20120716 NCO Lom Pangar.doc
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- la société Electricity Development Corporation (EDC), créée en 2006 par décret
présidentiel, qui a pour objet de gérer le patrimoine public dans le secteur électrique et de
construire/exploiter les ouvrages de régulation du bassin de la Sanaga. Son périmètre
d’activités intègre ainsi la construction et l’exploitation du barrage réservoir de Lom
Pangar, ainsi que l’exploitation des trois ouvrages de régulation existants sur la Sanaga
aujourd’hui exploités par AES Sonel.
- la société Mekin Hydroelectric Development Corporation (HydroMekin), créée fin
2010 avec la mission de mettre en valeur le potentiel hydroélectrique du bassin du Dja.
En 2011, le gouvernement du Cameroun a initié une deuxième phase de la réforme du secteur
avec l’adoption le 14 décembre 2011 d’un nouveau texte de loi. Les principales implications
pour le secteur sont i) la facilitation de la valorisation des sites hydroélectriques par des
opérateurs privés à des fins d’autoproduction, avec obligation de revendre sur le réseau une
partie de l’électricité produite au coût de revient, ii) la création d’un gestionnaire du réseau de
transport de l’électricité indépendant d’AES Sonel.
1.2 - Politique du gouvernement
L’insuffisance de la production contraste avec l’immense potentiel hydroélectrique du pays
estimé à 13 700 MW de puissance « équipable », exploité aujourd’hui à hauteur de 5 %. La
majeure partie du potentiel hydroélectrique du Cameroun se situe dans le bassin de la Sanaga,
tant en terme de production (53% de la puissance équipable) que de régulation.
L’hydroélectricité est pourtant la source d’énergie qui présente le meilleur rendement pour le
pays. Le coût de revient de la mise en valeur du potentiel hydroélectrique est estimé à 0,04-0,05
USD/KWh en moyenne contre 0,08-0,09 USD/KWh pour l’alternative qui consisterait à produire
de l’électricité à partir des réserves de gaz camerounaises.
Le potentiel hydroélectrique de la Sanaga demeure néanmoins largement sous-exploité. Estimé à
plus de 6 000 MW, dont 4200 MW pour des sites de grande capacité et 1800 MW pour des sites
de plus petite taille, le potentiel n’est valorisé qu’au 1/10ème avec les deux sites exploités par
AES Sonel (Edéa 384 MW et Song LouLou 265 MW).
Cette situation s’explique par les fortes variations saisonnières et interannuelles de l’hydrologie
dans le bassin de la Sanaga et une régulation actuelle insuffisante pour rendre la valorisation des
sites de la Sanaga économiquement intéressante. L’objectif du présent projet est précisément de
lever cette barrière.
La mise en place d’une « redevance d’eau » pour financer la régulation du débit de la
Sanaga
Le concept de redevance d’eau est introduit dans l’article 15.1 de la nouvelle loi sur le secteur de
l’électricité. Les autorités camerounaises ont préparé un décret et un arrêté qui précisent les
modalités et le montant de la redevance d’eau applicable dans le bassin de la Sanaga (cf section
5.3).
Il s’agit d’un forfait payable par les exploitants de centrales qui bénéficient du « service » de
régulation du débit de la Sanaga auquel contribuera le barrage de Lom Pangar. Ce forfait, fixe,
est proportionnel à la puissance nominale de l’usine hydroélectrique bénéficiaire, et donc aux
« gains » générés par le turbinage du surplus d’eau en saison sèche. Ces gains sont importants et
justifient l’introduction de cette redevance. Il convient de noter que si l’Etat Camerounais
« avance » les fonds pour la réalisation de l’ouvrage de réalisation, ce sont les bénéficiaires du
service de régulation qui en assureront in fine le financement.