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esc2019 document-5

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Les recommandations de l’ESC 2019 sur le
syndrome coronaire chronique (SCC),
Quoi de neuf ?
Préparé par Pr Ag Rania HAMMAMI, Pr Ag Majed HASSINE
-Par opposition à l’entité du syndrome coronarien aigu, une nouvelle entité a été créé dans ces
9
nouvelles recommandations: le syndrome coronarien chronique (SCC), ce terme va
01
remplacer l’ancien terme de « SCAD ». En effet la maladie coronaire est considérée comme
une maladie évolutive associée à des modifications itératives de la plaque d’athérome et de la
microcirculation selon le mode de vie, le traitement pharmacologique et la revascularisation.
les patients:
V2
-Ces recommandations distinguent 6 scenarios cliniques, les plus fréquemment rencontrés chez
1. Patients chez qui on suspecte une maladie coronaire (MC) avec angor ou dyspnée
C
C
C
« stable »
2. Insuffisance cardiaque ou dysfonction VG récente avec suspicion de coronaropathies
3. Patients asymptomatiques ou symptomatiques avec des symptômes stabilisés, évoluant
de moins d’un 1 an après un SCA ou une revascularisation récente
4. Patients asymptomatiques ou symptomatiques avec des symptômes stabilisés, de plus
ST
d’une année après le diagnostic initial de la MC ou la revascularisation
5. Les patients souffrant d’angor avec suspicion de « maladie vasospastique ou
microvasculaire »;
6. Les sujets asymptomatiques chez lesquels une coronaropathie est détectée lors du
dépistage « ischémie silencieuse »
-La probabilité pré-test (PTT) de la coronaropathie basée sur l’âge, le sexe et la nature des
symptômes et décrite dans les recommandations de 2013 a été révisée  un nouveau terme a
été introduit
"la probabilité clinique de coronaropathie" qui prend en considération
également d’autres facteurs appelés « Facteurs modificateurs » de la probabilité prétest.
-En se basant sur l’ancien tableau d’évaluation de la PPT, publié dans les recommandations de
l’ESC 2013, il y a eu une surestimation de la probabilité de la MC avec un excès de demandes
d’examens non invasifs et invasifs. Dans ces nouvelles recommandations et en se basant sur la
prévalence de la maladie coronaire retrouvée dans trois nouvelles cohortes, récemment publiées
et incluant plus de 15000 patients, il y a eu une révision du tableau de probabilité prétest. La
nouvelle prévalence est certainement inferieure à l’ancienne. Dans ce nouveau tableau, le
symptôme de dyspnée a été rajouté au symptôme de la douleur dans l’évaluation de la PPT
(voir tableau I et II ci-dessous pour comparer l’évaluation de la probabilité prétest selon les
recommandations).
Selon cette nouvelle stratification une nouvelle couleur « le vert clair » ressort sur le tableau
prétest, et qui indique une probabilité prétest entre 5 et 15% , pour cette tranche ,il faudra
prendre en considération « les facteurs modificateurs » comme les facteurs de risques, l’ECG
9
(Figure 1). En utilisant ces facteurs, on évalue ce qu’on appelle la probabilité clinique de la
01
maladie coronaire.
V2
Tableau I : Probabilité pré-test de la Maladie coronaire obstructive chez 15815 patients
ST
C
C
C
symptomatiques selon l’âge, le sexe et la nature des symptômes (ESC 2019)
Tableau II : Ancien tableau d’évaluation de probabilité prétest de l’ESC 2013
Si on compare la probabilité prétest d’un homme âgé de plus de 70 ans et ayant une douleur
9
thoracique typique la probabilité est passé de 89% selon le tableau de 2013 à 52% selon le
01
tableau de 2019 et donc d’une indication à la coronarographie d’emblée à un test d’ischémie
non invasif. Et selon le nouveau tableau le test non invasif que ce soit fonctionnel ou anatomique
(coroscanner) est devenu de première intention, dans tous les cas.
V2
Figure 1 : Probabilité clinique de la MC selon la PPT et les facteurs modificateurs
C
C
C
PPT basée sur l’âge, le sexe et la nature des symptômes
Probabilité moins
élevé
ECG normal
Score calcique=0
Probabilité plus élevé
FDR cv (diabète, HTA, tabac…)
ECG anormale (onde Q, troubles
repolarisations)
ST
Dysfonction VG
EE pathologique
Lésions calciques sur le coroscanner
Probabilité clinique de MC
Figure 2 : Approche diagnostic en cas de suspicion de MC obstructive
Etape 3
Considérer comorbidités et qualité
de vie
ECG, biologie, Radiothorax, ETT
Angor instable
Revascularisation inutile
C
C
C
FeVG<50%
Probabilité prétest et probabilité
clinique de MC ?
Pas de tests
Etape 4
Failble
Traitement médical
Decision selon le résultat du test
d’ischemie (FFR, IFR+++), les
symptomes , et le statut coronaire
Chercher autres causes de douleur
throacique
ST
Etape 4
Voir recommandation SCA
01
9
Etape 2
Evaluer symptômes + explorations
cliniques
V2
Etape 1
Le choix entre le coroscanner et les tests d’ischémie fonctionnelles se
base sur la probabilité clinique, les caractéristiques et préférences du
patient, la disponibilité des explorations et l’expertise locale
Probabilité clinique de la MC obstructive
Coronarographie
très élevée
Tests diagnostics et évaluation du risque de maladie
coronaire

Les tests fonctionnels non invasifs ou le coroscanner sont recommandés comme
l’examen de première intention pour le diagnostic de maladie coronaire si la suspicion
diagnostic de MC persiste après évaluation clinique (classe I)

Il est recommandé que le choix du test non invasif initial soit basé sur la probabilité
clinique de coronaropathie et d’autres caractéristiques des patients qui influencent les
performances des tests, les compétences locales et la disponibilité des tests. (Classe I)
Un test d’ischémie est recommandé si le coroscanner a montré une lésion de sévérité
9


01
incertaine ou si non concluant (classe I)
La coronarographie est recommandée comme test alternatif pour diagnostiquer la
coronaropathie chez les patients présentant une probabilité clinique élevée et des
V2
symptômes sévères réfractaire au traitement médical, ou angor typique à un niveau
d'exercice faible et à une évaluation clinique indiquant un risque élevé d'événement. (
classe I)
Avant la revascularisation de toute lésion, un test d’ischémie est nécessaire sauf dans le
C
C
C

cas de sténose hyperserrée > 90%. (classe I)

Une coronarographie avec disponibilité d'une évaluation fonctionnelle invasive (FFR
ou IFR) doit être envisagée pour la confirmation du diagnostic de coronaropathie
ischémiante chez les patients un test d’ischémie non concluant ou qui n’ont pas
bénéficié de test d’ischémie. (classe IIa)
ST

Le coroscanner doit être considéré comme une alternative à la coronarographie si un
autre test non invasif est équivoque ou non concluant. (classe IIa)

Le coroscanner n’est pas recommandé en cas de calcifications coronaires massives, de
rythme cardiaque irrégulier, d’obésité importante, d’incapacité d’excécuter certains
gestes respiratoires pour le bon déroulement du coroscanner, ou si une bonne qualité
d’image n’est pas garantie. (classe III)
Approche diagnostic et thérapeutique chez les malades
symptomatiques avec suspicion de MC obstructive
Considéré si :
Considéré si
Probabilité faible
Probabilité clinique élevé
Tests
fonctionnels
d’ischémie
Expertise locale
Pas d’ATCD de MC
ST
Coronarographie
Traitement médical
Expertise locale et disponible
Viabilité nécessaire a évaluer
Traitement médical
C
C
C
Coroscanner
V2
Information désiré sur
l’atherosclérose
Revascularisation faisable
01
9
Possibilité de bonne
qualité d’images
Considéré si
Probabilité clinique élevé et angor
réfractaire au TTT médical
Angor typique a un palier faible de
l’exercice (EE)
Dysfonction VG
Evaluation fonctionnelle
Sténose >90% ou
corrélation à l’ischémie
Revascularisation
Le Traitement antithrombotique chez les patients avec SCC
et rythme sinusal

L’association d’un 2ème anti thrombotique en plus de l’aspirine à long terme ,dans le
cadre de la prévention secondaire est envisagée si malade à haut risque ischémique et
à faible risque hémorragique (classe II a)

L’association d’un 2ème anti-thrombotique à l'aspirine à long terme dans le cadre de la
9
prévention secondaire peut être envisagé chez les patients présentant un risque
01
ischémique modérément élevé à condition que le risque hémorragique ne soit pas élevé
V2
(classe II b)
Le traitement anti-thrombotique chez les patients avec SC

C
C
C
et fibrillation atriale
Lorsque l’anticoagulation orale est initiée chez un patient atteint de FA qui est éligible
à un (anticoagulant oral direct)AOD, celui-ci est préférable à un VKA. (classe I)
Un traitement par des anticaoagulants orauax ACO à long terme (un AOD ou un AVK
ST

avec INR dans la fourchette thérapeutique> 70%) est recommandée chez les patients
atteints de FA et un CHA2DS2-Score VASc ≥2 chez les hommes et ≥3 chez les femmes.
(classe I)

Un traitement par des ACO à long terme (un AOD ou un AVK avec INR dans la
fourchette thérapeutique> 70%) pourrait être envisagé chez les patients atteints de FA
et un CHA2DS2-VASc score de 1 chez les hommes et 2 chez les femmes. (classe II a)
Traitement antithrombotique chez les patients post-PCI
atteints
de
FA
ou
l'anticoagulation orale
d'une
autre
indication
pour

Chez les patients éligibles à un AOD, il est recommandé de privilégier l’association
traitement antiplaquettaire + AOD (apixaban 5 mg (2*/j), 150 mg dabigatran (2*/j),
édoxaban 60 mg par jour ou rivaroxaban 20 mg par jour) par rapport à l’assoication
AVK + traitement antiplaquettaire. (classe I)

Lorsque le rivaroxaban est utilisé et que le risque de saignement est supérieur au risque
de thrombose de stent ou d'accident ischémique cérébral, le rivaroxaban 15 mg en
monoprise devrait être préféré au rivaroxaban 20 mg pendant la durée de DAPT ou d’un
seul antiagrégant. (II a)
Lorsque le dabigatran est utilisé et que le risque de saignement est supérieur au risque
9

01
de thrombose stent ou d’AVC, le dabigatran 110 mg (2*/j) devrait être préféré au
dabigatran 150 mg (2*/j) pendant la durée de DAPT ou d’un seul antiagrégant (classe
II a)
Après une ATL non compliquée, l'arrêt précoce (<1 semaine) de l'aspirine et la poursuite
V2

de la bithérapie avec l'ACO et le clopidogrel devrait être considérée si le risque de
thrombose de stent est faible ou si le risque de saignement est plus important que le

C
C
C
risque de thrombose de stent, quel que soit le type de stent utilisé. (classe IIa )
Une trithérapie avec aspirine, clopidogrel et un ACO pendant≥1 mois devrait être
envisagée lorsque le risque de thrombose de stent est supérieur au risque de saignement,
avec une durée totale (<_6 mois), décidée en fonction de l'évaluation de ces risques et
clairement spécifiée à sortie d'hôpital. (classe IIa )
Chez les patients traités par AVK en association avec de l'aspirine et / ou du clopidogrel,
ST

la posologie de l'AVK devrait être soigneusement équilibrée avec un INR cible compris
entre 2,0 et 2,5 et une TTR dépassant 70%. (classe II a)

La bithérapie asssociant un ACO et le ticagrélor ou le prasugrel peut être considérée
comme une alternative au trithérapie avec un ACO, aspirine et clopidogrel chez les
patients présentant un risque modéré ou élevé de thrombose de stent, quel que soit le
type de stent utilisé. (classe II b)
Traitement pharmacologique
Concernant les anti-ischémiques, les anciennes études avec les premières générations de BB
et des ICC avant l’ère de l’angioplastie, le bénéfice des BB reste incertain au de la de la
première année post infarctus, à l’exception des patients ayant une Insuffisance cardiaque, le
bénéfice des anti-angineux reste incertain, toutes les molécules sont quasiment comparables
en terme d’efficacité sur les symptômes, aucune molécule n’a montré un bénéfice réel en
terme de réduction de la mortalité
Tableau III : Traitement anti-ischémique au long cours selon la situation clinique
Ttt standard
FC élevé (
FC <50
Dysfonction
>80bpmin)
bp/min
VG ou
PA basse
Insuffisance
BB ou ICC
étape
BBou ICC -
ICC- DHP
BB
01
1ère
9
cardiaque
NHP
BB faible dose
ou ICC –DHP
faible dose
BB+ ICC-
BB+ ICC non
DN a longue
Associer DN à
Associer
étape
DHP
DHP
action
longue action
faible dose de
ou ivabradine
DN
ICC-
Ajouter les
Ivabradine ou
DHP+DN
TTT de 2ème
ranalozine ou
intention
trimetazidine
Ajouter les
étape
TTT de 2ème
Ivabradine
C
C
C
3ème
V2
2ème
intention
Ivabradine ou Ivabradine ou
Ivabradine ou
Ivabradine ou
Ivabradine ou
étape
ranalozine ou
ranalozine ou
ranalozine ou
ranalozine ou
ranalozine ou
trimetazidine
trimetazidine
trimetazidine
trimetazidine
trimetazidine
ST
4ème
BB : beta bloquant, ICC : inhibiteurs calciques, DHP : dihydropiridine, DN : dérivés nitrés
L'utilisation concomitante d'un inhibiteur de la pompe à protons est recommandée chez les
patients recevant de l'aspirine en monothérapie, DAPT ou ACO et ayant un risque élevé de
saignement gastro-intestinal. (classe I)
Concernant le traitement hypolipémiant, si les objectifs thérapeutiques sont non atteints avec la
dose maximale tolérée de statine, l’association avec l’ézétimibe est recommandée. (classe I)
Concernant le traitement hypolipémiant, chez les patients à très haut risque CV qui n'atteignent
pas leurs objectifs avec une dose maximale tolérée de statine et d'ézétimibe, l'association avec
un inhibiteur de PCSK9 est recommandée. (classe I)
Les IEC devraient être considérés chez les patients suivis pour SCC à très haut risque
d’évènements cardiovasculaires. (classe IIa)
Les inhibiteurs du co-transporteur sodium-glucose, empagliflozine, canagliflozine ou la
dapagliflozine, sont recommandées chez les patients diabétiques et MCV. (classe I)
Un agoniste des récepteurs du peptide-1like du glucagon (liraglutide ou semaglutide) est
recommandé chez les patients atteints de diabète et de MCV. (classe I)
Dépistage de la coronaropathie chez des sujets
asymptomatiques
9
L'échographie carotidienne avec évaluation de l’épaisseur intima media n'est pas recommandée
01
pour l'évaluation du risque cardiovasculaire. (III)
V2
En cas d’insuffisance cardiaque récente ou de dysfonction
VG
Symptômes d’angor
C
C
C
+
Ischémie documentée
Ischémie documentée
-
ST
+
+
-
Tritronculaire
-
FFR ≤ou IFR ≤ 0.89
+
Sténose > 90%
FFR≤0,8 ou IFR≤0.89
Ischémie > 10%
du VG
FeVG≤35% due a la
cardiopathie ischémique
Considérer la revascularisation
Sténose > 90%
FFR≤0,8 ou IFR≤0.89
FeVG≤35% due a la
cardiopathie ischémique
2013
2019
EE chez les patients avec une PPT I
EE pour l’evaluation du risque
I
intermédiaire
EE pour confirmer ou infimer la MC
IIb
EE pour évaluation de l’efficacité du IIa
EE pour évaluation de l’efficacité du IIb
TTT
TTT
TTT de 2ème intention avec les dérivés
TTT de 2ème intention avec les dérivés II a
nitrés , l’ivabradine, le nicorandil ou la
nitrés
ranlozine
TTT
de
2ème
intention
avec II a
l’ivabradine, le nicorandil ou la
de
2èmeintention
intention
ST
C
C
C
V2
trimétazidine
avec II b Combinaison de BB et ICC en 2ème II b
01
TTT
9
ranlozine ou trimetazidine
Pr Ag Rania HAMMAMI
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