1873 2 janvier : Naissance de Marie Françoise -Thérèse Martin à Alençon. Xavier Maugère 2010 Maison familiale d’Alençon Marie-Françoise-Thérèse Martin naît à Alençon le 2 janvier 1873, dernière d'une famille particulièrement chrétienne. Avant leur mariage, ses parents avaient effectivement envisagé la vie religieuse. Plus tard, les cinq filles qui survivront de leur neuf enfants seront religieuses. « Le Bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre » ( L.T.261) 4 janvier 1873 : Baptême en l’église Notre-Dame d’Alençon. • mars 1873 - avril 1874 : En nourrice à Semallé (près d’Alençon). Rose Taillé, nourrice de Thérèse habitait à Sémallé. Cette femme eut en garde le bébé à la santé tellement précaire que l'on craignit un moment le pire. Thérèse avait deux mois quand elle arriva chez sa nourrice, en mars 1873. Elle y resta jusqu’au 2 avril 1874. Enfant elle était très attachée à sa nourrice, même après qu’elle retourna chez ses parents à Alençon. Des pèlerins vont régulièrement découvrir la maison de la petite Rose à huit kilomètres d’Alençon. Comment ne pas faire le lien entre le nom de la nourrice, que l’on appelait ’’la petite Rose’’, et l'amour de Thérèse pour les fleurs, spécialement les roses, elle qui dit : « Quand je serai au ciel, je ferai tomber une pluie de roses». Thérèse à 3 ans. Thérèse était très impressionnée de se faire prendre en photo : « Elle qui sourit toujours faisait la lippe comme lorsque les larmes sont près de venir ; il a fallu la rassurer ». (Lettre de Madame Martin : Correspondance familiale, p. 303) 1877 28 août : Mort de madame Martin des suites d’un cancer du sein. Thérèse choisit sa sœur Pauline comme seconde maman. Zélie Martin « Tous les détails de la maladie de notre mère sont encore présents à mon cœur Je me souviens surtout des dernières semaines qu'elle a passées sur la terre. Nous étions, Céline et moi, comme de pauvres petites exilées ! » «Tous les matins, Mme Leriche venait nous chercher, et nous passions la journée chez elle. Une fois, nous n'avions pas eu le temps de faire notre prière avant de partir, et Céline me dit tout bas pendant le trajet : « Faut-il avouer que nous n'avons pas fait notre prière ? — Oh! oui », lui ai-je répondu. Alors, bien timidement, elle confia son secret à cette dame qui nous dit aussitôt : « Eh bien, mes petites filles, vous allez la faire » ; puis, nous laissant dans une grande chambre, elle partit. Céline me regarda stupéfaite ; je ne l'étais pas moins et m'écriai : « Ah ! Ce n'est pas comme maman ! Toujours elle nous faisait faire notre prière. » «Dans la journée, malgré les distractions qu'on essayait de nous donner, la pensée de notre mère chérie nous revenait sans cesse. Je me rappelle que Céline ayant reçu un bel abricot, se pencha vers moi et me dit : « Nous n'allons pas le manger, je vais le donner à maman. » Hélas ! Notre mère bien-aimée était déjà trop malade pour manger les fruits de la terre; elle ne devait plus se rassasier qu'au ciel de la gloire de Dieu et boire avec Jésus le vin mystérieux dont il parla dans sa dernière Cène, promettant de le partager avec nous dans le royaume de son Père. La cérémonie touchante de l'ExtrêmeOnction s'est imprimée dans mon âme. » « Je vois encore l'endroit où l'on me fit agenouiller, j'entends encore les sanglots de notre pauvre père. Le lendemain de la mort de maman, il me prit dans ses bras : « Viens, me dit-il, embrasser une dernière fois ta chère petite mère. » Et moi, sans prononcer un seul mot, j'approchai mes lèvres du front glacé de ma mère chérie. Je ne me souviens pas d'avoir beaucoup pleuré. Je ne parlais à personne des sentiments profonds qui remplissaient mon cœur ; je regardais et j'écoutais en silence. Je voyais aussi bien des choses qu'on aurait voulu me cacher : un moment, je me trouvai seule en face du cercueil, placé debout dans le corridor; je m'arrêtai longtemps à le considérer; jamais je n'en avais vu, cependant je comprenais ! J'étais si petite alors qu'il me fallait lever la tête pour le voir tout entier, et il me paraissait bien grand, bien triste... » Monsieur Guérin, frère de la défunte, conseille à Louis Martin de venir habiter avec ses filles à Lisieux où il est installé lui-même comme pharmacien. 1877 16 novembre : Arrivé de monsieur Martin et de ses cinq filles aux Buissonnets. En novembre 1877, peu après le décès de Madame Martin à Alençon, la famille s’installe à Lisieux locataire de cette maison située un peu en dehors de la ville, sur la route de Pont-l’Evêque, dans la ruelle «Chemin du Paradis». Thérèse y passera onze ans de sa vie jusqu’à son entrée au Carmel. « on nous conduisit dans notre nouvelle demeure, je veux dire aux Buissonnets, quartier solitaire situé tout près de la belle promenade nommée « Jardin de l'étoile ». La maison me parut charmante : un belvédère d'où la vue s'étendait au loin, le jardin anglais devant la façade, et derrière la maison un autre grand jardin; tout cela pour ma jeune imagination fut du nouveau heureux. En effet, cette riante habitation devint le théâtre de bien douces joies, de scènes de famille inoubliables. Ailleurs, comme je l'ai dit plus haut, j'étais exilée, je pleurais, je sentais que je n'avais plus de mère ! Là, mon petit cœur s'épanouissait et je souriais encore à la vie. » 1883 25 mars : Grave maladie de Thérèse. A dix ans, Thérèse tombe gravement malade : symptômes alarmants d'une régression infantile, hallucinations, anorexie. La médecine renonce. • 13 mai : Fête de la Pentecôte. Thérèse est guérie aux Buissonnets par le sourire de la Vierge Marie. 1884 8 mai : Première communion de Thérèse à l’abbaye. Profession de Pauline (soeur Agnès) au Carmel. sa première communion est pour elle une "fusion" d'amour. Jésus se donne enfin à elle et elle se donne à Lui. Elle pense déjà à être carmélite. 14 juin : Confirmation de Thérèse par Monseigneur Hugonin. « Peu de temps après ma première communion, j'entrai de nouveau en retraite pour ma confirmation. Je m'étais préparée avec beaucoup de soin à la visite de l'Esprit-Saint; je, ne pouvais comprendre qu'on ne fît pas une grande attention à la réception de ce sacrement d'amour. La cérémonie n'ayant pas eu lieu au jour marqué, j'eus la consolation de voir ma solitude un peu prolongée. Ah ! Que mon âme était joyeuse ! Comme les Apôtres, j'attendais avec bonheur le Consolateur promis, je me réjouissais d'être bientôt parfaite chrétienne, et d'avoir sur le front, éternellement gravée, la croix mystérieuse de ce sacrement ineffable. Je ne sentis pas le vent impétueux de la première Pentecôte; mais plutôt cette brise légère dont le prophète Élie entendit le murmure sur la montagne d'Horeb. En ce jour, je reçus la force de souffrir, force qui m'était bien nécessaire, car le martyre de mon âme devait commencer peu après. Ces délicieuses et inoubliables fêtes passées, je dus reprendre ma vie de pensionnaire. Je réussissais bien dans mes études et retenais facilement le sens des choses; j'avais seulement une peine extrême à apprendre mot à mot. Cependant, pour le catéchisme, mes efforts furent couronnés de succès. Monsieur l'Aumônier m'appelait son petit docteur, sans doute à cause de mon nom de Thérèse. » 1885 Mai : Début d’une crise de scrupules. L’annonce du départ au Carmel de sa troisième mère, sa soeur Marie, la déstabilise. Elle souffre d'une grave crise de scrupules obsédants, elle demeure hypersensible et "pleureuse à l'excès". Elle aspire à mûrir et à être libérée 1886 Février : Malade, retirée de l’école ; leçons particulières. 15 octobre : Marie, sœur ainée et marraine de Thérèse, entre au Carmel de Lisieux et prend le nom de sœur Marie-du-Sacré-Cœur. 25 décembre : Après la messe de minuit, Thérèse reçoit la grâce de sa conversion. La nuit de Noël 1886, la grâce touche son coeur. C'est une véritable "conversion" qui la transforme en femme forte. L'Enfant de la crèche, le Verbe de Dieu, lui a communiqué sa force dans l'Eucharistie. 1887 29 mai : Pentecôte. Thérèse obtient de son père la permission d’entrer au Carmel à 15 ans. Juillet/août : Thérèse prie pour la conversion de Pranzini qui vient d’être condamné à mort. 1er septembre : Thérèse lit dans le journal La Croix le récit de l’exécution de Pranzini et de sa conversion. La grâce lui a ouvert le coeur et elle veut sauver les pécheurs avec Jésus qui, sur la Croix, a soif des âmes. Thérèse, à quatorze ans et demi, décide de rester au pied de cette Croix pour "recueillir le sang divin et le donner aux âmes." Telle est sa vocation : « aimer Jésus et Le faire aimer ». En 1887, entendant parler d'un assassin qui a tué trois femmes à Paris, elle prie et se sacrifie pour lui, voulant à tout prix l'arracher à l'enfer. Henri Pranzini est jugé, condamné à être guillotiné. Mais au moment de mourir, il embrasse le crucifix ! Thérèse pleure de joie : exaucée, elle le nomme son "premier enfant". 4 novembre-2 décembre : Pèlerinage en Italie. 20 novembre : Audience du Pape Léon XIII. Thérèse présente sa supplique au Pape : entrer au Carmel à 15 ans. Lors d'un pèlerinage en Italie, Thérèse s'aperçoit qu'en dehors de leur "sublime vocation", les prêtres ont leurs petits côtés. Elle saisit qu'il faut beaucoup prier pour eux car ce sont des hommes "faibles et fragiles". Thérèse comprend que sa vocation n'est pas seulement de prier pour la conversion des grand pécheurs mais aussi de prier pour les prêtres. Au cours de ce même pèlerinage, elle demande au Pape d'entrer au Carmel à quinze ans. Réponse évasive, "fiasco", mais le 9 avril 1888, elle quitte à jamais son père, ses soeurs, les Buissonnets, son chien Tom… 1888 • 9 avril : Entrée de Thérèse au Carmel à 15 ans 3 mois. Thérèse novice janvier 1889 1889 10 janvier : Prise d’habit. Thérèse signe désormais : Sœur Thérèse de l’EnfantJésus de la Sainte-Face. 1890 8 septembre : Profession religieuse de Thérèse. 24 septembre : Cérémonie publique de la prise de voile. 1894 29 juillet : Mort de Monsieur Martin. 14 septembre : Entrée de Céline Martin au Carmel. Désormais les cinq sœurs Martin sont réunies dans une même vocation religieuse Hiver 1894 : Par obéissance, Thérèse commence à rédiger ses souvenirs d’enfance (Manuscrit A). Découverte de la « petite voie ». Thérèse de l'Enfant-Jésus de la Sainte Face découvre, après des années de recherche, la voie de l'enfance spirituelle qui va transformer sa vie. Elle reçoit la grâce d'approfondir la Paternité de Dieu qui n'est qu'Amour Miséricordieux (exprimé en son Fils Jésus incarné). La vie chrétienne n'est autre que la vie d'enfant du Père ("fils dans le Fils"), inaugurée au baptême et vécue dans une confiance absolue. "Si vous ne redevenez pas comme des petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume de Dieu", dit Jésus (Mt 18,3). Par chance, Mère Agnès lui ordonne d'écrire ses souvenirs d'enfance. Thérèse obéit et écrit 86 pages dans un petit cahier. 1895 21 janvier : Thérèse joue sa seconde pièce sur Jeanne d’Arc. 1895 9 juin : Fête de la Sainte Trinité : Thérèse reçoit l’inspiration de s’offrir à l’Amour miséricordieux du Seigneur. La "faible et imparfaite" Thérèse s'offre à l’Amour Miséricordieux du Seigneur. La communauté à la lessive 1895 Sous la conduire de l'Esprit, elle découvre la "petite voie de la confiance et de l'amour", qui est l'abandon du petit enfant à l'Amour miséricordieux du Père. Ainsi le 9 juin 1895, elle rédige son Acte d'offrande à l'Amour miséricordieux. " O mon Dieu ! Trinité Bienheureuse, je désire vous Aimer et vous faire Aimer, travailler à la glorification de la Sainte Église en sauvant les âmes qui sont sur la terre et [en] délivrant celles qui souffrent dans le purgatoire. Je désire accomplir parfaitement votre volonté et arriver au degré de gloire que vous m’avez préparé dans votre royaume, en un mot, je désire être Sainte, mais je sens mon impuissance et je vous demande, ô mon Dieu d’être vous-même ma Sainteté. Puisque vous m’avez aimée jusqu’à me donner votre Fils unique pour être mon Sauveur et mon Époux, les trésors infinis de ses mérites sont à moi, je vous les offre avec bonheur, vous suppliant de ne me regarder qu’à travers la Face de Jésus et dans son Cœur brûlant d’Amour. Je vous offre encore tous les mérites des Saints (qui sont au Ciel et sur la terre) leurs actes d’Amour et ceux des Saints Anges ; enfin je vous offre, ô Bienheureuse Trinité ! L’Amour et les mérites de la Sainte Vierge, ma Mère chérie, c’est à elle que j’abandonne mon offrande la priant de vous la présenter. Son Divin Fils, mon Époux Bien-Aimé, aux jours de sa vie mortelle, nous a dit : « Tout ce que vous demanderez à mon Père, en mon nom, il vous le donnera ! » (Jn.16,23) Je suis donc certaine que vous exaucerez mes désirs ; je le sais, ô mon Dieu ! (plus vous voulez donner, plus vous faites désirer). Je sens en mon cœur des désirs immenses et c’est avec confiance que je vous demande de venir prendre possession de mon âme. Ah ! je ne puis recevoir la Sainte Communion aussi souvent que je le désire, mais, Seigneur, n’êtes-vous pas Tout-Puissant ?… Restez en moi, comme au tabernacle, ne vous éloignez jamais de votre petite hostie. Je voudrais vous consoler de l’ingratitude des méchants et je vous supplie de m’ôter la liberté de vous déplaire, si par faiblesse je tombe quelquefois qu’aussitôt votre Divin Regard purifie mon âme consumant toutes mes imperfections, comme le feu qui transforme toute chose en lui-même. " Je vous remercie, ô mon Dieu ! de toutes les grâces que vous m’avez accordées, en particulier de m’avoir fait passer par le creuset de la souffrance. C’est avec joie que je vous contemplerai au dernier jour portant le sceptre de la Croix ; puisque vous [avez] daigné me donner en partage cette Croix si précieuse, j’espère au Ciel vous ressembler et voir briller sur mon corps glorifié les sacrés stigmates de votre Passion …Après l’exil de la terre, j’espère aller jouir de vous dans la Patrie, mais je ne veux pas amasser de mérites pour le Ciel, je veux travailler pour votre seul Amour, dans l’unique but de vous faire plaisir, de consoler votre Cœur Sacré et de sauver des âmes qui vous aimeront éternellement. Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vousmême. Je ne veux point d’autre Trône et d’autre Couronne que Vous, ô mon Bien-Aimé !… A vos yeux le temps n’est rien, un seul jour est comme mille ans, vous pouvez donc en un instant me préparer à paraître devant vous… Afin de vivre dans un acte de parfait Amour Je m’offre comme victime d’holocauste à votre Amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu’ainsi je devienne Martyre de votre Amour, ô mon Dieu !… Que ce martyre après m’avoir préparée à paraître devant vous me fasse enfin mourir et que mon âme s’élance sans retard dans l’éternel embrassement de Votre Miséricordieux Amour… Je veux, ô mon Bien-Aimé, à chaque battement de mon cœur vous renouveler cette offrande un nombre infini de fois, jusqu’à ce que les ombres s’étant évanouies je puisse vous redire mon Amour dans un Face à Face Éternel !… " 1896 21 mars : Mère Marie de Gonzague est réélue prieure. Elle conserve la responsabilité du noviciat mais demande à Thérèse de s’occuper des novices. nuit du 2 au 3 avril : Premier crachement de sang. Peu après Pâques, entrée dans la nuit de la foi. Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus a vécu la nuit de la Foi pendant les dix-huit mois qui précédèrent sa mort. Elle a considéré cette épreuve comme une grande grâce. Ce fut, en effet, le prix de son apostolat, de sa vocation missionnaire universelle. En la mettant à la table des pécheurs et des incroyants Dieu préparait Thérèse au rôle de Patronne des Missions que le pape Pie XI lui reconnaîtra. « Je ne pouvais croire qu'il y eût des impies n'ayant pas la Foi. Je croyais qu'ils parlaient contre leur pensée en niant l'existence du ciel…Aux jours si joyeux du temps pascal, Jésus m'a fait sentir qu'il y a véritablement des âmes qui n'ont pas la Foi, qui par l'abus des grâces perdent ce précieux trésor…Il permit que mon âme fût envahie par les plus épaisses ténèbres et que la pensée du ciel si douce pour moi ne soit plus qu'un sujet de combat et de tourment…Cette épreuve ne devait pas durer quelques jours , quelques semaines, elle devait ne s'éteindre qu'à l'heure marquée par le Bon Dieu et…cette heure n'est pas encore venue…Je voudrais pouvoir exprimer ce que je sens, mais hélas ! je crois que c'est impossible. Il faut avoir voyagé sous ce sombre tunnel pour en comprendre l'obscurité…La Foi, ce n'est plus un voile pour moi, c'est un mur…Lorsque je chante le bonheur du ciel, l'éternelle possession de Dieu, je n'en ressens aucune joie, car je chante simplement ce que JE VEUX CROIRE »(Ms.C ;5,7). 30 mai : L’abbé Adolphe Roulland lui est confié comme second frère spirituel après le père Maurice Bellière. De plus en plus hantée par le souci des pécheurs qui ne connaissent pas l’Amour Miséricordieux, elle entre à Pâques 1896 dans une nuit épaisse où sa foi et son espérance doivent combattre. D'autant plus qu'une tuberculose ronge sa santé et l'affaiblit. Elle use ses dernières forces à enseigner la voie d'enfance aux cinq novices dont elle a la charge et à deux frères spirituels, prêtres missionnaires pour l'Afrique et la Chine. Thérèse sacristine prise avec ses sœurs et sa cousine novembre 1896 Lettre IIIe. 24 février 1896. Maurice Bellière « Je vous demande de faire chaque jour pour moi cette petite prière qui renferme tous mes désirs : « Père miséricordieux, au nom de votre doux Jésus, de la sainte Vierge et des saints, je vous demande d'embraser ma soeur de votre Esprit d'amour, et de lui accorder la grâce de vous faire beaucoup aimer. » Si le Seigneur me prend bientôt avec Lui, je vous supplie de continuer chaque jour la même prière, car je désirerai au Ciel la même chose que sur la, terre : AIMER JÉSUS ET LE FAIRE AIMER. » Adolphe Roulland En septembre 1896, Thérèse ressent que sa belle vocation ("carmélite, épouse et mère") ne lui suffit plus. Elle éprouve durant sa prière, l'appel de grands désirs : être prêtre, diacre, prophète, docteur (de l'Eglise), missionnaire, martyr... Ces souffrances vont disparaître lorsqu'elle va enfin trouver sa vocation en lisant un passage de Saint Paul sur la charité (1 Corinthiens 13). Alors, tout s'éclaire pour elle et elle peut écrire : "O Jésus mon Amour... ma vocation enfin je l'ai trouvée, ma vocation, c'est l'Amour!... Oui j'ai trouvé ma place dans l'Eglise et cette place, ô mon Dieu, c'est vous qui me l'avez donnée... dans le Coeur de l'Eglise, ma Mère, je serai l'Amour... ainsi je serai tout... ainsi mon rêve sera réalisé !!!..." (Manuscrit B, 3v°) 1897 Juin : Par obéissance, elle écrit le manuscrit C. 8 juillet : Thérèse est descendue à l’infirmerie. Vivant cette "com-passion", en union avec la Passion de Jésus à Gethsémani et à la Croix, épuisée par des hémoptysies, elle garde son sourire et son exquise charité qui remonte le moral de ses soeurs, consternées de la voir mourir dans d'atroces souffrances. Par obéissance, elle continue jusqu'à épuisement la rédaction de ses souvenirs dans lesquels, avec une transparente vérité, elle "chante les miséricordes du Seigneur" dans sa courte vie. Thérèse malade sous le cloître 30 aout 1897 30 juillet : Thérèse reçoit l’extrême-onction. 30 septembre : vers 19 h 30 : mort de Thérèse. 4 octobre : Inhumation au cimetière de Lisieux. Priant pour "faire du bien sur la terre, après sa mort, jusqu'à la fin du monde", prophétisant humblement que sa mission posthume sera de "donner sa petite voie aux âmes" et de "passer son Ciel à faire du bien sur la terre", elle meurt le 30 septembre 1897.