I. Introduction :
On dit qu’un matériau est perméable si les vides qu’il contient sont continus. La majeure partie des
matériaux utilisés en génie civil (hormis les matériaux métalliques) sont perméables y compris le granite
sain ou les bétons. Les lois qui décrivent l’écoulement dans les milieux poreux sont toujours les mêmes, ce
qui différenciera les cas sera l’intensité du débit (toutes autres choses étant égales par ailleurs).
La qualification d’imperméabilité qui est associée souvent aux bétons ou aux argiles est simplement liée au
fait que nous ne « voyons » pas l’eau qui passe au travers de ces matériaux. Cela n’implique pas l’absence
d’écoulement et surtout l’absence de forces liées à cet écoulement.
La perméabilité est définie soit par la grandeur dite perméabilité intrinsèque notée K (m2), soit par le
coefficient de perméabilité k associé à la loi de Darcy (voir paragraphe 7.8) qui est mesurée en m/s. C’est
cette grandeur qui est utilisée par les ingénieurs en mécanique des sols : elle est improprement mais
couramment appelée « perméabilité ».
Des essais de perméabilité à charge variable sont adaptés aux tests de consolidation afin
de mesurer la perméabilité du sol entre deux paliers de chargement. Ils consistent à imposer une certaine
charge hydraulique au bas de l’échantillon par le biais d’une burette et à maintenir une charge constante à
la surface de l’échantillon. L’évolution du niveau d’eau dans la burette permet de connaître la vitesse à
laquelle l’eau s’écoule à travers le matériau et assure le calcul de la conductivité hydraulique. Dans une
optique de réduction de la durée expérimentale, l'idée de réaliser les essais de perméabilité à charge
variable durant le palier de chargement a été développée par Morin (1991). Ces résultats montrent que le
niveau d’eau passe par un maximum (dissipation des surpressions interstitielles) puis décrit une droite dans
le temps qui peut être exploitée pour déterminer k. Cependant, son analyse ne prend pas en compte
l’influence du 29
gradient hydraulique imposé à l’échantillon sur la consolidation et ne différencie pas les
écoulements liés à la consolidation du sol et ceux générés par l'application d'un gradient
hydraulique. De plus, cette méthode d'interprétation, qui fournit une valeur unique de
perméabilité d'un sol en déformation, ne semble pas satisfaisante.
Il existe plusieurs approches pour interpréter les essais de perméabilité à niveau variable.
Elles se basent toutes sur la loi de Darcy et la conservation des débits, mais prennent des formes
mathématiques différentes. On décrit ici essentiellement des méthodes graphiques et on verra que les
résultats peuvent varier en fonction de la méthode choisie. Les essais directs sont reconnus comme le
meilleur moyen d'évaluer la conductivité hydraulique de l’échantillon (Tavenas et al.,1983b), mais nous
verrons qu'au cours de l’essai, d’autres phénomènes hydrauliques peuvent parasiter les résultats.
Validité de la loi de Darcy :
La loi de Darcy établit que le débit est directement proportionnel au gradient hydraulique.