(III, 11, p. 345 Junctinus; cf. ci-après, ch. xii) il dit que, si les planètes en
deuxième station affaiblissent le corps, les planètes en première station
font des corps Isyypi xal EÙxova. Héphestion met le comble au désarroi en
soutenant que les planètes ont une valeur significative dans les stations, et
surtout dans la seconde : Sxaaxos 51 [xwv daxipuv] êv toîî <j'zripiy[ioU «TTipiafvEi,
xat [jLâXXov Iv Tw SEuxipu aTTiptyiAw (p. 93 Engelbr.). Le fait est que les astrologues
égyptiens, voulant sans doute donner le maximum d'efficacité aux
planètes dans les thèmes de géniture que nous possédons, les notent comme
étant èv xw p' axTipiyjiw (Papyr. Brit. Mus., CX, lig. 10, 13, 17), xô Ssùxspov axTipfÇwv
(Pap. CXXX, lig. 119), ou lûo; ivaxoXtxôç (Pap. CX, lig. 21. Pap. CXXX,
lig. 103, 147), éwoî (ïrav (CXXX, lig. 137), ou encore TZEpi-reioi (CXXX, lig. 160).
Mars, si redoutable à l'état rétrograde, est dit irpouxtOwt (?) xot; (ipi6|i.oîî
(XCVIII, lig. 25), en marche directe.
il4 CHAP. IV. — LES PLANÈTES ET LES TYPES PLANÉTAIRES
nit, l'imagination qui se représente la planète hésitant, ralentissant
son mouvement en avant, puis s'arrêtant devant un obstacle
invisible, puis reculant lentement, comme à regret, et enfin,
comme délivrée de la contrainte, s'élançant de nouveau en avant,
avec une rapidité qui est comme une détente de résistance accumulée.
On conçoit que l'astre, pendant qu'il subit cette contrainte
soit considéré comme affaibli, attristé, ou, s'il est malveillant par
nature, plus exaspéré qu'à l'ordinaire et par là-même, quoique
affaibli, plus dangereux. Nous ne trouverons pas de meilleure
raison, mais nous en trouverons d'autres, ou plutôt des déguisements
divers de la même idée, dans les théories sorties des
officines philosophiques.
Platon enseignait, d'accord avec le pythagoricien Alcmseon et
les « mathématiciens » en général, que les planètes avaient un
mouvement propre, contraire à celui de la sphère des fixes,
mouvement qui tenait à l'élément moins pur introduit par le
Démiurge dans le corps et l'âme des dieux-planètes. Le but du
créateur avait été de faire des planètes des instruments propres
à mesurer le temps, à scander la durée en périodes ou « années »
plus longues et plus variées que la rotation diurne de la sphère
éloilée *. Il ne s'agit pas là d'un mouvement mécanique S mais
d'une marche consciente et voulue, quoique rigoureusement
circulaire. Donc, nulle difficulté d'expliquer les rétrogradations,
lesquelles sont aussi régulières et aussi voulues que la marche
en avant. Les planètes obéissent à la fois, et dans la mesure
convenue, à leur tempérament propre, qui les mène à contre-sens
1. Les causes finales sont toujours faciles à trouver. On pouvait dire aussi
que le mouvement à rebours des planètes avait pour but de modérer, à la
façon d'un frein, celui de la sphère étoilée. Nec rota per gyrum, quam triidit
machina Olympi \ Currere sic possit, ni septem sidéra tricent (Incert. ap. Poet.
lat. min., V, p. 351 Baehrens). Enfin, il restait toujours, du côté de l'agréable,
la musique des sphères, quae maxima divis | Laetitiast (Varr. Atac, in Poet.
Lat. min., VI, p. 334 Baehrens).
2. Comme Platon a toujours soin de mêler dans ses raisonnements le pour
et le contre, il introduit dans le mouvement conscient des astres l'impulsion