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méthode utilisée pour le dosage de l’albumine et de la
créatinine.
Le tableau 1 reproduit 10 recommandations établies par
ces organisations depuis 2002 ; 5 recommandations sont
directement liées à la maladie diabétique et préconisent une
évaluation annuelle. Les 10 recommandations préconisent
l’utilisation de l’ACR, 8 conseillent le recueil des urines du
matin, 7 proposent un recueil d’un échantillon urinaire,
et 4 recommandent l’expression de l’ACRenmg/gou
mg/mmol (1 mg/g = 1 μg/mg = 0,113 mg/mmol). Sept
recommandations mentionnent, avec un degré variable de
détails, la nécessité de réaliser plusieurs déterminations pour
confirmer les résultats ; 2 indiquent clairement que le recueil
desurinesde24heuresn’est pas nécessaire mais 1 recomman-
dation propose ce recueil urinaire sur 24 heures comme la
plus pertinente parmi trois méthodes possibles pour ce
recueil.
Bien que la mesure de l’ACR soit généralement recom-
mandée, l’absence de méthodes standardisées reconnues
pour le recueil d’échantillon, pour la mesure d’ACR et
l’expression des résultats peuvent limiter l’utilisation de
ce rapport en pratique clinique et en recherche. L’expres-
sion des résultats peut se faire en mg d’albumine par g
(ou μg/mg) ou par mmol de créatinine, et la signification
de ces deux modes d’expression est souvent obscure pour
les non spécialistes. Ainsi, les médecins généralistes ont
du mal à comprendre la signification d’un résultat d’albu-
minurie et éprouvent des difficultés dans l’interprétation
pratique du résultat (par exemple un résultat qui témoigne
d’un risque accru de maladies cardiovasculaires ou la pro-
gression d’une maladie rénale). Ils peuvent être perdus par
le nombre important de tests de mesure de la fonction
rénale et sont surpris qu’une valeur seuil commune et
unique telle que celle généralement citée de 30 mg/g
(30 μg/mg, 3,4 mg/mmol ou 3,4 g/mol), ne puisse être
appliquée pour les patients quel que soit leur âge, leur
sexe ou leur ethnie [1, 4]. De plus, la relation entre
l’excrétion urinaire de l’albumine et l’augmentation du
risque cardiovasculaire rénal est linéaire, et considérer
que toutes les valeurs d’ACR inférieures à 30 mg/g
constituent un résultat normal apparaît aujourd’hui
inapproprié [1].
Conditions préanalytiques affectant l’AER
Le tableau 2 reproduit les facteurs préanalytiques qui
peuvent influencer l’excrétion urinaire de l’albumine.
Variations biologiques intra-individuelles
La connaissance des variations biologiques intra-indivi-
duelles est importante pour convenir du type d’échantillon
qui doit être utilisé pour le dosage urinaire de l’albumine,
pour l’interprétation d’un résultat de confirmation après une
première détermination, et pour savoir si une évolution de
l’excrétion urinaire de l’albumine a une signification cli-
nique.
Le tableau S1 (dans la partie « supplément de données » qui
accompagne la version en ligne de cet article à l’adresse
http://www.clinchem.org/content/vol55/issue1) montre les
estimations de variabilité intra-individuelle (CVi) pour
l’excrétion urinaire de 4 % à 103 % avec 1 tertile central
de 28 % à 47 %. Les facteurs de variation les plus impor-
tants sont la période de recueil de l’échantillon urinaire
( jours, semaines, mois), le type d’échantillon (24 heures,
premières urines du matin, temps fixé dans la journée, ou
aléatoire), la nature de l’exploration, la concentration de
l’albumine dans les urines, les conditions de santé du
sujet, et les conditions préanalytiques de prise en charge et
de conservation des échantillons urinaires. La plupart de ces
études ne décrivent pas le mode du calcul du CVi de façon
suffisamment détaillée pour permettre de comprendre et
comparer les différences rapportées.
Néanmoins, certaines conclusions générales peuvent être
déduites des données du tableau S1. Le CVi de l’ACR est
le plus faible dans 22 des 30 études (73 %), dans lesquel-
les les CVi de l’excrétion des 24 heures, des rapports
d’excrétion nocturnes ou des concentrations ont été com-
parés au CVi de l’ACR. Les CVi de l’ACR d’un jour à
l’autre, essentiellement pour les déterminations nocturnes
et matinales, sont en général plus faibles que les CVi
d’ACR mesurées d’une semaine à l’autre ou d’un mois à
l’autre. Cependant, la variation des CVi pour les différen-
tes études apparaît importante et probablement liée à la
différence des méthodes utilisées (par exemple les facteurs
préanalytiques tels que la conservation des échantillons
avant analyse) et des facteurs liés au mode de calcul des
CVi (tels que l’exclusion de résultats aberrants et l’évalua-
tion de l’homogénéité des variances). La non prise en
compte de ces deux derniers facteurs est de nature à aug-
menter les CVi rapportés dans la littérature. De façon inté-
ressante, l’ACR ou la concentration de l’albumine four-
nissent des CVi plus élevés dans le cas des échantillons
urinaires randomisés [34, 35] (S1 et S14 dans le supplé-
ment des données en ligne). Un second échantillon
des urines du matin s’est avéré comparable à l’utilisation
d’un échantillon des urines de 24 heures [36] et deux étu-
des du tableau S1 du supplément de données en ligne
qui ont utilisé un second échantillon des urines du matin
ont fourni des valeurs de CVi comparables aux autres
études qui n’ont utilisé que le premier échantillon des
urines matinales. Cependant, aucune comparaison directe
entre les premières urines et les secondes urines n’a été
réalisée.
Dosage de l’albumine urinaire
Ann Biol Clin, vol. 68, n
o
1, janvier-fe
´vrier 2010 11
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