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Un petit ange de lumière - Radio Sai Global Harmony

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UN PETIT ANGE DE LUMIÈRE
‘’Pendant combien de temps vas-tu continuer à lire ce journal ? Veux-tu venir ici, s’il te plaît,
et faire en sorte que ta fille chérie mange ?’’
Surendar laissa choir son journal et il s’approcha de la scène du drame ; il ne pouvait plus
ignorer plus longtemps les appels au secours de sa femme. Sa fille unique, Tejaswi, arborait
un air contrit et elle avait la larme à l’oeil. Un saladier copieusement rempli d’une tendre
salade trônait devant elle.
Tejaswi était une enfant charmante et intelligente de 8 ans. Comme la plupart des enfants de
son âge, elle détestait simplement la salade. Mais la mère de Surendar et sa femme étaient
bien décidées à ne pas lui permettre de faire la difficile avec la nourriture. Surendar se racla la
gorge et prit le saladier :
‘’Ma chérie ! Pourquoi ne prends-tu pas juste quelques cuillerées de salade pour faire plaisir à
ton papa adoré ?’’
Tejaswi parut s’amadouer quelque peu et essuya ses grosses larmes de crocodile.
‘’OK, Papa ! Je vais manger…Pas juste une ou deux cuillerées, mais le plat entier !
Mais tu devrais…,’’ Tejaswi hésita pendant un moment, puis elle continua : ‘’Papa, si je
mange tout le plat de salade, me donneras-tu alors ce que je te demanderai ?’’
‘’Oh, mais bien sûr, ma chérie !’’ ‘’Promis ?’’, demanda-t-elle en tendant la main pour sceller
le deal. Surendar prit sa petite main dans la sienne et il la serra en disant : ‘’Promis !’’
‘’Demande à maman de promettre aussi !’’, insista Tejaswi. La femme de Surendar serra aussi
la petite main en marmonnant : ‘’Promis !’’
A présent, Surendar devenait un peu nerveux…Il dit : ‘’Ma chérie, tu ne devrais pas insister
pour avoir un ordinateur ou quelque chose d’aussi coûteux. Papa ne dispose simplement pas
d’assez d’argent, maintenant. D’accord ?’’
‘’Pas de souci, Papa ! Je ne veux rien qui soit coûteux.’’
Lentement et péniblement, Tejaswi termina tout son plat de salade.
Intérieurement, Surendar était très irrité que sa femme et sa mère obligent son enfant à
manger quelque chose qui lui déplaisait souverainement. Au terme de l’épreuve, Tejaswi
s’approcha de Surendar, les yeux remplis d’attente.
‘’Papa, je veux que ma tête soit rasée ce dimanche !’’
‘’C’est horrible !’’, cria la femme de Surendar. ‘’Une fille au crâne rasé ? Pas question !’’
‘’Jamais dans notre famille !’’, renchérit la mère de Surendar et celle-ci ajouta : ‘’Elle regarde
de trop la télévision. Notre culture est totalement polluée par ces programmes !’’
Surendar tenta alors de négocier : ‘’Ma chérie, pourquoi ne demanderais-tu pas autre chose ?
Nous serions réellement chagrinés de te voir avec la tête rasée !’’
‘’Non, Papa. Je ne veux rien d’autre’’, dit Tejaswi sur un ton qui était sans appel.
Surendar plaida : ‘’S’il te plaît, chérie, pourquoi n’essayes-tu pas de comprendre nos
sentiments ?’’
‘’Papa, tu as vu combien il était pénible pour moi de manger cette salade…’’
Tejaswi était en pleurs. Elle dit : ‘’Tu as promis de me donner tout ce que je te demanderais et
maintenant, tu reviens sur ta promesse. C’est toi qui m’as raconté l’histoire du roi
Harishchandra et sa morale selon laquelle nous devrions honorer notre promesse à tout prix.’’
Surendar dut bien le reconnaître et il dit : ‘’Nous devons tenir notre promesse.’’
Sa femme et sa mère, en chœur : ‘’As-tu perdu la boule ?’’
‘’Non ! Si nous revenons sur notre promesse, elle n’apprendra jamais à honorer les siennes.
Ma chérie, ton voeu sera exaucé.’’
Tejaswi se fit raser la tête et ses yeux paraissaient encore plus grands et plus beaux.
Le lundi matin, Surendar déposa Tejaswi à l’école. Tout en se dirigeant vers sa classe, elle se
retourna et elle lui fit signe de la main. Surendar parvint à lui rendre son salut avec un sourire.
C’est alors qu’un garçon descendit d’une voiture et cria : ‘’Tejaswi, s’il te plaît, attendsmoi !’’
Ce qui frappa Surendar, c’était la tête rasée du garçon.
‘’Peut-être que c’est la mode aujourd’hui’’, pensa-t-il.
‘’Monsieur, votre fille Tejaswi est formidable !’’ Sans se présenter, une dame descendit de la
voiture et continua : ‘’Ce garçon qui accompagne votre fille, c’est mon fils Girish. Il souffre
d’une leucémie.’’
Elle s’arrêta pour étouffer quelque sanglot.
‘’Girish n’a pas pu aller à l’école pendant tout le mois dernier. Il a perdu tous ses cheveux à
cause des effets secondaires de la chimiothérapie. Il ne voulait plus retourner à l’école, car il
craignait les moqueries cruelles de ses camarades.
Tejaswi lui a rendu visite la semaine passée. Elle lui a promis qu’elle s’occuperait du
problème. Mais je n’avais jamais imaginé qu’elle sacrifierait ses magnifiques cheveux pour
mon fils. Monsieur, vous et votre femme, vous êtes bénis d’avoir une âme aussi noble comme
fille !’’
Surendar était raide comme une statue et comme transfiguré. Il pleura et il pensa : ‘’Mon petit
ange ! C’est toi qui m’apprends en réalité ce qu’est l’amour désintéressé !’’
Amis, souvenons-nous que les gens les plus heureux du monde ne sont pas ceux qui vivent
selon leurs propres termes, mais ceux qui savent modifier leurs dispositions pour ceux qu’ils
aiment. La vie est courte et éphémère, et seuls vivent réellement ceux qui vivent pour autrui.
Les autres sont plus morts que vifs.
Bhagavan Sri Sathya Sai Baba a une fois dit : ‘’Les adultes entretiennent un sentiment de
gêne et d’orgueil qui est tout à fait artificiel, factice et superficiel. Et ils inventent aussi
des excuses pour justifier leurs actions et conçoivent des justifications pour leurs erreurs.
Les enfants n’ont pas ce type d’inhibitions.’’
Une autre fois, Il a dit : ‘’Vous devriez apprendre à faire des sacrifices pour ceux qui sont
dans le besoin. Faire des sacrifices veut dire aider les autres dans la mesure de vos
capacités.’’
Les cœurs tendres des enfants sont tellement purs, virginaux et candides. Les bonnes vertus
qui foisonnent dans leurs cœurs se manifestent tellement différemment. Ce que la petite
Tejaswi a accompli dans notre histoire est un exemple classique de sacrifice pour l’amour
d’autrui.
Il est dit que l’enfant est le père de l’homme. Combien de fois jugeons-nous nos enfants pour
leurs actes pour seulement découvrir plus tard quelles étaient leurs nobles intentions ?
Les exemples sont légion dans la vie de Baba où Il a enseigné l’importance de la compassion.
Une fois, lors d’une distribution de prix pour les enfants de l’école primaire de Prasanthi
Nilayam, le nom d’un garçon fut cité et il s’avéra que deux garçons portaient le même nom
dans cette classe.
Le garçon qui devait recevoir le
prix ne se leva pas tout de suite et
c’est ainsi que certains
condisciples se mirent à
encourager le deuxième garçon :
‘’Regarde ! Il n’y a personne qui
y va ! Vas-y !’’ Le garçon se leva
en toute innocence et il se dirigea
vers Swami, mais avant qu’il
n’arrive, le premier garçon qui
devait recevoir le prix s’était déjà
approché de Swami, avait reçu
son prix et il était retourné
s’asseoir.
Le deuxième garçon était donc
fort embarrassé ! Il n’y avait plus
de prix à recevoir ! Il se rendit
compte que Swami avait déjà
remis la récompense. Alors, il
s’enfuit tout au fond de la salle et
il se mit à pleurer.
Swami vit l’enfant qui pleurait à chaudes larmes et Il l’appela tout près de Lui. Il le fit asseoir
sur Ses genoux et en prenant Son propre mouchoir, Il essuya ses larmes. Ensuite, Il demanda
au directeur d’aller chercher un prix pour l’enfant et Il le remit personnellement au petit !
Quelle identification spontanée avec l’embarras de l’enfant et quelle manifestation d’amour !
Si Baba Lui-même prend le temps de réconforter un petit enfant, ne pouvons-nous pas agir
avec nos moyens pour remonter le moral à ceux qui passent une mauvaise journée ou qui
vivent un traumatisme ou l’autre ? Pensez-y et nous sommes certains que vous trouverez la
réponse !
Illustrations : Mme Esha Narayanan
Heart2Heart
Septembre 2011
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