Cheikh Anta Diop (1923-1986) l’achimiste dans son laboratoire : Paléoanthropologie, race et origine Les contributions africaines sur la paléontologie humaine sont tout à fait stériles. Elles sont encore soumises aux travaux de lʼégyptologue sénégalais Cheikh Anta Diop (1923-1986). Ce dernier marqué par son intelligence, sa personnalité et sa forte érudition conçoit cette discipline comme une arme contre lʼeuropéocentrisme. Pour lui, toutes les déductions présentées par les savants « blancs » résultent dʼune fabrication idéologique dont le seul but est la domination culturelle. Lʼorigine monogénétique, la diversité des peuples en race et morphologiquement distinct, lʼappartenance nègre des anciens égyptiens suivant les testes mélanodermes constituent les thématiques essentielles de lʼanthropologie de Cheikh Anta Diop. Cependant, ses prises de positions nʼont pas convaincu les meilleurs scientifiques spécialisés et qui l’ont unanimement rejetés1. Pourquoi, ces travaux ne sont-ils pas acceptés de tous ? Ces déductions ne paraissentelle aujourdʼhui dépassé par l’évolution de la discipline ? Ou la simplicité de ses déductions entrent-elles en contradiction avec les découvertes actuelles sur l’évolution humaine ? Ne pouvons pas penser que lʼanthropologie moléculaire, les nouvelles découvertes sur lʼévolution ont bouleversé toutes ses conclusions sur lʼorigine monogénique de lʼhumanité ? Peut-on penser à un après Cheikh Anta Diop dans la paléoanthropologie ? Sommaire : I) Heidelbergensis à l’homme Sapiens II)Cheikh Anta Diop et le problème de la race III) La craniologie pour étudier les anciens égyptiens : IV) Après Cheikh Anta Diop Conclusion Bibliographie Introduction Parler de Cheikh Anta Diop n’est pas dit tout facile. Il faut emmagasiner tout un spectre de discipline pour saisir l'essentiel de ce qui fait sa thèse. Pas pour connaitre l’auteur en soi, mais c’est la discipline, si complexe qui l'exige. Ainsi, plusieurs anthropologues, archéologues, philosophes, historiens, sociologues, linguistes, égyptologues ont abordé la thèse de l’égyptologue sénégalais. Plusieurs livres, articles, contributions, commémorations, conférences, film etc...lui sont adressés. Malgré tout cela, Cheikh Anta Diop ne fait pas encore l’unanimité. Sa personne est sujet à polémique. Elle divise spécialiste et amateur, universitaire et étudiant, enseignant-chercheur et homme politique, homme de terrain et activiste, idéologue et scientifique, homme « blanc » et homme « noir », Occident et Afrique, passé et présent. Depuis 1986 (date de sa mort) à nos jours, peu de contribution qui s’oriente dans la critique et la remise en question de ses travaux a été mené. Le champs de sa production est protégé par des avant- gardistes (qui sont d’ailleurs dans leur grande majorité ni spécialiste en la matière) ceux qui voient le « maitre » comme un illuminé. Ils n’offrent rien à la recherche scientifique, mais préfèrent ce dogme, ce nouveau livre relevé que Froment Alain. Origine et évolution de l'homme dans la pensée de Cheikh Anta Diop : une analyse critique. In: Cahiers d'études africaines, vol. 31, n°121-122, 1991. La Malédiction. pp. 29-64 1 l’on appelle Nations nègres et cultures. Ou sont les spécialistes ? Soit ils sont complices de ce qui se passe ou adoptent le « silence » pour éviter les représailles. Les premières critiques à l’endroit des travaux de cheikh Anta Diop étaient des savants « occidentaux » : c’étaient des spécialistes en linguistiques, en archéologie, en bioanthropologie, en histoire, en ethnologie, mais on a préféré regarder la couleur de leur peau que de juger les idées qu’ils défendent. Ce manque de rigueur, ce laisser-aller, ce laisser-faire a facilité l’émergence d’une certaine dose de dogmatise ravivée surtout par des contextes chargés tel que le retour du racisme, du discours complotistes, les crises économiques et les inégalités renforcées, le nationalisme ambiant etc.... Pourtant, Cheikh Anta Diop est critiquable, pourtant qu’il a tord dans ses « dits » et sa théorie présente d’énorme lacune à tel point, qu’il est préférable de le jeter dans les placards de l’histoire des sciences. Pour dire vrai, Cheikh Anta Diop est dépassé. On oublie souvent qu’il était un homme de bibliothèque et non de terrain 2. En dehors, de son expertise en géochronologie au radio-carbone dans son laboratoire de l’IFAN3 , il ne manipulait ni les outils préhistoriques, ou paléontologiques. Il n’est l’auteur d’aucune découverte archéologique, ni ne maitrisait les méthodes craniométriques ou analyses multivariées. Toute sa réflexion s’appuie en grande partie sur des trouvailles publiées dans la littérature ou sur des textes connus de tous et : « ...l'élément décisif de l’oeuvre de Diop est le regard qu’il jette sur ces matériaux et le renversement de perspective qui en résulte non l’apport de documents neufs...»4 . Notre présent s’inscrit essentiellement sur une lecture critique de sa vision de l’évolution humaine. A savoir à quand et comment l’humanité primitive est née en Afrique ? Si l’humanité primitive apparaissent dans ce continent voudrait-il dire qu’elle était nègre ? Ressemblait-elle aux populations actuelles ? L’évolution humaine dans l’oeuvre de Cheikh Anta Diop était-elle phylogénétique ou monogénétique ? A-t-il une définition précise du concept négroïde ? Sa vision de l’évolution humaine est-elle en contradiction avec les découvertes actuelles ? La paléontologie humaine confirme-t-elle l’existence d’un substrat racial où aurait émergée l’humanité actuelle ? Etre noir veut-il être négroïde ? Sa vision négroïde est-elle adaptative ou phylogénétique ? Cette lecture s’appuie t-elle sur la génétique moléculaire ou de l’anthropologie biologique ? I) De Heidelbergensis à l’homme sapiens : Il a fallu attendre 1924 pour que l’idée d’une origine africaine de l’humanité se matérialise avec la découverte d’un individu datant de 2,1Million d’années (Raymond Dart, Broom 1924). Cette découverte conforte les idées de Darwin sur l’hypothèse d’une origine africaine des hominidés5. Cependant, avant cette date, la paléoanthropologie situait le berceau de l’humanité en Asie, particulièrement en Java 1894. Puis la mise au jour du Sinanthrope à Pekin restaure pour un certain temps l’hypothèse d’une origine asiatique de l’humanité. 6 La découverte de l’enfant de Taung ramène l'apparition du premier homme en Afrique, puis la découverte de l’individu Broken Hill7 . Ils sont suivis par la découverte du Plesianthrope, du Paranthrope, et du Zizanthrope en Afrique de l’Est. 2 Opte Froment Alain. , 1991. La Malédiction. pp. 29-64; 3Précisions en 1965 une chose, Cheikh Anta Diop n’est pas l’inventeur de cette méthode mise au point par Libby après la guerre 4 Opte Froment Alain. , 1991. La Malédiction. pp. 29-64; 5 Pascal Picq : Il était une fois, la paléoanthropologie, Odile Jacob 2010 Florent Détroit : origine et évolution des Homo sapiens en Asie du Sud-Est. Description et analyses morphométrique de nouveaux fossiles, thèse de doctorat 2001 6 7 Broom 1918 Enfin, la fameuse Luçy et quelques genres découverts en Ethiopie ont prolongé d’une part le genre australopithèque (Australopithèque aminensis, Little foot, Seediba etc...) et d’autre part l'âge de l’origine des hominini (3Million d’année)8. Par contre de nos jours ( de 1924 à 2001), la phylogénie des hominidé les place entre 8 à 7Million d’année. Il y’a trois individus qui prétendent être le dernier ancêtre commun (DAC) entre l’homme et les chimpanzés, il s’agit de l’Ardipithèque (Ardipithecus ramidus), en Ethiopie, Orrin (8Million d’année) et le Sahélanthroppus (tomai). Cependant, Homo habilis annonce le genre homme. Le plus ancien (KNM-ER1470) est découvert à KoobiFora (Kenya) par L.S.B Leakey et son fils Richard Leakey découvre d’autres genres (KNM-ER3733) au Kenya. Le HO7 est découvert en 1960 par Mary et Louis Leakey en Tanzanie. Le OH24 est un crâne grossièrement déformé, datant de 1,8Million d’année, il a été découvert en 1968 à Olduvai Gorge en Tanzanie. Cependant, le genre qui a fait couler beaucoup d’encre est le KNM1813. Longtemps placé comme un Homo habilis moderne, il présente par contre certaines caractéristiques qui annonceraient l’homme erectus. Il est placé comme nouveau genre, nommé Homo rudolfensis ou Kenyathope playop. Ce qui ne fait pas l'unanimité au sein des auteurs. Ces découvertes remettent cause les Australopithèque comme ancêtre de la lignée du genre Homo, et élargissent la phylogénie humaine. En 1991, Bernard Wood de l’université de Liverpool propose d’étendre l’homo ergaster au groupe africain de fossile Homo erectus. Il présente tous les traits primitifs que les fossiles erectus indonésiens et chinois9 tels que Pithécanthrope à Java, Sinanthrope à Pékin. Homo Rhodensis (Broken Hill ou homme de Kawbe) Omo 2 et Omo, Homme de herto sont souvent considérés comme néandertaliens ou heidelbengensis. Le squelette récemment découvert au Kenya (Brown et al. 1981) est le plus vieux représentant de ce groupe puisqu’il est daté de 1.6Million d’année10. Brauer (1984) plaide pour une origine africaine de l’homme moderne et cherche à confirmer les théories précédentes de Darwin (1871) et de Robinson (1972) a) Le Grimaldien ou l’origine négroïde de l’humaine : Pour l’affaire de Pildown, Cheikh Anta Diop avait formulé une diatribe contre cette fraude. Selon lui, la farce l’homme de Pildown avait pour but d’assurer l’antériorité des européens sur le reste de l’humanité 11. Ce qui parait tout à fait simpliste comme conclusion, du fait entre 1874 jusqu’en 1918, les recherches paléontologiques sur l’homme n’étaient pas encore orientées en Afrique. Cependant, il faut comprendre la conception paléontologique de Cheikh Anta Diop. Elles s’inspire du contexte des années 1940 à 1980. Durant ces périodes, la phylogénie du genre Homo pouvait se compter des doigts (Tableau1) : c’est l’Australopithèque, l’Homo Habilis, l’Homo erectus et plus tard l’Homo sapiens (sapiens). On retenait comme caractère dérivé ou évolué (pléisomorphe) la réduction du prognathisme alvéolaire, le diastème, l’email épaissi, l’augmentation de la capacité cérébrale, la locomotion bipède etc... Les australopithèques forment un groupe très diversifié (on connaît aujourd’hui 8 espèces : cinq graciles et trois robustes) daté entre 4,2 Ma (A. anamensis) et environ 1 Ma pour A. boisei. Ils proviennent tous d’Afrique de l’Est et du Sud, le long de la Rift Valley), sauf A. bahrelghazali qui a été trouvé au Tchad, donc beaucoup plus à l’ouest. Les cinq espèces graciles sont les suivantes : - Australopithecus anamensis (entre 4,2 et 3,9 Ma) - - Australopithecus afarensis (cette espèce comprend Lucy) (3,7-2,9 Ma) - Australopithecus bahrelghazali (cette espèce comprend Abel) (3-3,5 Ma) - Australopithecus africanus (entre 3 et 2,3 Ma) - - Australopithecus garhi (2,5 Ma) Il y a trois espèces d’australopithèques robustes (pouvant aussi être nommés Paranthropus ou Zinjanthropus) : - Australopithecus robustus (entre 1,8 et 1,4 Ma) - Australopithecus æthiopicus (entre 2,2 et 1,9 Ma) - - Australopithecus boisei (entre 2,9 et 1 Ma) 8 9 http:/wwwlarecherche.fr/savoir/dossier/Fredspoor Homo erectus africains-asiatique-O1-05-2008 Anne Marie Tillier : « les plus anciens Homo sapiens (sapiens). Perspective biologique, chronologie et taxinomie » HALIDH 10 11 Voir Froment 1991, voir aussi C.A.Diop Antériorité des civilisations nègres 1967 présence africaine Par contre, à la fin des années 90, on découvre de nouveau fossile et on note de plus en plus de particularités anatomiques. C’est ce qui fait pousser les chercheurs à replacer les hommes erectus africains comme distincts de ceux asiatiques stricto sensu. On les nomme Homo ergaster. Pour d’autres auteurs, ces individus africains ne sont qu’une variation géographique d’Homo erectus. Ce genre est aussi attesté en Georgie, il y’a 1,1Million d’année, associé à une industrie lithique de type oldowayen. Les plus anciennes occupations humaines en Europe datent de 1,6Million d’année à Bulgarie (Korzanika). On trouve des traces acheuliennes au Moyen Orient ( site d’Ubeiya Israël), elles sont dates à 1,4Million d’année. En Inde, le site d’Attirampatik dans le Tamil est daté de 1,5Million d’année. L’homme de Denzili,un fossile trouvé en Turquie, est situé entre 1,2 à 1,6Million d’année12. Bref ! Toutes les découvertes et collections montrent une chose, les questions sur l’origine de l’homme sont de plus en plus complexes. En outre, sur l’apparition de l’homme moderne, Cheikh Anta Diop propose son modèle. Celui qui consiste à suggérer son point de départ (hominisation) en Afrique. Pour lui, le genre Homo sapiens apparait à partir de l’homme de Rhodésie, découvert en 1920 à Broken Hill (Rodhésie du Nord). Il est le premier et le plus ancien des hommes modernes, puisqu’il est daté de 135.000ans.13 Le site de Kanjera à l’ouest du Kenya a fourni deux crânes associés à une faune remontant au pléistocène14. L’homme de Kanjera est aussi un homme sapiens, et pour Cheikh Anta Diop, il n’y’a pas chez lui, la moindre trace frontale. 15. Ce qui est tout à fait faux ! La forme ne présente pas suffisamment l’aspect Sapiens ou moderne. Le caractère des orbites, leur épaisseur, l’insuffisance de l’incurvo informalaris, l'absence de la courbe frontale etc...poussent certains auteurs à les considérer comme une famille Rhodésie ou d’autres de la famille heidelbergensis. En outre, l'absence de trait frontal ne signifie pas aussi modernité. On ne peut pas situer l‘égyptologue sur les origines de l’homme. Autrement dit, pouvoir le placer entre les différentes écoles de la paléoanthropologie. Ni de ceux qui pensent que l’évolution de l’homme moderne est le résultat d’une évolution continuitive (thèse multirégionaliste), ni aussi ceux qui défendent le contraire en pensant que l’apparition des hommes modernes est issu d’un remplacement entre les hommes archaïques et les hommes typiquement modernes (Brauer G 1976, Chris Stringer 2016, Stringer 2003). L’objectif majeur de Diop, dans sa conception paléoanthropologique, est qu’elle est symbolique. Il ne cherche pas à savoir, ni à discuter sur les modèles souvent utilisés pour expliquer l’apparition de l’homme moderne 16. Ce qui l'intéresse tout au plus, c’est de pouvoir justifier l’origine on pas seulement « africaine » de l’humanité mais nègre de l’humanité.17 Cependant, qu’en est-il de l’homme de Qafzeh et de Skhul qui paraissent aux yeux des spécialistes comme très modernes18. Cheikh Anta Diop, les considère comme des « intermédiaires » mais pas comme des premiers modèles de sapiens.19 Pour lui, il faut restreindre ce genre au type morphologique dans l’abri des Cro-Magnon. Il est le premier homme fossile identifié comme tel et ancêtre présumé de la « race blanche ». Et tout amalgame procède d’une ruse idéologique néocoloniale 20. Amélie Vialet, Sandrine Prat : « Une contribution de la Turquie au carrefour eurasiatique », colloque de France 3-4juillet 2018 12 13 C.A.Diop Civilisation ou Barbarie 1981 14 Richard Leakey : « Les hommes fossiles africains » in Histoire générale de l’Afrique UNESCO 1983 P.262 15 Cheikh Anta Diop 1967, Apparition de l’homme sapiens P.26 Selon Cheikh Anta Diop, la nature a crée six types d’homme, les trois premiers, sont les Australopithèques graciles et robustus, les deux genres (Habiliis, erectus) : ils ont tous disparus. En outre, ils ne restent, que les trois autres, l’un (Neandertal) est éteint et n’est probablement pas l'ancêtre de l’homme moderne. Les deux derniers sont le Grimaldien qui apparait à 40.000ans, comme un prototype négroïde et donne naissance à l’homme blanc. Il n’est connu qu’au solutréen (Cro-magnon). Il y’a 20.000ans. Cette lecture, parait tout à fait simpliste, aux yeux de l’anthropologie moderne. Plutôt, la découverte de nombreux fossiles de nos jours, font reculer l’origine de la lignée humaine dans un embranchement de 8Million d’année. (Voir tableau 1) 16 17 Cheikh Anta Diop 1954, 1968, 1981 18 B. Vandermeersch 1989, 1991 19 Cheikh Anta Diop 1981 P.34 20 Froment 1981, P. 34 Ces amalgames manifestes montrent une chose, notre égyptologue s’inspiraient beaucoup sur des documents livresques, que sur des descriptions anatomiques. Base de l’anthropologie physique ! L’amalgame est qu’il confond anatomie, datation et modernité. On peut découvrir bel et bien un fossile qui dispose une datation ancienne. Cependant, il ne présente pas de caractères modernes, équivalents à ce que la paléoanthropologie appelle Homo sapiens. L’évolution du genre Homo est une relation buissonnante. Le problème pour un paléoanthropologue, est le concept d’espèce. La seule définition pour l’instant utilisée et qui est biologique est celle d’ Ernest Mayer 21. Toutefois, cette définition biologique est réservée aux groupes génétiquement non reproductible, et il est complexe pour les paléoanthropologues d’utiliser ce modèle pour les fossiles. Les paramètres tels que genre, embranchement et famille sont analysés par le biais d’une étude approfondie en morphométrique. Les divergences au point de vue anatomique sur les crânes et post-crâniens retiennent plus l’attention des paléoanthropologues. Il reste aussi le complexe du rythme évolutif. C’est-à-dire, chercher à subdiviser les genres en espèces ou en sous-groupes. A quand et comment est-il possible de placer un fossile comme une nouvelle espèce ? Quels sont les traits qui le rendent distinctifs ? A quel niveau est-il placer comme sous-groupes ? Quels sont les rythmes de l’évolution ? Anagénique ou cladogénése ? Ces questions, Cheikh Anta Diop les avait jamais posé ! Alors pourquoi devrons-nous le prendre au sérieux, si ces analyses ne son pas de fond mais de surface ? Homo sapiens conserve des traits spécifiques tels qu'un neurocrâne élevé, un profil latéral arrondi, un petit visage rétracté sous l'os frontal, un vrai menton même chez les nourrissons, de petits torus supra-orbitaux discontinus, une période de croissance postnatale allongée et des antécédents biologiques, un tronc et un bassin étroit avec des branches supérieures courtes.22 Il présente aussi, une forme dite « en maison » du crâne en vue postérieure, une position haute du paroi latéral, un front redressé portant des bosses frontales. On devrait aussi noter l'absence de superstructures osseuses au niveau de la région sus-orbitale. 23. Peut-on attribuer ces traits à l’homme de Kawbe (Broken Hill) ? Contrairement à Cheikh Anta Diop, l’homme de Kawbe présente des traits primitifs et moins de traits modernes. Il est plus considéré comme un Homo antecessor qu’un Homo sapiens. On situe son âge entre 125.000 et 300.000ans. Un âge qui correspond à l'avènement des pré-néandertaliens : l’homme de Tautavel (France), il est daté de 450.000ans, l’homme d’Atapuerca (Espagne), il est daté de 800.000an, il est trouvé en 1978. L’homme Petrolona (Grèce) date de 200.000ans, il est connu en 1960. Toutefois, l’homme de Kawbe (Broken Hill) que Cheikh Anta Diop considère comme un Homo sapiens présente des traits néandertaliens (grand nez, des arcades sourcilières imposantes etc...). Pour d’autres auteurs, il devrait être placé comme un pré-sapiens qui ne s’inscrit pas dans la lignée des Homo sapiens. 24 Cependant, ce qui parait consensuel aujourd’hui, est que l’homme de rhodensensis est antérieur à l’homme sapiens idaltu 25. Peut-on considérer que le Neandertal est l'ancêtre de l’homme sapiens ? La place des néandertalienne dans la lignée humaine pose problème aux spécialistes. Est-il l'ancêtre du genre Homo Sapiens ? A quelle place occupent les Néandertaliens dans la lignée humaine ? Cousin ? Ou ancêtre ? L’auteur donne deux conclusions tout à fait contradictoires. En effet, pour Cheikh Anta Diop, si les néandertaliens étaient l'ancêtre de l’homme moderne, ils devraient venir d’Afrique, plus précisément dans la vallée de l’Omo à la lisière du Kenya et de l’Ethiopie. Selon lui, trois crânes exhumés ressemblent aux néandertaliens et ils sont datés de 37.000ans. Toutefois, Cheikh Anta Diop pense autrement. Défendant que le Neandertal n’ayant pas su donner naissance à aucune descendance, il ne peut être un pré-sapiens, ni d’ailleurs être l'ancêtre du Cro-Magnon. 21 Guillaume Lecointre, Hervé Le Guyader classification phylogénétique 2001 P, 543 Chris Stringer 2016 : The origin and evolution of Homo sapiens. Phil. Trans. R. Soc. B 371: 20150237. http://dx.doi.org/10.1098/rstb. 2015.0237 22 Anne Marie Tillier : « Les plus anciens Homo sapiens (sapiens). Perspective biologique, chronologie et taxinomie » HALIDH 23 24 Hublin, 2001 P. 121 25 White Tim D, et al. 2003 : « Pléistocène Homo sapiens from Middle Awash, Ethiopia » in Nature Vol 423 (6491) Fg 1. Cheikh Anta Diop, philosophe et physicien sénégalais, dans son laboratoire de l’IFAN, à Dakar (Sénégal). [Photo : © J. Scott, Paris.] Dans civilisation ou barbarie (1981), le Neandertal n’a rien apporté à la préhistoire humaine, il devrait être rejeté comme un parent latéral de la lignée humaine. Ceci montre encore une fois, les conclusions paléoanthropologiques actuelles dépassent les travaux de Cheikh Anta Diop. Mais la place des Néandertaliens que Cheikh Anta Diop plaçait comme lignée éteinte, les conclusions de nos jours les rendent plus complexe qu’il ne pouvait l’imaginer à son temps. Au lieu de l’écarter, il suffit de considérer le Neandertal comme un « cousin », un variant du genre homo sapiens. Certains données génétiques le confirment.26 Ni les hommes erectus ou ergaster ou les hommes antecessor (Broken Hill) n’ont donné naissance à l’homme sapiens et le Neandertal. C’est-à-dire, les résultats issus des conclusions de l’étude de la morphologie squelettique confirment des périodes d’isolement et de divergence En Afrique, on trouve aussi variant heidelbergensis, c’est l’exemple d’un crâne nommé Bobo cranium (600.000ans). Il a été découvert dans la rivière d’Aswash dans la vallée de l’Ethiopie. En 1976, R.J. Clarke découvre un individu dans le nord de la Tanzanie. Il est nommé Homo Ndutu. Il a été considéré comme un Homo erectus, alors que pour d’autres, c’est une sous-espèce de l’Homo sapiens27 . Homo heidelbergensis constitue un modèle divergent de l’Homo erectus. Il passe pour être l'ancêtre de la lignée néandertalienne et ce que nous appelons de manière improbable des Homo archaïques. En outre, ce qui parait fantaisiste dans ses thèses, c’est la question de la modernité, ou l’évolution de l’homme moderne. Il leaconçoit en race, et les données anthropologiques constituent pour lui des prototypes raciaux. C’est l’exemple de l’homme de Grimaldi qui est moderne. En plus, il est nègre. 28 L’environnement africain durant le pléistocène était adaptable et cette adaptation favorisait l’apparition des traits négroïde29. 26 Silvana Condemi, Anna Degiomi 2012, N°76 P. Righmire, G. Philipe 2005 : « The lake Ndatu cranium and early Homo sapiens in Africa, América of physical anthropological....» 27 28 Cheikh Anta Diop, 1967 29 C. A. Diop civilisation et barbarie 1981 Il ramène cette datation, entre 40.000 à 37.000ans. Le Grimaldien présentait tous les traits d’un négroïde tels que l’allongement des segments distaux des membres mais surtout il exagère sur le prognathisme alvéolaire. Une déduction qui avait été malencontreusement développée par Boule et Vallois. Ils l’ont présenté comme le créateur de l’aurignacien et aussi comme un envahisseur précédent le pregravettien. Boule le rapproche des bushmens avec que des figurines stéatopyges.30 Ce caractère est typiquement négroïde si on le compare aux bushmens. Cependant, le fossile n’avait pas convaincu tous les spécialistes et surtout quand il s’agit de considérer la culture aurignacienne comme une culture d’envahisseur. C’est le cas, de Hooton qui dès 1926 avait insisté sur la prendre pour l'interprétation des caractères « raciaux » des hommes de Grimaldi. En 1974, certains anatomistes tels qu’Olivier Dutour et Mentelien avaient proposé une nouvelle reconstitution du crâne, surtout sur l’arcade dentaire. Ils constatent que les traits « négroïde » longtemps soutenus étaient moins importants que ne le disait Verneau (1933). Rien de ce que disait Cheikh Anta Diop ne distingue, ni ne fait précéder l’homme de Grimaldi à l’homme de Cro-Magnon. Puisque certains caractères qu’il défendait comme typiquement Grimaldien existent aussi chez l’homme de Cro-Magnon et aussi chez l’européen actuel.31 Sur le cas du prognathisme, Cheikh Anta Diop ignorait que ce n’est pas exclusifs à tous les caractères32 , ni d’ailleurs l’échancrure nasale. Ces traits ne sont pas suffisants pour distinguer un africain d’un non-africain. Ils sont le résultat d’une adaptation. Les Australoïdes présentent ces traits, alors qu’ils n’ont pas d’affinité avec les africains. La découverte de l’homme Qafzeh (Israël) et de Skhul ruinent tout son raisonnement sur une origine négroïde de l’homme. Dès la présentation du fossile, Cheikh Anta Diop les avait placé soit comme « intermédiaires » entre l’homme de Grimaldi et l’homme de Cro-Magnon ou simplement il est antérieur à l’homme de Cro-Magnon.33 C’est-à-dire si l’homme de Grimaldi date entre 40.000ans à 35.000ans, ces deux individus (Qafzeh et Skhul) longtemps considérés comme un sous-groupe néandertalien du Levant sont plus anciens que la culture aurignacienne. Il date précisément de 90.000-100.000ans. C’est tout un bouleversement qui s’opère. 34 La découverte d’une partie gauche d’une mâchoire supérieure d’un individu change la vision des préhistoriens sur les migrations hors d’Afrique des hommes morphologiquement modernes. Cette mâchoire a été découverte à Mishya cave sur les flancs carmels au Nord d’Israel. Ils datent de 177.000 à 194.000ans. Le fossile a le même âge que d’autres fossiles d’Homo sapiens découverts en Afrique de l’Est. En outre, la génétique ruinent encore toute sa lecture paléoanthropologique. A savoir l’hybridation et l'assimilation entre les Homo sapiens « archaïque » et les Homo « moderne ». Dans ces deux phénomènes d'échange et de flux génétique, il est difficile de prouver si l’humanité actuelle constitue l'émergence d’une nouvelle espèce. Tous les fossiles trouvés en Afrique sont « récents » ou sont regroupés sous l’appellation d’homo sapiens « archaïque ». L’homme de Herto, de Djebel Irhoub, Omo de Kibbish ont un point commun, celui de la prédominance de caractères primitifs sur les caractères dérivés. En effet, les caractères primitifs sur ceux modernes (notés chez l’homme de Djebel Irhoub, Herto,Omo 1et 2) ont presque disparus chez les hommes découverts au Proche-Orient (Skhul, Qafzeh, Zuttiyeh). Les fossiles humains tels que ceux de Djebel Irhoud, Florisbad, Eliye Springs et Omo Kibish 2 représentant des membres précoces de l’espèce, sont plus des variations entre les fossiles africains du Pléistocène supérieur et du début du néolithique. Mais ne montrent pas une simple progression linéaire vers la morphologie postérieure de Sapiens, et il y avait un chevauchement chronologique entre les différentes formes « archaïque » et « moderne »35 . Arenberg (1981) propose une continuité évolutive remarquable entre le peuplement Levatin jusqu’aux premiers paléo-méditerranéens. L’homme de Cambe-Capelle (25.000ans) est pour Cheikh Anta Diop, un négroïde. Bien avant lui, ces anthropologues l’avaient placé comme un proto-éthiopiens au même titre que l’homme de chancelade qui 30 Amélie Vialet, Lucile André, Louiza Adoudia 2013 31 Oliver 1960 : 31 Michel Delneuf, Josèphe -Marie Essomba et Alain Forment : Paléo-anthropologie en Afrique centrale, un bilan de l’archéologie au Cameroun. 1998 32 33 Cheikh Anta Diop 1967 P.26 34 Froment 1991 P.35 Chris Stringer 2016 : The origin and evolution of Homo sapiens. Phil. Trans. R. Soc. B 371: 20150237. http://dx.doi.org/10.1098/rstb. 2015.0237 35 était considéré comme un proto-Eskimo (1978). Thoma (1978) le présente comme un homme moderne. D Ferembach (1978) le rattache aux Natoufiens mésolithique de Palestine et le décrivant comme proche des Qafzeh. Venons-en, sur Afrique du Nord, les hommes de Metcha Afalou, Tarafolt (Tableau 2) sont qualifiés soit de Cro magnoïde, ou de Mechtoïde ou simplement de paléo-méditerranéens36.Ils sont le résultat d’une évolution locale entre les hommes atériens (Dares-Soltane) avec des traits primitifs (Djebel Irhoub). On ne peut plus réfuter l’idée selon laquelle, qu’ils se sont mélangés avec les Cro-magnoïdes37 . En dehors des terminologies que nous avons déjà soulignés et qu’il conviendrait de réviser, ces différents termes désignent tant en Europe qu’en Afrique des Homo sapiens de la fin du Pléistocène supérieur et du débat de l’holocène des Cro-magnoïdes.38 L’homme de Metcha-Afalou a été trouvé au Maghreb à partir de nombreux restes découverts dans de grandes nécropoles à Mechta el Arbi (Balout et Brigts 1955), Afalou bou Ruhmmel (Arambourg et coll, 1934) Taforalt (Ferembach 1962) ou Columnata (Chamla 1970). Ils sont datés aux environ de 21.000ans à 7.000ans. Ces nombreux restes ont permis une bonne connaissance sur la diversité des Cro-magnoïdes Nord africains. 39 On découvre deux types de formes ; un type robuste représenté par les séries classiques d’Afalou et de Tarforalt et une autre forme représentées par les séries plus récentes (7000ans) de Columnata. 40 Ils sont le fruit de métissage avec les groupes Proto-méditerranéens41 . Les mesures sur les caractères individuels présentent chez quelques sujets une mésocéphalie prononcée, et une brachycéphale accompagnée d’une certaine atténuation des reliefs osseux proéminents.42 36 Contrairement à Cheikh Anta Diop qui disait qu’il ne devait exister dans le Sahara l’homme de Cro-Magnoïde voir Egypte ancienne et Afrique noire 1989-206 IFAN université de Dakar P.460 37 Froment 1991 38 Olivier Dutour, le peuplement moderne d’Afrique septentrionale et ses relations de Proche-Orient, P.101 39 Olivier Dutour 1988, P.248 40 Chamla 1970 41 Forembach 42 M.C. Chamla, J.Dasturge et S.Hachi 2019 Fg 2 : Crâne de Grimaldi et H. d’Asselar, en haut gauche norma latéralis,en bas norma facial et norma antériur voir Marcellin Boule, Henri Vallois. L’homme fossile d’Asselar (Sahara). Masson et Cie. pp. 90, 1932, Archives de l’Institut de Paléontologie Humaine. Toutefois, des restes Cro-magnoïdes ont été découvertes en Nubie Soudanaise à Jebel Saheiba43 et à Wadi Halfa 44. Des découvertes récentes dans le Sahara malien de type metchoïde datant de l’holocène ancien nous éclairent sur l'expansion et la chronologie des populations Cro-magnoïdes en Afrique. De leur origine respective. Les restes humains de Nazlet Khater (33.000ans) Wadi Kubbaniya (20.000ans), les deux squelettes du site d’Esna (18.000ans), le frontal fragmentaire de Djebel Sahaba (14 à 12.000ans), dans la Nubie soudanaise près de Wadi Hafa (11.950 à 65.000ans) constituent des groupes d’Homo sapiens (sapiens) robustes ou présentent des traits « metchoïdes » occupant primitivement la vallée du Nil. En Afrique du Nord, des tombeaux découverts à Afalou bou-Ruhmmel et de Tafarolt présentent des individus avec des traits qualifiés d’ « hommes de Metcha-Afalou » ou « metchoïde », « cro-magnoïde africains ». Il faut noter qu’au Maghreb, cette population de morphologie particulière semble exclusive être ’Ibéromaurusien. Une autre morphologie moins robuste proche des populations actuelles apparait, c’est le capsien.45 L’Afrique du Nord montre un exemple de continuité évolutive régionale 46. Ils présentent dans l’analyse morphologiques des restes atériennes et Ibéromaurusiennes et des formes constantes (prognathisme alvéolaire, orbite rectangulaire disposée, frontalement, suture nasio-frontale etc...). L’Afrique subsaharienne d’après Chamla est un région de métissage pendant le néolithique saharien. C'est un métissage à deux pôles, des noirs d’une part et d’autre part des blancs d’origine mésio-orientale ordinairement sous le titre de « méditerranéen 47» (Tableau 3). Quelques restes humains fossiles plus ou moins fragmentaires et isolés ont été découverts dans cette partie du Sahara. 48 A part l’homme fossile d’Asselar, il s’agit des restes fossiles néolithiques trouvés dans le Sahara Malien dans les sites d’Ait-el-Khoua49, à Zaki de Tin lalou et d’El Guettera50, de Mbak Dhoual d’HassiYouba5152 d’Azaouad53. La région de Hassi-el-Abiod (Sahara malien) livre en revanche d’importantes séries paléontologiques et permettent au même titre que les nécropoles ibéromaurusiens du Maghreb (Afalou et Taforalt) d’aborder la notion de variation entre ces données anthropologiques54 . Les analyses multivariées démontrent que les ressemblances sont plus fortes avec ceux de Taforaft. Les nécropoles d’Hassi-el-Abiod présentent une nette ressemblance avec les restes atériens du Maroc tel que celui du crâne de Dares-es-soltane55. Les dimensions comparées du crâne le rapprochent des metchoïdes, ils sont aussi proches des squelettes de Nazlet Khater (Haute Egypte), une forte ressemblance avec les metchoïdes nubiens. Cependant, ces fossiles ne présentent aucune affinité avec les groupes qui occupent ces régions actuelles (Dogon, Bambaras, Teita, Sarakholé, Peuls, Maures). 43 Anderson, Wendorf, 1968 44 Greene et Armelagos 1972 45 Opte 1988 P. 101 46 Hublin 1989 47 H.J. Hugo, « préhistoire du Sahara » in histoire générale de l’Afrique » tome 1, Unesco 1986 P.328-339 48 Olivier 1988 P.17 49 Chamla 1965 50 Mauny 1961 51 Mauny Voir R. Mauny : « Catalogue des restes osseux humains préhistoriques trouvés dans l’ouest africain préhistorique trouvé dans l'Ouest » in Bulletin de l’IF.A.N, tome XXIII ser B, n°3-4, 1961 52 53 Chamla 1968 54 Oliver 1988 P.17 55 Ferembach 1986 Thomas (1973) voit trois centres d’anagénéses (rythme évolutif graduel) d’où serait apparu l’homme sapiens (sapiens) dés l’Homo erectus. Un foyer asiatique via les Néandertaliens, les Paléo-sibériens et enfin le rameau afro-asiatique qui est apparu tardivement. Ce qui bouscule, un peu l’idée d’une origine africaine. Le groupe afro-européen (ou de nos jour afro-asiatique) résulte d’un métissage entre groupe archaïque (africain) et des populations typiquement (moderne) sortis très tôt de l’Afrique puis reviennent par des ponts méditerranéens (Qafzeh et Skuhl) sous la forme de metchoïde en voie de négroïdisation. C’est qui justifie que les Amérindiens n’ont pas été pigmentées. Si tel était le cas, pour disposer des traits mélanodermes, il aurait leur fallu un délai de 30.000ans alors que depuis la Sibérie, le peuplement de l’Amérique ne s’est réalisée que pendant 25.000ans. Rgthmire (1981) note une véritable rupture évolutive entre les hommes fossiles du paléolithique moyen en Afrique. C’est-à-dire, de 150.000 à 50.000ans se développe des types modernes (Broder cave, Klaseisriver). Le crane de l’Omo 1en Éthiopie (formation de Kibbish) daté 100.000ans est très moderne. A tel point, que Brauer (1984) le rapproche de Combe-capelle et Afalou, Stringer (1984) des hommes de Qafzeh. Cependant, le plus étonnant est qu’il ne présente aucun caractère « négroïde ». Selon Thoma (1984), ces caractères « négroïde » apparaissent pour la première fois dans la vallée du Nil nubienne à Niazel Khater dans une mine d’exploitation. On découvre une mandibule très minéralisée associée à une industrie de type Levallois. Dans cette perspective, les crânes du Natoufiens d'Israël sont liés au mésolithique français et à certains Afalou Taforalt de l’Afrique du Sud. Les échantillons de Taforalt sont ensuite liées aux européens du paléolithique supérieur et une certaine population asiatique 56 B) Pigmentation, génotype et phénotype La pigmentation chez Cheikh Anta Diop n’est pas adaptative. Elle est phylogénétique. Au hasard des événements l'évolutif ; l'humanité vivant en Afrique, une région où les conditions d'existence étaient possibles, était nécessairement noire et même négroïde. En raison de l'environnement dans lequel il évolue. En effet, au colloque du Caire il disait ceci :« Nécessairement, la première humanité était ethniquement homogène et négroïde ; en effet, la loi de Gloger qui s’appliquerait aussi à l’espèce humaine veut que les organismes des animaux à sang chaud qui se développe sous un climat chaud et humide aient une pigmentation noire (eumélanine)...». Le zoologiste et ornithologue allemand Wilhelm Lambert Gloger (1803-1863) a développé ce principe en constatant que les oiseaux de la même espèce avaient tendance à avoir une pigmentation plus sombre dans les zones humides que dans les zones plus sèches. En règle général, la pigmentation est répartie entre les espèces animales homothermes (sang chaud) en fonction de leur pigmentation et de leur hygrométrie locale57 . Ainsi, les mammifères des régions équatoriales et tropicales ont tendance à avoir une couleur plus sombre que ceux des régions supérieures. Par exemple, les animaux à pelage pâle sont connus dans les régions arides telles que les déserts, car le pelage réfléchit les rayons ultraviolets, mais le pelage blanc est connu principalement dans l'environnement arctique ; il sert de camouflage et disperse les rayons directement dans la peau. Et réchauffe l'animal. L’humidité et la température ne sont pas les seuls facteurs qui déterminent la coloration d’un pelage. Les plus importants sont : le camouflage et le thermorégulateur. Puisqu’ils lient la coloration à l’environnement dans lequel les organismes vivent. En effet, la variation n’est importante, que pour réaliser les conditions d’existence et garantir le succès reproducteur. Par exemple, si l’espèce d’une coloration pâle vie dans un milieu chaud et sombre, il sera rapidement repéré par les prédateurs. Contrairement, s’il disposait un caractère « trompeur » qui confond avec l’environnement dans lequel il s’adapte. Il aura un avantage sélectif et pourra s’échapper à la prédation que les autres. La couche profonde de l’épiderme contient des mélanocytes, cellules produisant un pigment brun, appeler mélanine. Une composition de protéine (molécule animique et de sulfhydrique) donne la couleur de la peau à l’organisme, mais le nombre reste constant pour tous les groupes humains. C’est plutôt la variation de pigment qui influe sur les différences et qui distingue les bruns, les noirs, les blancs et les jaunes suivant des niches écologiques. 56 C.Loring et al. « Les contributions discutables du néolithique et de l’age du bronze à la forme cranio-faciale européenne » in PNAS 2005 P242-247 Branche de la météorologie qui concerne la mesure du taux d'humidité de l'air, c'est-à-dire la proportion d'eau), à l'état gazeux présent dans l'air 57 En outre, la mélanine provient de la tyrosine ; lorsque les rayons ultraviolets atteignent les groupes sulfhydriques-SH des acides animés contenues dans la peau, une réaction d’oxydation s’impose ; elle libère l’ion hydrogène (Hu+) ainsi que les électrons (e-) et augmente l’activité d’enzyme suffisant pour la synthèse de la mélanine. La brulure solaire affecte plus, la peau claire ; ce défaut est inconnu chez la peau des noirs. Le maximum de gravité se trouve chez les albinos58 . La peau de ces populations dans les régions ensoleillées ou sa surexposition peut entrainer des risques cancéreuse. En effet, il existe deux variations de type mélanine tégumentaire : les eumélanine et phéomélanine. Chez les premiers, la coloration peut aller de brun à noir et absorbe plus de U.V (rayon ultraviolet) ; par contre les phéomélanine en absorbe peu et qui vont de couleur rouge à une couleur plus claire. Chez les mélanodermes ou chez l’homme noir, l’épiderme peut absorber, avec une capacité de 50 à 70 % de U.V et en réfléchit à 25 %. Par contre chez la peau des leucodermes, il absorbe faiblement (à 25 %) et il en réfléchit d’avantage (à 60 %). Ce qui peut supposer dans la forme, le Blanc est plus protégé du fait que son pourcentage de reflétions est supérieure à celui d'absorption ; mais il n’en est rien. La capacité dermique diffère entre les eumélanine et phéomélanine ; c'est-à-dire chez les mélanodermes, la peau ne laisse passer un faible nombre de photon voir 5 %, tandis que chez les blancs leur derme laisse passer 10 à 15 % d’U.V dans la peau. Ce qui peut laisser des dégâts dans la partie superficielle du derme riche en plexus vasculaire. En résumer, la peau blanche réfléchit bien mais filtre mal, alors que la peau noire réfléchit mal mais filtre trois fois mieux que la peau blanche. On verra qu’il faut encore faire intervenir des processus plus finement discriminants59 . La cause en est que, la longueur d’onde des U.V agit sur les mélanocytes et augmente le taux de mélanine. Le transfert des melanosomes vers des keratinocyptes forment, en conséquence, des chapeaux protecteurs contre les photons reçus. Ces chapeaux sont mieux distribués chez les mélanodermes que chez les leucoderme. Plus de vacuoles entravent ces chapeaux protecteurs et de surcroit ne protègent pas la peau contre les UV. Ce qui provoque un débordement des transferts des melanosomes vers les Keratknocytes et des altérations cytoplasmiques et nucléaires perturbent les croisements chromosomiques. Et pourrait aboutir, à une cancérisation de la peau. Est-ce alors une preuve que nos lointains "ancêtres" vivant dans les régions africaines étaient pigmentées ? Pour Loomis 1967 60, la sélection naturelle devrait éliminer la race europoïde du pléistocène supérieur s’il vivait dans les zones tropicales. Car étant une anomalie, sa peau ne pouvait absorber sans filtration plus de vitamine-D (800.000U.I). Ainsi, les premiers individus « moderne » (homo sapiens) étaient nécessairement pigmentés et leur colonisation plus tard dans les régions tempérées va éclairer progressivement la peau. Cependant, ces arguments sont contredits par les faits. Un déficit par surproduction de vitamine D n’a jamais été constatée dans la nature. De plus, certaines populations vivant dans des régions tropicales présentant les mêmes spécificités climatiques n’ont pas de pigmentation excessive ou « négroïde » : comme les Amérindiens du Mexique ou du Colorado. Il s’agit bien sûr d’un bronzage protecteur et non d’un processus de pigmentation / dépigmentation. Le bronzage pourrait expliquer la colonisation des Mongols, vers les régions tropicales. Leur bronzage peut leur être favorable. Enfin, même si le négroïde peuplait les régions tempérées durant la dernière glaciation, cela restent encore insuffisant pour justifier une favorable adaptation ; ils présentent toutefois, des déficits en vitamine -D en milieu froid que sous les tropiques. L’homme noir peut aussi présenter du rachitisme, en milieu tempéré. Relethford (1997) indique qu’une adaptation via les différentes latitudes géographiques détermine les différentes spéciations raciales. La reflétions de la peau chez les leucoderme est impossible en s'éloignant des tropiques vers les latitudes, alors que l'absorption suffisante de photons U.V est possible chez les mélanodermes dans les régions moins tempérées. C’est Fleure (1945) qui a eu l’idée de porter l'attention sur les U.V et Walter (1958) poursuivit les recherche sur les différentes ’intensité des U.V. Et leurs résultats donnent l’impression que les races actuelles sont loin d’occuper les territoires d’origine qui ont fixé leur génome. Par contre, deux thèses se discutent sur l’origine du passage pilaire de la peau vers celle du derme ; il s’agit de l’apport paléontologique qui défend le processus d’adaptation et la génétique pour les nouveaux de vie. Pour la paléontologie, ce passage se situe à 1.5 Million d’année ; le genre Homo Erectus vivaient dans les régions en savane à cause de l'assèchement assez importante de l’Afrique de l’Est. Une réduction de la foret dans la partie centrale de l’Afrique durant les 1,5Ma où vivait l’homo Ergaster serait la cause, du passage pilaire de la peau vers la formation dermique. Par conséquent, le passage dermique influe la physique des 58 R. Riquet. Valeur adaptative de la pigmentation cutan ́ee chez l’Homme. Annales de genetique et de s ́election animale, INRA Editions, 1981, 13 (1), pp.27-36. <hal-00893331> 59 R. Riquet. Valeur adaptative de la pigmentation cutan ́ee chez l’Homme. Annales de genetique et de s ́election animale, INRA Editions, 1981, 13 (1), pp.27-36. <hal-00893331> 60 Loomis W.F., 1967. Skin-pigment regulation of vitamin-D biosynthesis. Science, 157, 501-506. hominidés modernes et la facilité à la migration. La disparition de la poile vers le derme permet la régulation de la température (transpiration, etc.) contrairement à certains mammifères. Cependant, pour la thèse génétique, ce processus est récent voire 12.000ans à 6000ans. Le génome SLC24A5 fixé uniquement chez les leucoderme n’est daté qu’a cette période et n’est pas lié à une adaptation géographique. De nouveau mode de vie, l’apparition de l’agriculture, les vêtements, les revêtements corporels et l'utilisation des abris peuvent modifier la physique des hommes, sortis de l’Afrique. D'autres, au contraire, sont favorables à l'influence du Néandertalien que les paléontologues considèrent comme un leucoderme, c’est l'exemple d'un fossile Néandertalien (Shannir) découvert en Europe. Il a 70 000 ans. Cependant, vue de près, cette théorie est probablement plausible : si on prend en compte la théorie de l’hybridation qui sous-entend comme son nom l’indique, un transfert de génome entre population primitive (Neandertal) et d’Homo sapiens récent (venus des régions subsahariennes). Le processus de dépigmentation serait le résultat d’un mélange (hybridation) entre gène des populations primitives (néandertaliens, l’homme Danivosa etc.) et l’homme « moderne ». Ces gènes sont fixés chez les Asiatiques et les Européens. D’autres part, les populations sont devenues plus claires dans les régions septentrionales. En dehors, de l’environnement dans lequel ils s’adaptaient, le développement de l'agriculture et de nouveau type de nourriture favorisaient la peau plus claire. Bien qu’on ne sait pas encore de quel groupe ont bénéficié de cette adaptation. En effet, l’origine du type de caractère physique des premiers hommes divisent les spécialistes : certains soutiennent, que la première humanité vivant en Afrique, étaient plus ou moins pigmentée (pour ne pas dire négroïde) durant les phases d’intervalle sec et humide. Ensuite, se développe une adaptation qui tend vers une coloration claire (par bronzage) face au changement graduel du milieu. D’autres soutiennent, une distribution de ce caractère (pigmentation) par la sélection divergente. Etant déterministe, elle sépare les premiers hommes en deux populations. L’une avec une forte vitamine D, et l’autre part avec une forte pigmentation. Il est difficile de penser, que la sélection naturelle crée un même modèle de spéciation. La seconde parait plus soutenable que la première. C'est-à-dire, une population partiellement moins foncée pouvait cohabiter dans les grands lacs avec une population plus foncée. Les conditions de migration ou la lutte pour la survie, les poussaient (pour les populations plus claires) à se déplacer vers les terres nordiques. A cette occasion, des changements de consommation et de mode de vie, modifièrent leur épiderme. Les différentes colorations présentes deviennent fixes qu’entre 18.000 à 8000ans avant notre ère. Des découvertes pourraient soutenir cette théorie : 1) La fonction anti-microbienne de la peau a été sélectionnées, il y’a 1,5Million d’année chez l’H ergaster. Cette barrière protectrice pouvaient aussi protéger la peau des populations partiellement foncée contre les U.V avant leur migration. 2) La seconde est génétique ; un échantillon sur certaines populations relevées d’Asie et d’Europe remet en cause la théorie de la dépigmentation tardive. Au lieu de cela, la peau leucoderme existait avant la sortie l’Afrique (Out Africa). L’exemple des gènes SLC24A5 et SLC45A2 laisse penser, qu’il est possible, qu’une population moins foncée pouvait vivre en Afrique subsaharienne. Ces dernières s’étaient « dépigmenté » plus tôt qu’ont le penser autrefois. En effet, ces marqueurs génétiques proviennent de deux populations mésolithiques : une, qui est chasseur-cueilleur à peau foncée datant de 7000ans, on le retrouve en Hongrie, en Luxembourg. Une autre, portant le second génome serait de peau claire datant de 8000 à 7000ans. Les deux allèles se sont dispersées dans toute l’Europe à l’époque Epigravitien. L'allèle à peau claire s’expand dans le Sud et le centre ; celle à peau plus foncée, on le retrouve dans toute l’Europe. Cependant, deux objections peuvent critiquer l’approche de Cheikh Anta Diop : une objection paléoanthropologique et une objection bioanthropologique La première pense que même si l’Afrique est le berceau du genre Homo et Homo Sapiens, l’est-il de l’homme moderne ? Le concept de la modernité divise les spécialistes (entre les partisans de la thèse de remplacement et les partisans multirégionalistes). Si les premiers Homo Sapiens (par exemple Homo Halmei, Bobo cranium, Omo 2, Herto, Ndutu etc...) avaient des formes Sapiens (avec quelques reverses) leur comparaison avec des populations actuelles montrent des discontinuités. Les populations actuelles n’expliquent le passé. Ils sont le résultat de plusieurs métissage, de migration et de flux et reflux génétique. Et le continent africain n’a pas été seulement le réservoir originel de la souche humaine, il était aussi une zone de peuplement. Ce n’est pas que H. Sapiens est né en Afrique, qu’on devrait penser qu’il était primitivement nègre. Cela n’a absolument aucun sens sur le plan de l’évolution. Deuxièmement, l'égyptologue pense que la race comme est une « construction » géographique ; l’environnement où l’individu (homo sapiens) préhistorique vivait, ne pouvait aboutir qu’à une homogénéité raciale : « Si l’humanité était restée uniquement en Afrique, elle ne s’aurais pas se différencier en race. Le continent africain présente une climatologie, qui ne justifie extrêmement pas la différenciation raciale. La race est une notion géographique. Et c’est parce que l’homo sapiens-sapiens est sorti de l’Afrique, il y’a 40.000ans pour aller peupler en particulier l’Europe (l’Espagne, la France) qu’il séjourne dans des conditions extrêmement dures. C’est parce que c’est la dernière glaciation wurnienne qui duré 100.000ans que l’homo sapiens vivait dans ces conditions spécifiques. »61 . Sur le plan biologique, cela aussi n’a aucun sens. Premièrement, les variations morphologiques ne sont pas déterminées par la géographie. On voie comment Cheikh Anta Diop adopte les veilles considérations raçialistes du XIXe siècle qui pensent les races sont construites par leur milieu. Si les races sont des constrictions géographiques, il n’y’aurait plus d’échanges génétiques entre les humains, car les barrières géographiques (allopatries) vont les empêcher et cela aura comme conséquence des individus élevée au niveau d’espèce. Ce que la génétique ne constate pas dans l'humanité. Deuxièmement, si les races sont des discontinuités géographiques, pourquoi on découvre une continuité dans chaque groupe au delà de son écologie respective ? Le modèle négroïde est un prolongement qui tend de l’Afrique jusqu’en Asie du Sud-Est (Papouasie, Australoide) où les flux de métissage sont accentués. Le modèle blanc occupe une large espace anthropologique qui s’étend du Proche-Orient, la Mongolie, l’Europe Orientale jusqu’en Europe occidentale. Les Mongoliens vont de l’Asie du Nord, en descendant de l’Asie-du Sud-Est jusque dans la ligne Wallaca. Cette continuité géographique laissent une fluidité qui commence en Afrique de l’Est, en partant du ProcheOrient jusqu’en Amérique. Ce n’est pas « l’Afrique », « l’ Europe », « l’Asie », le « Proche-Orient », « l’Amérique » qui font la phylogénie entre les peuples, mais leur adaptation à différentes écologies qui détermine leur spécifité. Leur épiderme n’a aucun fondement phylogénique. En outre, Cheikh Anta Diop défend que si l’humanité n’était pas sortie, elle ne s’aurait se diversifier en race. A quelle date ? L’égyptologue place cette date de diversification entre 40.000ans. Ce qui est en contradiction avec les données paléontologiques actuelles. Les premiers H. Sapiens n’ont pas connu qu’une seule migration, il y’en a eu plusieurs. Les différentes variantes génétiques actuelles reposant sur des allèles géographiques sont situées entre 100.000 et 70.000. Ces dates correspondent à l’expansion géographique de l’Afrique de l’Est et le Proche-Orient. La seconde phase située entre 50.000 et 40.000ans, correspond à un prolongement des flux génétiques jusqu’en Asie du Nord et Asie-du Sud-Est. L’assimilation et l’hybridation rendent complexe l’évolution de l’homme moderne. Il faut simplement reconnaitre que si l’humanité restait en Afrique, elle disparaitrait. II) Cheikh Anta Diop et le problème de la race Cheikh Anta Diop n’aimait pas le concept « gène » et ni d’ailleurs la génétique connue comme moyen de pouvoir retracer le patrimoine génétique des populations humaines. Est-ce une méfiance idéologique ? Reconnaissait-il les bienfaits de la génétique des populations ? Ou simplement, cette technique aujourd’hui incontournable pour la question des « origines » pouvait ruiner toutes ses déductions paléontologiques ? Quoi qu’il en soit, Cheikh Anta Diop est résolument demeuré fidèle au découpage racial qui avait du succès dans la première moitié du XIXe siècle. Cependant, la génétique l’a pratiquement démantelé62. C’est une raison de plus pour lui de défendre certaines hypothèse que l’on peut juger aujourd’hui fantaisiste. Telle que le processus de « dépigmentation ». Quand il défend que les races « jaunes » sont le résultat de métissage entre race nègre et blanc. Ou que la première humanité qui « nécessairement nègre » s’est dépigmentée pour aboutir à la race leucoderme. Des déductions antérieurement développées par des anthropologues Nazies au début de la fin XIXe siècle. Une grande partie des concepts de l’anthropologie allemande influencent cheikh Anta Diop. Et, il partage avec eux certaines préoccupation, d’ordre raciologique : c’est la pureté raciale, le processus de dépigmentation, la régression culturelle etc.... Pourtant, ceux qu’il juge être les « promoteurs » de l'aliénation culturelle (particulièrement, l’école française d’anthropologie) ont (dans leur grande majorité) rejeté l’eugénisme et la raciologie. 61 Conférence à Niamey 1984 62 Blanc 1982 et 1984 C’est le cas de Hovelacque (1870) 63, de Topinard (1885) 64, Henri Neuville (1870-194665. Ils ont soutenu les conclusions de Franz Boas en 1929 sur l'inflexibilité des types raciaux. Selon lui, les types raciaux ne demeurent pas fixe au fil du temps, ni d’ailleurs à l'échelle géologique, mais à très court terme, la durée d'une génération. En 1907, le sénat américain s'interroge sur l'assimilation culturelle et biologique des immigrants. Il confie à Franz Boas, Professeur à l'Université Columbia à New York, la direction d'une enquête portant sur un échantillon de 6000 enfants, à fin d’éclaircir la question de l’assimilation biologique. Il prouve que cette convergence de dimensions crâniennes est d'autant plus forte que l'installation des mères à New York est ancienne, antérieurement à la naissance des enfants (voir fig. 2, p). Les données individuelles seront publiées en 1929 (Boas, 1929) 66. Cependant, du coté des Allemands, la pureté raciale est une réalité physique et contrairement à la thèse de Boas (1929), les traits raciaux restent fixes au fil du temps. Ils peuvent par contre connaitre une « évolution » ou des « modification » seulement par le biais du métissage. Cette phase est appelée « période de régression ». En effet, « les races pures » vont connaitre par le biais du métissage des « phases de régression » à tous les niveaux : biologique, culturelle, psychologique etc.... Avant Cheikh Anta Diop, certains anthropologues allemands ont défendu l’idée du « processus de dépigmentation » (Carleton Coon The race of Europe 1939, Hans F. Ghunter 1922, Gustaf Kossima 1902). Il leur emprunte aussi certains notions tels que « aryenisme » qui désigne selon lui toutes les races non-nègres (Indo-européens, sémitiques, Libyco-berbère etc...). Avec G. Lapouge et Ghumplovtez, il divise les races en 63Membre fondateur de la Société d'Anthropologie de Paris. Au lendemain de la guerre 1870-71 , il écrit : « Ce n'est point pour tout le mal qu'elle nous a fait que nous prétendons condamner la théorie des races, nous eût-elle été plus funeste encore, nous ne la regarderions pas comme plus détestable. Mais elle prétend s'appuyer sur une série de conceptions scientifiques avec lesquelles, bien au contraire, elle se trouve en contradiction flagrante" (Neuville : 511). 64"Soit un village quelconque en Bretagne, en Auvergne, en Algérie, à plus forte raison dans un pays ouvert, sur une route naturelle d'invasion ou dans une ville installez-vous dans un marché ou à la sortie d'une église et regardez avec soin; vous aurez beau faire, tous paraîtront différents; des blonds, des bruns, des châtains, des visages longs et étroits ou larges et plats, des grands et des petits, des nez de toutes les formes; il y aura de tout. Pour vous reconnaître, il faut y revenir à plusieurs reprises. C'est alors seulement que vous voyez que les deux tiers sont tellement mêlés par les traits qu'il n'y a rien à en tirer et que, dans le tiers restant, il y a deux, trois, quatre genres de physionomie, dont un, il est vrai, en général prédominant, sans parler des cas particuliers qui frappent et dont on ne sait que faire. Eh bien, partout en Europe, en Asie, en Afrique, il en est de même. Les hommes semblent ne présenter que des variations individuelles... De même pour les crânes dans un laboratoire" (Topinard, 1891 : 39). " (....) La race n'existe pas dans l'espèce humaine lorsqu'on va plus loin que les types généraux; c'est que l'eugéniste la détruit sans cesse, qu'elle est un produit de notre imagination et non une réalité brute, palpable" (Topinard, 1891 : 44). 65"Si difficilement admissible que ce puisse paraître après les innombrables expériences spontanées (de croissements) et plusieurs fois séculaires faites dans ce sens parmi les races humaines, on en est encore réduit à discuter, sinon sur le fond de la question (...) du moins sur nombre de détails importants (...)" (Neuville : 95). Enfin, ce livre est une critique très argumentée des classifications raciales. Il conclut : "(...) le brassage est désormais trop accentué entre les formes les plus diverses de l'humanité pour qu'il soit possible de les répartir, malgré les apparences, en groupes ou "races" rigoureusement définies ? Entre les types extrêmes (..) il est aisé de déceler des différences. Vient-on cependant à multiplier les examens de chacun de ces groupes ? On voit alors non moins aisément que les types en sont tellement variables qu'il est extrêmement difficile de les déterminer les uns des autres avec quelque rigueur et d'en donner une définition quelque peu précise (...) on se trouve finalement devant de tels termes de pas s a g e entre tous les types humains que la notion de race, si claire lorsqu'on fait abstraction des seules réalités concrètes : les individus, devient indéfinissable et prend un caractère si aléatoire que l'on en arrive, envisageant froidement le problème racial, à en considérer la solution comme scientifiquement chimérique : c'est la quadrature du cercle transféré dans le domaine biologique" (Neuville 1933: 469-470). J.P. BOCQUET-APPEL : Deux ou trois choses que je sais d’elle : l’anthropologie physique institutionnelle en France Vol. VI,No2,1 9 88, 41-66ECOL.HUM., 66 deux parties : les brachycéphales avec l’indice facial élevé dont les nègres et les dolichocéphales avec l’indice moins élevé ; les indo-européens. 67 Pour l'égyptologue, la race est une réalité, elle est aussi biologique. Il ne réfute cependant pas, qu’il puisse exister une origine commune. Toutefois, il défend que l’apparence physique (phénotype, morphologie, couleur de la peau etc...) est plus importante que les données qui les déterminent, la génétique. En effet, les gènes peuvent unir un européen et un africain par le biais de la phylogénie, mais cette unité ne fait pas l’histoire68. Celle-ci se réalise à travers les conflits des apparences69 . Les phénotypes font l’histoire et les relations sociales. L’histoire de l’humanité est faite de relation et d’ échanges entre des peuples différents. C’est seulement s’il y’a différence de coloration, physique et culturelle entre les humains qu’il y’a échange, relation et histoire entre eux...Le génotype peut unir ces différences (physiques, culturelles etc...) à partir de l’héritage biologique, mais il ne peut pas effacer la manière dont les hommes les perçoivent. Les préoccupations de Cheikh Anta Diop ne sont pas les fréquences ou variances des mutations génétiques, mais le traitement inconscient que les gens font de la biologie ou l’héritage biologique70. C’est du symbolisme mais pas de la science ! 71 On pourrait penser que Cheikh Anta Diop se contredit. S’il défend une origine unique pour tous les hommes sur terre, il prétend aussi qu’ils sont distinguables à partir de leur morphologie. Les échanges intergénétiques ne prédominent pas sur les phénotypes. Dans ce cas, on se perd ! Les thèses défendant une origine commune sont le plus souvent anti-racialistes. L’évolution humaine ou de l’homme moderne s’est réalisée à partir des échanges génétique qui se sont développés au fil du temps. Jusqu’à un certain point qu’il est devenu impossible pour les chercheurs de dissocier les groupes humains en classe. La méthode la plus fiable, s’est de les placer en sous-groupe qu’en race. 67 . Dans sa « Lutte des races » (1883), GUMPLOVICZ affirme que les diverses classes dont se compose un peuple correspondent toujours à des races différentes, dont l’une a établi sa domination sur les autres par la conquête. G. DE LAPOUGE, dans un article publié en 1897, ne posait pas moins d’une douzaine de «lois fondamentales de l’anthroposociologie», dont quelques-unes sont bien typiques: la «loi de répartition des richesses» stipulait que, dans les pays à mélange Europaeus- Alpinus, la richesse croît en raison inverse de l’indice céphalique; la «loi des indices urbains», illustrée par Ammon à propos de ses recherches sur les conscrits badois, énonçait que les habitants des villes présentent une plus grande dolichocéphalie que ceux des campagnes environnantes; la «loi de stratification» se formulait: «L’indice céphalique va en diminuant et la proportion des dolichocéphales en augmentant des classes inférieures aux classes supérieures dans chaque localité ». Dans ses Sélections sociales, le même auteur n’hésitait pas à affirmer que «la classe dominante de l’époque féodale se rattache, d’une manière à peu près exclusive, à l’Homo Europaeus» de sorte que «ce n’est pas le hasard qui a maintenu les pauvres au bas de l’échelle sociale, mais leur infériorité congénitale». «On voit que le “racisme” allemand n’avait rien inventé. Lorsque A. Rosenberg affirmait que la Révolution française s’explique par une révolte des brachycéphales de la race alpine contre les dolichocéphales de la race nordique ». A. CUVILLER, 1967, p. 155. « Et si un ethnologue africain persistait à ne reconnaitre comme un blanc que les scandinaves blondes aux yeux bleus et à refuser systématiquement l’adhésion aux derniers européens à refuser plus particulièrement aux méditerranéens français, italiens, grecs, espagnols et portugais...» (Cheikh Anta Diop, Colloque du Caire 1974) 68 69 Cheikh Anta Diop, colloque du Caire 1974 70« Sur le plan de l’histoire et dans le domaine des relations sociales, c’est le phénotype, c’est-à-dire l’individu, le peuple, tel qu’il est perçu qui est le facteur dominant par opposition au génotype... (Cheikh Anta Diop, Colloque du Caire 1974) 71 Froment 1991 En effet, la race existe et les individus sont différents bien qu’ils viennent d’une origine commune. Cependant, celle-ci n’exclut pas la différence72. Pour Diop, nier la race est le dernier avatar de la duplicité occidentale qui évacuant le terme, supprimerait le derechef du débat. 73 C’est pourquoi, Il attaque les anthropologues qui défendent une origine commune à partir des gènes et pensent que l’usage du mot « race » n’a plus d’utilité. Cependant, ils l’utilisent encore dans autre sens. Quand il s’agit des maladies génétiques (l'anémie falciforme), celle qui touche que les noirs74 : cette pathologie matérialise l’existence des races au niveau de leur écologie. Cependant, cet exemple est tout à fait malheureux voire insuffisant ! Puisqu’il a pu être montré que cette mutation était apparue indépendamment dans chaque région du Monde (Inde, Sénégal, Togo, Cameroun), probablement sous la pression du paludisme pernicieux75. Ce palier de la sous-espèce est loin de prouver l’existence d’un fossé qui sépare en race, les populations humaines76. Lewontin, Nei et Roy Choudhoury, Gould, Hierneux, jacque Ruffié etc... ont pu montrer que les variations géographiques sont que de soi mais les races non. On ne nie pas qu’il ait des blancs ou des noirs mais pour la bioanthropologie contemporaine, il est tout à fait insuffisant de justifier le classement des races. Contrairement à son hypothèse qui consiste à homogénéiser les peuples africains en race, en culture et en linguistique comparée 77, l’Afrique est du reste un continent très hétérogène sur le plan biologique avec au moins cinq stocks génétiques assez différents : les Africains subsahariens « classiques », les « pygmées », les « bushmens », les populations Saharo-méditerranéennes et les Afro-asiatique (habitant de la Corne). Les Africains sont plus différents au niveau génique que ne le prétend l'homogénisme morphologique des peuples et des ethnies. L’anthropométrie, la linguistique, la génétique séparent les groupes qui par l’apparence paraissent plus proche. Les traits négroïdes ne justifient guère aussi l’antériorité des africains comme première humanité. C’est-àdire, le continent présentant une diversité ne signifie pas « berceau de l’humanité ». Par contre, ce que les données génétiques et les paléontologiques confirment, est que le peuplement actuel de l’Afrique est récent et proviendrait de migrations associées à des phénomènes de dérive génétique accentuée. 78 Ces populations probablement foncées ressembleraient beaucoup aux peuples actuels d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et de la péninsule indienne. Ils auraient progressé de l’Afrique d’Est à l'Ouest, puis du Sud- Il répondait à Jean Suret Canal sur l’usage du concept de race :« Nier l’existence des noirs, des blancs, des jaunes, c’est faire peut-être profession de foi antiraciste, mais ce n’est pas faire d’avancer la science historique d’un pas. Il existe sur la terre des blancs, des jaunes, des noirs, nous n’y pouvons rien et on est bien obligé de désigner ce qui existe par des mots. Une attitude ne commencerait à être condamnable qu’à partir du moment où on introduire des rapports d’inégalité, c’est ce qu’a fait Gobineau, c’est ce que je n’ai jamais fait...» (Cheikh Anta Diop Egypte ancienne et Afrique noire. 1989,P. 572) 72 73 Froment 1991 74 « La vérité est que tous ces « anthropologues » ont déjà tiré au fond d’eux-même les conséquences du triomphe de la thèse monogénétique de l’humanité sans oser aller jusqu’à l’explication car si l’humanité a pris naissance en Afrique, elle fut nécessairement négroïde avant de blanchir par mutation et adaptation à la fin de la dernière glaciation en Europe au Paléolithique supérieur ; et l’ont comprend mieux maintenant pourquoi les négroïdes grimaldien ont d’accord occupé l’Europe pendant dix mille ans avant qu’a apparut le Cro-Magnons (vers -2000BP), prototype de la race blanc...» (Cheikh Anta Diop, Colloque du Caire 1974) 75Froment 1991, P.38 Henri Neuville : L’espèce, la race et le métissage en anthropologie, introduction à l’étude de l’anthropologie générale 1933 archive 76 77 C.A.Diop unité culturelle de l’Afrique 1967 78 Excoffer et al. 1987, Sanchez-Maza et Langaney 1988 Nord pour coloniser progressivement tous les continents (vers 100.000ans)79. Toutefois, Thoma (1978) voit quant à lui des Cro-magnoïdes eurasiatiques envahir l’Afrique et s’y « negroïdiser ». Les thèses de Thoma (1978) semblent être confirmées par les travaux paléontologiques ( GuglulminoMatessi et al. 1979, Exocoffier et al.) et les données génétiques (groupes sanguins). Il place le berceau de l’humanité entre les quatre centres de radiation divergente, l'extrême-Orient, Amérique et l’Afrique. Cheikh Anta Diop ne s'arrête pas là. Sa bioanthropologie est un découpage des populations africaine en race. Pour lui, il y’a trois types de races nègres et celles-ci composaient la première humanité : 1) Une race nègre à cheveux lisses représentés en Asie par les dravidiens, 2) En Afrique noir, il y’a les Nubiens, les Toubous ou Teddas (Niger, Sahara, méridional), certains somaliens et peut-être quelques éthiopiens de l’Antiquité. 3) Une race nègre à cheveux crépus, qui sont les vrais nègres d’Afrique et constituent la majorité. On les retrouve en Afrique Subsaharienne et tropicale. 4) Les bantous et les pygmées constituent un ensemble qui occupent les régions humides. 5) Les Bushimans, les Hottentots, les KhoÏ et les San de Kalahari sont connus dans la partie australe. Pour Cheikh Anta Diop, tous les nègres sont définis par des critères micro-morphologies (prognathisme, une tête volumineuse, l’hyper-dolichocéphale, les bosses pariétales, le nez est platyhinien et le derme ou la couleur de la peau). Ces traits sont pour lui universels. Ce qui devrait effondrer toute sa thèse. Du fait que son erreur de fond, c’est la race. Le fait que les scientifiques ne parviennent pas à classer les hommes ou les peuples à partir de leur apparence, rend nul tout le travail de Cheikh Anta Diop. Comment justifier l’idée selon laquelle, les anciens égyptiens étaient des nègres alors que la race n’existe pas. Il est facile pour un non-initié de se suffire à classer à partir de la couleur de la peau, le nez, l’orbite des yeux, les cheveux, la taille, la forme etc....un nègre ou non nègre. Cependant, la réalité est plus complexe. L’apparence ne suffit pas pour classer. Les plus anciennes considérations anthropométriques, qui concluaient que les égyptiens anciens livrent des informations qui ne les placent ni chez les populations d’Afrique subsaharienne, ni chez les européens sont aujourd’hui largement soutenu par la génétique. Il faut se rappeler, que cette zone (l’Afrique orientale) a été depuis le pléistocène supérieur, le foyer de migration et génétique. Les plus anciennes formes d’Homo sapiens se sont manifestées dans cette zone. Et aussi, la plus grande fréquence d’ADNmt, apparait dans cette zone. Comment peut-on donc, penser et défendre, qu’une seule forme morphologique, génétique et homogène s’était concentré dans la vallée du Nil ? Et cette forme n’a jamais variée, elle reste constat anthropologiquement, génétiquement, linguistiquement, culturellement ? La diversité morphologique, génétique et culturelle de l’humanité précède la fondation de l’Egypte. En effet, la forme des crânes et leur dimension ne sont pas fortuites. Elles livrent des réponses que l'observation ne pourrait percevoir. Les résultats anthropométriques et craniométriques ont dans leur ensemble considéré que l’Egypte ancienne comme une terre de métissage. L’anthropologie des anciens égyptiens n’a cessé de se modifier, dus aux échanges inter-génétiques. Les résultats ont aussi dans leur ensemble opposé les égyptiens et les peuples d’Afrique subsahariens. L’influence de ce dernier a été minoritaire dans la Vallée du Nil. La vallée du Nil a été depuis longtemps le passage de mouvement de personnes et des idées. On peut aussi parler du monde méditerranéen et le monde négroïde de l’Afrique subsaharienne. Près du delta, les habitants sont d'apparence caucasienne et déplaçant progressivement vers le négroïde. Pour Emery, la vallée du Nil a été crée par une race dynastique se déplaçant vers la vallée du Nil. Ce qui permettait d’expliquer l’apparition soudaine de la civilisation égyptienne. Plus tard, l’essor de la civilisation 79 Langaney 1988 khoushitique, la place méroitique est liée à l’arrivée des égyptiens thébains. Cependant, selon lui, la civilisation égyptienne et méroitique est du à des inventions des tribus barbares négroïdes80. La thèse de Derby utilisé par Emery qui consistait à dire que la race dynastique des anciens égyptiens biologiquement distinctes des badariens concernant la présence négroïde dans l’ancienne Égypte, développée par Derby et Elliot-Smith ont été rejeté par Nelson et Greene81. Si ces opinions ont modifié au cours du temps, c’est simplement le fait que l’idée de la race ne marchait pas. Par exemple, Derry et Elliot-Smith étaient convaincu qu’ils pouvaient décrire l’appartenance d’un individu, rien qu’en inspectant le squelette d’un crâne. Si un crâne avait une face intérieure non saillante, une ouverture nasale intérieure non saillante, et un front lisse. Il devrait être considéré comme caucasien. Toutefois, avec une face intérieure saillante, une large ouverture nasale et une proéminence frontale, on devrait le placer dans les négroïdes. Ainsi si toutes les séries étaient caucasiens, la série appartiendrait à la race caucasienne. Par contre, si toute la série étaient négroïde, la série appartiendrait à la race négroïde. Cependant, les proportions intermédiaires ont été jugées en conséquence ou généralement interprété comme des preuves de métissage lié à la migration. De telles approches pour évaluer l’affinité raciale se basent sur une perception typologique de la variation humaine. On devrait supposer dans ce cas, que les races peuvent être caractérisées par des spécimens types et que les types raciaux sont restés constants, changeant sur de longues périodes. Les races aujourd’hui doivent avoir les mêmes caractéristiques du passé ? Pouvons-nous être surs que les proportions sur lesquelles ces déductions sont basées sur du vrai ? Les similitudes morphologiques démontrent-elles une affinité génétique ? Les caractéristiques morphologiques sont-elles stables dans le temps ? Peuvent-ils être utilisés comme marqueurs raciaux ? Les typologies raciales décrient-elles les variations trouvées parmi et entre les populations qui composent les races ? Existent-ils des traits de définition pour les races ? L’anthropologie physique est-elle scientifique ? N’est-elle pas une perte de temps ? Evidemment non ! Cependant, l’étude crânienne devrait introduire dans son champs d’investigation, la variation et la sélection naturelle. Les notions tels que les mutations, la génétique, la structure de la population peuvent conduire aux changements ou maintenir l’équilibre. Elles sont fondamentales. Elles montrent à l’observateur la plasticité de l’environnement et produisent en fin de compte les caractéristiques phénotypes qui permettent de reconstituer l’affinité. En sachant, que la variation peut être positive, négative ou neutre. A travers cet état de fait, on peut considérer que les populations qui ont une certaine adaptation positive répandent plus leur adaptation dans le reste de la population. Toutefois, les populations qui disposent d'adaptation négative, elles connaissent soit une stabilisation de leur taux de variation ou de régression. Cette hypothèse peut critiquer l’idée d'homogénéité des africains du fait de la pigmentation de la peau. Cette dernière ne doit pas justifier l’idée d’un mouvement massif de la race négroïde. Par exemple, les peuples du Soudan disposent d’une adaptation neutre qui ne résulte pas d’une proximité avec les africains subsahariennes. La pigmentation foncée est restée active chez les pays à fort rayonnement ultra-violet. Au sein même des africains, de grandes différences existent au niveau de leurs mandibules ou des dents. Ce qu’il faut savoir est que les mesures et observations des squelettes utilisés dans l’approche typologiques, ainsi que dans d’autres approches sont hérités de manière complexes et phylogénétiques. La plus part, elles sont déterminées par l’environnement. C’est-à-dire, le milieu interagit avec le génotype. Ainsi les indices crâniens et nasaux sont également affectés par la sélection naturelle82. En effet, il est tout à fait insuffisant que de simple similitude phénotypique justifierait une affinité. Ces typologies crâniennes ne peuvent point échapper à la variation et à la sélection naturelle. Au lieu d’affinité, on peut aussi insister sur les similitudes qui peuvent être causé par l’environnement commun produisant une convergence phénotypique. En partant de cette ignorance, Deniker et Voneicksed ont défendu l’existence des races et ont pensé pouvoir établir à l’aide d’une liste les principaux traits qui la justifient. Cependant, ils ont offert peu de document pour la justifier. Martin et al. ont proposé des normes descriptives et des valeurs moyennes de mesures et d’indices que composent chacune des principales races. Cependant, minimisant l’idée selon laquelle, les races peuvent aussi développer une certaine hétérogénéité, ils ne parviennent pas à répertorier des valeurs cohérentes. S’ils parviennent à répertorier les valeurs céphaliques d’un groupe 80 Emery W.B. Archaic Egypt Baltimore Maryand Pergun Bloch 1964 81 Nelson 1970, Greene1967 82 Gugleilmino-Matessi et al. 1979 africain, ils devraient aussi classer les valeurs céphaliques d’un autre groupe africain. Cette méthodologie qu’on appelle raciologie présente plusieurs lacunes, constatée même par Strouhal dans son étude du groupe X. En utilisant les approches de Von Erchstedt qui classait les Soudanites au groupe nilotides et les groupes bantouïdes comme appartenant au groupe négroïde, Sthrouhal démontre que la population du groupe X est moins trois quarts nigrid et que ces derniers ne présente aucun caractère commun avec les nilotes négroïdes. Bref ! Ces insuffisances Cheikh Anta Diop, soit il les avait minimisé ou soit il les avait ignoré. A notre humble avis, il préférait les « ignorer ». III) La craniologie pour étudier les anciens égyptiens : En matière de craniologie, le premier en avoir fait une description remarquable des crânes des égyptiens est Hérodote. Durant la guerre médique (499-479), il distingue facilement le crâne des égyptiens par leur aspect dure et les perses par leur aspect friable. Il constate que les égyptiens se rasaient la tête et celle-ci s'épaissit. Les données de Thomson et Randall-Malcver présentent tout à fait des limites. D’une part leur description est simpliste 83 et d’autre part il est tout à fait insuffisant de considérer de façon mécanique que certains indices faciaux (indice facial inférieur 54 est leucoderme, et supérieur est nègre) peuvent distinguer les humains. Sur les vingt-sept combinaisons, on y ajoute trois indices faciaux : orbitaire et nasal. Ils sont classés entre Cro-magnoïde, négroïde et méditerranéen, europoïde ou mélangé. Ce travail néglige la variabilité inter-personnelle et ferait classer des indices dans des groupes dissemblable 84. Morant a émis l'hypothèse selon laquelle il y’aurait dans la population égyptienne antique une race ancienne dite Upper Nile Mélanoderme et plus récente Lower Nile méditerranéen. Erichton (1960) a testé cette population égyptienne antique en procédant à des analyses multivariées. Ses conclusions confirment les propositions de Morant. Massali (1980) en voulant introduire dans ses mensurations des noirs américains, ses résultats expriment bien l’ambiguité de la situation en comparant avec les squelettes égyptiens d’après des os longs. Gugleimino, Matessi et al. (1979) se référant à une série de basse-Egypte de la XXIe à la XXXe dynastie classent sans difficulté les égyptiens parmi les populations méditerranéennes. Idem aussi, les séries de Badari, de Nagada et certains autres séries prédynastiques. Cependant, Strouhal (1968) confirme la présence de population nègre mais selon le classement, ces négroïdes sont minoritaires. Selon Froment (1991), la forme des crânes des anciens égyptiens se distinguent aussi des mélano-africains (négroïde) que des européens et qu’ils se positionnent exactement comme intermédiaire des habitants du Maghreb, du Levant, de l’Indus, des Nubiens et des somaliens. Greene (1981) en Basse-Nubie pense que les égyptiens de la forteresse de la deuxième cataracte sont orthognathe. Débono (en basse Nubie) entre 12.000 à 5.000ans constate des éléments rappelant la race de Cro-magnoïde du Maghreb (Afalou, Tarafolt), s’y ajoutent aussi des Cro-magnoïde dans le Silsilien (13.000ans). Cependant, il trouve des éléments nègres dans le Khartoumien (vers 14.000ans). Marie-Claude Chamla (1968) dans une étude détaillée sur une poignée de squelette défend que la population égyptienne durant le néolithique était composé de peuple peu négroïde. En outre, Olivier Dutour (1984) remarque la présence de méditerranéen de type Cro-magnoïde (Metcha Afalou) attesté vers 7000 à 6000ans par le 19e Latitude Nord. Plusieurs individus exposés sont associés à des industries microlithiques. Ils sont attribués au type Metcha-el-Arbi. Il s’agit d’hommes modernes qui s’apparentent aux hommes Cromagnoïde.85 Avec Billy (1981), Chamla travaille sur les égyptiens de Mirgissa de la deuxième cataracte et ceux des niveaux anciens de Soleb datés du Moyen-Empire et de la deuxième période intermédiaire (2000 à 1500av JC). Ils concluent que les anciens égyptiens étaient semblables des ceux du nord de la vallée. Ces restes paléontologiques ne présentent aucun « prognathisme ». Dans une étude qu’il a pu réaliser en 1992, Froment a procédé à une analyse multivariées afin de savoir de quel groupe actuel, les anciens égyptiens étaient le plus proches. Sur un échantillon de 384 de la population mondiale, 261 sont européens du Nord et de méditerranéen, 8 du Maghreb et 7 de bédouin d'Egypte, 28 d’Afrique subsaharienne, 12 de Basse-Egypte, 25 Haute-Egypte, 25 de Nubie, 6 de Khosan, 3 du Haut Nil et 9 de l’Inde. Avec une combinaison de 7 mensurations : hauteur du nez, hauteur de la face, largeur du nez et de la face. 83 Strouhall 1968 Alain Froment : « Peuplement de la vallée du Nil ; l’apport de l’anthropobiologie » in Archeo-Nil,Bulletin n°2 octobre 1992 84 85 D. Ferembach 1970 Dans une autre étude, chaque population a été individualisée et on introduit 2 autres variables supplémentaires (basion, nasion, la distance basion-prosthion). En guise d'interprétation, chaque étude montre une chose. L’ensemble des européens et l’ensemble des africains (subsahariens) sont discriminées (opposées) et l’espace intermédiaire est occupée par des nubiens et des anciens égyptiens. Pour Froment, en prenant en compte des échantillons encore plus rare en Basse époque (XXVIe dynastie) daté de 650 à 350 ans av J-c contemporain d’Hérodote ils ne se distinguent pas de l’ensemble européen. Les conclusions de Froment permettent de constater que les crânes égyptiens en suivant les données statiques ont beaucoup évolués depuis la prédynastique. On peut déduire à travers ces analyses, que la forme morphologiques des anciens égyptiens durant la prédynastique en combinant avec certains indices faciaux et le nez se situent entre les européens de l'âge de bronze et les africains subsahariens. Dans ce cas, l’idée d’une origine hamitique apparait avec une grande évidence. Et surtout ces données rapprochent beaucoup les égyptiens et les Indiens. En effet, les égyptiens sont les peuples les plus hétérogènes qui soit. Ils se rapprochent des méditerranéens, les proto-méditerranéens néolithiques, les somaliens et les Nubiens. Le berceau de la civilisation égyptienne devrait se trouver dans la corne de l’Afrique ou à l'extrême, ils se rapprochent des habitants du MoyenOrient. Herniaux avait indiqué que c’est seulement dans cette zone (corne de l’Afrique) que les habitants ont le nez si étroit (<37,4mm). Peut-on considérer que les anciens égyptiens étaient manifestement leucoderme (d’origine méditerranéenne) ? Difficile à confirmer ! Mais ce qui apparait dominant dans le jargon anthropologique est que les égyptiens ne présentent aucun trait qui pourraient les rapprocher des mélanodermes actuels. Certains critères, le plus souvent utilisé par Cheikh Anta Diop, tels que l’indice nasal présente aussi ces limites. Les spécialistes pensent que l’indice nasal (largeur du nez) souvent attribué aux nègres n’a cessé d’augmenté chez les anciens égyptiens du IVe millénaire à nos jours.86 Deux causes peuvent modifier la largeur du nez : on insiste sur l’idée selon laquelle que les modifications de l’indice nasal sont corrélées à l’environnement du désert. Ce qui est difficile à accepter et aussi à prouver. La thèse la plus défendue est la thèse du métissage. En partant, d’une longue chronologie en partant du Ier millénaire jusqu’à la période musulmane, les égyptiens présentent de plus en plus des indices nasaux « évolués » ou « modifiées ». Et simplement à partir des traits nasaux, des anciens égyptiens se distinguent des Somaliens qui ont le nez plus étroits de tous les africains au sud du Sahara. 87 Bref ! En suivant, l’évolution de l’homme moderne, l’indice nasal aurait évolué progressivement pour se rapprocher timidement des peuples d’Afrique. En dehors des crânes, pour cheikh Anta Diop, on peut reconstituer « fidèlement » le derme d’un organisme ( ou race) pot-mortem. La mélanine, élément biologique se conserve au fil du temps. Avec des procédés biochimiques, on peut reconstituer la peau d’un individu. Cependant, en dehors des crânes, on peut reconstituer « fidèlement » le derme d’un organisme (ou race) après sa décomposition. La mélanine, élément aussi biologique se conserve au fil des temps. Avec les méthodes de la biochimie, on peut reconstituer la peau d’un individu pour identifier l’appartenance du groupe racial : « En fait, on peut connaitre directement la couleur de peau, des anciens égyptiens et partant, l’ethnie de ceux-ci par une analyse microscopique en laboratoire ; je ne crois pas que cette possibilité ai échappé à la sagacité des chercheurs qui se sont intéressé à la question...La pigmentation de la peau est insoluble en général et se conserve pendant des million d’années dans la peau des animaux fossiles »88 Comme les particules lourdes pour le radiocarbone, les dents pour la paléoanthropologie, la coloration de la peau permet aussi une bonne interprétation historique. On commence par restituer les particules organiques (quelques U, éclaircie, au benzoates d’éthyles) qui se sont conservé dans la peau qui pigmente l'individu et après même leur enfouissement. Les momies sont un bon modèle d’analyse, puisqu’ils ont la chance d’avoir le même aspect et l’environnement initial (momification) Cependant, dans Nations nègres et culture Cheikh Anta Diop avait déjà mis ses réserves sur cette éventualité :« J’avais l’intention d’analyser au microscope la densité des portes de l’épiderme. Mais le 86 Froment 1991, P.38 87 Froment 1991, P.38 88 Caire, 1974 38-71) nombre restreindre de celle celle-ci n’aurait permis de tirer aucune conclusion valable à l’échelle de la race égyptienne.»89 Si on réexamine ses résultats, on constate qu’ils sont insuffisants. Et aussi, il est tout à fait difficile de le prouver sur l’échelle de la population de l’Egypte. On peut poser cette question : une réaction fluorescence ou non peut-elle suffire à déterminer le caractère racial d’une momie ? La noirceur d’un momie relève-t-elle une quelconque appartenance ethnique ? Techniquement, c’est insensée. Cheikh Anta Diop ignorait-il l’existence d’autres paramètres tels que des lésions pré-mortem peuvent aussi affecter la noirceur du cutané ? On peut aussi se demander si tous les fossiles enfouis, pouvaient-ils conserver après l’enfouissement, leur état initial ? Probablement pas ! Ces échantillons sont-ils représentatifs pour justifier à suffisance qu’un tel sujet est d’origne négroïde, Mongoloïde ou caucasien ? Bref ! L'égyptologue va plus loin. Il met en avant deux options : si il y’a une réaction fluorescente, la noirceur de la peau relève des produits de momification. Si il y’a absence, la noirceur de la peau livre une information phylogénétique. Cependant, une récente étude intitulée Les produits d’embaumement égyptiens : nouvelles données pharmacologiques faite par Sophie Jacqueline et Philipe Charlier et al montrent autrement les faits. Les produits de momifications qu’ils ont découverts sont : le sodium, potassium, brome, fer, phosphore, sels de sodium, sels de phosphates, chlorure de fer etc... 90. Et on peut remarquer que tous ces produits sont fluorescents. Et peuvent modifier ou altérer les tests de diagnose identitaires. L’autre remarque aussi, c’est que la noirceur ou la pigmentation d’une peau ne signifie pas qu’il renvoie à une possible « ascendance » noire ou négroïde. Les anthropologues médico-légistes ont du mal à déterminer à partir de l’os crânien les traits propres à un « race » donnée puisque les critères choisis peuvent aussi se retrouver dans d’autres groupes. Comment le serait-il avec la peau d’un corps momifié où toutes les parties viscérales ont disparus ? A partir de ses résultats, Cheikh Anta Diop accuse que certains égyptologues auraient fait disparaitre les sujets les plus négroïdes. Sans aucune preuve, les résultats qu’il propose par contre, ne présentent aucune référence histologique, ou de comparaison avec d’autres dermes à différent stade du bronzage. Pas la moindre mesure quantitative. C’est plutôt une absence totale de résultat sur les tests de mélanine. Le plus bizarre, est qu’il dit avoir trouvé dans les momies des égyptiens des traits mélanodermes et l’aurait exposé au colloque du Caire. Ce que l’on ne trouve pas dans sa bibliographie, ni dans aucune référence. Seul dans l’antériorité des civilisations nègres, Cheikh Anta Diop expose ses méthodes chimiques pour : « procréer la connaissance chimique des éléments consécutifs de momifications..». Cependant, c’est une méthode pas des résultats. Robinson et al. (1981) contredisent les procédés de Cheikh Anta Diop. Ils les considèrent comme impossible puisque l'épiderme des momies est souvent altérés par les bains liquides qui empêcheraient la réalisation d’une telle entreprise. Cheikh Anta Diop n’a jamais réussi le test, il souhaitait qu'on la recherche dans la peau des momies égyptiennes ce qui avait déjà été proposé depuis longtemps selon Froment (1996 : 325) par spectrophotométrie, et qui est tout à fait très difficile, voire impossible. Il découvrit seulement, des grains, qu’il suppose être des éléments de pigmentation. Mais le problème est que la procédure de momification est suivi par du bain de Natron, substance chimique à carbonates de sodium, de sel et sulfate de sodium. On le trouver le plus souvent, à Ouadi Natroum. Cette substance utilisée pour conserver le corps dissous dans du bain à Natron pendant soixante dix-jours, détruit l’état initial du sujet. L’usage du Natron peut déshydrater le corps afin d’extirper les organes. Pendant tout ce temps, après la momification, le corps se dissout et bien sur détruit l’aspect initial de l’individu. Cheikh Anta Diop ne constate que les restes (grains) qui sont les conséquences d’après momification. On peut aussi parler de l'iconographie pour déterminer l’appartenance raciale des anciens égyptiens. Cette méthode a commencé depuis Hamy (1886), Chantre (1906). Il s’agit d’observer à travers les statuettes, les figures, les types relevés qui pourraient permettre l'interprétation des traits « raciaux ». Cheikh Anta Diop en a puisé énormément et la plupart renvoie facilement (à vue de regard) à des tries qui faussent tout. Il s’agit de trie manipulateur, qui veut rien dire tout en laissant à coté une multitude de preuves (pictographique) qui pourraient biaiser tout son argumentaire. Des images agrandies (c’est l’image du buste de Narmer) qui apparait avec des traits « africain ». Comme si l’artiste qui l’avait conçu avait dans sa tête une conception de l’ « africain ». Ou bien quand il juge le Sphinx gratifié à un « profil bantu », on voit comment l’égyptologue sénégalais ramène une conception anthropologique dont les peuples à qui ce terme renvoi ne s’en réclament pas à un trait physiologique. Comme si le remodelage crânien façonne des traits « bantou » , « Wolof » « 89 Nations nègres et culture. 1954. P.200-201 Sophie Jacqueline Les produits d’embaumement égyptiens : nouvelles données pharmacologiques 2016, Histoire des sciences médicales n°1 90 Sérére », « Massai » « San » etc....Cheikh Anta Diop oublie que c’est le regard social qui façonne, catégorise la nature humaine, mais pas la nature. Cependant, comme l’auteur de Nation nègre et culture est obsédé par une vérité, il donne à son objet ses propres réponses. Les partisans de Cheikh Anta Diop qui considèrent l’Egypte comme point d’origine devrait éprouver une certaine stupeur à entendre que cette terre méprisait toute forme physique qui est relative à la noirceur. Les anciens égyptiens ancêtres supposés de tous les africains actuels avaient un préjugé sur ce qui est noir dans une bourde ancienne qu’il intitule « satire des métiers » : « Ne te souviens-tu pas de la condition du laboureur au moment où on taxe la récolte? Là les portiers avec leurs gourdins, les Nègres avec leurs cannes de palmier...»91 Bref, les plus anciennes représentations égyptiennes est un couple mixte fait de calcaire (Snowden 1983). Il est conservé au Boston Muséum of Fine Art. Elle est datée aux environs de 2600ans av notre ère. Les précisions « négroïde » apparaissent tardivement, plus précisément au XVIIIe siècle dynastie (par exemple de la reine Tiyi). L’égyptologue n’aurait aucun problème à distinguer les peuples que l’artiste cherchait à représenter, ce n’est que les peuples avoisinants et jamais au-delà de sa géographie. En outre, l’artiste est soumis à des règles de représentation, dans un quadrillage bien défini, il répond un stéréotype codifié que l’on retrouve, conservés dans plusieurs papyrus appelé Canon Lepsius (il s’agit de buste court, épaules larges, bassin étroit etc...). Selon A. Froment, les proportions cités dans ces papyrus corresponds aux types de populations qui se sont adaptés à un climat chaud et sec dus aux contraintes thermorégulation spécifique à ces régions. L’adaptation à ce climat chaud façonne leur silhouette qui vient de l’élimination de la chaleur endogène et optimisé par la surface corporelle. Ces contraintes présentent la physique des peuples vivant dans la vallée du Nil. Ce qui permet de conclure que la physique forestière et subsaharienne ne peuvent point représenter ces populations durant l’antiquité. IV) Après Cheikh Anta Diop L’époque de l’indépendance a façonné le travail de la plupart des intellectuels. Si leur travail est glorieux à leur époque, il est critiquable dans notre époque. Sachant aussi que leur combat à un moment donné avait une certaine dose de mimétisme qui recevait l’influence des combats d’idée du XXe siècle et orientait leur action et réflexion. C’est le réveil nationaliste et le communisme européen qui a déterminé leur lutte et ces intellectuels n’ont fait que tropicaliser ce combat. Est-ce de leur faute ? Evidemment non ! Senghor, Césaire, Cheikh Anta Diop, Pathé Diagne etc...n’ont été que la fille de leur époque, où ils cherchaient eux aussi à accorder à l’Afrique un sens dans l’histoire. Mais le problème, c’est que le sens qu’ils ont défendu n’est que celui emprunté à l’Occident. La quête existentielle dont cherchait l’intellectuel africain dans les années 50 et 70 se retrouve par surprise dans une Europe à la veille de la seconde guerre. L’heure est venue de les critiquer ou de les dépasser. L’heure est venue de voir notre passé non comme rousseauïste ou un paradis perdu mais un passé humain où s'entremêle obscurité, lumière, liberté et contrainte, politique et oppression, guerre et résistance etc... Indiquer notre contribution dans l’universel mais savoir lister nos faiblesses dans le passé etc...Savoir sans gène reconnaitre que nos ancêtres n’ont pas inventé la poudre, la machine, l’algèbre, l’écriture, ils n’ont pas aussi reçu ni de révélation ou de prophète etc...Du fait que l’évolution culturelle n’a jamais répéter le même écho. Si elle s’inscrit dans une diversité culturelle, les produits développés peuvent avoir la même nature mais jamais le même but. C’est là où Cheikh Anta Diop confond réalisation et capacité. La réalisation correspond à un produit propre à une société, une communauté donnée et porte leur inscription. La capacité renvoie à cet effort de mettre en oeuvre les produits réalisés. Toutes les sociétés humaines ont la capacité mais n’ont pas les même réalisations. Si la charrue est née en Europe, cela n’extirpe pas aux autres d’en avoir la capacité. Le théorème de Pythagore ne s’est développée que dans les sociétés où les édifices architecturaux ont été conçus. C’est le cas de l’algèbre, de la chimie, de la physique etc....Pas que l’africain dans l’antiquité en était dépourvue mais qu’il ne faisait pas face au même réel que le Mésopotamien, le Crétois, le chinois à l’époque de confusionnisme etc... Si son travail est admirable dans le sens qu’il accorde à l’homme noir sa place dans l’historiographie. Toutefois, il est erroné d’un autre coté quand l'égyptologue cherche à penser que toutes les sociétés humaines ont produits les même réalisations et que celles-ci ont pris leur essor en Afrique. Et c'est de cette manière qu’elles entrent dans l’universel. Les disciples du maitre tordront le bras de l'imaginaire pour trouver de semblablement philosophique dans le logos africain. Pourtant la pensée sauvage de C.L.Strauss a répondu à cette angoisse entre la pensée concrète et la pensée abstraite. Qu’il n’y’a pas de civilisation « évoluée » ou « supérieure » ; il n’y’a que des différences à des problèmes fondamentaux et identique. Le guérisseur Dogon ou le thérapeute Lebou ont face à eux la même nature et le même réel que la pensée rationnelle mais ils ne l’appréhendent pas à l’identique que le ferait 91 Froment 1991, P.38 celui qui s’adonne à des abstractions de type scientifique. La capacité est déterminée par son type d’environnement qui oriente ses réalisations. C’est la relation que les hommes ont avec la nature qui fait la spécifité. Cette relation émet chez eux cette capacité mais ne ils l’aborde pas de la même manière. Bref ! Qu’entendons-nous par l’Après Cheikh Anta Diop, c’est cet effort que nous devons mettre pour arracher l’homme et l’histoire africaine à l’idéologie (nationalisme) pour une critique scientifique. Quand nous arriverons à interroger l’origine de l’Homme (Homo Sapiens) comme une interrogation purement paléoanthropologique, sans en chercher un quelconque satisfecit idéologique. Comme le disait le linguiste Noam Chomsky que je : « refuse de relier l’analyse des conceptions à des thèmes scientifiques..»92 . Ce n’est pas une invitation au scientisme, puisque l’homme est incapable de résoudre la complexité simplement par le biais de l’expérience, mais invoquer la science, c’est distinguer le spécialiste et le militant, le politique et le savant, l’activiste et le professeur. D’autres me rétorqueront à me disant que cette distinction n’est pas dit tout facile. Il y’a eu dans l’histoire des savants qui ont développé des théories et qui ont pour finalité satisfaire une certaine subjectivité. C’est l’exemple du Marxisme qui se voulait pratique en réconciliant les connaissances humaines et la politique. Le généticien soviet Lyssenko sous Staline avait défendu l’existence d’une génétique bourgeoise et la génétique prolétarienne. Comme aussi des anthropologues nazis ont utilisé la science pour justifier la biologisation des rapports sociaux. Tout cela nous invite à chercher la distinction entre le savant et le politique, l’objectivité et la subjectivité. Seulement et seulement si la critique s’impose dans le regard que nous auront sur la réalité. C’est seulement cela qui nous permettrait de dépasser Cheikh Anta Diop. La Mal-mesure de l’homme tel est le titre du livre du paléontologue américain S.J.Gould (1941-2002) dans lequel, il critiquait le déterminisme biologique dans les sciences humaines introduite à l’époque par la sociobiologie des années 70. Il disait ceci «la manipulation inconsciente des données peut être une norme scientifique» parce que «les scientifiques sont des êtres humains enracinés dans des contextes culturels, et non des automates orientés vers la vérité externe» Nous avons considéré ce titre comme l’image de l'égyptologue sénégalais, ressemblant à ces anthropologues du XIXe siècle. Influencée par leur vision des choses, ils prenaient la science comme moyen de justifier leur idéologie. Il n’y’avait plus d'objectivité mais la subjectivité qui les animait passait avant tout. C’est cela la mauvaise mesure sur les hommes et leur place dans l’histoire. Et cette mauvaise mesure persiste jusqu’à nos jours. Le scientifique n’est jamais neutre. Il est la « fille » de son époque. Dans l’histoire de l’anthropologie biologie, ceux qui l’ont animé ont été attiré par leur subjectivité. Celle qui les pousse à mesurer un crâne ou à « violer » les données pour satisfaire l’idée qu’il existe une biologie des inégalités raciale. Dans le cas de Cheikh Anta Diop, c’est l’histoire d’un savant et son peuple. Dans le souci de lui accorder la « grandeur » dans l’histoire, il lui octroie une mauvaise mesure. Une mal-mesure dans le discours, dans les origines, et dans son devenir. Cheikh Anta Diop ne procède pas à mesurer des crânes pour justifier un discours. Pour son siècle, son contexte, son époque, pour sa générateur c’était l’alchimiste. Si les savants de l’école d’anthropologie de Paris au XIXe siècle sont critiquables, il l’est aussi des afrocentristes ou diopiens et si on ne parvient pas à avoir cet effort de les critiquer, nous serons nous responsables de répandre un siècle d’obscurantiste soutenu par un besoin de satisfaire une idéologie dépassée et pseudo-scientifique. Conclusion : En effet, la faiblesse de ses idées et de ses travaux ont été souvent utilisés par certains racialistes et racistes africains. Elles servent aussi de discours et de projets nationalistes. La « haine pour l’occident » prend source dans ses idées et de ses ouvrages souvent mal lus ou mal compris. Cheikh Anta Diop n’a rien apporté de nouveau, ni à l’anthropologie, ni à l’égyptologie. Toute sa thèse, sur les origines nègres des anciens égyptiens a été défendue dans le passé par certains individus qu’il accuse d'être des idéologues. Il s’agit de Faidherbe, de Maurice Delafosse, des assimilationnistes dont Yoro Diaw. Il ne remet pas question l’universelle. Il s’inspire du modèle occidental pour relier l’Afrique aux racines originelles de la civilisation européennes en indigénisant le passé de l’Afrique93. Par exemple, l’humanité conçoit son histoire de la même manière. Si toutes les « races » ont la même « lobe antérieure » il devrait réaliser la même histoire, les même connaissances, les même faits historiques. Par exemple, si on comprend sa philosophie de l’histoire, les mathématiques, la philosophie, la pensée, la logique, la raison, l’Etat, la roue, 92 Chomsky : Langue, linguistique, Entretient avec Mitsou Ronat Paris Flammarion « Champs » 1977 p.34 Mamadou Diouf : « Des Historiens et des histoires, pour quoi faire ? L’histoire africaine entre l’Etat et les communautés » in Canadian journal of African studie / Revue canadienne des Etudes Africaines 2000 Vol 34 N°2 (2000) pp. 337-374 93 ont été inventée par toutes les sociétés. L’Afrique y compris. Il reconnait toutefois des périodes de domination entre les races. Dans l’antiquité, les « nègres » ont dominé, aujourd’hui ce sont les blancs qui ont dominé. Cette lecture de l’histoire est purement « occidentale ». L’angoisse de Cheikh Anta Diop était de justifier la place de l’Afrique au coeur de l’universel. Considérer comme un contributeur à part entière de l’universel. Il accuse que l’Occident grec a plagié le nègre égyptien, il lui a emprunté tous les éléments de la civilisation. Le concept du donner et recevoir commencerait selon lui au début de l’histoire dans les grands Lacs. Cheikh Anta Diop n’invente pas l’histoire, il « négroïse » l’histoire. En outre, il offre au continent, aux idéologues, aux racistes, aux nationalistes, aux culturalistes, aux fanatiques l’assurance que leur passée avait le même socle équivalent à la civilisation gréco-romaine. L’Afrique doit avoir sa part dans l’Antiquité. Ce saisissement ontologique majeur, nécessairement militant dans le contexte des indépendances, oriente durablement et sous des formes multiples l’œuvre de chercheurs africains. Comme le dit C. Coquery Vidrovitch, Cheikh Anta Diop a poussé le « bouchon » de la pseudoscience trop loin. Depuis sa mort (1986), cette thèse est devenue « mémorielle », des « mots », une « théorie » plus que des faits. L’ombre de Cheikh Anta Diop est si forte, si présente, qu’elle influe sur le travail des chercheurs, des étudiants. Sa thèse demeure une menace permanente, un risque d’une inhibition intellectuelle. 94Le défi ou le vrai combat qui incombent aux disciples du « pharaon noir », ce n’est pas cette persistance à déclarer la guerre à un même adversaire, ni à le pousser à reconnaitre que l’Egypte est par antériorité nègre. Le vrai combat, c’est de le prouver et aller au-delà. Et jusqu’à nos jours, Cheikh Anta Diop n’est qu’une momie « d’éloge ». Depuis sa mort aussi, les recherches et les découvertes archéologiques en Afrique, subsaharienne, nord africaine, l’Egypte pharaonique etc...sont en plein âge d’or. On connait aujourd’hui le passé de l’Afrique mieux qu’à l’époque de Cheikh Anta Diop. On ne cesse de découvrir. D’anciennes questions sont aujourd’hui répondues. Par exemple, en Afrique subsaharienne, la période « pré-coloniale » n’est plus un siècle obscur, mais une période où l’on peut reconstituer les premières formes de société, les premières formes de domestication, les premiers complexe agricole au début VIe millénaire. Et surtout, on reconnait qu’elle n’a jamais été isolé du reste du monde. De la paléoanthropologie, en passant par l’archéologie, la craniométrie, la linguistique comparée, la génétique, l’anthropologie culturelle, aucune de ces disciplines rendent crédible les propos de Cheikh Anta Diop. On apprend avec la paléoanthropologie que l’humanité dans l’histoire n’était pas composée par des races distinctes (négroïde, indo-européen, race jaune), elles est plutôt le fruit d’un long métissage.Ce métissage est de nos jours, constaté par la paléo-génétique avec la thèse de l’hybridation qui constate que notre Homo Sapiens n’est pas encore achevé. Nous sommes l’héritier de tout un échange génétique entre les premières formes anatomiquement modernes et les populations archaïques ou en transition morphologique. Donc, sa thèse est fausse ? Pas tout à fait. Elle est fausse que quand elle conçoit l’histoire de l’humanité en race. Les dernières découvertes ne nient pas l’universel. L’idée que l’Afrique était un continent isolé, suivant la progression des récentes découvertes archéologiques est fausse. Cet universel s’est réalisé grâce au commerce, la route des chars entre le Niger et le Tchad. Avec le commerce, le mil typiquement subsaharien au IIIe millénaire av JC, s’est retrouvé en Inde. Mais aussi, reconnaitre qu’elle a appris des autres à faire la roue, pour faire des chars, l’autre lui a donné de nouveaux taurins typiquement du Proche-Orient. Cependant, l’autre ne lui a appris à domestiquer des plantes sauvages, ni à enterrer les morts, ni à fondre le fer ou à travailler sur le cuivre. Bibliographie : 1) AnDah (B.W.). 1973. 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