ii
surtout si les externalités du projet de l'unité sont prises en compte dans le calcul
économique.
- Le deuxième avantage concerne la spécificité de ces huiles qui les rendent potentiellement
substituables au carburant dans les transports. Cependant l'obtention d'un carburant
directement utilisable à la pompe reste aujourd'hui une utopie, compte tenu des coûts de
raffinage.
A3 - Au niveau technologique les procédés qui sont proposés par les quelques fournisseurs
ont atteint un niveau de maturité qui permet d'envisager leur démonstration industrielle. Les
différentes solutions sont toutefois très proches les unes des autres en terme de rendement et
de qualité d'huile. Si le nombre de réalisation reste encore faible dans le monde, notamment
en ce qui concerne les réalisations industrielles, le procédé en lui même n'est pas en cause. Le
manque de débouché pour les huiles du fait de leur grande hétérogénéité constituent
certainement le principal handicap.
A4 - Les problèmes qui restent à résoudre sont encore nombreux et tiennent essentiellement
aux caractéristiques physico-chimiques des huiles et de leur extrême variabilité en fonction
des procédés et des matières premières. Les perspectives d'aboutir à une maîtrise de procédé
suffisamment fine pour orienter la réaction vers une composition définie sont, à notre sens,
extrêmement faibles du fait de la complexité des réactions mises en œuvre et de la variabilité
de la matière première. De même, la fraction solide contenue dans les huiles (sable de
fluidisation, cendres et fines de charbon) est encore très problématique pour toutes les
applications énergétiques.
A5 - En terme d'application, les premiers essais réalisés sur des moteurs pour la génération
d'électricité ont montré que moyennant des modifications mineures, ces derniers étaient
susceptibles de fonctionner convenablement avec des huiles de pyrolyse. Cette application est
certainement la plus prometteuse pour une application énergétique la pyrolyse. La co-
valorisation chimique et énergétique qui est souvent présentée comme la solution devant
permettre de rentabiliser les installations, grâce à la forte valeur ajoutée escomptable sur
certaine molécules, est à abandonner. En effet, d'une part, les marchés concernés sont des
marchés de niche et une seule installation serait en mesure de saturer le marché mondial, du
moins à des niveaux de prix attractifs. Ensuite, ce marché est déjà pour une part satisfait par
des procédés plus conventionnels. Enfin, la stabilité des huiles est fortement altérée par les
traitements, au point de nécessiter une utilisation immédiate. La pyrolyse perd dans ce cas l'un
de ses atouts majeurs si les huiles, après récupération d'une fraction de produits chimiques, ne
peuvent pas être transportée.
A6 - Même si la pyrolyse, pour des applications énergétiques, ne va pas déboucher dans un
avenir immédiat au niveau européen, une activité de recherche fondamentale dans ce domaine
doit être maintenue et faire l'objet d'un soutien financier national minimum qui permette aux
équipes actives de s'insérer dans les travaux menés au niveau international. Il convient, en
effet, de ne pas oublier que la pyrolyse est la première étape de toute conversion
thermochimique et que de fait, pour une part significative, elle conditionne les performances
et l'impact sur l'environnement des procédés thermiques. Tout progrès réalisé dans ce
domaine est, à priori, utilisable en gazéification et en combustion. Le renforcement des
mesures environnementales milite dans ce sens, notamment pour accroître les performances
environnementales des applications petites puissances de la combustion.