L’INTRODUCTION D’UNE COMPTABILITE GENERALE AU SEIN DES CENTRES
HOSPITALO-UNIVERSITAIRES (CHU) AU MAROC : CARACTERISTIQUES ET ANALYSE DES
FACTEURS DE SUCCES
REVUE MAROCAINE DE RECHERCHE EN MANAGEMENT ET MARKETING, N°16, JANVIER-JUIN 2017 Page 461
Introduction
Ces dernières années, la modernisation des pratiques des organisations publiques connaît un
essor extraordinaire face à des transformations majeures de l’environnement et des nouvelles
approches du management. Ces approches sont de plus en plus mises en œuvre en vue
d’améliorer la performance et la qualité des services publics.
Dance ce sens, la bonne gouvernance des affaires publiques constitue un défi crucial pour
tous les pays notamment en voie de développement en vue de soutenir le développement et
surtout de rationaliser la gestion publique. Ainsi, plus que l’introduction de nouvelles
techniques de gestion, l’adaptation des établissements publics aux nouvelles exigences de
bonne gouvernance, de productivité, de qualité et de performance dans le contexte actuel de la
mondialisation, dépend de la place qui y est accordée au système d’information comptable.
En revanche, la plupart des organisations relevant de la fonction publique doivent faire face
aujourd’hui à des contraintes nouvelles et sont conduites à se justifier de façon accrue devant
les opinions publiques, qu’il s’agisse de qualité, d’équité, de transparence des coûts,
d’efficacité à l’égard des objectifs qui leur sont fixés.
De surcroît, le contexte économique actuel conditionne de nouveaux comportements :
- Recherche de plus de rationalité économique ;
- Exigence d’objectivité dans les arbitrages budgétaires ;
- Concentration de moyens sur des priorités plutôt qu’éparpillement des ressources.
Tous ces facteurs conduisent les politiques comme les gestionnaires de l’action publique à
mettre en œuvre des outils stratégiques dont la comptabilité générale fait partie.
I. Problématique de recherche
Le système comptable actuel des centres hospitaliers universitaires (CHU), entant
qu’établissements publics administratifs, au Maroc est régi par le décret royal 330-66 du 21
avril 1967, complété par le décret n° 2-76-576 du 30 septembre 1976. Ce décret fait référence
à une comptabilité budgétaire dont le but recherché est tout simplement de suivre l’exécution
des budgets tout en respectant les autorisations budgétaires de crédit par rubrique budgétaire.
Or, les comptes administratifs ou de gestion n’informent que sur cet aspect. Par conséquent,
les informations fournies par la comptabilité budgétaire ne satisfont plus les besoins croissants
des ces établissements publics et de leurs partenaires en informations comptables pertinentes,
utiles à la gestion et nécessaires à la prise de décision.
Or, la connaissance par l’Etat de la composition et de la valeur du patrimoine des
établissements publics est très souvent restée lacunaire. Ainsi, la fiabilité des informations
s’apprécie au regard du principe de la sincérité des comptes qui renvoie à l’approche
patrimoniale de la gestion comptable publique qui pourrait être garantit par la comptabilité
inspirée du secteur privé.
Dans le but d’améliorer la qualité de l’information financière et les mécanismes nécessaires à
une bonne gouvernance, le Maroc a démarré depuis peu des réformes du secteur publique en
accélérant la mise en place de la comptabilité générale pour garder une traçabilité et une