
L’infiLtration dans tous ses états
Rhumatos • Septembre 2014 • vol. 11 • numéro 99  185
et catabolisme. Parmi les facteurs 
cataboliques, il y a la libération 
après une agression de cytokines, 
de TNFa, d’IL-1, d’IL-6. Parmi les 
facteurs anaboliques, on compte 
les facteurs de croissance induisant 
la réparation tissulaire. L’injection 
de PRP apporte les divers éléments 
nécessaires à la cicatrisation.
TECHNIQUE DE PRÉPARATION
Sont prélevés 27ml de sang, com-
plétés par 3 ml de citrate, le tout 
centrifugé à 3200tours/min pen-
dant 15min. Après élimination du 
plasma pauvre en plaquettes, les 
PRP sont prélevés et mélangés à 
0,20ml de bicarbonate de sodium 
(neutralisation du pH).
INDICATIONS
Les bonnes indications de l’injec-
tion de PRP doivent se discuter en 
fonction :
• de  l’anatomopathologie  (toutes 
les tendinopathies ne répondent 
pas à ces traitements);
• du mode  d’agression  :  lésion  in-
trinsèque et lésion extrinsèque ;
• du  ratio  entre  l’atteinte  tendi-
neuse et l’atteinte osseuse. Doivent 
être éliminées les atteintes de dé-
terminisme particulier : les insta-
bilités tendineuses, les ténosyno-
vites, les bursites.
QUI INJECTER ?
Les patients porteurs de tendino-
pathies corporéales qui résultent 
d’un processus dégénératif, en 
raison de la faiblesse de leur pro-
cessus métabolique de recons-
truction. Il convient toutefois de 
faire la part des atteintes extrin-
sèques par conflit osseux (le ren-
forcement de certains tendons 
frottant sur une saillie osseuse 
peut conduire à leur rupture), 
et d’établir un ratio au niveau de 
l’enthèse entre l’atteinte osseuse 
et l’atteinte tendineuse : si le 
tendon est atteint de manière 
dominante, l’indication de PRP 
est excellente, car elle permet de 
renforcer la qualité de celui-ci ; si 
l’os est atteint de manière domi-
nante, le renforcement du tendon 
peut majorer la douleur et, au 
pire, conduire à un arrachement. 
 ❚Les bonnes indications :
• Les  épicondylites  médianes  ou 
latérales, en éliminant une souf-
france du nerf ulnaire.
• La  pathologie  des  adducteurs 
en tenant compte du ratio entre 
l’atteinte tendineuse et l’atteinte 
osseuse.
• Les  aponévrosites  plantaires. 
• La  tendinopathie  corporéale 
d’Achille, en évaluant les dié-
rents niveaux lésionnels au niveau 
de ce tendon.
• Les  tendinopathies  rotuliennes, 
en utilisant l’imagerie pour faire 
la part entre ce qui revient à l’os et 
au tendon (par IRM si possible ou 
à défaut par échographie).
RÉSULTATS
Les résultats, sur une série per-
sonnelle de 65 cas concernent 
21 genoux, 23 coudes (15 épi-
condylites et 8 épitrochléites, 
16 tendons d’Achille, 2 aponé-
vrosites et 1 biceps fémoral) 
chez 46 sportifs, 9 non-sportifs, 
et 7 travailleurs manuels. Sur le 
bilan global, l’EVA avant l’injec-
tion se situait à 7,4. L’évaluation 
à 6semaines post-injection mon-
trait une EVA à 0,8. La douleur à la 
pression se situait à 7,8 avant l’in-
jection et à 0,7 six semaines après 
l’injection. Les douleurs aux tes-
tings isométriques se situaient à 
7,1 avant injection, 0,9après injec-
tion. Tous les sportifs ont repris 
la compétition. Ces injections 
sont légalement autorisées et 
ne sont pas concernées par les 
lois antidopage.
De nombreuses variables concer-
nant aussi bien l’état cellulaire que 
les modes d’action des facteurs de 
croissance expliquent les résul-
tats discordants des séries pu-
bliées. Ces facteurs de croissance 
n’ont aucun caractère sélectif au 
niveau du tendon ni des struc-
tures cellulaires et il convient 
d’être extrêmement rigoureux 
sur les localisations par rapport à 
la réparation tissulaire en cause. 
L’encadrement de cette tech-
nique, en en précisant les bonnes 
et les mauvaises indications, est le 
seul garant de son intérêt.
LE RISQUE 
THROMBOTIQUE ET 
HÉMORRAGIQUE POUR 
LES GESTES PERCUTANÉS 
CHEZ LE CORONARIEN
D’après une intervention 
du Dr Antoine Lesort (Paris)  
et du Dr Bernard Maillet (Moulins)
Ces données ont été établies selon 
les recommandations de la HAS 
(novembre 2013).
Chez le coronarien sous antiagré-
gant, la pratique d’un geste invasif 
augmente le risque hémorragique, 
et l’arrêt des AAP induit un risque 
majeur d’accident thromboembo-
lique. C’est dire l’importance de la 
définition d’une stratégie d’équi-
libre entre ces 2 risques, adaptée 
en fonction de l’acte envisagé.
Dans tous les cas, informer le pa-
tient est indispensable. Un geste 
invasif sous prasugrel ou ticagré-
lor n’est pas recommandé; en cas 
d’arrêt imposé de tous les AAP, au-
cun relais par HBPM n’est recom-
mandé.
Les 
tableaux  1  et  2
 donnent les stra-
tégies recommandées dans les 
diérents cas de figure. La reprise 
du traitement AAP est possible 
très précocement après le geste 
invasif si possible le jour même. 
Le patient doit recevoir une 
information écrite.  n