Telechargé par Abdallah Barkami

cours intr redr V 7oct 16

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Département
Génie Electrique
Module M12
ELECTRONIQUE DE PUISSANCE
POLYCOPIE
(partie introduction-redresseurs)
Elaboré par
Mme K. SENHAJI RHAZI
Professeur Assistant
Ecole Supérieure de Technologie Casablanca
1
INTRODUCTION
1. Généralités sur la conversion de l’énergie électrique :
L'électronique de puissance, que l'on devrait d'ailleurs nommer « électronique de
conversion d'énergie » a moins de 50 ans. Elle a connu un tel essor qu'aujourd'hui
près de 15 % de l'énergie électrique produite est convertie sous une forme ou une
autre.
L’électronique de puissance trouve une place de choix dans de nombreux secteurs
de l’activité industrielle à savoir :
-
la traction électrique
les machines-outils
la robotique
les techniques spatiales
la marine …
Pour des raisons économiques, l’énergie est fournie par des réseaux triphasés
équilibrés de fréquence 50 Hz. L’utilisateur utilise souvent l’énergie en continu ou à
des fréquences différentes de celle du réseau. Au cours de ces années la taille, le
poids et le coût des convertisseurs n'ont fait que diminuer, en grande partie grâce
aux progrès faits dans le domaine des interrupteurs électroniques (diodes, thyristors,
triacs, transistors …).
C'est une électronique de commutation : elle tire parti du fait qu'un interrupteur parfait
fermé (résistance nulle, tension aux bornes nulle) ou ouvert (résistance infinie,
courant traversant nul) ne dissipe aucune énergie, donc ne présente aucune perte.
Cela justifie l'essor de ce type d'électronique dans les systèmes à haute puissance
puisque les pertes raisonnables permettent une évacuation de la chaleur générée
sans recourir à des moyens extrêmes et coûteux. Mais au fil du temps l'électronique
de puissance s'est imposée dans tous les domaines où les pertes doivent rester
faibles pour limiter l'échauffement comme dans les ordinateurs, et où le rendement
doit être élevé pour préserver la source d'énergie comme dans les systèmes
alimentés par batteries (GSM, GPS, ordinateurs portables ...).
Les convertisseurs statiques sont les dispositifs à composants électroniques
capables de modifier la tension et/ou la fréquence de l’onde électrique.
On distingue deux types de sources de tension :
- sources de tension continues caractérisées par la valeur U de la tension
- sources de tension alternatives définies par les valeurs de la tension efficace
V et de la fréquence f
On différencie quatre types de convertisseurs :
-
convertisseur alternatif-continu : redresseur
convertisseur continu-alternatif : onduleur
convertisseur alternatif-alternatif : gradateur si la fréquence reste fixe
convertisseur continu-continu : hacheur
2
2. les composants actifs utilisés dans les convertisseurs statiques
L’électronique de puissance s’est progressivement imposée comme le moyen
privilégié de maîtriser l’énergie électrique. Cette situation résulte de progrès continus
concernant autant les concepts que la technologie. La période des années 80-95 a
été l’âge d’or des innovations topologiques des structures de convertisseurs
statiques de manière à tirer le meilleur parti possible des propriétés d’un semiconducteur donné.
Les briques élémentaires qui rentrent dans la constitution d’un convertisseur statique
sont :
-
les composants actifs
les composants passifs :
condensateurs…
les refroidisseurs
les filtres
inductances,
transformateurs,
câblages,
Lorsqu’il conçoit un « convertisseur statique », les préoccupations du concepteur
sont toujours les mêmes :
-
choix de la structure
calcul et évacuation des pertes
détermination des éléments parasites qui nous éloignent du fonctionnement
idéal supposant les divers constituants parasites
respect des normes, CEM surtout
contraintes volumiques
et parfois contraintes mécaniques
Les éléments utilisés sont des dispositifs statiques à semi-conducteurs. Ils se
différencient par la « fonction interrupteur » qu’ils remplissent, selon les critères
suivants :
3
- leur caractéristique statique V(I)
- la possibilité ou non de commander leur blocage ou leur amorçage (caractéristique
dynamique)
Il y a 4 catégories d’interrupteurs :
- amorçage et blocage commandés (transistor, GTO, MOS)
- amorçage et blocage spontanés (diode)
- amorçage commandé, blocage spontané (thyristor)
- blocage commandé, amorçage spontané (thyristor dual)
1. DIODE
anode
cathode
Une diode est une jonction PN de semi-conducteurs, c’est un interrupteur passif
polarisé. Le sens de branchement de la diode a une importance sur le branchement
du montage.
1.1. Caractéristique statique
I Courant direct
Courant inverse
Ud
Les conditions d’amorçage sont :
VAK>0 : fermeture
Les conditions de blocage sont :
iAK = 0 ; VAK<0 : ouverture
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1.2. Caractéristique dynamique
Elle concerne le passage de l’état passant à l’état bloqué et inversement. Le
phénomène le plus important est le blocage car le temps d’amorçage est beaucoup
plus faible que le temps de blocage.
Le blocage d’une diode est caractérisé par l’annulation du courant direct puis
l’apparition d’une tension inverse à ses bornes.
Ce temps de blocage, généralement de quelques μs peut descendre jusqu’à 100 ns
avec certaines diodes dites rapides.
2. LE THYRISTOR
gâchette
anode
cathode
VAK
C’est un semi-conducteur commandable à l’amorçage et spontané au blocage.
2.1. Caractéristique statique
I
iG
V
On observe 2 types de fonctionnement :
 à courant de gâchette nul, le thyristor reste bloqué lorsque la tension appliquée
évolue entre VRM et VDM
val max inv
val max dir
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Le thyristor s’amorce par avalanche et se comporte comme une diode conductrice si
la tension directe dépasse VDM (cas à éviter).

à courant de gâchette d’intensité supérieure à IGT, le thyristor est conducteur  la
valeur de la tension directe appliquée.
L’extinction du thyristor n’est pas contrôlable et ne peut avoir lieu que si le courant
direct est < IH (courant de maintien).
2.2. Caractéristiques dynamiques
2.2.1. Amorçage :
Pour amorcer le thyristor, il faut prendre les précautions suivantes :




Attaquer la gâchette en courant
Prévoir une impulsion de courant nettement supérieure à la valeur minimale I GT
Prévoir une durée d’impulsion suffisante
Limiter éventuellement le di/dt
2.2.2. Blocage :
On définit :
*tinv= temps d’application de la tension inverse pour assurer le blocage du thyristor
*tq = temps de blocage (donné par le constructeur)
On rappelle que pour bloquer un thyristor, il est nécessaire d’éteindre son courant
direct pendant une durée supérieure à son temps de recouvrement.
3. LE TRANSISTOR BIPOLAIRE
C’est un commutateur utilisable en électronique des courants forts. Il peut bloquer
des tensions directes de plusieurs centaines de volts. Il peut établir, conduire et
bloquer des courants directs de plusieurs dizaines d’ampères.
Les transistors les plus utilisés sont de type NPN
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collecteur
N
base
P
N
emetteur
3.1. Caractéristiques statiques générales :
La commande s’opère par le courant iB envoyé dans la jonction base-émetteur. La
tension aux bornes considérée est la différence de potentiel vCE entre le collecteur et
l’émetteur. Le courant commandé est celui iC du collecteur.

Le point B correspond au blocage du transistor, on l’obtient lorsque I B =0
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3.2. Caractéristiques statiques en régime de commutation :
Etat bloqué-Limites en tension :
L’état bloqué correspond à un courant de base nul. Les valeurs maximales de la
tension directe VCE admissibles sont :
* VCE0 : base ouverte : valeur maximale de la tension bloquée à courant de base nul
* VCER : base reliée à l’émetteur par une résistance
* VCEX : valeur maximale de la tension bloquée en commande inverse
3.3. Fonctionnement dynamique :
Fermeture : le temps de fermeture est la durée entre l’application du courant de
base et le passage de IC à 90% de sa valeur finale ; tON = td + tr
td : temps de retard à la fermeture ( delay time)
tr : temps de montée (rise time)
Ouverture : la durée toff entre la disparition du courant de base et le passage de IC à
10% de sa valeur initiale se décompose en : toff = ts + tf
ts : temps d’évacuation de la charge stockée (storage time )
tf : temps de descente ( fall time )
Ic
td
ts
tr
tf
Ic
0,9 Ic
0,1 Ic
t
IB
t
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3. LE TRANSISTOR MOS DE PUISSANCE
Les MOS de puissance sont des dispositifs à effet de champ à blocage et amorçage
commandés par une tension. Les deux électrodes de puissance, appelées drain et
source, correspondent respectivement au collecteur et à l’émetteur d’un transistor
bipolaire. L’électrode de commande appelée grille ou gate est électriquement isolée.
D
VDS
Id
Canal N
G
S
VGS


VDS > 0 : le courant ID va du drain vers la source
VGS (tension de commande) : * VGS = 0 ; MOS bloqué
* VGS = +10 V ; MOS saturé
En inverse, le MOS se réduit à une jonction PN (diode)
5. LE THYRISTOR BLOCABLE GTO
Le GTO est un dispositif bistable à 4 couches semi- conductrices, proche du
thyristor, dont on peut commander l’amorçage et le blocage par une gâchette.
A
A
T2
P
N
N
P
P
T1
N
G
G
K
K
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6. LE TRIAC
C’est l’équivalent de deux thyristors tête-bêche, avec une gâchette commune.
L’amorçage peut se faire par des positions de gâchette positives ou négatives.
A
G
K
Destiné à fonctionner sur l’alternatif, il reste limité aux faibles puissances.
INTRODUCTION A L’ETUDE DES CONVERTISSEURS STATIQUES
1. Configuration de base
ie
Source
d’énergie
is
Recepteur
ve convertiss vs
d’énergie
eur
commande
Au cours de fonctionnement, le convertisseur statique connecte par l’intermédiaire de
ses interrupteurs les branches des systèmes électriques entre lesquels il assure et
contrôle l’échange d’énergie.
Pour le bon fonctionnement, il y a 3 lois à respecter :
 Une source de tension (branche comportant une capacité en parallèle par
exemple) ne doit jamais être court-circuitée.
 Le circuit d’une source de courant (branche comportant une inductance en série
par exemple) ne doit jamais être ouvert.
 On ne doit jamais connecter deux sources de même nature entre elles.
2. LES STRUCTURES
Pour bien dégager les structures fondamentales des convertisseurs, nous ferons
l’hypothèse que les grandeurs continues sont constantes et les grandeurs
alternatives sont sinusoïdales.
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CHAPITRE 1: COVERTISSEURS ALTERNATIF-CONTINU (LES MONTAGES
REDRESSEURS A DIODES)
I.
PROPRIETES GENERALES :
La mise au point des semi conducteurs de puissance a donné un essor considérable
à la transformation alternatif-continu.
I.1. Les montages :
Pour obtenir une tension continue, on redresse, à l’aide d’un ou de deux
commutateurs, un ensemble de tensions alternatives sinusoïdales formé par un
système polyphasé équilibré.
I.1.1. Redressement parallèle (P) :
On l’obtient lorsque les diodes ont une électrode commune et lorsque les
enroulements secondaires du transformateur d’alimentation sont en étoile.
Pour le cas triphasé :
V1
Vd
D1
Vs
Réseau
triphasé



Is
Les cathodes sont au même potentiel
On montre facilement que seule la diode dont l’anode est au plus haut potentiel
peut conduire.
Les allures de vS et vD sont les suivantes :
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I.1.2. Redressement parallèle double :
Le secondaire du transformateur est couplé en étoile et connecté à deux groupes de
diodes ; un commutateur à anode commune et un commutateur à cathode commune.
Pour le cas triphasé :
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L’existence d’un courant dans la charge exige la conduction de deux diodes, une de
chaque commutateur.
 Pour le commutateur à cathode commune, celle dont l’anode est au potentiel
positif le plus élevé.
 Pour le commutateur à anode commune, celle dont la cathode est au potentiel
négatif le plus faible.
Chaque diode conduit pendant un tiers de période.
I.2. Plan d’étude des redresseurs :
L’étude des redresseurs s’effectue par étapes successives.
 Etude des tensions
 Etude des courants
 Etude des chutes de tension
II.
REDRESSEURS DE TYPE PARALLELE
Les résultats généraux établis à partir de l’étude qualitative des montages triphasés
ne s’appliquent pas toujours aux dispositifs monophasés.
II.1.Redressement monophasé monoalternance :
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a. si la charge est résistive :
Les allures de us(t), i(t) et sont les suivantes :
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b. si la charge est inductive :
De 0 à , v(t) = Ri + Ldi/dt = VMsin(t)
I(t) = VM/(R2+L22) (sin (t-) + sin e(-R/Lt)) ; tg = L/R
 Vs0 = VM/2 *(1-cos)
 Imoy = Vs0/R
II.2. Redressement monophasé double alternance : transformateur à point
milieu
D1
charge
V(t)
vs
D2
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Les formes d’ondes sont les suivantes :
VS0 = 2VM/
II.3. Système à trois diodes : voir avant, triphasé parallèle simple
VS0 = 3VM√3/(2π)
III.
REDRESSEMENT PARALLELE DOUBLE
III.1. Redressement monophasé en pont de Graetz
ich
is
D1
D2
vs
source alternative
D3
Les formes d’ondes sont les suivantes :
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D4
charge
VS0 = 2VM/
III.2. Redressement parallèle double triphasé:
Pour le montage, voir avant
Les formes d’ondes sont les suivantes :
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VS0 = 3VM/ *3
.
LES MONTAGES REDRESSEURS A THYRISTORS
Les montages redresseurs à thyristors utilisent les mêmes schémas que les
redresseurs à diodes. On peut retarder la commutation en agissant sur la gâchette.
On caractérise le retard par l’angle  % à la commutation naturelle
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