Telechargé par catherine.boscher

correction chap 7

publicité
Chapitre 12
Les facteurs et les choix de production
Thème
L’organisation de l’activité de l’entreprise
Question
Comment les facteurs économiques déterminent-ils les choix de production ?
Compétence(s)
– Caractériser la structure de coût de l’entreprise
– Analyser l’influence de paramètres économiques (taux d’intérêt, coût des
facteurs…) sur les décisions de l’entreprise
– Argumenter le choix de l’entreprise entre « faire » ou « faire faire »
Savoirs associés
– Les facteurs
connaissances)
de
production
(capital,
travail,
matières
premières,
– Les gains de productivité et coûts de production
– La chaîne de valeur
– Les principes et finalités de l’impartition
Cours
L’organisation de l’activité de l’entreprise a pour objet d’identifier l’ensemble des choix que doit
réaliser une entreprise pour améliorer sa performance.
I. Caractériser la structure de coûts de l’entreprise
A. Les facteurs de production
1) Le facteur travail
Le facteur travail désigne la main-d’œuvre, c’est-à-dire la force, l’énergie, les compétences
déployées par les hommes et les femmes pour produire des biens et des services. On mesure le
facteur travail par :
– sa qualité : les hommes et la connaissance qu’ils ont de leur métier sont un patrimoine précieux
qui sert la finalité des organisations ;
– sa quantité : la quantité de travail disponible dépend de la population active. La durée du travail
varie selon les époques, les métiers et les secteurs.
2) Le facteur capital
Le facteur capital représente tous les biens qui sont nécessaires à la production. On distingue :
• le capital fixe (biens durables qui servent plusieurs années avant d’être renouvelés) :
– capital technique (bâtiments, machines, équipements),
– capital immatériel (brevets, marques) ;
• le capital circulant (biens consommés ou transformés au cours d’un seul cycle de production) :
matières premières et produits semi-finis, énergie.
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
167
© Nathan
3) Le facteur connaissances
Le facteur connaissances est lié à l’économie du savoir car la principale source de richesse dans les
économies développées réside dans les savoirs et moins dans les ressources matérielles. Le savoir
est devenu un facteur de production fondamental du fait de l’accélération du changement qui se
manifeste au travers des progrès scientifiques et technologiques, et de la diffusion des technologies
de l’information et de la communication (TIC).
Dans l’économie contemporaine, les investissements immatériels sont privilégiés, en particulier les
dépenses d’éducation et de formation, de recherche et développement, ainsi que tout ce qui concourt
à accroître l’innovation technologique et organisationnelle.
4) Le facteur matières premières
Ce facteur concerne les biens ou les services qui vont être détruits ou transformés durant le
processus de production. Il s’agit principalement des matières premières et de l’énergie. Elles sont
essentielles dans de nombreuses activités industrielles (chimie, pharmacie, métallurgie…). Les
matières premières comme les sources d’énergie ont un coût fluctuant selon le contexte de leur
production et leur cotation dans les bourses de matières premières.
B. La combinaison productive
Le facteur travail est combiné au facteur capital pour assurer la production. Pour faire le choix de
la combinaison productive, l’entreprise prend en considération le coût, la qualité et les contraintes
techniques. La combinaison productive optimale est la combinaison la moins coûteuse et la plus
efficace.
Quand on peut remplacer un facteur de production par un autre, on dit que ces facteurs sont
substituables (par exemple la machine à vendanger et les vendangeurs). Si deux facteurs doivent
être utilisés ensemble, ils sont complémentaires (par exemple le photographe et son appareil). Un
facteur qui ne peut être remplacé par un autre est incompressible (par exemple le travail de l’artiste
peintre qui ne peut être remplacé par une machine).
C. Les coûts de production et la productivité
La productivité mesure l'efficacité d'un facteur de production. On compare la quantité de production
(biens et services produits) à la quantité de facteurs utilisée (comme les consommations
intermédiaires qui servent à la fabrication des biens).
Plus précisément, on distingue la productivité du travail qui correspond au rapport entre la
production obtenue et la quantité de travail utilisée et la productivité du capital qui est le rapport
entre la production obtenue et la quantité de capital utilisée.
II. Analyser l’influence des paramètres économiques
sur les décisions de l’entreprise
1) L’influence des taux d'intérêt sur les décisions de l’entreprise
La baisse des taux d'intérêt certaines décisions des entreprises, en particulier celles qui concernent
l’investissement.
L'investissement est un coût pour l'entreprise qui peut le financer par un emprunt bancaire. Dans ce
cas, le taux d'intérêt représente le coût de cet emprunt. Sa baisse encourage l'emprunt et de façon
indirecte l'investissement.
Une baisse des taux d'intérêt va encourager l'investissement et jouer sur les modalités de
financement choisies par les entreprises.
168
© Nathan
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
Par exemple depuis le début des années 2010, les chefs d'entreprise augmentent sensiblement leurs
investissements, car la baisse des taux leur permet d’une part d'emprunter pour financer ces
investissements, et d'autre part rend les placements financiers moins rémunérateurs.
2) L’influence du coût des facteurs de production sur les décisions de l’entreprise
Parmi les différents coûts liés à la production, celui du travail a une influence déterminante sur les
décisions de l’entreprise. Le niveau des salaires est un des déterminants de la décision de recruter
du personnel. En ce qui concerne la décision de recrutement, les entreprises prennent en compte
leurs besoins en niveau de qualification, la disponibilité des demandeurs d’emploi, et leur adaptation
à l’emploi proposé. La rémunération n’est pas toujours le paramètre essentiel de la décision de
recrutement.
III. Argumenter le choix de l’entreprise entre « faire »
et « faire faire »
La décision de conserver certaines activités ou au contraire de les confier à un prestataire extérieur
peut découler d’une analyse de la chaîne de valeur au sens de Michael Porter.
La chaîne de valeur est un processus permettant d’identifier les différentes activités d'une
entreprise pour distinguer celles qui sont créatrices de valeur et les autres.
Les activités créatrices de valeur se répartissent en deux catégories : les activités principales et les
activités de soutien.
Les activités principales sont constituées notamment de :
– la logistique interne (réception, stockage et manutention des matières premières et des
marchandises nécessaires à la production),
– la production,
– les ventes et le marketing.
Parmi les activités de soutien figurent :
– l’approvisionnement,
– le développement technologique ainsi que la recherche et développement ,
– la gestion du personnel,
– les fonctions liées à l’infrastructure de l’entreprise, comme la finance et la comptabilité.
A. Le choix de « faire »
L’analyse de la chaîne de valeur peut aider l’entreprise à identifier les activités qui doivent être
conservées en interne.
En effet, l’entreprise doit être performante sur ses activités clés, c’est-à-dire celles qui constituent
son cœur de métier et qui sont sources d’avantages concurrentiels. Au sens de Porter, les activités
principales constituent le cœur de métier de l’entreprise. Ces activités doivent donc être
privilégiées par l’entreprise.
Par ailleurs, en conservant la totalité des activités liées au processus de production, l’entreprise peut
réduire ses coûts de transport, de gestion de stock et de logistique, et avoir une plus grande maîtrise
sur la qualité des produits.
Pourtant, certains secteurs d’activité, comme l’industrie du luxe et l’industrie automobile, ont
massivement recours à des stratégies d’impartition.
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
169
© Nathan
B. Le choix de « faire faire »
Le principe de l’impartition consiste à « faire faire » une partie ou l’intégralité des activités de
l’entreprise à des partenaires extérieurs.
L’entreprise choisit alors d’externaliser certaines activités non clés, pour lesquelles elle est moins
performante que d’autres acteurs sur le marché.
Traditionnellement, l’impartition comprend les activités de sous-traitance, de concession et de
franchise, qui créent des relations de coopération étroite entre les différents partenaires.
En recourant à l’impartition, les entreprises cherchent à bénéficier du savoir-faire spécifique de
leurs partenaires, et se recentrent sur les activités créatrices de valeur.
En allégeant leur structure et en la réduisant aux activités essentielles, les entreprises peuvent
améliorer leur fonctionnement, gagner en flexibilité, et se concentrer sur les activités sources
d’avantages concurrentiels, comme l’innovation.
Mais l’impartition crée également une dépendance réciproque entre les partenaires, et peut entraîner
une perte de savoir-faire qui fragilise l’entreprise. Dans l’industrie du luxe et dans l’industrie
automobile, le développement de la sous-traitance permet bien de mettre en évidence les avantages
et les contraintes des donneurs d’ordre et de leurs sous-traitants dans cette stratégie d’impartition.
170
© Nathan
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
Corrigé
Contexte, p. 127
À quel problème de concurrence sont confrontés les fabricants français de lunettes ?
Les fabricants français de lunettes sont confrontés à une concurrence de plus en plus forte de pays
dans lesquels la main-d’œuvre est à un coût beaucoup plus bas qu’en France. Cet écart est source
de difficulté pour les industriels de la lunetterie car le coût de revient de leurs produits est plus élevé
que celui des produits importés. Cette situation se répercute sur les prix de vente qui, dès lors, ne
sont plus compétitifs.
Quelles sont les caractéristiques des emplois proposés par la filière de la lunetterie en
France ?
Les emplois proposés en France dans la filière de la lunetterie concernent des métiers techniques à
forte valeur ajoutée. Ce choix correspond au choix stratégique des entreprises du secteur en matière
de production.
Relevez le choix stratégique fait par les fabricants français de lunettes.
Le choix stratégique des entreprises du secteur de la lunetterie est de se positionner sur le haut de
gamme. Le niveau de qualité des produits créés et fabriqués en France permet de compenser des
coûts de production plus élevés et ainsi de résister à la concurrence des produits importés,
principalement d’Asie.
# Complément #
Vidéo TV8 Mont Blanc - Rencontre avec le collectif Shelter en plein travail
https://youtu.be/PmBDo7lZFjQ
Ce film de 2,25 min permet de découvrir l'univers du collectif Shelter en pleine création dans
le garage de fortune qui sert d'atelier pour la fabrication de leurs premières paires de
lunettes.
00:00 Présentation de l’initiative du collectif
00:23 La première étape de la production : la sélection de la matière première : le bois
00:48 Le financement du projet par l’intermédiaire d’un site participatif
01:35 La démarche du prototype à produit final
1. Quelles sont les différentes composantes du projet à la création du collectif ?
Le collectif Shelter est une entreprise privée qui a pour finalité principale la réalisation d’un
profit afin de garantir sa pérennité. Dans sa démarche, le collectif intègre des priorités en
termes d’environnement et de matériaux utilisés. Les participants au projet ont une
compétence technique en informatique, mais aucune dans la fabrication de monture de
lunettes.
2. Quelle décision a pris le collectif en matière de production ?
La production est semi-industrielle avec une forte contribution de la main-d’œuvre. Il en
résulte un produit haut de gamme pour un marché de niche.
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
171
© Nathan
I. Caractériser la structure de coûts de l’entreprise
A. Les facteurs de production
Document 1 : Identifier les ressources essentielles au lancement
d’une entreprise, p. 128
Quelles sont les caractéristiques d’une ressource considérée comme essentielle pour
l’entreprise ?
Une ressource est considérée comme essentielle dès lors qu’elle s’avère indispensable dans un
processus. Dans le cas d’une production, il s’agit d’un composant ou d’une matière pour lesquels il
n’y a pas de produits substituables.
Exemple : des épices dans un plat cuisiné.
Identifiez les quatre catégories de ressources essentielles.
On distingue quatre catégories de ressources considérées comme essentielles pour l’entreprise :
– matérielles (équipement, matériel de production…),
– immatérielles (logiciels, brevets, contrats de partenariat…),
– humaines (personnel qualifié…),
– actifs financiers (contrats, placements…).
Document 2 : Les lunettes, de vue ou de soleil, corrigent et améliorent
notre vue, protègent des UV, p. 128
Quelles matières premières sont utilisées dans la fabrication des verres de lunettes ?
Les matières premières utilisées dans la fabrication de verre de lunettes sont de trois types :
– le verre minéral (de plus en plus rarement),
– le verre artificiel à base de polymère (matière plastique),
– le traitement anti-rayures et anti-reflets.
Précisez le niveau de qualification des tâches accomplies par les ouvriers.
Le niveau de qualification des tâches accomplies par les ouvriers correspond à un haut niveau de
compétences, en particulier sur l’utilisation des nouvelles technologies liées au numérique.
B. La combinaison productive
Document 3 : La combinaison des facteurs de production chez les
fabricants de lunettes, p. 129
Qu’est-ce qui caractérise la combinaison productive d’une entreprise artisanale ?
La combinaison productive d’une entreprise artisanale repose sur une forte contribution de la maind’œuvre et une moindre utilisation des machines. Dans ce cas, on dit que l’entreprise a un processus
de production faiblement capitalistique.
Dans le cas d’une entreprise artisanale, les ouvriers et artisans mettent en œuvre un savoir-faire
essentiel pour assurer la pérennité de l’activité.
172
© Nathan
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
L’augmentation des salaires de ses ouvriers peut-elle conduire une entreprise à modifier
sa combinaison productive ? Justifiez votre réponse.
L’augmentation des salaires de ses ouvriers peut conduire une entreprise à modifier sa combinaison
productive. Elle le réalisera à condition de pouvoir substituer une autre combinaison entre capital
et travail moins coûteuse. L’augmentation des salaires sur une qualification donnée témoigne aussi
d’un besoin des entreprises en personnel qualifié. Dans ce cas, le salaire devient la variable
d’ajustement entre l’offre et la demande de travail.
Document 4 : Le choix d’une combinaison productive, p. 129
Que pouvez-vous déduire de ce tableau sur l’utilisation conjointe du travail et du
capital ?
Le tableau montre l’existence de cinq combinaisons productives pour une même production.
Chaque combinaison repose sur une utilisation plus ou moins importante de chacun des facteurs :
travail et capital. Cela signifie qu’il existe des alternatives pour la mise en place d’une chaîne de
production : selon le coût des facteurs, leur rareté, le progrès technique, le niveau de qualification
de la main-d’œuvre.
Comment qualifiez-vous la combinaison productive de la proposition D ?
La proposition D repose sur une utilisation importante de capital, à travers le nombre de machines
utilisées. Avec la combinaison E, c’est celle qui en propose le plus.
Indiquez les propositions qui ne présentent pas d’intérêt pour la Lunetterie du Jura, en
justifiant votre réponse.
Les propositions E et C ne présentent pas d’intérêt pour la Lunetterie du Jura. La combinaison E
nécessite une unité de travail supplémentaire par rapport à la combinaison D. La combinaison C
nécessite une unité de capital supplémentaire par rapport à la combinaison A.
Évaluez le coût de chaque combinaison.
Si l’on retient uniquement les trois combinaisons A, B et D :
Coût horaire des salaires Coût horaire d’utilisation
Coût total
des techniciens
des machines
Combinaison A
5  34 = 170 €
5  600 = 3 000 €
3 170 €
Combinaison B
4  34 = 136 €
7  600 = 42 000 €
3 136 €
Combinaison D
2  34 = 68 €
10  600 = 6 000 €
6 068 €
Quelle combinaison vous semble la plus profitable pour l’entreprise ?
La combinaison la plus profitable est la combinaison A qui utilise le plus de main-d’œuvre et le
moins de machines.
C. Les coûts de production et la productivité
Document 5 : Produire a forcément un coût, p. 130
À quelle activité de l’entreprise les coûts de production correspondent-ils ?
Les coûts de production correspondent aux différentes charges liées à la fabrication. Ils englobent
toutes les dépenses liées à l’acquisition et à l’utilisation des équipements de production.
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
173
© Nathan
Document 6 : Combien coûte vraiment la fabrication des Google
Glass ? p. 130
Comment est calculé le coût de production des Google Glass ?
Le coût de production des Google Glass intègre :
– les différents composants utilisés pour la fabrication ;
– le coût de la main-d’œuvre utilisée pour la fabrication ;
– la prise en compte indirecte des coûts de recherche et développement qui ont permis de concevoir
les Google Glass.
Expliquez l’écart entre le coût de production et le prix de vente des Google Glass.
L’écart entre le coût de production et le prix de vente des Google Glass provient en partie des
dépenses nécessaires en recherche et développement qui ont permis à la fois de mettre au point le
produit et d’établir le processus de fabrication. Le reste de cet écart permet de prendre en compte
les dépenses de distribution et de communication liées aux Google Glass et la rémunération des
propriétaires de l’entreprise.
Document 7 : Les lunettes 3D améliorent la productivité chez
Volkswagen, p. 130
Quel est le caractère innovant des lunettes utilisées chez Volkswagen ?
Les lunettes utilisées chez Volkswagen montrent le rôle du progrès technique dans l’évolution d’une
entreprise. Les lunettes 3D travaillent en amont de l’assemblage des voitures. Le caractère innovant
vient de l’assistance qu’elles procurent aux ouvriers chargés de la préparation des commandes pour
la chaîne de production.
Quels gains de productivité cette innovation permet-elle ?
Elles économisent du temps et permettent une gestion plus rigoureuse du stock de composants.
II. Analyser l’influence des paramètres économiques
sur les décisions de l’entreprise
Document 8 : Alors… le prix des lunettes 100 % françaises ? p. 131
Comparez l’utilisation des facteurs de production entre la fabrication en France et en
Asie.
En France, la fabrication d’une paire de lunettes requiert de la main-d’œuvre spécialisée alors qu’en
Chine, la production est entièrement automatisée. La fabrication française repose sur une tradition
artisanale qui confère aux lunettes une qualité nettement supérieure aux lunettes chinoises.
Pourquoi apparaît-il impossible de décider de produire des lunettes low cost en France ?
La difficulté pour produire des lunettes low cost en France vient du coût de la main-d’œuvre, cinq
à six fois plus élevé qu’en Chine. De plus, les entreprises françaises de taille souvent artisanales
n’ont pas les moyens d’investir dans une production entièrement robotisée et automatisée.
174
© Nathan
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
Document 9 : Les entreprises reprennent goût au crédit
d’investissement, p. 131
Pourquoi une entreprise a-t-elle recours à l’emprunt bancaire ?
Une entreprise a recours à l’emprunt bancaire pour contribuer au financement de ses
investissements. Les entreprises n’ont pas toujours les ressources propres suffisantes pour financer
leur développement, aussi elles ont recours à un financement externe, le plus souvent par
l’intermédiaire des banques.
Quelle est la conséquence d’un niveau élevé des taux d’intérêt sur la décision d’investir ?
Un taux d’intérêt élevé influence défavorablement le recours à l’emprunt par les entreprises ; en
effet, l’intérêt représente le loyer auquel l’entreprise emprunte et, si ce loyer est trop élevé, elle
renoncera à investir. Il faut signaler que depuis le début des années 2010, les taux d’intérêt sont
particulièrement bas, mais que cela n’est pas toujours suffisant pour inciter les entreprises à investir.
Quelle est la conséquence d’une baisse des taux d’intérêt sur la décision d’investir ?
Une baisse des taux d’intérêt agit favorablement sur les entreprises à la recherche de financement
pour leurs investissements. Il s’agit d’un mécanisme d’offre et de demande sur le marché des
capitaux. Le taux d’intérêt agit comme une variable d’ajustement pour l’équilibre entre les besoins
et les capacités de financement.
III. Argumenter le choix de l’entreprise entre « faire »
et « faire faire »
A. Le choix de « faire »
Vidéo. Comment Kusmi Tea a transformé en 14 ans du thé en or
Ce film d’une durée de 3,42 minutes présente la marque Kusmi Tea et la stratégie commerciale
de l’entreprise :
- 00:00 : La distribution des thés Kusmi, qui fait appel à la sous-traitance
- 00:30 : Les caractéristiques du produit pour répondre aux besoins des consommateurs
- 01:13 : Les « fondamentaux » de la marque, qui constituent des avantages concurrentiels
- 02:09 : La cible
- 02:30 : La stratégie marketing
- 03:00 : La stratégie commerciale : les perspectives de développement sur les marchés étrangers
Document 10 : Orientis Gourmet investit 3 millions d’euros dans son
usine havraise, p. 132
Quelles sont les différentes activités réalisées sur le site de production près du Havre ?
Le site de production du Havre est dédié à la fabrication des sachets de thé vendus sous la marque
Kusmi Tea.
Les différentes activités de production réalisées sur ce site sont :
– le mélange,
– l’aromatisation,
– le conditionnement,
– la logistique,
– la mise en sachets des feuilles de thé.
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
175
© Nathan
Quelles différences y a-t-il entre la mise en sachets au Maroc et la mise en sachets dans
l’usine française ?
La mise en sachets au Maroc était réalisée par un sous-traitant marocain. Le thé était alors ensaché
et cousu manuellement.
La mise en sachets dans l’usine du Havre permet d’automatiser l’activité d’ensachage, grâce à
l’investissement dans des machines japoanaises.
Quelle est l’activité qui relève d’une stratégie d’intégration ?
La mise en sachets chez un sous-traitant marocain était une activité externalisée, dans le cadre d’une
stratégie d’impartition.
Le rapatriement de la mise en sachets dans l’usine du Havre relève d’une stratégie d’intégration.
Pourquoi le groupe Orientis a-t-il décidé de relocaliser cette activité dans son usine
française ?
L’intégration de l’activité d’ensachage dans l’usine du Havre permet d’automatiser l’activité et de
produire à coûts équivalents.
En optimisant ainsi ses coûts de production, l’entreprise Orientis peut espérer améliorer sa
productivité et être plus compétitive sur le marché du thé.
Par ailleurs, dans une approche sociétale, l’entreprise va ainsi créer une trentaine d’emplois au
Havre, au détriment de son sous-traitant marocain.
Document 11 : Utiliser un outil d’analyse : la chaîne de valeur de Porter,
p. 133
Distinguez, au sens de Porter, les activités principales et les activités de soutien chez
Orientis.
Au sens de Porter, les activités principales vont de la création du produit jusqu’à sa distribution au
client. Chez Orientis, elles comprennent :
– la production des sachets de thé,
– la logistique,
– la commercialisation des boîtes de thé.
Au sens de Porter, les activités de soutien viennent en support des activités de base. Chez Orientis,
on retrouve notamment :
– les approvisionnements,
– les activités administratives, comptables et financières,
– la gestion des ressources humaines,
– la direction générale.
La mise en sachets relève-t-elle d’une activité principale ou d’une activité de soutien ?
En référence à la chaîne de valeur de Porter, la mise en sachets relève d’une activité principale
puisqu’elle constitue une des étapes essentielles de la production.
Quelles sont, selon vous, les activités qui sont privilégiées dans une stratégie
d’intégration ? dans une stratégie d’externalisation ?
Les activités principales, qui constituent le cœur de métier de l’activité de l’entreprise, doivent en
priorité être conservées par l’entreprise, et relèvent d’une stratégie d’intégration.
En revanche, les activités de soutien n’interviennent pas directement dans la création de valeur, et
peuvent être plus facilement externalisées.
176
© Nathan
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
Document 12 : Le choix de l’intégration chez Orientis, p. 133
À quels risques était confrontée Orientis en externalisant son activité de mise en sachets ?
L’externalisation au Maroc de l’activité de mise en sachets rendait la gestion des stocks plus risquée.
En effet, l’aller-retour France-Maroc pour la mise en sachets exposait l’entreprise à d’éventuels
problèmes de transport et de passage en douane.
Par ailleurs, la distance rendait plus difficile le suivi de la qualité et exposait l’entreprise à
d’éventuels risques politiques.
Montrez en quoi la stratégie choisie par Orientis permet d’améliorer sa chaîne de valeur
au sens de Porter.
Orinetis a choisi une stratégie d’intégration, en rapatriant en France toutes les étapes de son activité
principale de production de thé.
Elle peut ainsi améliorer sa chaîne de valeur au sens de Porter. En effet, en centralisant toute sa
production sur un même site, l’entreprise réduit les risques auxquels elle était confrontée, et elle n’a
plus besoin de prestataires en charge des stocks et de la préparation des commandes.
Quels sont les avantages générés par l’intégration de l’activité de mise en sachets ?
L’intégration de l’activité de mise en sachets génère plusieurs avantages pour l’entreprise :
– la réduction des coûts de transport et de gestion des stocks, ce qui permettra à l’entreprise d’être
plus compétitive ;
– l’amélioration de la chaîne de valeur ;
– le développement d’une stratégie commerciale axée sur une image « French Fab », qui peut
constituer un avantage comparatif pour maintenir sa place de leader sur le marché national et
développer ses parts de marché à l’étranger.
B. Le choix de « faire faire »
Document 13 : « Faire faire » en France, p. 134
La fabrication des boîtes relève-t-elle d’une activité principale ou d’une activité de
soutien ?
La fabrication des boîtes de thé ne fait pas partie du cœur de métier de l’entreprise.
C’est une activité de soutien qui a été externalisée.
Cette activité était auparavant confiée à un fournisseur chinois. Elle est actuellement confiée à un
fournisseur français.
Pourquoi Orientis a-t-il choisi de relocaliser l’activité de fabrication des boîtes en
France ?
Bien que l’activité de fabrication des boîtes relève toujours d’une stratégie d’impartition,
l’entreprise Orientis a décidé de rapatrier cette activité auprès d’un fournisseur français pour
plusieurs raisons :
– Améliorer le suivi de la qualité ;
– Faciliter la communication avec son fournisseur, pour mieux répondre à la stratégie marketing
d’Orientis ;
– Gagner en flexibilité et en réactivité grâce à une proximité géographique du fournisseur ;
– Optimiser la gestion des stocks de boîtes, confiée au fournisseur français.
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
177
© Nathan
Document 14 : Kusmi Tea lance son réseau en franchise, p. 134
Document 15 : La franchise Kusmi Tea s’installe à Perpignan, p. 134
Quelle forme d’externalisation Orientis a-t-il choisi de développer pour la distribution
de son thé ?
Orientis a choisi de lancer un réseau de distribution sous forme de franchise pour distribuer son thé.
Les franchisés sont des partenaires d’Orientis – le franchiseur – qui vont permettre de développer
les points de vente en France.
Quels sont les avantages de cette forme d’externalisation, parallèlement à la distribution
de boutiques en propre ?
Kusmi Tea n’a pas vocation à ouvrir de nouvelles succursales, c’est-à-dire de boutiques en nom
propre, dans les villes de taille moyenne.
Le développement d’un réseau de magasins franchisés dans les villes de taille moyenne va donc
permettre à Kusmi Tea d’étendre sa présence sur le territoire national ; et ce, sans avoir à réaliser
d’investissements conséquents dans l’ouverture de boutiques en nom propre.
L’ouverture récente de la treizième boutique Kusmi Tea à Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales,
illustre cette nouvelle stratégie d’impartition dans la distribution des thés Kusmi.
Document 16 : L’industrie du luxe externalise via la sous-traitance,
p. 135
Quelles sont les raisons qui conduisent les marques de luxe à faire appel à la soustraitance ?
En recourant à la sous-traitance, les marques de luxe peuvent plus facilement faire face aux aléas
de la conjoncture économique sans réduire leurs effectifs.
Elles bénéficient ainsi d’un processus de production plus flexible, ce qui leur permet d’améliorer
leur rentabilité financière.
Quelles sont les contraintes de la sous-traitance pour le sous-traitant ?
Les aléas de la conjoncture économique sont donc transférés sur les sous-traitants, qui subiront
directement une baisse de l’activité.
Les sous-traitants sont par ailleurs très dépendants des marques de luxe : par exemple, 87 % du
chiffre d’affaires des Ateliers d’Armençon sont réalisés pour leur donneur d’ordre Vuitton.
Cette dépendance entraîne une très grande exigence en termes de sécurité et de qualité de la part du
donneur d’ordre, et peu de négociations possibles pour les sous-traitants.
Cette situation peut même conduire à la fermeture du site de production d’un sous-traitant non
conforme aux exigences de son donneur d’ordre.
Document 17 : La croissance du groupe Fleurus stimulée
par les grands du luxe, p. 135
Comment l’évolution de la demande dans l’industrie du luxe impacte-t-elle le soustraitant Fleurus ?
L’évolution de la demande sur le marché du luxe oblige le sous-traitant à être réactif rapidement.
Pour répondre à l’accroissement de la demande, Fleurus doit donc développer son activité, ce qui
entraîne la création d’emplois.
L’évolution de la demande constitue donc une opportunité pour l’entreprise Fleurus.
Comment le groupe Fleurus répond-il aux exigences de ses donneurs d’ordre ?
178
© Nathan
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
Afin de s’adapter aux exigences de ses donneurs d’ordre, l’entreprise Fleurus forme et recrute de la
main-d’œuvre pourvue des compétences recherchées par l’industrie du luxe, comme les savoir-faire
manuels spécifiques de piqueur ou de découpe du cuir.
En disposant ainsi d’une main-d’œuvre formée et compétente, en garantissant la qualité de ses
produits et la confidentialité de ses relations avec les donneurs d’ordre, Fleurus répond aux
exigences de ses donneurs d’ordre et conserve un avantage concurrentiel sur son marché.
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
179
© Nathan
180
© Nathan
Thème 3 : L’organisation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 12 : Les facteurs et les choix de production
Téléchargement