LA HAUTE ECOLE DE LA PROVINCE DE NAMUR Baccalauréat en secrétariat de direction option langues Enseignement supérieur économique PE/tc Campus provincial rue Henri Blès 188-190 5000 NAMUR L'allemand dans les entreprises en provinces de Namur, de Liège et du Luxembourg Travail de Fin d'Etudes réalisé en vue de l'obtention du titre de bachelière en secrétariat de direction option langues Année académique 2010-2011 Angélique FLOYMONT 3e A Source: dessin réalisé par Nathalie Floymont Je tiens à remercier Madame Petit, Directrice de la catégorie économique, pour avoir accepté que je traite ce sujet. J'adresse mes remerciements les plus profonds à mon garant scientifique, Monsieur Jeroen Darquennes, et à ma promotrice, Madame Françoise Ponsard, pour m'avoir épaulée et conseillée lors de l'élaboration de mon Travail de Fin d'Etudes. Je remercie également Monsieur Manfred Peters, président de l'Association pour la Promotion de l'Allemand en Wallonie, et la Maison des Langues de la province de Liège pour les différentes informations qu'ils m'ont fournies. Pour finir, je souhaite remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, m'ont soutenue lors de la rédaction de mon travail. TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ......................................................................................... TABLE DES MATIERES ............................................................................ INTRODUCTION ............................................................................................... PARTIE THEORIQUE ................................................................................... 3 4 6 8 Chapitre I: Position de l'allemand dans l'Union Européenne ... 9 1. Les pays et les régions germanophones ................................................... 2. Le statut international de l'allemand dans l'UE .................................... 2.1. Les locuteurs de langue allemande ........................................................... 2.2. Le statut politique ........................................................................................ 2.3. La perception de la langue ......................................................................... 2.4. La force économique de la langue ............................................................. 9 11 11 12 13 14 Chapitre II: Position de l'allemand en Belgique ................................. 16 1. L'allemand au niveau fédéral ........................................................................ 2. L'allemand dans la région flamande et dans la région de Bruxelles-Capitale ............................................................................................. 2.1. Dans la région flamande ............................................................................. 2.2. Dans la région de Bruxelles-Capitale ....................................................... 16 19 19 21 3. L'allemand dans la région wallonne ........................................................... 25 3.1. La Communauté germanophone ............................................................... 25 3.2. La Communauté française ......................................................................... 27 Chapitre III: Position de l'allemand dans l'économie wallonne ...................................................................................................................... 29 1. Les relations commerciales avec les pays germanophones .............. 30 1.1. Les exportations wallonnes ........................................................................ 30 1.2. Les importations wallonnes ........................................................................ 31 2. 3. 4. 5. L'allemand dans les entreprises ................................................................... Les arguments pour la pratique de l'allemand ...................................... La promotion de l'allemand en Wallonie ................................................... Des hypothèses personnelles ........................................................................ 33 39 40 41 PARTIE PRATIQUE ........................................................................................ 42 Chapitre I: Enquête .............................................................................................. 43 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Les objectifs de l'enquête ................................................................................ Les entreprises ciblées ..................................................................................... Les personnes concernées dans l'entreprise ........................................... Les auteurs du sondage .................................................................................. Le choix des questions ..................................................................................... La prise de contact avec les entreprises ................................................... Le profil des entreprises participantes ...................................................... 43 44 45 45 46 47 48 Chapitre II: Analyse et interprétation des résultats ........................ 49 1. Le profil des personnes .................................................................................... 50 1.1. Analyse ........................................................................................................... 50 1.2. Interprétation ................................................................................................ 53 2. Les langues étrangères en général .............................................................. 55 2.1. Analyse ........................................................................................................... 55 2.2. Interprétation ................................................................................................ 63 3. Les relations d'affaires avec les pays et les régions germanophones ................................................................................................... 66 3.1. Analyse ........................................................................................................... 66 3.2. Interprétation ................................................................................................ 68 4. La position de l'allemand dans les entreprises ...................................... 69 4.1. Analyse ........................................................................................................... 69 4.2. Interprétation ................................................................................................ 81 5. L'allemand et l'assistant(e) de direction .................................................... 86 5.1. Analyse ........................................................................................................... 86 5.2. Interprétation ................................................................................................ 89 CONCLUSION ...................................................................................................... BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................... ANNEXES 91 93 6 INTRODUCTION "Il nous est impossible de vivre et de travailler ensemble sans nous comprendre. Dans une Union qui encourage la diversité, une lingua franca1 ne pourra jamais satisfaire tous les besoins de communication. Les langues fournissent les clés des cultures qu'elles représentent. Le multilinguisme promeut l'ouverture et la tolérance mais ouvre aussi les portes à de nouveaux marchés et à de nouvelles opportunités commerciales."2 Selon les propos de M. Etienne Davignon, les êtres humains ont besoin de communiquer et de se comprendre lorsqu'ils sont en contact les uns avec les autres. Pour transmettre des informations, ils utilisent notamment les langues mises à leur disposition. Le choix parmi les différentes langues est déterminé presque instinctivement par la situation géographique, par les personnes présentes, par le contexte. Les individus peuvent s'exprimer, entre autres, en allemand. Depuis que j'ai 16 ans, je suis passionnée par la langue allemande. J'ai pris conscience que cette langue fait partie du patrimoine belge et qu'elle peut m'apporter énormément. C'est pourquoi, lors de mes études en secrétariat de direction, j'ai souhaité approfondir mes connaissances linguistiques. Pour terminer en beauté mon parcours, j'ai choisi de faire des recherches approfondies sur la langue de Goethe. Mon Travail de Fin d'Etudes a donc pour sujet "L'allemand dans les entreprises en provinces de Namur, de Liège et du Luxembourg". Ce travail est partagé en deux parties bien distinctes mais dont les informations sont liées. La partie théorique consiste en une synthèse des différents éléments récoltés sur le sujet avec, comme objectif, de mettre en évidence la place qu'occupe actuellement la langue allemande dans le monde économique wallon. Au niveau de la partie pratique, mon but est d'obtenir une idée sur l'utilisation de l'allemand au sein des entreprises des provinces de Namur, de Liège et du Luxembourg. Je saisis aussi l'occasion pour faire un lien entre la langue de Goethe et mon futur métier qui est le secrétariat de direction. 1 2 "Lingua Franca" signifie "langue auxiliaire de relation, utilisée par des groupes de langues maternelles différentes" (cf. LE PETIT LAROUSSE GRAND FORMAT 2002: 598). Propos du Vicomte Etienne Davignon, président du forum des entreprises européennes (cf. COMMISSION EUROPÉENNE 2008 b: 2) 7 Dans la partie théorique, la place de l'allemand est envisagée, d'abord, au niveau européen à travers les locuteurs et le statut de la langue. Ensuite, l'allemand est positionné à l'échelle de la Belgique. À cette fin, les différentes régions et communautés sont abordées. Enfin, les différents aspects de l'économie wallonne qui sont en rapport avec la pratique de la langue de Goethe sont analysés. En ce qui concerne le cas d'application dans le monde professionnel, j'ai décidé de solliciter l'aide d'entreprises en leur envoyant une enquête réalisée par mes soins avec la collaboration de personnes compétentes dans le sujet traité. J'ai sélectionné un échantillon de quatre-vingt-deux entreprises réparties dans les trois provinces ciblées. En premier lieu, la partie cachée de l'enquête est commentée. Il s'agit de tous les éléments qui permettent d'aboutir à l'analyse des résultats. Les objectifs, les questions, les entreprises choisies sont expliqués pour vous permettre de cerner l'enquête et de comprendre les différents chiffres étudiés. En second lieu, les résultats, regroupés en différents thèmes, sont synthétisés sous forme de graphiques pour vous permettre d'avoir une vue d'ensemble des réponses. Ces graphiques sont accompagnés d'une analyse et d'une interprétation. Ce Travail de Fin d'Etudes est l'occasion de vous faire découvrir en profondeur les facettes de la langue allemande dans certaines entreprises. PARTIE THEORIQUE 9 Chapitre I: Position de l'allemand dans l'Union Européenne L'Union Européenne (UE) ne cesse de s'agrandir. Actuellement, elle compte 27 états membres et de nombreuses langues y sont parlées. Parmi celles-ci, 23 sont considérées comme langues officielles et elles représentent une diversité linguistique importante. Une même langue est parfois commune à plusieurs pays. Dans ce premier chapitre, je m'intéresserai particulièrement à la position de l'allemand au milieu des autres langues en tant que langue maternelle et langue étrangère ( cf. COMMISSION EUROPÉENNE 2006, 2008 a; DARQUENNES/NELDE 2006; DARQUENNES 2010; TRUCHOT/HUCK 2009). 1. Les pays et les régions germanophones Dans l'UE, plusieurs pays et certaines régions ont l'allemand comme langue maternelle. Cette dernière désigne la première langue apprise par une personne et est utilisée régulièrement dans la vie quotidienne (cf. DARQUENNES/NELDE 2006: 64). Au sein de l'UE, la langue maternelle parlée par le plus grand nombre d'habitants est l'allemand. En effet, environ 90 millions de personnes, soit 18 % de la population européenne, parlent depuis leur naissance la langue de Goethe. Cette langue se place devant l'anglais, le français et l'italien qui, chacun, compte entre 60 et 65 millions de locuteurs (cf. COMMISSION EUROPÉENNE 2008 a: 5). Carte des pays et des régions de langue maternelle allemande Source: AMMON 1991: 66 La carte géographique ci-dessus représente les pays et les régions de langue maternelle allemande. L'allemand est pour certains la langue officielle nationale ("Nationale Amtssprache") et pour d'autres la langue officielle régionale ("Regionale Amtssprache"). 10 Dans les pays ou régions où l'allemand est la langue officielle, la majorité des habitants le parle, aussi bien les individus nés dans le pays que les personnes immigrées. En Allemagne, en Autriche et au Liechtenstein3, il est l'unique langue officielle. Pour deux autres pays, la Suisse et le Grand-Duché de Luxembourg, il partage son statut de langue officielle avec d'autres langues. En Belgique et en Italie, il est la langue principale d'une partie du territoire, à savoir, respectivement, la Communauté germanophone et le Tyrol du Sud (cf. DARQUENNES/NELDE 2006: 64). Dans l'énumération des peuples germanophones, il ne faut pas oublier les populations minoritaires qui se trouvent, par exemple, en France, au Danemark, en Hongrie, en Pologne ainsi qu'en République tchèque. Elles correspondent à un faible pourcentage de la population qui pratique l'allemand dans un pays où cette langue n'est pas officielle. L'allemand comme langue maternelle selon les pays et les régions PAYS ET REGIONS Allemagne Autriche Liechtenstein Suisse Grand-Duché de Luxembourg Communauté Germanophone (B) Tyrol du Sud (I) PERSONNES DE LANGUE MATERNELLE ALLEMANDE 78 400 000 7 700 000 25 000 4 100 000 280 000 70 000 275 000 Source: MAHNERT 2000 (www.detlev-mahnert.de, consulté le 4.11.2010) Le tableau ci-dessus montre la population de langue maternelle allemande par pays et par région en 2000. Les pays et les régions cités sont ceux où la langue allemande a un statut officiel. Les chiffres du tableau regroupent les autochtones mais aussi les immigrants. Il s'agit d'une estimation parce qu'il est difficile de dire exactement qui maîtrise l'allemand en tant que langue maternelle. L'Allemagne et l'Autriche sont les états où la langue allemande a la plus grande importance au niveau du nombre de locuteurs natifs. Cette constatation peut s'expliquer par le fait que ce sont deux nations de grande envergure qui possèdent une seule langue officielle. 3 Le Liechtenstein et la Suisse ne font pas partie de l'UE. Les deux pays sont pris en compte parce qu'ils entretiennent des relations économiques avec la Belgique et parce que l'allemand est reconnu comme langue officielle dans ces deux pays. 11 2. Le statut international de l'allemand dans l'UE Selon Darquennes/Nelde (2006: 63-64), le statut de l'allemand, au niveau international, est déterminé par plusieurs éléments. Ces différents éléments sont: le nombre de personnes parlant la langue, le statut politique, la perception de la langue, l'économie. 2.1. Les locuteurs de langue allemande En plus des pays et régions germanophones où l'allemand est la langue maternelle de la population, il faut aussi tenir compte de l'apprentissage de la langue de Goethe comme langue étrangère. Une langue étrangère est une langue apprise dans un cadre formel, souvent à l'école ou lors de formations. Cette langue est utilisée dans un contexte spécial, par exemple le commerce. En 20054, la Commission Européenne a mené une enquête sur les Européens et leurs langues. Il s'agit d'une série de questions posées à des personnes habitant dans l'UE. Une de ces questions a permis de connaître la répartition des différentes langues étrangères que les Européens maîtrisent. La question était: "Quelles sont les langues que vous parlez suffisamment bien pour participer à une conversation, exception (cf. COMMISSION EUROPÉENNE 2006: 12; faite de votre langue maternelle?" COMMISSION EUROPÉENNE 2008 a: 5). De ce sondage, il ressort que l'anglais, en tant que langue étrangère, occupe la première place dans l'UE. En effet, il est parlé par 38 % de la population. L'allemand, quant à lui, se place en deuxième position avec 14 % et est à égalité avec le français. 4 L'enquête a été réalisée durant les mois de novembre et de décembre 2005 et publiée en 2006. 12 Apprentissage de l'allemand comme langue étrangère en 2010 PAYS PERSONNES APPRENANT L'ALLEMAND Pologne 2 345 480 France 1 037 885 Hongrie 442 272 République Tchèque 440 952 Italie 431 577 Source: NETZWERK DEUTSCH 2010: 4-12 Le tableau ci-dessus reprend les cinq pays de l'UE dont le nombre de personnes qui apprennent actuellement l'allemand comme langue étrangère est le plus élevé. La majorité des pays cités sont situés à proximité de l'Allemagne. Ces chiffres ne sont qu'une approximation puisqu'il n'est pas aisé de dénombrer exactement le nombre de personnes. En ce qui concerne la Belgique, le nombre de personnes qui apprennent l'allemand comme langue étrangère est beaucoup plus faible. En effet, en 2010, 113 769 personnes ont suivi des cours d'allemand (cf. NETZWERK DEUTSCH 2010: 4). 2.2. Le statut politique Le statut d'une langue peut, entre autres, être déterminé par son statut politique. En effet, une langue sert de moyen de communication entre plusieurs états. Dans le cas de l'allemand, les pays et les régions germanophones communiquent entre eux à l'aide de cette langue (cf. DARQUENNES/NELDE 2006: 67). Elle peut aussi être utilisée lors des relations commerciales entre les pays et les régions germanophones et leurs états frontaliers. De même, le statut de l'allemand au sein de l'UE, anciennement la Communauté Economique Européenne (C.E.E.), doit également être pris en compte. En 1957, la C.E.E. a été fondée par l'Allemagne, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg. A cette époque, l'allemand et le français étaient les deux langues principales de travail. Au fil des années, la C.E.E. s'est agrandie et a été appelée l'UE. L'entrée de la GrandeBretagne, en 1973, a eu une répercussion primordiale au niveau de l'usage linguistique. Depuis cette date, la langue dominante de l'UE est l'anglais. Cette domination est due à l'importance accrue de l'anglais au niveau mondial. La langue de Shakespeare est suivie par le français, puis par l'allemand. 13 Au sein de la Commission Européenne, l'anglais, le français et l'allemand sont appelés "langues de travail". Cette appellation signifie que les documents traités par la Commission Européenne sont écrits dans une de ces trois langues. Une fois que la version finale des documents est décidée, ceux-ci sont traduits dans les vingt-deux autres langues officielles. Actuellement, l'allemand occupe une place secondaire. En effet, en 2006, 1,5 million de pages ont été traduites par le service de traduction de la Commission. Pour 2,7 % des écrits, le document de base était en allemand, contre 72 % pour l'anglais et 14 % pour le français (cf. DARQUENNES 2010: 782). 2.3. La perception de la langue Dans l'UE, il existe deux perceptions totalement opposées de l'allemand. La divergence d'opinion trouve ses racines dans l'Allemagne communiste. Pour les pays de l'Est de l'Europe, l'allemand était synonyme de liberté et d'ouverture aux pays de l'Ouest. Encore aujourd'hui, dans ces nations, il est possible de ressentir l'influence de cette image positive à travers le nombre important de personnes qui apprennent l'allemand en tant que langue étrangère. De plus, les pays de l'Est communiquent parfois entre eux à l'aide de l'allemand. Par contre, pour les pays de l'Europe de l'Ouest, l'allemand est considéré comme une langue bruyante dont le passé est peu sécurisant à cause des deux guerres mondiales. Par conséquent, les locuteurs natifs allemands sont perçus comme des personnes ayant un esprit guerrier. Cette image négative est parfois illustrée dans les films (cf. DARQUENNES/NELDE 2006: 71). Outre la perception qui a trait au passé du peuple allemand, il faut aussi considérer la perception de la langue en tant que telle. Dans le parcours scolaire et à certains moments dans le parcours professionnel, la possibilité est offerte d'apprendre une langue étrangère. Les personnes qui sont confrontées à ce choix se posent des questions sur cette langue. Pour ce qui est de l'allemand, les gens se font une opinion plutôt négative. Souvent, le fait qu'il y ait beaucoup de règles, de cas, de genres et d'exceptions ne joue pas en faveur de la langue. Pourtant, si la langue est maîtrisée, elle peut devenir un point positif tant au niveau personnel qu'au niveau professionnel puisque le nombre de personnes l'apprenant est restreint (cf. SICK 2010: 58). 14 2.4. La force économique de la langue Force économique d'une langue en général Pour déterminer la force économique d'une langue, il faut tenir compte de la puissance économique des personnes parlant cette langue. Cette puissance est caractérisée par la croissance économique des pays où cette langue est officielle mais aussi par l'implantation de leurs entreprises au niveau international. Cette croissance se situe tant au niveau de l'industrie que des prestations de services. Elle aura une répercussion sur l'importance des importations, des exportations et sur le phénomène de l'internationalisation. Ces trois concepts impliquent l'utilisation de la langue dans les relations commerciales. En effet, depuis que l'économie d'un pays ne se limite plus à ses frontières, les entreprises, et surtout les multinationales, sont confrontées au problème des langues tant au niveau de la communication interne qu'au niveau de la communication externe (cf. TRUCHOT/HUCK 2009: 4). Pour la communication entre les membres du personnel, les dirigeants choisissent entre la langue nationale, la langue de la maison mère ou l'anglais. Tandis que pour la communication externe, la/les langue(s) choisie(s) varie(nt) en fonction des buts poursuivis par l'entreprise. Les objectifs peuvent être liés aux clients, aux marchés ou à l'image qui doit être véhiculée. La communication externe de la société comprend la/les langue(s) utilisée(s) avec les personnes étrangères à la firme. Elle(s) est/sont notamment visible(s) sur le site internet de l'entreprise (cf. TRUCHOT/HUCK 2009: 7). Pour l'importation et l'exportation, le choix de la langue sera déterminé en fonction de la force des différentes langues. Soit les entreprises provenant de deux pays différents décideront de s'exprimer dans une langue étrangère commune, qui est souvent l'anglais, soit elles choisiront la langue d'un des deux pays comme moyen de communication. Cette dernière alternative est plus fréquente lorsqu'au moins une des deux langues, comme l'anglais, le français ou l'allemand, est largement répandue dans le monde. Tandis que pour l'internationalisation, qui est le fait de s'implanter et de produire en dehors de son pays d'origine, l'entreprise s'adapte à la langue parlée sur place. Toutefois, elle prévoit souvent des formations pour permettre à son personnel de pouvoir s'exprimer dans la langue nationale de la firme (cf. TRUCHOT/HUCK 2009: 9-11). 15 Force économique de l'allemand La puissance économique des personnes qui parlent allemand exerce aussi une influence sur la position de la langue au niveau de l'UE. La majorité des êtres humains de langue allemande vivent en Allemagne et en Autriche. Il est donc utile de situer les marchés allemands et autrichiens au niveau européen (cf. AWEX5). Le marché allemand est le plus important de l'UE. Au niveau de ses exportations, la majeure partie, c'est-à-dire 60 %, est destinée à des pays européens. Les principaux partenaires commerciaux sont la France et la Grande-Bretagne. La renommée favorable des produits "made in Germany" et les entreprises particulièrement performantes dans le secteur des machines industrielles et des biens d'investissements ont contribué à la position dominante du pays sur les marchés. Avec l'élargissement territorial de l'UE, l'Allemagne a délocalisé certaines de ses activités, ce qui lui a permis de proposer des prix plus compétitifs. En ce qui concerne l'Autriche, elle possède une industrie prospère. Ses plus importantes relations commerciales se déroulent avec l'Allemagne. En effet, 33 % de ses exportations sont en faveur de l'Allemagne et 40 % de ses importations proviennent de ce dernier pays. Les pays de l'Europe centrale et orientale représentent également un potentiel économique considérable. L'importance économique de ces pays joue un rôle concernant l'utilisation de la langue dans les relations commerciales. En effet, grâce à la puissance de ces pays, leurs entreprises ont des contacts avec les pays voisins mais aussi avec des états plus éloignés. En général, ces échanges permettent d'utiliser l'allemand afin de conclure des marchés. De même, lorsque les entreprises allemandes ou autrichiennes décident de créer des filiales dans des pays étrangers, elles choisiront plus facilement des pays où elles auront la possibilité d'embaucher des personnes parlant allemand. Par exemple, en Alsace, de nombreuses entreprises allemandes et autrichiennes y sont implantées 2009: 11). (cf. TRUCHOT/HUCK L'exemple cité est aussi valable pour d'autres langues assez répandues comme l'anglais et le français. 5 Toutes les données et les pourcentages indiqués dans cette partie proviennent du site internet de l'Agence Wallonne à l'Exportation et aux Investissements étrangers (AWEX) (www.awex.be, consulté régulièrement d'octobre 2010 à mai 2011). 16 Chapitre II: Position de l'allemand en Belgique L'aperçu de la position qu'occupe l'allemand en Europe a permis de montrer que la langue de Goethe a un statut important au niveau européen. Envisageons maintenant la situation de l'allemand à une échelle plus restreinte, c'est-à-dire la Belgique. Pour ce faire, l'état sera abordé sous différents points de vue afin de déterminer quelle place est accordée à cette langue. 1. L'allemand au niveau fédéral L'Etat fédéral belge est divisé en différentes régions et communautés. La subdivision de la Belgique est expliquée ci-dessous à l'aide de deux cartes géographiques. Au niveau linguistique, le pays peut jouir d'une diversité culturelle puisque trois langues sont reconnues comme étant officielles. La population sera donc répartie selon sa langue maternelle à l'aide d'un graphique (cf. COMMUNAUTE FRANÇAISE DE BELGIQUE; COMMISSION EUROPEENNE 2006). Les différentes régions de la Belgique Source: COMMUNAUTE FRANÇAISE DE BELGIQUE (www.cfwb.be, consulté le 11.11.2010) Cette carte illustre la répartition territoriale de la Belgique entre les différentes régions: la région flamande, la région de Bruxelles-Capitale et la région wallonne. Les régions sont compétentes pour les matières qui se rapportent au territoire. Les domaines sont l'économie, l'agriculture, l'environnement, les travaux publics, l'énergie, les transports, l'emploi et l'aménagement du territoire, entre autres. 17 Les différentes communautés de la Belgique Source: COMMUNAUTÉ FRANÇAISE DE BELGIQUE (www.cfwb.be, consulté le 11.11.2010) La carte ci-dessus montre le territoire belge couvert par chaque communauté. Il faut préciser que la région de Bruxelles-Capitale fait partie de deux communautés en même temps. Les communautés sont délimitées en fonction des langues et sont liées aux compétences qui traitent de l'enseignement, de la culture, de l'emploi des langues et de "matières plus personnalisables", comme l'accueil des immigrés et l'aide aux familles. 18 Les langues officielles de la Belgique La Belgique est un pays riche d'une diversité linguistique. Ce pays compte trois langues officielles qui sont le néerlandais, le français et l'allemand. Comme il a été expliqué à la page précédente, chaque communauté est associée à une langue. Cela signifie que cette langue est la langue maternelle de la majorité des habitants vivant dans la communauté. Le néerlandais est lié à la Communauté flamande; le français, à la Communauté française; l'allemand, à la Communauté germanophone. Source: COMMISSION EUROPEENNE 2006: 7 Les données du graphique ci-dessus proviennent du sondage Eurobaromètre de 2006 réalisé par la Commission Européenne6. Les Belges qui ont été interrogés ont dû répondre à la question "Quelle est votre langue maternelle?". Le graphique montre la proportion de chaque langue maternelle pour le pays et tient compte des réponses données par les personnes interrogées. Les données ne sont pas une généralisation de la situation linguistique mais plutôt une approximation. L'allemand a une faible position puisqu'il n'est la langue maternelle que de 0,4 % des personnes prises en compte pour l'enquête. Ce faible pourcentage s'explique par le fait que la Communauté germanophone recensait 73 119 habitants en 2006 (cf. SPF Economie, P.M.E., Classes moyennes et Energie (www.statbel.fgov.be, consulté le 6.11.2010)), c'est-à-dire 0,70 % des citoyens belges. Les résultats fournis pour les différentes langues sont plus ou moins semblables aux pourcentages d'habitants des différentes régions belges. En 2006, la région flamande comptait 57,83 % des personnes habitant en Belgique; la région wallonne7, 32,48 % et la région de Bruxelles-Capitale, 9,69 %. 6 7 Le sondage a été expliqué dans le chapitre I, point 2.1, p.11. Le pourcentage pour la région wallonne (sans les personnes habitant dans la Communauté germanophone) était de 31,78 % en 2006. 19 2. L'allemand dans la région flamande et dans la région de Bruxelles-Capitale Avant d'envisager la position de l'allemand dans la région wallonne, un aperçu de la situation de la langue sera donné dans les deux autres régions, à savoir la région flamande et la région de Bruxelles-Capitale. J'ai choisi de parler de la situation de l'allemand dans ces deux régions, et pas dans leur communauté respective, pour une question de facilité au niveau géographique. D'une part, le territoire couvert par la région flamande et la Communauté flamande est identique, excepté la partie de la région de Bruxelles-Capitale. D'autre part, si j'avais parlé des communautés, la région de Bruxelles-Capitale aurait été incluse à la fois dans la Communauté flamande et dans la Communauté française. Or, il est intéressant que cette région soit traitée séparément étant donné la situation linguistique particulière. En effet, deux langues maternelles s'y côtoient, à savoir le néerlandais et le français. De plus, la ville de Bruxelles peut aussi être considérée comme une ville multilingue (cf. LOCHTMAN/ LUTJEHARMS/KERMARREC 2004: 210). L'aperçu se fera tant au niveau éducatif qu'au niveau économique. Les aspects se rapportant à l'enseignement, qui est une compétence relative aux communautés, seront inclus dans la partie concernant les régions. Ces aspects me permettront de pouvoir lier les deux concepts, à savoir le concept éducatif et le concept économique. 2.1. Dans la région flamande En région flamande, le néerlandais est la langue maternelle de la population. Dans l'enseignement, la première langue étrangère est le français; la seconde, l'anglais. L'allemand se situe en troisième position. Auparavant, son rôle était important et l'allemand était la troisième langue étrangère obligatoire à l'école. Mais, depuis les années 1970, sa popularité a diminué progressivement. Dans les universités et les écoles supérieures où l'allemand n'est plus un cours obligatoire, le retrait est dû à l'introduction de l'espagnol comme troisième langue dans le cursus scolaire. Par conséquent, le cours d'allemand est devenu facultatif (cf. VERBOVEN 2009: 223). Les étudiants trouvent que l'allemand est une langue difficile alors que le vocabulaire et la grammaire sont semblables au néerlandais. Ils sont plutôt attirés par la culture et la langue de l'Espagne. 20 La baisse du nombre d'étudiants en allemand se fait notamment ressentir dans les offres d'emploi, surtout depuis que les employeurs accordent plus d'importance aux personnes compétentes dans ce domaine. Selon Peter Blocken8 (cf. DEBRUYNE 2010: 86), il est préférable de choisir l'allemand au lieu de l'espagnol. Dans le monde des affaires, l'espagnol occupe une place de moindre importance. Quant à l'allemand, il peut permettre de conclure des affaires avec les pays germanophones, les pays de l'Europe centrale et la Scandinavie. En février et mars 2004, 4 000 offres d'emploi concernant la partie néerlandophone du pays ont été analysées (cf. VERBOVEN 2009: 224). Il ressort que l'allemand est demandé pour 13 postes sur 100 et l'espagnol, pour 1 poste sur 100. Or, la diminution des personnes qui parlent allemand a une répercussion sur le marché du travail. L'offre de personnes compétentes ne permet pas de satisfaire la demande des employeurs concernant les postes où l'allemand est sollicité. Certaines personnes pensent qu'en connaissant l'anglais, il est possible de remporter des marchés avec des firmes germanophones. Seulement, les entreprises auront davantage de chance de faire des affaires si la négociation se déroule dans la langue du client, à savoir ici l'allemand (cf. VERBOVEN 2009: 225). Les employés qui ont les compétences linguistiques recherchées permettent à l'entreprise d'augmenter sa position sur les marchés. Durant l'année académique 2006-2007, une enquête a été réalisée auprès des étudiants qui apprennent l'allemand à la faculté universitaire économique d'Anvers. 90 % d'entre eux ont choisi cette langue parce qu'ils pensent qu'elle pourra leur offrir de meilleures opportunités pour leur future vie professionnelle (cf. VERBOVEN 2009: 227). Les 10 % restant ont plutôt fait ce choix par intérêt privé. Pour inciter les jeunes à apprendre la langue de Goethe, l'université a décidé de promouvoir la langue en montrant l'importance de l'allemand au niveau économique. À cette fin, elle a travaillé en partenariat avec l'ambassade allemande et des entreprises germanophones implantées en Belgique. 8 Peter Blocken est le manager de la filiale belge d'Oxyde. Oxyde est une entreprise implantée aux Etats-Unis. Elle commercialise des produits pétrochimiques au niveau mondial. 21 2.2. Dans la région de Bruxelles-Capitale Afin de montrer la situation de l'allemand dans la région bruxelloise, je me baserai sur deux recherches qui ont été réalisées dans cette région. La première étude s'est focalisée sur "les entreprises bruxelloises et les langues étrangères" et a été menée par l'association sans but lucratif (asbl) TIBEM9 (cf. TIBEM 2006), sous la direction de L. Mettewie. La seconde porte sur "l'allemand et les langues étrangères dans l'enseignement bruxellois de la catégorie économique". Elle a été effectuée par K. Lochtman, M. Lutjeharms et G. Kermarrec (cf. LOCHTMAN/ LUTJEHARMS/KERMARREC 2004). La région de Bruxelles-Capitale est une région importante au niveau linguistique. En effet, Bruxelles est à la fois la capitale de la Belgique, de la Communauté française, de la Communauté flamande mais aussi la capitale européenne. La diversité linguistique dans les entreprises est donc bien présente. Cependant, de nombreuses entreprises éprouvent des difficultés à trouver des personnes compétentes dans les langues recherchées. Dans les articles de journaux cités par l'asbl TIBEM, on peut constater que les demandeurs d'emploi bilingues, voire multilingues, ne sont pas légion. En 2006, une enquête a été menée par TIBEM. Elle avait pour but de montrer l'état de la situation linguistique dans les entreprises bruxelloises. Pour une entreprise, les langues représentent un facteur économique non négligeable. Elles sont un atout et permettent de booster les exportations vers des pays de langue étrangère. Néanmoins, les entreprises sont confrontées à un obstacle lorsqu'elles ne possèdent pas un nombre suffisant de travailleurs multilingues. Parmi les langues les plus utilisées, l'allemand se place en quatrième position, après le français, le néerlandais et l'anglais. 9 "TIBEM" signifie "Tweetaligheid In Beweging – Bilinguisme En Mouvement". 22 Utilisation de l'allemand dans les entreprises de la région de Bruxelles-Capitale Source: TIBEM 2006: 52 Le graphique ci-dessus illustre l'utilisation de l'allemand selon trois catégories, à savoir la langue officielle, la communication interne et la communication externe. D'après les données de l'enquête TIBEM, en 2006, l'allemand était la langue officielle de 5 % des entreprises. Pour 11,2 % des entreprises interrogées, la communication entre les travailleurs peut se faire en allemand. De ce sondage, il ressort aussi que l'allemand est utilisé, dans 38,4 % des sociétés, pour les relations avec les clients et les fournisseurs. Ces données montrent bien que la connaissance de cette langue dans la région bruxelloise est nécessaire et peut être un atout au niveau économique. De plus, il faut noter que 44 % des entreprises interrogées ont des contacts commerciaux avec l'Allemagne. En moyenne, 28,8 % du personnel est amené à communiquer avec ce pays voisin de la Belgique. Dans les entreprises de moins de dix personnes, ce pourcentage atteint 39,8 % (cf. TIBEM 2006: 60). Cette augmentation s'explique par le fait que les travailleurs possèdent un panel de tâches plus étoffé. Ils doivent donc avoir une plus grande maîtrise linguistique. De manière générale, le manque de connaissances linguistiques a davantage de répercussions négatives dans les petites entreprises. Ces dernières perdent plus facilement des contrats lorsqu'une langue étrangère bien précise doit être utilisée mais que celle-ci n'est pas acquise. En effet, vu que le personnel est réduit, il est plus difficile de faire appel à un collègue lorsque le besoin s'en fait sentir pour conclure un marché. Au niveau du recrutement, la connaissance de l'allemand est demandée comme quatrième langue dans moins de 4 % des entreprises interrogées (cf. TIBEM 2006: 67). 23 Lors de l'enquête en 2006, les entreprises participantes pouvaient proposer des solutions pour pallier le manque de connaissances linguistiques. En ce qui concerne la langue de Goethe, certaines ont mis l'accent sur le renforcement des cours d'allemand pour les étudiants (cf. TIBEM 2006: 94). Elles ont utilisé, comme argument, le fait que c'est une langue peu populaire mais qui a une importance économique considérable. Pour apprendre et assimiler plus facilement une langue, les personnes doivent être motivées. La motivation est liée à la culture, la réussite scolaire et l'avenir professionnel, entre autres. Par contre, les stéréotypes concernant une langue peuvent influencer l'image qu'un être humain se fait de la langue. Envisageons maintenant la manière dont les étudiants considèrent la langue allemande. Pour ce faire, je parlerai de la deuxième enquête. Elle a été réalisée, en 200310, dans les universités Vrije Universiteit Brussel (VUB) et Université Libre de Bruxelles (ULB). Elle était ciblée sur les futurs ingénieurs commerciaux et avait pour but de montrer l'image que les étudiants se font des langues étrangères. En moyenne, les étudiants avaient vingt ans. Au niveau de l'apprentissage de l'allemand, les deux universités n'y accordent pas la même importance. A la VUB, l'allemand fait partie du cursus scolaire des ingénieurs. En effet, la plupart des étudiants néerlandophones ont déjà suivi trois ans d'allemand alors que ceux de l'ULB n'ont presque pas eu de cours de cette langue. 10 L'enquête a été réalisée en 2003 mais publiée en 2004. 24 Perception de l'allemand par les futurs ingénieurs commerciaux de la VUB et de l'ULB Source: LOCHTMAN/LUTJEHARMS/KERMARREC 2004: 225-226 Le graphique ci-dessus montre l'image que les futurs ingénieurs ont de l'allemand. Les étudiants devaient donner une cote pour les critères suivants: belle, romantique, musicale, importante et difficile. La cote attribuée est un chiffre entier allant de 1 à 5. Le nombre 1 correspondait à "pas du tout"; le nombre 5, à "extrêmement". Sur le graphique, les bâtonnets correspondent à une moyenne de l'ensemble des cotes attribuées par les étudiants interrogés. La perception la plus répandue et qui a obtenu une cote de 4/5 est la difficulté de la langue. Ensuite, l'importance de l'allemand arrive en second lieu avec 3/5. Pour finir, la langue est perçue comme non musicale, non romantique et laide. En effet, la moyenne pour ces trois critères est de 1,5/5. Selon le sondage, l'allemand, au milieu des autres langues étrangères, est vu comme la langue la plus difficile. 25 3. L'allemand dans la région wallonne Comme il est indiqué sur la carte à la page 17, la région wallonne regroupe deux communautés, à savoir la Communauté germanophone et une grande partie de la Communauté française. La Communauté germanophone sera présentée brièvement dans le but de donner un aperçu de l'endroit où l'allemand est parlé par une majorité de la population belge. En ce qui concerne la Communauté française, l'accent sera mis sur la place de la langue allemande dans l'enseignement. 3.1. La Communauté germanophone Les belges dont l'allemand est la langue maternelle habitent principalement dans la zone géographique qui correspond à la Communauté germanophone (cf. DEUTSCHSPRACHIGE GEMEINSCHAFT11 (www.dglive.be, consulté le 29.11.2010)). Cette communauté est intégrée dans l'état fédéral belge depuis 1920. Elle est souvent nommée "cantons de l'Est" et fait partie de la province de Liège et de la région wallonne. Comme les autres communautés de la Belgique, elle possède son propre parlement "Parlament der Deutschsprachigen Gemeinschaft, RDG"12. Ce parlement est compétent au niveau de l'enseignement, de la culture et des matières personnalisables consulté le 29.11.2010)). (cf. DEUTSCHSPRACHIGE GEMEINSCHAFT (www.dglive.be, La Communauté germanophone possède aussi des compétences qui sont propres à la région wallonne. En plus du parlement, il existe aussi un gouvernement qui applique les différentes lois et un ministère qui veille, quant à lui, au respect de ces lois. 11 12 "Deutschsprachige Gemeinschaft" signifie "Communauté germanophone". "Das Parlament der Deutschsprachigen Gemeinschaft" est le parlement de la Communauté germanophone. 26 Carte de la Communauté germanophone Le canton d'Eupen Le canton de Saint-Vith Source: Deutschsprachige Gemeinschaft (www.dglive.be, consulté le 29.11.2010) Les cantons de l'Est sont divisés en deux parties bien distinctes: le pays eupenois et l'Eifel belge qui sont respectivement le canton d'Eupen et le canton de Saint-Vith. Au total, ces deux cantons comptent neuf communes. Au nord, sont localisées les communes de La Calamine, Raeren, Lontzen et d'Eupen. Cette partie est la plus petite en superficie mais c'est celle où la densité de la population est la plus élevée. Tandis qu'au sud, nous pouvons trouver les communes de Butgenbach, Bullange, Saint-Vith, Burg Reuland et d'Amblève. Dans ces différentes communes, l'allemand sert de moyen de communication dans l'administration, la justice et l'enseignement. Cependant, il est possible que le français soit utilisé surtout dans les villes où des personnes francophones habitent. Les minorités francophones habitent principalement sur le territoire de La Calamine, de Lontzen et d'Eupen (cf. DEUTSCHSPRACHIGE GEMEINSCHAFT (www.dglive.be, consulté le 29.11.2010)). En matière d'enseignement, la Communauté germanophone favorise l'apprentissage du français puisqu'il est obligatoire dès la maternelle. Grâce à cette obligation, la Communauté germanophone a pour but que les élèves soient bilingues allemand/français à la fin de leurs études secondaires (APAW 2010 a: 3). Elle tient compte du souhait de l'UE. En effet, l'UE prône l'apprentissage de deux langues étrangères, de préférence celles des pays voisins EUROPEENNE 2008 a: 5-6). (cf. COMMISSION 27 3.2. La Communauté française La Communauté française exerce diverses compétences. Parmi celles-ci, figure l'enseignement. Ci-dessous, vous trouverez un bref aperçu de la situation de l'allemand dans les écoles. J'ai choisi de parler uniquement de l'enseignement et pas des autres compétences parce qu'il est lié au chapitre suivant qui traite de l'économie. En effet, les jeunes qui fréquentent aujourd'hui les établissements scolaires seront les travailleurs de demain. L'allemand dans l'enseignement Source: APAW 2010 a: 2 Différentes possibilités sont offertes aux étudiants pour apprendre une langue. Une de ces possibilités, c'est l'école. Le graphique ci-dessus reprend tous les étudiants de l'enseignement libre qui ont suivi les cours d'allemand pendant l'année académique 2009-2010. Les pourcentages pour les étudiants de la Communauté française sont presque identiques à ceux de l'enseignement libre. C'est pourquoi un seul graphique a été réalisé. La répartition des étudiants n'est pas équitable. En effet, les jeunes des provinces de Liège et du Luxembourg sont ceux qui attachent davantage d'importance à la connaissance de l'allemand. Au total, ces deux provinces regroupent 87,58 % des élèves qui ont fait le choix d'apprendre la langue de Goethe. La situation peut être expliquée par la proximité immédiate des pays de langue germanophone, à savoir l'Allemagne et le Grand-Duché de Luxembourg. En ce qui concerne les autres provinces, le pourcentage d'élèves concernés par les statistiques est nettement plus faible. En région wallonne, 5 139 élèves ont suivi les cours d'allemand en 2009-2010, le chiffre représente 2,68 % de la population estudiantine au niveau de l'enseignement secondaire libre. 28 La Belgique possède des frontières terrestres ou maritimes avec les Pays-Bas, l'Allemagne, le Grand-Duché de Luxembourg, la Grande-Bretagne et la France. Son économie est donc influencée par ces pays-là. Il est donc nécessaire de connaître leurs langues. 29 Chapitre III: Position de l'allemand dans l'économie wallonne Aujourd'hui, le temps où chaque pays vivait en autarcie est révolu. Désormais, des produits étrangers arrivent tous les jours en Belgique et notre pays vend aussi sa production sur le marché international. C'est pourquoi l'usage des langues est indispensable pour les entreprises qui souhaitent aborder des marchés plus lointains que le marché belge. Dans cette optique, les éléments traités dans ce chapitre permettront de positionner une langue précise, c'est-à-dire l'allemand, dans l'économie wallonne. Pour ce faire, différents points seront examinés. Tout d'abord, il est utile d'avoir un aperçu des échanges commerciaux réalisés entre la région wallonne et les pays germanophones. Ensuite, le lien entre l'économie et l'allemand sera établi grâce à des enquêtes et à l'opinion de spécialistes dans le domaine. De même, des arguments seront émis par l'Association pour la Promotion de l'Allemand en Wallonie (APAW) dans le but d'inciter les gens à apprendre la langue de Goethe. Dans le point sur la promotion de la langue, deux associations feront l'objet d'une explication. Pour conclure, je formulerai des hypothèses sur la future situation de l'allemand. 30 1. Les relations commerciales avec les pays germanophones En règle générale, l'utilisation d'une langue étrangère dans un pays donné dépend des relations commerciales du pays en question avec d'autres pays. Dans cette partie, la place de l'Allemagne et des pays germanophones dans l'économie wallonne sera envisagée. 1.1. Les exportations wallonnes Les exportations wallonnes par pays pour l'année 200813 Source: mail de M. DERZELLE de l'AWEX du 12.10.2010 Le graphique ci-dessus illustre la répartition des exportations wallonnes selon les différents pays pour l'année 2008. Sur ce graphique, figurent les dix nations vers lesquelles la région wallonne exporte le plus. Elles représentent 78,61 % des pays de destination pour les exportations wallonnes. Deux pays de langue germanophone se situent dans le top 10. L'Allemagne est le deuxième état importateur de biens et de services en provenance de la Wallonie. Le Grand-Duché de Luxembourg, quant à lui, se place en sixième position. Pour les autres pays de langue germanophone, il faut se diriger plus loin dans le classement. La Suisse et l'Autriche représentent, chacune, plus ou moins 1 % des exportations wallonnes et se classent respectivement en quatorzième et en seizième position. La Wallonie exporte un très faible pourcentage de ses biens et services vers le Liechtenstein, c'est-à-dire 0,0008 %. La part des exportations vers les pays germanophones avoisine les 22 %. 13 J'ai pris les chiffres de 2008 parce que M. Derzelle, spécialiste des marchés allemands et autrichiens, dit que ce sont les données les plus représentatives étant donné qu'il y a eu la crise économique mondiale en 2009 (cf. mail de M. DERZELLE du 12.11.2010). 31 En ce qui concerne les régions germanophones, le tableau fourni par l'AWEX ne fournit pas de données puisque ces régions font partie d'un pays et que les chiffres correspondent à la totalité du territoire. 1.2. Les importations wallonnes Les importations wallonnes par pays pour l'année 2008 Source: mail de M. DERZELLE de l'AWEX du 12.10.2010 Sur le graphique ci-dessus, sont représentés les dix pays avec lesquels la région wallonne a eu le plus de contacts commerciaux en terme d'importation en 2008. Les deux pays germanophones présents dans le top 10 sont l'Allemagne et le Grand-Duché de Luxembourg. L'Allemagne se place en deuxième position. En effet, 17,52 % des produits et services que les Wallons importent proviennent de leurs voisins allemands. Le pourcentage pour le Grand-Duché de Luxembourg est nettement plus faible. 4,95 % des produits importés par la région wallonne sont originaires de ce dernier pays. La Suisse, l'Autriche et le Liechtenstein ne représentent même pas 1 % chacun. 32 Commentaires généraux sur les relations commerciales Tant au niveau des exportations que des importations, la région wallonne travaille, en majeure partie, avec les pays frontaliers de la Belgique. En effet, ses trois principaux partenaires commerciaux sont, par ordre d'importance, la France, l'Allemagne et les Pays-Bas. En analysant les données fournies par l'AWEX, j'ai remarqué que la situation de l'exportation et de l'importation illustrée par les deux graphiques ci-dessus est à peu près semblable pour les années précédentes. L'Allemagne joue donc un rôle important sur le plan économique. La connaissance des langues officielles des états limitrophes représente un atout pour les entreprises faisant commerce avec eux. En 2008, les secteurs qui ont eu le plus de contacts avec l'Allemagne sont l'industrie chimique et la métallurgie (cf. mail de M. DERZELLE du 12.10.2010). 33 2. L'allemand dans les entreprises "Les compétences linguistiques sont un élément essentiel de l'économie et ce aussi bien pour le travailleur que pour l'entreprise." (cf. APAW 2010 a: 2) Afin d'illustrer cette citation et de mettre plus particulièrement l'accent sur la place économique de l'allemand, différentes enquêtes qui ont été réalisées durant les dix dernières années sont exploitées. La première enquête a été menée par une ancienne étudiante en secrétariat de direction, Mme Pauline Antoine, sous la direction de M. Manfred Peters et de Mme Françoise Ponsard (cf. 2003: 9-27). L'Union Wallonne des Entreprises (UWE) est à l'origine des deux autres enquêtes (cf. DEMBOUR/ WIERTZ 2004: 18-27; PINTE 2005: 28-31). En 2003, Mme Pauline Antoine a interrogé 46 entreprises implantées en région wallonne. Son but était de cerner l'importance économique de l'allemand. Sur les 46 entreprises qui ont participé au sondage, 33 d'entre elles affirment que leur personnel est amené à parler allemand. La langue de Goethe est classée en troisième place dans le palmarès des langues utilisées dans les sociétés interrogées. En effet, l'anglais, pratiqué dans 42 sociétés, et le néerlandais, utilisé dans 39 firmes, se placent respectivement en première et en seconde position. Selon les résultats de l'enquête, l'allemand est important pour les relations commerciales de 27 sociétés, c'est-à-dire pour 59 % d'entre elles. Lorsque les entreprises concernées sont à la recherche de nouveaux collaborateurs, 39 % d'entre elles affirment que l'allemand est un atout pour le demandeur d'emploi. En guise de conclusion de l'enquête, 80 % des firmes sélectionnées sont en faveur de la promotion de l'allemand en région wallonne. La deuxième enquête a été réalisée en 2004 par l'UWE. Elle traite de l'utilisation des langues dans les entreprises de la province de Liège. Cette province a des frontières avec les Pays-Bas, l'Allemagne, le Grand-Duché de Luxembourg, la Flandre et la Communauté germanophone. C'est donc un milieu propice pour l'apprentissage et la pratique linguistiques (cf. DEMBOUR/WIERTZ 2004: 19). Les firmes interrogées soulignent l'importance des langues étrangères, puisqu'en général, deux voire trois autres langues sont utilisées en plus du français par, en moyenne, 53 % du personnel. De cette enquête, il est aussi ressorti que 20 % des sociétés ont des difficultés à dénicher les travailleurs multilingues correspondant aux besoins de la société. Lors de l'engagement du personnel, les langues les plus demandées sont, par ordre d'importance, l'anglais (88 %), le néerlandais (78 %), l'allemand (59 %), l'espagnol (15,7 %) et l'italien (15,2 %). 34 En plus de l'avis des entreprises, l'UWE a aussi recueilli les opinions de diverses personnalités importantes dans le domaine. Ci-dessous, j'ai sélectionné quelques témoignages qui ont un rapport avec l'allemand. Michel KEMPENEERS, responsable de l'AWEX pour la province de Liège, souligne l'importance des langues pour les entreprises liégeoises: "Je peux vous assurer que l'anglais ne suffit pas à notre niveau: lorsque vous avez devant vous des Allemands ou des Hollandais, si vous, en situation de demandeur, ne faites pas l'effort de leur parler dans leur langue, l'affaire est mal embarquée. [...] Les entreprises liégeoises recherchent par exemple aujourd'hui même des jeunes parlant allemand!" (cf. DEMBOUR/WIERTZ 2004: 25) "En région germanophone, on n'est engagé que si l'on a une connaissance (même passive) de l'allemand. De ce fait, peu de liégeois y travaillent, alors que les germanophones belges sont assez nombreux à trouver du boulot en terre liégeoise en vertu de leurs connaissances linguistiques." (cf. DEMBOUR/WIERTZ 2004: 25) Michel DEMONCEAU, directeur d'Accent Langues14 dit: "Chez Accent Langues, je vous confirme que l'allemand est le parent pauvre des trois langues les plus populaires: 10 % seulement des demandes, pour 40 % pour le néerlandais comme pour l'anglais. La prise de conscience des entreprises et leur investissement dans des formations en langues de qualité constituent sans doute une excellente nouvelle, mais le fait que l'allemand demeure à la traîne en est une nettement moins bonne." (cf. DEMBOUR/WIERTZ 2004: 27) Voici quelques points importants relevés dans les témoignages ci-dessus: il est préférable de parler dans la langue du client pour conclure une affaire; les entreprises liégeoises ont besoin de travailleurs qui parlent allemand; les personnes habitant dans la province de Liège ont moins de connaissances linguistiques que les personnes germanophones; l'allemand est une langue peu demandée au niveau des formations linguistiques; il faut sensibiliser les entreprises pour qu'elles proposent à leurs travailleurs de suivre des formations en allemand. 14 Accent Langues est une firme liégeoise qui organise des formations en langues dans les entreprises. 35 L'année suivante, c'est-à-dire en 2005, l'UWE s'interroge à nouveau sur la place des langues dans le milieu professionnel (cf. PINTE 2005: 28-31). En collaboration avec l'AWEX, le Forem et Accent Langues, elle va étendre son champ d'étude à toute la Wallonie. Un élément important qui est ressorti du sondage est le fait que les entreprises ressentent de plus en plus le besoin d'engager des personnes multilingues. D'ailleurs, l'enquête a montré que des postes multilingues ne sont pas pourvus dans 14 % des entreprises wallonnes. Les personnes qui ont des compétences en langues peuvent trouver là une opportunité professionnelle. Lorsque les entreprises sont à la recherche de nouveaux collaborateurs, les langues les plus importantes sont, par ordre d'importance, le néerlandais (69 %), l'anglais (68 %), l'allemand (30 %), l'espagnol (10 %) et l'italien (9 %). En ce qui concerne l'exigence des employeurs par rapport aux langues étrangères, elle est plus importante pour ceux de la province de Liège que pour ceux de toute la Wallonie. De même, l'allemand est davantage sollicité dans les environs de Liège. La situation peut s'expliquer par la proximité de l'Allemagne et de la Communauté germanophone. Afin d'augmenter le niveau linguistique, 40 % des firmes recourent à des formations. Les personnes membres des différents organismes à l'origine de l'enquête ont réagi sur le sujet. Paul Simar15 du Forem a été étonné de la faible position qu'occupe l'allemand dans les langues recherchées lors de l'embauche de personnel. Les personnes représentant Accent Langues et Ceran ont réagi à la constatation de M. Simar. Elles prétendent que la demande pour des formations centrées sur l'allemand est en hausse. Tableau récapitulatif des enquêtes Pauline ANTOINE UWE UWE (2004) (2005) la région wallonne 91 % la province de Liège 88 % la région wallonne 68 % 85 % 78 % 69 % 72 % 59 % 30 % 3 3 3 / 53 % 38 % (2003) Champ d'application Pratique de l'anglais Pratique du néerlandais Pratique de l'allemand Position de l'allemand au milieu des autres langues Travailleurs concernés par la pratique des langues 15 Paul Simar est le directeur du centre Forem Formation appelé "Campus Automobile" à Francorchamps. 36 En réaction avec les points essentiels des trois enquêtes ci-dessus, il est important de parler de l'avis d'une instance européenne sur l'emploi des langues. Pour ce faire, je me suis inspirée d'un document écrit en 2008 par la Commission Européenne. Le texte, qui est disponible sur internet, s'intitule "Les langues font nos affaires: des entreprises plus performantes grâce à une connaissance accrue des langues". A travers les informations fournies, la Commission Européenne veut conscientiser les entreprises sur l'emploi des langues. Les auteurs soulèvent un problème bien présent dans l'UE pour les Petites et Moyennes Entreprises. Il s'agit de la perte de contrats due au manque de connaissances linguistiques. La faible maîtrise de l'allemand, autant à l'oral qu'à l'écrit, est responsable de 16 % des contrats perdus CENTRE FOR LANGUAGES16 2006: 18). (cf. CILT/THE NATIONAL Il est évident que l'anglais possède une place internationale de lingua franca. Cependant, la connaissance d'une autre langue par les travailleurs d'une entreprise est un réel atout pour la firme et constitue donc un avantage par rapport à la concurrence. Or, les sociétés éprouvent des difficultés à trouver les personnes adéquates. L'obstacle culturel rencontré par les sociétés a conduit la Commission Européenne à envisager la mise en place d'une série de mesures. À travers les différentes recommandations, elle pousse les entreprises à définir leurs besoins en matière de formations linguistiques. En fonction des besoins rencontrés, les sociétés prendront les dispositions nécessaires pour combler les lacunes du personnel. Si les travailleurs disposent d'un bagage linguistique suffisant, les entreprises pourront favoriser la mobilité de ces personnes pour gérer les différentes affaires. Par exemple, l'entreprise17 dans laquelle je réalise mon stage possède des filiales en Grande-Bretagne, en Allemagne et dans d'autres pays. Certains employés travaillant à Deinze sont amenés à se rendre dans ces filiales pour veiller à la bonne gestion des établissements. Il est donc essentiel que ces personnes connaissent la langue véhiculaire des firmes faisant partie du même groupe pour pouvoir lire, entre autres, les documents administratifs. 16 17 "The National Centre for Languages" signifie "le centre national pour les langues". Il s'agit de l'entreprise Brachot-Hermant dont le siège social est situé à Deinze en Belgique. 37 Une bonne maîtrise des outils linguistiques peut être une source de succès dans de nombreux domaines de l'entreprise, de la vente à la résolution de problèmes. Pour appuyer l'idée ci-dessus émanant de la Commission Européenne, les propos d'une personne compétente dans le sujet sont évoqués. Lors du festival des langues qui s'est tenu à Lille le 21 mars 2009, Christian Tremblay, président de l'Observatoire européen du plurilinguisme, est intervenu par rapport au thème "Le plurilinguisme, un atout pour l'Europe?". Il a dit: "Enfin, si l'anglais est souvent la langue des conseils d'administration des entreprises multinationales, la langue des affaires est d'abord la langue du client. Un message pour les entreprises internationales: si vous voulez multiplier votre chiffre d'affaires, investissez dans les langues et communiquez dans les langues de vos clients." (cf. TREMBLAY 2009: 4) A plusieurs reprises, le texte écrit par la Commission Européenne fait référence à un sondage réalisé en 2005 par Cilt et "the National Centre for Languages". L'étude a pour sujet "Effects on the European Union Economy of Shortages of Foreign Language Skills in Enterprise (ELAN)"18. L'enquête comprend une pléthore de questions et a été effectuée dans 2 000 entreprises exportatrices faisant partie de 29 pays européens. Ces pays font partie de l'UE ou sont candidats pour rentrer au sein de cette instance. Les résultats ont été disponibles à la fin de l'année 2006. Une des questions posées aux firmes participantes était: "Do you think your company will need to acquire additional expertise in languages, or countries, in the next 3 years?"19. 42 % des firmes ont répondu positivement. Parmi les dix langues les plus citées, l'allemand figure en deuxième position avec 17,84 % FOR LANGUAGES 2006: 36). (cf. CILT/THE NATIONAL CENTRE Il se positionne après l'anglais (25,84 %) et avant le français (13,19 %). Pour souligner l'importance des langues en Belgique, et donc en région wallonne, le correspondant belge interrogé a dit: " Improved communication (written and verbal) in foreign languages and a better understanding of cultural differences will have an important impact on doing business abroad successfully.[...]" (cf. CILT/THE NATIONAL CENTRE FOR LANGUAGES 2006: 39) Cette phrase souligne qu'une amélioration des connaissances linguistiques et qu'une meilleure compréhension des autres cultures auront une répercussion positive sur l'exportation. Beaucoup d'entreprises pensent que l'enseignement doit mettre davantage l'accent sur l'apprentissage des langues. 18 "Effects on the European Union Economy of Shortages of Foreign Language Skills in Enterprise" signifie "les conséquences sur l'économie de l'Union Européenne du manque de connaissances en langues étrangères dans les entreprises". 19 Cette question signifie "Pensez-vous que votre entreprise a besoin d'acquérir des connaissances supplémentaires en langues, ou concernant les pays, dans les 3 prochaines années?" 38 Au niveau de l'emploi, l'allemand joue également un rôle. Dans les journaux et sur internet, j'ai trouvé des offres d'emploi20 pour lesquelles des connaissances en allemand sont exigées ou sont un atout lors de l'embauche. Selon le Forem, pendant la période allant de juillet 2008 à juin 2009, 2 751 offres d'emploi, soit 2 % du total des offres, requièrent des connaissances en allemand (cf. VILLETTE 2009: 1-5). Ces offres concernent principalement les métiers des services administratifs, commerciaux et de la distribution. Le graphique ci-dessous est une illustration de l'exigence que les employeurs ont par rapport à la connaissance de l'allemand. Les postes concernés sont ceux qui ont été cités précédemment. Le pourcentage le plus élevé regroupe les postes pour lesquels le demandeur d'emploi doit avoir de très bonnes connaissances de la langue concernée. En général, les employeurs ont des exigences assez élevées. Source: VILLETTE 2009: 1 20 Les offres d'emploi se trouvent en annexe I, page I. 39 3. Les arguments pour la pratique de l'allemand Le 28 octobre 2010, suite à la proposition de Mme Françoise Ponsard21, j'ai participé à une réunion de l'Association pour la Promotion de l'Allemand en Wallonie (APAW). Cette réunion, qui s'est déroulée en allemand, a eu lieu dans un des locaux des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur (FUNDP) sous la présidence de M. Manfred Peters. Lors de celle-ci, j'ai eu l'opportunité de rencontrer différentes personnes qui œuvrent pour la promotion de la langue allemande. Durant la soirée, j'ai pu récolter différentes informations et divers documents. J'ai reçu, entre autres, un document avec des arguments pour l'apprentissage de l'allemand22. Les arguments sont divisés en plusieurs catégories. Il s'agit de raisons politiques, économiques, culturelles, neurologiques et didactiques. Toutes les informations prouvent bien que l'allemand est une langue importante en Wallonie. La connaissance de cette langue peut être un réel atout tant au niveau personnel qu'au niveau professionnel. D'un point de vue personnel, l'allemand est une langue complexe. C'est pour cette raison que les personnes qui connaissent l'allemand auront plus de facilités à apprendre d'autres langues. D'un point de vue professionnel, les personnes parlant allemand auront un avantage sur celles qui ne parlent pas allemand lorsqu'elles chercheront un emploi. En effet, l'allemand est maîtrisé par un faible pourcentage de la population. Mais le nombre d'entreprises cherchant des personnes compétentes dans la langue de Goethe ne cesse d'augmenter. De même, l'Allemagne pourrait leur offrir de nombreuses possibilités d'emploi. Au niveau économique, M. Michel Hahn23, qui a été interrogé en 2002 par Mme Pauline Antoine, précise que l'Allemagne exporterait plus si les Wallons maîtrisaient mieux l'allemand. L'augmentation des exportations créerait de nouveaux emplois qui ne sont pas à négliger. 21 Mme Ponsard est maître-assistant à la Haute Ecole de la Province de Namur et collaboratrice didactique au département de langues et littératures germaniques aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur. 22 Un exemplaire du document se trouve en annexe II, page VI. 23 M. Michel Hahn est maintenant pensionné. Auparavant, il a été, en autres, le Consul honoraire de la République Fédérale Allemande. 40 4. La promotion de l'allemand en Wallonie L'Association pour la Promotion de l'Allemand en Wallonie, le Goethe-Institut, l'Ambassade d'Allemagne et la Maison des Langues de la province de Liège unissent leurs efforts pour mettre en place un projet-pilote. Le but de ce projet est de faire prendre conscience aux Wallons francophones que la pratique de l'allemand joue un rôle considérable dans l'économie de la Wallonie. Différentes démarches seront entreprises durant les années 2011 et 2012 afin d'atteindre le but cité précédemment. Les actions viseront toute la population, qu'elle soit jeune ou plus âgée. Elles toucheront les domaines suivants: l'économie, le tourisme, la culture, les sciences et l'enseignement. Le 15 avril 2011, j'ai rencontré M. Gilles Huaux, chargé de mission à la Maison des Langues. Suite à cet entretien, M. Huaux m'a communiqué des informations sur le service pour lequel il travaille. En 2008, suite à de nombreuses réflexions sur la problématique des langues étrangères, la province de Liège a créé une Maison des Langues. Elle œuvre pour la promotion du multilinguisme dans la province et se concentre sur les langues allemande, anglaise et néerlandaise. Elle rassemble toutes les données concernant les organisations qui favorisent le développement du multilinguisme. Avec ces données, elle peut conseiller des entreprises ou des particuliers qui voudraient apprendre ou perfectionner une langue. Elle vient aussi en aide aux écoles dans le but d'organiser des activités linguistiques. De même, elle se charge de sensibiliser les citoyens sur les bénéfices des langues. Elle prend part aussi au projet-pilote susmentionné. Depuis la création de cette initiative qui est unique en Belgique, de nombreuses personnes ont eu recours aux services de la Maison des Langues. En ce qui concerne plus particulièrement l'allemand, l'organisme a conseillé 146 personnes, que ce soit des particuliers ou des entreprises. Ces 146 personnes représentent 11 % de l'ensemble des citoyens liégeois qui ont sollicité l'aide de la Maison des Langues. Celle-ci dresse un profil de la personne désireuse de se diriger vers le multilinguisme. En fonction des souhaits et des diverses possibilités de la personne, l'organisme lui propose les formations les plus appropriées. Lorsque certaines personnes le désirent, la Maison des Langues peut trouver des entreprises qui veulent bien accueillir des stagiaires pour une durée de quinze jours. En 3 ans, des stages pour 3 francophones et pour 126 germanophones ont été mis en place. 41 5. Des hypothèses personnelles Les éléments avancés ci-dessous reflètent ma vision des choses et se basent sur toutes les informations présentes dans les pages précédentes. Les entreprises de la Communauté française pourraient étendre davantage leurs activités vers les pays voisins. En effet, si la maîtrise de l'allemand était meilleure, ces entreprises auraient plus de contacts avec l'Allemagne notamment. Si je reprends les chiffres relatifs à l'exportation et à l'importation de la région wallonne avec les pays germanophones, je m'attends à ce que l'allemand ait une place importante. Pourtant, selon les chiffres des personnes apprenant l'allemand, cette langue n'est pas la préférée des élèves. Pour moi, il existe réellement un fossé entre la demande et l'offre de personnes compétentes en allemand. Si les démarches pour la promotion de la langue portent leurs fruits dans les années à venir, davantage de personnes parleront allemand ou, du moins, seront sensibilisées à l'utilité de la langue. Je suis persuadée que la connaissance de l'allemand peut ouvrir beaucoup de portes au niveau professionnel, mais aussi au niveau privé. L'importance des langues continue de gagner du terrain et je suis convaincue que l'allemand est une langue d'avenir. Afin d'avoir un aperçu de la situation de l'allemand dans le milieu professionnel, je vous invite à découvrir l'enquête réalisée par mes soins et ses résultats. PARTIE PRATIQUE 43 Chapitre I: Enquête Une enquête ne se construit pas en un simple coup de baguette magique. Différentes étapes sont nécessaires afin de ne pas oublier des éléments. Tout d'abord, je me suis fixé des objectifs. Ces objectifs me permettent de montrer l'utilité du sondage. De même, ils servent de fil conducteur entre les différents points que j'aborde. En fonction des différents buts choisis, j'ai sélectionné des entreprises et j'ai précisé les personnes visées dans les firmes. Ensuite, j'ai indiqué les personnes qui ont contribué à la rédaction du questionnaire ainsi que quelques enquêtes liées au sujet traité. Certaines pistes mentionnées dans ces enquêtes ont été exploitées dans plusieurs de mes questions et ont fait jaillir de nouvelles idées. Toutes les idées obtenues ont été le point de départ pour le choix des questions. Une fois que le questionnaire a été rédigé, il me restait à prendre contact avec les sociétés choisies. Pour finir, j'ai dressé le profil des entreprises sollicitées. 1. Les objectifs de l'enquête Dans la partie théorique, j'ai rassemblé la documentation que j'ai pu obtenir sur le sujet de mon Travail de Fin d'Etudes et les thèmes qui l'entourent. Je me suis rendu compte qu'il n'existe presque pas de données actuelles sur l'utilisation de l'allemand dans les entreprises de la Communauté française. J'ai donc trouvé utile de réaliser moi-même une enquête dans diverses entreprises dans le but de concrétiser les éléments théoriques récoltés. Mon objectif est aussi de me faire une idée sur la place de l'allemand dans les entreprises et de comparer son utilisation dans trois provinces, à savoir les provinces de Namur, de Liège24 et du Luxembourg. 24 Les entreprises liégeoises qui sont situées dans la Communauté germanophone ne sont pas prises en compte dans l'enquête vu que l'allemand est la langue maternelle de cette communauté. 44 2. Les entreprises ciblées Afin d'obtenir une liste d'entreprises, j'ai pris contact, par téléphone et par mail, avec M. Hondekijn, de l'Association Wallonne à l'Exportation. J'ai sélectionné les entreprises en fonction de différents critères qui sont: le nombre de travailleurs, la situation géographique, les relations commerciales avec les pays et/ou les régions germanophones. J'ai centré mes recherches sur un échantillonnage ciblé d'entreprises. Pour mon enquête, j'ai choisi de faire appel à des entreprises dont le nombre de travailleurs se situe entre cinq et deux cents. Le choix a été fait judicieusement pour différentes raisons. Je pense qu'il est préférable d'avoir des entreprises plus ou moins semblables pour que la comparaison entre les différentes provinces soit valable. C'est pourquoi j'ai décidé de restreindre l'échantillon des sociétés. De même, dans le futur, je souhaiterais travailler dans une petite ou dans une moyenne entreprise. Grâce au contact pris avec les entreprises et aux réponses obtenues, j'aurai peut-être l'occasion de trouver ma future entreprise. Mon deuxième critère se base sur la situation géographique des firmes. J'ai voulu restreindre la zone géographique de recherche. C'est pour cette raison que je me suis concentrée sur trois provinces. J'ai choisi celle de Namur parce que j'y habite et j'y fais mes études. Les deux autres provinces, à savoir celle de Liège et celle du Luxembourg, ont été sélectionnées parce qu'elles possèdent des frontières territoriales avec des pays germanophones, qui sont l'Allemagne et le Grand-Duché de Luxembourg. Il y a donc plus de probabilités pour que ces provinces soient en contact avec la langue de Goethe. Mon dernier critère est en rapport avec l'économie et en particulier avec les relations commerciales entre les sociétés des provinces citées ci-dessus et les pays et/ou régions germanophones. Je ne vois pas l'utilité d'envoyer l'enquête à des entreprises qui n'entretiennent pas de rapports avec les pays et/ou régions germanophones vu qu'une partie des questions porte sur les relations commerciales et l'utilisation de la langue allemande. 45 3. Les personnes concernées dans l'entreprise Au début, je souhaitais que l'enquête soit destinée uniquement au directeur de l'entreprise. En prenant contact avec les sociétés et en parlant avec M. Reuland 25, je me suis aperçue que mon souhait ne serait pas réalisable. En effet, les directeurs ont peu de temps à accorder à ce genre de travail et j'aurais reçu moins d'enquêtes complétées. C'est pour cette raison que j'ai décidé de voir plus large au niveau des personnes susceptibles de répondre au questionnaire. Dès lors, le sondage est destiné au directeur de l'entreprise ou à un de ses représentants (directeur des ressources humaines, directeur du marketing, assistant(e) de direction,...). Je n'ai pas non plus voulu cibler uniquement les assistant(e)s de direction parce que toutes les entreprises n'emploient pas une telle personne. 4. Les auteurs du sondage Le sondage a été réalisé par mes soins avec la collaboration de M. Jeroen Darquennes, mon garant scientifique, et de Mme Françoise Ponsard, ma promotrice. Lors de la réalisation du sondage, je me suis inspirée de trois enquêtes. La première a été effectuée par Mme Pauline Antoine en 2003. Il s'agit d'un sondage sur l'utilisation des langues étrangères dans les entreprises wallonnes. La deuxième a été menée par l'UWE en 2004 et traite des langues dans les entreprises liégeoises. Quant à la dernière, elle a été réalisée par TIBEM en 2006 et porte sur les entreprises bruxelloises et les langues étrangères. Après avoir établi un premier jet de l'enquête, j'ai fait lire le sondage à différentes personnes pour m'assurer que les questions étaient compréhensibles pour tout le monde. L'étape du test me paraît très importante. Elle permet d'envisager les différentes réponses possibles étant donné le fait que chaque personne peut interpréter la question d'une manière différente. En effet, les mots n'ont pas le même sens pour chaque lecteur. 25 Monsieur Reuland est maître-assistant dans l'option "coopération internationale" à la Haute Ecole de la Province de Namur. Il donne également des formations linguistiques dans les entreprises. 46 5. Le choix des questions L'enquête26 est divisée en plusieurs parties, à savoir: le profil de la personne qui répond au questionnaire, les langues étrangères en général, les relations d'affaires avec les pays et les régions germanophones, la position de l'allemand dans l'entreprise, l'allemand et l'assistant(e) de direction. La première partie est composée de questions qui me permettent de connaître les différentes langues parlées par la personne qui répond et de savoir aussi ce que cette personne pense de la langue allemande. Grâce à la seconde série de questions, je peux avoir une vue globale concernant l'utilisation des langues étrangères dans l'entreprise. J'ai aussi la possibilité de positionner l'allemand au milieu des autres langues. Je trouve intéressant de consacrer la troisième partie du sondage aux pourcentages que représentent les exportations et les importations avec les pays et/ou les régions germanophones. Ces pourcentages sont liés à la quatrième série de questions qui s'articule autour du thème "position de l'allemand au sein de l'entreprise". Pour terminer l'enquête, je m'intéresse à l'utilisation de la langue allemande par l'assistant(e) de direction. Après mes études, je serai assistante de direction. C'est pourquoi cela m'intéresse de connaître l'avis des personnes interrogées sur un(e) assistant(e) de direction qui possède des compétences linguistiques en langue allemande. Les questions posées peuvent être regroupées en trois catégories: les questions fermées, les questions fermées avec la possibilité de donner une opinion et la question ouverte. Les questions fermées facilitent l'analyse du sondage puisque chaque entreprise a le choix entre les mêmes réponses. Je trouve également intéressant de récolter l'avis personnel des sociétés sur certains points. C'est pour cette raison que j'ai rédigé des questions fermées en laissant la possibilité aux personnes interrogées de justifier leur choix. Quant à la question ouverte, elle laisse aux individus une plus grande liberté. J'ai choisi de poser uniquement une question ouverte parce que celle-ci demande un temps de réflexion plus grand lors de la rédaction de la réponse et est plus difficile à traiter. 26 Un exemplaire de l'enquête vierge se trouve en annexe III, page VIII. 47 6. La prise de contact avec les entreprises Durant les mois de novembre et de décembre 2010, j'ai passé des appels téléphoniques à une multitude d'entreprises. Durant ces appels, j'ai vérifié que les entreprises concernées correspondaient bien aux critères de sélection expliqués à la page 44. De même, j'ai demandé aux entreprises si elles étaient d'accord de répondre à un questionnaire et si elles préféraient un courrier postal ou électronique. Au total, quatre-vingt-deux entreprises ont donné leur aval. Les 15 et 16 décembre 2010, j'ai envoyé quatre enquêtes par la poste et septante-huit par mail. L'échéance était le 20 janvier 2011. Dans les jours et les semaines qui ont suivi, j'ai reçu de nombreux sondages complétés. Six entreprises ont répondu négativement pour diverses raisons. Dans la plupart des cas, elles se sont rendu compte qu'elles ne satisfaisaient pas aux critères de sélection. Le 24 janvier 2011, j'ai envoyé un mail aux quarante entreprises qui ne s'étaient pas manifestées. J'ai mis une nouvelle échéance plus brève, à savoir le 4 février 2011. 48 7. Le profil des entreprises participantes27 Sur les quatre-vingt-deux entreprises auxquelles j'ai envoyé le questionnaire, cinquante sociétés ont eu la gentillesse de m'accorder un peu de leur temps afin de répondre aux diverses questions. Les firmes qui ont participé représentent 61 % des entreprises sollicitées par mail et par courrier. Ci-dessous, vous trouverez deux tableaux avec le classement des entreprises par province selon deux critères. Le premier est la participation et le deuxième est la taille. Répartition des entreprises selon la province et leur participation PROVINCE DE NAMUR PROVINCE DE LIEGE PROVINCE DU LUXEMBOURG Questionnaires envoyés 30 31 21 Réponses positives 17 18 15 Réponses négatives 3 3 0 Entreprises sans réponse 10 10 6 Taux de participation 57 % 58 % 71 % % du total 34 % 36 % 30 % Le taux de participation le plus élevé se trouve dans la province du Luxembourg. Le taux des deux autres provinces est plus ou moins similaire. Je constate que le nombre d'entreprises est réparti presque équitablement par situation géographique. Répartition des entreprises participantes selon la province et leur taille NOMBRE DE PERSONNES PROVINCE DE NAMUR PROVINCE DE LIEGE PROVINCE DU LUXEMBOURG % DU TOTAL 4-1028 4 1 1 12 % 11-50 10 10 11 62 % 51-100 0 6 1 14 % 101-150 2 1 2 10 % 151-200 1 0 0 2% Total 17 18 15 100 % La majeure partie des firmes par province emploie entre onze et cinquante personnes. 27 28 La liste des entreprises participantes se trouve en annexe IV, page XVI. Au début, je voulais me concentrer sur les entreprises employant entre cinq et deux cents personnes. Cependant, j'ai reçu deux questionnaires intéressants d'entreprises comptant quatre travailleurs. C'est pourquoi j'ai modifié le nombre de travailleurs. 49 Chapitre II: Analyse et interprétation des résultats L'analyse des différents résultats29 concerne les entreprises qui ont été interrogées. Le but de cette analyse n'est pas de généraliser les résultats à l'ensemble des entreprises wallonnes mais plutôt d'avoir un aperçu de la situation linguistique et en particulier de l'allemand dans les sociétés qui ont participé au sondage. La structure de l'étude se base sur celle de l'enquête afin de respecter la cohérence des différentes parties et de suivre une logique dans les questions. Chaque question est illustrée par un graphique commenté30 qui synthétise l'ensemble des réponses reçues. Dans les analyses, je considère souvent que la personne qui a répondu à l'enquête est le porte-parole de l'entreprise. A la fin de chaque point, je donne mon interprétation concernant les réponses obtenues aux différentes questions. Vous avez ainsi l'occasion de vous faire votre propre opinion par rapport aux résultats et puis vous pouvez confronter votre vision des choses à la mienne. Afin de cerner le profil des personnes, j'analyserai leurs connaissances linguistiques. Je parlerai à la fois de la langue maternelle mais aussi des langues étrangères. Pour terminer l'aperçu du profil, je tenterai de dégager l'image que les personnes interrogées se font de la langue allemande. Ensuite, je me pencherai sur les langues étrangères dans les entreprises. L'importance des langues, les langues comme outil de communication interne et externe ainsi que le lien entre les travailleurs et les langues seront étudiés. Après avoir réalisé un aperçu linguistique, je parlerai des relations commerciales des firmes avec les pays et les régions germanophones. Ces relations seront liées au point suivant qui a pour sujet "la position de l'allemand dans les entreprises". Dans ce point, j'examinerai l'importance de la langue de Goethe, l'utilisation de cette langue par les travailleurs, l'allemand comme moyen de communication avec des personnes extérieures aux entreprises, la connaissance de la langue, entre autres. Pour terminer l'analyse, j'aborderai les connaissances en allemand de l'assistant(e) de direction. Je mettrai aussi l'accent sur l'atout ou non d'avoir un(e) assistant(e) de direction maîtrisant la langue allemande. 29 30 L'ensemble des résultats sous forme de tableaux se trouve en annexe V, page XXI. Dans l'analyse et l'interprétation des résultats, je ne mentionne pas les noms des entreprises parce, dans l'enquête, j'ai écrit que les données resteraient confidentielles. 50 1. Le profil des personnes 1.1. Analyse Quelle est votre langue maternelle? n = 50 Parmi les personnes interrogées, 41 (82 %) ont le français comme langue maternelle. Trois de ces personnes possèdent deux langues maternelles, à savoir soit le français et l'allemand soit le français et l'italien. La seconde langue maternelle qui regroupe le plus d'êtres humains parmi ceux qui ont répondu au questionnaire est le néerlandais. Une seule personne a uniquement l'allemand comme langue maternelle. Je constate que la question de la langue maternelle ne soulève pas de grandes différences selon les provinces. 51 Quelle(s) langue(s) utilisez-vous sur votre lieu de travail en plus de votre langue maternelle? n = 50 Le graphique ci-dessus reprend les réponses fournies par les 50 personnes interrogées. Chaque personne avait la possibilité de cocher plusieurs langues. C'est pourquoi le total des réponses est supérieur à 50. Dans la partie théorique, vous avez pu constater que l'anglais occupe une place importante dans les entreprises wallonnes au détriment des langues nationales de la Belgique. Le graphique ci-dessus illustre bien la situation. En effet, 45 personnes (90 %) parmi celles interrogées utilisent l'anglais, en plus de leur langue maternelle, sur leur lieu de travail. Le néerlandais et l'allemand, quant à eux, sont utilisés par 27 (54 %) personnes. Ils se placent donc tous les deux en deuxième position. Il est normal que peu de personnes utilisent le français comme langue étrangère puisque cette langue est la langue maternelle d'une grande partie de la population ciblée. Parmi les personnes interrogées, seules deux d'entre elles utilisent uniquement leur langue maternelle. Elles travaillent dans la province de Namur. Un de ces deux individus est directeur des ressources humaines et l'autre est administrateur délégué. En moyenne, deux à trois langues étrangères sont parlées par la personne lorsqu'elle est en situation professionnelle. La situation linguistique est différente selon les provinces. Pour les personnes travaillant dans la province de Liège, l'allemand est la deuxième langue utilisée en situation professionnelle. Par contre, dans les deux autres provinces, cette langue est placée en troisième position, après le néerlandais. L'anglais, quant à lui, garde sa place de leader quelle que soit la situation géographique des personnes interrogées. 52 Quels sont les mots que vous associez à la langue allemande? n = 50 La question posée est une question ouverte. Elle laisse donc une totale liberté aux personnes quant à l'expression de leur opinion. Parmi les personnes interrogées, 28 (56 %) n'ont pas donné de réponse. Certaines ont écrit qu'elles ne comprenaient pas la question et d'autres ont laissé vide l'espace prévu pour répondre. Deux réponses de la province de Liège appartiennent à deux catégories distinctes. C'est pourquoi le nombre de personnes qui ont répondu est supérieur à 22 (44 %). Les réponses sont écrites en français ou en allemand. Dans l'ensemble, l'opinion que les personnes interrogées se font de la langue allemande est plus ou moins semblable d'une province à l'autre. J'ai choisi de classer les réponses obtenues selon différents critères. Le premier critère regroupe les mots relatifs à l'apprentissage de la langue. Les termes comme "grammaire ardue, temps primitifs, déclinaisons" sont liés à ce premier critère. Quant aux expressions liées à la langue des affaires, il s'agit de mots utilisés avec les clients et les fournisseurs. Ces mots ont un rapport avec le secteur d'activités des diverses firmes. La catégorie "langue complexe" rassemble les notions de rigueur, de complexité, de difficulté. De même, une personne trouve que la langue est rébarbative. Quant à la catégorie "langue belle", elle reprend les adjectifs "belle, littéraire, agréable". Pour le dernier critère, celui correspondant à "autres", les termes sont "ich liebe dich, guten Tag, verboten31". 31 "Ich liebe dich" signifie "je t'aime", "guten Tag" signifie "bonjour" et "verboten" signifie "interdit". 53 1.2. Interprétation Les graphiques des pages 50 à 52 permettent d'avoir un profil des personnes interrogées. Je trouve que c'est tout à fait normal que le français soit la langue maternelle d'une grande partie des individus questionnés. En effet, ils travaillent dans des entreprises situées dans la Communauté française. Après vous avoir fait un aperçu de la langue maternelle, je vous ai fourni des informations sur les langues que les travailleurs sondés parlent sur leur lieu de travail. Concernant les deux personnes qui, en situation professionnelle, n'utilisent pas les langues étrangères, je suppose qu'elles possèdent quand même des connaissances en langues étrangères mais qu'elles n'ont pas l'occasion de pratiquer ces langues. Je pense que le directeur des ressources humaines est rarement en contact avec les fournisseurs et les clients puisqu'il s'occupe du personnel. Quant à l'administrateur délégué, je ne vois pas pourquoi il n'utilise que le français. Selon moi, une personne avec un poste important est amenée à communiquer dans les langues étrangères parlées par le personnel. Je suis consciente que l'anglais est une langue importante. Dans le milieu économique, la généralisation de cette langue serait sans doute plus facile. Cependant, je pense que les personnes doivent communiquer dans la langue maternelle de leur interlocuteur, surtout lorsque cet interlocuteur est un client. Ainsi, la confiance mutuelle s'installe plus facilement. De plus, connaître la langue de l'interlocuteur permet de se familiariser avec une partie de la culture d'autrui. Je trouve qu'il serait donc préférable de favoriser l'emploi des deux autres langues nationales, à savoir le néerlandais et l'allemand. Cet emploi permettrait à la Wallonie d'utiliser toutes les ressources disponibles de la Belgique et de favoriser les relations entre les trois communautés linguistiques. Rien qu'avec les résultats présentés par le graphique, je constate que le multilinguisme est une réalité bien présente dans les entreprises. Dans la partie théorique, vous avez pu découvrir que le pourcentage d'élèves apprenant l'allemand est très faible. Il est de 2,68 % dans l'enseignement libre pour l'année académique 2009-2010. Or, grâce au graphique que j'ai réalisé à la page 51, je constate que plus de la moitié des personnes interrogées utilisent l'allemand. Les étudiants ne sont peut-être pas conscients des besoins que les entreprises éprouvent au niveau linguistique. 54 Pour terminer le profil des personnes interrogées, j'ai recueilli leur opinion par rapport à la langue allemande. Je trouve que l'avis des gens sur l'allemand est souvent négatif. Ils retiennent les côtés plus difficiles de la langue au lieu de mettre en avant ce que cette langue pourrait leur apporter. Dans la partie théorique, j'ai soulevé à deux reprises la constatation de la perception de la langue. Pour les pays de l'Ouest de l'UE, l'allemand est perçu comme une langue bruyante et qui est difficile à apprendre. À une échelle plus petite, c'est-à-dire dans la région de Bruxelles-Capitale, la difficulté de la langue est la caractéristique qui est la plus souvent mentionnée. Je pense qu'un travail doit être réalisé afin de surmonter les a priori et de donner une autre image de la langue. 55 2. Les langues étrangères en général 2.1. Analyse Pour votre entreprise, la connaissance des langues étrangères est: très importante: 33 entreprises importante: 16 entreprises n = 50 peu importante: 1 entreprise Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 17; province de Liège: n = 18; province du Luxembourg: n = 15 Les langues occupent une place considérable dans les sociétés. En effet, dans 33 firmes (66 %) parmi celles interrogées, la connaissance des langues étrangères est très importante. Si je compare les pourcentages, je remarque qu'il existe une différence selon les provinces. La province de Liège est la province où les firmes attachent le plus d'intérêt aux langues étrangères. Par contre, dans la province du Luxembourg, une société dit que les langues étrangères sont peu importantes. 56 Quelle est la langue véhiculaire la plus utilisée dans votre entreprise? n = 49 Le total des réponses est supérieur au nombre de firmes interrogées parce que certaines firmes ont coché plusieurs langues comme étant "la langue véhiculaire la plus utilisée dans leur entreprise". De même, une entreprise de la province de Namur n'a pas répondu à la question. 49 firmes sont donc prises en compte dans l'analyse ci-dessous. Dans 38 (78 %) des sociétés sondées, le français est la langue qui est la plus souvent utilisée. L'allemand se place en troisième position, derrière l'anglais et devant le néerlandais. Il a été choisi par 5 (10 %) firmes. Quatre des cinq entreprises avec l'allemand comme langue véhiculaire emploient entre 11 et 50 personnes. Une de ces entreprises dépend d'une société implantée en Allemagne. Pour deux des cinq firmes, l'allemand est combiné à d'autres langues. La catégorie "autres" regroupe l'italien, l'espagnol, le polonais et le portugais. 57 Par ordre d'importance, quelle(s) langue(s) est/sont utilisée(s) pour les relations avec les fournisseurs?32 n = 50 Répartition des entreprises qui utilisent l'allemand avec leurs fournisseurs province de Namur (n = 17) province de Liège (n = 18) province du Luxembourg langue 1 langue 2 langue 3 langue 4 Total par province 33 2 (12 %) 1 (6 %) 5 (29 %) 9 (53 %) 0 (0 %) 3 (17 %) 5 (28 %) 5 (28%) 13 (72 %) 1 (7 %) 2 (14 %) 1 (7 %) 7 (47 %) 11 (73 %) 1 (6 %) (n = 15) Lors des relations commerciales avec les fournisseurs, plus de la moitié des sociétés interrogées, c'est-à-dire 29 (58 %), utilise au moins quatre langues différentes. En tête du classement, le français et l'anglais sont quasiment à égalité, suivis par le néerlandais et l'allemand, entre autres. Si je me concentre sur la fréquence d'utilisation des langues, le français est la langue qui est la plus souvent choisie comme langue 1. La langue 2 qui compte le plus de firmes est l'anglais. Pour la langue 3, il s'agit du néerlandais. L'allemand, quant à lui, est le leader de la langue 4. En général, l'allemand est utilisé par 33 (66 %) des entreprises sondées. Dans les provinces de Liège et du Luxembourg, il est parlé par respectivement 13 (72 %) et 11 (73 %) firmes. Pour la province de Namur, le nombre est de 9 (53 %). Grâce au graphique, je constate que l'allemand est parlé moins fréquemment que les trois langues qui le précèdent. En effet, le score le plus élevé pour la langue de Goethe se situe au niveau de la langue 4. 32 33 La langue 1 correspond à la première langue utilisée avec les fournisseurs; la langue 2, à la deuxième langue et ainsi de suite. Les pourcentages ont été calculés par province. Par exemple, 6 % des entreprises de la province de Namur utilisent l'allemand comme première langue avec les fournisseurs. 58 Par ordre d'importance, quelle(s) langue(s) est/sont utilisée(s) pour les relations avec la clientèle34? n = 49 Répartition des entreprises qui utilisent l'allemand avec leurs clients province de Namur (n = 16) province de Liège (n = 18) province du Luxembourg langue 1 langue 2 langue 3 langue 4 Total par province 35 2 (13 %) 3 (19 %) 4 (25 %) 10 (63 %) 1 (6%) 3 (17 %) 5 (28 %) 7 (39 %) 16 (89 %) 0 (0 %) 2 (13 %) 2 (13 %) 5 (33 %) 9 (60 %) 1 (6 %) (n = 15) Sur les 50 entreprises interrogées, 49 d'entre elles ont répondu à la question. Deux entreprises ont coché deux langues comme langue 1. Lorsque les entreprises ont des relations avec leurs clients, elles utilisent les langues étrangères. Les langues sont légèrement plus utilisées avec les clients qu'avec les fournisseurs, puisque le nombre d'entreprises ayant répondu à la question et utilisant au moins quatre langues est plus élevé. Pour les relations avec la clientèle, le nombre est de 31 (63 %). Le français est la langue 1 la plus utilisée. Pour les langues 2, 3 et 4, il s'agit, respectivement, du néerlandais, de l'anglais et de l'allemand. Au niveau de l'allemand, la différence entre les provinces est plus marquée que pour les relations avec les fournisseurs. Dans la province de Liège, 16 (89 %) des firmes sondées utilisent l'allemand contre respectivement 10 (63 %) et 9 (60 %) pour les provinces de Namur et du Luxembourg. En général, l'allemand est le plus souvent utilisé comme langue 4. 34 35 La langue 1 correspond à la première langue utilisée avec la clientèle; la langue 2, à la deuxième langue et ainsi de suite. Les pourcentages ont été calculés par province. Par exemple, 6 % des entreprises de la province de Namur utilisent l'allemand comme première langue avec la clientèle. 59 Combien de travailleurs sont amenés à utiliser les langues étrangères? n = 50 Dans 16 (32 %) des entreprises interrogées, plus de la moitié du personnel utilise les langues étrangères. La situation est très différente selon la province. Dans la province de Liège, 9 (50 %) des sociétés sondées se situent dans la catégorie allant de 51 à 100 % des travailleurs utilisant les langues étrangères. Par contre, le nombre est nettement plus faible pour les deux autres zones ciblées. Il est de 5 (29 %) pour Namur et de 2 (13 %) pour le Luxembourg. 12 (75 %) des firmes concernées par les pourcentages allant de 51 à 100 % emploient entre 4 et 50 travailleurs. 60 Les connaissances en langues des travailleurs correspondent-elles aux besoins de l'entreprise? +/-: 22 entreprises oui: 19 entreprises n = 50 non: 9 entreprises Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 17; province de Liège: n = 18; province du Luxembourg: n = 15 En règle générale, les travailleurs ne possèdent pas les compétences linguistiques recherchées par les sociétés. En effet, 31 (62 %) des entreprises interrogées ne sont pas entièrement satisfaites des connaissances en langues de leurs travailleurs. La situation est plus ou moins semblable dans les différentes provinces. Dans la province du Luxembourg, le potentiel linguistique des travailleurs ne correspond pas totalement aux exigences de 10 (67 %) firmes. Pour la province de Namur, le nombre est de 10 (59 %), contre 11 (61 %) pour la province de Liège. 61 Si les connaissances en langues ne correspondent pas totalement aux besoins de l'entreprise, l'entreprise metelle en place des formations en langues pour combler ce manque de connaissances? oui: 24 entreprises peut-être dans le futur: 6 entreprises n = 36 non: 6 entreprises Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 11; province de Liège: n = 12; province du Luxembourg: n = 13 36 des 50 entreprises participant au sondage ont donné une réponse. Il s'agit des sociétés appartenant aux trois catégories de la question précédente. Cependant, toutes les sociétés ne se sont pas exprimées sur le sujet. 30 (83 %) des entreprises ayant répondu organisent ou organiseront peut-être des formations destinées à améliorer les compétences linguistiques de leur personnel. Dans la province de Liège, le nombre d'entreprises est le plus élevé, il est de 11 (92 %). Tandis que pour les deux autres provinces, le pourcentage se situe aux alentours des 80 %. Les personnes interrogées avaient la possibilité de justifier leur choix. Les justifications sont peu nombreuses et concernent principalement le "non". Les raisons qui freinent les sociétés à mettre des formations linguistiques à la disposition de leur personnel sont principalement financières. En effet, les coûts des formations sont trop élevés. De plus, le temps disponible pour l'apprentissage est une denrée rare. 62 L'entreprise a-t-elle des difficultés à recruter des personnes qui répondent à ses exigences en matière de langues? oui: 24 entreprises non: 21 entreprises n = 48 pas de personnes parlant les langues étrangères: 3 entreprises Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 16; province de Liège: n = 18; province du Luxembourg: n = 14 48 sur les 50 entreprises interrogées ont répondu à la question. 24 (50 %) d'entre elles éprouvent des difficultés à trouver des nouveaux collaborateurs qui répondent aux besoins linguistiques de leurs sociétés. Dans la province du Luxembourg, le pourcentage est le plus élevé et atteint les 64 % (9 entreprises). C'est dans la province de Liège que la proportion d'entreprises ayant répondu "oui" est la plus faible, 7 firmes contre 11 pour le "non". Pour les trois provinces concernées, l'offre de personnes compétentes en langues n'arrive pas à couvrir la demande faite par les sociétés interrogées. Parmi les langues citées, l'allemand, avec 10 voix, se place en deuxième position, après le néerlandais et avant l'anglais. Les lacunes rencontrées sont un manque de pratique et un niveau insuffisant. De même, deux entreprises disent que peu de personnes parlent allemand. 63 2.2. Interprétation Les différents graphiques analysés de la page 55 à la page 62 m'ont permis de dresser un aperçu de l'utilisation des diverses langues étrangères dans les entreprises interrogées. Je pense que les sociétés accordent de plus en plus de poids aux connaissances linguistiques, surtout quand elles veulent saisir l'opportunité de pénétrer des marchés étrangers. Les langues peuvent être un atout lors des relations commerciales. Par contre, si elles ne sont pas maîtrisées, elles peuvent engendrer des pertes économiques. Dans la partie théorique, vous avez pu constater que 16 % des contrats sont perdus à cause d'une faible maîtrise de l'allemand. L'importance des langues est surtout mentionnée dans la province de Liège. Le phénomène peut s'expliquer par la proximité immédiate des pays dont la langue est différente du français. En 2004 et 2005, la différence entre la province de Liège et les autres provinces était déjà présente dans les résultats fournis par l'UWE. L'intérêt pour les langues se manifeste aussi par le fait que le français n'est pas la langue véhiculaire utilisée dans toutes les entreprises interrogées. Il est donc indispensable que le personnel soit compétent dans la/les langue(s) utilisée(s). L'allemand est la langue véhiculaire de cinq entreprises. Pour deux d'entre elles, je ne vois pas clairement une explication, puisque les personnes interrogées ont coché plusieurs choix. La troisième entreprise est dirigée par une société implantée en Allemagne. La personne qui a répondu au questionnaire pour cette firme a indiqué que tous les programmes informatiques sont en allemand. De plus, les travailleurs contactent régulièrement la maison mère. La quatrième société possède des filiales en Allemagne, ce qui a peut-être une influence sur l'emploi des langues. La dernière entreprise, quant à elle, a de plus en plus de contacts avec les pays germanophones. 64 En ce qui concerne les relations avec les fournisseurs et les clients, je constate que les entreprises concernées par l'enquête ne se limitent pas à parler français. Les langues utilisées sont assez variées. Il s'agit du français et de l'anglais en passant par le néerlandais et l'allemand, pour ne citer que les plus courantes. Les deux graphiques illustrant la situation ont soulevé chez moi un certain étonnement. Je pensais que la différence entre l'utilisation des langues avec les fournisseurs et celle avec les clients serait davantage marquée et que les langues étrangères seraient plus sollicitées lors des relations avec la clientèle. Pour moi, c'est la personne qui est dans la position de "vendeur" qui doit faire l'effort de parler dans la langue de son client. Dans une entreprise, les travailleurs utilisent quotidiennement une voire plusieurs langues pour communiquer entre eux ou avec le monde extérieur à l'entreprise. Je trouve que la question des langues étrangères est propre à chaque zone géographique. Il est difficile de généraliser la situation pour l'ensemble de l'est de la Wallonie. En effet, je remarque qu'en fonction de la localisation des firmes, l'emploi des langues peut être très différent. Dans les sociétés de maximum 50 travailleurs, davantage de personnes possèdent des connaissances linguistiques. La constatation peut être expliquée par le fait que les travailleurs doivent être compétents dans plus de domaines. Aussi, vu le nombre restreint de personnel, le pourcentage augmente plus rapidement que pour les plus grandes firmes. De même, la majorité des sociétés interrogées emploient moins de 51 personnes. Ce qui explique aussi que ces firmes soient plus nombreuses dans les catégories allant de 51 à 100 % des travailleurs utilisant les langues étrangères. En ce qui concerne l'utilisation plus importante des langues dans la province de Liège, je suppose que c'est dû à la proximité des pays dont la/les langue(s) officielle(s) est/sont différente(s) du français. Les langues sont peut-être perçues comme plus importantes lors des relations commerciales. Les connaissances linguistiques des travailleurs sont loin de satisfaire les besoins des entreprises sondées. Je pense que le monde de l'enseignement doit être conscient de la divergence rencontrée et doit prendre les mesures adéquates pour remédier aux problèmes. Il faudrait qu'il y ait davantage de similitudes entre les cours et la vie professionnelle. Cependant, dans l'enseignement secondaire ou supérieur, je trouve qu'il est assez difficile de suivre des cours de langues qui touchent tous les domaines possibles de carrière professionnelle. 65 C'est plus facile quand les cours ciblent uniquement un secteur bien précis car chaque secteur d'activités possède un vocabulaire spécifique. Ce vocabulaire s'acquiert souvent avec l'expérience. Chacun doit essayer de profiter des expériences qui lui sont offertes pour acquérir un vocabulaire varié et pour se familiariser avec la pratique de plusieurs langues simultanément. Dans cette optique, j'ai choisi de réaliser mon stage en Flandre dans une entreprise où différentes langues font partie de son quotidien. Il s'agit de la société Brachot-Hermant implantée à Deinze. Les écoles francophones devraient davantage favoriser les échanges avec des écoles néerlandophones, entre autres, et/ou mettre en place des procédures plus simples pour réaliser un stage à l'étranger. Pour remédier aux lacunes linguistiques de leur personnel, les sociétés peuvent proposer à leurs travailleurs de suivre des formations. Malgré l'obstacle financier que rencontrent les entreprises interrogées, je trouve que beaucoup d'entre elles investissent dans les formations linguistiques destinées à leur personnel. Elles ont sans doute pris conscience que cet investissement peut avoir des répercussions positives sur leurs performances économiques. En effet, la maîtrise des langues peut être un avantage par rapport à une concurrence moins compétente au niveau linguistique. Pour moi, les formations en langues sont très utiles. Le concept de la Maison des Langues située à Liège est une initiative très intéressante. Il serait peut-être judicieux que chaque province soit dotée d'une telle organisation. Lorsque les entreprises recherchent des personnes parlant les langues étrangères, elles ne trouvent pas toujours les individus adéquats. Le fossé entre l'offre et la demande en matière de personnel ayant des connaissances linguistiques me semble assez important. Il serait peut-être utile qu'un aperçu global des besoins réels des entreprises en langues soit réalisé. Cet aperçu permettrait d'adapter au mieux l'offre à la demande. Je pense qu'un travail est à effectuer dans l'enseignement pour faire prendre conscience aux jeunes que l'apprentissage des langues étrangères est une nécessité et qu'il pourra leur ouvrir beaucoup de portes dans leur future vie professionnelle. 66 3. Les relations d'affaires avec les pays et les régions germanophones 3.1. Analyse Quel pourcentage de vos exportations représentent celles avec les pays et/ou les régions germanophones? n = 49 Parmi les résultats présentés grâce au graphique, il manque la réponse d'une entreprise de la province du Luxembourg. 49 sociétés sont donc prises en compte dans l'analyse réalisée. Toutes les entreprises, excepté trois, exportent entre 0 et 50 % de leur production vers les pays et les régions germanophones. La majeure partie de l'échantillon ciblé exporte entre 0 et 20 % de ses produits vers les pays et les régions germanophones. En effet, 37 (76 %) firmes se situent dans la tranche citée ci-dessus. Les trois entreprises, dont les exportations vers les pays et les régions concernés représentent plus de 50 %, sont des sociétés qui comptent entre 11 et 50 travailleurs. Elles sont situées chacune dans une province différente. Pour les provinces de Namur et du Luxembourg, le nombre le plus élevé d'entreprises se situe dans la tranche allant de 0 à 10 %. Par contre, pour la province de Liège, il s'agit plutôt de la tranche allant de 11 à 20 %. 67 Quel pourcentage de vos importations représentent celles avec les pays et/ou les régions germanophones? n = 48 Une entreprise de la province de Namur et une de la province du Luxembourg ne se sont pas exprimées sur le sujet. Le graphique synthétise donc les réponses de 48 entreprises. La constatation est semblable à celle sur les résultats des exportations. 3 entreprises, qui emploient entre 11 et 50 travailleurs, font partie de la tranche allant de 51 à 100 %. La différence avec les exportations se situe dans la localisation de ces entreprises. La province du Luxembourg compte deux sociétés, contre une dans la province de Namur et zéro dans celle de Liège. De même, les firmes, dont les importations de produits en provenance des pays et régions germanophones sont inférieures ou égales à 20 %, sont moins nombreuses. Cependant, le nombre reste quand même élevé, puisqu'il est de 34 (71 %). 68 3.2. Interprétation Les chiffres illustrés par le graphique sur les exportations me semblent en cohérence avec ceux présentés dans la partie théorique. En effet, pour l'ensemble de la région wallonne, le pourcentage est de 21,66 %36. Ce pourcentage contient les exportations réalisées vers l'Allemagne, le Grand-Duché de Luxembourg, la Suisse, l'Autriche et le Liechtenstein. Selon mes calculs37, dans les trois provinces concernées, la part des exportations vers les pays et les régions germanophones se situerait aux alentours de 18 %. Je suis étonnée que, pour la province de Liège et celle du Luxembourg, les clients venant des pays et des régions concernés ne soient pas plus importants. Les entreprises n'ont que la frontière à traverser mais elles sont sans doute confrontées à un obstacle linguistique. De même, les secteurs dans lesquels les sociétés travaillent ne permettent peut-être pas de trouver des opportunités pour vendre des produits dans les pays et/ou les régions germanophones. Concernant les trois entreprises qui exportent plus de 50 % de leur production vers les pays germanophones, deux d'entre elles font partie d'un groupe dont la société mère est implantée en Allemagne. Elles ont peut-être plus de facilités à pénétrer les marchés de langue germanophone. En ce qui concerne les importations, je suis étonnée qu'aucune des entreprises interrogées implantées dans la province de Liège n'importe pas plus de 50 % en provenance des pays et des régions germanophones. Pourtant, les ressources de l'Allemagne se trouvent à proximité. Je suppose, encore une fois, que la langue représente un frein aux relations commerciales entre l'Allemagne et la province de Liège, dans ce cas-ci. Des raisons économiques peuvent aussi décourager les entreprises à traverser la frontière. 36 37 Ce pourcentage contient uniquement les exportations réalisées vers les pays germanophones. Les régions germanophones ne sont pas concernées par ce pourcentage. Pour connaître la réponse, veuillez vous référer aux explications de la page 30. Pour chaque tranche, j'ai pris la moyenne des pourcentages que j'ai multipliée par le nombre d'entreprises qui sont présentes dans la tranche (par exemple, pour la tranche 0-10 %, le calcul est 5 x 19 = 95). Ensuite, j'ai additionné les chiffres obtenus pour l'ensemble des tranches. Pour finir, j'ai divisé la somme par le nombre de firmes interrogées. 69 4. La position de l'allemand dans les entreprises 4.1. Analyse Pour votre entreprise, la connaissance de l'allemand est: importante: 22 entreprises peu importante: 15 entreprises très importante: 11 entreprises n = 49 pas importante: 1 entreprise Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 17; province de Liège: n = 18; province du Luxembourg: n = 14 Toutes les entreprises interrogées sauf une firme dans la province du Luxembourg ont répondu à la question. 33 (67 %) des sociétés interrogées disent que l'allemand est important mais à des degrés différents. 33 % (11 sociétés) de ce groupe d'entreprises affirment que la langue de Goethe occupe une place très importante dans leurs établissements. L'allemand ne joue pas le même rôle dans les trois provinces. Il existe une différence considérable entre la province de Liège et les deux autres provinces. Le pourcentage de firmes, dans lesquelles l'allemand est important voire très important, atteint les 89 % (16 sociétés) contre plus ou moins 55 % dans les deux autres zones géographiques. Par conséquent, ces deux autres zones regroupent davantage d'entreprises pour lesquelles l'allemand est peu important. La région de Namur est la seule province dont une firme est reprise dans la catégorie "pas importante". 70 Quel est le pourcentage de travailleurs qui parlent allemand? n = 49 Le graphique reprend les réponses données par 49 entreprises. La tranche allant de 0 à 10 % des travailleurs parlant allemand est celle qui regroupe le plus d'entreprises interrogées, c'est-à-dire 35 (71 %). La province de Liège se distingue des deux autres provinces puisqu'elle est la seule à compter des entreprises dans les tranches allant de 50 à 100 %. Les deux firmes présentes dans ces tranches emploient moins de 51 travailleurs. Pour la province du Luxembourg, aucune société n'est concernée par les pourcentages supérieurs à 20 %. 71 Quel(s) est/sont le(s) service(s) qui est/sont amené(s) à utiliser l'allemand? n = 49 Sur les 50 entreprises interrogées, 49 ont répondu à la question. De l'enquête, il ressort que les trois services qui utilisent le plus l'allemand sont la vente, l'achat et la direction pour respectivement 34 (69 %), 25 (51 %) et 24 (49 %) firmes. Le secrétariat se place en quatrième position puisque, dans 23 (47 %) des sociétés sondées, les secrétaires utilisent l'allemand. Pour l'ensemble des entreprises qui ont participé à l'enquête, trois services, en moyenne, utilisent l'allemand. Pour six des catégories présentes sur le graphique, la province de Liège est celle dont le nombre d'entreprises par service est le plus élevé. La catégorie "autre" regroupe des services qui sont plus spécifiques à chaque entreprise. 72 A quelle fréquence l'allemand est-il utilisé au sein de votre entreprise? n = 49 Le graphique ci-dessus illustre les réponses données par 49 des 50 entreprises interrogées. Les catégories "tous les jours" et "régulièrement" regroupent, à elles seules, la majorité des firmes. En effet, l'allemand est utilisé quotidiennement dans 19 (39 %) firmes et il est parlé régulièrement dans 10 (20 %) d'entre elles. Sur les 29 entreprises concernées par les deux catégories citées plus haut, 15 (52 %) sont localisées dans la province de Liège. Pour les autres firmes, la langue allemande est nettement moins présente comme outil de communication entre les travailleurs eux-mêmes et/ou entre les entreprises et le monde extérieur. Ces firmes sont principalement implantées dans les provinces de Namur et du Luxembourg. 73 Quelle(s) est/sont la/les langue(s) utilisée(s) pour les relations avec les fournisseurs venant des pays et/ou des régions germanophones? n = 50 Afin de communiquer avec leurs fournisseurs installés dans les pays et/ou les régions germanophones, les entreprises utilisent une ou plusieurs langues. Sur les 50 sociétés interrogées, 20 (40 %) d'entre elles ont choisi la combinaison de l'allemand et de l'anglais. Le second regroupement de langues qui a été choisi par le plus grand nombre de firmes, c'est-à-dire par 9 (18 %) sociétés, est celui de l'allemand et du français. Certaines entreprises se contentent d'utiliser une seule langue. En effet, quand les firmes achètent des produits et/ou des services dans les pays et les régions concernés, l'anglais est l'outil de communication pour 8 (16 %) établissements; l'allemand, pour 7 (14 %). Le français, quant à lui, n'est jamais utilisé seul. La catégorie "autres" a été cochée par des entreprises qui utilisent l'allemand et le français combinés soit à l'italien soit à l'anglais. En règle générale, la langue de Goethe utilisée seule ou associée à d'autres langues a été mentionnée par 38 (76 %) firmes. Il existe une grande différence entre les provinces. Dans la province de Liège, la totalité des firmes interrogées sont regroupées dans les trois catégories comprenant au minimum l'allemand. Par opposition, les firmes des autres provinces sont dispersées dans plus ou moins toutes les autres catégories. 74 Quelle(s) est/sont la/les langue(s) utilisée(s) pour les relations avec la clientèle venant des pays et/ou des régions germanophones? n = 47 Au total, 47 des 50 entreprises participant à l'enquête ont répondu à la question. En effet, 3 firmes implantées soit dans la province de Namur soit dans la province du Luxembourg n'exportent pas vers les pays et/ou les régions germanophones. La majeure partie des sociétés, c'est-à-dire 39 (83 %), utilise soit uniquement l'allemand, soit l'allemand combiné à une ou deux autres langues. Ces autres langues sont le français, l'anglais et l'italien. La constatation réalisée pour la province de Liège dans l'analyse du graphique précédent est plus ou moins semblable pour le graphique ci-dessus. En effet, 17 (94 %) parmi les 18 entreprises situées dans cette dernière province communiquent au moins en allemand. 75 Si vous avez des relations avec des fournisseurs et/ou des clients venant des pays de l'Est, quelle(s) est/sont la/les langue(s) utilisée(s)? n = 45 Toutes les entreprises interrogées n'entretiennent pas des relations commerciales avec les pays de l'Est. Les relations commerciales peuvent se dérouler aussi bien avec des fournisseurs qu'avec des clients. Les réponses illustrées par le graphique proviennent donc de 45 sociétés. La majorité des firmes ayant répondu, c'est-à-dire 24 (53 %), utilise uniquement l'anglais. La combinaison de l'allemand et de l'anglais se place en deuxième position des langues utilisées, puisqu'elle a été choisie par 13 (29 %) sociétés. Les autres choix possibles de langues ne représentent pas un pourcentage élevé des entreprises sondées. La catégorie "autres" regroupent trois entreprises qui utilisent l'anglais associé à une voire deux autres langues. Ces autres langues sont l'allemand, le français, le polonais et la langue du pays concerné par les relations commerciales. Au niveau de la différence entre les provinces, elle n'est pas réellement présente sauf au niveau de la combinaison de l'allemand et de l'anglais. 76 La connaissance de l'allemand représente-t-elle un avantage pour le demandeur d'emploi lorsqu'il postule dans votre entreprise? oui: 40 entreprises non: 10 entreprises n = 50 Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 17; province de Liège: n = 18; province du Luxembourg: n = 15 Sur les 50 sociétés interrogées, 40 (80 %) d'entre elles disent que la connaissance de l'allemand est un avantage lorsqu'un nouveau travailleur veut se faire embaucher dans leur établissement. Les entreprises de la province de Liège sont celles qui accordent le plus d'importance à la langue de Goethe, puisque 16 (89 %) d'entre elles appartiennent à la catégorie "oui". Pour les provinces de Namur et du Luxembourg, le pourcentage est, respectivement, de 76 % (13 sociétés) et de 73 % (11 sociétés). Les firmes qui ont répondu "oui" à la question ont eu la possibilité de préciser leur réponse en indiquant la/les fonction(s) pour laquelle/lesquelles l'allemand représente un avantage pour le demandeur d'emploi. Certaines firmes n'ont pas souhaité fournir de précisions sur le sujet. Pour les trois provinces, les trois fonctions qui ont été le plus souvent citées sont, par ordre d'importance, la vente, l'achat et le secrétariat. 77 Faites-vous appel à des organismes extérieurs de traduction lorsque vous traitez avec des pays germanophones? non: 38 entreprises oui: 12 entreprises n = 50 Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 17; province de Liège: n = 18; province du Luxembourg: n = 15 Sur les 50 firmes interrogées, 38 (76 %) d'entre elles affirment qu'elles ne font pas appel à des organismes extérieurs de traduction en langue allemande. En ce qui concerne les sociétés qui ont répondu "oui", elles sont plus ou moins bien réparties dans les différentes provinces ciblées. C'est dans la province du Luxembourg que le pourcentage d'entreprises concernées est le plus élevé. Il est de 27 % (4 firmes). Quant aux deux autres provinces, le pourcentage est de 24 % (4 firmes) pour Namur et de 22 % (4 firmes) pour Liège. 78 Pensez-vous que l'absence de connaissances en allemand peut avoir des répercussions lors de l'obtention d'un marché avec les pays et/ou les régions germanophones? oui: 28 entreprises non: 19 entreprises n = 46 Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 15; province de Liège: n = 18; province du Luxembourg: n = 13 Avant d'analyser le graphique, je tiens à préciser que toutes les entreprises n'ont pas donné leur avis sur le sujet. De plus, une firme de la province de Liège a coché à la fois le "oui" et le "non". C'est pourquoi, sur le graphique, 47 entreprises sont mentionnées alors qu'elles sont, en réalité, 46. Sur les 46 sociétés concernées par l'analyse, 28 (61 %) d'entre elles disent que l'absence de connaissances en allemand peut avoir des répercussions lors de l'obtention d'un marché avec les pays et/ou les régions germanophones. Les résultats de l'enquête ne permettent pas de dégager une réponse commune aux trois provinces ciblées. En effet, la majorité des firmes situées dans les provinces de Namur et de Liège a répondu "oui" à la question alors que, dans la province du Luxembourg, la majorité des voix va en faveur du "non". Les sociétés ont eu la possibilité de justifier leur choix. Les arguments émis en faveur du "oui" sont liés à la clientèle. Des connaissances en allemand permettent d'entrer plus facilement en contact avec les clients, de cibler au mieux leurs demandes, d'éviter les malentendus. De même, il est attendu de la part des fournisseurs qu'ils traitent dans la langue maternelle de leurs clients. D'un autre côté, les entreprises qui ont opté pour le "non" disent que l'anglais est suffisant et que le manque de connaissances en allemand n'est pas un frein à l'obtention d'un contrat avec les pays et les régions cités. 79 Dans le marché des affaires en général, l'allemand joue un rôle: peu important: 22 entreprises important: 20 entreprises très important: 4 entreprises n = 50 pas important: 4 entreprises Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 17; province de Liège: n = 18; province du Luxembourg: n = 15 Sur les 50 entreprises interrogées, 22 (44 %) d'entre elles disent que l'allemand joue un rôle peu important. C'est surtout dans la province de Namur que le pourcentage est assez élevé. Par contre, pour la province de Liège, la majeure partie des entreprises, c'est-à-dire 12 firmes (67 %) sur les 18 qui ont participé à l'enquête, prétend que l'allemand est plutôt important dans le monde des affaires. Les catégories "très important" et "pas important" ont été choisies, chacune, par 4 (8 %) sociétés. Il faut souligner que trois des quatre firmes qui ont choisi "très important" sont implantées dans la province de Namur. 80 Dans les années à venir, l'utilisation de l'allemand dans les entreprises de la Communauté française va: rester la même: 25 entreprises croître: 10 entreprises décroître: 6 entreprises n = 41 Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 13; province de Liège: n = 15; province du Luxembourg: n = 13 Sur les 50 entreprises interrogées, 41 ont répondu à la question. Pour ces 41 firmes, une tendance peut se dégager en analysant leur réponse. En effet, la majorité des sociétés, c'est-à-dire 25 (61 %), pense que la situation de la langue allemande dans les entreprises de la Communauté française va rester la même. Certaines entreprises ont justifié leur opinion. Elles ont choisi la catégorie "rester la même" parce qu'elles ne voient pas les raisons d'un changement. De même, elles disent que l'anglais reste une langue qui est comprise par beaucoup de personnes. En ce qui concerne les catégories "croître " et "décroître", le pourcentage d'entreprises est plus faible. 10 (24 %) entreprises sont d'avis que l'utilisation de la langue va augmenter dans les années à venir parce qu'une partie des firmes pensent qu'il va y avoir une ouverture vers les pays de l'Est. De plus, elles disent que l'UE va se développer et que l'Allemagne est le moteur de l'économie européenne. La diminution de l'utilisation de la langue a été cochée par 6 (15 %) firmes. La principale raison est la généralisation de l'anglais. 81 4.2. Interprétation Les différents résultats illustrés de la page 69 à la page 80 donnent une idée sur la place occupée par la langue de Goethe dans les établissements interrogés. Je remarque que la connaissance de l'allemand n'est pas négligeable. En effet, les entreprises interrogées lui accordent de l'importance. L'apprentissage de la langue n'est donc pas inutile et peut ouvrir des portes aux personnes capables de s'exprimer dans cette langue. Il est clair que les pourcentages cités dans l'analyse ne sont pas représentatifs de la position qu'occupe l'allemand dans les trois provinces concernées puisque les entreprises sont uniquement celles qui ont des contacts avec les pays et les régions germanophones. Dans le point sur les relations d'affaires avec les pays et/ou les régions germanophones, vous avez pu voir que les sociétés interrogées entretiennent des relations commerciales avec les zones géographiques citées. Les travailleurs sont donc amenés à communiquer en allemand. Je me suis rendu compte que la part du personnel utilisant l'allemand est inférieure à 11 % dans beaucoup d'entreprises. Leur personnel ne communique peut-être jamais en allemand. Je trouve que, dans les entreprises interrogées, la langue de Goethe est peu employée. Pourtant, à la question sur l'importance de l'allemand, j'ai constaté que l'allemand occupe une place considérable. D'autres langues sont sans doute privilégiées lors des relations commerciales. J'ai aussi constaté que les deux entreprises dont plus de la moitié des travailleurs utilise l'allemand emploient moins de 51 travailleurs. La situation est peut-être due au pourcentage plus élevé que représente chaque individu dans le total des personnes employées dans l'entreprise. Par exemple, dans une firme comptant 10 travailleurs, chaque personne compte pour 10 % du personnel. Si cinq individus parlent allemand, le pourcentage atteint directement les 50 %. Les statistiques augmentent donc beaucoup plus rapidement que pour une entreprise employant 100 personnes. 82 En fonction du service dans lequel une personne travaille, elle a plus ou moins d'opportunités de pratiquer l'allemand. Le top 3 des services utilisant l'allemand, à savoir la vente, l'achat et la direction, est tout à fait logique. Premièrement, les firmes se doivent de négocier dans la langue du client. Il est donc tout à fait normal pour les entreprises qui ont des clients germanophones que les vendeurs sachent s'exprimer en allemand. Deuxièmement, le service "achat" est le service, tout comme le département "vente", qui a le plus de contacts avec des personnes extérieures à l'entreprise. Certains fournisseurs germanophones ne parlent peut-être pas une autre langue que leur langue maternelle. Troisièmement, la direction est le service le plus important dans une firme. Le directeur est donc supposé utiliser beaucoup de langues étrangères, ce qui explique la place du service "direction" dans le top 3. En comparant les réponses concernant les services en contact avec l'allemand et celles de la fréquence d'utilisation, je remarque que celles fournies par deux entreprises de la province de Namur sont incohérentes. En effet, les firmes ont répondu qu'elles n'utilisaient jamais l'allemand alors que certains de leurs départements sont amenés à le parler. Pour une des sociétés, il s'agit de la direction et pour l'autre, le secrétariat et le service après-vente. Je suppose que les deux entreprises ont coché la case "jamais" parce que les occasions de communiquer en allemand sont extrêmement rares. De même, j'ai constaté que la province de Liège est la province dans laquelle la langue est la plus utilisée dans les différents services des entreprises. Cette constatation est aussi corroborée par les chiffres sur la fréquence d'utilisation. Je pense que la proximité de l'Allemagne est responsable de la pratique plus régulière et plus massive de la langue de Goethe. Afin de communiquer avec leurs fournisseurs venant des pays et/ou des régions germanophones, les entreprises peuvent utiliser différentes langues. Je constate que beaucoup de firmes communiquent en allemand. Il faut préciser que cette langue n'est pas toujours utilisée seule. Même si l'anglais est considéré comme la lingua franca (cf. chapitre I: 12), il est utile de remarquer que l'utilisation unique de l'anglais dans les relations entre les entreprises interrogées et leurs fournisseurs n'est pas généralisée et que d'autres langues sont tout aussi utiles que la langue de Shakespeare. 83 Une clientèle provenant des pays et/ou des régions germanophones a une influence sur la/les langue(s) parlée(s) par le fournisseur. Je remarque que le pourcentage de firmes utilisant au moins l'allemand est plus important pour les relations avec les clients que pour celles avec les fournisseurs. À mon sens, il est tout à fait normal que la part d'entreprises soit plus élevée. En effet, il me semble que les fournisseurs, qui sont ici les entreprises interrogées, doivent parler dans la langue de leurs clients si elles veulent optimaliser leur commercialisation. Une constatation qui ne m'étonne plus est celle faite pour la province de Liège. Presque toutes les firmes parlent au moins l'allemand avec leur clientèle des zones géographiques citées ci-dessus. Au fur et à mesure que j'examine les réponses aux différentes questions de l'enquête, une tendance générale est en train de se dégager. En effet, la province de Liège est, dans la plus grande partie des cas, la province dont les entreprises présentent le plus d'intérêt pour les clients et les fournisseurs germanophones mais aussi pour l'importance de l'allemand. Quand les entreprises interrogées ont des contacts avec les pays de l'Est, la plus grande partie de celles-ci utilise l'anglais. Je constate donc que l'utilisation de l'allemand est nettement moins massive. Je trouve la situation tout à fait normale vu que l'allemand n'a pas un statut de langue officielle dans les pays concernés. L'anglais s'impose donc de manière naturelle en tant que lingua franca. Grâce aux éléments évoqués ci-dessus, vous pouvez déjà vous faire une idée de la place de l'allemand dans les entreprises interrogées. Il est maintenant utile d'envisager la place de l'allemand lors de l'embauche. Je constate que, dans la majeure partie des cas, l'allemand peut faire la différence entre deux candidats lors de la recherche d'un emploi. Le candidat possédant des connaissances en allemand aura plus de chance qu'un candidat sans connaissances de la langue, sauf si la société accorde davantage d'importance aux compétences techniques du métier plutôt qu'aux compétences linguistiques. Je trouve que le top 3 des fonctions citées, à savoir la vente, l'achat et le secrétariat, est tout à fait logique. Dans la partie sur les services, la vente et l'achat sont ceux qui sont le plus souvent mentionnés par les entreprises. Selon moi, la vente, l'achat et le 84 secrétariat jouent le rôle "d'intermédiaire" entre la firme et le monde extérieur. Les trois fonctions sont donc continuellement en contact avec des personnes étrangères à l'entreprise et doivent s'adapter à la langue de celles-ci. Lorsque les firmes ne possèdent pas de personnes aptes à traduire des documents, elles peuvent faire appel à un bureau de traduction. La plus grande partie des sociétés interrogées ne fait pas appel à un tel bureau. Je vais tenter d'émettre des hypothèses qui pourraient expliquer la situation. Tout d'abord, les sociétés peuvent peut-être compter sur les connaissances linguistiques du personnel pour traduire les documents. C'est sans doute le cas des 19 entreprises qui sont satisfaites des connaissances linguistiques de leurs travailleurs. Ensuite, elles ont éventuellement recours à une autre langue qui leur permet de faire passer un message qui sera compris par la partie adverse. Pour finir, il est possible qu'elles ne disposent pas du budget nécessaire pour se permettre de s'offrir les services d'un bureau de traduction. Les trois faits énoncés ne sont que des suppositions qui me paraissent envisageables et plausibles. La position de l'allemand a été interprétée sous différents aspects. Envisageons maintenant l'importance de l'allemand pour discuter d'une affaire. Grâce aux résultats, je remarque que les connaissances en allemand sont importantes pour mener à bien des relations commerciales avec les pays et les régions germanophones. Je suis tout à fait d'accord avec les raisons invoquées par les entreprises qui prétendent que l'absence de connaissances en allemand peut avoir des répercussions. Les firmes disent que c'est plus facile de traiter avec la clientèle. Je pense qu'un client se sentira beaucoup plus vite en confiance s'il peut communiquer et obtenir de la documentation dans sa langue maternelle. Par contre, je suis étonnée des réponses données par les firmes de la province du Luxembourg. La majorité de ces sociétés dit que l'absence de connaissances de la langue allemande n'a pas de conséquences. Selon moi, les chances sont beaucoup plus grandes de réussir une affaire commerciale si les échanges, ou au moins les premiers contacts, se font dans la langue du client. 85 Après avoir dressé un profil des entreprises par rapport à l'utilisation de l'allemand, je trouve intéressant de récolter leur avis sur la langue de Goethe envisagée à une plus grande échelle, c'est-à-dire dans le monde des affaires en général. Les réponses obtenues dans la province de Namur me semblent assez contradictoires. En effet, la majorité des entreprises pour les catégories "peu important" et "très important" sont situées dans cette province. Normalement, les résultats auraient dû être plus ou moins semblables puisque je demandais l'importance de l'allemand dans le marché des affaires en général. Je pense que cette divergence réside dans le fait que chaque firme est unique. En fonction de son secteur d'activités, de ses clients, de ses fournisseurs, la société est influencée et voit les choses d'une manière tout à fait personnelle. Dans la partie sur l'allemand dans l'entreprise, la dernière question porte sur la place que la langue allemande aura dans les années à venir. Le nombre de réponses à cette question est plus faible. Je pense que c'est dû au fait que certaines entreprises n'ont peut-être pas une idée précise concernant l'utilisation de l'allemand dans les années futures. Dans l'ensemble, je trouve que les prévisions sont plutôt positives. Dans les pages précédentes, j'ai relevé le fait que l'allemand est davantage utilisé dans les entreprises de la province de Liège que dans celles des deux autres provinces. Je m'attendais à ce que plus de firmes situées dans la province de Liège disent que l'utilisation de l'allemand va croître. Je suis donc étonnée de voir les résultats, et plus particulièrement que trois sociétés liégeoises disent que l'allemand sera moins utilisé. 86 5. L'allemand et l'assistant(e) de direction 5.1. Analyse L'assistant(e) de direction parle-t-il/elle allemand? non: 20 entreprises oui: 17 entreprises n = 50 pas d'assistant(e) de direction: 13 entreprises Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 17; province de Liège: n = 18; province du Luxembourg: n = 15 Le graphique ci-dessus illustre les réponses données par les 50 entreprises interrogées. 37 (74 %) de ces firmes emploient au moins un(e) assistant(e) de direction. Dans 17 (46 %) d'entre elles, l'assistant(e) de direction parle allemand. Les assistants de direction employés par les sociétés de la province de Liège sont les plus nombreux à utiliser l'allemand. En effet, sur les 17 entreprises regroupées dans la catégorie "oui", 9 (53 %) d'entre elles sont implantées dans cette province. 87 Si oui, utilise-t-il/elle l'allemand à l'oral et/ou à l'écrit? à l'oral et à l'écrit: 14 entreprises uniquement à l'oral: 3 entreprises n = 17 Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 3; province de Liège: n = 9; province du Luxembourg: n = 5 Sur les 17 entreprises interrogées qui ont répondu "oui" à la question de la page précédente, la majorité d'entre elles, c'est-à-dire 14 (82 %), a dit que leur assistant(e) de direction utilise la langue de Goethe à la fois à l'oral et à l'écrit. 8 (57 %) de ces entreprises sont situées dans la province de Liège. Les firmes dont les assistants de direction ne pratiquent l'allemand qu'à l'oral sont peu nombreuses. Il faut aussi préciser qu'aucun(e) assistant(e) de direction ne pratique l'allemand uniquement à l'écrit. 88 Pensez-vous qu'un(e) assistant(e) de direction qui pratique l'allemand peut être un atout pour votre entreprise? oui: 30 entreprises non: 16 entreprises n = 46 Nombre d'entreprises * province de Namur: n = 16; province de Liège: n = 16; province du Luxembourg: n = 14 Le graphique ci-dessus rassemble les réponses fournies par 46 des 50 firmes interrogées. 30 (65 %) des sociétés qui ont répondu disent qu'un(e) assistant(e) de direction qui pratique l'allemand est un atout pour elles. Le pourcentage est plus ou moins semblable d'une province à l'autre. La plupart des sociétés ont justifié leur choix. Elles ont souvent mentionné l'aspect relationnel. Un(e) assistant(e) de direction parlant allemand permet d'avoir de meilleurs contacts avec les clients et les fournisseurs germanophones et, dans certains cas, avec la maison mère basée en Allemagne. Quant aux entreprises qui appartiennent à la catégorie "non", elles disent que l'allemand est peu nécessaire car elles n'ont pas beaucoup de contacts avec les pays et les régions germanophones. 89 5.2. Interprétation Les graphiques de la page 86 à la page 88 m'ont apporté différentes informations sur l'allemand et l'assistant(e) de direction. J'ai constaté que plus ou moins un quart des firmes ne compte pas dans leur personnel un(e) assistant(e) de direction. La constatation est surtout valable dans les entreprises de moins de 51 travailleurs. La personne qui pourrait être assimilée à un(e) assistant(e) de direction possède peut-être un panel plus étoffé de tâches et sa fonction a probablement une autre dénomination. Si je compare les réponses à la question "L'assistant(e) de direction parle-t-il/elle allemand?" avec les réponses concernant les services utilisant l'allemand38, je remarque que les chiffres ne sont pas les mêmes. Sur le graphique concernant les services, 23 firmes sont concernées par la catégorie "secrétariat" alors qu'à la page 86, les entreprises du groupe "oui" sont 17. La différence réside sans doute dans la signification des termes employés. Le mot "secrétariat" a un sens plus général tandis que l'appellation "assistant(e) de direction" est plus précise. Un(e) secrétaire de direction est une personne qui est confrontée à l'emploi des langues étrangères. Selon moi, il est normal que la majorité des assistants de direction utilise la langue allemande à l'oral et à l'écrit. En effet, en général, les contacts avec les clients et les fournisseurs se font à la fois verbalement et par écrit. En ce qui concerne les firmes dont l'allemand est uniquement parlé, je suppose que les assistants de direction utilisent une autre langue pour tout ce qui concerne la transmission d'informations commerciales. 38 Vous trouverez la question ainsi que son analyse à la page 71. 90 Pour les différentes personnes concernées par les études en secrétariat de direction, je pense qu'il est utile de connaître l'avis des entreprises sur un(e) assistant(e) de direction qui parle allemand. Les différents chiffres qui ont été illustrés par le graphique à la page 88 montrent que, pour la plupart des entreprises interrogées, la connaissance de l'allemand est importante pour un(e) assistant(e) de direction. C'est pourquoi je trouve que l'apprentissage de l'allemand a sa place dans la grille horaire du baccalauréat proposé par la Haute Ecole de la Province de Namur. Les résultats fournis par l'enquête me prouvent que j'ai eu raison d'apprendre l'allemand. La connaissance de cette langue jouera peut-être en ma faveur lorsque je serai à la recherche d'un emploi. 91 CONCLUSION Dans l'UE, la langue allemande est bien présente, puisqu'elle est la langue maternelle d'environ 90 millions de personnes. Elle fait aussi partie des trois langues de travail utilisées au sein de l'institution européenne et elle tire profit de la puissance économique de l'Allemagne et de l'Autriche. Cependant, elle doit faire face à des préjugés qui nuisent à sa réputation. Au niveau de la Belgique, l'allemand est une des trois langues officielles du pays mais il n'est parlé, en tant que langue maternelle, que par un faible pourcentage de la population. Cette population habite principalement dans la Communauté germanophone. Dans la région flamande et dans celle de Bruxelles-Capitale, les étudiants qui suivent des cours d'allemand ne sont pas légion. Dans l'enseignement en Communauté française, la constatation est similaire. Alors que les entreprises qui utilisent cette langue pour leurs relations commerciales sont quand même nombreuses. La région wallonne entretient des relations commerciales avec les pays germanophones. Par exemple, l'Allemagne est son deuxième partenaire commercial, aussi bien pour les exportations que pour les importations. En ce qui concerne les enquêtes qui ont été exploitées sur les langues dans les entreprises, elles m'ont permis de déduire que l'allemand est utilisé dans les sociétés. Le pourcentage de firmes varie en fonction de la zone géographique envisagée. Dans le sondage de 2005 réalisé par l'UWE, l'allemand est parlé dans 30 % des sociétés de la région wallonne. Afin de donner une autre image de la langue et afin de faire sa promotion, des associations mettent différentes actions en œuvre. Grâce aux différents chapitres qui ont été abordés, je peux conclure que l'allemand est une langue nécessaire pour le bon fonctionnement de certaines entreprises. L'enquête réalisée dans les entreprises des provinces de Namur, de Liège et du Luxembourg m'a permis de mettre en application les éléments théoriques abordés. La réalisation du sondage n'a pas été une chose simple. La recherche des entreprises m'a pris du temps. De même, je n'étais pas certaine de recevoir beaucoup de questionnaires complétés. J'ai vraiment été touchée de voir que les firmes se sont intéressées à mon TFE et qu'elles ont souhaité m'apporter leur collaboration. 92 Je trouve que l'expérience est très enrichissante car j'ai dû faire la démarche de contacter les entreprises. De même, la gestion des différents questionnaires demande de l'organisation et une certaine méthode. Je pense que l'enquête donne une plus-value à mon travail parce qu'elle met en lumière des éléments nouveaux. Sur leur lieu de travail, 54 % des personnes interrogées utilisent l'allemand. Tout comme dans la partie théorique, j'ai constaté que, dans la plupart des cas, la difficulté de la langue est mentionnée. Dans les entreprises sondées, l'allemand partage son statut de langue étrangère avec l'anglais et le néerlandais, entre autres. Je tiens tout de même à signaler que la langue de Goethe est la langue véhiculaire de cinq entreprises. Au niveau des relations commerciales entretenues avec les fournisseurs et les clients, l'allemand est le plus souvent utilisé comme langue 4. La majorité des firmes interrogées dit que l'allemand est important pour elles. Cependant, en général, moins de 10 % du personnel parlent allemand. Les employeurs ne trouvent peut-être pas assez de travailleurs compétents dans la langue concernée. La plus grande partie d'entre eux affirme aussi que l'allemand est un avantage pour le demandeur d'emploi. Envisageons maintenant ma future profession. Le secrétariat fait partie des services qui sont le plus souvent en contact avec des personnes de langue germanophone. Il est donc essentiel qu'un(e) assistant(e) de direction sache s'exprimer en allemand. Si je compare les résultats des trois provinces, je constate qu'il existe bel et bien une différence en terme d'utilisation de la langue. Tout au long de l'analyse des graphiques, une conclusion concernant la province de Liège s'est profilée à l'horizon. Pour la majorité des réponses, les entreprises situées dans la province de Liège sont celles qui sont les plus concernées par rapport à l'utilisation de l'allemand. Quant aux deux autres provinces, la constatation est différente. L'allemand est présent mais a moins d'importance. Selon les sociétés interrogées, la situation de l'allemand va rester la même dans les années à venir. À vous, maintenant, de suivre l'actualité dans les prochaines années pour voir si l'avis de ces firmes se confirmera. La lecture de mon TFE a peut-être fait jaillir en vous des interrogations, des idées, une soudaine envie d'apprendre l'allemand. Tel est mon souhait. 93 BIBLIOGRAPHIE Ouvrages AMMON, U. (1991), Die internationale Berlin/New York, Walter de Gruyter, p. 66 Stellung der deutschen Sprache, ANTOINE, P. (2003), La place de l'allemand dans la vie économique de la région wallonne, Travail de Fin d'Etudes réalisé en vue de l'obtention du titre de graduée en secrétariat de direction option langues, sous la direction de M. Peters et de Mme Ponsard, pp. 1-81 LE PETIT LAROUSSE GRAND FORMAT (2002), p. 598 Articles DARQUENNES, J. et NELDE, P. (2006), German as a lingua franca, in Annual Review of Applied Linguistics, vol. 26, pp. 61-77 DARQUENNES, J. (2010), Analyse und Herausforderungen der Sprachenpolitik (in) der EU, in HINRICHS, Handbuch der Eurolinguistik, Wiesladen, Ed. Uwe, Harrassowitz, pp. 769-786 DEBRUYNE, B. 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(2009), Les connaissances en langues souhaitées par les employeurs dans les offres d'emploi du Forem et le profil des DEI relativement à la connaissance de l'allemand, (non-publié), pp. 1-5 Monsieur Manfred Peters, professeur ordinaire, ém., président de l'Association pour la Promotion de l'Allemand en Wallonie: ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DE L'ALLEMAND EN WALLONIE (2010 a), Projet-pilote: l'allemand en Wallonie 2011-2012, (non-publié), pp. 1-15 ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DE L'ALLEMAND EN WALLONIE (2010 b), Arguments en faveur de l'étude de l'allemand en Wallonie, (non-publié), p.1 ANNEXES TABLE DES ANNEXES N° de la planche Titre de la planche N° de la page Planche I Offres d'emploi I Planche II Arguments en faveur de l'étude de l'allemand en Wallonie VI Planche III Utilisation de l'allemand dans les entreprises: enquête vierge VIII Planche IV Liste des entreprises participantes XVI Planche V Résultats de l'enquête XXI Planche I: Offres d'emploi II Source: Références, supplément au journal Le soir, 22.01.2011 Source: Jobat, supplément au journal Vers l'Avenir, 29.05.2010 Source: Références, supplément au journal Le soir, 05.02.2011 III Source: Références, supplément au journal Le soir, 16.04.2011 Source: Références, supplément au journal Le soir, 22.01.2011 Source: Références, supplément au journal Le soir, 02.04.2011 IV Source: Références, supplément au journal Le soir, 05.03.2011 Source: Plein champ, 05.08.2010 V Source: Références, supplément au journal Le soir, 02.04.2011 Source: Références, supplément au journal Le soir, 05.03.2011 Planche II: Arguments en faveur de l'étude de l'allemand en Wallonie VII Source: ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DE L'ALLEMAND EN WALLONIE (2010 b), Arguments en faveur de l'étude de l'allemand en Wallonie, (non-publié) Planche III: Utilisation de l'allemand dans les entreprises: enquête vierge IX Utilisation de l'allemand au sein de votre entreprise: notice explicative Madame, Monsieur, Je suis en troisième année de baccalauréat en secrétariat de direction – option langues à la Haute Ecole de la Province de Namur. Durant cette dernière année de formation, je suis amenée à réaliser un Travail de Fin d'Etudes qui a pour sujet "L'utilisation de l'allemand dans les entreprises de la Communauté Française". Afin de concrétiser les éléments théoriques récoltés sur cette thématique, je souhaite réaliser une enquête dans les entreprises. J'ai choisi de cibler mon travail sur les entreprises des provinces de Liège, du Luxembourg et de Namur. Ces provinces ont été sélectionnées parce que les deux premières possèdent une frontière avec un pays de langue germanophone et que la dernière est la province dans laquelle j'habite. Je me suis concentrée sur les entreprises qui entretiennent des relations commerciales avec les pays et/ou les régions germanophones et dont le nombre de travailleurs est compris entre cinq et deux cents. Même si votre entreprise n'utilise pas l'allemand, votre avis m'intéresse pour la rédaction de mon enquête. Ce sondage est destiné au directeur de l'entreprise ou à un de ses représentants (directeur des ressources humaines, directeur du marketing, secrétaire de direction,...). Il est divisé en plusieurs parties. En premier lieu, j'ai rédigé une série de questions en rapport avec les thèmes suivants: votre profil, les langues étrangères en général, les relations d'affaires avec les pays et les régions germanophones, la position de l'allemand dans votre entreprise, l'allemand et l'assistant(e) de direction. Ensuite, la carte d'identité de l'entreprise et les coordonnées de la personne qui répondra à ce questionnaire sont demandées. Cette enquête est très importante pour l'aboutissement de mon Travail de Fin d'Etudes et pour l'obtention de mon diplôme. C'est pourquoi je souhaiterais que vous répondiez aux questions posées et que vous me renvoyiez le questionnaire complété à une des adresses mentionnées ci-dessous avant le 4 février 2011. Angélique FLOYMONT rue de Mahène 7 5504 FOY-NOTRE-DAME ou à l'adresse e-mail suivante: [email protected] D'avance, je vous remercie pour le temps que vous m'aurez accordé et pour votre participation. Dans l'attente de recevoir votre questionnaire complété, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées. Angélique FLOYMONT Utilisation de l'allemand au sein de votre entreprise: enquête X Utilisation de l'allemand au sein de votre entreprise: enquête I. Votre profil 1. Quelle est votre langue maternelle? français anglais néerlandais allemand italien espagnol autre(s): .......................................... 2. Quelle(s) langue(s) utilisez-vous sur votre lieu de travail en plus de votre langue maternelle? français anglais néerlandais allemand italien espagnol autre(s): .......................................... 3. Quels sont les mots que vous associez à la langue allemande? ................................................................................................................................... ................................................................................................................................... ................................................................................................................................... ................................................................................................................................... II. Les langues étrangères en général 1. Pour votre entreprise, la connaissance des langues étrangères est: très importante importante peu importante pas importante 2. Quelle est la langue véhiculaire la plus utilisée dans votre entreprise? français anglais néerlandais allemand italien espagnol autre(s): .......................................... 3. Par ordre d'importance, quelle(s) langue(s) est/sont utilisée(s) pour les relations avec les fournisseurs? (veillez numéroter les langues choisies par ordre d'importance, 1 = langue la plus souvent utilisée) français... anglais... néerlandais.. allemand... italien... espagnol... autre(s): .......................................... Utilisation de l'allemand au sein de votre entreprise: enquête XI 4. Par ordre d'importance, quelle(s) langue(s) est/sont utilisée(s) pour les relations avec la clientèle? (veillez numéroter les langues choisies par ordre d'importance, 1 = langue la plus souvent utilisée) français... anglais... néerlandais.. allemand... italien... espagnol... autre(s): .......................................... 5. 6. Combien de travailleurs sont amenés à utiliser les langues étrangères? 0-10 % 11-20 % 21-30 % 31-40 % 41-50 % 51-60 % 61-70 % 71-80 % 81-90 % 91-100 % Les connaissances en langues des travailleurs correspondent-elles aux besoins de l'entreprise? oui non +/- 6.1. Si les connaissances en langues ne correspondent pas totalement aux besoins de l'entreprise, l'entreprise met-elle en place des formations en langues pour combler ce manque de connaissances? oui non → Pour quelle(s) raison(s)? ................................................................. ..................................................................................................................... peut-être dans le futur 7. L'entreprise a-t-elle des difficultés à recruter des personnes qui répondent à ses exigences en matière de langues? oui → Pour quelle(s) langue(s)? ......................................................................... → Quelle(s) est/sont la/les lacune(s) rencontrée(s)? ..................................... ................................................................................................................... non l'entreprise ne recherche pas de personnes parlant les langues étrangères Utilisation de l'allemand au sein de votre entreprise: enquête XII III. Les relations d'affaires avec les pays et les régions germanophones 1. Quel pourcentage de vos exportations représentent celles avec les pays et/ou les régions germanophones? (p. ex. Allemagne, Autriche, Suisse, Liechtenstein, Luxembourg, Communauté germanophone, le Sud du Tyrol en Italie,...) 2. 0-10 % 11-20 % 21-30 % 31-40 % 41-50 % 51-60 % 61-70 % 71-80 % 81-90 % 91-100 % Quel pourcentage de vos importations représentent celles avec les pays et/ou les régions germanophones? 0-10 % 11-20 % 21-30 % 31-40 % 41-50 % 51-60 % 61-70 % 71-80 % 81-90 % 91-100 % IV. La position de l'allemand dans votre entreprise 1. Pour votre entreprise, la connaissance de l'allemand est: très importante importante peu importante pas importante 2. 3. Quel est le pourcentage de travailleurs qui parlent allemand? 0-10 % 11-20 % 21-30 % 31-40 % 41-50 % 51-60 % 61-70 % 71-80 % 81-90 % 91-100 % Quel(s) est/sont le(s) service(s) qui est/sont amené(s) à utiliser l'allemand? direction secrétariat achat vente comptabilité production marketing service après-vente autre(s):.................................................................................................................. aucun service 4. A quelle fréquence l'allemand est-il utilisé au sein de votre entreprise? tous les jours régulièrement rarement jamais Utilisation de l'allemand au sein de votre entreprise: enquête de temps en temps XIII Les questions 5 et 6 me permettront de cibler précisément votre comportement linguistique avec les pays et/ou régions germanophones. 5. Quelle(s) est/sont la/les langue(s) utilisée(s) pour les relations avec les fournisseurs venant des pays et/ou des régions germanophones? (p. ex. Allemagne, Autriche, Suisse, Liechtenstein, Luxembourg, Communauté germanophone, le Sud du Tyrol en Italie,...)Veuillez cocher 1 SEULE réponse. uniquement l'allemand uniquement l'anglais uniquement le français l'allemand et le français l'allemand et l'anglais le français et l'anglais autre(s): ................................................................................................................. 6. Quelle(s) est/sont la/les langue(s) utilisée(s) pour les relations avec la clientèle venant des pays et/ou des régions germanophones? Veuillez cocher 1 SEULE réponse. uniquement l'allemand uniquement l'anglais uniquement le français l'allemand et le français l'allemand et l'anglais le français et l'anglais autre(s): ................................................................................................................. 7. Si vous avez des relations avec des fournisseurs et/ou des clients venant des pays de l'est (p. ex. Pologne, République tchèque, Russie,...), quelle(s) est/sont la/les langue(s) utilisée(s)? Veuillez cocher 1 SEULE réponse. uniquement l'allemand uniquement l'anglais uniquement le français l'allemand et le français l'allemand et l'anglais le français et l'anglais autre(s): ................................................................................................................. 8. La connaissance de l'allemand représente-t-elle un avantage pour le demandeur d'emploi lorsqu'il postule dans votre entreprise? oui → Pour quelle(s) fonction(s): ..................................................................... ................................................................................................................. non 9. Faites-vous appel à des organismes extérieurs de traduction lorsque vous traitez avec des pays germanophones? oui non Utilisation de l'allemand au sein de votre entreprise: enquête XIV 10. Pensez-vous que l'absence de connaissances en allemand peut avoir des répercussions lors de l'obtention d'un marché avec les pays et/ou régions germanophones? oui → Pourquoi? .............................................................................................. ................................................................................................................ non → Pourquoi? .............................................................................................. ................................................................................................................ 11. Dans le marché des affaires en général, l'allemand joue un rôle: très important important peu important pas important 12. Dans les années à venir, l'utilisation de l'allemand dans les entreprises de la Communauté française va: → croître Pourquoi? ............................................................................ .............................................................................................. décroître → Pourquoi? ............................................................................ .............................................................................................. rester la même → Pourquoi? ............................................................................ .............................................................................................. V. L'allemand et l'assistant(e) de direction 1. L'assistant(e) de direction parle-t-il/elle allemand? oui 1.1. non l'entreprise n'a pas d'assistant(e) de direction Si oui, utilise-t-il/elle l'allemand à l'oral et/ou à l'écrit? uniquement à l'oral uniquement à l'écrit à l'oral et à l'écrit 2. Pensez-vous qu'un(e) assistant(e) de direction qui pratique l'allemand peut être un atout pour votre entreprise? oui → Pourquoi? .............................................................................................. ................................................................................................................ non → Pourquoi? .............................................................................................. ................................................................................................................ Utilisation de l'allemand au sein de votre entreprise: enquête XV Carte d'identité de l'entreprise Dénomination sociale: ............................................................................................................. Adresse: ................................................................................................................................... ................................................................................................................................... N° tél. : .................................................................................................................................... Adresse e-mail: ........................................................................................................................ Personne de contact: ................................................................................................................ Secteur d'activités: ................................................................................................................... Nombre de travailleurs: ........................................................................................................... Nom de la société-mère (si c'est le cas): ................................................................................. Localisation de la société-mère (si c'est le cas): ..................................................................... Vos coordonnées Nom: ............................................................ Prénom: ........................................................ Fonction dans l'entreprise: ...................................................................................................... Diplôme: .................................................................................................................................. Adresse e-mail:......................................................................................................................... Ces données resteront confidentielles. Toutefois, seriez-vous d'accord que le nom de l'entreprise, le nombre de travailleurs et vos nom, prénom et fonction figurent dans mon travail de Fin d'Etudes? oui non Un tout grand merci pour votre collaboration Utilisation de l'allemand au sein de votre entreprise: enquête Planche IV: Liste des entreprises participantes XVII La province de Namur (17 sociétés)1 ASSOCIATION WALLONNE DE L'ELEVAGE et BELGIAN BLUE GROUP à Ciney Personne de contact: Frédéric Botin Fonction dans l'entreprise: directeur de l'administration générale Nombre de travailleurs: 190 Secteur d'activités: services aux éleveurs bovins et vente de génétiques bovines CAO PRO sprl à Sorinnes (Dinant) Personne de contact: Pascal NICOLAS Fonction dans l'entreprise: gérant Nombre de travailleurs: 13 Secteur d'activités: fabrication d'équipements pour la sidérurgie COFABOIS sa à Wépion Personne de contact: Jean-Paul DAOUT Fonction dans l'entreprise: non précisée Nombre de travailleurs: 4 Secteur d'activités: commerce de bois EPPENDORF ARRAY TECHNOLOGIES à Namur Personne de contact: Muriel ART Fonction dans l'entreprise: RH et Quality Manager Nombre de travailleurs: 33 Secteur d'activités: biotechnologies EUROPEAN SOLAR ENGINEERING sa à Rochefort Personne de contact: Ludovic DUBOIS Fonction dans l'entreprise: directeur financier Nombre de travailleurs: 35 Secteur d'activités: solaire thermique LA MAISON ECOLOGIQUE sprl à Bois-de-Villers Personne de contact: Christoph KNIFFKE Fonction dans l'entreprise: délégué technico-commercial Nombre de travailleurs: 4 Secteur d'activités: bioconstruction et rénovation naturelle LABO'LIFE BELGIUM à Les Isnes Personne de contact: Freddy FILIPPONE Fonction dans l'entreprise: responsable exportation Nombre de travailleurs 16 Secteur d'activités: micro immunothérapie 1 La liste des entreprises participantes situées dans les provinces de Namur, de Liège et du Luxembourg comprend uniquement les sociétés qui ont été d'accord que leurs coordonnées soient mentionnées dans mon TFE. XVIII MATEXPORT sa à Baillonville Personne de contact: Stéphan MAILLEN Fonction dans l'entreprise: responsable commercial Nombre de travailleurs: 7 Secteur d'activités: import/export de matériel agricole MATHY BY BOLS sa à Mariembourg Personne de contact: Jean-Marie BOLS Fonction dans l'entreprise: administrateur délégué Nombre de travailleurs: 32 Secteur d'activités: fabrication de meubles STUV sa à Bois-de-Villers Personne de contact: Dany LEFEVRE Fonction dans l'entreprise: Manager RH Nombre de travailleurs: 115 Secteur d'activités: fabrication de poêles à bois 7 autres entreprises ne souhaitent pas que leurs coordonnées soient inscrites dans mon Travail de Fin d'Etudes La province de Liège (18 sociétés) 4 M EUROPE à Battice Personne de contact: Sophie DECKER Fonction dans l'entreprise: assistante de direction Nombre de travailleurs: 27 Secteur d'activités: recouvrement de sol en résine époxy et polyuréthane CONSTRUCTIONS ELECTRONIQUES ET TELECOMMUNICATIONS sa à Wandre Personne de contact: Philippe GRANDFILS Fonction dans la société: Key Account Manager (vente à l'exportation) Nombre de travailleurs: 85 Secteur d'activités: énergie – alimentations électriques sans coupures DELTATEC à Ans Personne de contact: Sylvie DROGART Fonction dans l'entreprise: Finance Assistant Nombre de travailleurs: 38 Secteur d'activités: nouvelles technologies XIX ETABLISSEMENTS JOSEPH ROYEN à Soumagne Personne de contact: Claire GODART Fonction dans l'entreprise: secrétaire de direction Nombre de travailleurs: ± 40 Secteur d'activités: carrosserie industrielle ETILUX sa à Liège Personne de contact: Julie THONUS Fonction dans l'entreprise: Translator & Export Sales Assistant Nombre de travailleurs: 70 Secteur d'activités: étiquetage/adhésif/emballage/code barre/audiovisuel FUTUREX à Barchon Personne de contact: Alexandre MOONEN Fonction dans l'entreprise: Customer Services Nombre de travailleurs: 12 Secteur d'activités: Information Technology company, Web-Components HYDROMETAL sa à Engis Personne de contact: Anne-Catherine EVERS Fonction dans l'entreprise: responsable commerciale et administrative Nombre de travailleurs: 55 Secteur d'activités: recyclage des métaux non ferreux PLASTIC POOL EUROPE sa à Villers-le-Bouillet Personne de contact: Marc PARTHOENS Fonction dans l'entreprise: directeur général Nombre de travailleurs: ± 30 Secteur d'activités: recyclage de casiers à bouteilles 10 autres entreprises ne souhaitent pas que leurs coordonnées soient inscrites dans mon Travail de Fin d'Etudes La province du Luxembourg (15 sociétés) ABRAHAM BENELUX sa à Libramont Personne de contact: Sylvie COUTURIER Fonction dans l'entreprise: responsable hygiène et qualité Nombre de travailleurs: ± 20 Secteur d'activités: alimentation BIO-X DIAGNOSTICS sprl à Jemelle Personne de contact: Annita GINTER Fonction dans l'entreprise: responsable commerciale et gérante Nombre de travailleurs: 14 Secteur d'activités: diagnostic vétérinaire XX CARRIERES DES GRES REUNIES à La Roche-en-Ardenne Personne de contact: Maurice SON Fonction dans l'entreprise: directeur commercial Nombre de travailleurs: 21 Secteur d'activités: production de sables et de gravillons pour la fabrication d'enrobés bitumineux (tarmac) GRUES ET MATERIEL FORESTIER DEOM sa à Libin Personne de contact: Jean-Guy DEOM Fonction dans l'entreprise: administrateur délégué Nombre de travailleurs: 45 Secteur d'activités: import et vente de grues et du matériel forestier HMS BAUSYSTEME sa Personne de contact: Nathalie LEDENT Fonction dans l'entreprise: assistante de direction Nombre de travailleurs: 15 Secteur d'activités: production et vente de maisons en bois massif contrecollé INRADCO sprl à Marloie Personne de contact: Tara ANCIAUX Fonction dans l'entreprise: assistante de direction Nombre de travailleurs: 12 Secteur d'activités: radio/commande industrielle/électronique ISOMETALL à Manhay Personne de contact: Kitty VAN DE WYNGAERT Fonction dans l'entreprise: employée Nombre de travailleurs: ± 50 Secteur d'activités: toiture et bardage RECYBOIS sa à Virton Personne de contact: Gérard CHAPELLIER Fonction dans l'entreprise: responsable administratif Nombre de travailleurs: 32 Secteur d'activités: exploitation forestière, sciage, production de granulés de bois SEALUX sa à Bertrix Personne de contact: Pierre LAMBOTTE Fonction dans l'entreprise: directeur commercial Nombre de travailleurs: 8 Secteur d'activités: étanchéité industrielle 6 autres entreprises ne souhaitent pas que leurs coordonnées soient inscrites dans mon Travail de Fin d'Etudes Source: HONDEKIJN, F. (mail du 24.11.2010), employé à l'Agence Wallonne à l'Exportation et aux Investissements étrangers Planche V: Résultats de l'enquête Les langues sont partout: à la télévision, sur internet, à l'école,... alors pourquoi ne pas apprendre l'allemand? Les avantages sont nombreux aussi bien au point de vue professionnel que personnel. Les entreprises sont à la recherche de personnes parlant la langue de Goethe. En effet, communiquer dans la langue du client, c'est une ardeur d'avance dans le monde professionnel. Sur le marché de l'emploi, il existe bel et bien un fossé entre l'offre et la demande de personnes possédant des compétences linguistiques, ici en allemand. Quelles actions doivent être entreprises pour changer la situation actuelle? Faut-il modifier les cours de langues étrangères? Faut-il favoriser le partenariat entre les entreprises et l'enseignement? Ces questions donnent matière à réfléchir...