résultat inégal. À la peine en début de film, Tom Cruise, au côté d'Annabelle Wallis, s'en sort
mieux dès que le scénario s'emballe38. » Dans Le Journal du dimanche, Stéphanie Belpêche
écrit : « Loin de La Momie version Stephen Sommers (1999), un divertissement familial qui
misait tout sur l'humour, on se prend ici plus au sérieux. Notamment au détour de scènes
d'action spectaculaires, comme celle où Tom Cruise se retrouve en gravité zéro dans un
avion en chute libre39. » Marine Quinchon des Fiches du Cinéma souligne la performance
de Tom Cruise qui « revient truster le grand écran avec un film d'aventures complètement
idiot mais plutôt drôle, le tout filmé avec des moyens pléthoriques, qui en mettront plein les
mirettes »40. Dans Les Inrockuptibles, Alexandre Buyukodabas écrit : « Un geste violent qui
dessine en creux une triple et fascinante momification : celle de la momie sans repos, celle
du cinéma hollywoodien des débuts de son âge d'or, et, plus troublant, celle de Tom Cruise,
éternel golden boy dont le physique défie le temps, mort-vivant de cinéma au faciès de
bouffon rieur et d'éternel enfant41. » Dans Télérama, Cécile Mury plébiscite elle aussi
l'acteur : « La star hante chaque plan, chaque cascade, avec une dose inhabituelle
d'autodérision. C'est l'autre bonne surprise : un humour alerte et bon enfant, pas du tout
momifié42. »
Du côté des avis négatifs, on peut citer la critique de Rose Piccini dans Cinemateaser : « La
Momie peut être vraiment séduisant — et pour de bonnes raisons — mais s'il avait cru
davantage en l'intelligence du public, il aurait été bien plus que ça43. » Dans Le Figaro,
Étienne Sorin écrit à propos de Tom Cruise : « Dans La Momie, il joue un Indiana Jones au
rabais. Moins de cerveau, plus de muscles44. » Isabelle Regnier du Monde rédige
le chapeau de sa critique comme suit : « Bondissant comme à son habitude, l'acteur
américain ne parvient pas à sauver de l'ennui ce remake d'un classique du cinéma
d'épouvante. » Elle ajoute dans son article que « La Momie suscite une forme d'effarement,
teintée d'ennui sévère, faute de provoquer un effroi véritable »45. Dans L'Obs, François
Forestier ironise : « La Momie est le reboot du film de 1999, qui était la reprise du film de
1971, qui était le décalque du film de 1959, qui était la redite du film de 1940, lequel était le
remake du film de 1932. Bref, c'est comme de la blanquette recuite. Ça a le goût du veau
avarié, c'est gélatineux, et y a des grumeaux46. » Dans L'Express, Eric Libiot reproche au film
de ne jamais former un objet fini en soi, mais de se contenter de mettre en place des
personnages potentiels à exploiter, d'où son impression d'« un film qui ne finit pas mais qui
ne commence pas non plus », symptôme de la « taylorisation de la production à Hollywood,
entièrement passée du côté de l'industrie, abandonnant définitivement le peu d'envie
artistique qui faisait encore parfois illusion »47. Olivier Lascar, de Sciences et Avenir, trouve le
film « graphiquement laid » et estime que « seuls les fans hardcore de Tom Cruise pourront y
trouver leur compte », précisant que « face à la superstar — qui quitte rarement l'écran — les
autres personnages sont réduits au rang de silhouettes ». Il indique aussi que l'on voit la
princesse Ahmanet contempler les pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos alors
qu'elle est censée avoir été momifiée cinq cents ans plus tôt48.
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