Séance 5 L’ordre et le rythme de la narration Support : Le veston ensorcelé, D. Buzzati Dominante : LECTURE I Le rythme de la narration Divers effets (accélération, ralentissement…) sont possibles. Du moins rapide au plus rapide, on trouve : 1) La pause Elle arrête la narration des événements, pour décrire ou expliquer [le temps de l’histoire est plus court que le temps du récit] : Ex : la découverte du premier billet (8 lignes pour décrire une action ayant duré quelques secondes). 2) La scène Elle tente de restituer la durée « réelle » [le temps de l’action est pratiquement identique au temps du récit]. Elle concerne surtout les dialogues : Ex : le dialogue entre le narrateur et l’homme élégamment vêtu. (l.28 à 43) 3) Le résumé (ou sommaire) Il condense les actions [le temps de l’action est plus long que le temps du récit] : Ex : la vie du narrateur devenu riche (9 lignes pour décrire plusieurs mois). 4) L’ellipse Elle saute des étapes de l’histoire : Ex : entre les lignes 45 et 46, le narrateur ne raconte pas ce qui s’est passé entre le moment où il a quitté la soirée et celui où il arrive rue Ferrara (= son retour chez lui, sa nuit, son réveil le lendemain matin, son trajet jusque chez le tailleur…). II. L’ordre de la narration La narration ne suit pas toujours l’ordre chronologique des faits. 1) Le retour en arrière Il plonge le lecteur dans le passé des personnages, apportant informations et explications ; il est signalé par l’emploi du passé composé (récit au présent) ou du plus-que-parfait (récit au passé) et par des repères temporels (« il y a trois ans », « la veille »…) : « Ce costume il me l’a fait il y a trois ans. » ; « Je lui expliquai que la veille, j’avais bu un verre de trop. ». 2) L’anticipation Elle projette le lecteur dans le futur, annonçant la suite des événements ; elle est signalée par l’emploi du futur (récit au présent) ou du conditionnel (récit au passé). « Je sais qu’un jour, la sonnette retentira. ». « Cela ne pressait pas, répondit-il, nous nous mettrions toujours d’accord. » Rem. : dans ce cas précis, le conditionnel n’est pas considéré comme un mode, mais comme un temps, et est aussi appelé « futur du passé ».