![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/0a51cd1a6b3b596254db6df75976975f/1/010087949.htmlex.zip/bg3.jpg)
82
RFAS No 1 2008
pharmacien qui doit donner des conseils sur l’utilisation ou la posologie
(Briand, Chambaretaud, 2001). Les médicaments à prescription médicale
facultative, qui sont considérés comme des médicaments d’automédication
seulement s’ils ne sont pas prescrits par le médecin, sont selon la réglemen-
tation des produits dont la toxicité est modérée, y compris en cas de sur-
dosage et d’emploi prolongé, et dont l’emploi ne nécessite pas a priori un
avis médical. Selon l’OMS, les médicaments destinés à l’automédication
doivent pouvoir être utilisés par les patients hors contexte médical, pour le
traitement de symptômes bénins reconnus par le patient.
En France, le marché de l’automédication est assez peu développé par rap-
port aux autres pays européens. En 2006, il représente seulement 8 % du
chiffre d’affaires du marché des médicaments de ville, alors que cette pro-
portion est triple en Suisse ou double en Allemagne ou au Royaume-Uni
(Coulomb, 2007). Le marché des médicaments à prescription médicale facul-
tative (PMF), qui inclut le marché de l’automédication, représente, quant
à lui, 19 % du marché total. Un des freins au recours à l’automédication
en France est la possibilité de se faire rembourser les médicaments à PMF
remboursables s’ils sont prescrits par un médecin. Le marché des médica-
ments à prescription médicale facultative regroupe en effet une majorité de
médicaments remboursables (14 % du chiffre d’affaires) et une minorité de
médicaments non remboursables (5 % du chiffre d’affaires). Les prix des
médicaments non remboursables sont libres et peuvent varier d’une phar-
macie à une autre alors que les prix des médicaments remboursables, même
lorsqu’ils sont achetés en automédication, sont régulés. Bien souvent, les
industriels décident eux-mêmes de ne pas demander le remboursement de
leur médicament pour pouvoir bénécier de la liberté des prix et de publi-
cité, toutefois, les médicaments d’automédication sont généralement des
médicaments à bas prix. Par ailleurs, pour pouvoir bénécier d’une autori-
sation de mise sur le marché (AMM), les médicaments non remboursables
sont soumis aux mêmes contraintes que les médicaments remboursables.
Ainsi, alors que l’automédication ne représente que 8 % du marché de ville
en valeur, elle représente 17 % du marché en volume. Les trois quarts des
médicaments à PMF remboursables sont achetés avec une ordonnance et
remboursés par l’assurance maladie, seule une minorité est effectivement
acquise par les patients en automédication. Dans les autres pays européens,
la situation est inverse, les médicaments à PMF, plus fréquemment non rem-
boursables, sont délivrés très largement en automédication (sept sur dix
en Suisse, huit sur dix au Royaume-Uni ou en Allemagne, en valeur). Au
nal, le marché de l’automédication est composé majoritairement de médi-
caments non remboursables (5 % du chiffre d’affaires), seulement 3 % des
médicaments de ville remboursables étant des médicaments à prescription
facultative achetés sans ordonnance. Des études qualitatives sur l’automédi-
cation (Direction générale de la santé, 2002) ont mis en évidence des écarts
de prix importants entre les pharmacies pour les mêmes produits. Compte
tenu de la réglementation des prix des médicaments, ces écarts ne concer-
nent que les médicaments non remboursables, qui représentent la majorité
© La Documentation française | Téléchargé le 07/02/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.100.174.49)
© La Documentation française | Téléchargé le 07/02/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.100.174.49)