liées aux ressources alimentaires, élévation du niveau de la mer … Les travaux du GIEC ont
permis l’émergence d’un consensus international sur la nécessité et l’urgence d’agir. celui-
ci a été renforcé par les résultats de l’évaluation des conséquences économiques du
réchauffement climatique réalisée par le Rapport Stern (2007). Selon les travaux de cet
économiste, le coût des politiques efficaces conduisant à la stabilisation de la concentration
de GES d’ici 2050 (pour une augmentation d’environ 3°C de la température) s’élèverait à
une perte annuelle et pour toujours d’environ 1% du PIB mondial. Le coût annuel de
l’inaction, qui est dans le rapport correspond à un scénario où le réchauffement est
compris entre 3,9°C et 4,3°C atteindrait quant à lui 5% à 20% du PIB mondial. »
Source : Lionel Ragot in Cahiers Français « L’environnement sacrifié ? » n°374, juin 2013
On peut par ailleurs signaler que la question du développement durable ne recouvre pas
qu’une dimension environnementale, mais également sociale. La croissance pour être
durable doit profiter à tous, en particulier améliorer la situation des plus défavorisés. Or,
on constate depuis les années 1980, une explosion des inégalités intra-nationales à la
fois dans les pays développés et dans les pays émergents. Si ces inégalités
s’accompagnent d’une amélioration des conditions de vie dans les pays en rattrapage,
cela est moins le cas dans les PDEM, tout particulièrement depuis 2008 aux Etats-Unis,
et 2011 dans la pays de la zone euro qui ont pratiqué des politiques de dévaluations
internes (Grèce en particulier).
En résumé, les limites qui pèsent sur la croissance économique sont à la fois
économiques, sociales et environnementales.
Liaison : pourtant, il n’existe pas de fatalité face à ces limites.
2. La nécessité de l’action des pouvoirs publics
2.1 Repenser la politique industrielle et favoriser la transition énergétique
Si certains économistes (Summers, Krugman, Artus ou Gordon) défendent la thèse de la
stagnation séculaire, d’autres considèrent qu’il n’y a pas de fatalité d’une croissance
zéro.
Par exemple en France, les travaux de P.Aghion, E.Cohen ou G.Cette défendent l’idée d’un
renouveau de la politique industrielle pour lutter contre l’affaiblissement du potentiel
de croissance. Ces auteurs mettent particulièrement l’accent sur une redéfinition du rôle
de l’Etat. La politique industrielle ne doit plus être verticale, comme ce fut le cas durant
les Trente glorieuses à travers « l’ardente obligation » du plan et « l’impératif
industrielle », selon les expressions de C. De Gaulle, ni rester horizontale en ne cherchant
qu’à libéraliser et dérèglementer les marchés dans un contexte de recul des
prélèvements obligatoires. La compétitivité des entreprises, et donc la croissance
économique, découle d’une analyse des défaillances de marché qui rendent l’allocation
du marché sous-optimale sans intervention des pouvoirs publics. Pour Aghion, Cette et
Cohen dans leur ouvrage collectif « Changer de modèle » paru en 2014, le marché est
défaillant dans le financement des activités innovantes, en particulier les activités de
l’économie « verte ». Ces défaillances proviennent de l’incertitude (rentabilité,
standards techniques) qui pèse sur tout projet innovant, sur l’importance des coûts fixes
irrécupérables pour ce type d’activité, mais aussi sur le fait que les innovations suivent
un chemin de dépendance (path dependance) dont la conséquence est que les