISME
L'immunité est la propriété que possède l'organisme de se défendre contre l'agression par un agent qui lui est étranger.
Le système immunitaire doit pour cela faire la distinction entre ses propres constituants : le « soi » vis-à-vis duquel il
doit être tolérant et ceux qui lui sont étrangers : le «non soi » qu'il doit éliminer
Chapitre 1 :
I.
LES MARQUEURS DU « SOI »
La capacité du système immunitaire de distinguer le « soi » du « non soi » est démontrée par les transfusions sanguines
et les greffes de tissus ou d'organes ; ces pratiques ont permis de mettre en évidence, au niveau des membranes
cellulaires, des molécules dont dépend l'acceptation ou le rejet des cellules transférées d'un donneur chez un receveur.
Ces molécules membranaires, appelées marqueurs du soi ou antigènes du soi, définissent l'identité biologique des
cellules de l'organisme et sont différentes sur les hématies (cellules sanguines sans noyau) et sur les autres cellules (cellules
nucléées du sang et cellules des tissus); elles sont caractéristiques de l'individu et dépendent d'un programme génétique qu'il
possède et qui est hérité de ses parents.
A.
Les marqueurs du « soi » des cellules anucléés (=les hématies)
1. Les marqueurs des hématies du système ABO
L'hémagglutination observée dans le cas d'une transfusion incompatible est la manifestation d'une réaction
immunitaire développée chez le receveur ; la réaction est déclenchée par des marqueurs membranaires se trouvant à
la surface des hématies du donneur et n'existant pas chez le receveur. Il s'agit de glycoprotéines membranaires
appelés agglutinogènes ou antigènes.
Les agglutinogènes du donneur sont reconnus comme non soi par des molécules solubles se trouvant dans le plasma
du receveur appelées agglutinines ou anticorps, capables de se lier aux agglutinogènes. Il y a formation de
complexes antigènes-anticorps qui se manifeste par une agglutination des hématies. L'agglutination est une
réaction immunitaire spécifique de type antigène-anticorps, les anticorps sont les effecteurs de cette
réaction.
On quatre groupes sanguins dans le système ABO déterminés par la présence ou non d'agglutinogènes sur les
hématies et d'agglutinines dans le plasma.
B.
Les marqueurs tissulaires : (marqueurs des cellules nucléées)
Le rejet de greffe est la manifestation d'une réaction immunitaire de l'organisme receveur qui reconnait comme
étrangères (comme non soi) les cellules du donneur. La réaction de rejet est déclenchée par des marqueurs
membranaires se trouvant à la surface des cellules greffées du donneur, et qui sont différents de ceux existant sur les
cellules du receveur, appelés marqueurs du CMH ou antigènes d'histocompatibilité ou molécules HLA chez l'espèce
humaine.
Les molécules HLA ont été découvertes la première fois sur les leucocytes (globules blancs); ce sont des protéines présentes
sur toutes les cellules nucléées de l'organisme.
On distingue 2 classes de molécules HLA :
1. Des molécules HLA de classe I :
Molécules HLA I ou marqueurs du CMH I se trouvant à la surface de toutes les cellules nucléées.
2. Des molécules HLA de classe II :
Molécules HLA II ou marqueurs du CMH II se trouvant à la surface des cellules immunitaires (lymphocytes,
macrophages.).
Ces marqueurs du « soi » sont différents d'un individu à un autre et constituent une sorte de « carte d'identité
moléculaire » ; ils sont identiques chez les vrais jumeaux et parfois chez des frères et sœurs. Chaque individu présente
50% de ressemblance de ses molécules HLA avec chacun de ses parents. Plus le degré de parenté entre deux individus est