2 Bilan d’énergie des systèmes ouverts 2
du système, et donc son énergie, évolue d’état en état. Dans le cas des systèmes ouverts,
le contenu énergétique total du système n’a pas d’intérêt car il n’évolue pas (hypothèse du
régime permanent évoquée ci-avant). Dans un système ouvert, il est préférable de chercher
à savoir comment le fluide évolue d’un point de vue énergétique entre l’entrée et la sortie.
Le fluide a-t-il gagné ou perdu de l’énergie en parcourant le système de la section 1 d’entrée
à la section 2 de sortie? Nous cherchons donc à exprimer la différence d’énergie entre les
sections 1 et 2. Sous forme mathématique, cela s’exprime pour l’énergie interne par,
u2−u1=· · · ,(3)
où il faut encore compléter le membre de droite qui contient les termes qui influence le
contenu énergétique du fluide. On note que c’est la grandeur intensive qui a été utilisée et
non la grandeur extensive. En effet, la section d’entrée a un volume nul (c’est une surface).
L’énergie associée à cette section est nulle. Par contre, si du fluide passe par cette section,
il y a un débit d’énergie, on dira un flux d’énergie, et donc une puissance associée. Cette
puissance est le produit du débit en kg/s et de l’énergie sous forme intensive en J/kg. Pour
la section 1, l’expression est
P1= ˙mu1.(4)
Le bilan de puissance entre l’entrée et la sortie s’écrit
˙m(u2−u1) = · · · .(5)
Ce n’est donc pas l’énergie dont on suit l’évolution mais le flux d’énergie au travers des
sections d’entrée et de sortie. Comme le débit est le même dans tout le système (voir
hypothèses ci-avant), ont le met en évidence. On peut le simplifier de toutes les expressions
menant à l’expression Eq (3).
Afin de déterminer le second membre de l’expression Eq (3), il est nécessaire de con-
naître la manière dont l’énergie peut être échangée entre le fluide parcourant le système
et l’environnement. Nous savons déjà que deux modes coexistent: l’échange de chaleur et
l’échange de travail. L’apport de chaleur par unité de masse de fluide (pour correspondre
à un grandeur intensive) se traite de manière identique à celle pratiquée pour les systèmes
fermés. Par contre, la notation du travail est adaptée pour tenir compte du fait que l’on
suit l’évolution du fluide entre deux points précis. L’expression de la conservation d’énergie
s’écrit
u2−u1=q+wm,(6)
où qest la chaleur apportée par kilogramme de fluide entre les points 1 et 2 (par exemple, par
une résistance électrique) et wmle travail moteur échangé entre le fluide et l’environnement
entre les sections 1 et 2 (par exemple, au moyen d’une hélice). La nature du travail est
différente de celle du travail d’expansion présent dans les systèmes fermés. Cela sera discuté
ci-après une fois les expressions complètes obtenues
Le bilan écrit ci-dessus n’est pas satisfaisant car plusieurs termes ont été oubliés. Le
fluide possède une certaine énergie cinétique puisqu’il circule dans le système. Cette forme
d’énergie n’apparaissait pas dans les systèmes fermés puisque le volume était fermé et que
le système était supposé à l’équilibre et sans mouvement moyen. A présent, la différence
d’énergie cinétique entre l’entrée et la sortie doit être prise en compte. L’expression
∆k=c2
2
2−c2
1
2,(7)
n’est pas nulle en toute généralité. Comme il s’agit d’une forme d’énergie au même titre
que l’énergie interne, ce terme sera pris en compte dans le membre de gauche de l’expression