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Surveillance médicale du plâtre

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361 | Surveillance plâtre
Table des matières
Fiche proposée grâce au travail de Loukhman Kaddar, Romain Planques, Marine
Planchand, Hugo Martinez, et d'autres héros anonymes.
Introduction
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Mise en place d’une immobilisation externe : geste médical dont
le médecin en assume toute la responsabilité
Appareils d’immobilisation externe
terme générique : « plâtre » = ne préjuge PAS de leur composition
matériaux :
historiquement : plâtre de Paris
actuellement : plastiques, résines
Complications (parfois graves)
survenue : possible à tout moment
évitables : OUI le plus souvent par prévention et par attention
prolongée
Surveillance : confection bien après l’ablation [face au moindre
problème, toute procrastination est interdite]
Confection
Principes





But : maintenir sans danger une articulation ou un segment de
squelette jusqu’à consolidation des lésions
Surveillance : commence par la surveillance de la confection et le
respect de règles pour un TTT efficace non dangereux
Immobilisation
en « traitement orthopédique » :
soit : directement, sans réduction d’une fracture


soit : après réduction d’une fracture par manœuvre externe sans
ouvrir le foyer de fracture
en complément d’un « TTT chirurgical » : après réduction puis
ostéosynthèse d’une fracture à foyer ouvert
Types d’immobilisation des membres (2)

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
Plâtre circulaire : entoure le membre
Gouttière plâtrée : entoure en général la moitié postérieure du
membre (« Gouttière Plâtrée Postérieure » [GPP])
réalisation :
directement
indirectement : ne garder lors de la confection que la moitié d’un
plâtre circulaire coupé en bivalve
maintien : bande de gaze autour d’elle qui ne doit pas serrer
Étendue de l’immobilisation
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
Immobiliser une fracture
condition : prendre en principe les articulations sus- et sous-jacentes
à la fracture
exemple pour une fracture de jambe : plâtre cruro-pédieux = cuisse
pied (genou et cheville dans le plâtre)
Immobiliser une articulation
condition : prendre en principe les pièces osseuses sus- et sousjacentes

exemple pour une luxation du coude réduite : gouttière plâtrée
brachio-antébrachio-palmaire = bras main
⚠ il faut, sauf exception, laisser libres les doigts et les orteils pour permettre
leur mobilisation et surveiller leur sensibilité et leur mobilité ⚠
Position d’immobilisation du membre : Précisée avant de commencer la
confection du plâtre et ne doit plus ê tre modifiée
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But : maintenir le membre en position de fonction en proscrivant les
positions extrêmes (exemple, éviter coude > 90°)
membre supérieur :
coude : 90° de flexion
poignet : pro-supination intermédiaire, en extension neutre
pouce : en opposition
au membre inférieur :
genou : 10° de flexion
cheville : 90° par rapport au squelette jambier
arrière-pied : lutte contre le varus de l’arrière-pied
Particularité pédiatrique
initialement : positions svt ≠tes en raison de la stabilité du foyer de
fracture, provisoirement pour qq semaines
relai : rapide par une position plus physiologique
remarque : idem « plâtres correcteurs » de déformations = réalisés
successivement durant quelques semaines
Réalisation
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
Retirer : bagues et anneaux
Proscrire : tout pansement circulaire sous un plâtre
Enfiler sur la peau lavée et séchée : jersey tubulaire (« stockinette »)
de taille adaptée, sans plis
Rembourrer : par du coton cardé ou de la ouate synthétique en
protégeant…

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
zones saillantes potentiellement dangereuses :
au membre supérieur : épicondyles latéral et médial, olécrane,
styloïde ulnaire
au membre inférieur : tête fibulaire, tubérosité tibiale antérieure,
malléoles
zones richement vascularisées ou innervées :
au membre supérieur :
– pli du coude : artère humérale et nerf médian– gouttière épitrochléenne :
nerf ulnaire– face antérieure du poignet : nerf médian

au membre inférieur : creux poplité, face postérieure de la fibula et
nerf fibulaire commun
!! Certains ne rembourrent jamais, préférant mouler plus étroitement le plâtre

Appliquer : bandes plâtrées = sans tension mais sans pli, insister en
épaisseur sur zones-contraintes (pied, articulations)
Plâtre définitif
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
Délai de confection définitive : une fois la dessiccation complète
obtenue
Plâtre abandonné trop tôt, humide en cours de dessiccation : se
fissure et prend une position vicieuse
Solidité définitive
immobilisation en plâtre : PAS avant 36-48h

immobilisation en résine : après quelques heures
Fente d’un plâtre

Indications
!! plâtre circulaire :
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immédiatement après un traumatisme aigu pour un traitement
orthopédique
en complément d’une chirurgie d’ostéosynthèse interne
Moment : immédiatement
Technique : fente d’une extrémité à l’autre, jusqu’au jersey – pour
ê tre sûr de ne pas laisser une bride compressive
Puis : écarter légèrement les deux berges du plâtre pour permettre
l’expansion de l’œdème cause de compression
Raisonnement : c’est pour cela que la confection d’une gouttière
(attelle) est la règle immédiatement après trauma
expansion après écartement du plâtre circulaire ou dans une attelle
Vérification immédiate après confection
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Extrémités
vérifier : trop coupantes ? appuient sur la peau ?
si oui : éverser et non recouper sinon déstabilisation du plâtre
Vérification que le plâtre ne soit pas trop serré = mobilité et
sensibilité des doigts et des orteils et de la circulation
vérifier que les orteils et les doigts peuvent s’étendre complètement
vérifier que les orteils et les doigts ont sensibilité normale
vérifier que la circulation périphérique est bonne (dont couleur)
Longueur du plâtre
mouvement : ne doit pas gêner le mouvement de flexion des MCP ou
du genou
appuis : ne doit pas avoir d’appuis trop courts = source de souffrance
cutanée
!! c’est-à-dire appui complet sur la diaphyse ulnaire et sur la tubérosité tibiale
antérieure
Retouches
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
Règle : doivent ê tre limitées aux extrémités et à un éventuel
renforcement de l’épaisseur du plâtre
Si immobilisation NON correcte : refaire immédiatement le plâtre
Contrôle radiologique : OUI
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Incidences : face + profil
Vérification
qualité du geste réalisé : réduction correcte ou non
position correcte d’immobilisation
qualité de l’immobilisation : espace clair trop important entre
membre et plâtre = plâtre trop lâche
Principaux plâtres réalisés
Membre supérieur (4)
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« Thoraco-brachial » : appuie sur le thorax, le bras et l’avant-bras
pour l’immobilisation de l’épaule ou de l’humérus
« Brachio-anté- brachio-palmaire » : prend le bras, le coude et l’avantbras pour l’immobilisation du coude
« Pendant »
indications : fractures de la diaphyse humérale
rôle : n’est PAS de contenir directement le foyer de fracture
action du poids proprement dit du « plâtre pendant » : en position
debout ou assise
mécanisme : effet de traction qui aligne les segments osseux et
maintient la réduction
si couché : légère traction par une ficelle avec poids de 1 kg à 2 kg
dans l’axe de l’humérus sur le plan du lit
« Anté- brachio-palmaire » (« manchette plâtrée ») : prend l’avantbras et le poignet, mais libère les MCP
Membre inférieur (5)
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« Pelvi-Dorso-Pédieux » (« PDP »)
but : appuie sur le pelvis et sur tout le membre inférieur
indication : immobilisation de la hanche et de la partie proximale du
fémur
bermuda plâtré : immobilise les 2 hanches
hémi-bermuda plâtré : limite l’immobilisation à 1 seule hanche
« Cruro-pédieux » : prend cuisse, genou, cheville
« Cruro-sus-malléo laire » (« genouillère ») : appuie sur la patella,
s’arrê te au-dessus de la cheville
« Botte »
but : appuie sur la tubérosité tibiale antérieure, les malléoles,
immobilise la cheville
condition : doit remonter au-dessus de la tête de la fibula et non la
dégager
!! car le nerf fibulaire commun passe en dessous au niveau du col et serait alors
traumatisé

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si « botte de marche » : appui autorisé
« Plâtre de Sarmiento »
indication : fractures de la diaphyse tibiale
!! en général après 21 jours en relais précoce des autres plâtres
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méthode : immobilisation compressive circulaire du seul segment
fracturé
condition : mobilisation articulaire sus- et sous-jacente précoce
appui : transforme les contraintes appliquées à la périphérie du
segment fracturé en force compressive
conséquence : ostéogenèse favorisée
risque de déplacement de la fracture : important
Rachis
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« Plâtre de Boehler » = « corset »
indication : immobilisation du rachis dorsal et lombaire
but : appuie
en avant : sur le sternum
en arrière : sur le sacrum et les épines iliaques postéro-supérieures
(points d’appui à bien protéger)
moment : après récupération du transit intestinal = généralement 3-4
j après fracture ou chirurgie du rachis
avantage : fenêtré pour permettre l’expansion gastrique
longueur : devra permettre une flexion libre des hanches et une
marche normale
« Minerve »
indication : immobilisation du rachis cervical, dorsal et lombaire
structure : idem au corset de Boehler avec appuis complémentaires
en avant : sur le menton et le front
en arriè re : sur l’occiput
Informations pour le porteur du plâtre
Conseils (fiche-conseils peut être remise et expliquée)
!! Souhaitable : tout porteur d’un plâtre doit être revu 48h après sa confection
par celui qui l’a réalisé pour le surveiller


Devoir s’habituer à l’attelle ou au plâtre
Œdème dû à la blessure : peut entraîner une impression d’ê tre «
serré » dans le plâtre ou l’attelle pendant 48-72h
!! si attelle : en fonction de l’œdème, le patient peut desserrer la bande qui la
maintient jusqu’au confort, sans la quitter

une fois le gonflement initial diminué : attelle ou plâtre permet
généralement la poursuite des activités
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important = faire diminuer l’œdème : diminue la douleur et favorise
la guérison
éviter : vêtements roulés à la racine du membre au-dessus du plâtre =
pourraient faire garrot
surélever le membre immobilisé, surtout dans les premiers jours
après trauma / opération, > niveau du cœur :
au membre supérieur :
– debout : maintien par une écharpe poignet > coude par rapport à
l’horizontale– couché : main surélevée sur un coussin

au membre inférieur :
– journée : ê tre ++ assis avec le talon reposant sur une chaise cheville > genou–
nuit : surélever les pieds du lit de 5-10 cm

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Faire souvent des exercices – surtout au membre inférieur
contractions isométriques sous plâtre
mobilisations des articulations sus- et sous-jacentes (++ doigts et
orteils)
Glacer : glace placée dans un sac plastique
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préférer : doit épouser le plâtre ou l’attelle au niveau de la blessure
sur une grande longueur
éviter : toucher en un seul point
Prendre soin de l’attelle ou du plâtre et utiliser son bon sens
garder le plâtre sec : ne pas mouiller le plâtre même s’il s’agit d’une
immobilisation en résine
humidité : affaiblit le plâtre
rembourrage humide sur la peau : peut causer une irritation
douche : 2 couches de plastique ou sacs spéciaux imperméables à
l’eau
!! Même si le plâtre est recouvert, ne pas l’immerger ou le tenir sous l’eau
courante car un simple trou d’épingle dans la couverture plastique peut aller
jusqu’à détremper la blessure sous-jacente !!
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ne pas vernir le plâtre : empêche l’évaporation naturelle et entraîne
une macération
éviter : saleté, sable, toute poudre à l’intérieur
rembourrage : ne pas le retirer de l’immobilisation
recoupe : ne pas casser ou couper les bords du plâtre sans le
demander à un médecin
aspect du plâtre : contacter rapidement un médecin si…
devient craquelé
des points mous se développent
se casse
des taches apparaissant surtout si odeurs nauséabondes
!! suppuration de la peau sous le plâtre

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
Tolérance cutanée du plâtre
démangeaisons :
ne pas faire :
– ne pas se gratter sous le plâtre– ne pas mettre d’objets tels que des aiguilles à
tricoter pour gratter = pourrait s’infecter– ne pas appliquer dessus de poudre
ou de déodorant

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
si la démangeaison persiste et gê ne vraiment : contacter un médecin
± antihistaminique
hypertrichose : souvent constatée sous le plâtre, elle se régularisera
rapidement après ablation définitive
peau : inspecter la peau, si elle devient rouge ou à vif autour du
plâtre = contacter rapidement un médecin
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!! Porteur d’un plâtre de marche : ne pas marcher dessus jusqu’à ce
qu’il soit complètement sec et dur
immobilisations en résine : environ 1h
immobilisation en plâtre : 36 à 48h
!! Porteur d’un corset : limiter dilatation gastrique, fractionner = 5
repas/j, supprimer boissons gazeuses / chewing-gums
Pratiquer une auto-rééducation articulaire et musculaire
buts :
éviter la perte de force musculaire
récupérer une force musculaire normale
conserver une mobilité des articulations
prévenir la raideur
concerne ++ : membre inférieur
exercices :
contractions isométriques sous plâtre
mobilisations des articulations sus- et sous-jacentes laissées libres (++
doigts et orteils)
Suivre un traitement anticoagulant quotidien préventif : HBPM
condition : dès qu’un enfant est pubère
indication :
tout plâtre de membre inférieur que l’appui soit autorisé ou non
corset pour fracture du rachis
surveillance : 2 prises de sang /semaine, consulter son médecin
traitant immédiatement avec les résultats
!! possible AC pouvant être pris par voie orale et ne nécessitant pas de contrôle
biologique
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arrêt : PAS d’interruption sans avis médical ++
Se présenter aux consultations de suivi : IMPERATIF
contrôle : radiographie face + profil du segment immobilisé
fréquence : souvent J2, J8, J21, J45 puis selon le cas tous les mois
Interdiction de conduite d’un véhicule : conduite risquée,
responsabilité engagée et non-PEC par les assurances
Ablation du plâtre
ne doit jamais l’enlever par lui-même :
risque de couper la peau
risque d’empêcher la consolidation normale (!! os : plusieurs
semaines-mois pour se ressouder)

condition : jusqu’à ce que l’os soit complètement consolidé et puisse
supporter ces contraintes
Dire, expliquer et décrire les signes d’alarme


Dire : consulter rapidement un médecin si détérioration du plâtre
Expliquer : gonflement (œdème) peut entraîner beaucoup de pression
sous le plâtre ± problèmes très graves
!! plâtre et souffrance artériolaire : douleur, paresthésies, paralysie, pâleur,
doigts glacés
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Enseigner : éléments d’auto-surveillance et éléments de surveillance
par l’entourage et pendant les contrôles
plâtre qui va bien : « ne fait pas mal »
contact IMMEDIAT d’un médecin : plâtre serre, membre douloureux /
engourdi / froid / décoloré
Dire : cela correspond aux situations suivantes…
aucun médicament ne calme la douleur du membre
la douleur ne fait qu’augmenter
le patient a l’impression que l’attelle ou le plâtre sont trop étroits
il existe une sensation de brûlure ou de picotements ou de trop de
pression sur la peau
il existe un engourdissement ou des picotements dans la main dans
les doigts ou dans le pied dans les orteils
il existe une perte de la possibilité de bouger activement les orteils ou
les doigts
les orteils ou les doigts sont décolorés ou blancs ou froids voire glacés
il est apparu une ou plusieurs taches sur le plâtre et une odeur
nauséabonde
le patient a de la fièvre, des douleurs respiratoires, crache du sang
le patient porteur de corset présente une intolérance gastrique, des
nausées voire des vomissements
Complications
Complications locorégionales = syndrome compartimental



Origine : affection causale (!! MAIS le plâtre les aggrave et peut les
masquer)
Survenue : peut ê tre retardée par rapport à l’accident de quelques
heures à quelques jours
1er signe = cyanose des extrémités : liée à la compression veineuse

Mécanisme
1. P° compartiments musculaires inextensibles : plâtre inextensible, œdème,
hématome post-traumatiques
2. ischémie artériolaire
3. ischémie nerveuse et nécrose musculaire
4. rétraction tendineuse : syndrome de Volkmann chez l’enfant par
compression au coude
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Signes cliniques et symptômes : liés à l’ischémie tissulaire – non
spécifiques
douleurs spontanées :
intenses : +++
sensation : tension
proportion avec le traumatisme : NON
douleurs à la palpation des masses musculaires tendues : examen
difficile avec un plâtre
douleurs à la contraction volontaire : MAIS surtout à la mise en
tension passive des muscles par des étirements
douleur à l’extension passive des orteils : syndrome du compartiment
postérieur profond
douleur à la flexion passive des orteils : peut traduire un syndrome du
compartiment antérieur
paresthésies et hypoesthésie dans un territoire cutané distal :
traduisent : souffrance ischémique du nerf qui traverse le
compartiment concerné
peuvent apparaître : anesthésie ou paralysie des extrémités
Identification des muscles à la manœuvre d’étirement douloureux et
du nerf atteint
but : localiser précisément le compartiment en état d’hyperpression
remarque : sur un même segment de membre, un ou plusieurs
compartiments peuvent ê tre concernés
Traitement : urgence < 6h car phénomènes deviennent ensuite
irréversibles si la compression dure plus longtemps



CAT dès le diagnostic
initialement : plâtre immédiatement ouvert largement voire enlevé =
voir tension des compartiments volume
si régression des symptômes NON rapidement obtenue (3-4 heures) :
traitement chirurgical
fente d’un plâtre pour lever une compression

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Mesure des pressions à l’intérieur des compartiments
but : confirme le diagnostic (pression tissulaire pathologique : > 30
mmHg)
remarque : mais ne doit pas retarder le traitement
Traitement salvateur de décompression : fasciotomie
avantage : seul capable d’éviter les séquelles
technique : peau laissée ouverte et ne sera refermée qu’après
quelques jours et la fonte de l’œdème
Si traitement est tardif : nécrose musculaire irréversible, à l’origine de
rétractions tendineuses et de déformations
au membre supérieur : syndrome de Volkmann
mécanisme : rétraction des fléchisseurs des doigts à l’avant-bras
(séquelle de l’évolution défavorable)
clinique :
– flexion du poignet– hyperextension des MCP– flexion des phalanges



au membre inférieur : griffe des orteils par rétraction des muscles
fléchisseurs à la jambe
Prévention : suppression des causes externes
réalisation seulement d’une gouttière après un traumatisme
!! risque voire presque faute de mettre un plâtre circulaire d’emblée





ne pas réaliser une immobilisation brachio-anté- brachio-palmaire
dont l’angle de flexion du coude est > 90°
pas de marques dans le plâtre ou de striction due à une bande de
plâtre dans un pli de flexion
pas de manche roulée à la racine du membre
surélever le membre pour faciliter le retour veineux
ne pas amorcer le cercle vicieux de l’hyperpression sous plâtre
griffe de Volkmann
Complications liées à un défaut du plâtre = compressions locales

Surveillance des complications cutanées et infectieuses


escarres :
nécrose cutanée :
– origine : irritation cutanée ou phlyctènes– mécanisme :. compression
permanente prolongée . frictions répétées (plâtre de marche mal ajusté ou qui
l’est devenu)– de plus : possible infection…. douleur. fébricule. ganglions
proximaux. odeur nauséabonde au niveau du plâtre. taches notamment au
coude ou au talon

traitement au minimum :
– initialement : découpage d’une « fenêtre » dans le plâtre pour des soins
locaux– puis : fermeture = éviter l’hyperpression et le cisaillement de la peau
sur les berges de la fenêtre


attention chez les enfants : rechercher un objet qui a pu être glissé et
abandonné dans le plâtre
reliefs anatomiques à protéger et à surveiller :
– styloïdes radiale et cubitale– tubérosité tibiale antérieure et malléoles–
apophyses épineuses, crêtes iliaques et sacrum (plâtres pelvi-pédieux et
corsets)– menton et occiput (minerves)



arthrite : par exemple par entorse de cheville + escarre
d’immobilisation de la malléole interne
ostéite du foyer de fracture :
points de départ :
– abrasion cutanée– plaie (± infectée suite à une fracture ouverte ou
ostéo synthésée)– ostéite aiguë sur matériel d’ostéosynthèse


signes d’appel : souillure, douleur, fièvre, ganglions proximaux, odeur
nauséabonde
CAT :
– initialement : ablation du plâtre et examen de la cicatrice– puis :
prélèvements bactériologiques, mise à plat de la plaie et ATB si nécessaire






si infection trop sérieuse : ± changement du type d’immobilisation et
passage au fixateur externe
Surveillance des compressions nerveuses systématique
signes de souffrance :
paresthésies
dysesthésies
douleur localisée






troubles de la sensibilité épicritique jusqu’à la vraie
anesthésie voire paralysie isolée
lieu de menace :
nerf fibulaire commun : autour du col de la fibula
nerf ulnaire : dans la gouttière épitrochléo -olécranienne
nerf radial (-) : en arrière et en dehors de la diaphyse humérale à 10
cm au-dessus du coude
traitement : ablation du plâ tre et en refaire un autre sans
compression
Surveillance
Surveillance des complications thromboemboliques
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
Risque essentiel : phlébite qui peut aboutir à l’embolie pulmonaire
Prévention systématique : voir ci-dessus (HBPM)
Examen clinique
le plus souvent : infraclinique
suspicion :
douleur du mollet sous plâtre
augmentation du pouls plus que ne le voudrait la température
fébricule
œdème sous-jacent du dos du pied
cyanose des extrémités
signes cliniques : du fait du plâtre, on ne peut rechercher ni le choc
rotulien, ni le signe de Homans
Dès suspicion clinique
plâtre : coupé en bivalve voire enlevé
examen clinique du mollet : sans recherche du signe de Homans =
risque de déplacement de la fracture
examens complémentaires :
échodoppler veineux
éventuellement phlébographie : intérêt pour certaines formes
proximales
angioscanner = recherche EP si :
– anxiété anormale– point douloureux thoracique– crachat sanglant– détresse
respiratoire

Lorsque diagnostic confirmé : traitement anticoagulant curatif
instauré immédiatement
Surveillance de l’apparition de troubles généraux









Plâtre thoraco-brachial ou appareil plâtré de membre supérieur «
coude au corps »
risque : gê ne respiratoire
prévention : proscrit chez les insuffisants respiratoires, obèses,
patients porteurs de fractures de côtes
Corsets ou plâtres pelvi-pédieux
risque : entravent la dilatation épigastrique / abdominale
postprandiale, gênent la flexion des cuisses
traitement : aménagements suffisants
Corsets
risque : occlusions fonctionnelles avec nausées et vomissements
traitement : aspiration gastrique par sonde en urgence, laissée en
place jusqu’à la disparition des symptômes
Surveillance de l’efficacité du plâtre


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



Attelles
moment de confection : généralement juste après la fracture
procurent une immobilisation rigide : NON
moment de remplacement par plâtre circulaire : résorption de
l’œdème dû au trauma et atrophie des muscles
Plâtre circulaire remplaçant une attelle
si risque de déplacement : on « circularise » l’attelle par des bandes
de plâtre circulaires
si PAS de risques de déplacement : retrait de l’attelle et l’on refait
complètement l’immobilisation
Plâtre circulaire fendu : sera circularisé pour le renforcer une fois
l’œdème disparu (même démarche)
plâtre fendu puis circularisé


S’assurer de…
solidité du plâtre (aussi pour les jours à venir) : cassure du plâtre en
cas de marche trop précoce
!! renforcer ou refaire


efficacité du plâtre après résorption continue de l’œdème et
l’amyotrophie progressive :
appréciation :
– cliniquement : on tire sur le plâtre qui descend alors trop et les doigts ou les
orteils « disparaissent »– radiographiquement : espace clair trop important
entre membre et plâtre

inefficace : membre flotte dans le plâtre
manchette et botte descendant trop
Surveillance d’un déplacement sous plâtre = déplacement secondaire
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Définition : déplacement alors que la fracture était initialement bien
réduite ou alors que la luxation était réduite
Risque de déplacement : possible jusqu’à la consolidation totale
Circonstances de découverte
souvent : constatation lors du suivi régulier par radiographies de
contrôle
parfois : douleur secondaire
Dépistage
moment : avant la fin de la 3ème semaine
but : pouvoir réaliser facilement une nouvelle réduction ou une
ostéosynthèse
Facteurs favorisants
traitement :
mauvaise indication initiale ou indication limite de la méthode
(fracture instable, localisation)
immobilisation de mauvaise qualité technique
patient :
mauvaise observance du traitement (appui non respecté)
dégradation et fragilisation du plâtre
dégradation de l’immobilisation :
fonte de l’œdème péri-fracturaire
résorption de l’hématome péri-fracturaire
amyotrophie d’immobilisation
Contrôle : s’assurer du maintien de la réduction de la fracture ou de
la luxation
indication : systématique
moyen : contrôles radiologiques face + profil du segment immobilisé
moment : régulier = souvent J2, J8, J21, J45 puis selon le cas tous les
mois
Attention : écrire sur l’ordonnance radiographies AVEC plâtre (« sous
plâtre » = pourrait aboutir à un retrait délétè re)


Après ce contrôle radiographique : poursuite du traitement adaptée
selon 3 options
fracture NON déplacée ou déplacement encore acceptable : poursuite
du même traitement
!! si trop lâche : « circularisation » d’une attelle ou d’un plâtre circulaire fendu
voire réfection totale



déplacement de la fracture NON acceptable :
souvent : fracture réduite à nouveau, sous anesthésie, puis
immobilisée dans un nouveau plâtre
parfois si déformation mineure : correction sans anesthésie par «
gypsotomie »
– but : corriger la déformation osseuse contenue par le plâtre en réaxant le
plâtre– technique :1. section circulaire subtotale au niv. de la déformation en
gardant une charnière plâtrée à l’opposé2. faire bailler la tranche de section du
plâtre3. une fois la position de correction souhaitée obtenue, la bloquer par
une cale– vérification avant de refermer : radiographie = refermer si correction
satisfaisante
gypsotomie et correction d’un défaut de réduction

déplacement de la fracture NON acceptable : souvent traitement
chirurgical (ostéosynthèse après réduction)
Surveillance des complications ostéoarticulaires



Survenue : plus tardivement après la pose de l’immobilisation plâtrée
Types
raideur : habituelle si immobilisation prolongée, ++ fracture
articulaire, ++ sujet â gé
!! récupère normalement avec la rééducation


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ostéoporose : de non-usage, phénomène transitoire
SDRC de type 1 :
localisation : phénomène de localisation segmentaire assez fréquent à
la main et au pied
origine : probablement sympathique
terrain : éthylisme, diabète, psychologique (anxiété), surtout sexe
féminin post-ménopausique
relation avec l’importance du traumatisme : NON
clinique :
– douleur continue à la main ou au pied– allodynie ou hyperalgésie– œdème
local– chaleur locale plus importante ou anomalie de l’activité sudoro-motrice
dans la zone douloureuse– peau fine et luisante
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radiographiquement : ostéoporose pommelée très
marquée, conservation de l’interligne articulaire
traitement : prise en charge globale
– association :. traitements antalgiques. kinésithérapie après ablation du
plâtre– durée : très longue, parfois > 6 mois – 1 an
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