
PREFACE
L’objectif principal de cette évaluation de la gestion des finances publiques et des pratiques
comptables du secteur privé au Sénégal, dénommée « Country Financial Accountability
Assessment » (CFAA), est d'apprécier les dispositifs de gestion financière dans les secteurs
public et privé. Cette étude constitue une évaluation et non un audit ; elle se fonde sur un constat
des procédures et pratiques existantes, présente leur évaluation et indique les risques financiers
des ressources dans le pays concerné, sans avoir l’intention de donner l’assurance de l’utilisation
finale correcte des ressources publiques allouées
. Le CFAA, par ses recommandations, facilite
l’élaboration d’un plan d’actions pour renforcer les réformes entreprises par le Gouvernement.
Le CFAA réalisé au Sénégal a couvert le dispositif de confection de la loi de finances et de
préparation du budget de l’État ; il a ensuite examiné les conditions de l’exécution budgétaire,
puis analysé les modalités d’exercice des contrôles internes et externes sur les finances publiques.
Ce CFAA s’est aussi attaché à évalué le système d’informations et les ressources humaines mises
en place au ministère de l’économie et des finances (MEF) ; cet exercice a aussi permis
d’examiner les modalités de suivi, par les services financiers de l’État, des entreprises du secteur
public et parapublic, ainsi que des Organisations Non Gouvernementales (ONG). Ce CFAA a
aussi évalué les pratiques comptables du secteur privé et le dispositif mis en place par le
Gouvernement pour assurer une meilleure gouvernance des finances de l’État. Enfin, à la
demande de M. le Ministre des Finances, le champ d’analyse de ce CFAA a été élargi aux aspects
liés à la décentralisation et aux services des Domaines et de la Conservation foncière (Direction
Générale des Impôts et des Domaines – DGID).
Le CFAA du Sénégal est destiné à s’insérer dans le cadre de la Stratégie d’Appui au Pays (SAP)
que le Sénégal élabore actuellement avec l’assistance de la Banque mondiale, et appuie les
initiatives des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) qui apportent leur contribution à la
réalisation des réformes économiques et financières du pays. Cette évaluation s’inscrit aussi dans
le cadre du suivi de l’Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE).
L’évaluation du risque constitue une préoccupation particulière de cette étude. Les risques
rencontrés concernent tant les pouvoirs publics sénégalais (formulation, préparation, exécution et
suivi du budget) que les PTF dans leur rôle de financiers des opérations de développement et de
réduction de la pauvreté. Il s’agit en conséquence d’évaluer la probabilité que :
(i) le budget ne prenne pas en compte toutes les activités du Gouvernement ;
(ii) les ressources publiques ne soient pas dépensées conformément aux objectifs définis par la loi
de finances, ou qu’elles ne soient pas utilisées au profit du service public ;
(iii) les informations relatives à l’exécution de la loi de finances ne soient ni disponibles dans les
délais utiles, ni fiables, ni exhaustives.
Les risques identifiés soulignent la probabilité que, pendant les exercices passés ou à venir, ils se
traduisent par des erreurs, omissions et/ou malversations. Il devient dés lors important pour tous
les partenaires d’apporter au Gouvernement le soutien nécessaire pour la mise en oeuvre d’un
plan d’actions traduisant les recommandations de ce rapport en actes. Les tests de conformité
proposés par l’Union Européenne seront complémentaires à ce CFAA ; ils apporteront des
L’analyse de l’utilisation finale des fonds alloués est spécifiquement réalisée au moyen d’une Revue des
Dépenses Publiques (Public Expenditure Review, PER), autre instrument de la Banque mondiale.