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valeurs écologique mais aussi économique, culturelle et personnelle, la restauration holistique vise
à mieux appréhender et garantir le rétablissement de l’écosystème à restaurer mais aussi à impulser
une gestion durable des territoires et à contribuer au bien-être humain.
La logique de la RCN est similaire à celle de la restauration « holistique » mais à une échelle qui
se veut plus large ; elle inclut en effet dans le projet l’ensemble des systèmes productifs connectés
à l’échelle des paysages. Sur la base d’un volet de restauration « holistique » (qui elle-même
intègre un volet de restauration « classique »), les actions menées au titre de la RCN visent
l’amélioration des terres arables et des systèmes économiques qui en dépendent.
L’analyse des débats et de projets concrets de restauration écologiques montre que, à travers le
panorama des déclinaisons du concept de restauration écologique, les approches et dispositifs de
mise en œuvre développés concernent différentes échelles et qu’ils s’articulent au final étroitement
l’un avec l’autre.
Après cette présentation des aspects conceptuels et approche de mise en œuvre de la restauration,
nous nous attachons à présenter les dynamiques démographiques s’exerçant sur les territoires et
leurs articulations avec la dégradation environnementale, enjeux sous-jacents en lien avec le
besoin en restauration écologique. Si nous nous intéressons au débat sur les pressions (directes ou
indirectes) qu’exercent les activités humaines sur l’environnement, nous constatons que
l’approche historique, notamment défendue par Malthus, souligne l’impact négatif de la pression
démographique (poids de la population) sur la dégradation du milieu, l’épuisement des ressources,
ou l’appauvrissement des terres. C’est cette approche qui sera reprise dans les années 1960 – quand
se développe le champ d’étude population-environnement – soulignant le risque de surpopulation
et préconisant la prévention pour limiter la croissance démographique.
Certes l’augmentation de la population mondiale a été très forte au cours du XXème siècle, passant
de 2 à 7 milliards entre 1927 et 2011, avec un pic de croissance dans les années 1960-70, et les
effectifs vont continuer à augmenter dans les années à venir, pour se stabiliser vers 2100 autour
de 11 milliards d’habitants. Mais cette vision globale doit distinguer les espaces, la distribution
spatiale de la population et sa structure par âge. Il apparait ainsi que certaines régions (notamment
l’Afrique) subissent et vont subir une surpression démographique qui fragilise les milieux alors
que la population stagne ailleurs (en Europe par exemple). Autre différenciation à faire, celle de
la population urbaine qui concentre aujourd’hui la moitié de l’effectif mondial (contre 10 % au
début du XXème siècle, avec là aussi d’importantes disparités régionales) évolution qui est
notamment liée aux migrations internes qui sont en croissance constante, et qui peuvent provoquer
des dépressions dans les zones rurales. Enfin, il convient de noter que ces déplacements de
population sont parfois eux-mêmes provoqués par des changements environnementaux, tendance