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BANDE FINALE 11 juin 2018; MEMOIRE : FCATEURS LIMITANT LA PRISE EN CHARGE DE LA PREECLAMPSIE SVERE ET DE L'ECLAMPSIE AU CENTRE HOSPITALIER REGIONALE DE GAOUA -BURKINA FASO

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MINISTERE DE LA SANTE
BURKINA FASO
**********************
Unité-Progrès-Justice
SECRETARIAT GENERAL
**********************
ECOLE NATIONALE DE SANTE PUBLIQUE
« Dr Comlan Alfred A. QUENUM »
**********************
DIRECTION REGIONALE DE BOBO DIOULASSO
************************
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
FACTEURS LIMITANT LA PRISE EN CHARGE
DE LA PREECLAMPSIE SEVERE ET DE
L’ECLAMPSIE A LA MATERNITE DU CENTRE
HOSPITALIER REGIONAL DE GAOUA
Présenté et soutenu par BANDE Moumouni
En vue de l’obtention du diplôme des Attachés de Santé en Soins
Obstétricaux et Gynécologiques
MEMBRES DU JURY :
Nazidouma BOGNINI
Sheck S.R. OUEDRAOGO
Amadé Sekou OUEDRAOGO
DIRECTRICE DE MEMOIRE
Madame Cécile TAMINI
Attaché de santé en SIO
ENSP/BOBO
CO-DIRECTEUR DE MEMOIRE
M. Nouhoum OUEDRAOGO
Attaché de santé en Chirurgie
ENSP/BOBO
ANNEE ACADEMIQUE 2017-2018
SOMMAIRES
IN MEMORIA....................................................................................... i
DEDICACE ........................................................................................ ii
REMERCIEMENTS ............................................................................ iii
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................... v
LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUES ............................................... vi
LISTE DES ANNEXES ....................................................................... vii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................. viii
DEFINITIONS DES TERMES ................................................................ x
RESUME DU MEMOIRE...................................................................... xi
INTRODUCTION .............................................................................. 1
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE .................................................... 3
1.1. Enoncé du problème ........................................................... 4
1.2. Justification de l’étude........................................................ 6
1.3. Question de recherche........................................................ 7
1.4. Hypothèses de recherche ................................................... 8
1.5. But de la recherche ............................................................. 8
1.6. Objectifs de la recherche .................................................... 8
CHAPITRE II : CONCEPTUALISATION DE L’ETUDE ...................... 9
2.1. Revue de la littérature ....................................................... 10
2.2. Cadre de référence ............................................................ 16
CHAPITRE III : PRESENTATION DU MILIEU DE L’ETUDE ........... 30
3.1. Cadre de l’étude : CHR de Gaoua .................................... 31
3.2. Champ de l’étude : ............................................................ 33
3.3. Description du service ...................................................... 35
3.4. Fonctionnement du service .............................................. 38
CHAPITRE IV : METHODOLOGIE.................................................. 40
4.1. Type d’étude ...................................................................... 41
4.2. Population d’étude : .......................................................... 41
i
4.3. Méthode d’échantillonnage : ............................................ 41
4.4. Méthode, techniques et instruments de collecte des données
................................................................................................... 42
4.5. Questions administratives et éthiques ............................ 43
4.6. Déroulement de l’enquête ................................................. 44
4 .7. Validation des instruments et condition de réalisation de
l’enquête ................................................................................... 44
CHAPITRE V : PRESENTATION DES RESULTATS DE L’ETUDE .. 45
5.1. Niveau de participation à l’étude ...................................... 46
5.2. Résultats relatifs aux connaissances des SFE/ME ......... 47
5.3. Les attitudes des SFE/ME lors de la PEC de la PES/E .... 52
5.4. Résultats relatifs à l’organisation du service .................. 52
5.5. Résultats relatifs à la disponibilité des ressources ........ 53
5.6.
Difficultés et suggestions des SFE/ME ........................ 55
CHAPITRE VI : DISCUSSION DES RESULTATS ........................... 57
6.1. Discussions des résultats ................................................ 58
6.2. Résultats relatifs aux connaissances des SFE/ME ......... 58
6.3. Résultats relatifs à l’organisation du service .................. 62
6.4. Résultats relatifs à la disponibilité des ressources ........ 63
6.5. Limites de l’étude .............................................................. 64
6.6. Synthèse des résultats ..................................................... 64
6.7. Vérification des hypothèses ............................................. 66
SUGGESTIONS ............................................................................. 68
CONCLUSION ............................................................................... 71
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................... 73
ANNEXES ......................................................................................... I
ii
IN MEMORIA
A notre frère Moussa BANDE rappelé à Dieu très tôt. Nous n’avons jamais
cessé de penser à lui. Qu’il repose en paix.
A notre cher père Alaké BANDE, et à notre grand père Sambo, ils ont forgé en
nous la persévérance. Du haut des cieux ils continuent à veiller sur leurs
enfants. Qu’ils reçoivent le fruit de leurs multiples efforts et de notre
reconnaissance. Que la terre leurs soit légère.
Notre camarade de classe Florence de la promotion 2016-2018. De la
manière la plus horrible, elle nous a quitté en voulant donner la vie. Sa
disparition sera toujours pour nous un repère dans la lutte contre la mortalité
maternelle et néonatale. Elle restera à jamais gravée dans nos mémoires.
Qu’elle repose en paix.
i
DEDICACE
Ce travail est dédié :
- A notre mère Salimata BANDE, son amour manifeste, ses nombreux
conseils ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui et continuent de
nous accompagner. Son amour pour le travail bien fait sert pour nous de
modèle. Ce travail est le sien. Longue vie à vous.
- A notre chère épouse Ramata BANDE, son soutien indéfectible nous a été
d’un apport capital pour la réussite de notre formation. Qu’elle reçoive ce
travail en guise de reconnaissance et d’amour. Puisse le tout puissant
fortifier notre union et nous accompagner tout au long de notre vie.
- A nos fils Chakir Lobal et Oukass Samba, ils ont souvent été privé de la
présence paternelle, puisse cette œuvre cultiver en eux le goût de l’effort et
du travail bien fait.
- A notre nièce Mariam BANDE, elle a toujours été à nos côtés à chaque fois
que nous avons eu besoin d’elle. Merci pour les soutiens indéfectibles.
- A nos frères et sœurs Mamoudou, Ousmane, Hamidou, Toufado, Habiba et
Siguya. Merci pour les multiples soutiens. Puisse Dieu perdurer cette
complicité et cette solidarité qui nous permet de relever nos défis.
- A notre tante Dégnoké BANDE, vous avez été pour nous comme une
grande sœur merci pour ces soutiens multiformes qui nous ont permis d’être
ce que nous sommes aujourd’hui.
- A KABORE Bangbi, les conseils et vos prières nous ont donné la force
d’accomplir ce travail. Trouvez en ce travail le fruit de vos efforts continus.
Merci voisin.
- A nos amis DOUSSA Bassirou, BAYE Dofinihan, TOE Anne Lise,
BATIONO Balakissa, ils ont été une famille pour moi. Ce travail est le leur.
Que DIEU consolide davantage nos relations.
ii
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont à tous ceux, qui de près ou de loin, ont contribué à la
réalisation de ce travail. Plus particulièrement, nous tenons à remercier
sincèrement :
- M. Nébilé Joël BATIENE, Directeur régional de l’Ecole Nationale de Santé
Publique, pour son accompagnement tout au long de notre formation ;
- M. Jean-Baptiste KOUDOUGOU, chef de service de formation en santé
clinique, pour son engagement à la réussite de notre formation ;
- Notre directrice de mémoire Mme Cécile TAMINI, Attaché de santé en SIO,
pour sa rigueur, la clarté de ses observations et sa promptitude. Ces valeurs
nous inspirent profondément et nous nous en référerons dans notre vie
professionnelle ;
- Notre Co-directeur de mémoire M. Nouhoum OUEDRAOGO, attaché de
santé en chirurgie, pour sa disponibilité et son amour pour le travail bien
fait ;
- Docteur Issaka SONDE, merci beaucoup pour son accompagnement ;
- Mme Djénéba KONE coordinatrice de la promotion 2016-2018 des attachés
de de santé en soins obstétricaux et gynécologiques pour sa disponibilité et
son accompagnement tout au long de cette formation ;
- M. Rasmané BELEM, attaché de santé en épidémiologie pour son
accompagnement et appui permanent ;
- M. Ousseni SOULGA, attaché de santé en soins obstétricaux et
gynécologiques, pour sa disponibilité et votre accompagnement
- M. Adama KIDIBA attaché de santé en anesthésiologie, pour son
accompagnement ;
- Tous les étudiants de la promotion 2016-2018 des attachés de santé en
soins obstétricaux et gynécologiques, pour l’esprit de solidarité qui a prévalu
tout au long du temps que nous avons passé ensemble ;
iii
- Tous les agents de santé du CHR de Gaoua et particulièrement ceux de la
maternité pour leur disponibilité et leur franche collaboration pour la réussite
de ce travail ;
-
Tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, nous ont été d’un soutien et
dont les noms n’ont pu être cités.
iv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : répartition du personnel selon le profil dans le service de gynéco-obstétrique au
CHR de Gaoua ................................................................................................................................... 34
Tableau II : liste du matériel médico-technique du service de gynéco-obstétrique du CHR de
Gaoua ................................................................................................................................................... 37
Tableau III : niveau de participation à l’étude par cible ............................................................... 46
Tableau IV : connaissance des éléments de surveillance d’une cliente ayant une PES/E par
les SFE/ME .......................................................................................................................................... 51
Tableau V : liste de vérification des éléments d’organisation du service.................................. 52
Tableau VI : liste de vérification de la disponibilité du matériel médico-technique.................. 53
Tableau VII: liste de vérification de la disponibilité des médicaments utilisés dans la prise en
charge de la PES/E ............................................................................................................................ 54
Tableau VIII: liste de vérification de la disponibilité de consommables médicaux nécessaires
à la prise en charge de la PES/E ..................................................................................................... 54
Tableau IX: difficultés rencontrées par les SFE/ME..................................................................... 55
Tableau X: suggestions des SFE/ME pour améliorer la PEC de la PES/E .............................. 56
v
LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUES
Figure 1 : schéma du cadre conceptuel ......................................................... 29
Figure 2 : carte sanitaire de la region du sud-ouest avec localisation du CHR
de Gaoua ..................................................................................................... XVIII
Graphique 1 :
Répartition des enquêtés selon leur qualification
professionnelle ................................................................................................. 46
Graphique 2: Fréquence de la connaissance des éléments de diagnostic de
la PES/E par les SFE/ME ................................................................................ 47
Graphique 3 : Fréquence de la connaissance des complications maternelles
de la PES/E par les SFE/ME. .......................................................................... 48
Graphique 4 : fréquence de la connaissance des complications fœtales de la
PES/E par les SFE/ME .................................................................................... 49
Graphique 5 : fréquence de la connaissance des signes de gravité de la
prééclampsie par les SFE/ME ......................................................................... 50
vi
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire auto-administre adressé aux prestataires de soins II
Annexe 2 : grille d’observation de l’organisation du service ............................IX
Annexe 3 : Guide d’entretien adressé au responsable du service de
gynécologie et de l’obstétrique du CHR de Gaoua ..........................................XI
Annexe 4 : Guide d’entretien adressé au surveillant d’unité de soins du
service de gynécologie et de l’obstétrique du CHR de Gaoua .......................XIII
Annexe 5 : Guide d’entretien adressé au responsable du service de la
pharmacie du CHR de Gaoua ........................................................................ XV
Annexe 6 : Chronogramme des activités ................ Erreur ! Signet non défini.
Annexe 7 : budgétisation de la rédaction du mémoireErreur !
défini.
Signet
non
Annexe 8 : Autorisation d’enquête du Directeur Général du CHR de Gaoua
...................................................................................................................... XVII
Annexe 9 : carte de la région sanitaire du Sud-Ouest ................................ XVIII
vii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AMS/ABR : Aider les Mères à Survivre et Aider les Bébés à Respirer.
AMIU
:
Aspiration Manuelle Intra Utérine
ASSOG
: Attaché
de
Santé
en
Soins
Obstétricaux
et
gynécologiques
AVC
: Accident vasculo-cérébral
BDCF
:
Bruit du Cœur Fœtal
CAT
:
Conduite à Tenir
CHR
: Centre Hospitalier Régional
CHUSS
: Centre Hospitalier Universitaire Sourô SANOU
CMA
: Centre Médical avec Antenne chirurgicale
CO2
: Gaz carbonique
DRS
:
Direction Régionale de la Santé
DS
:
District Sanitaire
ENSP
:
Ecole Nationale de Santé Publique
G
: gramme
HRP
:
Hématome Rétro-Placentaire
HTA
:
Hypertension Artérielle
IM
: Intra Musculaire
IVA/IVL
: Inspection visuelle à l’acide acétyle et au lugol
IV
: Intra Veineux
MFIU
:
MgSO4
: Sulfate de Magnésium
ml
: Millilitre
MmHg
: Millimètre de mercure
Mn
: Minute
Nné
: Nouveau-né
OAP
: Œdème Aigu des Poumons
Mort Fœtale Intra Utérine
viii
ODD
: Objectifs pour le Développement Durable
OMI
: Œdème des Membres Inférieurs
OMS
: Organisation Mondiale de la Santé
PADS
Plan d’appui au développement sanitaire
PEC
: Prise En Charge
PES/E
: Prééclampsie Sévère/Eclampsie
PF
: Planification Familiale
PCI
: Prévention et Contrôle des Infections
RCIU
: Retard de Croissance Intra Utérin
ROM
: Rétention d’œuf Mort
SA
: Semaine d’Aménorrhée
SFA
: Souffrance Fœtale Aigue
SFC
: Souffrance Fœtale Chronique
SFE/ME
: Sage-femme d’Etat/Maïeuticien d’Etat
SUS
: Surveillant D’unité de Soins
SONU
: Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence
SONUC
: Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence Complet
TAD
: Tension Artérielle Diastolique
%
: Pour cent
ix
DEFINITIONS DES TERMES
Anté partum : c’est la période avant l’accouchement.
Coma : État pathologique caractérisé par une perte de conscience et une
absence de réaction aux stimuli externes avec conservation des fonctions
respiratoires et circulatoires qui peuvent cependant être réduites.
Crises tonico cloniques : ce sont des convulsions accompagnées par des
pertes de conscience et de violentes contractions musculaires.
Grande multipare : Se dit d’une femme qui a accouché plus de six fois.
Décès périnatal : mort du fœtus à partir de la 22ème semaine de grossesse à
7 jours de vie
La prise en charge : c’est l’ensemble des moyens mis en œuvre pour guérir
ou atténuer la maladie.
Mortalité : c’est le nombre de personnes qui succombent à une même
maladie.
Mort-né : nouveau-né sans aucun signe de vie.
Multipare : femme dont le nombre d’accouchement est compris entre quatre
et six.
Post partum : période après l’accouchement.
Taux de mortalité : c’est le nombre de décès survenus pendant un temps
donné sur la population moyenne pendant la période considérée.
x
RESUME DU MEMOIRE
Les troubles hypertensifs occupent le troisième rang des décès maternels au
Burkina
Faso.
L’éclampsie
est
l’une
des
complications
redoutables
neurologiques de la prééclampsie sévère et responsable d’une lourde
morbidité et mortalité maternofoetale. Afin de contribuer à l’amélioration de la
prise en charge de ces pathologies, nous avons mené une étude transversale
dont l’objectif général de notre recherche était d’étudier les facteurs liés à
l’offre des soins Sages-femmes limitant la prise en charge de la prééclampsie
sévère et de l’éclampsie à la maternité du Centre Hospitalier Régional de
Gaoua.
Cette
étude
a
concerné
33
prestataires
Sages-Femmes
Etats/Maïeuticiens Etats durant la période du 20 février 2018 au 07 mars
2018. Une grille d’entretien individuel, un questionnaire auto-administré et une
liste de vérification ont été utilisés comme outils de collecte. Les principaux
résultats auxquels nous sommes parvenus étaient entre autres une
insuffisance de connaissance des éléments de diagnostic, des complications
de la prééclampsie sévère/éclampsie, du protocole du sulfate de magnésium
et du catapressan, une insuffisance dans la formation et la supervision interne,
une insuffisance du matériel médico-technique spécifique et des ruptures
fréquentes des molécules entrant dans la prise en charge de la prééclampsie
sévère/éclampsie. A la lumière de ces résultats, nous avons pu confirmer une
insuffisance de connaissances des prestataires, une insuffisance de
ressources et une insuffisance dans l’organisation du service qui limitent la
prise en charge de la prééclampsie sévère/éclampsie. Au regard de cette
situation, des suggestions ont été formulées en vue d’améliorer la prise en
charge de la prééclampsie sévère/éclampsie à la maternité du Centre
Hospitalier Régional de Gaoua.
Mots clés : Facteurs-Limitant, prise en charge, prééclampsie sévère et
éclampsie, maternité, Centre Hospitalier Régional de Gaoua.
xi
INTRODUCTION
1
La perpétuation de l’espèce humaine est tributaire de la fonction procréatrice
de la femme. C’est pourquoi l’amélioration de la santé de la femme constitue
une priorité des programmes de santé de tous les pays du monde. Selon
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) deux cent (200) millions de
femmes tombent enceintes chaque année à travers le monde dont 15%
d’entre elles souffriraient de complications qui, faute de soins obstétricaux de
qualité, peuvent entraîner une pathologie grave ou le décès [1]. C’est pourquoi
le Burkina Faso depuis quelques années a fait de la santé maternelle et
infantile une de ces grandes priorités sanitaires afin de réduire la mortalité
maternelle. Malgré, les efforts consentis, la naissance d'un enfant est source
de joie mais elle est toujours considérée comme une angoisse pour la famille
à cause des risques possibles de complications. La femme y perd parfois la
vie en voulant donner la vie et ce dicton africain traduit si bien la délicatesse
de la question : "Une femme enceinte a un pied dans la tombe et un pied sur
la terre".
Parmi les causes majeures de décès, figurent les troubles
hypertensifs notamment la prééclampsie sévère et l’éclampsie (PES/E) qui
occupent le troisième rang national des causes de morbidité et de mortalité
maternelles. Cela traduit probablement une insuffisance dans la prise en
charge des cas de PES/E dans les formations sanitaires. Pour mieux
comprendre cette situation et trouver des réponses adéquates à ce problème,
une analyse des facteurs limitant la prise en charge de la PES/E s’avère
nécessaire.
2
CHAPITRE I :
PROBLEMATIQUE
3
1.1. Enoncé du problème
Les troubles hypertensifs gravidiques sont une cause majeure de morbidité
aiguë sévère, d’incapacité à long terme et de mortalité maternelle et néonatale
[2]. Ils touchent environ 10% des femmes enceintes dans le monde [3]. Parmi
ces troubles figurent l’hypertension artérielle chronique, l’hypertension
artérielle gravidique, la prééclampsie et l’éclampsie [4]. Mais force est de
constater que la prise en charge de la prééclampsie et l’éclampsie rencontre
des limites occasionnant des décès maternels avec une disparité entre pays
développés et ceux en voie de développement. En effet, en France,
l’éclampsie constitue la 2ème cause de décès maternels après les hémorragies
et est responsable de 2,2% des décès maternels en 2016. Ce chiffre est porté
à 25% en Amérique latine. En Asie, près de 10% des décès maternels sont
associés à des troubles hypertensifs au cours de la grossesse [5]. En Afrique,
la fréquence de l'éclampsie est très élevée. En Afrique du Nord la prévalence
de l’éclampsie est d’environ 10%. Au Maroc par exemple 9% des femmes
enceintes développent l’éclampsie.
En Afrique de l’Ouest, on enregistre une grande disparité. Pour preuve, au
Nigéria la prévalence de l’éclampsie était de 10,24% en 2016 et de 10,75% au
Sénégal au cours de la même année. Le Bénin enregistre la prévalence la
plus élevée de l’ordre de 36% [6].
Au Burkina Faso, la prévalence de la PES/E était estimée à 12% en 2016
avec une létalité de 5,31%. La situation de la région du Ssud-ouest est plus
préoccupante. En effet, elle a enregistré une prévalence de 12,30% au cours
de la même année. Au total, 129 cas dont 9 décès soit une létalité de 7,0% ont
été enregistrés en 2016. A la maternité du Centre Hospitalier Régional de
Gaoua, la prééclampsie sévère et l’éclampsie constitue le premier motif
d’hospitalisation avec 33 cas dont 05 décès soit une létalité de 15,2% au cours
de l’année 2016 [7]. Cette forte létalité, soit 3 fois supérieure à la situation
nationale nécessite d’être analysée.
4
Convaincus qu’il est possible de réduire significativement la prévalence des
PES/E, les pays membres de l’OMS se sont fixés des nouveaux objectifs
visant à reduire davantage la mortalité maternelle à travers les Objectifs du
Développement Durable (ODD) couvrant la période 2016-2030 dont le but est
de mettre fin aux décès des femmes, des enfants et des adolescents. En effet,
en son objectif 3, la cible des ODD est de faire passer le taux de mortalité
maternelle mondiale en dessous de 70 pour 100 mille naissances vivantes
d’ici à fin 2030.
Au plan national, des efforts sont également faits dans ce sens. Il s’agit entre
autres de :
✓ l’adhésion du Burkina Faso depuis 1995, à l’initiative des soins
obstétricaux d’urgence (SOU) avec l’UNICEF ;
✓ l’élaboration d’une stratégie nationale pour une maternité à moindre
risque et son lancement officiel en 1998 ;
✓ l’élaboration de protocoles et normes en santé de la reproduction en
septembre 2000 ;
✓ la subvention des soins obstétricaux et néonatals d’urgence (SONU)
depuis 2006 ;
✓ l’organisation de divers ateliers sur les SONU et l’assurance qualité ;
✓ la gratuité des soins à l’endroit des parturientes et des enfants de moins
de cinq ans en 2016.
Localement, le CHR de Gaoua a bénéficié de divers appuis et interventions du
ministère de la santé en faveur de la réduction de la mortalité maternofoetale.
Au nombre desquelles nous pouvons citer l’effectivité :
✓ de la mise en application de la gratuité des soins,
✓ de la disponibilité des médicaments pour la PEC des cas de PES/E,
✓ de sessions de formations sur les SONUC,
5
✓ Du renforcement du nombre de personnel,
✓ De l’existence et de la mise en œuvre d’un protocole de soins
notamment pour la prise en charge de la prééclampsie et de
l’éclampsie.
En dépit des actions entreprises, le taux de mortalité maternelle lié à la
prééclampsie et l’éclampsie reste toujours élevé à la maternité du CHR de
Gaoua. Pour preuve, il est passé de 15,2% en 2016 à 13,64% en 2017 pour
un seuil toléré de moins de 1% par l’OMS. L’absence d’actions
complémentaires
aura
inéluctablement
pour
conséquences
majeures :
l’augmentation du taux de mortalité maternelle et néonatale liée à la PES/E à
la maternité du CHR de Gaoua et pourrait contribuer à ternir l’image de la
structure.
Des réflexions novatrices s’imposent donc pour voir dans quelles mesures l’on
pourrait contribuer à l’amélioration de la qualité de la prise en charge de la
PES/E à la maternité au CHR de Gaoua. C’est dans ce contexte que se situe
notre étude en vue d’identifier les facteurs qui limitent la prise en charge de
ces pathologies.
1.2. Justification de l’étude
➢ La motivation personnelle
La recherche de la qualité des soins offerts aux patients a toujours été et
demeure une quête permanente pour les responsables des services de santé.
Dans l’exercice de la profession Sage-Femme, nous avons rencontré de
nombreux cas de PES/E ainsi que des cas de décès maternels dus à ces
pathologies. Particulièrement à la maternité du CHUSS de Bobo, la PES/E
constitue le premier motif d’hospitalisation et cela nécessite une prise en
charge adéquate. Pour avoir travaillé dans ce service, nous avons plusieurs
fois été confronté à des difficultés dans la prise en charge de cas de PES/E et
6
assisté impuissamment à des décès y relatifs ; ce qui nous a énormément
touché d’où notre motivation pour ce thème.
➢ La pertinence sociale
La naissance d’un nouveau-né est une joie pour la famille. Pourtant, perdre la
vie en la donnant constitue un drame social aussi fréquent lié à l’éclampsie,
qui se classe au 3ème rang des complications obstétricales et responsable de
50 000 décès maternels par an dans le monde [8] . Également, les incapacités
physiques liées aux séquelles neurologiques de la PES/E et au coût financier
élevé de sa PEC, sont sources de pauvreté. Une prise en charge adéquate de
la PES/E permettra de réduire sensiblement ces drames humains et
économiques que vivent au quotidien les familles et contribuera à
l’épanouissement harmonieux de la population à travers le bien-être de la
mère et de l’enfant.
➢ La pertinence scientifique
La prééclampsie est une situation à haut risque, même dans sa forme dite
modérée. En effet, l'évolution de la maladie se fait vers une détérioration
progressive de l’état maternel et fœtal. Elle est imprévisible et peut parfois être
très rapide. La réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle et
néonatale est l’un des objectifs prioritaires de la politique sanitaire nationale.
Une prise en charge adéquate de la PES/E dans les formations sanitaires
pourrait contribuer à l’atteinte de cet objectif. Dans cette logique, il nous a paru
nécessaire de contribuer à l’identification des facteurs limitant la prise en
charge de la PES/E à la maternité du CHR de Gaoua. Ces résultats pourront
servir de base pour envisager des actions afin d’améliorer le pronostic pour
ces deux pathologies.
1.3. Question de recherche
❖ Quels sont les facteurs limitant la prise en charge des cas de prééclampsie
sévère et d’éclampsie à la maternité du CHR de Gaoua ?
7
1.4. Hypothèses de recherche
❖ L’insuffisance de connaissances des SFE/ ME limite la prise en charge de
la prééclampsie sévère et de l’éclampsie à la maternité du CHR de Gaoua ;
❖ L’insuffisance de ressources limitent la prise en charge de la prééclampsie
sévère et de l’éclampsie à la maternité du CHR de Gaoua ;
❖ L’insuffisance dans l’organisation du service influence la prise en charge
des cas de prééclampsie sévère et d’éclampsie par les SFE/ME à la
maternité du CHR de Gaoua.
1.5. But de la recherche
Contribuer à l’amélioration de la PEC de la PES/E par les SFE/ME à la
maternité du CHR de Gaoua.
1.6. Objectifs de la recherche
1.6-1 Objectif général :
Etudier les facteurs liés à l’offre des soins Sages-femmes, limitant la prise en
charge de la prééclampsie sévère et de l’éclampsie à la maternité du CHR de
Gaoua.
1.6-2 Objectifs spécifiques
➢ Evaluer le niveau de connaissance des SFE/ME de la maternité du CHR de
Gaoua sur la PEC de la PES/E ;
➢ Evaluer les attitudes des SFE/ME lors la PEC de la PES/E à la maternité
du CHR de Gaoua ;
➢ Apprécier la disponibilité des ressources à la maternité du CHR de Gaoua
pour la PEC de la PES/E ;
➢ Relever les éléments de l’organisation du service qui limitent la PEC de la
PES/E à la maternité du CHR de Gaoua ;
➢ Recueillir les suggestions des SFE/ME à la maternité du CHR de Gaoua
pour améliorer la PEC de la PES/E.
8
CHAPITRE II :
CONCEPTUALISATION DE
L’ETUDE
9
2.1. Revue de la littérature
La réduction de la mortalité maternelle et périnatale est une préoccupation
majeure pour les différents acteurs de la santé et les décideurs. Notre revue
de littérature s’articulera autour des thèmes suivants :
- la définition des concepts de l’étude ;
- les résumés d’études antérieures et l’analyse critique.
2.1.1. Définition des concepts
➢ Le facteur : selon le dictionnaire « Petit Larousse » [9], un facteur désigne
tout agent ou élément qui concourt à un résultat.
➢ Les facteurs limitants : selon le dictionnaire « Petit Larousse », les
facteurs limitants sont des facteurs faisant partiellement ou totalement
défaut dans un milieu et qui, de ce fait empêche l’atteinte d’un résultat.
Dans le cas de notre étude, c’est l’ensemble des éléments pouvant
entraver la qualité de la prise en charge des cas de PES/E.
➢ Les connaissances dans le dictionnaire Encarta 2009 désigne une
maîtrise intellectuelle acquise par l’apprentissage, la recherche ou
l’expérience [10].
➢ La théorie dans le grand Robert est un ensemble d’idées, de concepts
abstraits, plus ou moins organisés, appliqué à un domaine particulier [11].
➢ Les connaissances théoriques : ce sont des connaissances appliquées
dans un domaine précis. Ici dans le cadre de la prise en charge de la
prééclampsie sévère/ de l’éclampsie.
➢ L’attitude : pour le dictionnaire petit Larousse est la manière d’être qui
manifeste certains sentiments ; comportements [9]. Pour la présente étude
c’est un don de soi dans la prise en charge des cas de prééclampsie
sévère/éclampsie surtout au cours de l’administration des soins et la
surveillance.
➢ La prise en charge : selon le dictionnaire « Petit Larousse », prise en
charge veut dire s’engager à s’occuper de quelque chose ou de quelqu’un
pendant une durée plus ou moins longue. Pour notre part, la prise en
10
charge de la PES/E désigne la démarche thérapeutique minimale utilisée
pour soulager les patientes c'est-à-dire la procédure diagnostique et les
soins exécutés à leur endroit.
➢ La prééclampsie est l’association à partir de la 20ème semaine de la
grossesse (5ème mois) d’une HTA, protéinurie avec ou sans œdèmes des
membres inférieurs.
Avant la 20ème semaine de grossesse, il s’agit d’une hypertension artérielle
chronique et lorsque la protéinurie se positive par la suite on parle de
prééclampsie surajoutée.
➢ La pré éclampsie sévère est définie par :
-
Une tension artérielle diastolique > 110 mm Hg
-
Une protéinurie supérieure ou égale à trois croix
➢ Les signes de gravité : signes d’éclampsisme marqués par la douleur
épigastrique en barre de chaussier, les réflexes ostéotendineux vifs, des
céphalées en casque, des vertiges, des acouphènes, des phosphènes,
d’oligurie.
➢ Les critères de sévérité sont les suivants :
-
Une hypertension artérielle à 160/110 mmHg authentifiée dans les
conditions idéales ;
-
Une présence des signes neurosensoriels évoquant une éclampsie
imminente ;
-
Une protéinurie à 3 croix ;
-
Une complication grave telle une éclampsie, un hématome retro
placentaire (HRP) ;
-
Des perturbations biologiques à type de troubles de l'hémostase, de
souffrance hépato cellulaire, d'insuffisance rénale ou d'hyperuricémie ;
-
Des critères fœtaux : souffrance fœtale aiguë chronique(SFC), retard de
croissance intra utérin (RCIU), souffrance fœtale aiguë (SFA) et mort
fœtale in utéro MFIU).
➢ Le HELLP syndrome : c’est un syndrome dont la définition est biologique.
HELLP en anglais signifie « Hemolysis Elevated Livers enzymes Low
11
Platelets ». Il s’agit de l’association d’une hémolyse avec une élévation des
transaminases et une baisse des plaquettes. Le HELLP syndrome survient
généralement à la fin du 2ème trimestre et au cours du 3ème trimestre et est
associé à une tension artérielle élevée.
Cliniquement, il n’y a aucun signe spécifique. On retiendra une douleur
épigastrique en barre, une douleur de l’hypochondre droit, des nausées ou
des vomissements, un ictère avec bien sûr une association HTA,
protéinurie et œdèmes.
Biologiquement, la triade est bien connue. Il s’agit de thrombopénie, de
cytolyse hépatique et d’hémolyse.
➢ L’éclampsie : c’est la survenue de crises tonico-cloniques sur un terrain
de prééclampsie. Elle est l’une des complications majeures de la
prééclampsie sévère. Elle se manifeste par des crises convulsives
généralisées se déroulant en quatre phases qui se succèdent. Ce sont :
- une phase d’invasion : elle dure quelques secondes et est marquée par une
contraction des muscles de la face et des membres supérieurs ;
- Une phase tonique : qui dure quelques dizaines de secondes. Elle se
manifeste par une contraction généralisée (y compris les muscles
respiratoires) avec une apnée ;
- une phase clonique : elle dure quelques minutes et est faite de convulsions
généralisées avec possibilité de morsure de la langue ;
- une phase de coma : de durée variable, elle est accompagnée d’une
respiration bruyante. [12].
Selon MERGERT R.et al., c’est un accident aigu paroxystique des syndromes
vasculo-rénaux qui peut être défini au point de vue clinique par un état
convulsif survenant par accès à répétition, suivi d’un état comateux, pendant
les derniers mois de grossesse, le travail ou plus rarement les suites de
couches [12].
12
Pour POTTCHER Th. L’éclampsie se définit comme la survenue, chez une
patiente atteinte de prééclampsie (PE), de convulsions et/ou de troubles de la
conscience ne pouvant être rapportés à une autre cause neurologique [5].
➢ Organisation du service
- Selon SARIGDA M., organiser, c’est comment combiner ou transformer les
intrants, les ressources humaines, matérielles, financières, techniques,
technologiques et informationnelles de sorte à réaliser des extrants, des
résultats efficients [13].
- Selon le ministère de la santé du BF, organiser un service, c’est mettre
en œuvre des méthodes de travail pour créer des relations dynamiques et
efficaces entre les personnes, les structures et l’environnement dans lequel
est implanté le service [14].
- L’organisation
est
un
processus
systématique
de
recherche
d’amélioration. Dans notre étude, l’organisation des services est l’ensemble
des mécanismes mis en place à la maternité du CHR de Gaoua pour
prendre efficacement en charge les cas de prééclampsies sévères et
d’éclampsies. Il s’agit des éléments de description des postes, de
répartition des tâches, de supervision, de formation et de disponibilité des
ressources de PEC.
13
2.1.2. Résumés d’études antérieures et l’analyse critique
2.1.2.1 En rapport aux connaissances des SFE/ME sur la PES/E
SOMDA S. en 2016, avait montré que 73,52% des prestataires n’ont pas su
correctement définir la PES et l’éclampsie. Dans cette même étude, 100 %
des prestataires enquêtés méconnaissaient l’existence d’un protocole pour la
PEC des cas de PES et d’éclampsie [15]. Cet état de fait entrave la prise en
charge adéquate de la PES/E dans nos maternités.
MAIGA I., en 2017 avait trouvé que 66,67% des enquêtés ne savaient pas
que le traitement antihypertenseur doit être administré lorsque la TAD
supérieure à 110 mmHg. [16] Cette faible performance de niveau de
connaissances des prestataires pourrait s’expliquer par l’absence d’application
du protocole de PEC de la PES/E. Cela pourrait augmenter la fréquence des
troubles neurologique.
PARE N. M. en 2010, a noté que 66,66% des prestataires avaient utilisé une
fiche de surveillance dans le cadre de la surveillance des patientes souffrant
de PES/E. [17] . Cet état de fait ne facilite pas la détection précoce des
complications maternofoetale.
2.1.2.2 En rapport à l’organisation du service
MAIGA I., en 2017 dans son étude cité plus haut, avait trouvé que 66,67%
des enquêtés n’ont pas été supervisés en matière de SONU ou tout autre
thème qui traite de l’éclampsie. Aussi, il soutient que 91,67% des prestataires
n’ont pas eu de formation et de supervision en assurance qualité de soins.
L’insuffisance dans l’organisation du service, surtout en matière de PEC de la
PES/E contribue à maintenir un faible niveau de connaissance des SFE/ME.
Cet état de fait impacte négativement en premier lieu sur la qualité de la PEC
des clientes et secondairement sur l’image du service [16]
TAPSOBA B.2015, trouvait que les constantes n’ont pas été suivies comme
indiquées par absence de fiche de surveillance du fait de l’insuffisance dans
l’organisation des services. [18]
14
Tous ces auteurs sont d’avis que la prééclampsie sévère et l’éclampsie
comme toute urgence l’organisation des services impacte considérablement
sur la qualité de la PEC. Ils s’accordent tous que la prise en charge doit être
qualitative et dans de brefs délais afin de minimiser les complications qui en
découlent. A cet effet, le personnel de santé en charge de la PES/E est
interpelé à observer une vigilance dans la surveillance des patientes avant,
pendant et après l’accouchement.
A la lumière des résultats d’études antérieures, il ressort diverses conclusions,
qui loin d’être contradictoires, se complètent mutuellement en exposant le
problème de la qualité de la prise en charge des cas de PES/E.
15
2.2. Cadre de référence
2.2.1 Description du cadre de référence
A défaut d’un cadre théorique abordant la problématique de la prise en charge
de la PES/E, nous avons élaboré un cadre conceptuel. Il a été conçu à partir
des informations obtenues à travers la revue de la littérature et les hypothèses
émises afin de mettre en exergue les difficultés liées à la prise en charge de la
PES/E à la maternité du CHR de Gaoua par les SFE/ME.
Ce modèle est constitué de quatre (4) variables dont une dépendante et trois
(3) indépendantes. Ce sont :
➢ Variable dépendante
La prise en charge de la PES/E. Elle subit l’influence de trois (3) variables
indépendantes.
➢ Variables indépendantes :
-
les connaissances des prestataires ;
-
la disponibilité des ressources.
-
l’organisation du service.
2.2.2 Opérationnalisation des variables
2.2.2.1 Les connaissances des SFE/ME
Les caractéristiques professionnelles des prestataires
-
La qualification professionnelle : Cette variable a permis de répartir les
prestataires en fonction de leur profil professionnel. Les modalités étaient :
Gynécologue, ASSOG, SFE/ME.
-
L’ancienneté dans la fonction et l’expérience professionnelle : ce sont
des variables quantitatives. L’ancienneté désigne le nombre d’années dans
la profession. Elle permet de capitaliser de l’expérience du fait des
situations vécues, des formations et supervisions reçues et de toutes
autres formes de renforcement de compétence dont le prestataire a
bénéficié. C’est pourquoi cette variable est importante dans la prise en
16
charge
de
la
PES/E.
Quant
à
l’expérience
professionnelle,
elle
représenterait le capital de connaissances et d’aptitudes acquis par le
prestataire au cours du temps d’exercice dans la profession. L’insuffisance
d’expérience professionnelle conduit souvent à des hésitations, à des
thérapies inefficaces voire des fautes professionnelles graves dans
l’administration des soins et la surveillance.
Dans la présente, l’ancienneté et l’expérience professionnelle sont jugées
satisfaisantes pour acquérir de l’expérience, si le prestataire en totalise au
moins cinq (5) ans en qualité de SFE/ME.
Les connaissances des prestataires sur la PES/E
Les prestataires de soins doivent avoir des connaissances sur la PES/E afin
de pouvoir mieux prendre en charge les femmes enceintes.
Dans notre étude, il était question de vérifier le niveau de connaissance
théorique des SFE/ME sur les éléments de diagnostic de la PE, les
complications de la PES, les signes de gravité de la prééclampsie, le délai de
la PEC de la PES/E, les connaissances des protocoles : MgS04, Catapressan
et les éléments de surveillance chez les patientes sous MgS04 à la maternité
du CHR de Gaoua.
➢ Eléments de diagnostic de la PES/E : ces éléments prennent en compte
l’HTA
chronique,
l’HTA
gestationnelle,
prééclampsie
surajoutée,
prééclampsie légère, prééclampsie sévère, éclampsie.
-
l’HTA chronique : il s’agit d’une hypertension avec TAD supérieure ou
égale à 90mmHg avant 20 SA de grossesse ;
-
l’HTA gestationnelle : il s’agit d’une hypertension avec TAD supérieure
ou égale à 90mmHg à partir de la 20ème semaine de grossesse avec
protéinurie négative;
-
la prééclampsie surajoutée : il s’agit d’une hypertension chronique
préexistante associée à une protéinurie ;
17
-
la prééclampsie légère : c’est la survenue à partir de la 20ème semaine
d’aménorrhée d’une TAD comprise entre 90 et 100 mmHg associée à
une protéinurie d’une à deux croix ;
-
la prééclampsie sévère : c’est la survenue à partir de la 20ème
d’aménorrhée d’une TAD supérieure ou égale à 110 mmHg associée à
une protéinurie massive (supérieure ou égale à 3 croix),
-
l’éclampsie : c’est une complication des syndromes vasculo-rénaux qui
se manifeste par des crises tonico-cloniques suivie de coma.
La connaissance de ces différents éléments de diagnostic est aussi importante
car sa maîtrise permet de diligenter une conduite à tenir adéquate. Par contre
la méconnaissance de ces éléments va induire une erreur diagnostique et/ou
thérapeutique avec les conséquences que cela comporte. Cette variable sera
mesurée lors de l’administration du questionnaire auto administré. La définition
de chaque élément constitue sa modalité.
➢ Les complications de la PES/E sont d’origine maternelles et fœtales :
-
complications maternelles : elles sont de plusieurs ordres. Il s’agit de
l’insuffisance rénale, l’HRP, l’AVC, la mort, l’OAP, le HELLP syndrome, les
troubles de la coagulation, les atteintes hépatiques, les atteintes
cardiaques, les atteintes oculaires, l’œdème cérébral, la morsure de
langue.
-
complications fœtales : elles sont aussi multiples. Il s’agit de : la MFIU, la
SFA, la prématurité, le RCIU/ hypotrophie, le mort-né et la ROM.
La connaissance des complications de la PES/E est essentielle pour les
SFE/ME. En effet, elle permet d’assurer une prise en charge adéquate et
appropriée afin d’éviter une issue des cas vers l’une des complications cidessus mentionnées.
➢ Les signes de gravité de la prééclampsie
L’élévation de la TAD supérieure ou égale 110 mmHg et/ou l’apparition de
céphalées, de douleurs épigastriques, de phosphènes (troubles visuelles),
d’oligurie/anurie, d’acouphènes (troubles auditifs), sont des signes de
18
gravité de la prééclampsie et précèdent le plus souvent la crise qui est la
complication paroxystique. A cette question, il a été demandé aux SFE/ME
de citer quatre (4) signes de gravité.
➢ Délai de PEC obstétricale : dès que le diagnostic de la PES/E est posé, la
prise en charge doit être prompte. Ce qui contribue à réduire la morbidité et
la mortalité maternofoetale. Le meilleur traitement de la PES/E est
l’évacuation utérine. Ce délai est de 24 heures pour évacuer l’utérus
lorsqu’il s’agit d’une prééclampsie sévère et 12 heures lorsqu’il s’agit d’une
éclampsie. Le délai de PEC, variable quantitative, est jugé satisfaisant s’il
est connu de 80% des SFE/ME.
➢ La connaissance du protocole du MgSO4 et du catapressan dans la
PEC de la PES/E : elle est indispensable dans la PEC de la PES/E et doit
être acquise à partir de la formation de base ou en continue.
-
Le protocole du sulfate de magnésium : le sulfate de magnésium est un
anticonvulsivant le plus utilisé dans nos services de maternité. Il existe
deux (2) types de protocole à savoir le protocole de service et celui de
l’OMS.
Le protocole national est le suivant :

faire 8 ml soit 4g de Sulfate de Magnésium (MgSO4) à 50% en intra
veineuse directe en 3 mn

ensuite 12 ml soit 6g de MgSO4 à 50 % dans 500cc de ringer lactate à
faire passer au débit de 30 gouttes/mn

enfin 10 ml soit 5g de MgSO4 à 50% dans 500cc de ringer lactate à
faire passer au débit de 8 gouttes/mn.
Quant au protocole de l’OMS, l’administration du MgSO4 se fait comme suit :
-
dose de charge :

4g de MgSO4 à 20% en IV en 5mn.

ensuite 5g de solution de MgSO4 à 50% +1ml de lidocaïne à 2% en I.M
profonde dans chaque fesse.
19

si convulsion dans les 15mn, refaire 2g de MgSO4 à 50% en I.V en
5mn.
-
dose d’entretien :

5g de solution de MgSO4 à 50% +1ml de lidocaïne à 2% en I.M
profonde toutes les 04 heures une fesse en les alternant.

poursuivre le traitement le MgSO4 pendant 24 heures qui suivent
l’accouchement ou la dernière convulsion
-
La clonidine (catapressan*) : c’est un antihypertenseur de choix
administré dans la prise en charge des cas de PES/E toute les 06 heures si
la TAD est supérieure ou égale à 110 mmHg.
Il a été donc demandé aux SFE/ME lequel des deux protocoles de MgSO4 est
utilisé dans leur service. Les modalités ont été : Protocole OMS et Protocole
de service. Dans tous les cas, il leur a été demandé de décrire le protocole
(dose de charge et dose d’entretien) utilisé. Le niveau de connaissance de
cette variable est jugé satisfaisant si 80% des SFE/ME connaissent les
protocoles de traitement du MgSO4, du catapressan* dans la PEC de la
PES/E.
➢ Les éléments de surveillance : il s’agit de la mesure de la fréquence
respiratoire, la diurèse horaire, les réflexes ostéotendineux toutes les 15mn
pendant 1h et toutes les heures. La surveillance de ces éléments est
capitale au cours du traitement du MgSO4. Sa méconnaissance conduit à
des complications maternofœtale. Il a été demandé aux SFE/ME de citer
ces différents éléments ci-dessus énumérés.
Nous avons apprécié la qualité de la surveillance à travers la connaissance
des éléments de surveillance et leur fréquence par les SFE/ME. Elle est jugée
satisfaisante si 80% de ces prestataires connaissent les trois (3) éléments clés
à surveiller.
20
Les attitudes des SFE/ME lors de la PEC de la PES/E
➢ L’administration des soins : c’est le rôle propre de la SFE/ME.
L’administration doit être prompte dès que la prescription est faite et dès
que les médicaments sont disponibles. L’appréciation est portée sur le
délai d’initiation du traitement. Ce délai a été observé lors de
l’administration de soins des SFE/ME une fois le diagnostic de la PES/E
posé.
➢ La surveillance : il faut exécuter la prescription médicale et ensuite
établir une fiche de surveillance. Cette surveillance doit être rigoureuse.
Elle permet de dépister à temps les complications fœtales ou maternelles
afin d’y remédier. Nous avons apprécié la qualité de la surveillance à
travers l’examen des fiches de surveillance. Elle est jugée satisfaisante si
80% des fiches sont remplies selon les normes de surveillance de la
PES/E.
2.2.2.2. La disponibilité des ressources
Il s’agit des ressources à mettre à la disposition des SFE/ME pour assurer la
prise en charge de la PES/E. Ce sont :
➢ la disponibilité de la ressource humaine
La disponibilité des ressources humaines en quantité et en qualité suffisante
est capitale dans notre système sanitaire. Elle permet la constitution des
équipes de travail selon les normes et d’assurer la PEC adéquate des
patientes par un fonctionnement continu des prestations dans les différentes
unités de soins. Pour la présente, cinq (5) équipes composées de 5
prestataires sont nécessaires pour assurer un fonctionnement optimum du
service. Il s’est agi de vérifier le nombre des équipes et les effectifs à travers le
programme mensuel de garde et permanence.
21
➢ le matériel médicotechnique
L’existence du matériel médicotechnique en quantité et en qualité permet
d’offrir des soins de qualité aux femmes enceintes. Un service offrant des
soins de qualité doit avoir le matériel nécessaire pour la prise en charge de la
PES/E. Il s’est agi de vérifier la présence ou non du matériel suivant à travers
une liste de vérification :
-
tensiomètre médical ;
-
aspirateur ;
-
canule de Guedel ;
-
fiche de surveillance.
Le matériel médicotechnique est disponible si 100% du matériel suscité est
présent et de bonne qualité.
➢ les ressources médicamenteuses
Les médicaments entrant dans le cadre de la prise en charge de la PES/E
sont essentiellement les anticonvulsivants (sulfate de magnésium, diazépam)
le gluconate de calcium, solutés de remplissage, les antihypertenseurs
adaptés (catapressan*, Loxen*), l’oxygène et les bandelettes réactives.
L’absence de ces médicaments dans une maternité de référence peut
influencer négativement la prise en charge de ces pathologies. Nous avons
apprécié la disponibilité de ces ressources par leur présence effective et les
taux de rupture par molécule au cours de l’année 2017.
➢ les consommables médicaux
Dans le cadre de notre étude : la bétadine*, l’alcool, les détergents/le savon, le
coton hydrophile, les compresses stériles, les gants d’examen et l’eau de javel
sont les consommables médicaux que nous jugeons indispensables dans un
service de maternité. Ils entrent dans le cadre de la prévention et le contrôle
des infections aussi bien chez la mère que chez le nouveau-né. Par
conséquent, la rupture ou le manque de ces consommables réduit la qualité
22
des soins. La vérification de la disponibilité de ces consommables a été faite à
travers une grille d’observation et jugée satisfaisante si elle atteint 80%.
2.2.2.3. L’organisation du service
Une meilleure organisation des services de santé permet d’offrir des soins de
qualité aux femmes enceintes et plus particulièrement celles souffrant de
PES/E. Dans la présente étude, nous avons vérifié l’organisation du service de
santé à travers les éléments suivants :
➢ la répartition des tâches
Elle consiste à la responsabilisation des agents, devant exécuter des tâches
permettant l’atteinte d’un objectif ou à l’accomplissement d’une activité. Cette
responsabilisation allège le travail et permet son exécution rapide et efficace.
Par ailleurs, elle permet de situer certaines responsabilités en cas de
difficultés au cours de l’exécution des tâches. La répartition des tâches doit
être élaborée et affichée dans chaque poste de travail. Lorsque la répartition
des tâches est mal faite ou pas du tout, les prestataires de soins auront
tendance à travailler dans le désordre sans aucun repère. Résultat, soins de
qualité médiocre ce qui pourrait augmenter la morbidité et de la mortalité
maternofœtale liée à la PES/E. Nous avions vérifié également cette répartition
à travers des affichés et une grille d’observation.
➢ la description des postes
La description d’un poste de travail consiste à énumérer de façon détaillée
l’ensemble des activités relevant de ce poste. Lorsque les postes ne sont pas
décrits, certaines préoccupations des utilisatrices des services ne seront pas
prises en compte. Ce qui rend difficile la PEC de la PES/E. Nous avions vérifié
cette répartition à travers des affiches et une grille d’observation
➢ le programme de permanence et de garde
Les services de maternité doivent fonctionner 24h/24h pour assurer cette
continuité du service au profit des femmes enceintes. Il est nécessaire d’établir
un programme de roulement des agents afin d’assurer la disponibilité
23
permanente du personnel et la continuité des soins. Le calendrier doit être
élaboré, affiché et remis à chaque agent de santé, indiquant les équipes de
travail, la composition des équipes, les dates et heures de travail ainsi que les
jours de repos. En absence de ce calendrier, les prestataires de soins ne se
sentiront pas responsabilisés et par conséquent cela jouera sur la qualité de la
prise en charge des cas de PES/E. Nous avions mesuré cette variable par la
présence effective du tableau de garde et permanence dans les postes de
travail et auprès des agents à travers d’une grille d’observation.
➢ le planning de congé administratif
C’est un document de planification des congés annuels et les autorisations
d’absences de longues durées. L’absence de planning peut occasionner des
départs de congé simultanés, des absences inexpliquées par moment dans
certains postes de travail et de ce fait peut réduire la qualité des soins
notamment la PEC en charge efficiente de la PES/E si les prestataires
présents sont surchargés. La présence effective de ce document a été
vérifiée.
➢ les protocoles de PEC de la PES/E
Il s’agit des directives de soins, considérées comme normes adoptées par un
service. Ils constituent un document de référence pour les agents dans
l’exécution des soins. Le protocole de soins permet de minimiser les erreurs
thérapeutiques et d’améliorer l’offre des prestataires de soins devant avoir une
maîtrise parfaite du protocole de prise en charge de la PES/E. Nous avions
vérifié l’existence de protocole de PEC de la PES/E en salle d’accouchement
c’est-à-dire la disponibilité du protocole, son accessibilité au moment voulu, la
connaissance du protocole par les SFE/ME.
➢ la tenue de staff
Le staff constitue d’une part, un cadre d’échange d’expériences pour les
SFE/ME surtout en matière de PEC des cas de PES/E en salle
d’accouchement et d’autre part une occasion pour les responsables du
service, de corriger les insuffisances et rattraper certaines erreurs commises.
24
La tenue effective et la fréquence des staffs ont été appréciées à travers le
registre de staff.
➢ les réunions de service
Les réunions de service se font selon une périodicité donnée (mensuelle,
trimestrielle, semestrielle…) et offre l’opportunité à l’équipe de santé d’une
formation sanitaire de se concerter, de discuter sur le déroulement des
activités de façon participative. Lorsque les réunions de service sont
régulièrement tenues, cela participe non seulement à une bonne organisation
du travail mais aussi à une bonne communication entre les agents de santé.
Ce qui contribue à l’amélioration de de la qualité des soins des femmes
souffrant de PES/E.
Dans le cadre de notre étude, nous avons considéré que les réunions de
service ont été régulièrement tenues à la maternité du CHR de Gaoua à
travers les procès-verbaux des différentes réunions mensuelles disponibles.
➢ la supervision
La supervision reçue de la hiérarchie (gynécologues, universitaires…), permet
d’identifier non seulement les insuffisances des prestataires de soins mais
aussi les insuffisances en matériel ou en médicaments afin de faire des
recommandations en vue de les corriger. Cela contribue à améliorer la qualité
de la PEC des cas de PES/E. Elle constitue aussi une source de motivation
pour les SFE/ME. Son existence et sa fréquence ont été vérifiées.
➢ la formation
C’est un élément qui vient renforcer ou soutenir les compétences des
prestataires. Une formation sur les SONU, la prévention et le contrôle des
infections (PCI), les stratégies « aider les mères à survivre et aider les bébés à
respirer » (AMS/ABR) permettent d’améliorer les compétences des SFE/ME
sur la prise en charge des cas de PES/E. Nous avons vérifié l’effectivité des
formations reçues par les SFE/ME sur les modules suscités à travers le
questionnaire.
25
Dans notre étude, l’organisation du service de la maternité du CHR de Gaoua
est jugée satisfaisante si 80% des éléments d’appréciation de l’organisation
sus-mentionnés sont effectifs.
26
2.2.2. Relations entre les variables
a) Relations entre les variables indépendantes et la variable
dépendante.
Chaque variable indépendante exerce une influence sur la variable
dépendante.
➢ Influence des connaissances des SFE/ME sur la PEC de la PES/E.
L’offre des soins de qualité aux cas de PES/E exige un bon niveau de
compétences des SFE/ME en l’occurrence les connaissances théoriques et
les connaissances pratiques. L’acquisition de ces compétences passe
nécessairement par une formation de base et par la formation continue sur le
terrain. Cependant, une insuffisance de connaissances des SFE/ME peut
réduire la qualité de la prise en charge de la PES/E, ce qui pourrait avoir pour
conséquence, une augmentation de la mortalité maternelle et néonatale.
➢ Influence de la disponibilité des ressources sur la prise en charge de
la PES/E.
La prise en charge des cas de PES/E est tributaire de la disponibilité des
ressources dont les ressources humaines, le matériel médicotechnique, les
consommables médicaux et les médicaments dans le service. Effectivement,
la non disponibilité des ressources retarde la PEC des cas de PES/E et
engendre parfois des évacuations abusives. Ce qui justifie les complications
en éclampsie d’où le risque élevé de mortalité maternofœtale.
➢ Influence de l’organisation du service sur la PEC de la PES/E
La prise en charge efficace de la PES/E est fonction de l’organisation mise en
place pour recevoir les femmes enceintes. Cela passe par une bonne
description des postes, une répartition des tâches, un bon planning des
congés, un système de garde et de permanence et une disponibilité des
protocoles de PEC. Cette disposition contribue à assurer la continuité des
soins selon les normes. Ce qui concourt à améliorer la PEC de la PES/E.
27
b. Relations entre les variables indépendantes
Il existe une interaction entre les différentes composantes des variables
indépendantes.
➢ Interrelation entre connaissances des SFE/ME et disponibilité des
ressources
Un SFE/ME pétri de connaissances, ne peut les mettre en application que s’il
est mis à sa disposition les ressources matérielles et les médicaments
nécessaires. Il n’en demeure pas moins que des ressources en quantité et en
qualité utilisées par un prestataire avec peu de connaissances ne permet pas
d’améliorer la PEC de la PES/E.
➢ Interrelation entre organisation du service et les connaissances des
SFE/ME
Un SFE/ME ne peut réussir le rôle qui lui est assigné que s’il exerce son
métier dans un environnement favorable. En effet, la disponibilité du protocole
de PEC de la PES/E constitue un guide pour le SFE/ME dans la conduite du
traitement. Aussi, l’absence de staff clinique, de supervision et de formation
dans un service ne permet pas de corriger les lacunes des SFE/ME en
matière de PEC de la PES/E. La disponibilité de personnel SFE/ME
compétent facilite la description des postes et la répartition des tâches ce qui
améliore la qualité de la PEC de la PES/E.
➢ Relation entre organisation du service et disponibilité des ressources
La disponibilité des ressources facilite l’organisation du service. En effet,
lorsque les ressources humaines et matérielles sont disponibles, il est aisé de
satisfaire la demande de service par la continuité des soins à travers une
description des postes et une répartition des tâches. De même, l’organisation
du service est un atout pour les SFE/ME qui y travaillent sans pression avec
une charge de travail réduite. Cela est en faveur d’une bonne PEC de la
PES/E.
Les différentes relations qui existent entre les variables nous ont permis de
construire le cadre conceptuel suivant :
28
CONNAISSANCES DES SFE/ME
2.3. Schéma du cadre de référence
Connaissances théoriques
✓ Des éléments de diagnostic de la PES/E :
HTA chronique, HTA Gestationnelle,
prééclampsie surajoutée, PES, éclampsie
✓ Complications de la PES/E
✓ Signes de gravité de la PES
✓ Délai de PEC obstétricale
✓ Connaissance du protocole
✓ Eléments de surveillance
Attitudes des SFE/ME lors de
la PEC de la PES/E :
✓ Administration des soins
✓ Surveillance
PEC de la
PES/E
DISPONIBILITE DES
RESSOURCES
RESSOURCES HUMAINES
MATERIELLES
•
•
•
Tensiomètre
Canule de Guedel
Oxygène
MEDICAMENTS
•
•
•
•
Sulfate de magnésium
Gluconate de calcium
Catapressan
Bandelettes urinaires
CONSOMMABLES MÉDICAUX
•
•
Alcool
Bétadine









ORGANISATION DU
SERVICE
Description des postes
Répartition des tâches
Planning des congés
Tenue de staff
Disponibilité des
protocoles de PEC
Système de garde/
permanence
Supervision interne
Réunion de service
Formation
Figure 1 : schéma du cadre conceptuel
Relation entre variables indépendantes
LEGENDE :
Relation entre variable dépendante et variables indépendantes
29
CHAPITRE III :
PRESENTATION DU
MILIEU DE L’ETUDE
30
3.1. Cadre de l’étude : CHR de Gaoua
Le CHR de Gaoua est notre cadre d’étude, il est abrité dans la commune de
Gaoua chef-lieu de la province de Poni et chef-lieu de la Région du Sud-ouest.
Cette Région couvre une superficie de 16576 km2, soit 6,1% du territoire
national
Gaoua est une ville carrefour, et connait une prolifération de sites aurifères
dans ses environnants entrainant un important mouvement de population
cause d’une hyper fréquentation hospitalière.
La ville de Gaoua est située à environ 400 km de Ouagadougou et 210 km de
Bobo-Dioulasso par voie bitumée.
Construit sur une colline, le CHR est situé au sud de la ville. Il est limité :
-
A l’est par la Direction Régionale de l’Agriculture de l’Hydraulique et des
ressources halieutiques (DRAHRH)
-
A l’ouest par un bas-fond
-
Au nord par l’ancienne DRS du sud-ouest
-
Au sud par le 22ème Régiment d’Infanterie Commando de Gaoua.
Le CHR de Gaoua est le deuxième niveau de référence des CMA de la région
(CMA de Dano, Diébougou, Batié, Kampti).
La région du Sud-ouest comptait en 2014 une population estimée à 772973
habitants selon le RGPH de 2006 avec une densité moyenne de 44 habitants
au km2. Selon la même source, les indices démographiques se présentent
comme suit :
-
Taux général de fécondité = 187%
-
Taux brut de natalité = 39,6%
-
Taux de mortalité général = 12,4%
Le taux de mortalité maternelle intra hospitalière = 84,45 pour 100000
parturientes en 2008 selon les statistiques de la DRS du Sud-ouest.
31
L’Organisation administrative du CHR se présente comme suit :
Conformément au décret n°2006-356/PRES/PM/MS/MFB/MASSN du 20 juillet
2006 portant statuts particuliers des CHR, le CHR de Gaoua est administré
par un conseil d’administration de huit (8) membres et dirigé par un Directeur
général nommé en conseil des ministres.
La Direction générale (DG) est composée de six (6) directions et de cinq (5)
services rattachés :
-
la Direction de l’administration et des finances ;
-
la Direction des ressources humaines ;
-
la Direction de l’hospitalisation et de la qualité des soins ;
-
la Direction des soins infirmiers et obstétricaux
-
la Direction des services généraux ;
-
la Direction de Contrôle des Marchés et des Engagements financiers
(Agents comptables)
Le CHR dispose de cinq (5) organes consultatifs que sont :
-
la Commission Médicale d’Établissement ;
-
le Comité Technique d’Établissement ;
-
la Commission des Soins Infirmiers et Obstétricaux ;
-
le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail ;
-
le Conseil de Discipline.
Sur le plan technique, le CHR comporte :
-
des services cliniques : la médecine, les urgences médicales, la
chirurgie,
la
pédiatrie,
la
maternité,
l’ophtalmologie,
l’odontostomatologie, l’oto-rhino-laryngologie, la psychiatrie le Centre
Anti Tuberculeux ;
-
des services techniques : le laboratoire d’analyse médicale, le service
d’imagerie médicale et la pharmacie ;
-
des services annexes : la cuisine, le parking, la morgue, la buanderie, le
service social, le service de maintenance…
32
Relations de partenariat :
Le CHR de Gaoua entretient de fructueuses relations de coopération avec
plusieurs associations, organisations et hôpitaux étrangers : le Programme
d’Appui au Développement Sanitaire (PADS), l’Hôpital Fontenay le Compte en
France, l’Association pour la Promotion Féminine de Gaoua (APFG) :
Le PADS finance annuellement la tenue de certaines formations au profit des
agents du CHR.
L’Hôpital Fontenay-le-Comte de France soutient le CHR de Gaoua en matériel
médicotechnique. Il entretient aussi une collaboration technique avec le CHR
de Gaoua à travers l’organisation de campagne de chirurgie de masse au
profit des populations démunies. Ces activités, au-delà de l’aide aux patients,
permettent un partage d’expériences entre praticiens du CHR de Gaoua et
ceux de l’Hôpital Fontenay-le-Comte de France.
Quant à l’APFG, elle organise en période pré hivernale des opérations de
collecte de sang en collaboration avec le service du laboratoire au profit des
patients du CHR de Gaoua qui voit ses besoins en transfusion sanguine
s’accroitre à cause du paludisme qui sévit dans cette zone à forte
pluviométrie.
À la date du lundi 24 Avril 2017, le CHR compte 217 agents répartis comme
suit :
-
185 agents de l’état
-
32 agents recrutés par le CHR
3.2. Champ de l’étude :
Maternité du CHR de Gaoua
Le service de gynéco-obstétrique est situé globalement entre le service des
urgences médicales au Nord, le service de médecine au Sud. A l’Est, il est
limité par le bloc administratif et à l’Ouest par le service de réanimation et les
toilettes des malades. Le service est composé de trois blocs de bâtiments.
33
✓ Un premier bloc regroupant deux salles d’accouchement comportant
quatre tables d’accouchement, une salle de consultation, deux salles
d’hospitalisation dont une salle pour grossesse pathologique disposant
de trois (03) lits, et une salle de suites de couches immédiates
contenant sept (07) lits, une salle de stérilisation, deux salles de garde
et des toilettes.
✓ Un deuxième bloc comprenant trois grandes salles d’hospitalisation
dont deux de six lits et
un de huit (08) lits, une salle de 3 ème catégorie
d’un lit ; d’une salle de soins (pansement), d’un bureau pour le chef de
service en réfection, du bureau du Surveillant d’Unité de Soins (SUS) ;
d’une salle de PF, d’une salle servant de bureau des hospitalisées.
✓ Un troisième bloc composé d’une seule salle de consultation médicale
et d’un magasin. Ce bloc comporte aussi les deux catégories
appartenant aux urgences médicales.
Le service a un personnel de quarante-deux (42) agents répartis dans le
tableau ci-dessous :
Tableau I : répartition du personnel selon le profil dans le service de gynécoobstétrique au CHR de Gaoua
N°
Profil du personnel
1
Gynécologue-obstétricien
01
2
Médecin généraliste
01
3
Attaché de santé en soins obstétricaux et
gynécologiques (ASSOG)
Effectif
01
4
Sage-femme
25
5
Maïeuticien d’Etat
10
6
Fille de salle
02
7
Garçon de salle
02
Total
42
34
3.3. Description du service
-
02 bureaux de consultation climatisés avec source d’eau pour les
médecins ;
-
01 bureau climatisé pour le SUS muni de brasseur d’air ;
-
01 bureau de consultation pour les sages-femmes munies de brasseur
d’air et source d’eau ;
-
01 salle d’accueil équipée d’un (1) brasseur d’air, d’un (1) poste
téléviseur, d’une (1) armoire en béton, de deux (2) armoires vitrées
incorporées au mur de part et d’autre de ladite salle, d’un (1) lavabo ;
une (1) paillasse de consultation en béton avec quatre (4) chaises, un
(1) banc et une (1) armoire métallique vitrée ;
-
02 salles d’accouchements et une salle de stockage de matériel (boites
stériles, eau de javel, boites d’AMIU, ballons AMBU)
➢ La première salle d’accouchement, située à gauche de la salle d’accueil,
est équipée de deux (2) tables d’accouchements, d’une (1) table de
réanimation pour nouveau-nés, une (1) prise murale d’oxygène, d’un (1)
paravent, d’une (1) armoire métallique mobile munie de quatre (4) tiroirs où
sont stockées les boites d’accouchement stériles, les sondes d’aspiration
stériles et les masques de réanimation ; d’une armoire métallique murale
où sont gardés des solutés, des ampoules de Sulfate de magnésium) ;
d’une (1) source d’eau, d’un (1) climatiseur, d’un (1) vidoir, d’une (1)
poubelle et des fûts de traitement des bassins de lit.
➢ La deuxième salle d’accouchement ; elle, est située à droite de la salle
d’accueil. Elle comporte également deux (2) tables d’accouchement, un (1)
climatiseur fonctionnel, une (1) table de réanimation pour nouveau-nés,
une (1) table d’examen des nouveau-nés ; un scialytique mobile
fonctionnel ; un (1) vidoir ; un (1) paravent ; un (1) charriot à poubelle ; une
(1) lampe baladeuse fonctionnelle ; un (1) fût de stockage de bassins de lit
propres ; deux (2) poubelles ; une (1) prise murale d’oxygène ; un (1)
concentrateur d’oxygène non fonctionnel ;
-
01 salle de stérilisation fonctionnelle ;
35
-
02 vestiaires pour le personnel sage-femme et maïeuticien d’Etat dont
une, est munie d’un (1) réfrigérateur et d’un (1) climatiseur et l’autre d’un
brasseur d’air ; et un (1) vestiaire pour les Garçons ou Filles de salle.
-
01 salle d’inspection visuelle à l’acide acétyle et d’inspection au Lugol
(d’IVA /IVL), de Colposcopie et de Cryothérapie non fonctionnelle. Elle
est ventilée avec une table d’examen gynécologique, une table de
consultation, une chaise, un équipement de cryothérapie ; deux (2)
armoires dont une, est mobile ;
-
01 sanitaire équipée d’une (1) douche non fonctionnelle et d’un (1)
toilette fonctionnelle ;
-
06 salles d’hospitalisation dont une de catégorie.
-
1 appareil de monitorage du cœur fœtal et un (1) aspirateur des voies
respiratoires du nouveau-né ; tous deux (2) mobiles.
-
1 salle de pansement avec un brasseur d’air fonctionnel, un paravent,
une table d’examen, une poubelle, une source d’eau fonctionnelle.
NB : le premier bloc du service de Gynécologie-Obstétrique faisait
office de bloc opératoire du CHR de Gaoua jusqu’en 2013.
36
Tableau II : liste du matériel médico-technique du service de gynécoobstétrique du CHR de Gaoua
Etat
N° Désignation
Nombre
Bon
Passable
02
Mauvais
1
Table d’accouchement
04
02
2
Table d’examen
04
04
3
Boite d’accouchement
06
4
Boite à speculum
02
02
5
Boite de pansement
02
02
6
Kit complet d’AMIU
01
7
Boîte d’insertion norplant
01
01
8
Aspirateur
02
01
9
Concentrateur d’oxygène
01
01
10 Ventouse manuelles
02
02
11 Pèse- bébés
02
01
01
12 Pèse-personnes
03
01
02
13 Lit
30
25
14 Appareil de cryothérapie
01
01
15 Cardio-tocographe fœtal
02
02
16 Colposcope
01
01
17 Table chauffante du NNE
01
01
18 Scialytique
03
01
19 Salpingographe
01
01
20 Stéthoscope médical
01
01
21 Stéthoscope de PINARD
01
01
22 Mètre ruban
05
05
23 Tensiomètre
01
24 Poupinel
01
01
01
01
25 Bouteille
Cryothérapie.
CO2
pour
06
01
01
05
02
01
37
3.4. Fonctionnement du service
Le service de gynéco-obstétrique est fonctionnel 24 H / 24. Au total, sept (7)
équipes de cinq (5) personnes chacune assurent la continuité du service selon
les horaires suivants :
La matinée :
Les jours ouvrables, trois (3) équipes assurent le fonctionnement de 7H30 à
12H00 dont une en salle d’accouchement, une seconde pour assurer la visite
et la troisième assure la consultation et reçoit les rendez-vous.
Les jours non ouvrables ou fériés, une seule équipe assure le fonctionnement
du service de 8H à 12H.
L’après-midi et la garde :
Une équipe assure la permanence de 12H00 à 17H00 et une seconde de
17H00 à 7H00 les jours ouvrables. Pour ce qui est des jours non ouvrables ou
fériés, ces horaires vont de 12H00 à 17H00 et de 17H00 à 8H00.
Les différents chefs des unités suscitées sont responsables de la bonne
marche des activités y afférentes aux unités. Ils aident le SUS dans
l’élaboration des rapports, veillent à la bonne marche des activités du service
en remplissant leurs tâches.
Le SUS coordonne les activités du service avec ces différents responsables. Il
élabore le programme hebdomadaire, émet les bons, collecte les données
sanitaires, remplit les supports et les achemine au service de l’information
sanitaire, supervise l’exécution des activités du service, veille à la mise en
œuvre des meilleures pratiques. Le système de référence et contre référence
est géré par le SUS et son assistant. En cas d’absence, son adjoint est
commis à la tâche.
Les médecins assurent les consultations et les visites médicales les jours
ouvrables du lundi au vendredi.
38
Dans le service, se tiennent des réunions mensuelles pour revoir le
fonctionnement du service et régler les problèmes des différentes unités de
soins. Cependant, nous notons une absence de staffs.
Le chef de service est chargé de la coordination et la supervision de toutes les
activités menées 24 /24h au niveau du service en collaboration avec les autres
médecins. [19]
39
CHAPITRE IV :
METHODOLOGIE
40
4.1. Type d’étude
Il s’agit d’une étude transversale à visé descriptive portant sur les facteurs
limitant la prise en charge de la PES/E à la maternité du CHR de Gaoua.
4.2. Population d’étude :
Notre population d’étude est constituée de :
-
responsable du service
-
surveillant de l’unité de soins
-
prestataires SFE/ME.
❖ Critères d’inclusion
-
Etre SFE/ME dans le service ayant une expérience professionnelle d’au
moins trois (3) mois à la maternité du CHR de Gaoua.
-
Etre présent au moment de l’enquête
-
Accepter de participer à l’étude.
❖ Critères de non inclusion :
SFE/ME en situation de stage.
4.3. Méthode d’échantillonnage :
4.3.1. Echantillon
L’échantillon est constitué de :
-
le gynécologue chef de service,
-
le surveillant de l’unité de soins,
-
les SFE/ME sont au nombre de trente-cinq (35).
4.3.2. Echantillonnage
- Le gynécologue responsable de la maternité du CHR de Gaoua. Nous
avons fait un choix raisonné. En effet en tant que responsable de service, il
est apte à fournir des informations relatives à la situation de la prise en
charge de cas de PES/E au sein de son service.
- Choix des prestataires de l’unité de soins de la maternité
41
Nous avons retenu les prestataires de soins de la façon suivante :

Le surveillant de l’unité de soins,
Nous avons fait un choix raisonné. Du fait qu’il est chargé de planifier et de
coordonner les activités dans l’unité de soins. Sa participation à l’étude
permettra de mettre en œuvre les suggestions que nous aurons à formuler.

Les SFE/ME,
Nous avons fait un choix exhaustif, tous les SFE/ME ont été inclus sauf ceux
qui étaient absents au moment de l’enquête.
4.4. Méthode, techniques et instruments de collecte des données
4.4.1. Méthode
La méthode utilisée pour la collecte des données est l’enquête et la revue
documentaire
4.4.2. Techniques
Pour mener à bien l’enquête nous avons eu recours aux techniques
suivantes :
✓ L’observation
Elle a été utilisée pour vérifier la disponibilité du matériel médicotechnique,
des médicaments, des consommables et d’apprécier les pratiques des
SFE/ME au moment de la PEC des cas de PES/E.
✓ Le questionnaire
Un questionnaire auto-administré a été adressé aux SFE/ME pour évaluer
leurs connaissances sur les éléments de diagnostic, les complications, les
signes de gravité, les éléments de surveillance, le délai de PEC, la
connaissance des protocoles en matière de PEC de la PES/E. Le
questionnaire a été administré en présence de l’enquêteur et récupéré en
même temps.
42
✓ L’entretien individuel
Il a été utilisé pour recueillir les informations auprès du responsable de la
maternité,
du
surveillant
d’unité
de
soins
sur
l’organisation
et
le
fonctionnement du service dans le cadre de la PEC de la PES/E.
4.4.3. Instruments
Les instruments pour collecter les données étaient les suivants :
✓ Un questionnaire auto-administré, adressé aux SFE/ME pour apprécier
leur niveau de connaissance de la PES/E ;
✓ Un guide d’entretien semi structuré individuel adressé au surveillant
d’unité de soins et au responsable du service de la maternité du CHR
de Gaoua en vue d’apprécier l’organisation du service ;
✓ L’analyse du contenu du documentaire pour apprécier la qualité de la
PEC des cas de PES/E à travers les registres et fiches de surveillance ;
✓ Une grille d’observation pour apprécier l’organisation du service et la
disponibilité des ressources.
4.5. Questions administratives et éthiques
4.5.1. Démarche administrative
Avant la réalisation de l’enquête, nous avons sollicité et obtenu une
autorisation d’enquête auprès de Monsieur le Directeur Régional de la Santé
du Sud-Ouest. Référence de l’autorisation n° 2018-024/MS/SG/CHR-G du 02
février 2018. Nous avons tenu une rencontre avec le Directeur du CHR de
Gaoua et le chef de service de la maternité pour leur expliquer l’objet et la
méthodologie de notre étude.
4.5.2. Considérations éthiques
Au cours de notre enquête, toutes les personnes enquêtées ont été informées
au préalable du but et des objectifs de l’étude. L’anonymat des enquêtés et la
discrétion pendant l’enquête ont été assurés pour garantir la confidentialité
43
des informations reçues. Le consentement des enquêtés a été obtenu avant
l’administration
du
questionnaire.
La
liberté
de
se
retirer
pendant
l’administration du questionnaire est concédée à tous les enquêtés. Nous
avons pris l’engagement de garantir l’utilisation confidentielle et anonyme des
informations obtenues uniquement à des fins de recherche.
4.6. Déroulement de l’enquête
L’enquête s’est déroulée du 20 février au 07 mars 2018. Nous avons nous
même assuré l’administration des questionnaires.
4 .7. Validation des instruments et condition de réalisation de l’enquête
➢ Validation des instruments
Nos instruments ont fait l’objet d’un pré-test du 17 au 18 février 2018 sur un
échantillon de cinq (5) SFE/ME assurant la prise en charge des cas de PES/E
au CHR de Banfora. Ce CHR est dans une région voisine et de même niveau
de référence dans la pyramide sanitaire. Ce pré-test fait avec des SFE/ME
sélectionnés selon les mêmes critères d’inclusion a confirmé la clarté du
contenu de nos instruments.
➢ Plan d’analyse des données collectées
Nous avons d'abord procédé à une vérification de la cohérence et de la
concordance des informations recueillies ainsi que le taux de réponse
enregistré. Ensuite nous avons fait un dépouillement manuel des données
collectées, la saisie et l’analyse ont été faites à l'aide du logiciel EPI INFO7. Le
traitement de texte et la confection des tableaux et graphiques ont été réalisés
à l'aide des logiciels EXCEL 2016 et WORLD 2016. Les résultats sont
présentés sous forme de graphiques, de tableaux et de textes selon nos
hypothèses émises.
44
CHAPITRE V :
PRESENTATION DES
RESULTATS DE L’ETUDE
45
5.1. Niveau de participation à l’étude
Le tableau ci-après indique le niveau de participation à l’étude :
Tableau III : niveau de participation à l’étude par cible
Cible
Effectif prévu
Effectif atteint
Proportion (%)
Gynécologue
1
1
100
ASSOG
1
1
100
SFE/ME
35
33
94,29
TOTAL
37
35
94,59
Le taux de participation à l’étude est de 94,59%.
➢ Les caractéristiques socio-professionnelles des enquêtés
✓ Qualification professionnelle
Le graphique ci-dessous traduit les caractéristiques socio-professionnelles des
enquêtés :
Gynécologue
3%
ASSOG
3%
n = 35
SFE/ME
94%
Graphique
1:
Répartition
des
enquêtés
selon
leur
qualification
professionnelle
Les SFE/ME représentent 94% des enquêtés soit 33 sur 35.
46
✓ Sexe
Parmi les personnes enquêtées, 25 sont de sexe féminin soit 71,43%.
✓ Expérience professionnelle
Des enquêtés, 18 soit 55% avaient moins de cinq (5) ans d’expérience
professionnelle. Avec des extrêmes de 06mois à 10 ans.
✓ Ancienneté dans le service
Des enquêtés, 18 soit 55% avaient moins de cinq (5) ans d’ancienneté dans le
service en qualité de SFE/ME.
5.2. Résultats relatifs aux connaissances des SFE/ME
Le graphique suivant traduit les connaissances des SFE/ME sur les éléments
NIVEAU DE CONNAISAANCE DE LA PES/E (%)
de diagnostic de la PES/E
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
n = 33
90,91
72,73
66,67
57,58
57,58
36,36
Série1
ELEMENTS DE DIAGNOSTIC DE LA PES/E
Graphique 2: Fréquence de la connaissance des éléments de diagnostic de
la PES/E par les SFE/ME
47
Sur la question relative à la connaissance des éléments de diagnostic de la
PES/E, il ressort de ce graphique que sur un effectif de 33 SFE/ME enquêtés,
64,64% ignoraient les éléments de diagnostic de l’HTA gestationnelle, 42,42%
n’ont pas pu définir la prééclampsie surajoutée. De façon globale, le niveau de
connaissance pour cette question est de 63,64%.
➢ Les complications de la PES/E
✓ Complications maternelles de la PES/E
Le graphique ci-dessous récapitule la connaissance des SFE/ME sur les
Nineau de connaissance des complications
de la PES/E (%)
complications maternelles de la PES/E
n = 33
70,00
63,64
60,00
48,48
50,00
40,00
39,39
30,00
21,21
20,00
12,12
10,00
18,18 19,70
15,15
3,03
3,03
3,03
6,06
3,03
0,00
Complications maternelles de la PES/E
Graphique 3 : Fréquence de la connaissance des complications maternelles
de la PES/E par les SFE/ME.
De ce graphique, 21 SFE/ME soit 63,64% avaient cité prioritairement la mort
comme complication maternelle de la PES/E suivi de l’hématome retroplacentaire à 48,48% soit par 16 SFE/ME.
48
Au total, sept (7) soit 21,21% des SFE/ME avaient pu citer quatre (4)
complications maternelles de la PES/E.
✓ Complications fœtales de la PES/E
Le graphique ci-dessous indique la connaissance des SFE/ME sur les
complications fœtales de la PES/E
n = 33
NIVEAU DE CONNAISSANCE DES COMPLICATIONS FOETALES
DE LA PES/E (%)
90,00
84,85
78,79
80,00
69,70
NAP
66,67
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
15,15
10,00
3,03
0,00
COMPLICATIONS FOETALES DE LA PES/E
Graphique 4 : fréquence de la connaissance des complications fœtales de la
PES/E par les SFE/ME
Du graphique, 28 SFE/ME soit 84,85% avaient cité prioritairement la MFIU
suivie de SFA à 78,79% soit par 26 prestataires SFE/ME avec un niveau de
connaissance moyen de complications fœtales de 53%.
49
➢ Signes de gravité de la prééclampsie
Le graphique ci-dessous traduit la connaissance des SFE/ME sur les signes
de gravité de la PES
NIVEAU DE CONNAISSANCE DES SIGNES DE
GRAVITÉ DE LA PREECLAMPSIE (%)
n = 33
70,00
60,00
57,58
50,00
45,45
40,00
30,00
18,18
20,00
9,09
10,00
0,00
Céphalées
Douleurs
épigastriques
Troubles
visuels
Oligurie/anurie
SIGNES DE GRAVITE DE LA PREECLAMPSIE
Graphique 5 : fréquence de la connaissance des signes de gravité de la
prééclampsie par les SFE/ME
De ce graphique, globalement il ressort que 19 SFE/ME soit 57,58%
connaissaient les céphalées comme signe de gravité de la prééclampsie.
L’oligurie est connue de 3 d’entre eux soit 09,09%.
➢ Délai de prise en charge obstétricale de la PES/E
Des enquêtés, 25 prestataires SFE/ME soit 76% reconnaissaient que
l’accouchement doit être envisagé dans un délai de 24 heures pour une PES
et de 12 heures lorsqu’il s’agit d’une éclampsie.
50
➢ La connaissance du protocole du MgSO4 et du catapressan dans la
PEC de la PES/E
✓ La connaissance du protocole du MgSO4
Le protocole de l’OMS est utilisé dans le service. Des enquêtés, 16 sur 33 soit
48,48% connaissaient la dose de charge selon ce protocole. Alors que 13 sur
33 soit 39,39% connaissent la dose d’entretien.
- La connaissance du protocole du catapressan
Six (6) sur 33 soit 18,18% des SFE/ME savaient que le catapressan doit être
administré toutes les 6 heures si la TAD est supérieure ou égale à 110 mmHg.
- La connaissance des éléments de surveillance sous protocole
de MgSO4
Le tableau suivant traduit la connaissance des SFE/ME sur les éléments de
surveillance lors de la mise en œuvre du protocole de MgSO4
Tableau IV : connaissance des éléments de surveillance d’une cliente ayant
une PES/E par les SFE/ME
n = 33
Fréquence
Fréquence
absolue
relative
Réflexes ostéo tendineux
25
75,76
Fréquence respiratoire
24
72,73
Diurèse horaire
12
36,36
Eléments de surveillance
Il ressort de ce tableau que les trois éléments de surveillance ont été cités par
les SFE/ME. Ils avaient cité les réflexes ostéo tendineux et la diurèse horaire
respectivement à 75,76% et 36,36%. Des éléments de surveillance, 09,09%
des SFE/ME avaient cité correctement les trois (3) éléments de surveillance
chez une cliente ayant une PES/E sous traitement de MgSO4.
51
5.3. Les attitudes des SFE/ME lors de la PEC de la PES/E
✓ Administration des soins
Le délai requis pour l’instauration des premiers soins chez une patiente ayant
une PES/E doit être immédiat. Ce délai n’était connu que par 20 des SFE/ME
sur 33 soit 60,61%.
✓ Surveillance
Il n’existe pas de fiche de surveillance. De notre observation, aucun SFE/ME
n’avait pu réaliser une surveillance conforme aux éléments de surveillance
d’une PES/E.
5.4. Résultats relatifs à l’organisation du service
➢ Organisation du service
Le tableau ci-dessous récapitule les éléments d’organisation du service.
Tableau V : liste de vérification des éléments d’organisation du service
n = 33
Présence
Affiché
Items
Oui
Non
Oui
Répartition des tâches
X
X
Description des postes
X
X
Programme de permanence et garde
X
X
Planning de congé administratif
X
X
Protocole de PEC de la PES/E
X
X
Tenue des staffs (Registre de staff)
Tenue des réunions de service
Non
X
X
X
Tenue de supervision interne
X
Formation continue
X
De ce tableau, il ressort des éléments répertoriés que, 5 éléments
d’organisation sur 8 existent et sont affichés, soit une présence effective de
52
62,50%. Les staffs, les formations ainsi que les supervisions internes ne sont
pas réalisés.
5.5. Résultats relatifs à la disponibilité des ressources
➢ Disponibilité de ressources humaines
Le fonctionnement du service est assuré par sept (7) équipes de SFE/ME.
Chaque équipe est composée de cinq (5) personnes.
➢ Disponibilité de matériel médico-technique
Le tableau suivant indique la disponibilité du matériel médico-technique.
Tableau VI : liste de vérification de la disponibilité du matériel médicotechnique
Présence
Qualité
Item
Oui
Tensiomètre médical
Non
Bonne
X
Passable Mauvaise
X
Aspirateur
X
Canule de Guedel
X
Fiche de surveillance
X
De la vérification de la présence du matériel médico-technique, nous avons
noté la présence d’un tensiomètre médical en bon état pour quatre (4) unités
que sont la salle d’accouchement, les suites de couches, le post-opéré et le
service de consultation externe. Le reste du matériel n’était pas disponible. La
proportion de la disponibilité du matériel médico-technique était de 25%.
➢ Disponibilité des produits médicamenteux
Le tableau suivant indique la disponibilité des médicaments entrant dans le
cadre de la PEC de la PES/E.
53
Tableau VII: liste de vérification de la disponibilité des médicaments utilisés
dans la prise en charge de la PES/E
Rupture
Item
Oui
Non
Sulfate de magnésium
Nombre de jour de
rupture
X
Catapressan
X
21 jours
Gluconate de calcium
X
Solutés de remplissage
X
Oxygène médical
X
45 jours
Bandelette urinaire
X
35 jours
Total
3
3
De la liste de médicaments ci-dessus énumérée, nous avons noté la présence
effective de trois (3) molécules sur six (6) avec des jours de rupture allant de
21 à 45 jours au cours de l’année 2017 avec une absence de kits d’urgence
en salle d’accouchement.
➢ Disponibilité des consommables médicaux
Le tableau ci-dessous traduit la disponibilité des consommables médicaux.
Tableau VIII: liste de vérification de la disponibilité de consommables
médicaux nécessaires à la prise en charge de la PES/E
Présence
Nombre de jours
Items
Oui
Bétadine
X
Alcool
X
Détergent/savon
X
Gants d’examen
X
Coton hydrophile
X
Compresses stériles
Eau de javel
Non
de rupture
X
75 jours
X
54
Du tableau ci-dessus, il ressort que les compresses stériles ont connues des
ruptures avec des journées de rupture allant jusqu’à 75 jours au cours de
l’année 2017. Ici la disponibilité des consommables médicaux est estimée à
85,71%.
5.6.
Difficultés et suggestions des SFE/ME
➢ Difficultés
Le tableau suivant traduit les difficultés rencontrées par les SFE/ME dans la
PEC des cas de PES/E.
Tableau IX: difficultés rencontrées par les SFE/ME
n = 33
Difficultés
Fréquence
Fréquence
absolue
relative
Rupture du sulfate de magnésium (MgSO4)
16
48,48
Insuffisance de formation continue
15
45,45
6
18,18
Insuffisance de matériel médico-technique
5
15,15
Fréquence élevée de réactions post-injection IM
4
12,12
Non disponibilité du gluconate de calcium
3
9,09
2
6,06
2
6,06
Rupture de bandelettes urinaires
1
3,03
Contraintes liées à la surveillance
1
3,03
Non respect du protocole de traitement
1
3,03
Absence de fiche de surveillance
1
3,03
Durée trop longue pour l’administration du
MgSO4
Difficultés dans l’administration du produit en cas
de crise tonico-clonique
Difficultés dans l’application du protocole du
MgSO4
De la lecture de ce tableau, une rupture du MgSO4 était citée 48,48% et de
gluconate de calcium par 9,09% des SFE/ME.
55
➢ Suggestions
Le tableau ci-dessous synthétise les suggestions formulées par les SFE/ME
pour l’amélioration de la PEC des cas de PES/E.
Tableau X: suggestions des SFE/ME pour améliorer la PEC de la PES/E
n = 33
Fréquence Fréquence
Suggestions
absolue
relative
Formation continue
15
45,45
Rendre disponible le MgSO4
12
36,36
Rendre disponible les fiches de surveillance
5
15,15
Supervision
3
9,09
Respect strict du protocole du MgSO4
4
12,12
3
9,09
Rendre disponible le gluconate de calcium
3
9,09
Remplacer le protocole IM par perfusion
3
9,09
Rendre disponible les bandelettes urinaires
2
6,06
Rendre
disponible
le
matériel
médico-
technique
De ce tableau, 15 SFE/ME soit 45,45% recommandaient le renforcement de
leurs compétences en matière de PEC de la PES/E à travers la formation
continue.
56
CHAPITRE VI :
DISCUSSION DES
RESULTATS
57
6.1. Discussions des résultats
Notre présente étude s’est penchée sur les facteurs limitant la prise en charge
de la PES/E à la maternité du CHR de Gaoua.
A partir des résultats ci-dessus, des éléments de la revue de littérature et du
cadre conceptuel nous avons procédé à la discussion afin d’y mettre en
exergue des similitudes ou des écarts autour des trois hypothèses de notre
étude que sont :
-
les connaissances des SFE/ ME,
-
la disponibilité des ressources,
-
l’organisation du service.
Ce chapitre se cristallisera autour des points suivants :
-
discussion des résultats par hypothèse ;
-
limites de l’étude ;
-
synthèse des résultats.
6.2. Résultats relatifs aux connaissances des SFE/ME
❖ Les connaissances des SFE/ME sur les éléments de diagnostic de la
PES/E
De la connaissance des éléments de diagnostic de la PES/E, notre étude
montre des insuffisances dans certains éléments de diagnostic de la PES/E.
En effet seulement 36,36% des SFE/ME connaissaient la définition de l’HTA
gestationnelle, 57,58% ont pu définir la prééclampsie surajoutée et
l’éclampsie. Le niveau global de connaissance dans cette rubrique est de
63,64%. De tous les éléments de diagnostic retenus, à l’exception de la PES,
moins de 80% des SFE/ME en ont donnés une définition correcte.
Nos résultats sont différents de ceux de SOMDA S en 2016, dans une étude
transversale à visée descriptive portant sur les « facteurs limitant la prise en
charge de la PES/E, au CMA de Dô de Bobo Dioulasso au Burkina Faso »
avait montré que 73,52% des prestataires n’ont pas su correctement définir la
58
PES. Cette différence est probablement due à la méthodologie utilisée par
celle-ci. Cette faible performance des SFE/ME de notre étude en matière de
connaissance des éléments de diagnostic de la PES/E est en défaveur d’un
dépistage précoce de la PES/E à la maternité du CHR de Gaoua. En rappel, le
Niveau Acceptable de Performance (NAP) est fixé à 80%.
❖ Les connaissances des complications de la PES/E
Des complications maternelles de la PES/E, notre étude révèle 63,64% de
décès maternel, 48,48% d’hématome retro-placentaire, 39,39% d’insuffisance
rénale. Mais seulement 21,21% des SFE/ME avaient pu citer 4 complications
maternelles de la PES/E. Ces résultats sont similaires à ceux de SOMDA S en
2016, chez qui les complications étaient : 34,38% d’HRP, 21,88% d’infections,
12,5% d’anurie et 12,5% d’anémie. Ces résultats restent inférieurs au niveau
acceptable de performance fixé à 80% pour l’ensemble des prestataires. Mais
il faut retenir de ces deux (2) études que l’insuffisance de connaissance des
prestataires sur les complications maternelles de la PES/E est une réalité. Ces
insuffisances pourraient impacter négativement sur la qualité de la PEC de la
PES et augmenter le risque de complications dont l’éclampsie.
Des complications fœtales, la présente étude montre une bonne connaissance
de la MFIU de 84,85% et de SFA à environ 80% par les SFE/ME. Mais nous
notons une faible connaissance des ROM de l’ordre de 3,03%. Nos résultats
s’apparentent à ceux de SOMDA S., 2016 qui a trouvé dans son étude que les
connaissances des prestataires sur les complications fœtales étaient de
76,47%. Cette insuffisance est la preuve d’une confusion possible dans les
définitions de MFIU et ROM observée chez certains prestataires. Ceci pourrait
aggraver le pronostic vital de la mère.
❖ Connaissances des signes de gravité de la prééclampsie
Des signes de gravité de la prééclampsie, notre étude montre que 57,58% de
céphalées, 45,45% de troubles visuels, 18,18% de douleurs épigastriques et
9,09% d’oligurie/anurie étaient répertoriés par les SFE/ME. Ces résultats sont
en deçà du niveau acceptable de performance de 80%. Cette situation pourrait
59
s’expliquer par l’absence de formation continue des prestataires et pourrait par
conséquence provoquer la survenue de complications du genre éclampsie
avec son cortège de complications (Hellp syndrome, AVC, troubles de la
coagulation).
❖ Connaissance du délai de prise en charge de la PES/E
Du délai de prise en charge de la PES/E, 76% des SFE/ME connaissaient la
nécessité de l’évacuation utérine dans un délai de 24 heures pour une PES et
de 12 heures lorsqu’il s’agit d’une éclampsie. Nos résultats sont similaires à
ceux de SOMDA S. ,2016 qui trouvait dans son étude que 67,64% des
enquêtés savaient ces délais d’évacuation utérine. La connaissance de ce
délai est au-dessus de la moyenne mais reste en deçà de niveau de
performance souhaité dans notre étude, ce qui limite la PEC de la PES/E.
❖ La connaissance du protocole du MgSO4 et du catapressan* dans la
PEC de la PES/E
✓ Connaissance du protocole du MgSO4
De la connaissance du protocole du MgSO4, la dose de charge était connue
de 48,48% et celle d’entretien par 39,39% des SFE/ME. Nos résultats sont
légèrement supérieurs de ceux de SOMDA S., en 2016 qui avait trouvé que
23,52% des enquêtés avaient donné une posologie correcte de l’utilisation du
MgSO4. Ce faible niveau de connaissance des SFE/ME traduit une mauvaise
conduite du protocole de MgSO4 d’où la réduction des chances du succès du
traitement.
✓ Connaissance du protocole de catapressan*
De la connaissance du protocole du catapressan, 81,82% des SFE/ME ne
savaient pas que le catapressan* doit être administré toutes les 6 heures si la
TAD est supérieure ou égale à 110 mmHg. Nos résultats sont voisins de
MAIGA I., en 2017 dans son étude qui trouvait que 66,67% des enquêtés ne
savaient pas que le traitement antihypertenseur doit être administré lorsque la
TAD est supérieure à 110 mmHg. Cette faible performance de niveau de
60
connaissances des SFE/ME pourrait s’expliquer par l’absence d’application du
protocole de PEC de la PES/E. Cela pourrait augmenter la fréquence des
troubles neurologiques.
❖ La connaissance des éléments de surveillance sous protocole de
MgSO4
Des éléments de surveillance, 09,09% des SFE/ME avaient cité correctement
les trois (3) éléments de surveillance chez une cliente ayant une PES/E sous
traitement de MgSO4. Nos résultats sont nettement en deçà de ceux trouvés
par MAIGA I., qui a révélé dans son étude que 70,83% des prestataires
connaissaient les éléments de surveillance chez une patiente sous protocole
de MgSO4. Cette différence est due probablement à la formation récente des
SFE/ME de son champ d’étude. Cette insuffisance du niveau de performance
dans notre étude pourrait s’expliquer par le manque de volonté, de
dévouement
à
exploiter
les
documents
en
vue
d’approfondir
leurs
connaissances dans le domaine de PEC de la PES/E et aussi par le manque
de formation continue en SONUC. Cette situation limite la PEC de la PES/E.
❖ Résultats relatifs aux connaissances des SFE/ME sur les attitudes
lors de la PEC de la PES/E
➢ Administration des soins
De l’administration des soins, le délai requis pour l’instauration des premiers
soins chez une patiente ayant une PES/E doit être immédiat. Ce délai était
connu de 60,61% des SFE/ME. Nos résultats sont similaires à ceux de
SOMDA S., en 2016 qui a trouvé que le délai de PEC le plus court avait eu
lieu dans les dix minutes qui suivent l’admission. Et que la PEC avait eu lieu
dans un délai de 30 minutes dans 48,33% des cas et 51,66% avaient été
prises en charge après deux heures.
Dans tous les cas, il faut retenir que ce délai n’a pas été immédiat
conformément aux normes et protocoles en vigueur. Ce niveau de
performance reste en deçà du niveau souhaité par la présente étude. Cela
61
pourrait s’expliquer par le manque de staff quotidien, de supervision et de
formation continue des SFE/ME, ce qui limite la PEC de la PES/E.
➢ Surveillance
De la surveillance, aucun prestataire soit 0% n’avait pu réaliser la surveillance
de la PES/E conformément aux éléments de la fiche de surveillance. Nos
résultats sont différents de ceux de PARE N. M., en 2010, qui avait noté que
66,66% des prestataires avaient utilisé une fiche de surveillance dans le cadre
de la surveillance des patientes souffrant de PES/E [23]. Nos résultats
diffèrent aussi de ceux de SOMDA S. en 2016, qui a trouvé que 10% des
patientes ont bénéficié d’une surveillance à l’aide d’une fiche de surveillance.
Mais nous sommes plus proches de MAIGA I., qui trouvait ce taux à 1,86%.
Ces différences de proportions avec nos résultats sont dues au fait que dans
notre champ d’étude, aucune fiche de surveillance n’était disponible. Ces
insuffisances
pourraient
influencer
négativement
le
pronostic
vital
maternofœtale.
6.3. Résultats relatifs à l’organisation du service
De l’organisation du service, 62,50% des éléments d’organisation sont
effectivement présents et affichés. Les staffs, les formations ainsi que les
supervisions internes n’étaient pas réalisées. Nos résultats sont corroborés
par ceux de MAIGA I., qui avait trouvé que 66,67% des enquêtés n’ont pas
été supervisés en matière de SONU ou tout autre thème qui traite de
l’éclampsie. Aussi, il soutient que 91,67% des prestataires n’ont pas eu de
formation et de supervision en assurance qualité de soins. L’insuffisance dans
l’organisation du service (formation, supervision) surtout en matière de PEC
de la PES/E contribue à maintenir un faible niveau de connaissance des
SFE/ME. Cet état de fait impacte négativement en premier lieu sur la qualité
de la PEC des clientes et secondairement sur l’image du service.
62
6.4. Résultats relatifs à la disponibilité des ressources
✓ Disponibilité de ressources humaines
De la disponibilité des ressources humaines, le service est assuré par sept (7)
équipes de cinq (5) SFE/ME chacune. Ce résultat est au-delà de nos attentes.
Ce qui réduit la charge de travail et permet de consacrer le temps nécessaire
à la surveillance des cas de PES/E.
✓ Disponibilité de matériel médico-technique
De la disponibilité de matériel médico-technique, 25% était effective. Mais
seulement un tensiomètre médical en bon état pour quatre (4) unités. Le
service ne disposait ni d’aspirateur, ni de canule de Guedel, ni de fiche de
surveillance. Nos résultats sont confirmés par ceux de TAPSOBA B., qui
trouvait que les constantes n’ont pas été suivies comme indiqué par manque
de fiche de surveillance. Cet état de fait ne facilite pas la PEC adéquate de la
PES/E.
✓ Disponibilité des produits médicamenteux et consommables
médicaux
De la disponibilité des produits entrant dans le cadre de la PEC de la PES/E
au CHR de Gaoua, nous avons noté la présence effective de trois (3)
molécules sur six (6) soit une disponibilité de 50%, avec des jours de rupture
allant de 21 à 45 jours au cours de l’année 2017 avec une absence de kits
d’urgence en salle d’accouchement. Nos résultats sont différents de ceux de
MAIGA I., qui soutenait qu’aucun produit d’urgence n’était disponible à la
maternité. Aussi, il trouvait que 50% des prestataires soutenaient que les
difficultés rencontrées dans la PEC des cas de PES/E étaient liées aux
ruptures des produits pharmaceutiques. Cette situation handicape la PEC
adéquate de la PES/E à la maternité du CHR de Gaoua.
63
6.5. Limites de l’étude
6.5.1. Limites des hypothèses
L’analyse de la PEC de la PES/E par les SFE/ME revêt plusieurs aspects. Or
notre étude s’est intéressée essentiellement aux connaissances des SFE/ME,
à la disponibilité des ressources et à l’organisation du service en faveur de la
PEC de la PES/E. Les hypothèses que nous avons formulées, peuvent
s’avérer insuffisantes pour cerner tous les contours de cette PEC de la PES/E.
6.5.2. Limites des techniques et instruments de collecte des
données
L’étude réalisée a consisté en une enquête transversale, avec les limites de ce
type d’étude. Les informations obtenues l’ont été à une période limitée et ne
reflètent pas toujours les évolutions au cours des périodes.
Aussi, les instruments de collecte utilisés ne garantissent pas totalement
l’absence de biais. En effet, le guide d’entretien individuel ne permet pas un
anonymat absolu, le questionnaire auto-administré peut parfois avoir été
rempli en s’inspirant des documents, d’internet ou de concert avec d’autres
collègues.
Malgré ces limites, les résultats obtenus ouvrent un regard scientifique sur la
PEC de la PES/E à la maternité du CHR de Gaoua.
6.6. Synthèse des résultats
Le but de notre étude est de contribuer à l’amélioration de la PEC de la PES/E
à la maternité du CHR de Gaoua. Cette étude nous a permis d’identifier des
forces et des faiblesses liées à la prise en charge de ces pathologies.
❖ Les points forts
➢ De la connaissance des SFE/ ME pour la PEC de la PES/E à la
maternité du CHR de Gaoua.
-
Assez bonne connaissance de certaines complications fœtales par les
SFE/ME (84,85% pour la MFIU et 80%pour la SFA).
64
➢ De l’organisation du service pour la PEC de la PES/E par les SFE/ME à
la maternité du CHR de Gaoua.
-
La permanence de l’offre de soins à la maternité du CHR de Gaoua ;
-
L’existence d’un protocole de PEC de la PES/E;
-
L’existence d’un organigramme ;
-
L’équipement de la maternité en matériel médicotechnique ;
➢ De la disponibilité des ressources pour la prise en charge de la
prééclampsie sévère et de l’éclampsie à la maternité du CHR de
Gaoua.
-
Bonne disponibilité de la ressource humaine.
❖ Les points à améliorer
➢ De la connaissance des SFE/ ME pour la PEC de la PES/E à la
maternité du CHR de Gaoua.
-
Insuffisance de connaissance des éléments de diagnostic de la PES/E ;
-
Méconnaissance par des SFE/ME des complications de la PES/E ;
-
Non maitrise des signes de gravité de la PES/E ;
-
Insuffisance dans la connaissance du délai de prise en charge obstétricale
de la PES/E ;
-
Insuffisance de connaissances du protocole du MgSO4 et du catapressan
dans la PEC de la PES/E ;
-
Méconnaissance des éléments de surveillance chez une cliente sous
traitement de MgSO4 ;
-
Méconnaissance des délais de prise en charge de la PES/E ;
-
Insuffisance de surveillance des cas de PES/E (absence de fiche).
➢ De l’organisation du service pour la PEC de la PES/E par les SFE/ME à
la maternité du CHR de Gaoua.
-
Insuffisance dans la tenue régulière des staffs ;
-
Insuffisance dans la formation continue du personnel SFE/ME ;
-
Insuffisance dans la supervision interne.
65
➢ De la disponibilité des ressources pour la PEC de la PES/E à la
maternité du CHR de Gaoua.
-
Insuffisance du matériel médico-technique spécifique à la PEC de la
PES/E ;
-
Rupture fréquente des molécules entrant dans la PEC de la PES/E.
-
L’inexistence de kits d’urgence ;
-
L’absence de source d’oxygène dans les salles d’hospitalisation ;
6.7. Vérification des hypothèses
❖ 1ère Hypothèse : l’insuffisance de connaissances des SFE/ ME limite la
PEC de la PES/E à la maternité du CHR de Gaoua.
Au terme de notre étude, les résultats de l’évaluation des connaissances des
SFE/ME a mis en exergue de nombreuses insuffisances. En effet, les résultats
obtenus ont démontré le faible niveau de connaissance sur les éléments de
diagnostic de la PES/E, les signes de gravité, le délai de PEC et les protocoles
de PEC. Ce niveau est nettement inférieur au niveau acceptable de
connaissances que nous avons préalablement fixé à 80%. Cette situation
confirme notre hypothèse de départ.
❖ 2ème Hypothèse : l’insuffisance dans l’organisation du service limite la
PEC de la PES/E par les SFE/ME à la maternité du CHR de Gaoua.
L’appréciation de l’organisation du service a révélé de multiples insuffisances
entravant la PEC correcte de la PES/E à la maternité du CHR de Gaoua. Il
s’agit notamment de l’insuffisance dans la tenue régulière des staffs
techniques, de l’insuffisance dans la formation continue du personnel SFE/ME
et de l’insuffisance dans la supervision interne. L’absence de ces activités
impacte négativement sur la qualité de la PEC de la PES/E. A ce niveau
également notre hypothèse est vérifiée.
66
❖ 3ème Hypothèse : L’insuffisance de ressources limite la PEC de la
PES/E à la maternité du CHR de Gaoua.
L’insuffisance du matériel médico-technique spécifique à la PEC de la PES/E,
les ruptures fréquentes des molécules entrant dans la PEC de la PES/E,
l’inexistence de kits d’urgence, l’inexistence des fiches de surveillance et
l’absence de source d’oxygène dans les salles d’hospitalisation sont les
principaux goulots issus de l’exploration de la disponibilité des ressources.
Ces situations sont un véritable handicap dans la PEC de la PES/E. Ce qui
confirme notre 3ème hypothèse.
67
SUGGESTIONS
68
Des résultats obtenus à l’issue de notre étude, nous formulons des
suggestions aux différents acteurs afin d’améliorer la PEC de la PES/E à la
maternité du CHR de Gaoua.
❖ A l’endroit des prestataires SFE/ME
➢ A court terme
- S’approprier le protocole de PEC de la PES/E version OMS en attendant la
mise en œuvre d’un protocole propre au service ;
- Renforcer les connaissances à travers l’auto-formation (exploitation de
RPC en soins gynéco-obstétricaux) ;
- Renforcer la surveillance des patientes hospitalisées pour pré éclampsieéclampsie à l’aide d’une fiche de surveillance ;
- Remplir correctement les dossiers des patientes pour les soins administrés
ou tout autre geste posé sur elles.
- Informer le responsable du service pour toute rupture d’intrants de PEC.
❖ A l’endroit du Responsable de la maternité du CHR de Gaoua
➢ A court terme
-
Tenir des staffs cliniques réguliers dans le service ;
-
Assurer la supervision interne du personnel SFE/ME avec PV de rapport
après chaque supervision ;
-
Mettre en place un protocole de PEC de la PES/E dans le service à
l’image de celui utilisé au DGOMR du CHUSS-Bobo : protocole
d’administration du MgSO4 et de Catapressan* ;
-
Mettre en place une fiche de surveillance pour les patientes sous
surveillance ;
-
Discuter d’un thème qui sera préparé et débattu en plénière chaque
semaine (formation contenue),
-
Organisation des enseignements post universitaires (EPU).
➢ A moyen terme
69
-
Mettre en place un programme de formation continue du personnel
SFE/ME ;
➢ Faire des audits basés sur les critères cliniques des cas de PEC de pré
éclampsie-éclampsie.
❖ A l’endroit du Directeur Général du CHR de Gaoua
➢ A court terme
-
Rendre disponible les médicaments indispensables à la PEC des cas de
PES/E ;
-
Doter le service de maternité en kit d’urgence de PEC des cas de
PES/E ;
➢ A moyen terme
-
Doter la maternité en matériel médico-technique spécifique nécessaire à
la PEC des cas de PES/E à la maternité du CHR de Gaoua ;
-
Assurer la formation continue du personnel SFE/ME de la maternité du
CHR de Gaoua sur les SONUC.
70
CONCLUSION
71
La prééclampsie sévère et l’éclampsie constituent une des causes de décès
maternels au Burkina Faso. C’est pour contribuer à améliorer leur prise en
charge que nous avons mené une étude qui a eu pour thème « les facteurs
limitant la prise en charge de la prééclampsie sévère et de l’éclampsie à la
maternité du CHR de Gaoua ». Cette étude nous a permis de mettre en
évidence certains facteurs susceptibles d’influencer négativement la prise en
charge de ces pathologies, notamment l’insuffisance de connaissances des
prestataires, l’insuffisance des ressources.et l’insuffisance dans l’organisation
du service. Nous sommes conscients que notre étude n’a pas exploré tous les
aspects du problème et que d’autres études pourraient s’intéresser aux
compétences des prestataires et à l’environnement socio-économique des
patientes victimes de PES/E. Des suggestions ont été formulées à l’endroit
des différents acteurs dont la prise en compte pourrait sans nul doute
améliorer la PEC de la PES/E spécifiquement au CHR de Gaoua et
globalement au Burkina Faso.
72
BIBLIOGRAPHIE
73
[1] OMS, la prise en charge des complications de la grossesse et de l’accouchement,
guide pratique destiné à la sage-femme, JHPIGO, 2004, P61.
[2] Duley L. The global impact of pre-eclampsia and eclampsia. Seminars in
Perinatology, 2009 Jun; 33(3): P130–137.
[3] Steegers EA, von Dadelszen P, Duvekot JJ, Pijnenborg R. Pre-eclampsia. Lancet,
2010, 21;376(9741):631–44.4 Khan KS, Wojdyla D, Say L, Gülmezoglu AM, Van
Look PF. WHO analysis of causes of maternal death: a systematic review. Lancet,
2006 Apr 1; 367(951.
[4] Campbell OM, Graham WJ; Lancet Maternal Survival Series steering group.
Strategies for reducing maternal mortality: getting on with what works. Lancet,
2006, 368 (9543) : P1284–1299.
[5] POTTCHER Th. (SFAR) Conférence d’expert 2000, texte court, Réanimation des
formes graves de pré éclampsie 17p www.decrire .fr/livres/réanimation des
formes graves de pré-éclampsie.aspx/978284992354 consulté le 24/08/2017 à
21h10.
[6] Épidémiologie de la pré éclampsie sur
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89clampsie Consulté le 18 juillet 2017 à
09h01mn.
[7] Ministère de la santé du Burkina-Faso Direction Générale des études et des
statistiques sectorielles du Burkina-Faso Annuaire statistique 2016. Editions mars
2017. 303 pages122-123 P.
[8] organisation mondiale de la santé ( OMS ). Annuaire statistique mondiale de la
santé, taux de mortalité maternelle par pays de 2008 à 2015. 386 pages 88-89 p.
[9] Petit Larousse illustré 2012 442p.
[10] Encarta 2009.
[11] Grand robert de la langue française 2005.
[12] MERGER R.;JEAN LEVY J.;MELCHIOR J.; 1995. 6e édition Précis de l'obstétrique.
[13] SARIGDA M., "les déterminants de la persistance des accouchements à domicile
dans le district sanitaire de Tenkodogo", 2012. Mémoire ENSP.P.9.
[14] Direction des Etudes et de la Planification, "Manuel de gestion des Centres de
74
Santé et de Promotion Sociale", ouagadougou, Mars 2006.P.9.
[15] SOMDA S : " étude sur les facteurs limitant la prise en charge de la PES/E au CMA
de DO". mémoire ENSP 2017. P38-40.
[16] MAIGA I. « La qualité des soins infirmiers et obstétricaux dans la prise en charge
de la prééclampsie sévère / éclampsie dans le service de maternité du Centre
Médicale avec antenne Chirurgicale de(CMA) de DAFRA. » mémoire de fin
d’études. ENSP 2017. P60.
[17] PARE N.M « facteurs limitant la meilleure prise en charge de la pré-éclampsie
sévère et de l’éclampsie au DGOMR du CHUSS de Bobo-Dioulasso » Mémoire de
fin d’études 2011.ENSP .P.50.
[18] TAPSOBA. A. B « étude des facteurs déterminant l’encombrement du service des
urgences médicales du centre hospitalier universitaire yalgado Ouédraogo ».
Mémoire de fin d’étude année académique 2014-2015.ENSP. P 60.
[19] CHR Gaoua, Plan d’action 2018. Décembre 2017. P.17 et 42.
75
ANNEXES
I
Annexe 1 : Questionnaire auto-administre adressé aux prestataires de soins
Nous sommes BANDE Moumouni étudiant ASSOG en fin d’étude.
Dans le cadre de notre mémoire de fin d’études, nous avons entrepris de faire
une recherche dont le thème porte sur « les facteurs limitant la prise en charge
de la prééclampsie sévère et de l’éclampsie au CHR de Gaoua ». Les
résultats de cette étude vont contribuer à l’amélioration de la prise en charge
des cas de pré éclampsie sévère/éclampsie afin de réduire la morbidité et la
mortalité maternelles et néonatales.
A cet effet, nous vous prions de bien vouloir répondre objectivement au
présent questionnaire anonyme et confidentiel qui vous est adressé.
Date : /…//…/2018
N° de fiche Identification : /……/
I. Caractéristiques socio-professionnelles de l’enquête.
1.Qualification : /__/Gynécologue, /__/ Médecin généraliste, /__/ Assog, /__/
Sage-femme / Maïeuticien, /__/ Autres (préciser)
2.Sexe :
M /__/
F /__/
3.Nombre d’année d’expérience dans la profession /___/ ans
4.Ancienneté dans le service : /___/ ans
II.CONNAISSANCES DE LA PREECLAMPSIE SEVERE/ECLAMPSIE :
Connaissances
des
éléments
de
diagnostic
de
la
Prééclampsie/éclampsie (choisir la bonne réponse)
1.L’HTA chronique est :
la TAD supérieure ou égale à 90 mm Hg ; avant 20 SA de grossesse
la TAD supérieure ou égale à 90 mm Hg ; après 20 SA de grossesse
II
la TAD supérieure ou égale à 90mm hg et la protéinurie avant 20 SA de
grossesse
La TAD supérieure ou égale à 90mm hg et la protéinurie après 20 SA de
grossesse
2.L’HTA Gestationnelle est :
la TAD supérieure ou égale à 90 mm Hg ; avant 20 SA de grossesse
la TAD supérieure ou égale à 90 mm Hg ; après 20 SA de grossesse
la TAD supérieure ou égale à 90mm hg et la protéinurie avant 20 SA de
grossesse
la TAD supérieure ou égale à 90mm hg et la protéinurie après 20 SA de
grossesse
3.La pré éclampsie surajoutée est :
la TAD supérieure ou égale à 90 mm Hg ; avant 20 SA de grossesse
la TAD supérieure ou égale à 90 mm Hg ; après 20 SA de grossesse
la TAD supérieure ou égale à 90mm hg et la protéinurie avant 20 SA de
grossesse
la TAD supérieure ou égale à 90mm hg et la protéinurie après 20 SA de
grossesse
4.La prééclampsie légère est :
la TAD supérieure ou égale à 90mm hg et la protéinurie après 20 SA de
grossesse.
la TAD entre 90 et 100 mm hg plus protéinurie 1à 2 croix après 20 SA de
grossesse
III
la TAD entre 90 et 100 mm hg plus protéinurie 1à 2 croix avant 20 SA de
grossesse
la TAD entre 90 et 100 mm hg plus protéinurie 1à 2 croix après 20 SA de
grossesse
5.Chez une patiente à terme avec hypertension et protéinurie, des maux
de tête sévères sont un symptôme de :
prééclampsie légère
prééclampsie sévère
hypertension chronique
6.Une femme enceinte de plus de 20 SA de grossesse reçue en
consultation avec ATCD de perte de conscience, ou perte de
connaissance, ou convulsion avec protéinurie positive est tributaire de :
paludisme grave
méningite
épilepsie
éclampsie
7.Les complications de la prééclampsie sévère/éclampsie
a. Citer 4 complications maternelles possibles de la pré éclampsie
sévère/éclampsie.
……………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………..
IV
b.
Citer
4
complications
fœtales
possibles
de
la
pré
éclampsie
sévère/éclampsie ?
……………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………..
8.Citer quatre Signes de gravité de la pré éclampsie ?
……………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………..
9.Délai de PEC (L’accouchement est envisagé) : (Cocher la bonne
réponse°)
Dans les 12 heures en cas de pré éclampsie sévère et dans les 24 heures
pour l’éclampsie. /___/
Dans les 12 heures en cas d’éclampsie et dans les 24 heures pour la pré
éclampsie sévère. /__/
En absence de convulsion ou de signe de gravité et la TAD est inferieure
90mmhg/__/
10. Selon vous, quel est le délai requis pour instaurer les premiers soins
chez
une
cliente
ayant
une
PES/E ?
………………………………………………………
V
11.Quel protocole utilisez-vous pour la PEC de la prééclampsie sévère et
de l’éclampsie ? Protocole OMS /___/
protocole du service/___/
12.Décrire la dose de charge du sulfate de magnésium selon l’OMS dans
la
PEC
de
la
PES/E :
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………….............................................................
13.Décrire la dose d’entretien de sulfate de magnésium selon l’OMS dans
la PEC de la PES/E
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………… .…………………..
14.Citer les trois (3) éléments de surveillance chez une cliente ayant une
PES/E sous traitement de MgSO4
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
15.Donner le rythme de remplissage de la fiche de surveillance d’une
patiente sous le traitement MgSO4
…………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………….
16.Le traitement anticonvulsivant doit être maintenu :
VI
Pendant 24 heures après l’accouchement/__/
Pendant 24 heures après la dernière convulsion/__/
Pendant 24 heures après l’accouchement ou la dernière convulsion (si celle-ci
a lieu après l’accouchement. /__/
17.Un médicament antihypertenseur devrait être administré pour
l’hypertension en cas de pré éclampsie / éclampsie si la TAD est :
entre 80 mm Hg et 100 mm Hg
entre 100 et 105 mm Hg
mmHg ou plus
18.Formation
Avez-vous déjà bénéficié d’une formation sur la PEC de la PES/E en dehors
de votre formation de base ?
Oui /__/
Non /__/
Si oui combien de formations avez-vous reçues courant 2017 ? /____/
A quand date la dernière formation /___//____//________/
19. Supervision
Avez-vous déjà bénéficié d’une supervision sur la PEC de la PES/E
Oui /__/
Non /__/
Si oui combien de supervisions avez-vous reçues courant 2017 /____/
A quand date la dernière supervision /___//____//________/
VII
20.Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’application du
protocole
du
MgS04
dans
la
PEC
des
PES/E…………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
21.Quelles suggestions faites-vous pour améliorer la prise en charge des
cas de Prééclampsie/éclampsie dans à la maternité du CHR de Gaoua ?
.............................................................................................................................
.............................................................................................................................
.............................................................................................................................
.............................................................................................................................
.............................................................................................................................
.............................................................................................................................
Merci pour votre collaboration.
VIII
Annexe 2 : grille d’observation de l’organisation du service et gestion des
produits
Organisation du service
Présence
Affiché
Items
Oui
Non
Répartition des tâches
Description des postes
Programme de permanence et garde
Planning de congé administratif
Protocole de PEC de la PES/E
Tenue des staffs (Registre de staff)
Tenue de supervision interne
Tenue de réunion
Disponibilité de ressources médicamenteuses au cours de l’année 2017
Rupture
Nombre de jour de
Oui
rupture
Item
Sulfate de magnésium
Catapressan
Non
X
X
21 jours
Gluconate de calcium
X
Solutés de remplissage
X
Oxygène médical
X
45 jours
Bandelette urinaire
X
35 jours
IX
Total
5
1
Disponibilité de matériels médico-techniques
Présence
Qualité
Item
Oui
Non
Bonne
Passable
Mauvaise
Tensiomètre médical
Aspirateur
Canule de Guedel
Fiche de surveillance
X
Annexe 3 : Guide d’entretien adressé au responsable du service de
gynécologie et de l’obstétrique du CHR de Gaoua
Date de l’enquête : /___/____/2018
Caractéristiques socio-professionnelles
1. Avez-vous combien d’années d’expérience professionnelle ? /______/ ans
2. Quel est votre ancienneté dans ce service ? /_______/ ans
3. Avez-vous des difficultés dans l’application du protocole de PEC de la
PES/E par le personnel SFME dans votre service ? Oui /___/Non /___/
Si Oui /___/quelles sont ces difficultés
………………………………………………………………………………………….
….………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
4. Quel protocole utilisez-vous pour la PEC PES/E dans votre service ?
………………………………………………………………………………………..
Combien de cas de PES/E avez-vous enregistré au cours de l’année 2017 ?
/____/
6. Quel est le taux de guérison des cas selon vous /______/
7.Rencontrez-vous d’autres
service ?
difficultés dans la PEC de la PES/E dans votre
Oui /___/ non /___/ Si oui lesquelles ?
………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………….
6. Quelles suggestions faites-vous pour améliorer la PEC de la ¨PES/S dans
votre service ? (Personnel, matériel organisation du service)
XI
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
Merci pour votre collaboration.
XII
Annexe 4 : Guide d’entretien adressé au surveillant d’unité de soins du
service de gynécologie et de l’obstétrique du CHR de Gaoua
Date de l’enquête : /___/____/2018
Caractéristiques socio-professionnelles
1. Avez-vous combien d’années d’expérience professionnelle ? /______/ ans
2. Quel est votre ancienneté dans ce service ? /_______/ ans
Organisation et fonctionnement du service
1.Quel est le nombre d’agents de votre service ? /____/
2.Quelles sont les effectifs des agents selon leur qualification
AA /_____/ SFE/ME /_____/ Gynécologue /_____/ Autres /_____/
AB /_____/
ASSOG /_____/ Médecin généraliste /_____/
3.Quelle est l’organisation mise en place pour le fonctionnement su service ?
Nombre d’équipes /_______/
Composition de chaque équipe : ……………………………………………………
………………………………………………………………………………………….
4.Jugez-vous suffisant le nombre d’agent mis à votre disposition pour le
fonctionnement du service : Oui /___/ Non /____/
5.Avez-vous des difficultés dans le fonctionnement du service
Oui /____/ Non /____/
Si oui quelles sont ces difficultés :
…………………………………………………………………………………………...
…………………………………………………………………………………….……..
…………………………………………………………………………………………...
XIII
6.Avez-vous des difficultés dans la PEC de la PES/E dans votre service ?
Oui /___/ non /___/ Si oui lesquelles ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
7. Quelles suggestions faites-vous pour améliorer la PEC de la PES/S dans
votre service ? (Personnel, matériel organisation du service)
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
Merci pour votre collaboration.
XIV
Annexe 5 : Guide d’entretien adressé au responsable du service de la
pharmacie du CHR de Gaoua
Date de l’enquête :
/___ / ____/ 2018
I. Caractéristiques socio-professionnelles
1. Combien d’années d’expérience professionnelle avez-vous ? /______/ ans
2. Quelle est votre ancienneté dans ce service ? /_______/ ans
3. Combien de fois avez-vous connu la rupture de sulfate de magnésium
durant l’année 2017 à nos jours dans votre structure ? /_______/
II. Disponibilité des intrants
4.Combien de jours avez-vous connu la rupture de bandelette urinaire pour
protéinurie à la pharmacie au cours de 2017 à ce jour ? /_______/
5.Combien de jours avez-vous connu la rupture du gluconate de calcium dans
votre au cours de l’année 2017 à ce jour ?
6. Arrive-t-il souvent que les agents de la maternité de votre CHR prescrivent
du gluconate de calcium selon leurs besoins ? OUI
/__/
NON /__/
7. Combien de jours avez-vous connu la rupture du MgS04 dans votre au
cours de l’année 2017 à ce jour ? /_______/
8. Combien de jours avez-vous connu la rupture du catapressan dans votre au
cours de l’année 2017 à ce jour ? /_______/
9. Combien de jours avez-vous connu la rupture d’oxygène médicale dans
votre au cours de l’année 2017 à ce jour ? /_______/
XV
III. Suggestions
8. Quelles suggestions faites-vous pour améliorer la disponibilité et
l’accessibilité de façon continue du gluconate de calcium, du sulfate de
magnésium injectable et du catapressan de même que les bandelettes
urinaires pour protéinurie dans le service de maternité du CHR de Gaoua ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
….………………………………………………………………………………………
Merci pour votre collaboration.
XVI
Annexe 6 : Autorisation d’enquête du Directeur Général du CHR de Gaoua
XVII
Annexe 7 : carte de la région sanitaire du Sud-Ouest
Source : plan d’action du CHR de Gaoua
Figure 2 : carte sanitaire de la région du sud-ouest avec localisation du CHR de Gaoua
XVIII
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