Retour sur l’historique :
À la Renaissance : 3 règles d’Alberti, necessitas, commoditas, voluptas, pour orienter la
production de l’architecture. Soit les besoins vitaux ou fonctionnels, les usages et l’esthétique.
Au XVIIème : apparition du terme «!programme!», comme «!mode de contrôle et de
contractualisation dans l’acte de bâtir!». Deuxième sens : «!étude des pratiques civiles, sociales
ou religieuses dans le processus de conception!». EX Schéma du mode de vie monastique de
l’abbaye de Fontenay (prière, déambulation, là où l’on mange et où l’on dort). Abbaye
cistercienne qui sont une transcription directe de la règle de St Benoît : analyse et
compréhension du mode de vie et de l’usage que l’on traduit spatialement ≠ et pas l’inverse !!
Intérêt d’analyser et de décrire des usages et modes de vie pour pouvoir les mettre en espace.
Au XIXème : Violet le Duc «!la composition architecturale doit dériver des habitudes de la
civilisation, il est essentiel d’avoir un programme et d’avoir le sentiment de ces habtudes, de ces
usages, de ces besoins… Si les programmes changent un peu quant au fond…!»
Au XXème : à partir de l’après-guerre, de la Reconstruction, l’État français a eu un rôle centralisé
du point de vue de la production industrielle et massive des logements (ici, on parle plutôt de
planification que de programmation). Dans cette période, rationalisation extrêmement forte de
la production urbaine, et de la standardisation de tous les équipements publics produits dans
les grands ensembles. EX dans les années 50-60, la production de grands ensembles s’appuie
sur la grille Dupont, qui est une liste d’équipements des grands ensemble (85 sortes
d’équipement, et en fonction du type de logement on inclut un certain nb d’équipements). Donc
là on est pas dans de la programmation, c’est même l’inverse, plutôt que de s’adapter aux
usages et modes de vie, on prédéfine les équipements de manière rationnelle et systématique.
Les équipements sont standardisés, voire même avec des trames constructive : toutes les écoles
sont produites pareilles, dessinées avec des trames de 1,75m entre chaque fenêtre. On est dans
la production en série de tous les équipements publics.
C’est donc dans les années 70-80 qu’il y a une réaction très forte à la politique des grands
ensembles et que se met en place et s’instituent les métiers et la pratique de la programmation,
en accompagnant un mouvement de décentralisation. Petit à petit, l’État rend aux collectivités la
capacité et le pouvoir de programmer elles-mêmes leur aménagement et développement
urbain.
1973 : première réforme de l’ingénierie publique, avec la création du PCA (Plan Construction
Architecture, aujourd’hui devenu le PUCA, qui copilote le dispositif Action Coeur de Ville)
1977 : création de la MIQCP (mission interministérielle pour la qualité des constructions
publiques).
1985 : naissance de la loi MOP, qui va cadrer la MO publique (et pas la production privée!!).
Au milieu des années 70, nouvelles méthodes de recherches et expérimentations. La plus
importante : Centre Georges Pompidou, connu pour sa réalisation architecturale, mais la
programmation de cet édifice est exemplaire dans la mesure où des méthodes innovantes de
programmation se sont mises en place avec la démarche de François Lombard. C’est là qu’ont
été détaillés les postes de réalisateur, utilisateur, programmateur, concepteur, maître de
l’ouvrage… La programmation devient une activité autonome, aux côtés de la MO et de la MOE.