USM32A / Cas CAMIF / Mme Cécile EZVAN
Remis par Marie Duffieux M’Bahia / Avril 2020 Page 4
Mais le nouveau PDG n’ignore aucune des difficultés devant lesquels il se trouve au moment de la
reprise de la CAMIF :
Une entreprise qui vient de déposer le bilan et qui présente un passif de 100 millions d’euros
Une structure d’entreprise figée, cloisonnée, réfractaire au modèle capitaliste, à la notion de
profitabilité
25 000 clients lésés au moment du dépôt de bilan (les commandes passées peu avant le
dépôt de bilan n’ont pas été honorées)
Une clientèle cible qui bien qu’adhérant aux valeurs CAMIF est plus individualiste, qui
souhaitent satisfaire ses propres besoins, et ne se reconnaissant plus dans l’offre CAMIF
Un environnement extrêmement concurrentiel dans le meuble et la VAD (Vente à Distance)
On peut penser qu’Emery Jacquillat a senti le tournant qui était en train de se produire dans notre
société : le consommateur devient consom’acteur. Chaque acheteur de biens de consommation
souhaite désormais acquérir des biens en rapport avec ses valeurs, quelles qu’elles soient. La
tendance de la démarche d’achat éthique et solidaire, d’abord discrète et portée par quelques-uns,
est devenue un mouvement social profond
, et a été mise en lumière notamment par l’intervention
d’Arnaud Montebourg en 2012, lorsqu’il a prôné le Made In France dans les pages du Parisien
. Le
salon MIFExpo (Made In France Expo) verra le jour la même année.
Se baser sur les valeurs historiques de la CAMIF
, garder et renforcer l’image d’une entreprise
citoyenne, solidaire et soucieuse de son environnement écologique et économique seront les leviers
principaux du nouveau business model de la CAMIF initié par Emery Jacquillat.
Mais Camif Matelsom choisi d’aller plus loin et se positionne comme une « entreprise à mission »
avant l’heure
. L’entreprise adopte un nouveau slogan qui a lui seul présente de manière très nette
sa feuille de route à ses différentes parties prenantes : Changeons le monde de l’intérieur.
Ainsi des parties prenantes telles que les clients, les fournisseurs et les fabricants pèseront plus
dans la prise de décision que la profitabilité ou les dividendes des actionnaires.
Emery Jacquillat énoncera ainsi sa stratégie :
« Proposer des produits et services pour la maison au bénéfice de l’Homme et de la planète.
Mobiliser notre écosystème (consommateurs, collaborateurs, fournisseurs, actionnaires, acteurs du
territoire), collaborer et agir pour inventer de nouveaux modèles de consommation, de production et
d’organisation. »
C’est l’éthique qui fait la force du business model de la Camif Matelsom , l’éthique et sa capacité
d’innovation.
E. Jacquillat a conscience que pour relancer la CAMIF, ils (les différents membres de la gouvernance)
doivent se concentrer sur ce qu’ils savent faire de mieux et engager toutes ses parties prenantes
dans la réussite du projet, avec une ambition à la hauteur de la marque
. De plus les actions et
Cette expression n’engage que l’auteur de ce devoir.
Voir article présenté dans les annexes.
On notera que dans CAMIF, il y a MIF, Made In France, alors qu’au départ cet acronyme signifiait Mutuelle de
Instituteurs de France.
Suite au Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises (PACTE) dans le cadre duquel
Camif Matelsom a été consulté, la société inscrira, en novembre 2018, la définition de sa mission sociale dans
ses statuts et deviendra l’une des premières Sociétés BCorp à Objet Social Étendu (SOSE) de France.
Ambition énoncée dans le rapport RSE CAMIF Matelsom de 2013.