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Auteurs des sources romaines

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Biographies et sources
Polybe (208 à 126 aC) est un poète grec qui vit à l’époque de la conquête de la Grèce
par Rome. Il a été à la tête de la ligue achéenne. Vaincu par l’armée romaine à Pidmas il est
emmené à Rome en otage, ou il reste 17 ans et va nouer de nombreux liens. Il a une
admiration sincère pour Rome et un désir de chercher les raisons de l’échec grec et du
succès des romains. Il va rédiger une histoire de conquête romaine. « Histoires ». Il est le 1er
des auteurs anciens à décrire les mécanismes de l’impérialisme romain.
Cicéron (106-43 aC) est le fils ainé d’une famille de chevaliers italiens (petite
aristocratie) ce qui lui donne une place particulière dans la famille. C’est un « homonouus »
(homme nouveau) qui est un statut juridique particulier : être le premier de sa famille à
accéder à un statut sénatorial, ce qui va permettre à sa descendance de rester dans cette
catégorie sociale (tout comme Marius). Il a reçu une formation en droit, en philosophie et en
rhétorique. Il va avoir différents postes dans l’administration romaine. Il a un rôle important
dans la conjuration de Catilina (qui sera exécuté). C’est un contexte tendu avec de nombreux
retournements de situation. Il sera ensuite gouverneur de Sicile, après son retour à Rome.
Après la défaite de Pompée et la mort de César, Cicéron devient un adversaire farouche de
Marc-Antoine. Il rédige les « Philippiques », recueil violent contre MA. Après la lutte entre
MA et Octave, ils se mettent d’accord sur une liste de proscrits, 200 personnes qui doivent
quitter la ville pour la paix de Rome. Il meurt assassiné contre un prix. Son œuvre littéraire
est considérable, disparate et en latin. Elle contient des discours, de la correspondance et
des traités. Cicéron est un républicain qui n’aime pas la montée des pouvoirs personnels. Il
est toujours prompt à mettre en avant son œuvre, son rôle.
Diodore de Sicile (85-26 aC) est sicilien, s’est installé à Rome dans sa jeunesse et a
voyagé. C’est un contemporain de César et d’Auguste. Sa principale œuvre est
« Bibliothèque historique » qui a pour projet de raconter les événements du monde avec
une perspective géographique. Il voulait couvrir la période recouvrant les temps
mythologiques jusqu’à l’époque de César.
Virgile (79-19 aC), poète de la région de Mantoue qui s’est installé à Rome et qui
bénéficie de la protection de personnalités, notamment Mécène, qui a inventé le mécénat. Il
prend V. sous sa protection pour le financer et promouvoir ses œuvres notamment auprès
d’Auguste, qui lui commandera l’Eneide. Ce poème de 10000 vers a un double objectif pour
Auguste : égaler la culture grecque et justifier sa domination sur l’empire Romain, et donc
son règne impérial. Il retrace le parcours d’Enée qui s’exile suite à la guerre de Troie,
jusqu’au Latium en Italie (Rome). L’Enéide va dérouler l’évolution et la construction de la
puissance romaine.
Tite-Live (59-17 aC), d’origine italienne, il incarne une génération profondément
marquée par les guerres civiles et considère Auguste comme la figure d’un sauveur. Il fait
partie de l’entourage impérial. Son œuvre est « Aburbe Convita », à propos de Rome, en 142
tomes. L’objectif est de retracer l’histoire de Rome de la fondation jusqu’à Auguste. C’est
une grande source d’informations sur la République. T. veut glorifier le passé Romain afin de
justifier le règne d’Auguste et la domination qu’exerce Rome sur le monde, car il considère
que c’est son destin.
Strabon (65-25) est un géographe grec et a beaucoup voyagé dans l’empire romain
autour de la Méditerranée. C’est un notable qui s’est rallié au pouvoir romain. Il est
considéré comme le père de la géographie historique. Il écrit la « géographie générale » en
17 tomes. On y trouve des descriptions minutieuses des peuples et des espaces, qui restent
plein d’aprioris. Il nous donne un aperçu du monde en dehors de l’Italie connu par les
romains à cette époque. Il écrit sa géographie comme une matière politique, de manière à
mieux gouverner.
Velleius Paterculus (20-30 aC) est issu d’une famille de notable italien, a réalisé une
carrière politique sous Tibère, et a été sénateur. Il écrit l’histoire de Rome depuis les origines
jusqu’à l’ère de Tibère. Dans l’objectif de glorifier cette cité mais aussi de témoigner de la
loyauté des élites italiennes envers le régime impérial. Il utilise déjà le terme de « princeps »,
prince, alors que ce terme ne sera utilisé sous le règne d’Auguste bien plus tard.
Pline l’ancien (23-79) a grandi dans une famille de notables italiens, de l’ordre
équestre. Il se tient en retrait pendant le règne de Néron. Il obtient des postes importants
sous Vespasien, en Narbonnaise et en Afrique. Il sera aussi préfet de la flotte de Misène
(marine de guerre de Rome). Il meurt pendant l’éruption du Vésuve. Il ne reste que son
« histoire naturelle » en 37 tomes, une description du monde connu par les romains.
Pline le Jeune (60-115), est le neveu de Pline l’Ancien et son fils adoptif. Il a été
avocat, sénateur, a passé toutes les étapes du « cursus honorum » jusqu’au poste de Consul
qu’il occupe en 100, pendant un an. C’est un proche de l’empereur Trajan. Il reste ses lettres,
abondantes avec une centaine de destinataires.
Flavius Joseph (37-100) est un auteur juif né à Jérusalem, à l’époque ou la Judée est
sous domination romaine. Cette région est traversée par des troubles entre la population
juive et la domination romaine. Il va être un acteur central du soulèvement de la Judée
contre l’empire romain en 66 et se rallie à Vespasien en 67. Vespasien le prend à son service
comme traducteur. Il obtient la citoyenneté en 69 et s’installe à Rome. V. lui demande
d’écrire « la guerre des juives » et « les antiquités juives », seules sources écrites sur
l’histoire de la Judée sous domination juive au premier siècle.
Tacite (57-117) est issu d’une famille de notables de Gaule narbonnaise de petite
noblesse (ordre équestre), amie avec Pline le Jeune. Il étudie pour devenir avocat et se
rapproche de Rome grâce à son mariage avec la fille du consul Agricola et accède à la
carrière des honneurs sous les empereurs Trajan et Domitien. Il va être proconsul de la
province d’Asie. Il a ensuite une carrière sénatoriale. C’est un écrivain réputé ayant une
objectivité douteuse. Son œuvre majeure est « Les annales », qui comporte des lacunes mais
couvre l’histoire de l’empire romain d’Auguste à Néron. Tacite a aussi écrit des histoires qui
retracent le trouble politique, de 69 à 96. Il laisse aussi une biographie de son beau-père
Agricola, source qui décrit la carrière sénatoriale et le fonctionnement de la Bretagne. Enfin
il décrit l’espace germanique dans « la Germanie ». Ses écrits témoignent d’une certaine
nostalgie de l’époque républicaine, le pouvoir impérial ne lui plait pas et il pense que le
pouvoir corrompt les hommes et que les empereurs sont des tyrans.
Plutarque (46-125), né au nord de la Grèce à Chéroné, est un boécien. Fils de famille
aisé il a été envoyé à l’école platonicienne d’Athènes. Il a aussi voyagé autour de la
méditerranée. Il enseigne le grec et la rhétorique à Rome ou il acquiert la citoyenneté
romaine. C’est un grec romanisé, tout en étant très attaché et en revendiquant sa double
culture, son hellénisme. Vers 100, il commence dans une œuvre énorme, le cycle de ses
« Vies parallèles des hommes illustres ». Qui est un recueil de biographies construites sur
des binômes au nombre de 22, qui sont opposés. C’est une construction particulière qui a un
but moral. Il est plus moraliste qu’historien. Il rentre à la fin de sa vie à Chéroné ou il va se
consacrer à l’écriture et à des occupations religieuses.
Suétone (70-150) était membre de l’ordre équestre, ami de Pline le Jeune et le
premier de sa famille à s’intéresser à l’aristocratie (différent de l’homme nouveau) en
intégrant l’ordre équestre par les faveurs de l’empereur Adrien. Il a eu accès à beaucoup de
documents, beaucoup d’archives fin de réaliser « la vie des 12 césars », très bien renseignée
de Jules César à Domitien. Il a contribué à fixer le genre biographique dans la littérature
romaine. Il est assez insouciant vis-à-vis de la chronologie et rajoute beaucoup d’anecdotes.
L’opinion publique lui est assez défavorable et il se fait jeter de Rome en 122.
Appien (95-165) est un égyptien, né à Alexandrie, il s’installe à Rome sous le
règne d’Adrien, reçoit la citoyenneté, accède à l’ordre équestre et va mener une carrière de
haut fonctionnaire. Il retrace l’histoire de Rome des origines jusqu’au règne de Trajan. Il
organise son histoire romaine de façon géographique.
Dion Casus (160-235) accomplit une belle carrière administrative sous les Sévères et
sera deux fois consul. Il va se consacrer à une histoire romaine, des origines de Rome
jusqu’en 229, en organisation analytique, année après année. Il est attaché aux prérogatives
de l’aristocratie sénatoriale et il est hostile à l’augmentation du pouvoir impérial.
Néanmoins, il valorise le principat et l’idéologie augustéenne.
Apulée est un écrivain africain qui a vécu au deuxième siècle. Son œuvre principale
s’appelle « L’âne d’or ou les métamorphoses ». Cette histoire est l’occasion de parler d’un
voyage à travers l’Orient. C’est une des principales sources sur les mœurs religieuses
orientales au 2ème siècle.
Eusèbe de Césarée (260-340) est proche de l’empereur Constantin. Il est né dans une
famille chrétienne et devient prêtre puis évêque de Césarée. Il obtient la confiance de
Constantin (histoire de sa conversion, bataille et prière) et siège au concile de Nicée (réunion
du Clergé chrétien pour organiser la religion). Il a produit une œuvre abondante, en Grec
depuis Abraham jusqu’à 324. Cet ouvrage raconte beaucoup de faits. Le 2ème ouvrage
important est « l’histoire ecclésiastique » depuis la naissance du Christ jusqu’à l’année 324.
C’est un ouvrage de prosélytisme mais pas seulement : Il contient des textes de loi
impériaux.
Aurélius Victor (320-390), est natif d’Afrique, a exercé de hautes fonctions
administratives, a été préfet de Rome (chef de la police). Il a écrit un « livre des césars » qui
est un abrégé de l’histoire des empereurs d’Auguste à 361. Il a choisi une forme
biographique, un ton moralisant, à la manière de Suétone. Il n’aime pas les empereurs qui
abusent de l’armée et de l’administration fiscale. C’est un auteur païen, qui n’a pas de
propos hostile.
Zozime vit de la fin du 5ème au début du 6ème, est grec, travaille pour les impôts
impériaux à l’époque de l’empereur Anastase. Il écrit en grec une histoire nouvelle du
principat d’Auguste à 410. Il est hostile au christianisme, qu’il considère avoir plongé dans le
malheur. Il est assez confus.
Paul Veyne, les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? 1998
Sources
-Sources littéraires : manuels, histoire, correspondances, recueils, poésie, chants. Ce
sont des sources textuelles.
-Sources épigraphiques = écrit sur, gravé sur tout types de supports durables (pierre,
brique, bois, os céramique). L’épigraphie romaine est toujours en majuscules et pleine
d’abréviations uniformisées. Ce sont des documents publics, fait pour être vus. Il y a
beaucoup d’épigraphies entre le 1er et le 3ème siècle avant notre ère. Dédicataire : celui
auquel est destiné l’épigraphie. Dédicant : celui qui fait réaliser l’épigraphie
-Sources archéologiques : Comme les monuments, ce sont des sources très
intéressantes mais difficiles à dater.
-Sources numismatiques : La monnaie transmet un discours de propagande (nom et
portrait de l’empereur) dans l’empire romain, mais aussi les messages qu’il veut faire passer.
Deux faces : le droit et le revers. Le droit présente la tête de l’empereur de profil, le nom de
l’empereur et ses titres. Le revers comporte des allégories et des messages.
-Sources juridiques, géographiques et cartographiques.
Virgile
Virgile, de son vrai nom « Publius Vergilius Maro » est un poète latin né en 70 avant
J.C. à Mantoue en Italie et mort en 19 avant J.C. à Brindes. Issu d’une famille modeste, il suit
étant jeune des études de philosophie et de rhétorique à Crémone et Milan. Il va se faire
remarquer par Asinius Pollion un homme politique qui va l’entretenir et lui permettre de se
consacrer à ses études et à son écriture.
Durant cette protection, il va ainsi composer les Bucoliques (-37), recueil de poèmes
sur des dialogues pastoraux et les Géorgiques (-30), un poème de 2000 vers qui célèbre le
lien entre le peuple et l’agriculture, source de paix. A l’âge de 30 ans, il quitte sa province
pour Rome, où il va se lier d’amitié avec des grandes figures de l’époque telles que
l’empereur Auguste et le poète Homère. Adepte de l’épicurisme, il sera ensuite reconnu
sous le règne d’Auguste « Poète national ».
Né sous le règne de Crassus et Pompée, il sera le témoin au cours de sa vie d’une
guerre civile et de nombreuses luttes pour le pouvoir, du règne de César à celui de
l’empereur Auguste. La relation qu’il entretient avec ce dernier sera la source de l’Eneide,
épopée nationale à la gloire de Rome. Cette poésie épique décrit une guerre (Illiade) puis un
voyage (Odyssée). Elle célèbre les origines mythiques de Rome, en mêlant la légende et la
réalité de nombreux évènements, comme par exemple la rivalité avec Didon, reine de
Carthage. L’Eneide est dédiée à Auguste dont elle chante les louanges à travers le
personnage d’Enée, héros de ce récit. Virgile influencera de nombreux écrivains de la
Renaissance et reste célèbre grâce à l’épopée qu’il a composé, témoignage important de
l’histoire romaine.
SAINTE BEUVE, Charles Augustin, Etudes sur Virgile, 1855
FERRAND Franck, Au cœur de l’histoire, « L’énéide, Virgile et les poètes latins »
(émission), Europe 1, 2013
WIKIPEDIA, https://fr.wikipedia.org/wiki/Virgile
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