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VertigO – La revue en sciences de l'environnement, Vol6 no2, septembre 2005
VertigO, Vol 6 No 2 1
REGENERATION NATURELLE A FAIBLE COUT DANS LE
CADRE DE L’AMENAGEMENT FORESTIER EN ZONES
TROPICALES SECHES EN AFRIQUE
R. Bellefontaine, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le
développement (Cirad), Département forêts, TA 10/D, 34398 Montpellier, France,
courriel : [email protected]
Résumé : La démarche d’aménagement dans certains pays africains des zones sèches coûte cher, même lorsqu’elle est simplifiée. La
connaissance de la ressource exploitable passe par des inventaires d’aménagement, prenant en compte la régénération naturelle (semis) et
le recru par voie végétative. En fait, seuls les rejets de souche et les « semis » sont comptabilisés. Le rajeunissement par marcottage
terrestre et par drageonnage pour de nombreuses espèces n’est pas suffisamment pris en compte par les aménagistes et/ ou les
communautés rurales en charge de l’aménagement.
Dans les pays à faible couvert ligneux, il est conseillé d’aménager les forêts claires et également les arbres hors forêt, utilisés à des fins
multiples par les agriculteurs et les éleveurs des zones tropicales semi-arides et arides. Ce couvert ligneux montre dans certains cas une
aptitude très importante au drageonnage ou au marcottage terrestre. Ces phénomènes naturels permettent à certaines espèces (plus de 360)
de se maintenir dans un environnement menacé, voire de coloniser le milieu en saison des pluies, par la formation de tiges adventives à
partir du système racinaire pour le drageon et du système aérien (branche, tige) pour la marcotte. Dans certains cas, ce sont sur des tiges
abattues par le vent que se forment des réitérats qui s’enracinent.
La capacité à produire des rejets à partir de la base de la tige (rejet basal, rejet de souche), de branches (marcotte, stolon, rhizome) ou de
racines (drageon) dépend de plusieurs facteurs. Dans la plupart des cas, un stress (labour, feu, maladie, cyclone, épisode très sec, froid,
etc.) est nécessaire. Pour les arbres poussant près de leurs limites naturelles latitudinales ou altitudinales, où la survie des semis est
problématique, certains types de rejets (de souche, du collet, de racine) et les marcottes peuvent devenir significativement importants.
Il faudrait en tirer profit dans les pays en développement notamment les plus pauvres pour la régénération d’arbres hors forêt dans ou
autour des champs ainsi que pour l’enrichissement et pour l’aménagement des forêts.
Mots clés : aménagement forestier ; multiplication végétative ; drageon ; drageonnage ; bouture de racine ; marcotte terrestre ; marcottage
; rejet de collet ; rejet basal ; tubercule ligneux.
Abstract : In several dryland African countries, forest management process is expansive, even when it is simplified. To find out the
allowable cut, forest management inventories should be conducted, taking into account not only the natural regeneration by seeds but also
the sprout by various vegetative means. As of today, only two categories, the stump sprouts and the “seedlings”, are accounted for. For
numerous species, rejuvenation through terrestrial layering and root suckering is not enough considered by forest managers and /or by
rural communities in charge of forest management.
In countries with very low forest cover, we have to manage the open woodlands and also the trees outside forest, which are used for
various purposes by farmers and breeders of semi-arid and arid tropical zones. In some cases, open woodlands and trees outside forest
have an important potential for root suckering or terrestrial layering. Thanks to the natural processes, some species (more than 360)
manage to survive in a threatened environment. Sometimes they may colonize the ecosystem during the rainy season by producing
adventive stems from the root system through suckering and from aerial system (branch or stem) for the layering. In some cases, reiterates
appear on trunks blown down by the wind and take roots.
Several factors may have an effect on the ability to produce sprouts from the basis of the stem (basal sprout, root crown), from the
branches (layer, rhizome, runner) or from roots (sucker). In most cases, a stress is necessary (ploughing, fire, illness, cyclone, drought,
cold, etc). For the trees growing just at the border of their altitudinal or longitudinal natural area, the seedling survival becomes a problem,
and as a consequence certain types of sprouts and terrestrial layering may become more frequent.
This process should be developed especially in poorest developing countries for trees outside forest regeneration in or around fields, as
well as for enrichment and forest management.
Keywords : forest management ; vegetative propagation ; root sucker ; root suckering ; root cutting ; terrestrial layer ; layering ; root
crown ; basal sprout ; lignotuber.
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Introduction
Dans les pays développés au climat relativement bien arrosé, la
régénération d’une forêt se fait la plupart du temps par plantation
ou par semis. Dans les pays en développement en Afrique, il est
loin le temps où au début des années 1970 les financements
internationaux des bailleurs de fonds préconisaient de planter des
parcelles monoblocs de 500 ou 1000 hectares ou d’enrichir les
forêts par plantation de layons. Les rendements en bois ont été
généralement médiocres, le mécontentement des populations
spoliées de leurs espaces « forestiers » s’est accru, ainsi que la
méfiance vis-à-vis de tout agent forestier. Les populations
riveraines souhaitent participer à la gestion des forêts
communautaires (Bertrand et al., 1999). Des moyens de
régénération peu onéreux sont indispensables. Et spécialement
dans les régions semi-arides, où les populations sont encore plus
dépourvues. Faute d’argent et de main d’œuvre disponible au
moment des semis des plantes vivrières, faute de pépinières
proches de leurs villages, faute d’eau, elles ne peuvent régénérer
à peu de frais les espèces familières et indispensables
(pharmacopée, fruits, fourrages, productions artisanales, etc.).
D’autres objectifs peuvent être visés par les autorités
communales ou régionales et les responsables politiques : la
protection d’infrastructures diverses en luttant contre l’érosion
par la propagation de proche en proche des espèces adaptées au
climat sans accentuer l’érosion par une mise à nu des terres ou
par un grand nombre de trous de plantation par hectare. Dans ce
cadre d’aménagement du territoire, la fixation de dunes, la
revégétalisation progressive des versants instables de collines et
de simple talus bordant des voies de communication,
l’enrichissement des sites déboisés à la suite d’une trop forte
demande de bois de feu, pourraient être envisagés à condition
qu’il subsiste des espèces aptes à se multiplier.
La prise en compte de la consommation de bois domestique (bois
d’œuvre, bois de service, bois d’artisanat, bois de feu y compris
en zones de forêts denses humides, etc.) reste marginale, à
l’exception de certains pays sahéliens comme le Niger (à partir
des années 1986) et le Mali (1992), qui ont opté pour la stratégie
d’énergie domestique (SED). Cette consommation est gérée dans
la plupart des autres pays africains par l’économie informelle et,
encore aujourd’hui, peu de données sont fiables. La dynamique
de ces forêts (régénération, mortalité notamment) est encore mal
connue.
Pour obtenir dans ce contexte particulier une régénération en
nombre et résistante à la sécheresse, encore faudrait-il tirer profit
de ces phénomènes naturels sans engendrer des frais importants ?
Est-il possible de copier la nature et, en plusieurs années, de
coloniser petit à petit l’espace proche des villages ou les espaces
vides dans les forêts communautaires ou simplement de
permettre le rajeunissement et au minimum le statu quo au niveau
de la densité des arbres utiles dans les zones arides et semi-arides
? Nous avons réuni un faisceau de preuves qui nous permet
d’affirmer aujourd’hui que :
dans certaines stations écologiques,
avec certaines espèces ou clones,
et à des moments bien choisis au cours de l’année
(ontogenèse, saison),
Ce type de « multiplication » à faible coût peut aider les
populations, les gestionnaires administratifs des forêts et
indirectement concourir au maintien de la biodiversité ligneuse,
de la micro- et macro-faune associées.
L’objectif principal de cet article et du tableau 1 est de
sensibiliser les écologistes forestiers, les chercheurs, et dans
certains cas des ONG afin qu’ils entreprennent dorénavant des
recherches dans ce domaine, trop négligé jusqu’à présent,
spécialement en Afrique. Les techniques pour induire le
drageonnage et le marcottage terrestre sont extrêmement simples
et très économiques. Que ce soit dans le cadre de l’aménagement
participatif communautaire d’une forêt (Noubissié et al. 2005) ou
d’arbre hors forêt (Bellefontaine et al., 2002), les espèces les plus
utiles localement pourraient être multipliées, à peu de frais et à
petite échelle, par des populations rurales défavorisées et
éloignées des pépinières urbaines pour leurs propres besoins ou
pour régénérer une forêt communautaire. Des aménagements
basés sur une régénération naturelle ou induite, mais à faible
coût, pourraient être centrés sur certaines espèces ou clones qui
montrent ces propriétés (Bellefontaine et al., 2003 et 2005).
Quelques espèces africaines sont citées dans le tableau 1. Le
drageonnage est le processus qui a été le plus étudié. Marcotte
terrestre, rejet basal, rejet de collet, bouture de racines (et non de
tiges), rhizome, stolon, tubercule ligneux et quelques autres cas
particuliers favorisent la régénération, voire la multiplication ; ils
ont été pris en compte, mais dans une moindre mesure. Plus de
310 espèces africaines citées émettent des drageons
(Bellefontaine, 2005). Il serait utile de pouvoir tirer profit de ces
phénomènes naturels ou parfois induits par l’homme.
Les ligneux et peuplements forestiers dont il sera question dans
cet article sont caractéristiques des zones qui reçoivent des
précipitations annuelles comprises entre 300 et 1 200 mm et dont
le nombre de mois secs (p < 30 mm) est compris entre 5 et 10
(Bellefontaine et al., 2000-b). La définition des arbres hors forêt,
ligneux que l’on peut également trouver en très grand nombre
dans certaines de ces zones, a été donnée par la FAO
(Bellefontaine et al., 2002). Il s’agit d’une définition indirecte par
rapport à la forêt, et par défaut, qui se veut universelle. Pour
simplifier, retenons qu’elle englobe les arbres épars, en lignes ou
en petits bosquets. Le couvert arboré est inférieur à 10 % et la
superficie couvre moins de 0,5 hectare.
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Tableau 1a. Exemples d'espèces ligneuses (africaines ou acclimatées) qui ont, selon les auteurs cités, une aptitude pour le drageonnage ou le marcottage, classées par familles.
Source : Bellefontaine R., 2005. Pour de nombreux ligneux, la reproduction sexuée n’est pas la seule voie : analyse de 875 cas - Texte introductif, tableau et bibliographie. « Sécheresse - revue
électronique », n° 3. Légende : dr = drageon (substantif) ou drageonne (verbe) ; p = page ; p° = photo. 1 hormis les rejets de souche, le greffage, le bouturage, la culture in vitro
Genre et espèce Famille Espèce dra
g
eonnante Espèce réputée pour drageonner vi
g
oureusement
ou abondamment (avec diverses informations)
Autres formes de multiplication végétative1
ou doutes quant au drageonnage
Sclerocarya birrea (A. Rich.) Hochst. [ex
Spondias birrea A. Rich, Poupartia birrea
(A. Rich.) Aubr.]
Anacardiaceae von Maydell (1983, p. 345) ; Szolnoki (1985, p. 33) ; Roulette (1987, p.
49) ; Oyen et Lemmens (2002, p. 147) ; Harivel (2004, p. 26).
Cuny et al. (1997, p. 90). Alexandre (2002, p. 146) : boutures de racine faciles.
A
nnona senegalensis Pers. [ex A.
chrysophylla Boj., A. arenaria Thonn., A.
senegalensis var chrysophylla (Boj.) R.
Sillans, A. senegalensis var latifolia Oliv.]
Annonaceae Monnier (1968, p. 233) ; FAO (1984, p. 15) ; Szolnoki (1985, p. 29) ;
Parkan et al. (1988, p. 50) ; Hines et Eckman (1993, voir lettre A) ; Kelly
(1995, p.12) ; Vivien et Faure (1996, p. 40) ; Bellefontaine et al. (2000-b,
p. 77) ; Paba Salé (2004, p. 17).
Audru (1977, p. 32) : envahissements spectaculaires en
particulier en zone préforestière ; Thies (1995, p. 113).
Balanites aegyptiaca (L.) Del. (ex B.
ziziphoides Mildbr. et Schlechter)
Balanitaceae Nat. Ac. Pr. (1983, p. 55) ; Szolnoki (1985, p. 33) ; Parkan et al. (1988, p.
50) ; Booth et Wickens (1988, p. 22) ; Icraf (1992, p. 60) ; Catinot (1994,
p. 63) ; Alexandre (2002, p. 106) ; Chevallier (2003, p. 4) ; Projet CSFD
(2004, p. 30 à 40, 47 à 66) ; Harivel (2004, p. 26, 56, 64).
Baumer (1983, p. 103) ; Booth et Wickens (1988, p. 24) ; Hall et
Walker (1991, p. 10, 11, 39) ; Hines et Eckman (1993, voir lettre
B) : dr à des distances considérables du tronc ; Bellefontaine
(1997, p. 97) ; Bellefontaine et al. (2000-a, p. 225).
Poupon (1980, p. 121) : dr ? ; Hines et Eckman (1993,
voir lettre B) : bouture de racine ; Alexandre (2002, p.
106) : les boutures de racine sont envisageables.
Bombax costatum Pellegr. & Vuillet Bombacaceae Parkan et al. (1988, p. 50) ; Nouvellet (1992, p.121) : dr (en couronne)
après coupe en mai ; Kelly (1995, p.12) ; Manaute (1996, p. 10) ;
Bellefontaine et al. (2000-b, p. 77) ; Harivel (2004, p. 26).
Depommier et Nouvellet (1992, p. 120) ; Cuny et al. (1997, p.
30) : est essentiellement une espèce drageonnante.
Commiphora africana (A. Rich.) Engl. Burseraceae Parkan et al. (1988, p. 50). Clanet et Gillet (1980, p. 445) : marcottage par contact
direct avec le sol.
Bauhinia rufescens Lam. [ex B.
adansoniana Guill. et Perr. ; Piliostigma
rufescens (Lam.) Benth.]
Caesalpiniaceae Parkan et al. (1988, p. 50). Tybirk (1991, p. 65) : bouture de racine.
Cordeauxia edulis Hemsl. Caesalpiniaceae Booth et Wickens (1988, p. 56) : rhizomes ; Yahya et
Durand (1991, p. 461) : rhizomes.
Daniellia oliveri (Rolfe) Hutch. & Dalziel Caesalpiniaceae Giffard (1974, p. 257) ; César (1977, p. 91, 94) ; Parkan et al. (1988, p.
50) ; Mitja et Puig (1993, p. 388) ; Ba et al. (1997, p. 54) ; Alexandre
(1993, p. 399 et 2002, p. 173) ; Bellefontaine et al. (2000-b, p. 77) ;
Harivel (2004, p. 26) ; Paba Salé (2004, p. 17).
Aubréville (1950, p. 235 et 237) ; Audru (1977, p. 44) ; Mitja
(1992, p. 122) ; Idefor (1993, p. 32) ; Anderson (1994, p. 10 et
11) : reproduction sexuée quasiment nulle et irrégulière ; Thies
(1995, p. 193) : dr très puissants, favorisés par le feu (mise en
lumière grâce à l'absence d'herbacées) ; Kelly (1995, p. 12 et 13)
; Cuny et al. (1997, p. 46) : se régénère surtout par dr.
Alexandre (2002, p. 175) : boutures de racine.
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Tableau 1b. Exemples d'espèces ligneuses (africaines ou acclimatées) qui ont, selon les auteurs cités, une aptitude pour le drageonnage ou le marcottage, classées par familles.
Source : Bellefontaine R., 2005. Pour de nombreux ligneux, la reproduction sexuée n’est pas la seule voie : analyse de 875 cas - Texte introductif, tableau et bibliographie. « Sécheresse - revue
électronique », n° 3. Légende : dr = drageon (substantif) ou drageonne (verbe) ; p = page ; p° = photo.
1 hormis les rejets de souche, le greffage, le bouturage, la culture in vitro
Genre et espèce Famille Espèce dra
g
eonnante
Espèce réputée pour drageonner vi
g
oureusement
ou abondamment (avec diverses informations)
Autres formes de multiplication végétative1
ou doutes quant au drageonnage
Isoberlinia doka Craib & Stapf Caesalpiniaceae Letouzey (1968, p. 327) ; Parkan et al. (1988, p. 50) ; Kelly et Diallo
(1992, p. 5) ; Cuny et al. (1997, p. 62) ; Louppe (2001, p. 1) : dr rares
dans une savane non exploitée ; Alexandre (2002, p. 175) ; Bationo
(2002, p. 126) : dr quand il dégénère ; Bellefontaine et Molina (2003) ;
Birnbaum (2004, p. 5).
Aubréville (1950, p. 232) ; Audru (1977, p. 60) ; Terrible (1984,
p.105) ; Anderson (1994, p. 10 et 11): reproduction sexuée
quasiment nulle et dr agressivement ; Thies (1995, p. 241) ; Kelly
(1995, p. 12 et 13) ; Dourma (2003, p. 30) ; Dourma et al. (2003,
p. 4 à 7).
Piliostigma thonningii (Schum.) Milne-
Redh. (ex Bauhinia thonningii Schum.)
Caesalpiniaceae Monnier (1968, p. 73, 233 et 1990, p. 123) ; Rees (1974, p. 46) : rare ;
Parkan et al. (1988, p. 50) ; Monnier (1990, p. 123, 125) ; Tybirk (1991,
p. 69) ; Tuite et Gardiner (1994, p. 22) ; Ba et al. (1997, p. 92) ; Paba
Salé (2004, p. 17).
César (1977, p. 92) ; von Maydell (1983, p. 327) : drageonnage
envahissant ; Thies (1995, p. 296).
Alexandre (2002, p. 187) : rejets souterrains.
Tamarindus indica L. Caesalpiniaceae Troup (1921, p. 366) ; Aubréville (1950, p. 226) ; Watkins (1960, p.
141) ; Audru (1977, p. 204) ; Hines et Eckman (1993, lettre T).
Terrible (1984, p. 137). Harivel (2004, p. 26) : marcotte.
Casuarina equisetifolia L. Casuarinaceae Thirawat (1953, p. 638) ; Rao (1953, p. 180) ; Searle (1989, p. 30) ;
Dommergues et al. (1999, p. 395) : drageonne parfois.
Troup (1921, p. 902) : drageonne parfois profusément le long des
côtes.
Geary (1981, p. 107) et Little (1984, p. 93) : ne dr pas.
A
nogeissus leiocarpa (DC.) Guill. & Perr.
(ex Conocarpus leiocarpus DC)
Combretaceae Parkan et al. (1988, p. 50) ; Cuny et al. (1997, p. 22). Tolkamp (1991, p. 3 à 5) : marcottage par buttage.
Combretum glutinosum Perr. Combretaceae Kerharo et Adam (1974, p. 237) ; Giffard (1974, p. 174) ; Arbonnier et
Faye (1988, p. 29) ; Arbonnier (1990, p. 44) ; Thies (1995, p. 183) ;
Yossi et al. (1996, p. 23).
Gillet (1980, p. 128) : réitérations sur troncs affaisés ;
Szolnoki (1985, p. 55) : par marcottage ; Björkdahl et
Camara (2003, p. 99) : dr ?
Combretum micranthum G. Don Combretaceae Bellefontaine (2002, p. 14). Thies (1995, p. 185) : forme au Sahel souvent des peuplements
purs.
Plus de marcottes que de dr pour Ichaou (2000, p. 171) et
Karim (2001, p. 25 à 35) ; Harivel (2004, p. 26) :
marcotte ; Birnbaum (2004, p. 6) : stolon par
affaissement des tiges.
Guiera senegalensis Lam. Combretaceae Parkan et al. (1988, p. 50) ; Diatta et Matty (1993, p. 313) ; Catinot
(1994, p. 62) ; Yossi et al. (1996, p. 23) ; Ichaou (2000, p. 171) : les dr
sont plus rares que les marcottes ; Harivel (2004, p. 26).
Marcottage très fréquent pour ces divers auteurs : Catinot
(1992, p. 39) ; Bationo (1994, p. 8, 20, 52 à 54, 66) ;
Ichaou (2000, p. 171) ; Karim (2001, p. 25 à 37, 40 à 46)
; Bellefontaine (2002, p. 14) ; Harivel (2004, p. 26) ;
Bationo et al. (2005, 1 à 15).
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Tableau 1c. Exemples d'espèces ligneuses (africaines ou acclimatées) qui ont, selon les auteurs cités, une aptitude pour le drageonnage ou le marcottage, classées par familles.
Source : Bellefontaine R., 2005. Pour de nombreux ligneux, la reproduction sexuée n’est pas la seule voie : analyse de 875 cas - Texte introductif, tableau et bibliographie. « Sécheresse - revue
électronique », n° 3. Légende : dr = drageon (substantif) ou drageonne (verbe) ; p = page ; p° = photo.
1 hormis les rejets de souche, le greffage, le bouturage, la culture in vitro
Genre et espèce Famille Espèce dra
g
eonnante
Espèce réputée pour drageonner vi
g
oureusement
ou abondamment (avec diverses informations)
Autres formes de multiplication végétative1
ou doutes quant au drageonnage
Diospyros mespiliformis Hochst. ex A. DC. Ebenaceae FAO (1984, p. 47) ; Hines et Eckman (1993, voir lettre D) ; Cuny et al.
(1997, p. 54) : aussi difficile par semis ou par dr ; Harivel (2004, p. 56,
64).
Alexandre (2002, p. 175) : dr ?
Bridelia ferruginea Benth. Euphorbiaceae Thies (1995, p. 145). Sillans (1958, p. 211) : tubercule ligneux (feux répétés) ;
Vuattoux (1972, p. 23 à 25) : marcottage de branches
basses avec affranchissement progressif.
Uapaca kirkiana Muell. Arg. (ex U. goetzei
Pax.)
Euphorbiaceae Hines et Eckman (1993, lettre U). FAO (1984, p. 120) : la majeure partie provient de drageons. Coates Palgrave (1998, p. 30-32) : dr ?
Uapaca togoensis Pax (ex U. guignardi
Chev. ; U. somon Aubr. & Léandri)
Euphorbiaceae Aubréville (1938, p. 48) : "espèce sociale en petits bouquets" ; Audru
(1977, p. 92).
Aubréville (1950, p. 192) ; Thies (1995, p. 359) : envahissant
même sur sols pauvres.
Pterocarpus erinaceus Poir. Fabaceae Kelly (1995, p. 12) ; Thies (1995, p. 304) ; Cuny et al. (1997, p. 86).
Pterocarpus lucens Guill. et Perr. (ex P.
abyssinicus Hochst ex A. Rich. ; P.
simplicifolius Bak.)
Fabaceae Parkan et al. (1988, p. 50).
Quercus suber Kotschy Fagaceae Pardé et Pardé (1938, p.125) ; Boudy (1950, p. 50) : dr tout à fait
exceptionnels et n’ont jamais été constatés qu’après incendie (et encore
dans une mesure limitée) ; Jacamon (1984, p. 72).
Hasnaoui (1991, p. 85 et 86) drageonne très abondamment ;
Peyre (1999, p. 6) : avec vigueur, après incendie.
Del Tredici (2001, p. 124) : rejets de collet ou
lignotubers.
A
zadirachta indica Juss. [ex Melia
azadirachta L., M. indica (Juss.) Brand.]
Meliaceae Troup (1921, p. 180) : dr surtout en stations sèches ; Baumer (1983, p.
91) ; Little (1984, p. 71) ; Tewari (1992, p. 35 et 41) ; Thies (1995, p.
128) ; Bationo et al. (2004, p. 9).
Rao (1953, p. 180) ; Diallo (1987, p. 21) ; Goel et Behl (1992, p.
353) ; BOSTID (1992, p. 23-25) : prolifique dans les stations
sèches.
Khaya senegalensis (Desr.) A. Juss. Meliaceae von Maydell (1983, p. 284) ; Thies (1995, p. 250) ; Cuny et al. (1997, p.
69).
Roulette (1987, p. 50) Tolkamp (1993, p. 3, 5) : marcottage par buttage.
A
cacia macrostachya Reichb. ex G.Don. Mimosaceae Parkan et al. (1988, p. 50) ; Harivel (2004, p. 26). Harivel (2004, p. 26) : marcotte
A
cacia saligna (Labill.) H. Wendl. (ex A.
cyanophylla)
Mimosaceae Watkins (1960, p. 3) ; Min. Agr. Réf. Agr. (1978, p. 90, 244) ; Nat. Ac.
Sc. (1980, p. 100) ; Baumer (1983, p. 9).
Boudy (1950, p. 434) ; Metro et Sauvage (1955, p. 254) ; Marcar
et al. (1995, p. 33) ; Dommergues et al. (1999, p. 252, 254) : dr
(fixation des dunes), appréciée au Maroc, mais envahissante en
Afrique du Sud (fruits nombreux et aptitude à dr).
Dichrostachys cinerea (L.) Wright & Arn.
[ex D. glomerata (Forssk.) Chiov., D.
nutans (Pers.) Benth., D. nyassana Taub.,
D. platycarpa Welw. ex Oliv.]
Mimosaceae Rees (1974, p. 46) ; von Maydell (1983, p. 230) ; Parkan et al. (1988, p.
50) ; Tybirk (1991, p. 66) ; Yossi et Dembele (1993, p. 346) ;Tuite et
Gardiner (1994, p. 22) ; Couteron (1998, p. 48) ; Coates Palgrave (1998,
p. 30-32) ; Paba Salé (2004, p. 17).
Troup (1921, p. 252, 484) : dr à des distances considérables,
forme des fourrés; West (1950, p. 211) ; Aubréville (1950, p.
283) ; Rao (1953, p. 180) ; Terrible (1984, p. 91) ; Alexandre
(1993, p. 401) ; Hines et Eckman (1993, lettre D) ; Thies (1995,
p. 204, 205) : très envahissant, difficile à exterminer ; Ba et al.
(1997, p. 56) ; Sosef et al (1998, p. 189) : à grande distance.
Tybirk (1991, p. 66) : bouture de racine ; Alexandre
(2002, p. 175) : bouture de racine.
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