Polycopié d'implantologie 1er NIV

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Cours de chirurgie
implantaire
Niveau 1
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Chirurgie implantaire
Biologie
INTRODUCTION :
L'ensemble des phénomènes conduisant à l'ostéo-intégration est maintenant connu et bien défini.
Trois éléments rentrent en jeu dans ce processus, l'os, la gencive et le matériau de l'implant.
Nous allons donc pouvoir décrire deux types d’interfaces :
- Une interface os implant.
- Une interface gencive - implant.
L'interface os - implant :
• La fibro-intégration :
La fibrointégration est l'interposition d'une couche de tissu fibreux entre l'implant et l'os. En 1972,
les travaux de MANDERSON et de BABBUS puis en 1974 ceux de JAMES, DOMS et MURAGHAN ont
montré l'origine conjonctive et la parfaite organisation de ce tissu fibreux.
Fig.1-02 : On peut noter un espace radio clair
sur ces deux rétro alvéolaires. Il signe la
présence d’un tissu fibreux péri-implantaire
donc d’une fibro-intégration de notre implant.
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Il faudra attendre l'année 1987 et les travaux histologiques de Marc BERT pour noter l'orientation
parallèle des fibres collagéniques à l'implant.
L'analyse statistique de ces lames fibro-intégrées a permis de souligner trois éléments importants :
- Un meilleur résultat lors d'une implantation mandibulaire.
- Une instabilité implantaire à plus ou moins long terme.
- Un meilleur score à la mandibule.
L'ostéo-intégration :
"L'ostéointégration est une jonction anatomique et fonctionnelle directe entre un os
haversien vivant et remanié, et la surface d'un implant mis en charge, et ce tant en
microscopie optique qu'en microscopie électronique".
BRANEMARK et al.(1969).
C’est donc une véritable ankylose de l’implant. La qualité de cette ostéointégration sera fonction
de la surface osseuse ayant mis en place cette jonction anatomique et fonctionnelle.
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Fibro-intégration à 15 ans.
% succès mandibulaire
% succès maxillaire
Fig.1-03 : Tableau montrant l’évolution des implants fibro-intégrés. Étude établie par Marc BERT sur 15
ans.
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En se rapportant à l'étude de Marc BERT (1992), à quinze ans, le pourcentage de succès des
implants ostéointégrés montre :
- Le taux d'échec apparaît dès la première année.
- Une remarquable stabilité dans le temps de l'ostéointégration.
- La persistance d'un meilleur score mandibulaire.
On peut en déduire que le phénomène d'ostéointégration est avant tout fonction de
l'aptitude cicatricielle osseuse autour d'un matériau spécifique, étranger à l'organisme
qu'est notre implant.
Pour cela, il est nécessaire de suivre deux constantes en implantologie :
La cicatrisation osseuse doit être atraumatique :
C'est-à-dire :
- Qu'il faut respecter l'homéostasie osseuse.
- Obtenir une parfaite immobilité de notre
- Adapter notre prothèse dans le schéma occlusal
-
La cicatrisation osseuse doit être aseptique :
Cela implique de la part de l'implantologiste une technique chirurgicale rigoureuse
et propre, et l'utilisation d'implants à l'état de surface irréprochable.
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Ostéointégration à 15 ans
% succès mandibulaire
% succès maxillaire
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Trois facteurs peuvent influencer ce processus physiologique cicatriciel :
Les facteurs intrinsèques à l'os : C'est la qualité de réponse cicatricielle en dehors de toute
anomalie anatomique et physiopathologique.
• Les facteurs liés à la technique de pose des implants : C'est avant tout la technique de forage de
la néo-alvéole mais également de l'asepsie lors de notre chirurgie.
Les facteurs liés à l'implant lui-même : Biomatériau, dessin de l'implant et état de surface sont
les éléments à prendre en considération.
B/ LES fACTEURS INTRINSÈQUES À L’OS :
Quatre grandes étapes vont êtres nécessaires pour le déroulement de cette cicatrisation osseuse
autour de l’implant posé.
La phase de reconnaissance: Cette phase de 48 h va se faire dans un contexte
inflammatoire plus ou moins important. La perméabilité cellulaire, permet la sécrétion de
prostaglandines, d'interleukines plaquettaires et mastocytaires. Le système complément peut alors
s'activer avec libération de C3b et de C5a.
- Soit la surface de l'implant active le système complément. Il en résulte le rejet de
l'implant dans un contexte inflammatoire aggravé,
- Soit la surface est non active du système complément. Notre implant est alors considéré
comme biocompatible.
Phase de résorption : Le processus cicatriciel va s'enclencher en débutant par une phase de
résorption osseuse sous l'action des ostéoclastes . D'une durée de 13 jours environ.
Phase d'inversion : C'est durant cette phase d'une quinzaine de jours, que les ostéoclastes
rentrent dans leur phase de fission asynchrone ou meurent. Les cellules mésenchymateuses
indifférenciées commencent à affluer sur le site. Elles vont se transformer en ostéoblastes pour
entamer le processus d'apposition.
Phase d'apposition: Le tissu ostéoïde est en voie de minéralisation. C'est ici que les
ostéoblastes rentrent en jeu. Cette phase se situe autour de la 4ème semaine et dure environ trois
mois.
Phase de repos : Cette phase correspond à l'inactivation de l'apposition osseuse et débute à la
fin du cycle cicatriciel. Durant ces différentes phases, toute une série de liaisons va s'instaurer
entre la surface de notre implant et les molécules organiques permettant un ancrage os - implant.
C/ FACTEURS INTRINSÈQUES À L’ACTE CHIRURGICALE :
Notion de température critique : Depuis les travaux d'ERIKSON et d'ALBERKSON en1982,
on accepte une marge de 10° d'échauffement, soit :
37° + 10° = 47° pendant une minute
Au-delà de cette limite, la cicatrisation se fera dans le sens de l'apparition d'un tissus
fibreux. À 47° pendant 5 minutes, les risques de fibrose osseuse sont importants avec une
ostéogenèse occasionnelle.
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