‘’Non, Papa. Je ne veux rien d’autre’’, dit Tejaswi sur un ton qui était sans appel.
Surendar plaida : ‘’S’il te plaît, chérie, pourquoi n’essayes-tu pas de comprendre nos
sentiments ?’’
‘’Papa, tu as vu combien il était pénible pour moi de manger cette salade…’’
Tejaswi était en pleurs. Elle dit : ‘’Tu as promis de me donner tout ce que je te demanderais et
maintenant, tu reviens sur ta promesse. C’est toi qui m’as raconté l’histoire du roi
Harishchandra et sa morale selon laquelle nous devrions honorer notre promesse à tout prix.’’
Surendar dut bien le reconnaître et il dit : ‘’Nous devons tenir notre promesse.’’
Sa femme et sa mère, en chœur : ‘’As-tu perdu la boule ?’’
‘’Non ! Si nous revenons sur notre promesse, elle n’apprendra jamais à honorer les siennes.
Ma chérie, ton voeu sera exaucé.’’
Tejaswi se fit raser la tête et ses yeux paraissaient encore plus grands et plus beaux.
Le lundi matin, Surendar déposa Tejaswi à l’école. Tout en se dirigeant vers sa classe, elle se
retourna et elle lui fit signe de la main. Surendar parvint à lui rendre son salut avec un sourire.
C’est alors qu’un garçon descendit d’une voiture et cria : ‘’Tejaswi, s’il te plaît, attends-
moi !’’
Ce qui frappa Surendar, c’était la tête rasée du garçon.
‘’Peut-être que c’est la mode aujourd’hui’’, pensa-t-il.
‘’Monsieur, votre fille Tejaswi est formidable !’’ Sans se présenter, une dame descendit de la
voiture et continua : ‘’Ce garçon qui accompagne votre fille, c’est mon fils Girish. Il souffre
d’une leucémie.’’
Elle s’arrêta pour étouffer quelque sanglot.
‘’Girish n’a pas pu aller à l’école pendant tout le mois dernier. Il a perdu tous ses cheveux à
cause des effets secondaires de la chimiothérapie. Il ne voulait plus retourner à l’école, car il
craignait les moqueries cruelles de ses camarades.
Tejaswi lui a rendu visite la semaine passée. Elle lui a promis qu’elle s’occuperait du
problème. Mais je n’avais jamais imaginé qu’elle sacrifierait ses magnifiques cheveux pour
mon fils. Monsieur, vous et votre femme, vous êtes bénis d’avoir une âme aussi noble comme
fille !’’
Surendar était raide comme une statue et comme transfiguré. Il pleura et il pensa : ‘’Mon petit
ange ! C’est toi qui m’apprends en réalité ce qu’est l’amour désintéressé !’’