
La cathédrale de Montpellier est un des lieux les plus visités de la ville, qui 
fait cohabiter dans un respect réciproque affectation cultuelle et anima-
tion culturelle. Au cœur d’un véritable quartier de la ville, elle est à la fois 
symbole religieux, politique et architectural. Transformé par les conflits 
religieux et politiques, maintes fois mutilé et restauré, le monument histo-
rique est sans cesse réinventé, embelli au gré des modes et de la liturgie, 
revu et corrigé au fil des siècles, voire totalement recréé. 
A l’origine simple abbatiale du monastère fondé par Urbain V en 1364, 
elle est  érigée  en cathédrale seulement  en 1536  par  le transfert  du 
siège épiscopal de Maguelone à Montpellier. Gravement endommagée 
pendant les guerres de Religion, restaurée en 1630, la cathédrale est 
dotée d’un nouveau chœur en 1775, puis agrandie en 1855 par Henry 
Revoil, disciple de Viollet-le-Duc, et sans cesse restaurée depuis son 
classement au titre des Monuments historiques en 1906. Les restaura-
tions les plus récentes, en 2013, ont concerné l’emblématique balda-
quin  extérieur,  loué par  Prosper Mérimée,  et  la sculpture du  portail 
latéral, réalisée par l’artiste montpelliérain Auguste Baussan. 
Publiée à l’occasion de la commémoration de la loi de 1913 sur les 
monuments  historiques et  de  la  30e  édition  des  journées  europée-
nnes du patrimoine – deux événements majeurs par leurs dimensions 
culturelle et symbolique –, cet ouvrage s’attache tant à l’histoire du 
monument qu’à sa postérité artistique et littéraire : la cathédrale de 
Montpellier est sans doute l’un des édifices gothiques qui a contribué 
Parmi les édifices religieux du Midi de la France, la cathédrale de 
Montpellier occupe une place de choix, tout à la fois par ses dispositions 
architecturales et par les influences dont elle témoigne… 
Augustin Fliche (1884-1952) 
Doyen de la faculté de lettres de Montpellier (Despétis, 1934). 
4Regards sur la cathédrale de Montpellier - Préface  5Préface - Regards sur la cathédrale de Montpellier
à créer au xixe siècle le mythe romantique de la  cathédrale et à  en 
définir les caractéristiques. 
Par l’opération dénommée « Objectif cathédrales », la direction régio-
nale des  affaires culturelles  s’est engagée depuis  quelques années 
dans  la  conservation  et  la  valorisation  des  cinq  cathédrales  de  la 
région  Languedoc-Roussillon  et  d’une  ancienne  cathédrale,  Saint-
Nazaire  de  Carcassonne,  dont  l’Etat  est  propriétaire.  Ce  guide  de 
visite de la cathédrale de Montpellier s’inscrit dans une politique de 
valorisation des monuments de l’Etat, destinée à faire découvrir ces 
monuments majeurs du patrimoine. Après la cathédrale Saint-Michel 
de Carcassonne et les cahiers pour enfants sur les cathédrales Saint-
Jean-Baptiste de Perpignan, Saint-Nazaire de Carcassonne et Notre-
Dame et Saint-Castor de Nîmes, ces nouveaux regards croisés sur la 
cathédrale de Montpellier invitent à la contemplation du monument et 
de ses principales œuvres d’art. Celles-ci complètent fort heureuse-
ment les très riches  collections  de Montpellier  : la  Chute de Simon 
le Magicien de Sébastien Bourdon ou la statue de la Vierge d’Emilio 
Santarelli, commandée par François-Xavier Fabre, sont autant d’écho 
aux œuvres conservées dans les musées de la ville, musée Fabre, mu-
sée Atger, musée du Vieux Montpellier et musée de la chapelle de la 
Miséricorde.
Alain Daguerre de Hureaux
Directeur régional des affaires culturelles
Vue des tours de la cathédrale or-
nées de pinacles et d’une corniche 
à modillons et gargouilles.