Prise en charge du cancer du sein en cas de
re
´cepteurs hormonaux ne
´gatifs
Therapeutic options for hormone receptor negative breast
cancers
I. Alleman
a,b,1
*,H. Couvert-Mullot
a,2
,C. Be
´ranger
a,3
, O. Gisserot
b,4
a
Pharmacie hospitalie
`re, ho
ˆpital d’instruction des arme
´es Sainte-Anne, BP 20545, 83041
Toulon cedex 9, France
b
Service d’onco-he
´matologie, ho
ˆpital d’instruction des arme
´es Sainte-Anne, BP 20545, 83041
Toulon cedex 9, France
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
Summary
Introduction. Breast cancer is the most frequent female cancer
with about 50,000 new cases per year in France. One third of breast
cancers does not have hormone receptors on the surface of cancerous
cells, which is a bad prognostic factor.
Objective. A review in 2009 about the treatment of negative
hormone receptors in breast cancers.
Methods. A review of available present treatments and a summary
of used therapies has been made.
Results-Discussion. Negative hormone receptors in breast cancers
are more dangerous and are not sensitive to hormone therapy and
therefore need to be treated by chemotherapy. The care strategy
varies depending on the size and the type of tumor, the existence of
axillary lymph nodes, metastasis and other prognostic factors such as
HER2. The treatment involves surgery (tumorectomy, mastectomy)
with radiotherapy to control the illness locally and systemic treat-
ment based on chemotherapy (anthracyclins, taxans) with or without
targeted therapies (trastuzumab, be
´vacizumab, lapatinib...)to
reduce recurrence risk and increase survival rate.
Re
´sume
´
Introduction. Le cancer du sein est le cancer fe
´minin le plus fre
´quent
avec environ 50 000 nouveaux cas par an en France. Un tiers des
cancers du sein ne pre
´sente pas de re
´cepteurs hormonaux a
`la surface
des cellules cance
´reuses, ce qui est un facteur de mauvais pronostic.
Objectif. Faire un point en 2009 du traitement des cancers du sein
sans re
´cepteurs hormonaux.
Me
´thodes. Une revue des traitements actuels disponibles ainsi
qu’une synthe
`se des strate
´gies the
´rapeutiques utilise
´es ont e
´te
´
effectue
´s.
Re
´sultats-Discussion. Les cancers du sein sans re
´cepteurs hormo-
naux sont plus graves et sont insensibles a
`l’hormonothe
´rapie, ce qui
motive une chimiothe
´rapie. La strate
´gie de prise en charge varie en
fonction de la taille et du type de tumeur, de l’existence de ganglions
axillaires, de me
´tastases et d’autres facteurs pronostiques comme
l’HER2. Le traitement peut comporter une chirurgie (tumorectomie,
mastectomie) associe
´ea
`une radiothe
´rapie permettant un contro
ˆle
locore
´gional de la maladie et un traitement syste
´mique pour dimi-
nuer le risque de re
´cidive et augmenter la survie reposant sur la
chimiothe
´rapie (anthracyclines, taxanes...) associe
´e ou non a
`des
the
´rapies cible
´es (trastuzumab, be
´vacizumab, lapatinib...).
*Auteur correspondant.
2018, avenue J.-Gasquet, 83100 Toulon, France.
1
Interne en pharmacie hospitalie
`re.
2
Pharmacien hospitalier.
3
Pharmacien hospitalier – chef de service.
4
Me
´decin oncologue.
Rec¸u le :
13 novembre 2009
Accepte
´le :
7 janvier 2010
Revue
25
0768-9179/$ - see front matter ß2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits re
´serve
´s.
10.1016/j.phhp.2010.01.005 Le Pharmacien hospitalier 2010;45:25-32
Introduction
Le cancer du sein est aujourd’hui le cancer fe
´minin le plus
fre
´quent, c’est la premie
`re cause de mortalite
´parmi les cancers
gyne
´cologiques des femmes dans les pays de
´veloppe
´s. Environ
deux tiers de ces cancers expriment des re
´cepteurs hormonaux
a
`la surface des cellules cance
´reuses, facteur de bon pronostic
puisque l’hormonothe
´rapie y est efficace.
En effet, l’hormonothe
´rapie consiste a
`de
´livrer des substances
actives qui bloquent les effets des estroge
`nes et/ou de la
progeste
´rone sur la croissance des cellules tumorales posse
´-
dant des re
´cepteurs aux estroge
`nes et/ou de la progeste
´rone.
Cette the
´rapie est donc uniquement indique
´e aux femmes
pre
´sentant un cancer hormonode
´pendant du sein.
Nous de
´crirons ici la strate
´gie the
´rapeutique a
`adopter pour
les cancers du sein sans re
´cepteurs hormonaux et la prise en
charge en fonction du sujet.
Le cancer du sein
E
´pide
´miologie
En France, le cancer du sein est le plus fre
´quent des cancers de
la femme, avec 49 814 nouveaux cas par an et 11 308 de
´ce
`s
fe
´minins en 2005.
Le taux de mortalite
´augmente avec l’a
ˆge. Le taux d’incidence
augmente avec un pic aux alentours de 65 ans. L’incidence du
cancer du sein croıˆt re
´gulie
`rement depuis 1980, de +2,4 % en
moyenne par an. A
`l’inverse, le taux de mortalite
´de
´croıˆt
lentement depuis les anne
´es 1998–2000, de 1,3 % en
moyenne chaque anne
´e[1].
L’extension de la pratique du de
´pistage organise
´entre 1990–
2003 puis sa ge
´ne
´ralisation en 2004 pourraient expliquer en
partie l’e
´volution divergente entre l’incidence et la mortalite
´,
auxquelles s’ajoute l’ame
´lioration de la prise en charge the
´-
rapeutique [2].
Facteurs de risque du cancer du sein
Le cancer du sein est essentiellement fe
´minin avec moins de
1 % des cas de cancer du sein chez l’homme [3].
Dans 5 a
`10 % des cancers du sein, il y a une pre
´disposition
ge
´ne
´tique [4]. Le mode de transmission est de type auto-
somique dominant. La pre
´sence d’une seule mutation du ge
`ne
expose cette femme a
`un risque de 80 % d’avoir un cancer du
sein au lieu de 10 % en l’absence de mutation. Deux ge
`nes en
cause sont identifie
´s : BRCA1 sur le chromosome 17 et
BRCA2 sur le chromosome 13 [5].
Environ deux tiers des cancers du sein pre
´sentent des re
´cep-
teurs hormonaux a
`la surface des cellules cance
´reuses : des
re
´cepteurs aux estroge
`nes, androge
`nes et progeste
´rone. Chez
la femme, les estroge
`nes stimulent la prolife
´ration cance
´-
reuse par l’interme
´diaire de ces re
´cepteurs. Les facteurs aug-
mentant le taux d’estroge
`nes sont donc a
`risque : la non-
fe
´condite
´ou fe
´condite
´tardive, l’obe
´site
´, la puberte
´pre
´coce et
la me
´nopause tardive. Les contraceptifs oraux et le traitement
hormonal substitutif (THS) estroprogestatif augmenteraient
le risque du cancer du sein de fac¸on significative au bout de
cinq ans de traitement [6,7].
De
´pistage et pre
´vention
En France, le de
´pistage syste
´matique du cancer du sein pro-
pose depuis quelques anne
´es aux femmes de 50 a
`74 ans de
passer une mammographie tous les deux ans [8].
Tous les cliche
´s radiologiques sont lus par deux radiologues
pour augmenter les chances de de
´pister une anomalie. Cet
examen permet de de
´celer des petites tumeurs, qui ne sont
pas encore palpables. La mise en place de ce de
´pistage permet
donc de faire des diagnostics pre
´coces et de proposer un
traitement moins lourd qui donnera toutes les chances de
gue
´rison a
`ce stade, entraıˆnant une diminution de la mortalite
´
des cancers du sein.
Pre
´sentation du cancer du sein
Le cancer du sein est un cancer se de
´veloppant a
`partir des
unite
´s produisant le lait (fig. 1) [9]. Il existe diffe
´rentes formes
de cancer du sein, chacune ayant une e
´volution qui lui est
propre :
le carcinome canalaire, cancer le plus courant (environ 70 %
des cas) se forme dans les canaux galactophores ;
le carcinome lobulaire (15 % des cas) ou` des le
´sions
apparaissent dans les lobules ;
Ces deux types de cancer peuvent se pre
´senter sous une
forme in situ (localise
´e) ou infiltrante (envahissement du tissu
conjonctif du sein par les cellules tumorales avec possibilite
´de
me
´tastases).
I. Alleman et al. Le Pharmacien hospitalier 2010;45:25-32
Conclusion. Nowadays, the care of breast cancer is more adapted to
patients and tends to be an individualized targeted therapy according
to the patient’s molecular profile.
ß2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Keywords: Breast cancer, Negative hormone receptors, Treatment,
Polychemotherapy
Conclusion. De nos jours, la prise en charge du cancer du sein est
mieux adapte
´e aux patients et tend a
`devenir une the
´rapie cible
´e«a
`
la carte » selon le profil mole
´culaire du patient.
ß2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits re
´serve
´s.
Mots cle
´s: Cancer du sein, Re
´cepteurs hormonaux ne
´gatifs,
Traitement, Polychimiothe
´rapie
26
les carcinomes me
´dullaires et tubuleux, a
`e
´volution lente,
constituent environ 12 % des cas ;
le carcinome inflammatoire (1 a
`4 % des cas) est le cancer du
sein le plus agressif et le plus difficile a
`traiter parce qu’il se
propage rapidement.
Il existe une classification histologique, la plus utilise
´ee
´tant la
classification Scarff–Bloom–Richardson (SBR) de
´terminant
trois groupes pronostiques : grade I (bas grade), II (grade
mode
´re
´) et III (haut grade) en fonction des atypies cellulaires
(diffe
´renciation architecturale, nombre de mitoses par
champs, degre
´d’anomalie nucle
´aire).
Le stade du cancer du sein s’effectue a
`l’aide de la classification
tumeur, node : ganglion en anglais, me
´tastase (TNM). Les
diffe
´rentes valeurs attribue
´es a
`T, N et M, selon la pre
´sence
ou non de tumeurs, ganglions ou me
´tastases, permettent de
grouper les cancers en 5 stades, du moins avance
´(I) au stade le
plus avance
´(V). Le stade 0, lui, correspond, aux cancers in situ.
Circonstances de de
´couverte et clinique
Le cancer du sein ne donne pas de signes au de
´but de la
maladie, c’est pourtant a
`ce moment-la
`que le traitement est
le plus efficace [10].
La de
´couverte peut e
ˆtre fortuite lors d’une autopalpation par
le patient, devant des signes cliniques ou apre
`sre
´alisation
d’un de
´pistage par mammographie.
Quand la tumeur est suffisamment grosse, elle devient pal-
pable. Parfois, en regard de la tumeur, la peau change
d’aspect : peau d’orange, ride
´e ou d’allure inflammatoire ;
le mamelon peut aussi e
ˆtre de
´forme
´,re
´tracte
´, avoir un aspect
crouˆteux et e
ˆtrelesie
`ge d’un e
´coulement. Une douleur
persistante au sein peut dans certains cas apparaıˆtre. Il est
aussi possible de de
´couvrir des ganglions dans le creux
axillaire.
Le de
´veloppement de la tumeur cance
´reuse peut passer
totalement inaperc¸u et la maladie est de
´couverte devant la
pre
´sence de me
´tastases.
Bilan diagnostique et examens comple
´mentaires
Dans un premier temps, la palpation par un professionnel est
re
´alise
´e. Elle a pour objectif de rechercher une anomalie de la
consistance du sein [11,12].
Ensuite, une mammographie est demande
´e devant la pre
´-
sence d’une tume
´faction mammaire retrouve
´ea
`la palpation.
Cet examen radiologique permet d’objectiver la pre
´sence de
la tumeur palpe
´e, elle peut aussi orienter le diagnostic vers la
nature be
´nigne ou cance
´reuse de la tumeur.
L’e
´chographie mammaire comple
`te la mammographie, mais
ne la remplace pas. Elle peut aider a
`localiser l’anomalie pour
guider un pre
´le
`vement ou a
`reconnaıˆtre un kyste liquidien.
Pour confirmer le diagnostic, le me
´decin aura a
`sa disposition
l’examen anatomopathologique qui consiste en une analyse
microscopique d’un e
´chantillon de la tumeur apre
`s biopsie.
Cet examen essentiel permettra en ge
´ne
´ral de faire un
diagnostic pre
´cis de la nature be
´nigne ou maligne de la
tumeur et de savoir a
`partir de quelles cellules la tumeur
s’est de
´veloppe
´e.
Le plus souvent, cet examen anatomopathologique est effec-
tue
´sur l’ensemble de la tumeur qui aura e
´te
´enleve
´e. Ces
re
´sultats orienteront le traitement ulte
´rieur.
Des examens a
`vise
´e pronostique doivent e
ˆtre re
´alise
´s comme
la recherche des re
´cepteurs hormonaux (facteur de bon pro-
nostic si positifs), la pre
´sence du ge
`ne human epidermal
growth factor receptor-2 (HER2) facteur de mauvais pronostic
avant l’apparition de l’immunothe
´rapie.
Le bilan d’extension repose sur l’interrogatoire (douleur...),
l’observation clinique et des examens comple
´mentaires
recherchant d’e
´ventuelles me
´tastases (e
´chographie he
´pa-
tique, radiologie pulmonaire, scanner, scintigraphie
osseuse...).
Prise en charge du cancer du sein sans
re
´cepteurs hormonaux (RH)
Elle s’inte
`gre dans une organisation et une strate
´gie de prise
en charge multidisciplinaire. En effet, apre
`s le diagnostic de
carcinome mammaire, la de
´cision the
´rapeutique prise lors
d’une re
´union de concertation pluridisciplinaire (RCP) entre
chirurgiens, radiothe
´rapeutes, gyne
´cologues isotopistes, ana-
tomopathologistes, oncologues et pharmaciens peut reposer
sur la chirurgie, la radiothe
´rapie, la chimiothe
´rapie et les
Prise en charge du cancer du sein en cas de re
´cepteurs hormonaux ne
´gatifs
Figure 1. Structure d’un sein vu en coupe sagittale.
Structure of breast, sagittal view.
27
biothe
´rapies. La strate
´gie the
´rapeutique sera guide
´e par les
crite
`res propres a
`la patiente (a
ˆge) et a
`sa maladie (facteurs
pronostiques, surexpression de HER2...)[13].
La chirurgie
La chirurgie pre
´sente plusieurs inte
´re
ˆts en the
´rapie locale
(exe
´re
`se) et dans la reconstruction mammaire (implants) [14].
En effet, la chirurgie est l’arme essentielle du traitement pour
le contro
ˆle locore
´gional de la maladie. Dans ce cas, elle est
re
´alise
´e en premier, sauf en cas de tumeurs non ope
´rables
d’emble
´e qui ne
´cessitent une chimiothe
´rapie ne
´oadjuvante
ou en cas de me
´tastases.
Il existe deux types de chirurgie : la chirurgie conservatrice et
la mastectomie.
Dans un grand nombre de cas, l’ablation totale du sein peut
e
ˆtre e
´vite
´e. On enle
`ve largement la tumeur en conservant le
reste de la glande mammaire, on parle alors de chirurgie
conservatrice ou tumorectomie.
La mastectomie est ne
´cessaire lors de tumeur trop volumi-
neuse pour e
ˆtre retire
´e en conservant le sein, ou lors de
tumeur multifocale, inflammatoire ou encore « mal
situe
´e » (tumeur re
´tromammaire).
L’objectif a
`atteindre est une marge de tissu sain de 2 mm au
moins en cas de carcinome infiltrant (canalaire ou lobulaire) et
de 5 mm en cas de carcinome in situ. Les de
´cisions de reprise
chirurgicale des cas limites seront discute
´es en RCP. L’exe
´re
`se
de la peau en regard de la tumeur n’est indispensable que s’il
existe un envahissement cutane
´.
Le curage axillaire est une ablation d’une partie de la chaıˆne
ganglionnaire situe
´e dans l’aisselle du co
ˆte
´du sein atteint. Au
cours de l’intervention, avant l’ablation de la tumeur, des
ganglions de l’aisselle sont retire
´s au moyen d’une petite
incision, puis analyse
´s pour appre
´cier si la tumeur est stricte-
ment limite
´ea
`la glande mammaire ou si, au contraire, ce
cancer a commence
´a
`essaimer. En effet, le creux axillaire est
le site de drainage pre
´fe
´rentiel du cancer du sein des qua-
drants externes.
Ce curage axillaire n’e
´tant cependant pas de
´pourvu d’inconve
´-
nients postope
´ratoires, il n’est plus re
´alise
´syste
´matiquement.
En effet, il entraıˆne fre
´quemment des proble
`mes de drainage
lymphatique du bras du co
ˆte
´ope
´re
´, se traduisant par un
lymphœde
`me ou « gros bras ». Pour limiter cette complication
et ses conse
´quences, dans certaines conditions (petite tumeur,
sans ganglion palpable) le chirurgien peut proposer de repe
´rer
le(s) premier(s) ganglion(s) qui draine(nt) la re
´gion de la tumeur
par un examen pre
´alable (technique du bleu, isotopes) et
l’ablation de ce(s) seul(s) ganglion(s). Si on retrouve des cellules
cance
´reuses dans ce ganglion, on comple
´teralecurageaxillaire;
si au contraire ce(s) ganglion(s) n’est (sont) pas envahi(s) par des
cellules cance
´reuses, le curage axillaire ne sera pas ne
´cessaire.
Cette technique est celle du ganglion sentinelle [15].
La chirurgie est de nos jours, de plus en plus performante
et moins mutilante car elle conserve les muscles
pectoraux et peut e
ˆtre suivie par une reconstruction mam-
maire.
La radiothe
´rapie
La radiothe
´rapie (RT) constitue aussi un e
´le
´ment du traite-
ment locore
´gional qui permet gra
ˆce aux irradiations de
´livre
´es
sur le sein concerne
´, si celui-ci n’a pas e
´te
´enleve
´,dede
´truire
d’e
´ventuelles cellules cance
´reuses re
´siduelles et limiter ainsi
les rechutes [16–18]. Le risque de re
´cidive locale et re
´gionale en
sera alors diminue
´gra
ˆce aux effets biologiques des radiations
ionisantes entraıˆnant une coupure sur les brins d’ADN et la
mort retarde
´e des cellules tumorales.
Les indications de la radiothe
´rapie de
´pendent de la pre
´sence
d’une atteinte ganglionnaire axillaire et de l’acte chirurgical
(conservateur ou non) qui aura e
´te
´pratique
´.
Des progre
`s ont e
´te
´re
´alise
´s ces dernie
`res anne
´es, permettant
une irradiation plus performante (radiothe
´rapie conforma-
tionnelle) et conduisant a
`moins de complications sur les
tissus sains.
La radiothe
´rapie du sein permet de consolider l’effet de la
chirurgie et de diminuer les risques de re
´cidive locale.
Strate
´gie the
´rapeutique apre
`s traitement conservateur
(tumorectomie)
Dans les cancers infiltrants, il sera re
´alise
´:
une irradiation du sein : on pratiquera une irradiation pan-
mammaire d’une totalite
´de 50 Gy sur cinq semaines en 25 a
`
28 fractions a
`l’ensemble du sein en photons, comple
´te
´e d’une
radiothe
´rapie du lit tumoral (« boost ») de 10 a
`16 Gy en 5 a
`huit
fractions, en e
´lectrons d’e
´nergie adapte
´ea
`l’e
´paisseur du sein
ou par curiethe
´rapie. Cette surimpression est fortement
recommande
´e si la marge d’exe
´re
`se est insuffisante mais
de
´conseille
´e apre
`s 70 ans ;
une radiothe
´rapie de la chaıˆne mammaire interne et du
creux sus-claviculaire : dans ce cas, la radiothe
´rapie sera
e
´quivalente a
`50 Gy dont au maximum 30 Gy seront de
´livre
´s
en photons et le reste en e
´lectrons d’e
´nergie adapte
´ea
`
l’e
´paisseur de la paroi thoracique. Elle est indique
´e en cas de
tumeur interne ou centrale supe
´rieure a
`2cm;
une radiothe
´rapie axillaire : on pratiquera une radiothe
´rapie
externe de 46 a
`50 Gy en cas d’envahissement axillaire massif.
Apre
`s curage de l’aisselle, l’irradiation axillaire n’est pas
pratique
´e (sauf s’il y a un envahissement ganglionnaire).
Dans les carcinomes in situ
La radiothe
´rapie externe est indique
´e quels que soient la taille
et le grade de la tumeur :
la radiothe
´rapie mammaire sera e
´quivalente a
`45 a
`50 Gy
en 25 a
`28 fractions ;
une surimpression du lit tumoral sera a
`discuter en RCP en
cas de haut grade, de taille tumorale e
´leve
´e ou de marges
d’exe
´re
`se insuffisantes ;
l’irradiation ganglionnaire est inutile.
I. Alleman et al. Le Pharmacien hospitalier 2010;45:25-32
28
Strate
´gie the
´rapeutique apre
`s mastectomie
Dans les cancers infiltrants
Une RT sera indique
´e en cas de tumeur supe
´rieure a
`5cmou
d’une tumeur avec envahissement ganglionnaire ou en cas
d’extension de la paroi thoracique ou de la peau. La RT sera
e
´galement prescrite devant des tumeurs multicentriques ou
des tumeurs de 2 a
`5 cm avec facteurs de risque, en particulier
l’a
ˆge (infe
´rieur a
`35 ans) ou des facteurs d’agressivite
´tumorale
(anatomopathologie).
Il sera re
´alise
´au niveau de :
la paroi thoracique : une radiothe
´rapie de 50 Gy en
25 fractions par deux faisceaux tangentiels en photons, ou
photons et e
´lectrons ;
la chaıˆne mammaire interne et sus-claviculaire : une
radiothe
´rapie e
´quivalente a
`50 Gy.
Dans les cancers non infiltrants
Il ne sera pas re
´alise
´de radiothe
´rapie en cas de limites saines.
En revanche, une radiothe
´rapie de la paroi thoracique seule
sera effectue
´e : 50 Gy en 25 fractions en cas de carcinome
intracanalaire retrouve
´sur une limite d’exe
´re
`se.
Traitement me
´dical des cancers (RH):
chimiothe
´rapie et the
´rapie cible
´e
L’arsenal the
´rapeutique pour le traitement du cancer du sein
fait appel a
`de nombreuses substances actives [14,16,19,20].
Les diffe
´rentes de
´nominations communes internationales et
spe
´cialite
´s correspondantes sont regroupe
´es dans le tableau I.
La strate
´gie the
´rapeutique ci-dessous repose sur les standards
franc¸ais (de petites diffe
´rences peuvent se voir, par exemple,
standard franc¸ais « FEC 100 », standard anglo-saxon « AC »).
Strate
´gie the
´rapeutique des cancers du sein RHen situation
ne
´oadjuvante.
Le traitement ne
´oadjuvant (avant traitement chirurgical) est
indique
´dans le cancer du sein inflammatoire et pour les
patientes ayant le de
´sir de conserver leur sein alors que l’exe
´-
re
`se ne
´cessiterait une chirurgie mutilante. En re
´duisant la taille
tumorale, les me
´dicaments utilise
´s en situation ne
´oadjuvante
peuvent permettre une chirurgie conservatrice [21].
En revanche, le traitement ne
´oadjuvant n’est pas indique
´pour
les patientes ne de
´sirant pas une conservation, les tumeurs
multicentriques et en cas de me
´tastases. Les cas suivants
(infe
´rieurs a
`35 ans, supe
´rieurs a
`75 ans, mutation de BRCA1 ou
BRCA2) seront a
`discuter en RCP.
Il sera administre
´, si la tumeur n’exprime pas HER2 :
soit trois ou quatre cycles de FEC 100 (5-FU 500 mg /m
2
,
e
´pirubicine 100 mg/m
2
, cyclophosphamide 500 mg/m
2
) suivis
de trois ou quatre cycles de doce
´taxel 100 mg/m
2
, avec un
de
´lai de trois semaines entre chaque cycle ;
soit trois ou quatre cycles de doce
´taxel 100 mg/m
2
suivis de
trois ou quatre cycles de FEC 100.
Si HER2 est surexprime
´, il sera associe
´au trastuzumab, anti-
corps monoclonal humanise
´dirige
´contre HER2. La surexpres-
sion de HER2 est traduite en immunohistochimie (IHC) par
(+++), a
`l’aide du test d’hybridation in situ de fluorescence
(FISH) par (+) et confirme l’amplification. Les protocoles possi-
bles seront :
six cycles de doce
´taxel 100 mg/m
2
+ trastuzumab ;
six cycles de doce
´taxel 75 mg/m
2
+ carboplatine (AUC 6) +
trastuzumab ;
six cycles de FEC puis trois cycles de doce
´taxel 100 mg/
m
2
avec trastuzumab ajoute
´e lorsque le premier cycle du
doce
´taxel commence.
Le trastuzumab sera poursuivi apre
`s le traitement postchi-
mio-ne
´oadjuvant (chirurgie, radiothe
´rapie) pendant un an.
Pour la posologie du trastuzumab, deux sche
´mas sont possi-
bles [22] :
injection hebdomadaire : premie
`re injection en posologie
d’attaque a
`4 mg/kg suivie de la posologie d’entretien de
2 mg/kg par semaine ;
injection toutes les trois semaines : premie
`re injection en
posologie d’attaque a
`8 mg/kg suivie de la posologie
d’entretien de 6 mg/kg toutes les trois semaines.
Strate
´gie the
´rapeutique des cancers du sein (RH) en situation
adjuvante
Initie
´es dans les quatre a
`six semaines suivant la chirurgie, la
chimiothe
´rapie ou les the
´rapies cible
´es ont pour objectif de
de
´truire les microme
´tastases, de diminuer le risque de re
´ci-
dive et de de
´ce
`s et d’augmenter la survie globale.
Le choix de la the
´rapie adjuvante est a
`adapter selon le terrain
et l’existence de facteurs de pronostic de
´favorable. L’e
´tude
Prise en charge du cancer du sein en cas de re
´cepteurs hormonaux ne
´gatifs
Tableau I
Me
´dicaments utilise
´s dans le traitement du cancer du sein.
Breast cancer treatment drugs.
De
´nomination commune
internationale (DCI)
Exemple de spe
´cialite
´
commercialise
´een
France en 2009
Be
´vacizumab Avastin
W
Cape
´citabine Xeloda
W
Carboplatine Ge
´ne
´riques disponibles
Cyclophosphamide Endoxan
W
Doce
´taxel Taxote
`re
W
Doxorubicine liposomale Myocet
W
Doxorubicine liposomale pe
´gyle
´e Caelyx
W
Doxorubicine ou adriamycine Adriblastine
W
et ge
´ne
´riques
E
´pirubicine Farmorubicine
W
et
ge
´ne
´riques
5-FU Ge
´ne
´riques disponibles
Gemcitabine Gemzar
W
et ge
´ne
´riques
Lapatinib Tyverb
W
Paclitaxel Paxe
`ne
W
– Taxol
W
et
ge
´ne
´riques
Trastuzumab Herceptin
W
Vinorelbine Navelbine
W
et ge
´ne
´riques
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