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Determinants denis raynaud

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LES DÉTERMINANTS DU RECOURS À L'AUTOMÉDICATION
Denis Raynaud
La Documentation française | « Revue française des affaires sociales »
2008/1 | pages 81 à 94
ISSN 0035-2985
Article disponible en ligne à l'adresse :
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------https://www.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2008-1-page-81.htm
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Les déterminants du recours
à l’automédication
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Le développement de l’automédication est l’objet d’un débat en France.
Ce marché est assez peu développé par rapport aux autres pays européens.
Compte tenu des difficultés de financement de l’assurance maladie, la progression de la part de l’automédication dans les dépenses de médicaments
semble assez probable. Contrairement aux autres consommations de biens
médicaux où les professionnels de santé sont prescripteurs, l’automédication
met le consommateur au centre de la décision de consommation. À partir
de l’Enquête décennale Santé de 2002-2003, cet article étudie le recours à
l’automédication en fonction des caractéristiques démographiques, économiques, sociales, d’état de santé… des individus et met en évidence leurs
rôles respectifs, tant sur la probabilité de recours à l’automédication que
sur les différentes formes d’automédication qui peuvent exister. Les résultats permettent alors de s’interroger sur les perspectives de développement
de l’automédication dans un contexte où la demande dépend très largement
de facteurs économiques et culturels.
■
L’automédication en France : cadre général
L’usage du terme automédication est courant mais il ne fait pas l’objet d’une
définition unique. L’automédication est définie dans cette étude, dans la continuité des précédents travaux sur ce thème (rapport Coulomb, 2007), comme
le recours d’un patient à au moins un médicament de prescription médicale
facultative dispensé dans une pharmacie et non effectivement prescrit par
un médecin. Cette définition de l’automédication exclut donc le recours à
des médicaments présents dans l’armoire à pharmacie familiale, prescrits
antérieurement par un médecin, et consommés de la propre initiative des
patients. Cette définition est cohérente avec le mode de délivrance des médicaments en France, disponibles uniquement dans les pharmacies. En particulier, la définition anglo-saxonne de médicament OTC (over the counter)
n’est pas adaptée au marché français compte tenu du mode de délivrance
des médicaments dans notre pays qui interdit la mise à disposition directe
des médicaments devant le comptoir de l’officine. Ainsi, l’automédication
en France s’accompagne toujours de la délivrance du ­médicament par un
* Chef du bureau des dépenses de santé et des relations avec l’assurance maladie à la Drees.
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Denis Raynaud*
RFAS No 1 2008
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En France, le marché de l’automédication est assez peu développé par rapport aux autres pays européens. En 2006, il représente seulement 8 % du
chiffre d’affaires du marché des médicaments de ville, alors que cette proportion est triple en Suisse ou double en Allemagne ou au Royaume-Uni
(Coulomb, 2007). Le marché des médicaments à prescription médicale facultative (PMF), qui inclut le marché de l’automédication, représente, quant
à lui, 19 % du marché total. Un des freins au recours à l’automédication
en France est la possibilité de se faire rembourser les médicaments à PMF
remboursables s’ils sont prescrits par un médecin. Le marché des médicaments à prescription médicale facultative regroupe en effet une majorité de
médicaments remboursables (14 % du chiffre d’affaires) et une minorité de
médicaments non remboursables (5 % du chiffre d’affaires). Les prix des
médicaments non remboursables sont libres et peuvent varier d’une pharmacie à une autre alors que les prix des médicaments remboursables, même
lorsqu’ils sont achetés en automédication, sont régulés. Bien souvent, les
industriels décident eux-mêmes de ne pas demander le remboursement de
leur médicament pour pouvoir bénéficier de la liberté des prix et de publicité, toutefois, les médicaments d’automédication sont généralement des
médicaments à bas prix. Par ailleurs, pour pouvoir bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), les médicaments non remboursables
sont soumis aux mêmes contraintes que les médicaments remboursables.
Ainsi, alors que l’automédication ne représente que 8 % du marché de ville
en valeur, elle représente 17 % du marché en volume. Les trois quarts des
médicaments à PMF remboursables sont achetés avec une ordonnance et
remboursés par l’assurance maladie, seule une minorité est effectivement
acquise par les patients en automédication. Dans les autres pays européens,
la situation est inverse, les médicaments à PMF, plus fréquemment non remboursables, sont délivrés très largement en automédication (sept sur dix
en Suisse, huit sur dix au Royaume-Uni ou en Allemagne, en valeur). Au
final, le marché de l’automédication est composé majoritairement de médicaments non remboursables (5 % du chiffre d’affaires), seulement 3 % des
médicaments de ville remboursables étant des médicaments à prescription
facultative achetés sans ordonnance. Des études qualitatives sur l’automédication (Direction générale de la santé, 2002) ont mis en évidence des écarts
de prix importants entre les pharmacies pour les mêmes produits. Compte
tenu de la réglementation des prix des médicaments, ces écarts ne concernent que les médicaments non remboursables, qui représentent la ­majorité
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pharmacien qui doit donner des conseils sur l’utilisation ou la posologie
(Briand, Chambaretaud, 2001). Les médicaments à prescription médicale
facultative, qui sont considérés comme des médicaments d’automédication
seulement s’ils ne sont pas prescrits par le médecin, sont selon la réglementation des produits dont la toxicité est modérée, y compris en cas de surdosage et d’emploi prolongé, et dont l’emploi ne nécessite pas a priori un
avis médical. Selon l’OMS, les médicaments destinés à l’automédication
doivent pouvoir être utilisés par les patients hors contexte médical, pour le
traitement de symptômes bénins reconnus par le patient.
Les déterminants du recours à l’automédication
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Dans un contexte de tensions accrues concernant le financement de l’assurance maladie en France, le développement de l’automédication pourrait être
source d’économies. En effet, l’achat d’un médicament d’automédication
n’est pas remboursé par l’assurance maladie, et il peut aussi éviter le remboursement d’une consultation médicale. Toutefois, les représentants des
médecins pointent les risques liés à ce type d’évolution, notamment les risques de retard de diagnostic pouvant provoquer des pertes de chances pour
les patients et des augmentations de coût à moyen terme. Cependant, le système du paiement à l’acte encourage les contacts médecins-patients et peut
à certains égards apparaître comme un frein au développement de l’automédication. Les pharmaciens et la majorité des laboratoires pharmaceutiques sont, quant à eux, favorables au développement de l’automédication
qui parallèlement aux économies potentielles pour la Sécurité sociale, peut
être source de profits supplémentaires pour eux-mêmes. En conséquence,
le débat sur l’intérêt d’un développement de l’automédication reste vif, et
les différents acteurs de ce marché peuvent être tentés de défendre des positions en lien avec leurs intérêts. Quant aux patients, ils souhaitent que le
sujet de l’automédication ne soit pas enfermé dans une simple considération économique, et que son développement s’accompagne le cas échéant
d’un programme d’éducation à la santé (Actes du colloque de la mutualité,
2007). Le rôle des patients dans le développement ou non de l’automédication sera par définition décisif puisque contrairement à la pharmacie prescrite pour laquelle ils suivent les conseils de leur médecin, ils sont moteurs
de la décision d’achat dans le cas de l’automédication.
■
Qui a recours à l’automédication ?
À partir de l’Enquête décennale Santé menée par l’Insee en 2002-2003
(cf. encadré), la suite de ce travail consiste à étudier, du point de vue des
patients, les déterminants du recours à l’automédication. Grâce aux informations recueillies durant les trois visites de l’enquêteur, sur une période de
deux mois, cette enquête permet en effet de connaître l’ensemble des achats
de médicaments des personnes enquêtées, et de savoir pour chaque achat
si c’est un médicament prescrit ou un médicament d’automédication. En
outre, pour les achats sans ordonnance, une question permet de savoir qui a
conseillé le recours à l’automédication. Ainsi, les déterminants du recours à
la pharmacie prescrite et non prescrite vont être comparés dans un premier
temps, puis les modes d’accès à l’automédication vont être analysés.
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du ­marché de l’automédication. Les médicaments étant situés derrière le
comptoir du pharmacien, l’affichage des prix est parfois peu lisible. En
conséquence, un consommateur connaît difficilement à l’avance le montant
à payer quand il a recours à l’automédication. Cette incertitude peut être un
frein à l’accès à l’automédication, plus important pour les ménages modestes que pour les ménages aisés.
RFAS No 1 2008
Encadré : L’Enquête décennale de Santé 2002-2003
L’Enquête décennale de Santé 2002-2003 réalisée par l’Insee s’est déroulée entre octobre 2002 et septembre 2003. Elle répond, comme les enquêtes précédentes à un triple objectif :
– relever la morbidité déclarée et évaluer l’état de santé de la population ;
– mesurer la consommation de soins et de prévention ;
– mettre en relation la consommation de soins avec l’état de santé déclaré
et les caractéristiques sociodémographiques des individus et du ménage.
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Durant les deux mois d’enquête, 20 % des individus ont eu recours à au
moins un achat de médicament sans ordonnance, cette proportion s’élevant à 53 % pour le recours à la pharmacie prescrite. Les recours à l’automédication sont donc moins fréquents, ils représentent aussi moins d’achats
en nombre de boîtes : en moyenne, les personnes enquêtées ont acheté 0,4
boîte en automédication contre environ 3 boîtes de médicaments prescrits.
L’analyse comparée du recours à chacun des deux types de consommation
souligne des déterminants du recours aux soins bien différents. Ainsi, le
graphique 1 présente les différentes probabilités de recours à la pharmacie
durant l’enquête en fonction de l’âge et du sexe. Si la plus forte probabilité
de consommation des femmes ou des enfants en bas âge n’est pas démentie quand on se limite aux médicaments d’automédication, les profils de
recours en fonction de l’âge sont typiques de chacune des deux consommations. Alors que pour la pharmacie prescrite, la probabilité de recours s’envole à partir de 60 ans après avoir été minimale aux âges actifs (pour les
hommes en particulier), le constat est inversé pour le recours à l’automédication : c’est aux âges actifs que le recours apparaît le plus élevé, avec un
maximum entre 40 et 50 ans, puis la probabilité de recours diminue avec
l’âge, tant pour les hommes que pour les femmes.
Ces profils de consommation en fonction de l’âge et du sexe sont confirmés
par une analyse multidimensionnelle, qui tient compte aussi de l’état de santé
des individus de leur couverture sociale, et des caractéristiques démographiques, sociales et économiques des ménages auxquels ils appartiennent.
Le tableau 1 en annexe présente ainsi les résultats des estimations de deux
régressions logistiques, modélisant respectivement les probabilités d’avoir
au moins un recours à l’automédication et à la pharmacie prescrite durant
l’enquête. Cette étude comparée permet, au-delà de l’effet de l’âge, de faire
apparaître d’autres facteurs de différenciation entre le recours à l’automédication et le recours à la pharmacie prescrite.
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L’enquête a été effectuée auprès d’un échantillon représentatif de ménages ordinaires, la représentativité étant assurée au niveau national et pour
cinq régions. La période de collecte a comporté cinq vagues (de ­septembre­octobre 2002 à mai-juin 2003) afin de tenir compte des variations saisonnières de morbidité et de consommation. Les enquêteurs ont effectué trois
visites, espacées d’un mois. Les informations sur les achats de médicaments (prescrits ou non prescrits) ont été recueillies à partir d’un carnet
rempli par les enquêtés durant les deux mois d’enquête et relevé par l’enquêteur lors des visites 2 et 3.
Les déterminants du recours à l’automédication
Graphique 1 : Recours à la pharmacie prescrite et non prescrite selon l’âge
et le sexe
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De manière attendue, l’influence de l’état de santé général des individus
n’apparaît pas significative dans le recours à l’automédication alors que son
influence est décisive dans le recours à la pharmacie prescrite (cf. graphique 2).
L’automédication se limite en effet à des médicaments traitant des maladies
ou des symptômes bénins. Ainsi, ni l’état de santé perçu par les individus ni
le fait d’avoir été hospitalisé dans les douze derniers mois n’ont d’influence
sur la probabilité de recours à l’automédication. Quant aux personnes déclarant être limitées dans leurs activités quotidiennes en raison de leur état de
santé, leur recours apparaît légèrement supérieur à celui des ­personnes ne
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Graphique 2 : Recours à la pharmacie prescrite et non prescrite
en fonction de l’état de santé déclaré (odd-ratio)
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souffrant pas de ces limitations, mais l’écart apparaît bien moindre que celui
qui est mesuré pour le recours à la pharmacie prescrite (odd ratios respectifs
de 1,2 et de 1,6). Avec l’âge et le mauvais état de santé, le nombre de médicaments prescrits devient, pour des raisons de sécurité, un frein à l’automédication, les conseils d’un médecin étant alors souhaitables.
Outre l’état de santé, les facteurs économiques et sociaux ont eux aussi
des effets différenciés sur les recours à l’automédication et à la pharmacie prescrite.
En premier lieu, les médicaments achetés en automédication ne sont remboursables ni par l’assurance maladie, ni par les assurances complémentaires qui ne versent de prestations le plus souvent qu’en complément de
remboursements initiaux du régime de base. À l’inverse, quand le médicament est remboursable, la prescription par un médecin permet d’ouvrir
le droit au remboursement de la Sécurité sociale, mais aussi des assurances complémentaires. En conséquence, les personnes qui bénéficient d’une
assurance complémentaire, qu’elle soit privée ou via la couverture maladie
universelle (CMU), ont plus fréquemment recours à la pharmacie prescrite
que les personnes sans une telle assurance, même s’il est vrai que la perspective du remboursement des médicaments prescrits n’est sûrement pas le
seul motif de recours à un médecin. Cet effet de la couverture complémentaire n’apparaît pas sur le recours à l’automédication. On pourrait même
penser que les personnes sans assurance complémentaire ont plus d’incitations à recourir à l’automédication que les assurés dans la mesure où quand
elles consultent un médecin, elles doivent aussi payer le ticket modérateur.
Toutefois, les estimations ne font pas apparaître ce type d’effet, les probabilités de recours à l’automédication ne sont influencées ni à la hausse ni à
la baisse par le bénéfice d’une couverture complémentaire.
En raison de cette absence de remboursement, le recours à l’automédication est coûteux pour les ménages. Ainsi, la probabilité de recours à l’automédication est croissante avec le niveau de vie des ménages mesuré par le
revenu disponible par unité de consommation. Cet effet apparaît de manière
bien moins prononcée en ce qui concerne le recours à la pharmacie prescrite (cf. graphique 3)
L’automédication est globalement coûteuse pour les ménages, mais elle
permet d’éviter de subir un coût d’opportunité de la consultation médicale,
qui est plus élevé pour les actifs, notamment les plus occupés et les mieux
rémunérés, que pour les non actifs. Ainsi, toutes choses égales par ailleurs
et donc à revenus donnés, les cadres et les artisans ont une plus forte probabilité de recours à l’automédication que les ouvriers. Le recours à l’automédication est source de gains de temps en évitant une consultation chez un
médecin, les artisans et les cadres ayant des journées de travail généralement
plus longues. Cette raison est ainsi fréquemment avancée pour expliquer le
recours à l’automédication dans les enquêtes qualitatives (DGS, 2002). Par
ailleurs, les artisans ont la probabilité de recours à la pharmacie prescrite la
plus faible, ce qui renforce l’interprétation précédente.
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RFAS No 1 2008
Les déterminants du recours à l’automédication
Graphique 3 : Recours à la pharmacie prescrite et non prescrite
en fonction du décile de niveau de vie (odd-ratio)
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Au-delà des interprétations liées aux incitations économiques, le recours
à l’automédication s’explique aussi par des facteurs culturels. Ainsi, outre
l’effet du revenu et de la catégorie sociale, un fort effet « diplôme » apparaît
alors que le niveau d’études ne joue aucun rôle significatif dans le recours
à la pharmacie prescrite (cf. graphique 4). Par rapport aux personnes issues
d’un ménage dont la personne de référence a un niveau d’études modeste,
. Notion de chef de famille au sens de l’Insee.
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Graphique 4 : Recours à la pharmacie prescrite et non prescrite
en fonction du diplôme du chef de ménage (odd-ratio)
RFAS No 1 2008
allant de l’absence de tout diplôme jusqu’au brevet d’études professionnelles, les personnes ayant un niveau bac + 2 ou supérieur à bac + 2 ont un
recours significativement plus fréquent à l’automédication. Les personnes
ayant un faible niveau d’études sont aussi celles qui expriment le plus de
méfiance vis-à-vis des médicaments d’automédication, notamment vis-à-vis
de leur qualité et de leur dangerosité (DGS, 2002). Au contraire, les personnes ayant un niveau d’études plus élevé expriment une certaine confiance
sur ces points. Cette différenciation culturelle sur le recours à l’automédication semble pouvoir aussi s’expliquer par l’influence du médecin, qui peut
être différente selon les groupes sociaux et selon les niveaux culturels. Dans
les milieux modestes, le rôle de conseil du médecin apparaît plus important, alors que les personnes ayant suivi des études s’estiment plus capables d’évaluer leurs symptômes (DGS, 2002).
Les différents types de recours à l’automédication
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Ces différenciations démographiques, économiques et sociales sur les probabilités de recours à l’automédication sont renforcées quand on étudie,
pour chaque achat de médicament non prescrit, la question du conseil ayant
motivé cet achat. Pour l’ensemble des recours à l’automédication identifiés dans l’enquête, le consommateur n’a suivi le plus souvent les conseils
de personne (46 %) et a donc acheté le médicament de sa seule initiative.
22 % des achats ont été motivés par les conseils du pharmacien, 20 % par
les conseils d’un médecin (dentiste 1 %), et 7 % par un parent, ami ou voisin (autre 3 %). Les conseils d’un médecin ont pu être formulés lors d’une
consultation récente ou lors d’un précédent épisode de soins, ou encore
par téléphone. Au final, 43 % des recours à l’automédication ont donc été
conseillés par un professionnel de santé, et 57 % s’apparenteraient à une
automédication pure, sans conseil spécialisé préalable. La suite de ce travail
examine le conseil qui a influencé ce recours à l’automédication en fonction
des caractéristiques démographiques, économiques et sociales des individus.
Les différentes sources de conseils ont été regroupées en trois catégories,
selon que le conseil a été émis par un pharmacien, un médecin ou dentiste,
ou aucun de ces professionnels de santé. Le tableau 2 en annexe présente
les résultats d’une régression logistique polytomique non ordonnée.
Les personnes qui ont le plus recours à l’automédication, c’est-à-dire les personnes d’âge actif, en bonne santé, diplômées du supérieur, sont aussi celles
qui le plus souvent ne bénéficient d’aucun conseil spécialisé. Inversement,
les personnes qui ont les plus faibles probabilités de recours à l’automédication, les personnes âgées, de revenus modestes, habitant en zone rurale
sont celles qui, en cas de recours, bénéficient le plus souvent du conseil d’un
médecin. Ainsi, ces résultats vont dans le sens d’un renforcement des interprétations précédentes sur les déterminants du recours à l’automédication.
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Les déterminants du recours à l’automédication
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Quand ils recourent à l’automédication, les individus issus de ménages de
niveau de vie modeste ou dont la personne de référence est au chômage,
suivent plus fréquemment les conseils d’un médecin et moins fréquemment
les conseils d’un pharmacien. Les diplômés du supérieur semblent, quant
à eux, avoir moins recours aux conseils d’un pharmacien, peut-être parce
qu’ils connaissent bien les médicaments dont ils estiment avoir besoin. Les
personnes avec une couverture complémentaire suivent plus fréquemment
les conseils d’un médecin quand elles recourent à l’automédication, ce qui
est logique dans la mesure où elles ont tout intérêt à passer par une consultation médicale pour pouvoir se faire rembourser le maximum de médicaments par leur complémentaire santé. Au contraire, pour les personnes sans
assurance complémentaire, le recours direct à l’automédication ou via les
conseils d’un pharmacien, mais sans passer par une consultation médicale,
permet d’économiser le ticket modérateur de la consultation médicale. Il y
a enfin une dimension géographique dans le type de recours à l’automédication, avec des recours plus fréquents à la suite des conseils d’un pharmacien
en région parisienne, et des recours directs sans conseils plus rares pour les
personnes habitant des quartiers classés en zone urbaine sensible. Ce dernier résultat peut toutefois s’interpréter aussi d’un point de vue social.
Ces résultats illustrent une certaine diversité des types de recours à l’automédication, qui vont de l’achat de médicaments à prescription médicale
facultative non remboursables conseillés par le médecin, à l’achat direct de
médicaments bien connus des consommateurs, en passant par l’achat d’un
médicament recommandé par le pharmacien.
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L’examen plus détaillé des résultats met en évidence quelques résultats
complémentaires qui viennent éclairer les modes de recours à l’automédication. Le recours à un médicament non prescrit pour un enfant de moins
de 5 ans intervient plus souvent que pour les autres classes d’âge, en suivant
les conseils d’un médecin, et plus rarement en l’absence de tout conseil spécialisé. Entre 20 et 50 ans, le recours à l’automédication pure, en l’absence
de tout conseil de médecin ou pharmacien, est plus fréquent. À partir de 50
ans, on retrouve de nouveau l’influence plus grande des médecins dans le
recours à l’automédication. Quand elles ont recours à l’automédication, les
femmes suivent plus fréquemment que les hommes les conseils d’un médecin. En fonction de l’état de santé, les modes de recours à l’automédication
sont bien différents. Les personnes en mauvaise santé suivent plus souvent les conseils d’un médecin, ou éventuellement d’un pharmacien, mais
y recourent plus rarement de leur propre initiative. Inversement, ce sont les
personnes en bonne santé qui ont recours à l’automédication sans suivre de
conseils spécialisés. Le rôle de la composition familiale joue aussi un rôle
important, les familles nombreuses et les familles monoparentales ont plus
souvent un recours direct sans conseil spécialisé préalable. En outre, les
couples avec au moins deux enfants font plus fréquemment des achats de
pharmacie non prescrits qui ne sont pas destinés à une personne identifiée
du ménage mais qui sont pour les besoins de la famille en général.
RFAS No 1 2008
Le premier cas de figure illustre une forme d’automédication contrainte, le
consommateur peut y avoir recours car le médicament n’est pas remboursable. Ce type de recours concerne plus souvent les individus qui en général ont un recours peu fréquent à l’automédication.
Le deuxième cas au contraire caractérise un comportement de consommateurs habitués de l’automédication, pour lesquels le recours est un choix
positif, qui permet de gagner du temps.
Le troisième cas de figure peut être en partie considéré comme une étape
antérieure du deuxième, le consommateur accédant à la connaissance du
produit via les conseils du pharmacien.
Ainsi, les comportements d’automédication en tant que tels correspondent
plutôt aux recours sans conseils spécialisés ou en fonction des conseils du
pharmacien, alors que le recours à l’automédication via les conseils d’un
médecin résulte plutôt du caractère non remboursable des médicaments
conseillés.
Perspectives de l’automédication en France
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Le développement de l’automédication est aujourd’hui vu en France comme
une possibilité pour répondre en partie aux contraintes de financement de
l’assurance maladie. Ainsi, le rapport Coulomb (Coulomb, 2007) préconise
de cesser de rembourser les médicaments à prescription médicale facultative, qui sont aujourd’hui très majoritairement remboursables, à l’inverse
des autres pays européens. Cela pourrait permettre de limiter les remboursements de médicaments par l’assurance maladie, les remboursements seraient
concentrés sur les médicaments à prescription médicale obligatoire, qui traitent en général des pathologies plus lourdes que les médicaments à prescription facultative. Cela pourrait aussi diminuer certaines consultations
médicales dont la motivation est d’obtenir une prescription pour un médicament à PMF afin d’en obtenir le remboursement.
Après une phase de stagnation, voire de décroissance du marché de l’automédication en France jusqu’en 2005, il semblerait que la part de l’automédication progresse désormais dans le chiffre d’affaires des dépenses de
médicaments en ville (AFIPA, 2008). Les perspectives de développement
sont d’ailleurs assez bonnes, les déremboursements de médicaments à service médical rendu insuffisant entraînant un développement de l’automédication (Mutualité, 2007). Toutefois, les déremboursements de médicaments
peuvent aussi se traduire par un report des prescriptions vers d’autres classes thérapeutiques toujours remboursées (Devaux, Grandfils, Sermet, 2007).
La mise en place à compter du 1er janvier 2008 de franchises de 50 centimes d’euros par boîte de médicament, avec un plafonnement à 50 euros
annuels, pourrait inciter les consommateurs à se tourner un peu plus vers
l’automédication. En effet, cette franchise réduit mécaniquement le taux
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Les déterminants du recours à l’automédication
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de remboursement des médicaments à PMF remboursables, qui sont par
ailleurs relativement peu onéreux, ce qui réduit l’intérêt sans l’annuler
toutefois, d’une consultation médicale qui serait uniquement motivée par
la perspective d’obtenir une prescription. Certaines perspectives futures,
comme l’autorisation de vendre des médicaments de l’autre côté du comptoir (OTC) ou l’assouplissement des règles sur la publicité pourraient stimuler d’autant ce marché à l’avenir.
Toutefois, l’étude des comportements d’automédication à partir de l’Enquête décennale Santé a permis de mettre en évidence les multiples formes
que pouvait prendre l’automédication et surtout d’en identifier les déterminants. En particulier, des incitations économiques et des facteurs culturels
limitent le recours à l’automédication des ménages les plus modestes. Le
développement de l’automédication pourrait donc être différencié selon les
catégories sociales. En cas de développement significatif de ce marché, il
faudrait alors s’assurer que l’accès aux soins des plus fragiles reste préservé
pour traiter les maladies bénignes qui relèveraient de l’automédication.
RFAS No 1 2008
Annexe
Âge Hommes
Âge Femmes
Décile de niveau de vie
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Couverture
complémentaire
Exonération
du ticket modérateur
< 2 ans
3-4 ans
5-9 ans
10-14 ans
15-19 ans
20-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
50-59 ans
60-69 ans
70-79 ans
80 ans et plus
< 2 ans
3-4 ans
5-9 ans
10-14 ans
15-19 ans
20-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
50-59 ans
60-69 ans
70-79 ans
80 ans et plus
 1
 2
 3
4
5
6
7
8
9
10
CMU
Complémentaire
Sans couverture
Exonéré
Inconnu
Très bon
Bon
État de santé déclaré
Moyen
Mauvais
Très mauvais
Oui
Limitations d’activité
Hospitalisé dans l’année Oui
Non définie
Agriculteur
Catégorie sociale
Artisan
de la personne de
Cadre
Profession intermédiaire
référence du ménage
Employé
(PR)
Ouvrier qualifié
Ouvrier non qualifié
Emploi
Occupation principale
Chômeur
PR
Inactif
Aucun ou inconnu
CEP, BEPC
CAP, BEP
Diplôme PR
Bac
Bac + 2
Supérieur à bac + 2
Personne seule
Couple sans enfant
Couple 1 enfant
Couple 2 enfants
Type de ménage
Couple 3 enfants et plus
Famille monoparentale
Autres cas
Commune rurale
Unité urbaine < 20 000 habitants
< 100 000 habitants
Strate de la commune
< 2 000 000 habitants
Paris
Oui
Zone urbaine sensible
Non
AUTOMÉDICATION
Odd
95 % Wald
Ratio Confidence Limits
2,5
4,6
3,4
1,1
2,2
1,5
1,2
0,9
1,6
0,9
0,7
1,3
0,5
0,9
0,7
1,0
Réf.
Réf.
1,1
1,5
1,3
1,0
1,4
1,2
0,9
0,8
1,1
0,6
0,9
0,7
0,9
0,7
1,2
0,5
0,9
0,6
1,8
3,4
2,5
1,1
2,3
1,6
1,0
1,9
1,4
1,1
1,9
1,4
1,1
1,8
1,4
1,6
2,2
1,9
2,1
2,7
2,4
1,7
2,3
2,0
1,4
2,0
1,7
1,1
1,7
1,4
1,2
1,0
1,4
1,0
0,8
1,3
1,0
Réf.
Réf.
1,0
0,9
1,2
1,1
1,4
1,2
1,0
1,3
1,2
1,2
1,6
1,4
1,1
1,4
1,2
1,1
1,4
1,2
1,1
1,5
1,3
1,2
1,6
1,4
1,2
1,6
1,4
0,9
0,7
1,1
1,1
1,0
1,2
1,0
Réf.
Réf.
0,8
0,6
1,0
1,2
1,2
1,3
0,9
1,2
1,0
1,4
1,2
1,4
1,4
1,3
1,2
1,1
1,0
1,0
1,1
0,9
1,0
1,0
1,1
1,2
1,4
1,5
1,4
1,0
0,9
0,8
0,7
0,9
1,2
1,0
1,1
1,1
1,1
1,1
1,0
0,9
0,8
0,5
Réf.
1,1
1,1
1,1
0,6
1,1
0,9
1,1
1,0
1,2
1,2
1,2
1,1
1,0
Réf.
Réf.
0,9
0,8
0,9
Réf.
1,0
1,1
1,2
1,3
1,3
Réf.
0,9
0,7
0,6
0,8
0,9
Réf.
1,0
1,0
1,0
1,0
Réf.
0,8
en gras, odd ratio significativement différent de 1 avec 95 % de confiance.
Source : enquête décennale santé 2002-2003, Insee.
92
0,9
0,8
Réf.
1,3
1,3
1,5
1,4
1,4
1,1
1,8
1,5
1,6
1,6
1,5
1,4
1,2
Réf.
Réf.
1,2
1,0
1,1
Réf.
1,2
1,4
1,6
1,7
1,6
Réf.
1,0
0,9
0,8
1,1
1,5
Réf.
1,2
1,2
1,2
1,2
Réf.
1,0
PRESCRIPTION
Odd
95 % Wald
Ratio Confidence Limits
7,3
12,0
9,4
3,3
5,6
4,3
1,7
2,7
2,1
1,6
2,4
2,0
1,2
1,8
1,5
1,0
Réf.
Réf.
1,1
1,0
1,3
1,2
1,6
1,4
1,9
2,5
2,2
4,4
3,1
3,7
4,3
6,6
5,3
4,6
8,3
6,2
5,9
9,5
7,5
2,7
4,6
3,5
2,2
3,4
2,7
1,5
2,4
1,9
2,2
3,2
2,7
2,8
3,7
3,2
2,4
3,1
2,7
2,3
3,1
2,7
4,5
3,4
3,9
4,8
6,9
5,7
6,1
9,1
7,4
5,6
9,2
7,2
1,0
Réf.
Réf.
1,0
0,9
1,1
1,1
1,0
1,2
1,0
1,3
1,1
1,0
1,3
1,2
1,1
1,0
1,2
1,0
1,3
1,2
1,0
1,3
1,2
1,1
1,4
1,2
1,1
1,4
1,3
1,5
2,0
1,7
1,7
2,0
1,8
1,0
Réf.
Réf.
2,3
1,1
1,0
1,7
3,3
3,8
5,9
1,6
1,3
0,7
0,8
0,8
1,0
1,1
1,0
0,9
1,0
1,0
1,1
1,2
0,9
1,0
1,1
1,0
1,0
1,0
0,9
1,0
1,0
1,0
0,9
0,9
0,8
1,0
1,0
1,0
1,0
0,8
1,0
1,0
2,1
1,0
Réf.
1,5
3,0
3,1
3,4
1,5
1,2
0,5
0,7
0,7
0,9
1,0
0,9
0,9
Réf.
Réf.
1,0
1,1
0,8
Réf.
1,0
0,9
0,9
0,9
0,8
Réf.
0,9
0,9
0,8
0,8
0,6
Réf.
0,9
0,9
0,9
0,7
Réf.
0,9
2,5
1,3
Réf.
1,8
3,6
4,8
10,1
1,8
1,4
0,9
1,0
0,9
1,1
1,2
1,1
1,0
Réf.
Réf.
1,2
1,3
1,0
Réf.
1,2
1,1
1,1
1,2
1,0
Réf.
1,0
1,0
1,0
1,0
1,0
Réf.
1,0
1,1
1,0
0,8
Réf.
1,1
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Tableau 1 : Recours comparés à l’automédication et à la pharmacie prescrite.
Régressions logistiques, odd ratio
Les déterminants du recours à l’automédication
Variables
Parameter
Constante
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< 2 ans
3-4 ans
5-9 ans
10-14 ans
15-19 ans
20-29 ans
Âge Hommes
30-39 ans
40-49 ans
50-59 ans
60-69 ans
70-79 ans
80 ans et plus
< 2 ans
3-4 ans
5-9 ans
10-14 ans
15-19 ans
20-29 ans
Âge Femmes
30-39 ans
40-49 ans
50-59 ans
60-69 ans
70-79 ans
80 ans et plus
 1
 2
 3
4
5
Décile de niveau de vie
6
7
8
9
10
CMU
Couverture
Complémentaire
complémentaire
Sans couverture
Exonéré
Exonération
Non exonéré
du ticket modérateur
Inconnu
Très bon
Bon
État de santé déclaré
Moyen
Mauvais
Très mauvais
Oui
Limitations d’activité
Non
Hospitalisé dans l’année Oui
Non
Non définie
Agriculteur
Catégorie sociale
Artisan
de la personne de
Cadre
Profession intermédiaire
référence du ménage
Employé
(PR)
Ouvrier qualifié
Ouvrier non qualifié
Oui
Chômage PR
Non
Aucun ou inconnu
CEP, BEPC
CAP, BEP
Diplôme PR
Bac
Bac + 2
Supérieur à bac + 2
Personne seule
Couple sans enfant
Couple 1 enfant
Couple 2 enfants
Type de ménage
couple 3 enfants et plus
Famille monoparentale
Autres cas
Commune rurale
Unité urbaine < 20 000 habitants
< 100 000 habitants
Strate de la commune
< 2 000 000 habitants
Paris
Oui
Zone urbaine sensible
Non
MODÈLE 1 :
MODÈLE 2 :
Médecin vs Personne
Pharmacien vs Personne
Odd Estimate* Standard Odd Estimate* Standard
ratio
error
ratio
error
-0,63
0,12
-0,81
0,13
0,49
0,19
0,44
0,20
1,7
2,5
0,43
0,28
1,4
0,27
0,29
2,4
1,3
-0,14
0,24
0,37
0,22
1,6
1,3
-0,19
0,26
0,51
0,23
1,8
0,9
-0,49
0,27
0,73
0,19
2,2
1,0
-0,43
Réf.
-0,08
Réf.
1,0
-0,66
0,14
-0,28
0,12
0,8
0,8
-0,14
0,13
-0,39
0,13
1,3
0,7
-0,04
0,14
1,0
-0,10
0,13
1,5
0,09
0,16
1,0
-0,10
0,17
1,7
-0,05
0,17
-0,48
0,18
1,5
0,7
0,00
0,27
1,3
0,21
0,26
1,5
0,41
0,20
1,2
0,11
0,22
2,3
0,19
0,29
1,5
0,33
0,29
1,9
1,1
-0,36
0,23
0,50
0,20
1,8
0,06
0,22
1,3
0,16
0,22
1,6
0,10
0,17
1,2
0,12
0,16
1,7
0,01
0,12
1,1
0,00
0,11
1,6
-0,25
0,11
-0,40
0,11
1,2
0,7
-0,03
0,11
-0,43
0,11
1,5
0,7
0,06
0,12
-0,42
0,12
1,6
0,7
0,22
0,13
-0,44
0,14
1,9
0,7
0,20
0,14
0,8
-0,27
0,15
1,9
0,52
0,17
0,7
-0,37
0,20
2,6
1,0
0,21
Réf.
1,0
-0,23
Réf.
0,9
0,11
0,09
1,1
-0,10
0,09
0,08
0,08
0,04
0,08
0,9
1,3
0,05
0,08
0,17
0,08
0,8
1,5
0,07
0,07
0,12
0,07
0,9
1,4
0,04
0,07
-0,01
0,07
0,8
1,2
-0,08
0,07
0,09
0,07
0,7
1,4
-0,13
-0,11
0,07
0,07
0,7
1,1
-0,21
0,07
-0,09
0,07
0,7
1,1
-0,13
0,12
0,07
0,07
0,7
1,4
0,14
0,12
0,15
0,12
1,4
1,3
0,06
0,07
1,0
-0,07
0,07
1,3
1,0
-0,20
Réf.
1,0
-0,08
Réf.
0,19
0,04
-0,04
0,04
1,5
0,9
1,0
-0,19
Réf.
1,0
0,04
Réf.
0,19
0,19
0,9
-0,20
0,19
1,7
1,0
-0,35
Réf.
1,0
-0,11
Réf.
-0,14
0,08
1,0
-0,06
0,09
1,2
0,10
0,08
0,09
0,09
1,6
1,2
0,04
0,14
-0,02
0,12
1,2
1,4
1,5
0,08
0,26
1,3
0,17
0,32
0,09
0,04
1,0
0,00
0,04
1,2
1,0
-0,09
Réf.
1,0
0,00
Réf.
1,0
-0,01
0,03
-0,11
0,04
0,8
1,0
0,01
Réf.
1,0
0,11
Réf.
-0,63
0,22
-0,43
0,21
0,5
0,6
1,1
0,15
0,11
0,9
-0,14
0,12
1,0
0,10
0,08
0,9
-0,04
0,08
1,1
0,15
0,08
1,0
0,06
0,08
1,0
0,10
0,06
0,23
0,06
1,2
-0,08
0,07
0,20
0,07
0,8
1,2
1,0
0,12
0,07
1,1
0,08
0,06
1,0
0,09
Réf.
1,0
0,03
Réf.
0,10
0,06
1,0
-0,02
0,06
1,2
1,0
-0,10
Réf.
1,0
0,02
Réf.
1,0
0,02
0,06
1,1
0,16
0,06
1,0
-0,02
Réf.
1,0
0,06
Réf.
1,0
-0,01
0,05
1,1
0,12
0,05
0,9
-0,10
0,06
1,0
0,05
0,06
1,1
0,11
-0,21
0,06
0,06
0,8
1,0
0,01
0,07
-0,18
0,07
0,8
0,9
0,02
0,07
-0,09
0,07
0,8
1,0
0,11
Réf.
1,0
0,09
Réf.
1,0
0,07
0,06
1,1
0,15
0,06
1,0
0,11
0,07
1,1
0,20
0,06
-0,25
0,08
-0,15
0,08
0,7
0,8
-0,19
0,09
-0,40
0,09
0,7
0,6
1,0
0,13
0,18
1,1
0,20
0,17
1,0
-0,03
Réf.
1,0
-0,10
Réf.
1,1
0,06
0,05
1,1
-0,02
0,05
1,0
-0,07
0,06
1,0
-0,06
0,06
1,0
-0,01
0,04
0,00
0,04
1,1
1,1
0,05
0,05
0,17
0,05
1,3
0,12
0,05
0,16
0,05
1,3
1,4
1,0
-0,12
Réf.
1,0
-0,16
Réf.
* la somme des coefficients des modalités d’une variable donnée vaut zéro.
en gras, odd ratio significativement différent de 1 avec 95 % de confiance.
Source : enquête décennale santé 2002-2003, Insee.
93
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Tableau 2 : Qui a conseillé le recours à l’automédication, un médecin,
un pharmacien, ni l’un ni l’autre ?
Résultats d’une régression logistique polytomique non ordonnée
RFAS No 1 2008
Bibliographie
Association Française de l’Industrie Pharmaceutique pour une
Automédication responsable, (2008), « Les chiffres clés du marché 2007 »,
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Direction Générale de la Santé, (2002,) Enquête sur l’automédication,
rapport no 1620.
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colloque du 21 mars 2007.
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94
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Mutualité française, (2007), « Impact économique de la modification des
conditions de remboursement des SMRi en 2006 », surwww.mutualite.fr/content/
download/18608/314391/file/EtudeSMRi.pdf, consulté le 20 novembre 2007.
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