biothe
´rapies. La strate
´gie the
´rapeutique sera guide
´e par les
crite
`res propres a
`la patiente (a
ˆge) et a
`sa maladie (facteurs
pronostiques, surexpression de HER2...)[13].
La chirurgie
La chirurgie pre
´sente plusieurs inte
´re
ˆts en the
´rapie locale
(exe
´re
`se) et dans la reconstruction mammaire (implants) [14].
En effet, la chirurgie est l’arme essentielle du traitement pour
le contro
ˆle locore
´gional de la maladie. Dans ce cas, elle est
re
´alise
´e en premier, sauf en cas de tumeurs non ope
´rables
d’emble
´e qui ne
´cessitent une chimiothe
´rapie ne
´oadjuvante
ou en cas de me
´tastases.
Il existe deux types de chirurgie : la chirurgie conservatrice et
la mastectomie.
Dans un grand nombre de cas, l’ablation totale du sein peut
e
ˆtre e
´vite
´e. On enle
`ve largement la tumeur en conservant le
reste de la glande mammaire, on parle alors de chirurgie
conservatrice ou tumorectomie.
La mastectomie est ne
´cessaire lors de tumeur trop volumi-
neuse pour e
ˆtre retire
´e en conservant le sein, ou lors de
tumeur multifocale, inflammatoire ou encore « mal
situe
´e » (tumeur re
´tromammaire).
L’objectif a
`atteindre est une marge de tissu sain de 2 mm au
moins en cas de carcinome infiltrant (canalaire ou lobulaire) et
de 5 mm en cas de carcinome in situ. Les de
´cisions de reprise
chirurgicale des cas limites seront discute
´es en RCP. L’exe
´re
`se
de la peau en regard de la tumeur n’est indispensable que s’il
existe un envahissement cutane
´.
Le curage axillaire est une ablation d’une partie de la chaıˆne
ganglionnaire situe
´e dans l’aisselle du co
ˆte
´du sein atteint. Au
cours de l’intervention, avant l’ablation de la tumeur, des
ganglions de l’aisselle sont retire
´s au moyen d’une petite
incision, puis analyse
´s pour appre
´cier si la tumeur est stricte-
ment limite
´ea
`la glande mammaire ou si, au contraire, ce
cancer a commence
´a
`essaimer. En effet, le creux axillaire est
le site de drainage pre
´fe
´rentiel du cancer du sein des qua-
drants externes.
Ce curage axillaire n’e
´tant cependant pas de
´pourvu d’inconve
´-
nients postope
´ratoires, il n’est plus re
´alise
´syste
´matiquement.
En effet, il entraıˆne fre
´quemment des proble
`mes de drainage
lymphatique du bras du co
ˆte
´ope
´re
´, se traduisant par un
lymphœde
`me ou « gros bras ». Pour limiter cette complication
et ses conse
´quences, dans certaines conditions (petite tumeur,
sans ganglion palpable) le chirurgien peut proposer de repe
´rer
le(s) premier(s) ganglion(s) qui draine(nt) la re
´gion de la tumeur
par un examen pre
´alable (technique du bleu, isotopes) et
l’ablation de ce(s) seul(s) ganglion(s). Si on retrouve des cellules
cance
´reuses dans ce ganglion, on comple
´teralecurageaxillaire;
si au contraire ce(s) ganglion(s) n’est (sont) pas envahi(s) par des
cellules cance
´reuses, le curage axillaire ne sera pas ne
´cessaire.
Cette technique est celle du ganglion sentinelle [15].
La chirurgie est de nos jours, de plus en plus performante
et moins mutilante car elle conserve les muscles
pectoraux et peut e
ˆtre suivie par une reconstruction mam-
maire.
La radiothe
´rapie
La radiothe
´rapie (RT) constitue aussi un e
´le
´ment du traite-
ment locore
´gional qui permet gra
ˆce aux irradiations de
´livre
´es
sur le sein concerne
´, si celui-ci n’a pas e
´te
´enleve
´,dede
´truire
d’e
´ventuelles cellules cance
´reuses re
´siduelles et limiter ainsi
les rechutes [16–18]. Le risque de re
´cidive locale et re
´gionale en
sera alors diminue
´gra
ˆce aux effets biologiques des radiations
ionisantes entraıˆnant une coupure sur les brins d’ADN et la
mort retarde
´e des cellules tumorales.
Les indications de la radiothe
´rapie de
´pendent de la pre
´sence
d’une atteinte ganglionnaire axillaire et de l’acte chirurgical
(conservateur ou non) qui aura e
´te
´pratique
´.
Des progre
`s ont e
´te
´re
´alise
´s ces dernie
`res anne
´es, permettant
une irradiation plus performante (radiothe
´rapie conforma-
tionnelle) et conduisant a
`moins de complications sur les
tissus sains.
La radiothe
´rapie du sein permet de consolider l’effet de la
chirurgie et de diminuer les risques de re
´cidive locale.
Strate
´gie the
´rapeutique apre
`s traitement conservateur
(tumorectomie)
Dans les cancers infiltrants, il sera re
´alise
´:
une irradiation du sein : on pratiquera une irradiation pan-
mammaire d’une totalite
´de 50 Gy sur cinq semaines en 25 a
`
28 fractions a
`l’ensemble du sein en photons, comple
´te
´e d’une
radiothe
´rapie du lit tumoral (« boost ») de 10 a
`16 Gy en 5 a
`huit
fractions, en e
´lectrons d’e
´nergie adapte
´ea
`l’e
´paisseur du sein
ou par curiethe
´rapie. Cette surimpression est fortement
recommande
´e si la marge d’exe
´re
`se est insuffisante mais
de
´conseille
´e apre
`s 70 ans ;
une radiothe
´rapie de la chaıˆne mammaire interne et du
creux sus-claviculaire : dans ce cas, la radiothe
´rapie sera
e
´quivalente a
`50 Gy dont au maximum 30 Gy seront de
´livre
´s
en photons et le reste en e
´lectrons d’e
´nergie adapte
´ea
`
l’e
´paisseur de la paroi thoracique. Elle est indique
´e en cas de
tumeur interne ou centrale supe
´rieure a
`2cm;
une radiothe
´rapie axillaire : on pratiquera une radiothe
´rapie
externe de 46 a
`50 Gy en cas d’envahissement axillaire massif.
Apre
`s curage de l’aisselle, l’irradiation axillaire n’est pas
pratique
´e (sauf s’il y a un envahissement ganglionnaire).
Dans les carcinomes in situ
La radiothe
´rapie externe est indique
´e quels que soient la taille
et le grade de la tumeur :
la radiothe
´rapie mammaire sera e
´quivalente a
`45 a
`50 Gy
en 25 a
`28 fractions ;
une surimpression du lit tumoral sera a
`discuter en RCP en
cas de haut grade, de taille tumorale e
´leve
´e ou de marges
d’exe
´re
`se insuffisantes ;
l’irradiation ganglionnaire est inutile.
I. Alleman et al. Le Pharmacien hospitalier 2010;45:25-32
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