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Séminaire Eco publique

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Révision Générale
La science économique en général et
l’économie publique en particulier
Economie publique
Professeur Brahim Dinar
• Révision Générale
• L'économie (ou économie politique, science
économique) est une discipline qui s’intéresse
à la problématique de l’aménagement de la
rareté, elle analyse les opérations intéressant
l’activité humaine (la production, la
consommation et l’échange). Le
fonctionnement d’une économie nécessite la
mise en place des institutions
(administrations, banques, assurance….etc).
L’économie
1) Microéconomie
Elle se base sur la théorie
des choix et l’étude des
comportements du
consommateur , du
producteur et de l’Etat
2) Économie internationale
Elle étudie les relations
commerciales, économiques et
financières en Etats , les FMN
n’ échappent pas au cadre
d’analyse
3) Macroéconomie
étudie l'économie à travers les
relations existantes entre les
grands agrégats économiques,
le revenu, l'investissement, la
consommation, le taux de
chômage, l'inflation, etc.
• La définition retenue est celle des néoclassiques
retenant le capitalisme comme système
économique de référence et l’idéologie du
libéralisme et de l’économie de marché comme
régulateur de l’activité économique (la main
invisible de Adam Smith et l’ordre naturel de
Quesnay).
• L’Etat est jugé minimal dans ses fonctions
L’école néoclassique est
fondée sur plusieurs
hypothèses
H1: Un marché de CPP garantit le bien
être (suppose satisfaites les conditions
de la CPP
H2: l’homo-économicus:
rationalité , comportement
maximisateur
H3: Automatisme du marché, les
situations d’échec ne sont pas exclues
(phénomènes d’externalités )
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1) Les grandes étapes de
L’analyse du secteur public
«é
1.La description
de ce que fait
l’Etat
3.L’évaluation des
autres politiques
possibles
2.L’études des conséquence
des actions
gouvernementales
4.Les rapports de forces
politiques qui sous tendent
les décisions publiques
• 1. Etape 1) elle traduit les activités du secteur
public et leur mode d’organisation. La
complexité des opérations du secteur public
se manifeste dans ce qui suit:
- La difficulté de connaitre les dépenses et leurs
affectations
- Les nouveautés fiscales et leurs relations avec
la justice sociale et l’efficacité économique
Etape 2) comprendre et anticiper autant que possible l’ensemble des
activités du secteur public.
Exemple:
- Les conséquences d’une augmentation de l’impot sur les sociétés? Qui
en supporte les coûts (les consommateurs, les producteurs ) sur le
phénomène de délocalisation? ( la microéconomie du consommateur ).
-
Les conséquences d’une réforme du système de retraite sur le budget
social?
Etape 3) raisonner sur les arbitrages possibles en matière de politique
publique:
évaluer les différentes options politiques possibles, il faut connaitre les
conséquences des différentes politiques possibles et avoir établit au
préalable des critères d’évaluation
• Economie normative et économie positive
Quand ils décrivent L’économie et construisent des modèles permettant de prévoir
les changements économiques et les effets des différents politiques publiques, on
dit qu’ils font ce que l’on appelle l’économie positive c’est à dire ils rassemblent
les explications objectives ou scientifiques du fonctionnement de l'économie.
L’économie normative traite de ce qui doit étre ou devrait étre en portant des
jugements de valeur sur le caractère plus ou moins désirable des actions que l’on
envisage de mener.
L’économie normative se base sur l’économie positive : il est impossible de porter
un jugement de valeur sur le caractère désirable d’une politique tant que l’on a pas
une vision claire sur ses conséquences. La bonne économie normative doit étre
explicite quant à la nature des valeurs ou des objectifs auquel elle a recours.
• Définition de l’économie publique:
• L’économie des politiques publiques étudie la mise en oeuvre de la
production publique et de leurs effets, que ce soit celle des collectivités
publiques, des administrations ou des entreprises publiques ; qu’elle
prenne la forme de subventions, de réglementations ou de biens et
services.
• Economie publique et économie du non-marchand :
Souvent, l’économie publique est confondue avec l’économie du nonmarchand, ou économie des processus de production, d’allocation et de
répartition ne recourant pas à des mécanismes de type marchands mais à des
mécanismes associant à des degrés divers prélèvements obligatoires,
financements centralisés, distribution gratuite ou quasi gratuite et
comportements altruistes.
• Les racines latines du terme « public »
donnent un sens à l’action des pouvoirs
publics. L’adjectif « publicus » renvoie à ce «
qui concerne l’État, qui intéresse le public » ;
le nom « publicum » signifie « intérêt public ».
Les pouvoirs publics ont, par essence,
vocation à œuvrer pour l’intérêt public,
qualifié aujourd’hui d’intérêt général.
• I) : L’ÉCONOMIE PUBLIQUE DANS L’HISTOIRE
DE LA PENSÉE ÉCONOMIQUE
• L’économie mixte
• Les économies de la plupart des pays développés sont
aujourd’hui ce que l’on appelle des économies mixtes.
L’essentiel de l’activité économique est le fait des
entreprises privées. Toutefois, la place réservée à l’État
demeure très importante, mais avec des différences
significatives d’un pays à l’autre. De plus, parallèlement
à son activité directement productive, l’État exerce une
influence forte sur le comportement du secteur privé
grâce à un ensemble de réglementations, d’impôts et
de subventions.
• Les mercantilistes :
• Pour les mercantilistes, le rôle de l’Etat est de mettre le
maximum de barrières à l’importation (par exemple en
interdisant aux bateaux étrangers de repartir pleins)
tout en conquérant le maximum de débouchés pour
ses marchands. Derrière cette première vision, il en est
une autre : la capacité des économies à s’organiser
pour produire de manière compétitive et tirer parti des
marchés externes comme internes. Aussi la pensée
mercantiliste, sous ses multiples facettes, met-elle en
relief le rôle de l’Etat. Chez certains auteurs ou dans
certaines pratiques, cela débouchera sur un discours
étatiste
• Les physiocrates : L’Etat pour eux n’a aucun rôle à
jouer, sinon à garantir l’ordre naturel et à supprimer les
entraves à la circulation des richesses, à commencer
par celles qu’il a lui-même fixées sous forme de taxes,
de barrières, etc...
<
• Il existe une autre conséquence de l’analyse des
physiocrates qui jouera un certain rôle dans l’analyse
économique, même si elle est aujourd’hui oubliée :
leur théorie de l’impôt unique.
• Adam Smith :
• Adam Smith voit dans la recherche de l’intérêt individuel, via le
marché, le meilleur moyen d’assurer le bien-être de tous.
• Mais certaines fonctions nécessaires au fonctionnement de l’économie
de marché peuvent ne pas être assumées de manière spontanée et il
convient alors d’envisager l’intervention de I’Etat. Pour avancer dans
cette direction, Adam Smith distingue deux types de dépenses :
•
A travers ce raisonnement, deux situations sont envisagées par Adam
Smith:
• celles de biens ou de services qu’il est impossible de produire dans les
conditions du marché: on est en présence de biens collectifs;
• Pour Smith tout déséquilibre budgétaire se transformera en inflation
via le mécanisme de la planche à billets ou en irresponsabilité des
gouvernants via l’absence de limite à l’endettement.
• Adam Smith reconnait à l’Etat un rôle redistributif via l’impot
• L’Etat chez Marx :
l’Etat, « comité exécutif de la bourgeoisie ».
• Le système capitaliste étant une forme d’exploitation d’une classe
par une autre, l’Etat est conduit à défendre la plus valus et les
profits de la bourgeoisie et que toutes dépenses publiques
permettent plus ou moins directement de relever le niveau des
profits réalisés.
• John Maynard Keynes: vers l’Etat-Providence : cet auteur A
réintroduit véritablement l’Etat au sein de l’analyse économique.
Keynes s’étant concentré pour l’essentiel sur le rôle de stabilisation
des dépenses publiques, plus ponctuellement sur leur rôle
redistributif et fort peu sur leur fonction d’allocation.
• L’économie du bien-être néo-classique :
Arrow, Samuelson et Musgrave s’efforcèrent,
parmi d’autres, d’intégrer 1’Etat dans le schéma
analytique de l’économie du bien-être, on
montre que si le marché maximise le bien-être
des agents économiques, il est tenu en échec
dans certaines situations (biens collectifs, les
effets externes, et le monopole )
• L’école des choix publics ou collectifs : présenté par les
économistes, notamment Buchanan et Tullock, ont adopté une
position différente de celle de l’Economie du bien-être, tout en
épousant le même cadre de référence.
• Pour les tenants de cette école, Il ne sert donc à rien de combattre
des maux privés tels que les effets externes négatifs ou des
monopoles, si c’est pour les remplacer par des maux publics ( il y a
peu de chance que les préférences des dirigeants coincident avec
l’intérét de la collectivité: les dirigeant sont parfois pourris par
l’argent et le pouvoir) , dans ce cas les maux publics sont plus
graves que les maux privés, et que seul le marché de concurrence
pure et parfaite permet de les prévenir ou de les éliminer.
L’intervention publique est donc critiquée dans un premier temps,
puis rejetée.
• L’école néo-institutionnelle : Le problème de l’intervention publique
pourra être selon eux posé de la manière suivante : source
d’accumulation, l’Etat peut aussi être facteur de sa destruction. En
fonction de quels facteurs peut-il contribuer à maximiser son apport net à
la création de richesse ?
• d‘une part de sa capacité à aménager les modifications requises de la
loi face aux mutations de l’environnement. D‘autre part de sa capacité
à résister aux groupes de pression qui ont su secréter et accumuler des
rentes en profitant du statu quo tout en s’opposant à toutes réformes
du cadre institutionnel qui menace leurs intérêts.
• Les politiques publiques ( approche pluraliste):
L’approche dite des politiques publiques relativisera donc l’approche standard
de l’économie publique en adoptant une vision plus compréhensive et en
utilisant autant les instruments de l’économiste que du sociologue ou du
juriste.
• Transformation du rôle de l’Etat
Le contexte
général
Vague des idées libérales
sous i ’impulsion des
organisations
internationales
Contrainte
budgétaire
Réformes mise
en place par les
Etats
-privatisation
-les 3D
-ouverture à l’international
L’ idéologie d’un État ultra-minimal n’est plus d’actualité ; la
croyance selon laquelle le marché est capable de s’autoréguler et
de réguler les rapports humains est ébranlée. L’intérêt de
redonner à la sphère publique les moyens de redevenir un
acteur économique, de refonder l’administration et l’action
publique pour répondre aux besoins actuels et futurs
L’Etat autrement
régulateur et de
garant des pouvoirs
démocratiques
Investisseur dans
l’innovation, la formation et
le savoir
celle de redistributeur
et de garant du contrat
social
Un État stratège,
développeur et
responsable
Etat éclaireur de la
décision publique
II) les défaillances de marché
Le marché est un lieu de rencontre, réel ou fictif,
entre une offre et une demande donnant lieu à la
formation d’un prix. Il existe en réalité une
multitude de marchés différents selon :
• les acteurs en présence (ménages, entreprises,
administrations publiques ….)
• le type de produits échangés (biens, services,
capitaux) Il existe un marché pour chaque type de
bien et chaque marché donne lieu à l'émergence
d'un prix.
• Mais le marché a besoin d’institutions pour
fonctionner :
- le droit : en effet, des contrats sont
nécessaires pour qu’offreurs et demandeurs
s’accordent sur les conditions d’échange (par exemple
le contrat de travail).
- la monnaie : sans confiance, il n’y a pas de
monnaie.
- Des organismes et association, qui protègent
contrent les abus de pouvoir (conseil de la
concurrence, association de protection des
consommateurs, la cours des comptes) .
- le role régulateur de l’Etat : La crise
des subprimes a montré que le fonctionnement d’un
marché nécessitait aussi un minimum de régulation.
• le marché est-il toujours efficace ?
• On dit d’un marché qu’il est défaillant s’il ne permet pas de
fixer un prix et permettre les échanges de façon efficace,
• Les marchés peuvent être défaillants du fait des
imperfections de la concurrence ( asymétries d'information
), mais aussi parce qu'il détruit les biens collectifs ou est
incapable de les produire, ou bien parce qu'il ne prend pas
en compte les externalités. Par ailleurs le marché ne se
soucie pas de justice sociale, une économie de marché est
compatible avec des inégalités très fortes. Or ces inégalités
ont elles aussi beaucoup d'effets externes : violences,
chômage, problème de santé etc.
• A. Les asymétries d’information
• Dans le modèle de concurrence pure et parfaite, on fait l’hypothèse
que les agents économiques sont parfaitement informés (sur la
qualité, les prix….). Dans la réalité, sur les marchés, l’information
est imparfaite. Le marché ne fonctionne souvent qu’en situation
d’asymétrie d’information.
• L’information est dite asymétrique lorsque l’un des participants à
l’échange dispose d’informations que l’autre n’a pas, ce qui va
conduire à un dérèglement du marché car celui qui détient
l’information peut l’utiliser à son profit.
• L’aléa moral (ou moral hazard en anglais) décrit une situation
d’asymétrie d'information où une partie n'observe pas parfaitement
les actions entreprises par l'autre partie.
• Le sélection adverse ou anti sélection: La sélection adverse ou
antisélection est un phénomène statistique et économique qui joue
un rôle important notamment dans les domaines de l'assurance et
de la gestion du risque, par lequel une offre faite sur un marché
aboutit à des résultats inverses de ceux souhaités, à cause
d'asymétries d'information.
• Dans une telle situation, les produits au prix le plus bas (et donc,
probablement, les plus mauvais) risquent d'éliminer tous les autres.
L'exemple canonique est celui du marché d'occasion automobile. Il
montre qu'en situation d'information imparfaite, le risque de
sélection adverse (ou anti-sélection) va conduire à un marché des
voitures d'occasion qui ne propose que des voitures avec des
défauts cachés. En effet, le prix moyen sera la résultante de la
moyenne des prix des bonnes et mauvaises occasions. Comme le
consommateur est en situation d'information imparfaite (il ne
reconnaît pas les bonnes des mauvaises voitures), il ne sera prêt à
payer que le prix moyen, pour minimiser ses risques. Or, si les
vendeurs de mauvaises occasions ne pourront que se réjouir, les
vendeurs de bonnes occasions, n'ayant pas d'espoir de vendre,
sortiront de ce marché : seuls resteront les vendeurs de mauvaises
voitures. Les acheteurs conscients de ceci se désintéresseront à leur
tour du marché de l'occasion.
• B. Externalités :
• On parle d’externalités lorsque les actions d’un agent économique ont un
impact positif ou négatif sur le bien-être et le comportement d’autres
agents sans compensation monétaire (cet impact n’est pas pris en compte
dans les calculs de l’agent qui le génère). Les externalités peuvent se
révéler positives ou négatives.
• On distingue :
- les externalités négatives : par exemple, lorsqu’une usine pollue
l’environnement, le voisinage en subit les désagréments (problèmes de santé,
baisse du prix de l’immobilier….)
sans indemnisation
- Les externalités positives : par exemple, l’implantation d’une usine crée
des emplois ce qui est favorable au voisinage (les commerçants voient leur
clientèle augmenter) sans que celui-ci participe d’aucune manière au
financement de l’avantage dont il bénéficie
• Les biens collectifs
Les biens collectifs sont des biens qui peuvent être consommés par plusieurs personnes à la fois.
Chacun des consommateurs consomme la totalité du bien.
•
Ceux-ci ont deux caractéristiques : Ils sont indivisibles et ils sont librement accessibles.
•
l'excluabilité : est la possibilité d'interdire la consommation d'un bien. Un bien est non excluable
lorsqu'il est difficile ou coûteux d'empêcher les agents de le consommer. ... Parmi les biens nonexcluables, on distingue les biens publics purs et les biens publics impurs (ou biens communs).
•
la rivalité est une propriété d'un bien dont la consommation par un agent diminue la quantité de
bien disponible pour les autres agents.
•
À l'inverse, la non-rivalité désigne le fait que la consommation d'un bien par un agent n'a pas d'effet
sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus.
•
Le marché échoue dans la prise en charge les biens collectifs du fait de leurs caractéristiques (non
exclusion, non rivalité) même s’ils sont très utiles, il n’y a pas de marché possible, donc il n’y a
aucun mécanisme permettant de fixer le prix. Dans le cas des biens communs (ou ressources
communes), le marché échoue aussi car les différents acteurs économiques cherchent à capturer
les ressources à leur profit ( ex de la surpêche)
• Les pouvoirs publics peuvent être amenés à intervenir pour
corriger ces défaillances.
• L’Etat va contrôler l’information mise à disposition des
consommateurs. Il peut réglementer l’attribution des labels par
exemple, contrôler la publicité, obliger les producteurs à fournir
certaines informations sur la qualité de leurs produits Etc. Par
exemple, la présence d’OGM dans les produits alimentaires.
• L’Etat peut prendre en charge la production des biens collectifs
dans la mesure où ils sont favorables à l’intérêt général et que
le marché ne peut les prendre en charge. Les biens collectifs
seront financés collectivement, par le biais de l’impôt. Ex :
l’éclairage public, la construction d’une route etc.
• Il peut prendre des mesures visant à orienter les décisions
économiques afin de réduire les externalités négatives en en
augmentant le coût : taxe carbone, mise en place de marché de
droit à polluer, autorisation administratives de licenciement
• L'Etat peut aussi contribuer à la mise en place de système de
redistribution ( protection sociale, assistance) pour corriger les
inégalités produites par le marché.
• L’internalisation des effets externes et le
retour à l’optimalité
• Effets externes et sous-optimalité : En présence
d’effets externes, l’allocation marchande sera
inefficace. Considérons une entreprise dont l’activité se
traduit par une pollution de l’air du fait de ses rejets. Le
coût de cette activité sera plus élevé pour la collectivité
que pour l’entreprise Considérée.
• Celle-ci n’ayant pas, en l’absence d’intervention
publique, à indemniser les victimes d’une telle
pollution, elle peut prolonger son activité alors qu’elle
crée des dommages pour la collectivité. Si l’entreprise
suit les règles de l’économie de marché, elle maximise
son profit en égalisant son bénéfice marginal à son
coût marginal.
• La difficulté de mettre en place des quasi-marchés : Ce défaut de
fonctionnement du marché est-il indélébile ? Ne peut-on imaginer
que les agents négocient entre eux pour mettre en oeuvre une
allocation optimale ? L’analyse faite dans le chapitre précédent du
théorème de Coase montre que l’ouverture de quasi-marché est à
la fois concevable et difficile. A Supposer cette solution privée
concevable, quatre raisons la rendent difficile.
• La première tient au caractère de bien collectif des externalités.
• La seconde tient à la plus ou moins bonne connaissance des
fonctions de profit et de coûts.
• La troisième raison tient à l’imprécision des droits de propriété qui
empêche alors les victimes de certains effets externes négatifs de
pouvoir faire valoir leurs droits.
• La quatrième raison tient à l’organisation et aux coûts des
mécanismes de contrôle.
• Le principe de l’intervention publique : Ce que
l’ouverture potentielle de quasi-marché n’arrive pas
toujours à faire, une intervention publique devrait
le permettre en théorie.
Six modalités d’intervention publique peuvent être ici
envisagées:
• imposer des amendes aux émetteurs d’effets
externes;
• réglementer la quantité d’effets externes émis;
financer des dépenses qui diminueront les effets
externes négatifs.
• subventionner les victimes;
• mettre aux enchères les droits de propriété;
• redéfinir les droits de propriété.
•
III) : Monopole et oligopole
•
•
•
La formation des oligopoles et des monopoles
a. Définitions
Dans un marché de concurrence pure et parfaite, il devrait y
avoir atomicité (de nombreux offreurs et demandeurs pour favoriser la
concurrence). Or, dans la réalité, ce n’est pas le cas ; on constate que sur beaucoup
de marchés, il y a :
- peu de producteurs → oligopole (téléphonie mobile, automobile, pétrole, grande
distribution…)
- un seul producteur→ monopole (RAM, OCP, ONCF…).
La situation de monopole est rare ; elle existe surtout dans le domaine public, ce
sont des entreprises publiques qui les gèrent. En revanche, du fait de
la concentration croissante des entreprises, on trouve de plus en plus d’oligopoles
(concentration horizontale). Ici, les entreprises achètent ou fusionnent avec une
entreprise de la même branche, par exemple Neuf Télécom qui rachète ClubInternet.
• b. Pour quelles raisons se forment des monopoles ou des oligopoles ?
• Un monopole peut apparaître pour plusieurs raisons différentes :
• une branche d’activité nécessite des investissements si importants
qu’une seule entreprise peut y faire des bénéfices. Il faut produire en très
grande quantité pour amortir les investissements réalisés (économies
d’échelle) et donc deux entreprises ne pourraient survivre.
• C’est le cas dans le transport ferroviaire (construction et gestion des lignes
de chemin de fer, document 1), de la production d’énergie (centrales
nucléaires, thermiques…) par exemple. Il se forme alors un monopole
naturel.
• Ces monopoles sont en général gérés par des entreprises publiques car,
du fait du caractère vital de ces activités, tous les citoyens doivent pouvoir
y avoir accès à un coût raisonnable. Une entreprise privée pourrait avoir la
tentation de profiter de la situation pour faire des surprofits
• • dans certaines branches, il y a des barrières à
l’entrée, par exemple du fait des coûts de recherche et
développement exorbitants (puces informatiques,
aéronautique…). Ainsi peu d’entreprises se partagent le
marché ;
• la recherche permet de déposer des brevets pour
protéger les innovations pendant un certain temps.
L’entreprise bénéficie alors d’un monopole
temporaire qui va lui permettre de vendre un peu plus
cher pour rembourser ses frais de recherche ;
• 2. Les dangers de ces situations
• a. Un position dominante qui peut conduire à des
dysfonctionnements
• • Certaines entreprises en situation d’oligopole peuvent
avoir envie de s’entendre (former un cartel) sur les prix, le
partage des marchés…, plutôt que de se faire une farouche
concurrence. Certaines entreprises ont été accusées, voire
condamnées, pour ces pratiques (téléphonie mobile,
grande distribution…) car sinon c’est le consommateur qui
paie.
• Certaines entreprises peuvent être tentées d’abuser de
leur position dominante. Cela peut l’être par des tarifs
prohibitifs au détriment des consommateurs captifs.
• Les monopoles sont aussi souvent accusés de
pratiquer des tarifs élevés ; la concurrence
ne pourrait, selon les libéraux, qu’être
bénéfique (avec l’exemple de la baisse des
tarifs du téléphone fixe depuis l’ouverture de
ce marché à la concurrence). La situation de
domination d’un marché n’est jamais bonne
car les entreprises ne font plus d’effort pour
être plus efficaces, proposer des produits ou
services de meilleure qualité, innover…
• « Le monopole produirait moins de richesse
et les fait payer plus cher à la collectivité ».
L’équilibre du monopole est donc sousoptimal, car il diminue le bien-être (mesuré en
termes de surplus économiques) de la société
en générant une perte sèche. Celle-ci
correspond à la partie du surplus économique
qui est perdu pour toute la collectivité.
• I) caractéristiques du monopole naturel
Un monopole naturel est un monopole dont l'existence découle d'une
production dont les rendements sont croissants. On dit que les
rendements sont croissants car plus l'entreprise accroît sa production,
moins le coût unitaire est élevé. Le coût de production d'une unité
supplémentaire (coût marginal ) étant décroissant, l'accroissement des
ventes permet de répartir les coûts fixes sur des volumes plus
importants, si bien que le coût moyen baisse quand la production
augmente. Cette baisse est si importante qu'une seule entreprise peut
fournir l'ensemble du marché tout en restant plus compétitive que
tout autre concurrent. Dans ce type de production, la concurrence
tend à diminuer au fur et à mesure qu'une entreprise se développe et
tire parti d'un coût moyen de production de plus en plus faible par
rapport à celui de ses concurrentes.
• En raison de conditions de production particulières : ce
sont des activités dans lesquelles les coûts fixes sont
importants (infrastructure, machines, recherche, …).
Pour être rentable, l’entreprise doit produire de
grandes quantités afin d’amortir les coûts fixes, ainsi
chaque bien produit coûte moins cher à produire
lorsque les quantités produites augmentent. Le coût
moyen de production diminue au fur et à mesure de
l’augmentation de l’échelle de production. On dit alors
que ces activités se caractérisent par des économies
d’échelle.
• Les raisons de l'existence d'un monopole
• Le monopole naturel : les conditions techniques de production et la taille
du marché font qu'à long terme, des entreprises concurrentes ne sont
jamais rentables. Dans ce cas, le processus concurrentiel lui-même, par
concentration1 progressive et élimination des producteurs les moins
performants, débouche sur la constitution inéluctable d'un monopole.
• Le monopole d'innovation : particulièrement étudié par Schumpeter2,
cette catégorie rassemble les entreprises qui, à la suite d'une innovation
[…], créent un nouveau produit et se trouvent momentanément seules à
le distribuer sur le marché. Ce monopole a en commun avec le monopole
naturel d'être le résultat du processus concurrentiel, en revanche, il est
toujours temporaire, la concurrence amenant plus ou moins rapidement
d'autres entreprises à maîtriser l'innovation et à entrer à leur tour sur le
marché.
• Le monopole [institutionnel] : ce monopole ne subsiste que parce qu'il
existe des obstacles réglementaires ou législatifs à l'entrée de concurrents
sur le marché. […]
• Rente du monopole naturel
Une entreprise en situation de monopole naturel fixe un prix supérieur
au coût marginal de production. Le profit dégagé est supérieur à celui
obtenu en situation de concurrence pure et parfaite. Ce surprofit est
appelé la « rente de monopole ».
Par rapport à la situation de concurrence, la situation de monopole a
deux effets négatifs:
- Les consommateurs servis paient plus cher pour le même produit, ce
qui est constitutif de la rente de monopole stricto sensu,
- une partie de la demande potentielle est insatisfaite.
On parle parfois du « malthusianisme » du monopole qui préfère vendre
moins mais plus cher.
En pratique, le coût marginal et l’élasticité de la demande sont difficiles à
estimer.
• La problématique des monopoles naturels
Le monopole naturel permet :
• une meilleure exploitation des économies
d’échelle (efficace)
– La production par une entreprise est moins coûteuse
que plusieurs entreprises
• Un fort pouvoir de marché (inefficace)
– sans pression concurrentielle, le monopole augmente
ses marges, en créant une perte sèche pour la société.
• La problématique pour le régulateur est alors
d’établir un mécanisme capable de fournir une
rétribution suffisamment importante pour que la
production soit rentable, sans pour autant
permettre au monopole de réaliser des profits
inutilement élevés financés par les recettes
fiscales.
• La mesure de l’inefficacité du monopole
• Nous avons appris qu’un monopole, contrairement à une firme
concurrentielle, fixe un prix au-dessus de son coût marginal. Du point
de vue des consommateurs, ce prix élevé rend le monopole non
désirable. Cependant, de son côté, le monopole réalise un profit
lorsqu’il fixe un prix élevé. Du point du propriétaire de la firme, ce prix
élevé rend le monopole très désirable. Est-il possible que les
avantages retirés par les propriétaires des firmes dépassent les coûts
subis par les consommateurs, de sorte que le monopole soit désirable
du point de vue de la société dans son ensemble ?
• Nous pouvons répondre à cette question en utilisant l’analyse du bienêtre et nous utilisons le surplus total comme mesure du bien-être
économique. Rappelons que le surplus total est la somme du surplus
du consommateur et du surplus du producteur. Le surplus des
consommateurs représente leur volonté de payer pour un bien moins
le prix qu’ils paient effectivement pour ce bien. Le surplus des
producteurs représente le montant que ces derniers perçoivent pour
un bien moins le coût de production du bien. Dans ce cas, il y a un seul
producteur, le monopole.
• L’Etat face au Monopole naturel: les modalités de régulation
• Les fondements de la régulation sont loin d’être contestables a priori, et ils
apparaissaient comme légitimes dès lors que le marché est incapable de
résoudre des problèmes de type structurel.
• — L’existence de monopoles naturels: pour certaines activités, il est plus
économique d’avoir une seule société que plusieurs obligées d’entretenir
chacune de coûteuses infrastructures.
• — La concurrence excessive: dans certains domaines, tel celui des
transports, la concurrence peut conduire à l’élimination injustifiée des
entreprises et face à plusieurs situations, à la destruction de tout système
d’offre ou au monopole.
• — Le contrôle des rentes ou des profits excessifs : il s’agit de transférer (les
revenus indus des producteurs vers les consommateurs. Ce type de
correction intervient si les rentes sont importantes.
• — La compensation des effets externes: si le prix courant n’est pas censé
correspondre au coût social, la production effective est inférieure ou
supérieure à celle socialement souhaitable.
• — L’absence d’information, son insuffisance ou sa mauvaise qualité : si les
consommateurs ne disposent pas de l’information requise pour apprécier le
bon fonctionnement des marchés.
• Il existe plusieurs mécanismes pour réglementer : chacun a des conséquences
différentes.
•
Pendant longtemps la solution retenue a consisté à nationaliser les monopoles naturels. Depuis le milieu
des années 1980, la plupart des monopoles publics ont disparu, et la solution retenue est celle d'une
réglementation des prix du monopole (qui subsiste puisqu'il est "naturel") lui permettant d'obtenir des
profits « raisonnables » sur ses investissements.
Il peut s'agir d'un prix plafond fixé de sorte qu'il soit inférieur à celui que le monopole choisirait pour
maximiser son profit. C'est le but de la réglementation, réduire la "rente" du monopole. Un des effets
attendus de la réglementation est d'ailleurs de pousser l'entreprise à réorganiser sa production pour
réduire ses coûts de manière à retrouver le taux de profit précédent... et ainsi de suite...
Il peut s'agir aussi d'une tarification au coût marginal ce qui correspond au cas où le prix plafond est choisi
de manière telle que la quantité produite à ce prix soit égale au coût marginal (la recette moyenne est alors
égale au coût marginal).
•
•
Mais dans ce cas, puisque les coûts unitaires sont décroissants, le coût moyen est forcément supérieur au
cout marginal et l'entreprise fait forcément une perte.
Le monopole naturel tarifé au coût marginal n'est pas viable financièrement, il faut que les pouvoirs publics
apportent une compensation financière sous la forme d'une subvention compensant cette perte. Cela
correspond bein entendu à un transfert de revenus : les prélèvements obligatoires financent la subvention,
de manière à assurer la satisfaction des consommateurs du produit qui fait l'objet de cette réglementation.
Le prélèvement par voie fiscale a cependant trois inconvénients : un impôt supplémentaire engendre
toujours des distorsions (les choix privés se modifient) qu'il faut prendre en compte, il peut paraître injuste
pour les agents qui n’utilisent pas le bien ou le service, et enfin, l’impôt est décidé par des autorités qui
peuvent céder à des considérations politiques (électorales) sans fondements économiques
• CHIII) la mise en œuvre des politiques
publiques
- Les trois fonctions de Musgrave
• La fonction d’allocation
L’Etat a la charge de produire tous les biens que le secteur privé n’a
pas intérêt à produire soit à cause des investissements excessifs et peu
rentables qu’ils exigent (cas des infrastructures) , soit du fait de la non
exclusion à la consommation une fois produits (cas de l’éclairage public
qui est à la portée de tout le monde- difficulté de vendre l’éclairage
public à une personne seule). Ici la question demeure l’efficacité
productive. L’Etat doit chercher à maximiser le bien-être collectif tout
en tirant le meilleur parti des ressources productives disponibles. En
outre les investissements réalisés par l’Etat dans les biens collectifs ou
publics sont généralement à l’origine des économies externes pour les
entreprises. C’est le cas des dépenses effectuées pour financer la
recherche et la formation professionnelle.
• 2. La fonction stabilisatrice.
• La stabilisation consiste en la régulation de l’activité
économique et au rétablissement des grands équilibres
macroéconomiques ( c’est le carré magique de
Kaldore). Il s’agit de ramener l’économie à son niveau
d’équilibre souhaité grâce aux initiatives publiques. Ces
décisions publiques sont exercées soit sur l’offre
(production), soit sur la demande globale (dépense
nationale). Sur le plan temporel, à court terme, c’est la
demande globale qui est susceptible de réagir ; en
revanche, les actions sur l’offre qui font recours aux
structures de l’économie ne réagissent qu’à moyen et
long terme.
• La fonction de redistribution
La fonction de redistribution. Les répartitions primaires des revenus et
de la richesse nationale ne satisfont toujours pas aux principes de la
justice et de l’équité sociale. D’où le rôle de l’Etat de devoir restaurer
cette justice et cette équité sociale en agissant dans l’économie par la
fiscalité et les transferts (subventions, prestations sociales, RMI). Il y a
deux types de redistribution : horizontale et verticale. La redistribution
est dite verticale quand l’Etat redistribue en faveur des agents
économiques défavorisés par la répartition primaire ; en revanche,
cette redistribution est horizontale quand elle représente les transferts
entre agents : par exemple on prend aux riches pour donner aux
pauvres ; les bien-portants financent les soins de santé des malades.
En veillant à la redistribution, au plus grand bien-être collectif et à la
meilleure protection contre les risques, l’Etat est devenu l’EtatProvidence ou le Welfare State chez les AngloSaxo
• Les travaux à rendre:
1) Défaillances de marché et défaillance d’Etat: théories et pratiques
2) Externalités et environnement
3) Les dépenses publiques: théorie et pratique
l’émergence des problèmes publics à l’ére du numérique
4) Evaluation des dépenses publiques: analyse coût avantage
5) Impôt efficacité économique et équité sociale
Le rôle des TIC dans l’élaboration des politiques publiques
6) Etat et marché au Maroc : le cas du secteur de la santé
7) Etat et marché au Maroc : le cas du secteur de l’éducation
8) La gestion des problémes publics au Maroc: le cas des assainissements
et de l’environnement
9) Etat , marché et religion face au problème public de la gestation pour
autrui (GPA)
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