UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE ET ENERGETIQUE OPTION : ENERGETIQUE ANNEE : 4ème ANNEE Production de briquettes de charbon à base de déchets ménagers organiques. PRESENTE PAR : PRESENTE A : DOTOU Samuel Dr. ANJORIN Malahimi ANNEE ACADEMIQUE: 2013-2014 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 Nous sommes autorisé à titre exceptionnel à produire ce document à plus de 10 pages. 2 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 Sommaire Introduction ................................................................................................................................ 4 1. Définitions et généralités ..................................................................................................... 4 2. Caractérisation des déchets ménagers ................................................................................. 5 3. Gisement des déchets ménagers .......................................................................................... 5 4. Gestion actuelle des déchets ménagers au Bénin ............................................................... 6 5. Fabrication des briquettes de charbon à partir des déchets ménagers ................................ 7 5.1. Préparation de la matière première .............................................................................. 7 5.2. Carbonisation ............................................................................................................... 8 5.2.1. Carbonisation traditionnelle ................................................................................. 8 5.2.2. Carbonisation améliorée ....................................................................................... 8 5.2.3. Carbonisation en cornue ....................................................................................... 9 5.2.4. Carbonisation hydrothermale ............................................................................. 13 5.3. La préparation du liant ............................................................................................... 14 5.4. Agglomération ou compression ou densification ...................................................... 14 5.5. Séchage des briquettes ............................................................................................... 15 Conclusion ................................................................................................................................ 16 Bibliographie ............................................................................................................................ 16 3 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 Introduction Lutter contre la déforestation constitue un enjeu environnemental important pour le développement des populations du Sud. Pourtant, de nombreux territoires africains voient leurs forêts se dégrader rapidement. Il urge donc de lancer des initiatives pour allier développement économique et préservation des forêts. Autre problème environnemental, la gestion des déchets ménagers. Les débouchés pour les déchets ménagers sont nombreux. Au-delà du traditionnel compostage, il est possible d’en faire un combustible alternatif au traditionnel bois. C’est ce à quoi nous nous attelons à travers ce document qui examine les possibilités de production du charbon à partir des déchets ménagers. 1. Définitions et généralités On appelle déchets ménagers, toute substance ou tout résidu issu de l’activité de production ou de consommation des ménages. Les déchets solides ménagers, tels qu’ils se retrouvent dans les poubelles sont composés des éléments suivants : - les déchets résultant de l’activité de cuisine : ce sont des parties non utilisées des produits entrant dans la préparation des repas ; - les restes d’aliments ; les cendres et fumiers ; - les produits d’emballage : le papier et le carton, le verre, la porcelaine, la ferraille constituée en majorité par les boîtes de conserve ; - le textile, les crottins d’animaux, les animaux morts ; - les feuilles sèches provenant du nettoiement des cours et jardins privés ; - le cuir et le caoutchouc, les matières synthétiques ; - les débris de bois ; - les cailloux et le sable. Les ordures ménagères comprennent en dehors des déchets des ménages ordinaires et des populations vivant en institution, les déchets de la voirie, de commerce etc. 4 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 2. Caractérisation des déchets ménagers La maîtrise de la nature et du volume des déchets solides ménagers (DSM) est nécessaire à la meilleure gestion des déchets. Aussi, la détermination de la production des divers éléments de déchets vise t-elle à faciliter le choix de la technologie de valorisation des déchets pré collectés et favoriser le développement des filières de récupération et de recyclage. Au Bénin, dans la ville de Cotonou, la caractérisation des déchets solides ménagers a été réalisée en 1997 par Dessau Soprin et par le Projet de Gestion des Déchets Solides Ménagers, PGDSM en 2002 avec des résultats similaires qui se présentent comme suit : - Matières organiques : 56.8 % ; - Sables et matériaux inertes : 31.0% ; - Plastiques : 4.4 % ; - Papiers et cartons : 3.3 % ; - Tissus : 1.0 % ; - Bois : 1.2 % ; - Métaux : 1.2 % ; - Verre : 0.9 % ; - Cuir : 0.2 %. 3. Gisement des déchets ménagers Chaque citoyen de Cotonou génère en moyenne 210 kg de DSM soit 0,58 kg/personne/jour. La densité moyenne des déchets solides ménagers est de 410 kg/m, ce qui correspond à une production annuelle de 0,52 m3/personne/jour selon une étude réalisée par le PGDSM en 2002. Ainsi la quantité annuelle de déchets solides ménagers produite par les habitants de la ville de Cotonou serait de l’ordre 345 852 m3 si l’on ne considère que les résidents de la ville. Dans l’analyse du gisement des déchets ménagers, la ville de Cotonou est choisie à cause de l’importante taille de déchets produits par jour. A côtés de ces données, il faut rappeler que chaque ménages du Bénin génère plus d’un kilogramme de déchets par jour. 5 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 4. Gestion actuelle des déchets ménagers au Bénin Au Bénin, les modes actuels de gestion déchets solides ménagers concernent le compostage, l’enfouissement et parfois la mise à feu. Et pourtant, ces matières renferment des valeurs énergétiques intéressantes. D’une manière succincte, la filière de gestion des déchets ménagers dans la plus part des communes du Bénin suit ce schéma : Figure 1 : Illustration du cycle de gestion des déchets au Bénin [1] Au Bénin, et plus particulièrement dans les centres urbains, la pré-collecte se fait porte à porte à l’aide des charrettes à traction humaine. Les déchets produits sont principalement issus des ménages bien que des restaurants, marchés et d’autres petites activités économiques bénéficient également de cette pré-collecte. Une sensibilisation se fait pour que les producteurs de ces déchets mettent leurs ordures dans des sacs et les déposent devant leurs maisons pendant les jours de pré-collecte de chaque quartier. Avec une fréquence de ramassage d’une fois par semaine, toutes les ordures ménagères sont envoyées dans les zones de transit. La collecte ou transport des ordures ménagères se fait à l’aide des camions bennes loués par les communes. La fréquence de collecte étant de 3 ou 4 jours par semaine (en 6 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 fonction des déchets disponibles) avec une rotation par jour, les déchets ultimes sont directement évacués dans les décharges publiques. La valorisation des ordures ménagères aura absolument un impact positif sur la collecte (frais de transport et autres nuisances) car les quantités évacuées seront réduites. 5. Fabrication des briquettes de charbon à partir des déchets ménagers Une briquette est une forme de combustible solide produite à partir de la matière végétale. Elle peut être utilisée en substitution du charbon, du bois de chauffage,… pour la cuisson domestique voire la production de chaleur dans les industries (Hamish, 2012). Les briquettes peuvent être carbonisées ou non et la différence se situe dans les pressions de densification. Plusieurs pays africains comme l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda, l’Ethiopie, la Tanzanie, le Mali, etc. ont déjà fait des études sur les briquettes combustibles à partir des déchets solides. Les processus de fabrication des briquettes à partir des déchets ménagers varient selon que la briquette désirée est de type carboné ou non carboné. Notre étude se portera sur la description de la production des briquettes carbonisées. D’une manière générale, elle suit les étapes suivantes : - la préparation de la matière première ; - la carbonisation ; - la préparation du liant ; - la densification ou compression ou agglomération et - le séchage. 5.1. Préparation de la matière première Les matières premières triées sont séchées au soleil avant d’être carbonisées, au contraire, le taux élevé d’humidité rend le rendement de la carbonisation médiocre. Les matières premières de grande taille doivent être déchiquetées en petites pièces (15 cm*15 cm) pour faciliter la carbonisation. Dans le cas des déchets de papiers et cartons, ils doivent être trempés dans l’eau pendant 4 jours et par suite déchiquetés en petits morceaux (environ 2 cm2) faciles à densifier. Pendant ces quatre jours, les papiers sont mous, faciles à déchiqueter manuellement et par conséquent faciles à densifier. Ces papiers subissent directement la compression. 7 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU 5.2. Septembre 2014 Carbonisation La carbonification, ou carbonisation est une technique relativement simple qui consiste à placer un produit organique dans des conditions de chaleur définie (de 400°C à 600°C) et dans un milieu sans oxygène, pour produire du charbon, c’est à dire un produit riche en carbone. Le nom scientifique de ce processus est “pyrolyse”. Généralement, la chaleur nécessaire à la pyrolyse est apportée par le matériau carbonifié lui-même. Dans le domaine de fabrication du charbon à partir des déchets ménagers, plusieurs systèmes de carbonisation sont utilisés. 5.2.1. Carbonisation traditionnelle Elle se fait suivant des techniques artisanales et rudimentaires telles que meules, fosses, four maçonnés etc. La biomasse est tassée obliquement sur le sol de telle manière que l’allumage se fait au centre du four. Le vent joue également un rôle important. Ce qui fait que dans le four, la biomasse subit un double sort : soit elle risque d’être réduite en cendres, soit dans les autres parties du four, elle risque de rester incuit. De ces caractéristiques susmentionnées, il en découle que la carbonisation traditionnelle donne un faible rendement ( de l’ordre de 13 à 15%). 5.2.2. Carbonisation améliorée A ce niveau, on distingue plusieurs types de meules au fours améliorés : 5.2.2.1.Le four casamançais amélioré D’origine sénégalaise, et d’un aspect extérieur proche du four traditionnel, le four casamançais amélioré diffère principalement par son montage, la présence d’un plancher ou grille et la mise en place d’évents (tuyaux métalliques d’une longueur de 80 cm pour un diamètre de 10 à 15 cm) et d’une cheminée. De forme hémisphérique, il est généralement fabriqué à partir de 3 fûts de 200 L soudés les uns sur les autres dont les fonds et couvercles ont été partiellement découpés et rabattus pour faire une chicane et permettre à la fumée de se condenser au contact de la paroi . Les acides pyroligneux et les goudrons sont ainsi précipités et récupérés à la base de la cheminée. La capacité de cette meule est variable. Les petites meules ne prennent qu’une douzaine de stères et dans les plus grandes on peut charger jusqu’à 80 voir 100 stères. Elle est à combustion partielle ; c’est à dire que la combustion d’une partie de la charge fournit la chaleur nécessaire à la carbonisation du reste de la charge. La couverture réalisée à l’aide de paille et de terre, assure l’étanchéité. 8 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 Elle est à combustion partielle ; c’est à dire que la combustion d’une partie de la charge fournit la chaleur nécessaire à la carbonisation du reste de la charge. La couverture réalisée à l’aide de paille et de terre, assure l’étanchéité. Son rendement est dans l’ordre de 30 à 35% et la durée de carbonisation est réduite jusqu'à la moitié du temps employé avec la meule traditionnelle. 5.2.2.2. Le four MATI Il s’agit d’une combinaison du four casamançais et de la meule tchadienne. Il a un rendement similaire à celui du four casamançais. 5.2.2.3. Le four TONGA confectionné à partir d’un vieux fût, il a pour but de carboniser les déchets agricoles, les branches d’élagage de petites dimensions ou les produits ligneux comme les noix de palmier. Son rendement envoisine 29 %. 5.2.3. Carbonisation en cornue Développée par Pro-Natura et Eco-Carbone, la technologie de carbonisation en cornue est une carbonisation en continu, suivi d’une agglomération sous forme de briquettes ou barres. Cette technologie est basée sur l’utilisation d’une cornue chauffée à 550°C au travers de laquelle s’écoule la biomasse en l’absence d’oxygène. La température de la cornue est maintenue constante par la combustion des gaz de pyrolyse qui sont recyclés et brûlés dans une chambre de postcombustion, évitant ainsi l’émission de gaz à effet de serre (GES). Une des originalités du procédé est que, une fois la machine préchauffée, le processus produit sa propre énergie. L’alimentation de la biomasse, obtenue par un petit moteur électrique de faible consommation, constitue finalement la seule demande d’énergie externe du système. Ce processus est donc pratiquement autonome en terme d’énergie et son rendement (poids de charbon vert produit par rapport au poids de la biomasse à 15% d’humidité) atteint 30% à 45% suivant le type de biomasse. En plus des avantages du procédé de carbonisation en cornue, le coût de fonctionnement du réacteur est réduit par la production en continu. Ce procédé permet aussi d’obtenir un rendement énergétique optimum, en ce qui concerne la carbonisation en cornue, grâce à l’excellente maîtrise de la combustion des gaz de pyrolyse assurant l’autonomie de fonctionnement du réacteur. La combustion complète des gaz de pyrolyse permet non seulement d’avoir en permanence une température de 9 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 carbonisation avoisinant les 550°C pour une biomasse ayant une humidité de 15% maximum, mais aussi de produire de 120 à 150 kW de chaleur pour : - le préchauffage d’un second réacteur et le fonctionnement d’un séchoir ; - le chauffage de serres ou d’autres installation. Actuellement, il existe sur le marché deux prototypes de bio-carbonisateur : le Pyro 5 et le Pyro 7 5.2.3.1. Bio-carbonisateur de type Pyro 5 La carbonisation est faite dans une cornue munie d’un agitateur qui conduit la biomasse en cours de carbonisation vers la sortie de l’appareil. Il est constitué de deux convertisseurs concentriques. Dans le convertisseur intérieur se trouve la matière première à carboniser qui est chauffée à près de 560°C par les gaz de fumée brûlants provenant de la combustion des gaz de la carbonisation à basse température. Ces derniers sont brûlés dans une chambre de combustion séparée et conduits à travers l’aire d’admission entre les deux convertisseurs de sorte qu’ils apportent l’énergie thermique nécessaire au processus de carbonisation dans le convertisseur intérieur. Le cylindre intérieur(cornue) comprend un agitateur, accouplé à un motoréducteur, qui assure le transport de la biomasse. Le préchauffage se fait par un brûleur alimenté en gaz ou en gasoil, puis le chauffage est assuré uniquement par la combustion des gaz de pyrolyse mélangés à de l’air chaud provenant de l’échangeur. Le bio-carbonisateur est préchauffé jusqu’à 650°C. Une fois que la température est atteinte, la machine est alimentée en biomasse. La carbonisation de celle-ci produit une quantité de gaz suffisante pour maintenir cette température pendant toute la production. L’avancement et l’extraction de la matière en cours de carbonisation se fait grâce à un agitateur. Le produit (charbon vert) sortant de la cornue se présente sous forme de fines particules végétales carbonisées qu’il faut agglomérer pour obtenir un combustible prêt à l’emploi. L’idée fondamentale du bio-carbonisateur est d’entretenir le processus de carbonisation uniquement par la remise en circulation des gaz de pyrolyse. De cette faon, on fait appel une source d’énergie externe uniquement pour mettre en route le processus. La source d’énergie en question est un brûleur à mazout qui fonctionne au fioul de qualité courante. Les gaz d’échappement issus de la chambre de combustion (1200°C) chauffent la biomasse à environ 560C . A cette température est produite une quantité suffisante de gaz 10 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 pyrolytiques qui sont reconduits dans la chambre de combustion à une température de 500°C et y fournissent la chaleur nécessaire pour entretenir le processus. A partir de ce moment, le brûleur à mazout peut être arrêté, le processus s’autoalimente. Le brûleur de gaz pyrolytiques fonctionne avec un rapport air-gaz (3.5/1). L’alimentation en air de combustible est assurée par un ventilateur, l’air étant aspiré dans la chambre de combustion. Pendant cette aspiration, l’air de combustion est conduit travers l’aire d’admission entre les convertisseurs et préchauffé par échange de chaleur avec les gaz d’échappement de la combustion selon le principe du contre-courant. Le gaz de fumée évacué par une cheminée sort à environ 200°C et peut servir pour le séchage ultérieur des déchets ménagers puisque la matière première doit contenir moins de 16% d’humidité. Ce taux n’est pas toujours possible à atteindre par séchage à l’air libre (sur des aires de séchage par énergie solaire). Le charbon sort de l’installation sous forme de granulat environ 400C Figure 2 : Bio-carbonisateur de type Pyro 5 5.2.3.2. [2] Bio-carbonisateur de type Pyro 7 Son alimentation est constituée d’une trémie de 1 m3 montée en amont d’une vis sans fin entraînée par un motoréducteur d’une puissance de 2 kW. En aval, cette vis, de 5 m de long et de 350 mm de diamètre, est raccordée à la cornue par une conduite de section rectangulaire. 11 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 La chambre de carbonisation est composée de 2 cornues, chacune d’un diamètre hydraulique de 45 cm et 3.6 cm de long, disposés parallèlement et reliées par une conduite démontable dite de liaison d’une hauteur de 15 cm. La surface d’échange de chaque cornue est logée dans un cylindre dit « enveloppe » de 1.2 cm de diamètre. Sa chambre de combustion est en acier avec une protection intérieure en béton réfractaire isolant. Dans cette chambre, de 12 m de diamètre sur 600 mm de long puis convergente sur 1 m de long pour être assemblée à la chambre de carbonisation, se produit la combustion des gaz de pyrolyse pendant la carbonisation mais aussi celle de fioul grâce à un brûleur utilisé uniquement pour le préchauffage. Une chambre de postcombustion, de 600 mm de long et 400mm de diamètre, montée tangentiellement sur la chambre principale assure le bon mélange de l’air chaud, issu du récupérateur de chaleur, et des gaz de pyrolyse provenant de la carbonisation de la biomasse. Il peut subsister des excédents de gaz de pyrolyse. Le traitement de ces gaz en excès est assuré par un apport d’air chaud, issu du récupérateur de chaleur. Les gaz de combustion produits peuvent servir comme un complément d’énergie calorifique au fonctionnement d’un séchoir. Dans une cheminée, est logé un récupérateur de chaleur monté en forme d’épingle et composé de tubes en inox. La technique utilisée pour refroidir la fine de charbon à 5000°C, est un échangeur thermique constitué d’un auget double enveloppe avec chicanes internes et d’un rotor à arbre creux équipés de palettes, dans lesquels circule un fluide caloporteur( de l’eau à 3 bars dans ce cas). La fine de charbon peut être soit agglomérée ou soit stockée. 12 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Figure 3 : Bio-carbonisateur de type Pyro 7 Septembre 2014 [2] 5.2.4. Carbonisation hydrothermale Avec son utilisation à l’échelle industrielle, la carbonisation hydrothermale (HTC), transformant la biomasse en biocharbon neutre en CO2, ouvre des perspectives totalement nouvelles pour la réduction des gaz à effet de serre et la production d’énergie renouvelable L’installation de carbonisation hydrothermale, HTC est composée de 3 éléments principaux : une cuve de mixage, un réacteur et un « outlet buffer tank ». Dans la cuve de mixage de 5 m de haut, la biomasse est mélangée et préchauffée à environ 150° C. La réaction chimique a lieu dans le réacteur à environ 220° C et 22 bars de pression. Cette cuve, d’une contenance de plus de 14 mètres cubes, possède une couche isolante supplémentaire. Dans la plus grande cuve, appelée « outlet buffer tank », sont entreposés l’énergie excédentaire et le produit final. Ce procédé, développé par AVA-CO2, s’intègre dans les processus de production continus des clients. Les cuves sous pression sont reliées les unes aux autres par une conduite en circuit fermé, afin que l’énergie du processus puisse être transmise le long du système, ce qui contribue fortement à la haute efficacité du procédé. Le procédé HTC, dans certaines conditions de température (180°C) et de pression, retire l’eau de la biomasse et transforme le carbone en « biocharbon » dans un autoclave en l’espace de quelques heures. Dans un premier temps, la biomasse est chauffée sous forme de solution aqueuse dans un réservoir sous pression jusqu’à l’entrée en action d’un procédé exothermique. A partir de ce moment, l’exploitation de l’installation ne requiert aucune énergie additionnelle. Les catalyseurs utilisés sont l’acide citrique et le sel de fer. 13 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 Le procédé HTC présente plusieurs avantages : - il permet de produire du biocharbon à partir de n’importe quelle biomasse sans émettre de CO2 ; - grâce à son caractère exothermique, le bilan énergétique de la réaction est très bon. De plus, le procédé repose sur un procédé purement chimique catalytique qui reste très stable, même en cas de forte variation des matériaux de départ ; - enfin, le biocharbon pourrait être utilisé comme carburant ou réservoir de CO2 : « Si on pouvait enfermer seulement 8,5% de la biomasse sous cette forme, on pourrait compenser tout le CO2 produit lors de la combustion du pétrole », selon M. Antonietti. 5.3. La préparation du liant Pour assurer l’adhésion entre les particules du char et la solidité des briquettes combustibles, un liant peut être ajouté. Cela peut être de l’amidon, de la gomme arabique, de la mélasse ou de l’argile. Le pourcentage varie entre 10% et 20% dans le cas de l’argile. Pour les briquettes en papier, un liant n’est pas nécessaire. Les papiers sont des matières fibreuses. Ils contiennent des protéines et de longues fibres cellulosiques qui assurent la liaison (Dermibas, 1997). 5.4. Agglomération ou compression ou densification Le charbon de biomasse obtenu n’est en général pas utilisable directement comme combustible domestique (trop friable, trop léger), il lui faut donc subir une étape de densification appelée selon les cas agglomération ou compaction. De nombreuses technologies existent déjà de part le monde, plusieurs d’entre elles ont été testées et adaptées en vue d’obtenir le meilleur produit en termes de qualités technico-économiques et d’acceptabilité auprès des futurs utilisateurs. Après carbonisation, une agglomération de ces fines de charbon est nécessaire pour faciliter la combustion et le transport. Les techniques d’agglomération sont de deux types : les techniques comprimantes et le bouletage (technique non comprimante). Pro-Natura a testé avec succès 2 types d’agglomérateurs : 5.4.1. Agglomérateur à plateau rotatif Il produit des boulets de charbon. Ce mode d’agglomération est simple et fonctionne très bien, mais est réservé à une production artisanale. Le démoulage de la briquette se fait à l’aide de l’éjecteur. Des boulets produits ont été testés dans les ménages. 14 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 5.4.2. Agglomérateur par extrusion (Delta 2000) Son principe consiste en un préchauffage de la matière traitée, soumise ensuite une forte compression par vis qui provoque l’agglomération et la briquette sort par une moule installée à la sortie. Sa capacité de production est de 150 kg à l’heure pour la biomasse carbonisée. 5.5. Séchage des briquettes Dans tous les cas de figure, le charbon aggloméré doit être ensuite séché avant de pouvoir être utilisé. Ce séchage peut se faire au soleil étalé sur une bâche ou de manière plus efficace sur des claies posées sur des racks (on profite ainsi d’une certaine ventilation qui accélère le séchage). Deux à trois jours de séchage suffisent selon l’ensoleillement. Suivant les liants utilisés, une réhumidification des briquettes peut s’opérer suivant les conditions climatiques et le lieu de stockage du Biocharbon. Quant la briquette est sensible à l’humidité (par exemple avec la mélasse) un séchage préalable des briquettes au soleil avant utilisation peut être bénéfique. Ce procédé augmente cependant les tâches de l’utilisatrice. 15 Etude de fabrication de briquettes de charbon à partir des déchets ménagers , présentée par Samuel DOTOU Septembre 2014 Conclusion La gestion des déchets ménagers solides reste un défi majeur pour nos autorités. La diversité, la quantité énorme des déchets ménagers ainsi que les décharges non conformes à la règlementation incitent de nos jours le recours à la valorisation de ces déchets. Notre étude avait pour objet la valorisation des déchets ménagers organiques pour la fabrication des briquettes combustibles. Cette valorisation rentre dans le cadre de gestion durable des ordures ménagères et participera à l’atténuation des pressions faites aux ressources forestières. Ces briquettes peuvent se substituer au charbon du bois et sont compatibles avec les foyers habituellement utilisés dans les ménages. Cependant, il faut noter que les briquettes issues des déchets ménagers organiques ont en général un temps de consumation plus long que celui du charbon du bois, ne dégagent pas de fumées mais sont plus cendreuses que le charbon du bois. Par ailleurs, les briquettes en papier présentent de bons résultats de PCI mais par contre, elles dégagent beaucoup de fumées par rapport au charbon du bois et les autres briquettes. Pour y pallier, il faudrait ajouter des poussières de charbon. Bibliographie [1] Marie Sandrine DUSABE, Etude de faisabilité technique et financière de la valorisation des déchets ménagers organiques, papiers et cartons pour la fabrication des briquettes combustibles à Bujumbura, Burundi, Mémoire pour l’obtention du Master en Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement/option Eau et Assainissement de l’Institut International de l’Ingénierie, 2iE, Promotion 2013-2014 ; [2] Patrick D. E. MFOUAPON, Etude de faisabilité d’une unité de production de charbon vert, Mémoire pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur de Conception de l’Ecole Polytechnique Supérieure de Thiès, Juillet 2007 ; [3] KOUNATEY IRE FLORE, Capitalisation de l’Expérience Sahélienne en Matière de Carbonisation et Agglo briquetage, communication présentée à l’atelier régional du 15 au 18 Juin à Bamako au Mali ; [4] Parfait C. BLALOGOE, Nouvelle orientation de la gestion des déchets solides ménagers à Cotonou : Problèmes et Perspectives, Mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme de DESS en population et dynamiques urbaines, Université d’Abomey-Calavi, 2003. 16