Méthodes et stratégies d'échantillonnage Chapitre 3 -Etude des peuplements des animaux

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Chapitre 3. Méthodes d’étude des animaux
L'inventaire des organismes animaux soulève un certain nombre de difficultés. En effet,
contrairement aux végétaux, les animaux sont des organismes mobiles. Les techniques
d'observations utilisées sont souvent contraignantes physiquement qui demande de longue
période de présence sur le terrain, ainsi que l'utilisation du matériel de capture qui oblige
l'écologue à installer et à surveiller. Le monde animal est très diversifié, impose le recours à
des méthodes d'étude adaptées presque à chaque cas.
1. Méthodes de dénombrement des oiseaux
Les oiseaux sont considérés selon Blondel (1986) comme des bioindicateurs des
caractères d’habitat particulier ainsi que les modifications apportées au milieu. Le
recensement des oiseaux est une méthode primordiale indiquant l’évolution des peuplements
d’oiseaux, les changements apportés à leurs habitats et constitue un élément pertinent pour
évaluer les mesures de gestion proposée. Le recensement des oiseaux est la méthode qui
permet de dénombrer la totalité des individus d'une espèce donnée dans une aire géographique
déterminée. On dit que le recensement est complet de l'avifaune d'une région donnée qu'en
ajoutant les résultats partiels obtenus par plusieurs méthodes. Plusieurs méthodes de
dénombrement de l'avifaune ont été veloppées et différents protocoles peuvent être mis en
place.
1.1.. Dénombrement d'Ansériformes
Les informations obtenues représentent essentiellement l'élément de base pour toute
mesure de conservation et d'aménagement des zones humides que les Ansériformes
fréquentent en période de reproduction, de migration ou d'hivernage.
Dénombrements absolus
Les dénombrements absolus d'Ansériformes au cours de la période d’hivernage sont le
plus couramment préconisés. Ils sont réalisés en inventoriée et en compter tous les individus
qui s'y trouvent dans les différents milieux aquatiques visités, à l'aide d'instruments d'optique
appropriés (jumelles et aussi des télescopes). Si le nombre des oiseaux est relativement petit,
dans ce cas on peut les compter directement par estimation visuelle. En occurrence, quand la
surface est grande, la densité des oiseaux est déterminée par dénombrement direct sur secteurs
échantillons et à l'aide de techniques photographiques.
Dénombrements relatifs
Un dénombrement hivernal réalisé constitue un indice de référence appelé «saison
standard». Les dénombrements effectués lors de l’hiver sur des plans d'eau de la région,
sont comparés à ceux qui furent obtenus lors de la "saison standard". Les nombres
d'oiseaux dénombrés chaque hiver sont exprimés en pourcentage du nombre présent lors
de la saison standard, ce qui permet de déterminer l'abondance relative d'une espèce et
l'évolution de ses effectifs.
1..2. Dénombrement d'oiseaux coloniaux
Durant la saison de reproduction, plusieurs espèces d’oiseaux d’eau montrent un
comportement social qui les conduit à nicher en colonies groupant un nombre variable de
couples (quelques dizaines à plusieurs millions). Comme exemple, les Puffins, les Faucons,
les Hérons, les Flamants, les Laridés (Goélands leucophée)……,
Le dénombrement des oiseaux adultes se fait directement
Le dénombrement des nids occupés se fait le plus souvent indirectement, à l’instar le
recensement des oiseaux adultes est généralement très difficile. Cela ne donne qu'une
idée approximative du nombre réel d'oiseaux. Ces méthodes peuvent être appliquées
aux cormorans, pélicans, albatros, certains hérons, les vautours et même les cigognes.
Les procédés photographiques donnent d'excellents sultats quand les autres
méthodes sont irréalisables (inaccessibilité du site, forte densité des oiseaux, etc..). On
réalise l'assemblage des photographies et on dénombre les "points blancs" sous une
loupe binoculaire équipée d'une grille permettant de fragmenter la surface occupée par
les oiseaux. Cette méthode est utilisée pour le dénombrement des Cormorans et des
Manchots.
1.3. Dénombrement d'oiseaux forestiers
Elle est utilisée dans la plupart des Passereaux, les Pics, les Pigeons, de nombreux
Rapaces et les Gallinacés. Il s'agit d'espèces qui ne présentent à aucun moment de l'année un
comportement grégaire susceptible de faciliter leur dénombrement. Cependant, elles font
preuve, au moins à la saison de reproduction d'un territorialisme accusé. Pour
l’échantillonnage, on travaille sur une surface ou une distance d'autant plus grande que leur
densité est plus faible. Pour les grandes espèces comme les Rapaces, il faut alors des surfaces
considérables de l'ordre de plusieurs centaines à plusieurs milliers d'hectares. Mais les petites
espèces, comme les Passereaux, peuvent être dénombrées avec une précision bien suffisante
sur des échantillons de taille plus modeste. La composition avienne d'un milieu forestier sera
donc généralement déterminée de différentes façons. Mais, en raison de leurs dispersions, les
oiseaux forestiers ne peuvent pratiquement jamais être recensés.
a. Dénombrements absolus :
Les dénombrements portent rarement sur l'individu, mais plutôt sur les manifestations
qui accompagnent l'acte de la reproduction, c'est-à-dire sur l'identification du couple
constitué. On dénombrera des nids ou des mâles chanteurs, ou tout autre indice permettant
d'identifier le couple ou la famille.
- Méthode des "plans quadrillés" :
La parcelle choisie doit comporter une végétation ne présentant aucune hétérogénéité
susceptible de modifier la structure de l'avifaune. Une fois la surface de la parcelle
déterminée, on y établit un réseau de sentiers balisés, formant un quadrillage serré, de façon à
ce que tout point du quadrat puisse être vu par l'observateur. En pratique, les sentiers sont
distants d'une cinquantaine de mètres les uns des autres. Lorsque le "quadrat" est ainsi
préparé, on le cartographie en prenant soin d'indiquer le tracé des sentiers et leurs
intersections, ainsi que les repères naturels du terrain susceptibles d'aider l'observateur à
localiser les oiseaux (gros arbres, vieilles souches, ruisseaux, affleurements rocheux, etc..). Il
faut ensuite localiser avec soin, sur un plan différent à chaque séance, toutes les
manifestations des oiseaux que l'observateur peut enregistrer (chant du mâle, découverte du
nid, vision de l'oiseau, etc.).
- Dénombrements sur bandes :
L'observateur parcourt un itinéraire de longueur déterminée et dénombre tous les oiseaux vus
ou entendus ainsi que tous les nids trouvés sur une largeur de 20 à 50 m.
- Méthode des "captures-recaptures" :
Elle est peu utilisée chez les oiseaux, car elle suppose que la population soit parfaitement
stabilisée dans l'espace, c'est-à-dire qu'il n'y ait ni immigration, ni émigration, ni mortalité
préférentielle chez les oiseaux marqués, et qu'il n'y ait aucune sélectivité de captures chez
certaines catégories d'oiseaux, ni accoutumance ou répulsion à l'égard du piège. Elle a été
utilisée dans le cas d'oiseaux nocturnes nichant dans des terriers (Puffins) et dans la forêt
ombrophile équatoriale où l'avifaune est réputée pour son sédentarisme.
b. Dénombrements relatifs :
Ces méthodes relatives sont employées le plus souvent sur des vastes territoires lorsque
les méthodes de dénombrement absolues ne peuvent etre mise en place. Elles permettent de
comparer les abondances relatives des espèces entre elles, entre habitats et dans le temps sur
la base d’une très forte corrélation linéaire entre l’abondance relative mesurée et l’abondance
réelle pour une espèce donnée. Ces méthodes reposent soit sur des itinéraires échantillons
(line transect, IKA), soit sur des points d’écoutes (IPA, EPA, EFP).
- méthode des itinéraires échantillons:
L'observateur parcourt à vitesse constante de l'ordre de 1 km/h, un itinéraire de longueur
déterminée en un temps connu. Il note tous les oiseaux ou indices qui témoignent de leurs
présences, mais ne tient compte ni de sa position ni de celle des oiseaux le long de l'itinéraire.
Contrairement à la méthode de dénombrements sur bandes, le champ d'investigation de part
et d'autre de la ligne de progression n'est pas limité dans l'espace. Cette méthode donne des
résultats non plus par unité de surface, mais par rapport à une unité de temps ou de distance.
Son but n'est pas d'obtenir des densités mais de permettre d'étudier, grâce à la comparaison de
séries homogènes de dénombrements relatifs, l'influence du milieu sur l'avifaune.
-Line transect :
L'échantillonnage des populations animales à partir de transects recouvre un vaste ensemble
de méthodes (Eberhardt, 1978, 1981) qui ont été largement appliquées tant au dénombrement
d'objets immobiles (fine intersect: De Vries, 1979) que mobiles (indice kilométrique: Vincent
et al. 1979 ; comptage au phare: McCullough, 1982 ; Harestad & Jones, 1 981; fine transect :
Anderson et al. 1979). Alors que les premières applications du fine transect sont anciennes
(Leopold, 1933), une théorie complète de la méthode n'a été établie que récemment (Burnham
et al. 1 980)
Définition du line transect
Le principe peut être résumé comme suit: un observateur parcourt une ligne de longueur L
définie au préalable, en scrutant de part et d'autre de l'axe de marche pour détecter d'éventuels
animaux. Dès qu'un individu est aperçu, 3 mesures sont relevées : la distance de l'observateur
à l'animal (r), la distance perpendiculaire de l'animal à la ligne de marche de l'observateur (x)
et l'angle entre la ligne de marche et la ligne imaginaire reliant l'observateur à l'animal (t).
Conditions d'application du line transect:
Cinq conditions générales d'application sont requises :
l. Tout individu se trouvant sur l'axe de marche est détecté
2. L'observateur n'influe pas sur la position des animaux
3. Les détections sont des événements indépendants
4. Les mesures sont précises
5. Aucun individu n'est échantillonné plus d'une fois.
- L'indice kilométrique d'abondance (I.K.A.) :
Cette méthode, dérivée de celles dites des lignes transects, a été mise au point par Ferry
et Frochot (1958). Elle permet, dans un milieu suffisamment homogène, d’obtenir une
abondance relative spécifique pour chaque espèce d'oiseau observée par rapport à une unité de
distance, le kilomètre en l'occurrence. On obtient ainsi un Indice Kilométrique d'Abondance
pour chaque espèce, qui a donné son nom à la méthode (IKA dans le jargon ornithologique).
L’observateur choisit de parcourir le même itinéraire plusieurs fois durant la période de
reproduction des oiseaux. Cet itinéraire doit être rectiligne, d'une longueur connue et compris
entre 500 et 1000 mètres. En deçà de 500 m, les contacts sont trop peu nombreux et cela peu
biaiser les résultats; au-delà de 1000 m, il est souvent difficile de trouver un milieu homogène.
L’observateur avance à une vitesse régulière (1 à 2 km/h), en marquant un arrêt tous les 20
mètres. Il peut choisir de dénombrer les oiseaux d’un seul côté ou des deux cotés de l'axe de
progression. La réalisation du trajet en aller et retour permet de confirmer certaines
informations.
- Calcul de l'Indice Kilométrique d'Abondance (I.K.A) :
En fin de saison, l’exploitation des données consiste, pour chaque espèce, à diviser le
nombre de couples obtenus par la longueur de l’itinéraire exprimée en kilomètre. Cette
opération donne un chiffre appelé l'Indice Kilométrique d'Abondance. La valeur de l’I.K.A.
de chaque espèce est la valeur maximale obtenue à l’un ou l’autres des deux « bons » relevés.
Comme la distance de détection d’une espèce à l’autre est très variable (ex : le roitelet huppé
et le pic noir), les I.K.A. ne permettent pas de comparer les abondances relatives des espèces
entre elles, mais seulement les milieux ou les années, pour une espèce donnée.
- Les Indices Ponctuels d’Abondance (I.P.A.) :
Mise au point par Blondel, Ferry et Frochot en 1970, la méthode des Indices Ponctuels
d'Abondance (I.P.A.) est dans son principe analogue à celle des I.K.A., à la différence près
qu’au lieu de parcourir un itinéraire donné sur une distance connue, l’observateur reste
immobile sur une station durant 20 mn exactement. L'objectif était de pallier à certaines
restrictions de la méthode des I.K.A., en particulier en supprimant les contraintes liées à la
linéarité du parcours et à l'homogénéité du milieu prospecté.
L’observateur note en un lieu précis (appepar la suite station ou point d'écoute) durant
un temps de 20 mn toutes les espèces contactées, quelle que soit la distance de détection des
espèces, en tenant compte du nombre d’individus contactés par espèce. Les points d'écoute
sont disposés dans l’espace étudié de telle manière à ce que les surfaces échantillonnées ne se
superposent pas. La longueur du rayon d’observation va dépendre de la distance de
1 / 10 100%

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